• l’année dernière
Lionel Collet est médecin et, plus rare, a siégé au conseil d’Etat. Depuis vingt ans, la carrière de ce spécialiste de l’audiologie a pris un tournant politique. Après une carrière universitaire, qui l’a porté jusqu’à la tête de la conférence des présidents d’universités de 2008 à 2010 ; Lionel Collet a fait plusieurs passages dans les ministères, de Geneviève Fioraso et Agnès Buzyn. En avril 2023, le président de la République l’a nommé à la tête du “gendarme de la santé”. Cet amateur de peintures de 68 ans affiche une grande sérénité, un atout certain pour ce poste à haute responsabilité. On fait connaissance ?

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Transcription
00:00 Je suis lyonnais, donc vous n'allez pas me demander non plus si en football je défends Lyon ou Saint-Etienne.
00:04 Donc c'est pareil.
00:05 Tout ce qui relève de l'innovation des produits de santé.
00:16 Parce qu'il y a une grande attente de l'opinion de la population pour l'accès à ces produits.
00:20 Mais nous devons nous garantir la qualité.
00:22 Nous devons réfléchir à comment avoir une évaluation de qualité dans des délais brefs
00:26 et savoir à l'occasion présumer de l'innovation du produit, pas de son efficacité.
00:31 Deuxième grand thème, c'est tout ce qui va relever de l'évaluation des établissements de santé.
00:35 Nous ne sommes pas dans une logique de palmarès des établissements de santé,
00:38 mais il est indispensable qu'il y ait une promotion pour faire savoir comment les établissements sont certifiés,
00:42 avec quel grade, quel degré de certification.
00:45 Et puis le troisième point, c'est la question de l'analyse prospective.
00:48 C'est-à-dire qu'il est demandé à l'HAS de rédiger chaque année un rapport annuel
00:51 comportant une analyse prospective avec des propositions d'amélioration du système de santé.
00:56 Et mon souhait, c'est que cette analyse puisse, dans les deux ans,
00:59 faire des propositions à partir des innovations,
01:02 sur voir comment ces innovations vont modifier l'organisation de notre système de santé,
01:06 depuis la prise en charge des patients jusqu'à son parcours de soins intégral,
01:10 et également comment ça va changer l'activité d'un certain nombre de professionnels de santé.
01:13 Je ne pense pas qu'il soit mal compris.
01:18 Je pense qu'il est relativement encore méconnu parce qu'elle s'appelle Haute Autorité de Santé.
01:23 On lui attribue souvent des missions qu'elle n'a pas.
01:25 Or l'HAS, c'est une mission d'expertise, de la qualité, de la santé,
01:29 et également dans les aspects aussi bien produits de santé
01:31 qu'établissements de santé que recommandations.
01:33 L'autologie, c'est l'interface de la biologie et de la psychologie.
01:40 C'est-à-dire qu'il y a à la fois une oreille interne qui est capable,
01:42 à partir d'une onde acoustique, de faire qu'on va percevoir un son,
01:45 mais cette perception du son, elle, relève de la psychologie.
01:48 Et c'est cette interface en sciences humaines et sociales et sciences de la vie qui m'a toujours intéressé.
01:51 Avec l'âge, on souffre tous d'un déficit auditif.
01:58 Et comme j'avais un laboratoire de recherche CNRS sous audition,
02:01 mes oreilles ont particulièrement servi comme témoin.
02:04 Et donc, ça peut impliquer qu'effectivement, à mon âge,
02:06 j'ai peut-être un déficit un peu plus important qu'il ne devrait être pour mon âge.
02:09 D'accompagner la réforme de l'autonomie des universités.
02:15 J'ai présidé mon université à partir de 2006 et 2007, il y a la loi.
02:19 Et mon université a été parmi les premières à basculer absolument dans ce système d'autonomie.
02:23 Je dirais plutôt qu'une erreur, un regret que j'ai.
02:29 Lyon a trois universités.
02:30 J'aurais souhaité, quand nous soyons capables, de rapprocher, de fusionner ces trois établissements.
02:36 Mon mandat était trop court pour y arriver.
02:37 J'avais mis tout en place pour que mes successeurs puissent le faire.
02:40 Mais c'est toujours compliqué sur le plan humain,
02:42 entre les différents établissements, de pouvoir s'entendre.
02:48 On n'a pas l'impression que c'est quand même le premier sujet.
02:51 On a vu également pendant le Covid qu'en période de crise, on n'oublie pas la santé.
02:54 C'est indiscutable.
02:55 La santé, c'est la chance qu'un pays comme le nôtre de pouvoir permettre à sa population
02:59 de vivre le mieux possible, le plus longtemps possible.
03:02 Et en cela, ce devrait être une fonction régalienne.
03:05 Mais pour des raisons historiques, ça ne l'est pas.
03:06 C'est un établissement de préparation et de recherche aux urgences sanitaires.
03:13 En gros, il y a une crise quelque part.
03:15 Pouvons-nous, dans des délais assez courts, envoyer les équipes
03:19 pour s'occuper dans ce lieu de ce qui se passe ?
03:21 Ou bien, s'il y avait effectivement une attaque grave contre la population,
03:25 avoir les moyens de répondre à une attaque bioterroriste, par exemple,
03:29 ou un accident nucléaire, quelque part ?
03:31 La France, elle est préparée.
03:36 La question, c'est que là, on a été face à une situation unique,
03:39 qui est d'une pandémie mondiale sur un virus nouveau
03:44 et qu'il a fallu réagir très vite.
03:45 Et je trouve que la France a quand même vraiment bien réagi.
03:48 Si on sort des polémiques, et même au-delà de la France,
03:51 je veux dire, cette réponse que nous avons eue grâce à la recherche vaccinale
03:55 a été exceptionnelle et la France s'est bien adaptée.
03:57 L'exécutif a pris conscience de la nécessité d'avoir d'abord des scientifiques auprès d'eux
04:04 et de réfléchir à comment, de manière pérenne,
04:07 être prêt à avoir des structures pour réagir, malheureusement,
04:10 je dirais, aux futures pandémies, parce que malheureusement,
04:13 elles risquent de se reproduire.
04:14 Je suis lyonnais, donc vous n'allez pas me demander non plus
04:20 si en football, je défends Lyon ou Saint-Etienne.
04:21 Donc c'est pareil.
04:23 Ah ça, c'est une belle comparaison.
04:29 Alors, je suis plutôt Frida Kahlo.
04:31 Sans aucun doute, c'est Van Eyck.
04:36 Je trouve que c'est une des peintures les plus belles qui soient dans le figuratif,
04:38 dans le sens du détail, jusqu'à chaque cheveu peint s'il le fallait,
04:42 une expressivité unique.
04:43 Je n'ai pas de cri de guerre, je ne crie jamais.
04:49 Non, il n'y en a pas.
04:50 Sous-titrage ST' 501
04:52 *Musique*

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