• l’année dernière
Transcription
00:00 Tu travailles pour les Français, hein ?
00:02 - Ouais.
00:02 - Ils t'ont demandé d'approcher Mortazavia en France,
00:04 puis ils t'ont ramené dans ses bagages, c'est ça ?
00:06 Donc à la DGSE, évidemment, on teste souvent les légendes,
00:08 et notamment avant de partir en mission à l'étranger,
00:11 on va repasser devant un officier contrôleur,
00:13 et on va dérouler toute la légende,
00:14 il va nous poser des questions, des questions piège,
00:16 et puis il revient là-dessus, etc.
00:18 - Bois !
00:19 - Oh non, je...
00:20 - Bois !
00:21 En revanche, sur l'alcool, moi j'ai jamais vu.
00:22 Dans le bureau des légendes, ça intervient à deux, trois reprises.
00:25 Il y a peut-être eu une période à la DGSE où, au service d'action, on faisait ces tests d'alcool.
00:29 Pourquoi pas, je les trouve absurdes, décalés, ça sert à rien.
00:32 L'extrait qu'on vient de voir, en pourcentage de réalisme, je dirais 60%,
00:36 parce que je crois pas qu'on fasse passer de tels tests d'ébriété.
00:40 Bonjour, je m'appelle Olivier Mass, et j'ai passé 15 ans à la DGSE.
00:43 - Tu vois ce bâtiment ?
00:48 - Oui.
00:48 - Tu sais qui est en train de se cacher là-bas ?
00:50 - Non.
00:51 - Dans cinq minutes, je veux te voir en train de se cacher dans un des balcons.
00:55 - Allez, j'ai juste perdu 10 secondes.
00:57 Donc il y a évidemment, à la DGSE, des formations qui sont longues pour les nouveaux agents.
01:03 Donc il y a des cours théoriques, il y a beaucoup de l'administratif,
01:06 qui est un peu plus barbant, mais qui est nécessaire.
01:08 Et puis il y a beaucoup d'exercices concrets sur le terrain.
01:11 Et moi, ce qui m'amuse surtout dans cet extrait, c'est que cet exercice, je l'ai vécu.
01:14 La différence du film, c'est que lui m'avait dit "bon, comment est-ce que tu vas t'y prendre ?"
01:18 Alors, je loge au-dessus, chez des amis, et puis mon fils joue avec son ballon,
01:23 le ballon est tombé sur le balcon, il faut que je récupère le ballon.
01:26 Ça, c'est bien.
01:26 Et ça a marché, comme sur des roulettes.
01:28 Dans ces exercices, il y a un exercice café qui est très connu à la DGSE,
01:32 où on doit aborder les gens dans les cafés.
01:34 - Deux hommes en comptoir vert, je voudrais leur nom, prénom, profession, numéro de portable.
01:39 Je vous donne un quart d'heure.
01:40 - Comme on ne sait pas trop comment aborder, il y a pas mal de gens qui se disent qu'ils sont étudiants.
01:44 "Voulez-vous bien répondre à un sondage ?"
01:46 Ça casse la glace rapidement.
01:47 Les femmes s'en sortent très facilement, évidemment.
01:50 Quand elles choisissent des hommes, elles récupèrent tout de suite le numéro de téléphone.
01:53 C'est presque trop facile.
01:54 - Alors, qu'est-ce d'autre ? Qu'est-ce d'autre que je dois savoir ?
01:57 - Là, je vous dirais, sur ce qu'on a vu, sur cet extrait,
01:59 je dirais 70% de réalisme pour Spigen.
02:02 - Vous allez partir à Téhéran pour repérer des ingénieurs nucléaires iraniens.
02:06 Votre formation de sismologue vous permettra d'en approcher pas mal.
02:09 Comme ça, vous arriverez dans les bagages d'un officiel iranien,
02:11 et il n'y a pas de meilleure légende.
02:13 - Il y a deux types d'officiers traitants et d'espions à la DGSE.
02:16 Il y a les espions classiques, qui sont insérés en ambassade,
02:19 sous passeport diplomatique, sur leur véritable identité.
02:21 Et puis, il y a une petite partie d'espions qui, eux, ont des légendes.
02:24 Et donc, eux, on leur donne des faux papiers, une fausse identité,
02:28 des faux noms, un faux métier.
02:29 - Vous avez fait quoi, vous, pour partir ?
02:32 - J'ai dû passer la grègue de français pour être sûr d'être prêt au lycée français de Damas.
02:35 Et j'ai dû apprendre l'arabe en un an.
02:37 - Moi, si je devais faire une légende ou que j'étais sismologue,
02:39 on va me découvrir très rapidement.
02:41 Donc, moi, j'étais un prof d'histoire ou de géo.
02:44 Ma femme, à l'époque, était professeure également.
02:46 Donc, j'avais des références.
02:47 Si on a vécu dans une ville, on a fait ses études dans tel endroit,
02:50 il ne faut pas hésiter à reprendre les mêmes endroits.
02:52 Parce que, comme ça, si on nous pose des questions,
02:54 on pourra expliquer comment ça se passe.
02:56 Quand la mission est terminée, il faut couper les ponts
02:57 avec ces contacts qu'on a eus sur place.
02:59 - Je vous préviens, c'est que des mails d'insultes.
03:01 Vous avez disparu sans laisser de traces, sans répondre à qui que ce soit.
03:03 C'est que des gens pas contents.
03:04 - Donc, moi, j'avais décidé de laisser mon téléphone allumé,
03:08 encore un petit peu de temps.
03:09 Et j'ai eu un appel de quelqu'un que j'appréciais beaucoup sur place,
03:12 qui me dit "Alors, qu'est-ce que tu deviens ? J'aimerais bien te revoir."
03:15 Et ça m'avait fendu le cœur.
03:17 C'était parce que je savais, j'ai pas répondu.
03:19 Et ensuite, j'ai coupé mon téléphone définitivement.
03:22 Si je l'avais rencontré dans des circonstances autres,
03:24 pas sous mission, pas sous légende,
03:26 je le connaîtrais encore, je pense qu'on serait amis.
03:28 Donc là, c'est une amitié qui n'a pas pu se développer.
03:32 - Elle commence quand, votre mission ?
03:34 - Je sais pas.
03:35 - Elle commence maintenant.
03:36 - C'est très réaliste et on monte à 80-90% avec cette série,
03:40 de manière générale.
03:41 - This is a class 4 grenade.
03:44 Three clicks arms the four-second fuse,
03:47 another three disarms it.
03:49 - How long did you say the fuse was ?
03:55 - Oh, grow up 007 !
03:58 - Alors les gadgets, finalement, il y en a très peu.
04:02 Malgré tout, il y a des outils qui s'apparentent un petit peu à des gadgets quand même.
04:06 Alors notamment en formation, on fait pas mal de caméras sous support.
04:09 Donc on a des petites caméras qu'on va mettre dans des sacs à main ou dans des petits sacs.
04:13 Et puis on va faire des embuscades vidéo pour filmer une rencontre clandestine.
04:18 Après, il y a un autre gadget qu'on a pas mal utilisé,
04:20 ça s'appelle un "MC Catcher".
04:21 Donc c'est un petit boîtier qui récupère le numéro "MC".
04:24 C'est sur chaque carte SIM d'un téléphone portable, il y a un numéro "MC".
04:28 Donc une fois qu'on a récupéré ce numéro, on peut faire des interceptions téléphoniques.
04:32 - An ordinary black leather case with, on the side here, flat throwing knife.
04:37 Press that button there, now she comes.
04:40 - Dans les livres photos illustrés, on voit souvent une fausse semelle qui s'enlève
04:45 avec un petit radio-émetteur à ondes courtes cachées, dissimulées.
04:49 Je pense que, effectivement, c'est un peu tombé en désuetude.
04:51 Alors pourquoi ?
04:52 Finalement, tout le monde a des gadgets.
04:53 Deux agents qui vont se rencontrer, ils vont mettre leur téléphone en marche,
04:58 ils vont s'échanger leurs fichiers en Bluetooth.
05:01 Ils se sont pas vus, ils se sont pas rencontrés.
05:03 S'il y en a un qui est surveillé, on voit pas ce qui s'est passé.
05:06 Donc ça, c'est un gadget, mais tout le monde a ce gadget.
05:08 - It's tested for one double X.
05:10 [Rires]
05:13 - Le pourcentage de réalistes sur les gadgets James Bondien, je dirais 10%.
05:17 - The new contract.
05:19 It says we do not employ you, offer you benefits or pensions or legal aid or medical assistance.
05:25 It's a contract, there is no contract.
05:29 - Do I get a copy ?
05:30 - You don't.
05:31 You're a pension contribution refund.
05:34 You're now officially unofficial.
05:36 - On signe, comme dans cet extrait, un engagement plutôt,
05:39 rédigé par un avocat, dans lequel on s'engage à respecter un certain nombre de règles
05:43 pour le restant de nos jours.
05:44 On a tellement de trucs, on signe, on signe, on a marre.
05:46 Peut-être signé 3-4 fois dans ma carrière, j'ai jamais lu concrètement.
05:50 Alors après, on est intelligent, on connaît les lignes rouges qu'on n'a pas le droit de franchir.
05:54 On doit tenir sa langue sur certaines choses jusqu'à la fin.
05:56 Et si on le fait pas, le service sera en contact avec nous et nous rappeler nos engagements.
06:01 - We will deposit 250,000 American dollars.
06:05 You take it out, we put more in.
06:08 I want receipts.
06:10 You're not working for the Baron Rothschild, you're working for Israel, a small country.
06:15 - Un service comme la DGSE n'a pas de problème d'argent, véritablement.
06:18 On voit que c'est un budget en constant croissance.
06:21 Mais ça, c'est les droits et devoirs.
06:22 C'est-à-dire qu'on nous octroie des facilités financières.
06:25 Mais en revanche, il y a une commission parlementaire
06:27 qui est chargée de contrôler tous les ans les fonds spéciaux.
06:30 Et pareil, nous aussi, à chaque fois qu'on fait des dépenses,
06:34 c'est récupérer les factures, les factures, les factures.
06:36 On s'en amuse entre nous en espion.
06:38 C'est-à-dire que le type qui récupère sa facture, c'est un espion.
06:41 Parfois, je vais expliquer, j'ai fait un restaurant,
06:44 mais je voulais montrer que j'étais ami et donc que j'ai pas des frais de facture.
06:48 Le service comprendra, on fait une déclaration sur l'honneur,
06:51 mais faut pas en faire 36 000.
06:52 - Your wife receives monthly a thousand dollars in her bank account.
06:57 - Also we leave messages in the box with the operational funds.
07:00 Espion sous les jambes, de mon époque, ça a été très mal payé.
07:04 Moins bien payé qu'un militaire qui était sur le terrain en France,
07:07 dans un camp militaire à Montballon.
07:09 - Bring me receipt. You got me ? - I got you.
07:13 - Whatever you are doing, somebody else is paying for it.
07:18 Pourcentage de crédibilité, 90%.
07:21 - On se bat pas, on apprend pas à se battre.
07:34 On apprend simplement à manipuler, à extorquer, à poser des questions,
07:38 à écrire, à rédiger.
07:39 Le vrai espion est plutôt un peu plus barbant
07:42 et il fait travailler ses méninges plutôt que ses muscles.
07:44 Je trouve qu'il y avait quelque chose qui était très bien fait
07:46 lorsque je suis parti en poste à l'étranger, à la DGSE, dans une zone sensible.
07:50 Tout d'un coup, dans la formation en amphi,
07:52 on a eu une heure de formation au combat, à main nue.
07:55 J'ai dit, mais qu'est-ce que ça va donner ? C'est ridicule, on va rien apprendre.
07:57 Et en fait, j'ai appris une leçon qui me restera utile toute ma vie.
08:01 On a vu des vidéos réelles prises sur YouTube d'agressions,
08:04 de vieilles dames qui se faisaient prendre leur argent
08:08 et qu'on tabassait d'une manière animale, des images très choquantes, très fortes.
08:11 Et d'y se voyer, ça, c'est ce qui se passe quand c'est la bagarre.
08:15 Il y a un niveau de violence qui va être terrible et c'est animal, c'est bestial.
08:19 Donc, ou on s'en va, ou alors on y va à fond.
08:23 Pour la baston en général, niveau de réalisme, 7%.
08:29 - Allô ? - Allô, Rémi ? Salut, c'est Bilal Idon.
08:32 - Salut. - Dis donc, au cas où t'aurais décidé de te raconter à ta bourgeoise,
08:35 n'hésite pas à lui parler de Marie-Claude.
08:37 Ce serait dommage, d'accord ?
08:39 Si jamais il y a un truc dont tu te rappelles pas, moi, je peux t'aider, pas de problème.
08:43 J'ai des cassettes vidéo, des enregistrements.
08:45 C'est un scientifique français qui travaille sur le nucléaire.
08:48 Il va commencer à donner du renseignement.
08:50 Comme il est sur écoute, il y a l'équipe du Mossad qui le surveille et il va dire ça à sa femme.
08:53 - Qu'est-ce que t'as fait ? - J'ai fait connaissance avec un type au foot.
08:58 - J'ai pas dit ce que je faisais. - Il est en train de tout cracher.
09:01 Donc ça, c'est extrêmement réaliste.
09:03 Et ce que j'aime beaucoup dans cet extrait, c'est la performance de l'acteur, Bernard Lecoq,
09:08 qui joue le séducteur, on l'a vu avant dans le film.
09:11 - T'as bien joué aujourd'hui, hein ? - Oui.
09:13 - Tiens, je te présente deux amis.
09:15 - Et puis tout d'un coup, paf, il devient méchant, dur.
09:17 Et là, il lui fait peur, et puis il balance son truc, c'est très pro.
09:20 - Si par exemple t'as oublié quand est-ce que tu l'as enculé,
09:22 ben moi je peux te dire que c'était le 12 novembre, tu vois ?
09:24 N'hésite pas à m'appeler surtout au cas où t'auras un trou.
09:26 - La compromission par le sexe, les Chinois l'utilisent beaucoup,
09:29 les Russes, les Pakistanais.
09:31 En France, on déteste ça, on se sent pas à l'aise.
09:33 Et quand on est obligé de fonctionner par chantage, on tord dans le bras.
09:37 C'est toujours risqué.
09:39 À la fin, ça va pas finir bien.
09:42 En permanence, il se dira "comment est-ce que je vais me sortir de ça ?
09:45 À quel moment je vais me venger du service qui m'a tordu le bras ?"
09:48 - Allez, ciao.
09:50 - Comme c'est une séquence culte pour moi, je vais mettre 100 %.
09:56 - Comment s'est passé la convention ?
09:58 As-tu fait envie de tous les autres salariés ?
10:00 - Oh, c'était fantastique.
10:02 Tu ne le croirais pas. Tu devrais être là.
10:04 Tu étais le grand chef du défilé.
10:06 - Le nouveau système d'ordre de 680 à Toria Bar.
10:09 - Fantastique. - J'adore le commerce de la computer.
10:18 - Est-ce qu'on ment complètement à sa famille et on s'invente un autre métier ?
10:22 Ça n'aurait ni queue ni tête. Il faut de la stabilité dans ce métier.
10:25 Évidemment que le conjoint sait qu'on est à la DGSE.
10:28 Il faut qu'il le sache. Les parents aussi.
10:30 Peut-être un ou deux amis. Le principe, c'est le moins possible.
10:33 On dit la DGSE, mais on ne va pas raconter ce qu'on fait.
10:36 On ne parle pas du tout de la légende. C'est du sacro-saint.
10:39 Personnellement, mes enfants, quand j'étais dans des missions, étaient trop jeunes.
10:42 Ils ne savaient même pas que j'étais la DGSE.
10:44 Quand on est jeune, si tout d'un coup, ils commencent à raconter à la cour d'école,
10:47 mon papa, il est espion.
10:49 Donc, ça serait un petit peu délicat.
10:51 - C'est fini, ta mission ?
10:53 - Oui, c'est fini.
10:55 - Et c'était quoi, en fait ?
10:57 - Je ne peux toujours pas t'en parler.
11:00 Ça, c'est des consignes qui sont dures et qui ont des conséquences.
11:03 Moi, je n'ai pas développé de vie sociale, très peu.
11:05 Parce que quand je fais des nouveaux amis dans des restaurants,
11:08 on me présente des gens, je fais raconter n'importe quoi sur mon travail.
11:11 Quelque chose d'ennuyeux. Je fais des tableaux Excel toute la journée.
11:14 Et là, pof, évidemment, les gens changent de sujet,
11:17 me trouvent très barbant, et je n'ai pas d'amis. Je suis seul.
11:21 - As-tu tué quelqu'un ?
11:23 - Oui, mais ils étaient tous mauvais.
11:25 - Alors, je donnerais, pour un pourcentage de vérité,
11:28 pour TrueLies, un petit 5 %, pour ne pas dire zéro.
11:32 - Tu vas augmenter les rangs et tu vas devenir quelque chose d'important.
11:38 Important suffisamment pour extendre le scope de tes responsabilités.
11:43 Et, à une base régulière, tu vas pointer
11:46 à quel d'entre tes collègues devrait venir travailler pour nous.
11:50 - Recruter une taupe, un agent double, dans un service adverse, c'est toujours de l'or.
11:55 C'est pour ça que, dans les services d'enseignement,
11:58 on a un service de sécurité chargé d'autocontrôler les agents.
12:01 Tous les ans, il y a des petites affaires qui sont détectées avant que ça devienne grave.
12:05 Donc, on vire les agents. Et parfois, c'est pas détecté.
12:08 Et là, ça devient dangereux.
12:10 Les grands traîtres, ça a été des volontaires. Ils sont allés de leur propre initiative.
12:14 Pour quelle raison ? Idéologique, parfois. Un cadre du KGB, Oleg Gordiaski,
12:18 après le coup de Prague, il se dit que le scene communiste est atroce,
12:22 il a la démarche d'aller vers les Britanniques et de dire
12:25 "Je vais travailler pour vous". Le grand traître de la CIA, Ames,
12:28 lui, c'est par l'argent. Sa femme, il voulait un grand train de vie,
12:31 une belle voiture, un bel appartement dans les meilleurs quartiers de Washington,
12:35 pas assez d'argent. Il va voir les Russes, il va en obtenir beaucoup d'argent
12:38 et il va donner beaucoup de secrets.
12:40 Là, je vois un pourcentage de vérité très élevé, que je dirais 90%.
12:50 Pour vous protéger, si vous vous sentez suivi, vous devez être capable de changer de poids en 30 secondes.
12:54 Ok, j'arrive sur toi, là.
12:55 T'as tué mon mec !
13:05 Elle est où, d'ailleurs ? Elle est où, je te dis, je la vois pas !
13:09 Le désiluatage, c'est quelque chose qu'on voit en formation.
13:12 Il y a des exercices, des tests, où on met une équipe sur nous
13:15 et on est chargé de la détecter. D'ailleurs, un de mes instructeurs disait
13:19 "Regarde les chaussures", parce qu'en général, ils vont garder leurs chaussures,
13:22 ils n'ont pas le temps. Là, parfois, on va attendre des pièges à la filature.
13:26 On va s'engager dans une rue déserte, assez étroite,
13:29 et s'il y a quelqu'un qui rentre, on va tout de suite le détecter.
13:31 Le BHV d'Hôtel de Ville, très intéressant, parce qu'on rentre dedans,
13:34 et au sous-sol, on a un accès direct au métro. Donc, c'est un gruyère terrible.
13:38 Mais ça, les équipes, par exemple, de la DGSI, qui font de la filature,
13:41 elles savent très bien que si tout d'un coup, ils ont une cible qui se dirige vers ce genre d'endroit,
13:45 on resserre la filature pour ne pas la perdre, parce qu'on sait que là, il y a un danger.
13:49 La filature, il faut aussi savoir si on peut l'utiliser ou non,
13:52 parce que si vous êtes agent clandestin et que vous avez une filature,
13:55 vous l'avez détectée, le conseil, ça va être de ne rien faire,
13:58 parce que commence à faire une rupture, on a affaire à un agent formé.
14:02 Donc, parfois, au contraire, il faut dire "OK, je suis filé, je le sais, je ne fais rien".
14:06 Sur cette scène spécifiquement, alors que ce film n'est pas très réaliste,
14:10 mais cette scène de désilhouettage, on peut mettre un bon 70 %.
14:14 Quand il se lève, son poids s'envoie sur le dispositif,
14:18 on ferme la filature,
14:21 puis on appuie sur la remote.
14:24 Ce sujet des assassinats ciblés, c'est vraiment évidemment quelque chose de très confidentiel,
14:31 si jamais ça existe à la DGSE, je ne sais pas, c'est en tout cas pas du tout assumé,
14:35 à la différence du Mossad qui, lui, l'utilise depuis le début, depuis sa création.
14:40 Les Russes aussi le disent de manière très claire, "Vous êtes un traître, on ira vous chercher".
14:45 C'est un langage de force, et donc c'est un signal.
14:48 Moi, je suis contre. C'est un langage de fermeté pour une démocratie, on y perd son âme,
14:52 et on fait pire que l'adversaire, et donc ce n'est pas utile.
14:55 Alors que je réprouve les moyens employés,
15:06 en termes d'opération, d'intelligence, d'audace, de qualité du renseignement,
15:10 c'est vrai que les opérations du Mossad, moi, à chaque fois, elles m'époustouflent.
15:14 Et donc c'est vrai qu'en termes de professionnels, j'admire d'un certain côté.
15:19 90%, on sent que ça fait très réaliste, ça a dû se passer un petit peu comme ça.
15:22 Eh bien, si toutes ces histoires d'espionnage vous plaisent,
15:26 n'hésitez pas à vous reporter sur ma chaîne YouTube, TalksToTheSpy,
15:30 et puis j'ai un dernier livre qui va sortir, un livre-jeu, l'édition Marabout,
15:33 là vous avez 10 manières de faire une opération, comme les vrais, comme les vrais espions.
15:37 - Tom, what do you think you're doing ? - Keeping the British end up, sir.
15:41 [Musique]

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