Les experts 19-06-23

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00:00:00 Les experts atlantiques avec Bader Saoudi.
00:00:07 Et je vous réitère mes salutations, surtout que c'est le début de semaine.
00:00:11 Nous sommes avec deux invités ce matin.
00:00:13 Nous sommes à notre droite.
00:00:15 On commence traditionnellement dans ce sens-là les émissions.
00:00:19 Nous sommes avec Ahmed El Khsewab, qui nous gratine souvent de nouvelles couleurs.
00:00:24 Alors celles-ci sont plus vives.
00:00:25 C'est pas possible.
00:00:26 C'est vrai que c'est une rare thème.
00:00:34 Mais le bleu ciel à l'approche de l'été, on est dans l'esprit.
00:00:38 On est dans l'esprit de cette saison.
00:00:40 Alors, je ne présente plus dans cette émission.
00:00:42 Il y a experts en législation du travail.
00:00:44 Nous sommes ce matin avec Yassine Benhijjam, qui est consultant en stratégie et développement des entreprises.
00:00:49 Coach professionnel et certifié.
00:00:51 Alors, c'est vrai que lorsqu'on parle de coach, il y aura tant et tant de choses à dire.
00:00:56 Bon, c'est très vaste.
00:00:57 Mais ce qui nous intéresse surtout, surtout dans cette émission, c'est le fil conducteur que nous allons traiter tout au long de ces temps,
00:01:04 de ces parties d'émissions qui nous sont imparties.
00:01:06 Vous le savez, jusqu'à midi et où nous restons joignables.
00:01:10 Le but premier étant de réagir, parfois de répondre à vos questions, en l'occurrence relative à ces thématiques-là.
00:01:17 Alors, pour commencer, quand on parle de savoir vivre en entreprise, il y a un certain nombre d'éléments à prendre en considération.
00:01:23 Je voudrais que l'on commence par cela parce que c'est notre fil conducteur, comme je l'ai signalé il y a de ces quelques instants.
00:01:29 Qu'est-ce qu'on entend par le savoir vivre?
00:01:31 J'ai peut-être une citation à partager, mais en l'occurrence, je voudrais qu'on passe la parole à l'expert,
00:01:37 en tout cas à celui qui renseigne précisément sur ces choses-là.
00:01:41 Qu'est-ce qu'on entend par savoir vivre en entreprise?
00:01:45 Très bien, merci Badr.
00:01:47 C'est un plaisir d'être parmi vous aujourd'hui.
00:01:49 Merci pour l'invitation.
00:01:51 Donc, savoir vivre en entreprise, ça englobe beaucoup de choses.
00:01:56 D'accord.
00:01:57 Si on fait une petite recherche sur Internet, généralement, on trouve que savoir vivre en entreprise, il y a des règles à suivre.
00:02:05 Donc, arriver à temps, respecter ses collègues, ses collaborateurs, respecter l'espace de chacun dans l'entreprise.
00:02:10 Mais aujourd'hui, j'aimerais bien attirer l'attention sur un autre aspect, celui de...
00:02:15 On sous-estime le nombre de conflits à cause des bureaux.
00:02:18 Oui, c'est vrai.
00:02:20 On ne respecte pas l'espace vital d'aucun et ça a des conséquences en l'occurrence.
00:02:24 Mais bon, ça, c'est une petite parenthèse.
00:02:26 C'est vrai que c'est une notion large et j'étais interrompu dans les propos d'introduction
00:02:30 et qui permettrait peut-être d'identifier ce dont nous voulions parler tout au long de l'émission.
00:02:35 D'accord.
00:02:36 Donc, savoir vivre en entreprise, j'aimerais personnellement la discuter d'un point de vue de cohésion,
00:02:44 de cohérence entre les dirigeants de l'entreprise et les employés.
00:02:48 D'accord.
00:02:49 Donc, créer un savoir vivre au sein de l'entreprise revient à regarder ou voir dans la même direction,
00:02:56 se fixer des objectifs qui font adhérer l'ensemble des parties prenantes au sein d'une entreprise,
00:03:01 que ce soit les dirigeants ou les employés, pour qu'on voit dans la même direction,
00:03:06 qu'on atteigne les mêmes objectifs.
00:03:07 Et ça, ça part d'une vision partagée qui part des dirigeants qui vont développer ou mettre en place
00:03:15 une stratégie de développement pour l'entreprise et la partager avec les ressources humaines
00:03:19 pour dire que voilà où on va, voilà notre mission, voilà notre vision
00:03:24 et voilà comment on va travailler ensemble, main dans la main,
00:03:27 pour atteindre cette vision et atteindre les objectifs qu'on se fixe en tant qu'entreprise.
00:03:30 Oui.
00:03:30 Bon, alors c'est quelque chose de transversal si j'entends bien.
00:03:33 Ça concerne les employés, leurs employeurs, en tout cas les salariés et le patron ou les dirigeants d'entreprise.
00:03:41 Ça concerne les salariés entre eux également.
00:03:44 Et c'est effectivement aussi un terrain où il peut y avoir de la discorde, de la mésentente, de l'incompréhension et ainsi de suite.
00:03:51 J'imagine que le savoir-vier, c'est ce qui permet de se tolérer un peu en société,
00:03:56 en société comme on pourrait l'entendre au sens large, comme au sens d'entreprise.
00:04:01 Alors, le savoir-vier, c'est une notion bien éthérée pour le spécialiste du code du travail.
00:04:07 Il connaît le harcèlement, il connaît le respect des règles.
00:04:12 Mais bon, le savoir-vivre, j'imagine que c'est quelque chose qu'on ne saisit que difficilement par la loi.
00:04:20 Je dirais peut-être que pour le code du travail, le savoir-vivre, c'est exécuter la relation du travail dans le cadre du lien de subordination.
00:04:28 Pour le code du travail, c'est ça.
00:04:31 C'est-à-dire que exécuter la prestation, être discipliné,
00:04:37 faire fournir la prestation selon, bien sûr, les modalités et les instructions qu'on lui donne.
00:04:43 Pour l'entreprise, pour l'employeur, du moins la conception classique, justement, du lien de subordination, c'est ça.
00:04:51 C'est-à-dire qu'il donne très peu de place, justement, à cette synergie, à cette cohérence,
00:04:58 s'il vient de mettre en exergue.
00:05:04 Pour le code du travail, il est beaucoup plus carré que ça.
00:05:08 Donc, pour lui, le savoir-vivre, c'est travailler dans le sens et en direction des objectifs qui sont fixés par l'employeur, par l'entreprise.
00:05:23 Bien sûr, c'est le respect du règlement intérieur, c'est le respect de la hiérarchie. C'est surtout ça.
00:05:32 C'est-à-dire un respect plutôt d'autorité.
00:05:34 C'est très important parce que c'est aussi un des sujets de Discord, vous imaginez bien.
00:05:39 Alors, il y a deux façons déjà d'exprimer une forme d'autorité dans l'entreprise.
00:05:44 Il y a une façon parfois qui rend les choses acceptables, une façon qui rend les choses brutales.
00:05:50 Il y a aussi une question de génération. Il y a deux façons d'avoir une attitude dans la vie.
00:05:56 On accepte l'autorité ou on la refuse. Souvent, c'est peut-être une question de génération.
00:06:02 La nouvelle génération a du mal parfois à s'intégrer à ces règles-là qui sont, je le dis, consacrées par la loi, comme on vient de l'entendre.
00:06:12 Mais simplement, il y a une question d'incarnation et des formes d'autorité.
00:06:16 Je dirais que tant que ce pouvoir de l'entreprise, de l'employeur est exécuté sans abus, c'est l'abus qui pose problème.
00:06:27 Tant qu'il est exécuté de bonne foi, dans le bon sens, je dirais que c'est un besoin. L'entreprise ne peut pas être gérée sans discipline, sans pouvoir.
00:06:36 Il faut qu'il y ait une autorité. Ce n'est pas possible. On ne peut pas gérer une entreprise sans qu'il y ait une autorité, mais à condition de ne pas en abuser.
00:06:44 Le problème se pose, c'est lorsque il y a un abus.
00:06:47 Oui, je t'imagine qu'on a dit un certain nombre de choses et je vois notre invité également qui était en train de vouloir réagir.
00:06:53 Alors sur ces points-là, sur l'autorité, sur la loi et sur aussi le respect tout simplement du cadre, il s'agit d'accepter une forme d'autorité.
00:07:00 Le savoir-faire, c'est une forme de consentement à ce cadre légal.
00:07:04 Je suis tout à fait d'accord avec M. Prsehwar, c'est que le cadre de travail, il est la base. Respecter, exécuter le contrat moral ou réglementaire qui existe entre l'employeur et l'employé, c'est important.
00:07:15 C'est la base. S'il n'y a pas de respect de ce contrat, s'il n'y a pas d'exécution de part et d'autre des obligations de chacun, on voit mal un savoir-vivre au niveau de l'entreprise.
00:07:27 Il n'y a pas cette acceptation de part et d'autre au niveau de l'entreprise. Donc parlons de l'autorité. L'autorité, ça nous ramène un petit peu.
00:07:34 Donc la question, c'est l'autorité, c'est important. Ça nous rejoint, ça rejoint un petit peu l'idée de leadership.
00:07:40 Donc leadership, il y a d'autorité, mais leadership, c'est encore plus large où on amène les gens, on fédère les gens.
00:07:47 On les fait adhérer à une vision et une stratégie d'entreprise pour atteindre des objectifs qui sont très nobles, très importants dans la pérennité de l'entreprise.
00:07:56 Donc la base, c'est le contrat de travail. Il faut le respecter, mais aussi il y a l'humain, il y a le respect des compétences du salarié ou du cadre.
00:08:05 Il est compétent, il a un certain nombre de qualifications, de savoir-faire et de savoir-être qu'il est capable de mettre à la disposition de l'entreprise et qu'il va falloir reconnaître de l'autre côté.
00:08:16 Donc on parle aussi de reconnaissance. Donc s'il n'y a pas de reconnaissance, il n'y a pas de savoir-faire.
00:08:21 Il s'agit aussi peut-être d'illustrer ce dont nous parlons. Lorsque l'on dit la limite de l'autorité, c'est l'abus de l'autorité dans l'entreprise.
00:08:33 Quelle est la frontière entre exercer une autorité dans l'entreprise et l'abus ? J'imagine que la loi ou la jurisprudence ou les cas ou la sensibilité ou la discrétion du juge ou son jugement,
00:08:44 en l'occurrence sur les choses lorsqu'il a tranché, c'est effectivement la seule autorité vers laquelle on pourrait se remettre pour déterminer ces choses-là.
00:08:55 Mais encore faut-il se mettre d'accord aussi sur des exemples communs, ce dont nous parlons dans ces émissions que nous consacrons les lundis à cette thématique.
00:09:05 Il y a également l'autre aspect, ou plutôt à l'inverse, qu'est-ce qu'on entend par non-acceptation de l'autorité ou non-consentement à l'autorité ?
00:09:17 Où est la frontière ? Et ça, c'est aussi difficile parce qu'on peut donner des exemples et on verrait qu'il y a parfois une limite ténue et parfois une difficulté à formuler les choses.
00:09:27 Parce que sinon, je peux demander à Ahmed El Ghsewol d'obtempérer en respectant un certain nombre de règles sur lesquelles, par principe,
00:09:38 qu'il ne rentrerait peut-être pas dans ses qualifications, dans ses compétences, ni dans le temps qu'il lui est imparti pour les réaliser si on fixe des délais.
00:09:47 Par exemple, pour citer cet exemple-là, Ahmed El Ghsewol.
00:09:51 Je dirais que la limite se situe au niveau de la bonne ou la mauvaise foi, au niveau de l'exécution de la prestation, que ce soit de part et d'autre,
00:10:01 que ce soit l'employeur ou le salarié. Parce que c'est quoi l'abus ? L'abus, c'est lorsqu'on exerce un droit, c'est-à-dire qu'on exerce un droit avec l'intention de nuire à autrui.
00:10:17 C'est ça l'objectif. Donc il y a de la mauvaise foi. Et quelquefois, justement, ça dépend du style du ménagement dans une entreprise.
00:10:24 Il y a des employeurs qui partagent, qui écoutent, qui, par exemple, ils donnent une instruction, mais ils acceptent de dialoguer avec le salarié,
00:10:32 qui acceptent les remarques du salarié. D'autres, non. D'autres qui ont un style vraiment directif, autoritaire, qui disent "Khdimallak l'ikhdilmazakshimashisholk".
00:10:44 Oui, mais l'exemple est extrêmement parlant. Parce que peut-être que la personne n'est pas animée de mauvaise foi, mais que simplement dans son comportement,
00:10:54 elle n'a pas les codes. Ou plutôt, elle n'a pas la manière ou la forme. Mais ça, c'est un débat qu'il s'agit de...
00:10:59 C'est ce que je lui ai dit, c'est le style de management. Ça dépend.
00:11:02 Exactement. Alors, on va continuer la conversation, parce qu'il semblerait qu'on ait des contraintes horaires.
00:11:08 On va rendre tout simplement l'antenne avant de la récupérer, après le flash d'actualité, la pause musicale, comme d'habitude.
00:11:13 Et quant à moi, je me dois, et lundi, comme dans toutes les émissions, de vous rappeler qu'à n'importe quel moment, vous pouvez intervenir.
00:11:19 Si vous avez des questions pratiques, nous parlons du Code du Travail. Plus généralement, il s'agit de traiter les questions que nous avons l'habitude de traiter également.
00:11:26 Alors, le harcèlement, le licenciement, les vacances, un certain nombre de questions qu'il s'agit également d'aborder.
00:11:32 C'est au 05 22 95 36 70 ou 80. Vous pouvez également témoigner et partager vos avis sur la thématique que nous abordons ce matin,
00:11:40 à savoir, nous parlons du savoir-vivre en entreprise. Mais ça, c'est ça pourrait faire l'objet de thèse, d'émission, de podcast, de livre, d'intervention,
00:11:50 bon, un certain nombre d'éléments. Mais on reviendra après le flash et la pause musicale pour continuer nos conversations sur le sujet.
00:11:57 Nos deux invités ce matin, je n'ai pas besoin de les présenter, en tout cas pour ce qui est des plus habitués.
00:12:03 Alors, nous sommes avec Ahmed El-Rseoul, qui est expert en législation du travail.
00:12:06 Nous sommes également avec Yassine Ben Hijam, qui est consultant en stratégie et développement des entreprises et coach professionnel certifié.
00:12:12 Nous sommes aussi avec des auditeurs qui, parfois en prévision de l'émission, les lundis, tous les lundis nous parlons du code du travail.
00:12:19 Bien entendu, parfois, prépare des questions, nous les envoie par avance ou tout simplement nous appelle durant les pauses d'actualité, les pauses musicales.
00:12:26 Nous sommes avec Madame Selma, qui nous appelait à l'instant même de Rabat. Alors, elle a un peu patienté. Je l'en remercie par avance.
00:12:32 Bonjour à vous, chère auditrice. Bonjour, messieurs. Bonjour. C'est avec grand plaisir.
00:12:38 Nous avons plaisir à vous écouter également, Madame Selma.
00:12:44 Merci. Alors, au fait, j'ai une question par rapport à la mobilité.
00:12:50 Je suis en contact avec M. l'avocat. L'avocat, il n'y a pas d'avocat ici.
00:13:00 C'est une position de principe. J'ai peur de me poursuivre. Ils sont bien occupés à traiter d'autres dossiers.
00:13:12 Allez-y. Merci. Alors, au fait, mon contrat de travail, il figure une clause de mobilité.
00:13:20 Et du coup, mon employeur me propose d'aller ailleurs, dans un autre pays.
00:13:27 Je me demande, est-ce que je suis obligée de partir compte tenu qu'il y a une clause qui est précisée sur mon contrat, que je peux vous lire si vous voulez.
00:13:35 Allez-y. Oui. Alors, la clause, c'est que, comme suit, la société se réserve le droit de muter le salarié dans le cadre d'une mobilité fonctionnelle au sein de la société ou dans toute autre filiale du groupe.
00:13:48 La société se réserve également la possibilité de muter le salarié dans ses zones d'implantation ou dans toutes les villes où la société en aura une représentation.
00:13:57 Et le salarié déclare accepter la clause de mobilité interne, mobilité groupe, sans réserve ni restriction, et réitère son engagement de se conformer aux nécessités de service.
00:14:09 Du coup, je me demande, est-ce que je suis obligée de partir et d'accepter les nouvelles conditions proposées.
00:14:14 Et la deuxième partie de la question, si je refuse, est-ce que je dois avoir une raison logique?
00:14:20 Et est-ce que c'est un motif, le fait de refuser, c'est un motif de faute grave ou c'est un motif pour me licencier?
00:14:31 Vous avez travaillé combien de temps dans cette entreprise?
00:14:33 Alors, approximativement deux ans.
00:14:36 Très bien. Mais dans la clause mobilité, je n'ai pas entendu parler de l'étranger.
00:14:44 C'est-à-dire, est-ce que maintenant on vous propose une mobilité vers un pays étranger, c'est-à-dire au nord du Maroc ou uniquement dans une autre ville du Maroc?
00:14:56 Là, en dehors du Maroc. Parce que là où je travaille, mon employeur, il a effectivement des filiales qui sont au Maroc et à l'étranger.
00:15:04 Du coup, là, on me propose d'aller ailleurs. Très, très loin.
00:15:08 Très, très loin.
00:15:10 J'imagine, on vous propose à Helsinki, vous allez y réfléchir.
00:15:14 Écoutez, Madame Selma, alors, en principe, le contrat de travail, c'est la loi des partis. En principe.
00:15:22 C'est-à-dire, lorsqu'il y a le consentement, lorsqu'il y a un contrat qui est signé, légalisé par les deux partis, il est opposable aux deux partis.
00:15:32 Bien. Alors maintenant, on s'y concerne de la mobilité géographique.
00:15:36 La jurisprudence reste quand même assez frileuse lorsqu'il s'agit de l'application de cette clause.
00:15:43 C'est-à-dire, elle s'assure que, justement, le salarié n'est pas pénalisé par cette mutation.
00:15:52 Parce qu'il y a plusieurs volets dans une mutation, et surtout à l'étranger.
00:15:56 Il y a le volet, bien entendu, matériel, déjà.
00:15:59 Est-ce que, par exemple, vous ne serez pas pénalisé sur le plan purement matériel ?
00:16:05 Il y a le logement, il y a le transport, il y a le déménagement éventuellement, etc.
00:16:13 Et il y a le niveau de vie aussi.
00:16:16 Si on vous mute, par exemple, au Japon, le niveau de vie n'a rien à voir avec...
00:16:23 - Ah oui, vous n'êtes pas d'abord... - ... si on vous garde votre salaire, on vous augmente de 10%.
00:16:28 Vous serez vraiment incapable de suivre le rythme du Japon.
00:16:33 Donc tout ça fait que la jurisprudence, en cas de contentieux,
00:16:39 elle prend en considération tous ces éléments pour voir, justement,
00:16:45 est-ce que la décision de mutation est applicable ou pas,
00:16:48 et est-ce que le salarié n'est pas lésé quelque part,
00:16:51 et surtout, est-ce qu'il n'y a pas de mauvaise foi dans la prise de cette décision ?
00:16:56 Parce que, quelquefois, on va se servir de cette mutation juste pour pousser la personne vers la sortie.
00:17:02 - Oui, et madame Selma, je voudrais revenir vers vous,
00:17:04 parce que ça, c'est déjà un des aspects, peut-être, majeurs qui viennent d'être évoqués.
00:17:08 Mais le premier aussi, est-ce que c'était une mutation éphémère ?
00:17:12 Est-ce qu'elle est circonscrite dans le temps ?
00:17:14 Ou est-ce qu'on vous a proposé simplement d'y aller sans...
00:17:18 - Non, c'est pas une expatriation, c'est-à-dire, on parle pas d'une année, deux, trois, quatre, etc.,
00:17:22 mais c'est un contrat local, c'est-à-dire une expatriation de bout en bout,
00:17:26 c'est-à-dire un changement de vie.
00:17:29 - Totalement.
00:17:30 Et les conditions qu'on vous a proposées, est-ce qu'elles sont acceptables ?
00:17:33 - Non, elles ne m'arrangent pas.
00:17:35 Effectivement, comme vous l'avez cité, je vais vous dire là où je pars,
00:17:39 c'est Hong Kong, comme vous savez, c'est l'une des villes qui sont les plus chères.
00:17:44 Effectivement, du coup, on va augmenter d'un pourcentage très important,
00:17:49 mais ça reste quand même rikiki par rapport à...
00:17:51 - La Salma, vous êtes mariée, vous avez des enfants ?
00:17:53 - Non, non, non.
00:17:55 - Ah bah déjà, c'est un problème de moins. Un souci de moins, parce que...
00:17:59 - Heureusement, mais bon...
00:18:01 - Non, c'est vrai, parce que vous aurez des enfants, vous aurez un mari,
00:18:06 ça serait peut-être un élément qui pourrait éventuellement...
00:18:10 - Le bouclier est important.
00:18:12 - Oui, influencer le juge, en cas de contention, mais de toutes les façons,
00:18:16 au cas où vous refuserez.
00:18:18 Maintenant, il y a deux façons.
00:18:20 Soit le juge va estimer...
00:18:22 Pardon.
00:18:24 Va interpréter d'une façon très restrictive le contrat.
00:18:28 Il va vous dire "Ecoutez, madame, le contrat, c'est la loi des partis,
00:18:32 ça prévoit la mobilité. À partir du moment où on vous a proposé
00:18:36 des conditions plus ou moins correctes, plus ou moins acceptables,
00:18:40 vous ne pouvez pas refuser. Si vous refusez, c'est comme si vous avez
00:18:43 renoncé à votre poste de travail.
00:18:46 Ou alors, vous trouvez un juge qui va essayer d'interpréter d'une façon
00:18:51 très souple et très large la relation de travail.
00:18:54 Il va vous dire que, quelque part, en Cannes, bien sûr,
00:18:58 il y a un certain nombre d'inconvénients.
00:19:01 Déjà, d'ordre matériel, parce que, comme vous dites,
00:19:04 même avec l'augmentation qu'on vous a proposée,
00:19:07 peut-être qu'on n'arriverait pas à suivre le niveau de vie de cette ville-là.
00:19:13 Mais surtout, il y a l'éloignement, il y a la famille...
00:19:17 Pardon.
00:19:19 Et du coup, il peut considérer que le refus est légitime.
00:19:25 Et du coup, c'est une modification unilatérale du contrat
00:19:30 qu'il peut assimiler à un licenciement.
00:19:32 Alors, il y a les deux possibilités.
00:19:34 Ça, c'est bien sûr entendu.
00:19:36 Et à partir des éléments qui viennent d'être dits sur le contrat,
00:19:41 il n'est pas spécifié, en l'occurrence, qu'elle puisse, disons,
00:19:45 donner son accord de principe pour aller vivre dans un autre pays.
00:19:48 Simplement, la clause de mobilité est ainsi formulée
00:19:52 que c'est libre à l'interprétation.
00:19:54 Mais est-ce que la jurisprudence a tendance à...
00:19:56 Non. À partir du moment où il a signé le contrat,
00:19:58 il l'a légalisé, ça veut dire qu'il est d'accord sur le contenu.
00:20:01 Mais le contenu ne spécifie pas l'étranger.
00:20:04 Non, pas lorsqu'il dit n'importe quel filial.
00:20:06 Là où il se trouve, il est étranger.
00:20:08 Là où il se trouve.
00:20:10 C'est pour ça que je dis que ça dépend du juge.
00:20:12 Est-ce qu'il va être d'une façon assez souple ?
00:20:19 Est-ce qu'il va y avoir une souplesse dans l'interprétation
00:20:22 ou il va l'interpréter d'une façon rigide ?
00:20:24 En cas de litige.
00:20:25 Madame Salma, il y avait un deuxième aspect de votre intervention
00:20:28 sur lequel je voudrais que vous reveniez.
00:20:31 Effectivement, je voulais savoir si je refuse,
00:20:36 est-ce que je dois effectivement avoir une raison logique pour refuser,
00:20:41 notamment justifier que par exemple les conditions proposées
00:20:44 ne m'arrangent pas et avoir les références, etc.
00:20:48 Et est-ce que c'est considéré comme une faute grave ?
00:20:52 C'est-à-dire que c'est un motif de me licencier.
00:20:54 Non. Alors, si par exemple vous êtes d'accord sur le principe
00:20:58 et que vous avez des réserves uniquement sur les conditions.
00:21:02 C'est le cas.
00:21:03 Alors, moi je dirais que c'est plus défendable.
00:21:08 Parce qu'à ce moment-là, vous allez répondre à votre employeur
00:21:13 en lui précisant que vous êtes d'accord sur le principe
00:21:18 et que vous avez des réserves sur tel et tel point.
00:21:21 Et vous allez essayer d'argumenter.
00:21:23 Comme ça, en cas de contentieux,
00:21:25 si jamais il ne donne pas une suite favorable à votre demande
00:21:28 et qu'il y a un contentieux,
00:21:30 le juge va statuer sur ces réserves que vous avez formulées.
00:21:33 S'il les trouve illégitimes, à ce moment-là, il va vous donner raison.
00:21:37 Il va considérer cette mutation comme étant un licenciement.
00:21:42 Si par contre, il estime que soit ce n'est pas argumenté,
00:21:47 soit que les réserves que vous avez formulées ne sont pas logiques,
00:21:52 à ce moment-là, il va considérer que c'est un refus de travail.
00:21:55 C'est comme si vous avez renoncé à votre poste de travail.
00:21:58 Il ne va pas vous donner raison, bien entendu.
00:22:00 Il va assimiler ça à un genre d'abandon de poste.
00:22:04 OK. C'est clair.
00:22:06 Mais sinon, entre-temps, je reste comme à l'accoutumée.
00:22:11 Je pars à mon boulot.
00:22:13 Bien sûr.
00:22:14 Je réponds aux modifications de leur part.
00:22:16 Bien sûr. Pour l'instant, moi je dirais que maintenant,
00:22:18 la première chose à faire, c'est de leur répondre.
00:22:21 Parce qu'ils vous ont écrit, n'est-ce pas ?
00:22:23 Exactement.
00:22:24 Il faut respecter ce qu'on dit en droit, le parallélisme des formes.
00:22:28 Ils vous ont écrit, il faut leur répondre par écrit.
00:22:30 Justement, dans cet écrit, vous allez émettre les réserves que vous voulez.
00:22:34 Vous allez argumenter vos propositions.
00:22:37 Et à ce moment-là, vous attendrez leur réaction.
00:22:40 OK. J'ai déjà répondu, par contre, sur mon mail.
00:22:43 Je n'ai pas précisé que je suis d'accord par principe,
00:22:46 que je l'ai dit verbalement. J'ai juste dit, voilà.
00:22:48 Les conditions.
00:22:49 Oui.
00:22:50 Le fait est là, implicitement, c'est ça.
00:22:52 Alors si vous avez émetté des réserves sur les modalités et sur les conditions,
00:22:55 ça veut dire que vous êtes d'accord sur le principe.
00:22:58 OK. OK. OK. C'est clair.
00:23:00 Voilà.
00:23:01 Je vous remercie, Mme Salma, pour cette intervention.
00:23:03 Simplement, il y a également l'intervention de C.Y.S. qui est avec nous,
00:23:06 qui voudrait réagir par rapport à ce qui nous défend.
00:23:09 Oui. Merci, Mme.
00:23:10 Mme Salma ?
00:23:11 Oui.
00:23:12 Très bien. Mme Salma, moi, je constate une chose,
00:23:16 c'est que si vous avez eu cette proposition de votre employeur,
00:23:19 c'est que déjà, vous êtes quelqu'un de très compétent.
00:23:22 Effectivement, je confirme.
00:23:24 Vous confirmez.
00:23:25 Parce que, selon moi, on ne donne pas une telle occasion
00:23:30 à aller vers l'international, à avoir une expérience de ce genre,
00:23:33 à quelqu'un qui n'a pas vraiment fait ses preuves au niveau de l'entreprise.
00:23:36 D'accord ?
00:23:37 C'est clair.
00:23:38 Donc, ça, c'est le premier point.
00:23:40 Donc, je pense que vous êtes très, très compétente pour avoir cette proposition.
00:23:44 Donc, j'enchaîne sur ce qu'a dit El-Resehour, je suis tout à fait d'accord.
00:23:48 Juste pour argumenter un petit peu, comme il a dit, votre proposition,
00:23:52 votre position aussi, c'est dire que commencez par, moi, je propose,
00:23:57 mettez un plan d'action, comment vous voyez votre positionnement.
00:24:00 Faites comme si vous vous êtes déplacé à Hong Kong.
00:24:04 C'est la localité où vous partez ?
00:24:06 Oui, c'est exactement ça.
00:24:07 Donc, faites comme si moi, aujourd'hui, je pars à Hong Kong.
00:24:11 Voilà le plan d'action.
00:24:12 Voilà ce que je propose pour développer un petit peu les choses pour l'entreprise sur place.
00:24:17 Voilà les points sur lesquels je me base.
00:24:20 Voilà de ceux dont j'aurai besoin.
00:24:23 Et donc, commencez par ça.
00:24:25 Donc, étayez ça par vos compétences.
00:24:27 Voilà qui va me servir à développer l'entreprise sur place.
00:24:30 Voilà les compétences clés sur lesquelles je vais me baser.
00:24:35 Et par la suite, donc, mettez en valeur tout ça.
00:24:37 Et par la suite, vous dites, ah, pour ça, j'aurai besoin de telles ou telles conditions,
00:24:42 parmi lesquelles les conditions salariales, les conditions de logement sur place,
00:24:47 les conditions d'intégration.
00:24:48 J'aurai besoin de quelqu'un qui va m'accompagner sur place pour me faciliter l'intégration,
00:24:52 pour me trouver le logement, pour m'accompagner, on va dire,
00:24:56 quelqu'un qui va, on va dire, en parenthèse, me coacher,
00:24:59 ou m'orienter sur place pendant les trois premiers mois ou les six premiers mois,
00:25:02 et avec telle ou telle condition.
00:25:03 C'est comme ça qu'on va vendre votre proposition pour convaincre l'employeur.
00:25:06 Il va dire, bon, c'est une proposition qui tient la route.
00:25:10 Vous êtes une personne très compétente.
00:25:13 Vous êtes la personne qu'il me faut sur place.
00:25:15 C'est pour ça que je vous ai choisi, d'ailleurs.
00:25:17 Et on va discuter et négocier les conditions.
00:25:20 C'est comme ça qu'on va avoir la meilleure proposition pour vous.
00:25:23 Et je vous souhaite bonne chance pour ça.
00:25:25 En tout cas, c'était un cas très intéressant, Mme Salmé.
00:25:28 Je vous remercie d'avoir pris la peine quand même de partager cette expérience avec les auditeurs.
00:25:33 Je vois que le temps nous presse.
00:25:34 Et Sime Hamed est avec nous. Il a longuement patienté.
00:25:36 Mais vous le savez, le principe, c'est quand même d'essayer de répondre le plus complètement possible.
00:25:40 Alors, Sime Hamed, je crois que comme il nous appelle de face, je pense reconnaître par avance sa voix et peut-être son habitude.
00:25:49 Il est au fait des coutumes de cette émission.
00:25:51 Alors, on prendra le temps, si nécessaire, de répondre après le flash également.
00:25:55 Mais on écoutera tout le moins votre question.
00:25:57 Sime Hamed, bonjour à vous.
00:25:59 Bonjour, monsieur. Je suis infidèle.
00:26:02 Oui, on a reconnu votre voix, Sime Hamed.
00:26:07 Je m'en doutais. En fait, c'est rapide.
00:26:11 Il y a une personne qui est censée prendre sa retraite au mois de novembre.
00:26:19 On ne vous entend pas bien, Sime Hamed.
00:26:21 Il y a quelqu'un qui va prendre, au sein de l'entreprise, sa retraite au mois de novembre.
00:26:25 Non, on n'entend pas. Moi, personnellement, je n'entends pas bien.
00:26:29 Oui, mais en tout cas, il y a des problèmes de réseau.
00:26:32 Mais ce que je comprends de ce qui vient d'être dit, c'est que Sime Hamed nous dit qu'il a un employé
00:26:37 qui va prendre sa retraite au mois de novembre.
00:26:40 D'accord.
00:26:41 Il n'a pas encore les points requis pour qu'il puisse prendre sa pension.
00:26:49 Qu'est-ce qu'on doit faire pour le garder ?
00:26:52 La réponse est tellement simple.
00:26:54 Vous le maintenez jusqu'à ce qu'il puisse totaliser le nombre de points nécessaires pour l'obtention de la retraite.
00:27:03 C'est automatique.
00:27:05 Merci beaucoup.
00:27:06 C'est nous qui vous remercions aussi, Sime Hamed.
00:27:09 C'est vrai que c'est une possibilité que non seulement permet la loi,
00:27:12 mais qu'encourage la législation de sorte à permettre à ceux qui partent à la retraite d'avoir la pension minimale.
00:27:18 Mais je me dois également de rappeler à ceux qui nous écoutent que nous restons à votre disposition
00:27:22 parce que le temps nous presse.
00:27:24 Nous restons à votre disposition jusqu'à midi, encore une heure de temps d'antenne à consacrer à nos sujets du jour.
00:27:29 Nous continuons à parler et à aborder les questions liées au savoir-vivre en entreprise.
00:27:34 On n'a pas encore spécialement eu le temps de développer.
00:27:37 Le code du travail, c'est aussi la thématique principale également que nous abordons tous les lundis.
00:27:42 Nous restons joignables si vous avez des questions, des avis, des témoignages, des commentaires parfois par rapport à ce qui est dit.
00:27:48 A partager avec nous à l'antenne, c'est au 05 22 95 36 70 ou 80.
00:27:53 Vous le savez, vous pouvez également, et on lit tous les messages, nous écrire sur la page Facebook des experts atlantiques en commentaire ou bien en message privé.
00:28:01 Deuxième heure d'émission, chers auditeurs, une émission consacrée ce matin, je le précise à nouveau,
00:28:06 avec une thématique un peu particulière consacrée au code du travail, mais également au savoir-vivre en entreprise.
00:28:11 Elle est d'abord dédiée aux auditeurs qui souhaitent s'exprimer avec nous.
00:28:15 Et en l'occurrence, nous avons quelques auditeurs qui nous ont appelés durant la pause musicale.
00:28:20 Nous sommes pour réagir à ce qui est dit avec Ahmed, qui est expert en législation du travail.
00:28:25 Nous sommes avec Yassine Benjam, qui est consultant en stratégie et développement des entreprises et coach professionnel certifié.
00:28:31 Nous sommes aussi avec Sissane qui nous appelle ce matin de Casablanca.
00:28:35 On est à votre écoute, chers auditeurs. Bonjour à vous.
00:28:38 Bonjour, bonjour à tout le monde. Bonjour, chers experts.
00:28:42 Bonjour. Bonjour, Sissane.
00:28:45 Mon cas, je viens de rentrer aujourd'hui même d'un congé de maladie de moi.
00:28:51 Et à ma grande surprise, j'ai trouvé que mon bureau a été forcé.
00:28:58 Donc, on m'a donné la nouvelle clé.
00:29:01 Ma réaction, je suis un contrôleur de gestion, évidemment. J'ai des contrats.
00:29:05 Je m'enlève toutes mes responsabilités contre le gestion, analyse et compte.
00:29:11 Donc, je me suis posé la question aujourd'hui, tout ce que ma réaction devrait être.
00:29:17 Est-ce que c'est normal qu'on puisse rentrer dans le bureau sans mon autorisation ?
00:29:26 Est-ce que l'employeur peut se permettre effectivement d'ouvrir ça ?
00:29:32 Quelles sont les garanties que j'ai maintenant ?
00:29:35 Comment je peux pouvoir assurer que tous les contrats que j'ai, d'ailleurs dans mon bureau,
00:29:40 dans le bureau de la société, sont toujours là, ils sont toujours conformes, ils n'ont pas disparu, et ainsi de suite.
00:29:45 Donc, ça m'a mis des doutes.
00:29:47 Et puis, je me projette sur les très, très courts termes.
00:29:51 Je me dis, aujourd'hui, on a forcé le bureau. Je ne sais pas ce qu'on a fait dedans.
00:29:55 Je n'ai plus la garantie.
00:29:57 Et demain, peut-être aussi, on va m'obliger à partager le bureau avec mes collègues.
00:30:01 Donc, voilà, je suis en période de doute, surtout après deux mois de congé maladie,
00:30:06 que je n'étais pas présent pour comprendre ce qui se passe.
00:30:10 Alors, Syed, qu'est-ce qui vous mène à penser qu'il y a des intentions derrière ?
00:30:19 Est-ce qu'il y a d'autres éléments qui vous poussent à imaginer le conflit avec, disons, l'entreprise ?
00:30:25 Dans le fait, théoriquement, il n'y a pas de conflit.
00:30:35 Dans le fait, effectivement, pendant toute cette période de congé de maladie,
00:30:40 il y a eu un échange positif.
00:30:42 Repose-toi bien, repose-toi bien, tiens, tu reviendras, on fera le nécessaire
00:30:47 pour faire une introduction dans la douceur.
00:30:53 T'inquiète pas.
00:30:55 Est-ce que vous savez qui a forcé la porte de votre bureau ?
00:30:58 Comment ?
00:30:59 Est-ce que vous avez des éléments pour savoir qui a forcé la porte de votre bureau ?
00:31:03 Est-ce que vous avez des informations sûres sur le sujet ?
00:31:07 Je n'ai pas pu poser les questions, mais la seule personne qui a pu le faire,
00:31:11 c'était moi, c'est le conseiller de mission nationale, c'est la visite d'un directeur général,
00:31:16 à un moment donné, qui est venu et qui a demandé à me voir,
00:31:21 et je lui ai proposé de venir chez moi, tout d'un coup, il a annulé son rendez-vous,
00:31:25 il m'a dit "non, non, t'inquiète pas, c'est pas grave, reste chez toi,
00:31:31 donc on aura l'occasion de se voir une autre occasion".
00:31:34 Je sais que c'est cette période-là qu'il a dû ouvrir le bureau pour s'y installer probablement.
00:31:41 Je ne vois pas d'intention malveillance, quoi que ce soit, mais ça m'a déboussolé.
00:31:47 Est-ce que vous imaginez que, en raison de cette absence de deux mois,
00:31:53 les dirigeants d'entreprise aient pu penser qu'il y avait des doutes sur la longévité de cette absence ?
00:32:02 Est-ce que dans le comportement où il est ?
00:32:09 Ils soupçonnent effectivement que ça pourrait durer, oui,
00:32:13 parce que ça a pris 15 jours, les premiers 15 jours, puis un mois, puis oui.
00:32:17 Parce qu'après, j'ai dû assurer quand même, j'ai assuré un minimum de fonctionnement,
00:32:26 j'ai dû donner des mots de passe, de tout ce qui est nécessaire pour que le travail ne s'arrête pas,
00:32:33 j'ai dû donner beaucoup d'informations entre temps.
00:32:36 Donc, effectivement, les choses se sont passées, je dirais, fringides.
00:32:40 Je connais mes responsabilités, je suis du métier, un peu de juridique,
00:32:45 je suis dans le contrôle de la gestion, je suis censé savoir la gestion locale, et ainsi de suite.
00:32:50 Donc, effectivement, j'ai donné tous les mots de passe nécessaires pour que l'activité ne s'arrête pas.
00:32:55 D'accord.
00:32:56 C'était un petit peu dans ce contexte.
00:32:59 Donc, c'était en bonne entente que les choses…
00:33:02 Ce qui ne me fait pas mal, c'est qu'on ne m'a pas dit, écoutez, on a ouvert votre bureau, tout ça, ne t'inquiète pas,
00:33:07 je vais juste pour faire nos réunions, ou juste pour s'installer, ou juste pour ne pas vous déranger, quoi que ce soit.
00:33:12 Ce qui est dérangeant, c'est que, voilà, je rentre aujourd'hui, et la grande question qui se me pose,
00:33:18 qui me garantit que ce qu'il y a dedans, il est toujours dedans,
00:33:21 que ce qui a été pris ou pas pris, sans…
00:33:25 Mais quand on est un petit peu fatigué de tout ça, que tu te trouves devant cette situation,
00:33:29 tu te dis, la prochaine situation, peut-être qu'on va faire d'autres organisations qui vont venir,
00:33:35 qui vont m'inventer, qui vont dire, tu vas pas y arriver, c'est pas fait.
00:33:38 La situation actuelle a éveillé, en quelque sorte, la suspicion, et vous voulez savoir si, au fond, c'est justifié ou non.
00:33:44 Ça me pose la question, qu'en est-il donc, demain, si on me dit, oui, oui, d'accord, mais bon, ok,
00:33:48 maintenant, les clés, on les a données aussi à d'autres collègues, parce qu'ils ont besoin aussi de ce bureau-là.
00:33:53 Si ce qui me dit qu'on ne va pas me dire, demain, tiens, votre voiture, parce que, donc, je suis cadre,
00:33:58 votre voiture fonction, ceci ou cela, tu vas la partager.
00:34:02 Bon, bref, donc, maintenant, je ne suis plus dans le, si bien votre santé d'abord,
00:34:08 donc, voilà, ce sont les suspicions qui sont venues, j'aimerais savoir comment pouvoir réagir.
00:34:13 Donc, aujourd'hui, maintenant, dans le cas présent, je suis en Strasbourg,
00:34:16 il n'y a pas de RH qui m'a contacté, qui m'est contacté pour me dire quoi que ce soit,
00:34:20 bon, voilà, comment on procède, ceci, voilà, comment tu vas reprendre.
00:34:24 Je suis un petit peu dans le vide, et ce point-là, il m'a foutu les boules.
00:34:30 Oui, mais on a compris la situation aussi, et en retant peut-être dans les questions du savoir-vivre,
00:34:36 il y a une absence prolongée, comment on gère le retour d'un employé.
00:34:40 Pardon, si c'est déjà, alors, avant déjà ces deux mois de maladie,
00:34:46 est-ce qu'il n'y a pas une tension avec votre employeur, aussi minime soit-elle,
00:34:54 est-ce qu'il y a déjà une petite tension, est-ce qu'il y a un petit malentendu ?
00:34:58 Oui, tout à fait, oui, ça ne prend pas du temps, ça fait une année,
00:35:06 oui, que ça a pu faire quelque chose, puis ça a repris de bon pied, tout est parfait,
00:35:12 et tout d'un coup, voilà.
00:35:15 Donc, pour l'entreprise, je suis sûr qu'ils ont mal vécu ces deux mois de maladie.
00:35:21 Pour eux, c'est une maladie fictive, et du coup, ça fait partie un petit peu de l'harcèlement,
00:35:28 vous êtes en train de les harceler, c'est eux qui doivent penser ça, c'est pas moi.
00:35:32 Ils doivent penser ça, et du coup, leur réaction, c'était un peu tout ça.
00:35:39 D'autant plus que le bureau, avec tout ce qu'il contient, appartient à l'entreprise.
00:35:44 Il faut le savoir déjà, parce que vous êtes censé avoir là-bas des outils de travail,
00:35:51 les dossiers, ils peuvent en avoir besoin.
00:35:54 Mais, pourquoi j'ai posé la question, est-ce qu'il y a une tension ?
00:35:58 Parce que normalement, on pouvait parfaitement vous appeler pour vous dire,
00:36:02 écoutez, on a besoin de tel ou tel dossier, est-ce que vous pouvez nous envoyer les clés, etc.
00:36:08 Ou alors, carrément, on va vous demander de laisser le bureau ouvert, carrément,
00:36:13 parce que le bureau, avec tout ce qu'il contient, leur appartient.
00:36:17 C'est pour ça que, pour moi, ça fait partie un petit peu de cette tension,
00:36:23 cette tension qui existe déjà, et donc, maintenant, la réaction était un petit peu brutale,
00:36:31 mais elle reste quand même, si vous voulez, du point de vue juridique,
00:36:36 ils vont vous dire, nous, on a besoin de tel ou tel dossier,
00:36:39 et dans ce cas-là, on ne peut pas accepter que le bureau soit fermé, tout simplement.
00:36:47 Donc, moi, à mon avis, maintenant, ce que vous pouvez faire éventuellement,
00:36:50 c'est de faire une sorte d'inventaire un petit peu de vos dossiers,
00:36:56 voir un petit peu, est-ce qu'il y aurait un manque, éventuellement,
00:37:00 et, le cas échéant, leur faire part de ça, tout simplement.
00:37:04 - C'est peut-être une réaction à voir, mais c'est en dehors de toute confidentialité légale.
00:37:12 - Tout en restant calme, serein, c'est-à-dire pour dire que,
00:37:17 ou alors, carrément, vous leur faites un écrit pour leur dire,
00:37:23 moi, j'ai mis des réserves, parce que, maintenant, je ne sais pas,
00:37:27 au cas où il y aurait un manque dans mes dossiers, j'ai mis des réserves, tout simplement.
00:37:32 - Oui, bon. Alors, Yassine Benhijja ?
00:37:35 - Oui, c'est Sad. Moi, je comprends votre poste de contrôleur de gestion,
00:37:40 c'est un poste très, très sensible au niveau d'une entreprise.
00:37:43 Donc, c'est normal qu'au bout d'un certain temps, une prolongation de votre congé maladie,
00:37:48 on a besoin d'informations. C'est important. Donc, la gestion des coûts, le suivi,
00:37:53 les arrêtés, que je pense que vous faites des arrêtés mensuels.
00:37:57 Donc, l'entreprise a besoin de ces informations.
00:37:59 Donc, du coup, vous avez tardé à revenir de l'entreprise, on a fait le nécessaire,
00:38:03 entre parenthèses, on a forcé peut-être la porte.
00:38:06 Mais ce qui vous dérange aujourd'hui, je rejoins ce qui a été dit par C.Wall,
00:38:10 c'est que faites un inventaire, d'accord ?
00:38:12 Qu'est-ce qui vous… s'il y a des dossiers qui manquent, parce que ça vous incombe,
00:38:16 c'est votre responsabilité de tenir ces dossiers.
00:38:19 En plus de ça, durant votre retard, donc deux mois, deux mois pour un contrôleur de gestion,
00:38:23 c'est énorme, c'est important.
00:38:25 Donc, il y a forcément à faire des mises à jour de suivi, du costing, des budgets, ainsi de suite.
00:38:30 Donc, est-ce que ça a été fait en votre absence par quelqu'un de l'autre ?
00:38:33 Oui, il s'en doit à l'executeur.
00:38:34 Donc, ça, il faut le vérifier, d'accord ?
00:38:35 Oui.
00:38:36 Donc, il faut le vérifier. Qui a fait cette mise à jour ?
00:38:38 Est-ce que ça a été fait dans les règles de l'art, comme vous le faites habituellement,
00:38:43 ou quelque part, il y a des loupés ?
00:38:44 Donc, faites un inventaire. Est-ce qu'il y a été fait des mises à jour ?
00:38:49 Qui les a faits ? Comment on les a faits ?
00:38:51 Est-ce que les dossiers, est-ce qu'il y a un manque ?
00:38:53 Comment le reprendre ?
00:38:55 Et je vois que ce qui vous dérange, c'est qu'on ne vous a pas dit pourquoi on a forcé.
00:38:59 Donc, je sens que ça vous dérange.
00:39:01 Il y a un principe très simple. Il suffit juste de demander.
00:39:04 Parfois, il suffit juste de demander.
00:39:06 Dites qui est entré dans mon bureau, je coordonne avec lui, on fait une mise à jour,
00:39:11 on voit qu'est-ce qui manque, est-ce qu'il y a des dossiers à faire ou rattraper
00:39:17 par rapport à mon absence d'un mois ou de deux mois.
00:39:19 Et je pense que la question sera réglée.
00:39:21 Donc, posez la question. Il suffit juste de demander.
00:39:24 Oui, mais justement, ça peut couper court.
00:39:26 À l'extrapolation, moi, ce que j'ai entendu, c'est la voiture de fonction et mon bureau.
00:39:32 Est-ce qu'on va le préserver ?
00:39:34 Et comme il y a eu des conflits auparavant, est-ce que ça n'aura pas une incidence ?
00:39:37 Et l'absence de deux mois, il semble d'apparence que ce soit bien déroulé.
00:39:42 Mais in fine, l'interprétation qui est peut-être émise par les dirigeants de l'entreprise,
00:39:48 c'est qu'il n'y avait pas nécessairement la bonne foi.
00:39:50 Pour l'entreprise, une absence de deux mois d'un salarié, ça éveille des questions.
00:39:56 Et en effet, si effectivement on ne possule pas,
00:40:00 on n'a pas des éléments pour étayer la bonne foi du salarié,
00:40:04 ça a des conséquences et ça peut avoir les conséquences que Cissade imagine.
00:40:09 Cissade, vous êtes chez eux depuis quand ?
00:40:12 Oui, on aura la réponse peut-être par écrit.
00:40:15 Il y a également un auditeur qui est un peu patienté avec nous pour cette troisième partie d'émission.
00:40:21 La régie en l'occurrence était en réaction.
00:40:24 Alors nous allons pas se faire, j'imagine, parce qu'il y a aussi ceux qui attendent un peu,
00:40:29 parfois longuement parmi les auditeurs qui nous écoutent, il y a des thématiques.
00:40:32 Là, on était sur une question de savoir vivre aussi.
00:40:35 Il y a un retour d'Ahmed Kseour, il nous quitte pendant deux mois.
00:40:39 Non, non, c'est très simple.
00:40:41 C'est pour ça que j'ai posé la première question que j'ai posée, est-ce qu'il y a une tension ?
00:40:44 Ça, ça fait partie d'une... c'est-à-dire que le bras de fer,
00:40:48 et maintenant ils ont lancé le bras de fer.
00:40:50 Il y a eu une réaction, il y a eu une contre-réaction, tout simplement.
00:40:53 Et ça va continuer.
00:40:54 Mais ça reste assez timide, il faut bien le dire.
00:40:56 Il va craquer le premier.
00:40:57 Ça, c'est la formule, comme qui dirait.
00:41:00 Alors, Sime Hamed nous appelle de Casablanca et on l'a fait un peu patienter.
00:41:03 Sime Hamed, il nous reste, je le dis, une troisième partie d'émission
00:41:06 et tous les auditeurs peuvent nous couper la parole à n'importe quel moment,
00:41:09 les lundis mais tous les jours de la semaine.
00:41:11 Vous pouvez nous joindre, témoigner, poser des questions
00:41:14 à n'importe quel moment, je vous le disais, chers auditeurs,
00:41:17 en nous appelant au 05 22 95 36 70 ou 80.
00:41:21 Sime Hamed, bonjour à vous.
00:41:22 Bonjour à vous, monsieur.
00:41:24 Ce n'est pas un problème, de toute façon, c'est un plaisir de vous suivre.
00:41:27 Merci, c'est un plaisir.
00:41:29 En fait, je remercie tous les 13 ans sur le plateau, bien sûr.
00:41:33 Et j'ai une petite question à vous poser, s'il vous plaît.
00:41:37 En fait, j'ai intégré une société en 2010.
00:41:44 Je suis premièrement comptable de formation.
00:41:48 Et bien sûr, mon employeur, en établissant bien sûr le contrat,
00:41:52 on a supprimé sur une clause des contributions, bien sûr,
00:41:56 la déclaration sur l'infini-mer.
00:41:58 Après une année, la société a été vendue,
00:42:03 sans que le premier employeur ne procède à la déclaration à l'infini-mer.
00:42:08 Alors, le deuxième employeur a procédé à cette déclaration,
00:42:13 mais sur le deuxième semestre de 2011.
00:42:17 Le problème, c'est qu'il n'a pas déduit mes contributions salariales
00:42:22 sur mon bulletin du pays.
00:42:24 Ça veut dire que normalement, il s'est assumé la charge du côté contributions.
00:42:27 Et avant, bien sûr, de mon départ à la retraite dernièrement,
00:42:34 j'ai été surpris que le deuxième employeur m'a déclaré
00:42:40 que j'ai cessé mon activité, bien sûr, à la fin du deuxième trimestre de 2011.
00:42:49 Le problème, c'est que maintenant, j'ai consulté bien sûr l'ARH
00:42:54 pour leur proposer de régulariser cette situation.
00:42:58 Et jusqu'à maintenant, je n'ai pas eu de réponse.
00:43:01 Ma question, c'est, est-ce que je suis toujours dans mes droits,
00:43:04 bien sûr, de demander cette régularisation ?
00:43:06 Est-ce que je suis rentré dans la prescription de cette demande ?
00:43:09 Et qu'est-ce que la loi dit sur ce point ?
00:43:13 Merci.
00:43:15 Alors, Ahmed El Kthour, il y a eu plusieurs interpellations.
00:43:18 Restez avec nous, s'il vous plaît.
00:43:20 Alors, maintenant, si j'ai bien compris,
00:43:22 vous demandez une régularisation de votre situation de 2011.
00:43:26 De ma pension au niveau de la CMR.
00:43:28 C'est ça.
00:43:29 De 2011 à 2016, parce que normalement, j'ai été transféré, pardon,
00:43:33 j'ai été transféré en 2016 sur un autre site
00:43:36 parce qu'on était un groupe d'entreprises.
00:43:38 Et c'est toujours dans le même cadre de l'activité.
00:43:41 Et le deuxième, bien sûr, là, la deuxième entreprise m'a déclaré à la CNSS,
00:43:51 elle a réglé ses contributions.
00:43:53 Moi aussi, j'ai contribué à verser mes contributions, bien sûr, à la CMR.
00:43:59 Le problème, c'est que je demande ma régularisation de 2010 à 2016.
00:44:08 Bien, c'est… C'est Mohamed.
00:44:10 Alors, légalement parlant, le Code du travail prévoit d'une façon claire
00:44:16 que toutes les obligations qui découlent du contrat de travail
00:44:22 sont prescrites par une durée de deux ans.
00:44:25 Je sais ça, monsieur. Oui, effectivement.
00:44:27 D'accord. Donc, pourquoi ?
00:44:30 Tout simplement parce que… Alors déjà, la CMR, elle est conventionnelle.
00:44:35 Elle n'est pas légale.
00:44:36 C'est pas la loi qui oblige l'employeur…
00:44:38 C'est la disposition sur le contrat.
00:44:40 Voilà. Elle est contractuelle.
00:44:42 Et comme c'est une obligation qui découle du contrat,
00:44:47 normalement, il y a prescription après deux années.
00:44:51 Maintenant, lorsque je parle, personnellement, c'est mon avis,
00:44:56 lorsque je parle de prescription, c'est pas une obligation.
00:44:59 C'est-à-dire que l'employeur n'est pas obligé de faire jouer la prescription.
00:45:04 S'il veut régulariser votre situation, c'est son droit.
00:45:08 Ça n'empêche l'entreprise aujourd'hui de payer pour vous les cinq ans qui restent.
00:45:12 Mais j'ai bien peur que si elle ne veut pas,
00:45:16 je crains fort que le juge ne lui donne raison.
00:45:22 Parce que la loi est tellement claire qu'on voit mal comment…
00:45:26 Je sais, mais normalement, il a procédé à une déclaration, normalement,
00:45:31 de ma cessation d'activité en 2011, chose que je n'ai pas, bien sûr…
00:45:35 Je n'ai pas quitté l'entreprise, et sans bien sûr me consulter.
00:45:38 Donc c'était une déclaration, une élaboration.
00:45:41 Dabah Achof, c'est Mohamed. Quelle que soit la situation,
00:45:44 on parle de droit, c'est-à-dire lorsque vous avez un droit qui est reconnu.
00:45:50 Et c'est le cas, c'est votre droit.
00:45:53 Mais il découle du contrat de travail, n'est-ce pas ?
00:45:56 C'est le contrat de travail qui prévoit cet avantage social, notamment la CMR.
00:46:00 La loi, elle vous dit que si ces droits ne sont pas réclamés au bout de deux ans,
00:46:05 ils sont prescrits.
00:46:07 Et il y a des droits qui sont réclamés sur le plateau,
00:46:09 et ils ne sont pas prescrits du tout.
00:46:11 Parce que c'est Karim Brone qui nous délivre les actualités, il est 11h30.
00:46:14 En l'occurrence, il fait le gendarme, mais il est simplement à l'heure.
00:46:18 Il nous change un peu.
00:46:20 Et surtout Karim.
00:46:22 C'est vrai que…
00:46:24 C'est peut-être en l'occurrence simplement le début de semaine qui nous motive particulièrement.
00:46:29 Il ne fait pas de cadeau.
00:46:31 Il n'y a pas d'extra time.
00:46:34 Justement, on va s'exécuter.
00:46:36 Ce n'est pas le contrat de travail, c'est simplement l'usage et parfois l'entente entre collègues.
00:46:41 Je ne sais pas si on parle de savoir-vivre dans ces cas de figure,
00:46:45 mais puisque c'est une des thématiques du jour, bien entendu.
00:46:48 Nous allons continuer la dernière partie d'émission, chers auditeurs.
00:46:50 Je me dois simplement à quelques rappels.
00:46:53 Vous pouvez nous appeler, y compris durant les pauses,
00:46:55 si vous voulez prendre la parole à la reprise.
00:46:57 Dans l'occurrence, c'est au 05 22 95 36 70 ou 80.
00:47:02 Nous sommes à votre disposition.
00:47:03 C'est le moment où jamais, si vous avez l'envie de participer activement,
00:47:06 parfois intervenir ou poser des questions,
00:47:08 vous pouvez nous contacter au 05 22 95 36 70 ou 80.
00:47:13 Nous sommes avec deux invités ce matin.
00:47:15 Nous sommes avec Ahmed El Khseoul, qui est expert en législation du travail.
00:47:17 J'ai un peu honte à chaque fois de te présenter.
00:47:19 Parce que bon, il y a une ancienneté qui doit prévaloir.
00:47:23 Je ne vais pas te présenter avec tes couleurs.
00:47:25 Quand vous ne payez pas de prémonches internes.
00:47:27 C'est une adresse à quel pourcentage?
00:47:32 Ça coûte beaucoup de traînements.
00:47:34 Je sais bien que ça aussi, c'était de bon.
00:47:39 On va rentrer dans les détails.
00:47:41 Je présente également notre invité, Yassine Benhejjam,
00:47:45 qui est consultant en stratégie et développement des entreprises
00:47:49 et coach professionnel certifié.
00:47:50 On aura l'occasion peut être d'y venir finalement.
00:47:52 Au savoir, la question de l'auditeur, si ça tout à l'heure,
00:47:56 nous y inviter indirectement.
00:47:58 Il y a des fois l'amorce d'un conflit et puis la forme qu'on lui donne.
00:48:03 J'évoquais tout à l'heure, en l'occurrence, une citation qui me venait à l'esprit.
00:48:08 Lorsqu'on parle de savoir vivre, bon, elle est ancienne,
00:48:11 mais il y a le savoir à proprement dit, il y a le savoir être.
00:48:16 Et puis il y a le savoir vivre.
00:48:18 Et les deux derniers dispensent assez bien du premier,
00:48:22 disait un ancien diplomate boiteux.
00:48:24 Et en l'occurrence, en entreprise, cette notion là, elle a des conséquences,
00:48:30 elle a une importance.
00:48:31 Elle joue également sur la façon dont se déroule la vie au travail,
00:48:36 c'est à dire, est ce qu'on a des rapports cordiaux?
00:48:38 Est ce qu'on a des rapports amicaux?
00:48:41 Est ce qu'on a des rapports purement professionnels?
00:48:43 Est ce qu'on a des rapports tendus avec l'entreprise?
00:48:46 Est ce qu'on est un peu démissionnaire?
00:48:48 Tout cela découle peut être immédiatement de la conséquence du comportement
00:48:52 des uns et des autres et surtout de l'interprétation en fonction des parcours,
00:48:56 de l'éducation et ainsi de suite.
00:48:58 Est ce que l'entreprise, c'est le lieu où on refait son éducation?
00:49:01 Je ne suis pas certain.
00:49:02 Et alors, à tout le moins, il y a le désengagement qu'on constate
00:49:05 dans beaucoup d'entreprises où au fond, au lieu d'être dans cette forme
00:49:12 de cordialité, voire d'intimité, chacun peut être se replie sur l'activité
00:49:19 purement professionnelle et est un peu sur le retrait.
00:49:23 Est ce qu'on peut bien imaginer?
00:49:24 Alors, je disais, j'évoquais quelques thématiques à grands traits,
00:49:27 mais au fond, c'est ce que ça m'inspire,
00:49:29 que le fait d'évoquer le savoir vivre en entreprise sur ce point
00:49:33 et/ou sur ces points que je viens d'évoquer,
00:49:35 ce qui est un manuel à suivre, des réactions à encourager,
00:49:39 j'allais dire des comportements aussi à favoriser en entreprise.
00:49:45 Très bien.
00:49:47 Le mot clé de ce que vous venez d'évoquer,
00:49:51 donc c'est un certain nombre de notions très, très importantes.
00:49:54 Mais là bas, c'est la communication.
00:49:56 Parfois, c'est un problème de communication entre les employés,
00:49:59 les employés, les employeurs ou entre les employés,
00:50:01 donc les quarts de la supérieure hiérarchique.
00:50:03 Donc, parfois, il faut juste communiquer comme on l'a vu avec ces sept
00:50:07 tout à l'heure, c'est qu'il n'y a pas de communication
00:50:10 où il faut juste demander.
00:50:12 Il faut juste demander quelle est la situation,
00:50:14 qu'est-ce qui se passe concrètement, c'est quoi le problème,
00:50:17 comment on peut le résoudre ensemble,
00:50:19 parce que je pense personnellement que l'entreprise,
00:50:22 on se pose la question, est-ce qu'on a vraiment le temps,
00:50:25 actuellement, surtout après cette reprise, après la crise du Covid,
00:50:28 est-ce qu'on a le temps de jouer au chat et à la souris
00:50:34 dans les entreprises pour dire…
00:50:37 Tout le monde a envie d'être la souris, c'est-à-dire planquer chez soi
00:50:39 et être en télétravail dès lors qu'il y a un conflit.
00:50:41 Ça, on peut le constater, c'est des demandes dans toutes les entreprises
00:50:44 et les entreprises qui ne répondent pas à ces demandes
00:50:47 subissent au fond, disons, le climat délétère qui s'installe parfois.
00:50:51 C'est vrai.
00:50:53 Je continue sur la communication, mais c'est vrai,
00:50:56 est-ce qu'on communique ?
00:50:58 L'entreprise, aujourd'hui, c'est à avoir évoqué le terme
00:51:01 « style de management ».
00:51:03 Est-ce qu'aujourd'hui, les entreprises sont conscientes
00:51:05 que dans des entreprises, il y a un style de management à adopter ?
00:51:09 Est-ce qu'il y a des règles à suivre, comme vous venez de poser la question ?
00:51:14 Il y a un savoir-vivre au niveau de l'entreprise.
00:51:16 Donc, le plus important, la communication, les employeurs
00:51:20 ou les patrons ou les dirigeants ont une vision.
00:51:23 Parfois, elle n'est pas partagée ou elle est mal partagée,
00:51:26 ce qui fait que les cadres, comme on l'a vu tout à l'heure avec Senn,
00:51:29 il y a une frustration parce que je ne sais pas
00:51:31 ce qui se passe au niveau de l'entreprise.
00:51:33 Où est-ce qu'on va ? Quel est le cap vers lequel on va ?
00:51:36 Quel est notre stratégie ? Quels sont les objectifs que l'on se fixe ?
00:51:39 Parce qu'aujourd'hui, on vous demande de faire ce que vous devez faire
00:51:43 sur la base d'un contrat de travail, mais est-ce qu'on vous supervise ?
00:51:46 Est-ce qu'on vous coache ? Est-ce qu'on vous forme ?
00:51:48 Est-ce qu'on vous dit ce qu'il faut faire, comment le faire ?
00:51:52 Donc, le style de management, on revient pour dire
00:51:54 est-ce que chacun, au-delà de son contrat de travail,
00:51:56 il a ce qu'on appelle une fiche de fonction,
00:51:59 sur laquelle on va stipuler voilà ce qu'il doit faire.
00:52:02 Donc, par exemple, quelqu'un qui fait du contrôle de gestion,
00:52:04 comme c'est tout à l'heure, contrôle de gestion,
00:52:06 doit par exemple élaborer les budgets, faire leurs suivis,
00:52:09 analyser les écarts, et ainsi de suite.
00:52:11 Est-ce que quelque part, il a une fiche de fonction
00:52:14 qui stipule cette mission, ces tâches ?
00:52:17 Ou il y a juste le contrat de travail qui dit
00:52:19 vous êtes contrôleur de gestion, faites le contrôle de gestion
00:52:21 au niveau de l'entreprise ?
00:52:22 Oui, et souvent dans certains métiers, les métiers de cadre,
00:52:27 les contrats de travail sont extrêmement détaillés.
00:52:30 Ce sont extrêmement détaillés, cela dit,
00:52:33 les pouvoirs, en l'occurrence, qu'a l'entreprise,
00:52:36 c'est parfois de prévoir dans le cadre du travail
00:52:40 de nouvelles tâches, parfois, une adaptation, une agilité.
00:52:43 Et si le climat est délétère, s'il n'y a pas une bonne entente,
00:52:47 vous imaginez les frictions, parce que si on demande
00:52:49 un travail supplémentaire à une personne,
00:52:51 la tendance naturelle qu'elle a, c'est de ne pas,
00:52:54 j'allais dire, souscrire immédiatement à ce qui est dit.
00:52:57 Mais s'il y a un engagement, si on sent que c'est
00:53:02 dans l'intérêt collectif et que l'effort consenti,
00:53:07 c'est un effort récompensé, eh bien la réaction du salarié,
00:53:11 et je le crois, est différente.
00:53:15 Bien sûr, c'est à grand trait, et vous imaginez bien
00:53:17 que tous les cas souffrent des exceptions,
00:53:21 parce qu'en effet, on peut trouver des personnes,
00:53:24 parfois, un peu paranoïaques, qui imaginent le mal partout,
00:53:29 et qui, effectivement, seraient sur ses gardes,
00:53:33 quel que soit le comportement et le style,
00:53:36 pour reprendre votre locution, le style de management
00:53:39 qui est mis à l'œuvre dans l'entreprise.
00:53:42 Mais je le dis, par rapport au savoir-vivre,
00:53:46 je ne vois difficilement les moyens d'action,
00:53:48 les leviers d'action qu'a l'entreprise,
00:53:51 pour influencer les comportements, l'éducation des salariés.
00:53:55 Il y a des éléments aussi, au départ,
00:53:57 lorsqu'on recrute une personne, pendant la période d'essai aussi,
00:54:00 on a l'occasion de voir son comportement,
00:54:02 mais est-ce que ceux qui sont en charge du suivi,
00:54:06 de l'accompagnement, ont les compétences pour juger
00:54:10 d'une personne, pour savoir si elle va s'acclimater,
00:54:13 s'adapter au climat de l'entreprise, et ainsi de suite,
00:54:15 il n'est pas certain. Donc ça donne parfois
00:54:17 des personnes malheureuses au travail,
00:54:19 des personnes pas productives au travail,
00:54:21 des personnes désengagées au travail, et ainsi de suite.
00:54:24 Donc c'est un peu les situations qu'on constate.
00:54:27 Je ne sais pas ce que ça inspire, Ahmed El Khessour,
00:54:31 ce type de conversation, parce que ce n'est pas tout à fait la loi.
00:54:34 Là, nous parlons de ce qui rend une entreprise
00:54:36 plus performante, à grand trait.
00:54:38 Non, moi, je peux être d'accord avec vous,
00:54:41 d'ailleurs, c'est Yacine aussi, tout à l'heure,
00:54:43 qui a insisté sur le volet communication, etc.
00:54:46 Ça, c'est lorsque les rapports sont normaux,
00:54:49 lorsque la situation est normale,
00:54:52 lorsqu'il y a la bonne foi, tout est OK, etc.
00:54:56 et chacun fait de son mieux pour atteindre des objectifs.
00:55:00 Mais lorsqu'il y a une tension, là, c'est différent.
00:55:04 Nous sommes en pleine guerre.
00:55:06 Maintenant, c'est une guerre. Par exemple, le cas de Ced,
00:55:09 moi, tout de suite, je réagis, je dis, est-ce qu'il y a une tension ?
00:55:11 Parce que tout de suite, j'ai compris que c'était une situation,
00:55:14 c'est pas une situation normale.
00:55:16 Une entreprise qui force un bureau,
00:55:18 pour un contrôleur de gestion, c'est pas normal du tout.
00:55:21 Donc, il y a quelque chose, il y a le non-dit.
00:55:24 Et bien, c'est ce non-dit qui, justement, maintenant,
00:55:27 "t'es quelqu'un de tard, faut en ardre".
00:55:29 Donc, maintenant, c'est la guerre froide, chacun essaie,
00:55:32 chacun essaie, justement, de gagner la guerre,
00:55:36 mais, bien sûr, dans de bonnes conditions.
00:55:38 Parce que, maintenant, c'est une démarche d'harcèlement.
00:55:42 Parce que, moi, je suis désolé, je le dis quand même,
00:55:46 peut-être que ça ne sera pas d'accord avec moi,
00:55:48 mais lorsqu'on présente un certificat médical de deux mois,
00:55:52 et surtout, s'il y a déjà une tension,
00:55:57 on ne peut l'interpréter qu'une forme d'harcèlement.
00:56:00 - Oui, comme une conséquence des tensions précédentes.
00:56:02 - Mais bien sûr, c'est une agression.
00:56:05 C'est une agression.
00:56:07 Et lorsque l'entreprise a forcé la porte,
00:56:11 c'est une contre-attaque.
00:56:13 Donc, on ne peut pas appliquer les règles
00:56:17 de bien vivre, bien-être, etc.
00:56:21 Non. Non, on ne peut pas.
00:56:23 Savoir-être, savoir-vivre,
00:56:25 les règles qui régissent ces deux domaines,
00:56:28 on les applique lorsque c'est normal.
00:56:30 Là, ce n'est pas possible.
00:56:31 - Oui, disons que l'âge de guerre a été déterré.
00:56:34 - Ah non, d'accord.
00:56:35 - Et c'est tout de suite le langage guerrier.
00:56:38 Bon, quelles sont les armes ?
00:56:39 C'est parfois la stupidité, voire l'erreur,
00:56:41 lorsque l'erreur est commise.
00:56:43 Et c'est parfois tout simplement la loi.
00:56:45 C'est le code du travail.
00:56:46 C'est pour ça que, disons, l'intitulé de cette émission...
00:56:48 - Malheureusement, le code du travail,
00:56:50 on ne trouve pas de réponse
00:56:51 lorsqu'il s'agit justement des situations pareilles.
00:56:54 C'est le travail de la jurisprudence
00:56:56 qui va essayer de voir un petit peu
00:56:58 où se situe la bonne et la mauvaise faute.
00:57:00 Les uns et les autres, d'ailleurs.
00:57:02 - Notre travail, c'est aussi de donner la parole
00:57:04 à ceux qui la réclament.
00:57:05 Une auditrice nous a appelé à l'instant, de Rabat.
00:57:08 C'est Mme Halima.
00:57:09 En tout cas, c'est ce que m'indique la régie.
00:57:11 Je vous passe tout de suite la parole.
00:57:12 On est à votre écoute, Mme Halima.
00:57:14 Bonjour à vous.
00:57:15 - Oui, bonjour.
00:57:17 - Bonjour à vous, Mme Halima.
00:57:18 Je vous réitère.
00:57:19 - Bonjour, Mme Halima.
00:57:20 - Pour le mieux.
00:57:21 - Merci.
00:57:22 J'ai une question.
00:57:23 Normalement, en cas d'acquisition,
00:57:25 on va dire, d'une entreprise,
00:57:27 par une autre entreprise,
00:57:29 j'aimerais bien savoir la position
00:57:31 des salariés d'une entreprise active.
00:57:33 Est-ce que, dans ce cas,
00:57:36 l'entreprise qui a fait l'acquisition,
00:57:39 il a envoyé un mail officiel aux salariés
00:57:41 pour dire, bienvenue, vous êtes parmi nous,
00:57:44 on va vous prendre avec les termes
00:57:46 de l'ancien contrat que vous avez
00:57:48 avec l'ancien employeur.
00:57:50 Est-ce que les employés doivent accepter
00:57:53 cette nouvelle relation d'une manière tacite
00:57:56 ou bien ils ont le choix de dire non,
00:57:59 on veut continuer, on veut arrêter ?
00:58:01 - Exactement, Mme Halima.
00:58:08 Je vais quand même vous dire d'abord,
00:58:11 du point de vue légal,
00:58:13 ce que prévoit la loi.
00:58:15 Je continuerai avec un avis personnel.
00:58:17 Mon avis personnel.
00:58:19 Parce que la deuxième partie
00:58:22 de votre intervention répond tout à fait
00:58:24 à ce que, justement, je voulais traiter.
00:58:27 Alors, du point de vue légal,
00:58:29 l'article 19 est clair.
00:58:31 Lorsqu'il s'agit d'une modification
00:58:33 qui intervient dans le statut juridique
00:58:35 d'un établissement ou d'une entreprise,
00:58:37 tous les contrats de travail en cours
00:58:39 continuent à produire le même effet
00:58:42 entre les salariés et le nouvel employeur.
00:58:45 Ça veut dire que le nouvel employeur
00:58:48 prend en charge tout le personnel
00:58:51 de l'ancienne entreprise
00:58:53 avec tous les avantages, salaire, congé, etc.
00:58:56 Ça veut dire que ce mèle est largement suffisant
00:58:59 parce que c'est la loi qui le prévoit.
00:59:01 Donc, il y a des entreprises
00:59:03 qui font un avenant au contrat
00:59:05 pour rassurer le salarié.
00:59:09 C'est-à-dire le salarié,
00:59:10 lorsqu'il reçoit cet avenant au contrat
00:59:12 dans lequel on lui dit
00:59:14 "Nous prenons en charge votre ancienneté,
00:59:16 les avantages en nature, etc."
00:59:18 Ça va le rassurer.
00:59:20 Mais déjà, la loi l'a rassuré bien avant.
00:59:23 D'accord ? Bien.
00:59:24 Maintenant, du point de vue pratique.
00:59:26 C'est vrai.
00:59:28 Aujourd'hui, par exemple,
00:59:29 dans la situation actuelle,
00:59:30 le salarié ne peut pas refuser.
00:59:32 S'il refuse,
00:59:33 "Vous pouvez partir."
00:59:39 C'est une faille au niveau de la législation du travail.
00:59:43 Normalement, à mon sens,
00:59:45 c'est mon avis personnel,
00:59:47 à mon avis, le législateur aurait dû
00:59:49 laisser le choix au salarié.
00:59:51 Parce que là, c'est une façon d'imposer
00:59:54 une relation au salarié
00:59:56 qu'il n'a pas choisie.
00:59:58 C'est comme dans un couple.
01:00:00 Lorsque moi, j'ai donné mon consentement,
01:00:03 je l'ai donné pour une structure,
01:00:05 pour une politique,
01:00:07 pour une stratégie,
01:00:08 pour un employeur donné,
01:00:10 même personne physique.
01:00:11 "Hajjab, tselaw, kanafor, ajtayeb, etc."
01:00:14 D'accord ?
01:00:15 Aujourd'hui, on me propose,
01:00:17 plutôt on ne me propose pas,
01:00:20 on ne m'impose à notre employeur.
01:00:23 C'est un ensemble, je pense, au Népal.
01:00:25 Je ne voudrais pas sourire,
01:00:27 parce que la question de Mme Halima
01:00:29 est née d'une angoisse.
01:00:30 Je comprends tout à fait.
01:00:31 Mais la loi la rassure, si je comprends bien.
01:00:33 La loi la rassure,
01:00:34 mais pour répondre à sa deuxième question.
01:00:36 Parce que le salarié ne peut pas refuser.
01:00:40 C'est-à-dire que soit il accepte la situation,
01:00:44 la nouvelle situation.
01:00:46 S'il n'est pas d'accord,
01:00:48 ce qu'il lui reste à faire,
01:00:50 c'est éventuellement partir.
01:00:51 Oui, ce que je retiens essentiellement,
01:00:53 c'est que la loi peut la rassurer.
01:00:55 Et si, effectivement, elle souhaite partir,
01:00:57 elle peut partir,
01:00:58 mais elle en subira les conséquences.
01:00:59 Nous, nous allons prendre un dernier appel.
01:01:01 On va essayer d'être le plus rapide possible.
01:01:03 Sébastien, je vous passe immédiatement la parole.
01:01:05 Bonjour à vous.
01:01:06 Bonjour, monsieur l'expert.
01:01:09 J'ai une idée que tout cet arsenal
01:01:12 de droits de travail
01:01:14 est plus une entrave à l'embauche
01:01:18 et au développement de l'économie dans notre pays,
01:01:21 et qu'il met en phase des intervenants différents
01:01:26 qui défendent chacun des intérêts
01:01:28 avec tout un national jury,
01:01:30 avec les avocats, les experts, etc.
01:01:33 Moi, franchement, d'une manière pragmatique,
01:01:35 je pense, mon avis,
01:01:37 qui est bien sûr un peu libéral,
01:01:39 je pense qu'un employeur
01:01:42 n'a aucun intérêt
01:01:44 à se débarrasser d'un employé
01:01:49 qui est utile, qui rend service, etc.
01:01:52 Il n'est pas sûr,
01:01:54 en le jetant dehors d'une manière un peu archaïque
01:01:57 et ancienne et réactionnaire,
01:01:59 qu'il va récupérer quelqu'un
01:02:01 de la même compétence, de la même qualité.
01:02:03 En même temps, l'employé,
01:02:05 il sait intrinsèquement,
01:02:06 s'il n'y a pas tout cet arsenal,
01:02:08 qu'il a intérêt à se comporter correctement
01:02:11 que s'il est viré,
01:02:12 il y en a 100 à la porte
01:02:13 qui cherchent le même poste.
01:02:15 Et donc, ces lois du droit de travail,
01:02:18 tout ça, c'est un peu, comment dire,
01:02:21 subjectif, soumise à interprétation,
01:02:25 et ça dure des années.
01:02:27 Il y a tout un tribunal qui est en action
01:02:30 pour régler ces problèmes,
01:02:32 les avocats, etc.
01:02:33 À mon sens, si on enlève tout ça,
01:02:36 les employeurs vont pouvoir
01:02:38 recruter tranquillement.
01:02:40 S'ils se séparent, c'est que vraiment,
01:02:42 il y a mesententes et que ça finira
01:02:46 avec des indemnités et tout,
01:02:48 mais si on peut faciliter tout ça,
01:02:51 moi je pense que ça réglera
01:02:53 beaucoup de problèmes.
01:02:54 Les employés, il vaut mieux leur mettre
01:02:57 des lois qui sont fixées
01:03:00 et pas subjectif à des interprétations
01:03:04 de qui que ce soit.
01:03:05 Par exemple, on leur donne
01:03:06 un certain nombre de jours
01:03:08 de maladies d'office.
01:03:10 Il n'y a pas de problème
01:03:12 s'ils sont malades,
01:03:13 mettons que vous avez 10 jours par an,
01:03:15 vous avez déjà fait 3 jours,
01:03:17 il vous reste 7 jours, etc.
01:03:19 S'ils ont des choses à régler en dehors du travail
01:03:21 pour arriver en retard,
01:03:22 on leur donne pareil,
01:03:24 des choses fixes, on dit ça,
01:03:25 ça ne part pas au tribunal, c'est rien,
01:03:27 si vous rentrez dans ce cadre-là,
01:03:29 c'est votre droit.
01:03:30 Vous pouvez, en une année ou un mois,
01:03:32 avoir tant de minutes d'absence,
01:03:34 sans que ça pose problème.
01:03:36 Il vaut mieux des lois et des trucs fixes
01:03:39 que tout le monde sait où il va
01:03:41 et qu'en dehors de ça,
01:03:43 laisser les gens entre eux.
01:03:44 Un employeur, il va peut-être pardonner
01:03:46 beaucoup de choses
01:03:47 parce que son employeur en a besoin.
01:03:49 Il ne va pas le jeter
01:03:50 parce qu'il est arrivé en retard.
01:03:52 Mais s'il n'en a plus besoin
01:03:53 pour plusieurs raisons,
01:03:54 d'abord dépendante, indiscipline,
01:03:57 il n'y a plus de travail,
01:03:59 il faut laisser les choses libres entre les gens,
01:04:01 de toute façon, ils ne pourront plus travailler ensemble.
01:04:03 Et nous, nous pourrons plus difficilement
01:04:06 continuer, si Rachid l'émission,
01:04:08 parce qu'on a un peu débordé.
01:04:09 Mais on a entendu un plaidoyer.
01:04:11 Je réserve ma réponse la semaine prochaine, Charles.
01:04:15 Rappelez-moi ça.
01:04:17 Il y a des choses à dire.
01:04:19 On aura entendu un plaidoyer à la fin d'émission.
01:04:21 Je dis que c'est une philosophie de vie.
01:04:23 On peut en discuter un peu.
01:04:25 C'est un plaidoyer, c'est une philosophie de vie.
01:04:28 D'ailleurs, il y a des États,
01:04:29 dans certains pays,
01:04:30 je pense aux États-Unis,
01:04:31 qui ont essayé de vivre sans code de la route.
01:04:34 Ils ont essayé de voir s'il y avait plus d'accidents.
01:04:37 Le résultat n'est pas nécessairement désastreux,
01:04:41 comme on aurait pu l'imaginer,
01:04:42 mais c'est un point de vue qu'on a entendu,
01:04:45 en l'occurrence, en cette fin d'émission.
01:04:46 On aura terminé sur cela.
01:04:48 Et en l'occurrence, on a un peu débordé.
01:04:50 On va essayer de rendre l'antenne le plus rapidement possible.
01:04:52 Demain, je vous retrouve pour une autre émission.
01:04:53 Je remercie nos invités.
01:04:54 Je remercie les auditeurs qui ont participé.
01:04:56 Excellente écoute et bon appétit à tous.
01:04:58 *Générique*