Soixante-dix-huit corps ont été retrouvés en mer et plus de 500 personnes sont portées disparues, après le naufrage d'une embarcation transportant des migrants, au large de la péninsule du Péloponnèse, en Grèce.
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00:00 Ce drame me met en colère.
00:03 Je suis choqué comme tout le monde, mais on a déjà été choqués dans le passé,
00:06 à de maintes reprises.
00:07 Il me met en colère parce qu'il était parfaitement prévisible.
00:10 Cette scène, ces images que l'on voit, on les a déjà vues depuis des années.
00:14 Oui, il est fort probable qu'à l'intérieur du navire, dans les cales, sur plusieurs étages,
00:20 il y ait des centaines de personnes qui étaient entassées.
00:22 Moi, ça m'est arrivé en 2016 de faire un sauvetage d'un bateau assez similaire,
00:25 où il y avait 750 personnes à bord.
00:26 Et quand un navire chavire qui se retourne, ça se fait en une ou deux minutes.
00:32 C'est extrêmement rapide.
00:33 Donc, évidemment, les gens à l'intérieur n'ont absolument pas le temps de sortir.
00:35 Et même si elles sortaient, s'il n'y avait pas d'assistance aux alentours, elles n'ont
00:38 aucune chance de résister.
00:41 Vous dites en colère parce que c'était prévisible et donc évitable.
00:44 On ne peut pas… Enfin, évitable de toute manière à partir du moment où des embarcations
00:49 extrêmement vétustes et surchargées quittent les côtes nord-africaines pour rejoindre
00:52 l'Europe, pour traverser une mer quand même assez vaste, le risque de naufrage, quels
00:56 que soient les moyens de sauvetage qu'on déploie, reste important.
00:59 Mais c'est quand même, là, je pense, une conséquence et le symptôme d'une politique
01:05 qui est menée par l'Union européenne aujourd'hui, qui vise ouvertement à ne pas secourir ces
01:11 gens.
01:12 C'est une non-assistance à 750 personnes en danger.
01:15 Alors, en plus, on est en train de se rendre compte que les autorités étaient présentes,
01:19 elles avaient conscience du danger, parce que tous les navires de cette sorte-là, avec
01:22 l'image qu'on voit, étaient conscientes.
01:23 Je viens de voir un article de vos confrères de France Info qui disait qu'apparemment,
01:27 le bateau était sous remorque par les gardes-côtes grecques au moment du chez-virage.
01:30 Il faudra vérifier l'information, mais en tout cas, si c'est le cas…
01:33 Vers le large.
01:34 Vers le large, en plus.
01:35 Ça, c'est une information que nous n'avons pas ce soir.
01:36 Oui, il faudra la vérifier.
01:37 Si c'est le cas, elle sera extrêmement grave.
01:38 Mais c'est déplorable de voir que la politique migratoire a ces conséquences où on laisse
01:42 des gens mourir dans l'optique de rendre la frontière de plus en plus dangereuse,
01:46 plus mortel, soit disant pour essayer tant bien que mal de dissuader ces gens de venir.