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##NO_EPISODE-2023-06-15##
Transcription
00:00 Bonjour Charles. Bonjour Brigitte et bonjour à votre amitié et merci de me recevoir sur votre antenne. Je vous en prie.
00:07 Vous avez vécu avec quelqu'un d'anxieux. C'est intéressant parce que ça aussi ça peut être pesant.
00:13 Oui en fait j'ai vécu 20 ans avec cette personne et si vous voulez en fait il y a vraiment un transfert qui se fait
00:20 par contagion si je peux dire.
00:23 Contagiation, je ne sais pas comment on peut dire. Infusion peut-être.
00:26 De l'un vers l'autre et on devient soi-même si au départ on tend la main au final on se retrouve soi-même
00:32 directement touché.
00:34 Alors c'est une perfusion on pourrait dire.
00:37 Oui et puis ça pique effectivement.
00:41 Donc c'était une femme qui était toujours en train de penser que le pire allait arriver.
00:48 Et bien en fait si vous voulez on a du mal à être dans l'instant présent. C'est un peu le thème de
00:54 notre émission aujourd'hui.
00:56 C'est
01:01 quelqu'un qui se questionne en permanence. C'est à dire est-ce que je vais y arriver et pourquoi est-ce qu'il est toujours
01:07 avoir besoin d'avoir des réponses à des questions des fois qui sont
01:10 presque
01:12 évidentes.
01:14 Et ça met le doute en permanence. C'est vrai qu'en soi vivre c'est compliqué.
01:22 Mais si c'est des questions où les réponses sont évidentes c'est assez facile. Ce qui est peut-être plus difficile c'est quand justement il n'y a pas de
01:28 réponse.
01:29 Non enfin je sais pas.
01:31 Parce que c'est un peu ce que font les enfants d'ailleurs. Ils nous posent parfois des questions où il n'y a pas de réponse et c'est
01:35 ça qui peut nous mettre...
01:37 Oui alors après
01:41 ça se traduisait chez elle vraiment par
01:45 une hypochondrie et
01:48 des besoins de...
01:51 à se dire mais
01:53 genre j'ai maux au ventre
01:54 c'est parce que j'ai ça et l'anxiété arrive et donc on va faire des examens et le médecin m'a dit ça donc je vais aller voir
02:00 si c'est pas ça. On regarde sur Google, on s'interroge, le médecin m'a dit n'importe quoi et blablabla et fou.
02:07 Ça part sur quelque chose qui est sans fin.
02:10 Prise de tête.
02:12 Je vois que vous en aviez
02:16 jusqu'au mars.
02:19 Mais en fait ça se termine par quelque part aussi, c'est soldé à la fin par une préparation.
02:26 Il n'y a pas d'issue à ça.
02:30 C'est interminable.
02:33 Mais est-ce qu'elle était suivie ou pas ?
02:37 Oui.
02:39 Est-ce que ça allait mieux quand elle revenait d'avoir été voir son psychiatre ?
02:42 Ça allait mieux mais il y avait d'autres questions qui revenaient derrière.
02:46 Ce qui est difficile dans ces cas-là c'est que quand il y a des maux, on ne sait pas démêler le vrai du faux.
02:52 C'est un peu un force à pied au loup.
02:54 On se fait au loup et le jour où ça arrive on ne sait plus.
02:59 Je pense que même peut-être les médecins et le corps médical peuvent s'y perdre.
03:03 Oui, oui.
03:06 C'est
03:08 un témoignage très intéressant parce que bon alors effectivement il y a une forme de contagiosité quand même de l'anxiété quand on est en permanence
03:14 au contact de gens anxieux. On ressent l'émotion qui sourd
03:19 des personnes anxieuses.
03:23 Et puis effectivement il y a
03:25 la tendance quand on est un proche c'est d'essayer de rassurer mais le fait de rassurer ça ne marche qu'à court terme en fait parce
03:33 que derrière il y a toujours une préoccupation qui revient donc effectivement comme vous dites très bien c'est sans fin.
03:37 C'est sans fin, il y a toujours un questionnement, il y a toujours une anxiété.
03:42 Il y a quand même deux clés qui moi me semblent très importantes en psychothérapie par rapport à l'anxiété.
03:47 C'est déjà ce qu'on appelle l'acceptation du risque c'est à dire qu'à un moment en fait on est toujours obligé d'embrasser un risque
03:54 de se tromper donc c'est où est-ce qu'on met le curseur.
03:57 Mais ce qui va souvent achoper chez les anxieux c'est qu'ils ne supportent pas de devoir embrasser
04:02 un risque quel qu'il soit et ils veulent être certains par exemple d'être arrivé avant même d'avoir fait le chemin.
04:09 Alors que bien évidemment on peut essayer d'anticiper certaines choses qui vont se passer sur le chemin c'est à dire
04:15 est-ce qu'on va pouvoir s'arrêter à certains endroits pour se reposer,
04:19 quel est l'état du trafic etc. Mais à un moment il faut aussi embrasser le risque que
04:24 peut-être il va y avoir un accident, peut-être il va y avoir des choses qui ne se passent pas.
04:28 Excusez-moi je vous coupe François de Bourguignon mais c'est parce que je pense que là tout le monde va comprendre.
04:31 On l'a vu lorsqu'il y a eu une décision du confinement finalement 80% de la population était tout à fait
04:39 open à ça et même était rassurée.
04:41 Et il y avait quoi ? Il y avait à peine 20% qui trouvaient que c'était une atteinte à notre liberté.
04:46 Et pourquoi ? Parce que 80% des gens étaient anxieux et du coup ça les rassurait en se disant bon bah comme ça
04:52 je ne risque rien. Ce qui n'était pas forcément
04:56 prouvé parce que c'est peut-être dans ces 80%
04:58 il y en a eu plus qui ont eu le Covid que dans les 20%. Oui puis ça entraînait d'autres soucis, d'autres difficultés.
05:03 Absolument mais on a bien vu, enfin moi je me souviens parce que moi je ne suis pas trop
05:08 de nature anxieuse comme on peut s'en douter et c'est vrai que ça m'avait surprise cette acceptation
05:13 pratiquement totale.
05:16 Voyez Charles, c'est là où on voit que le problème, c'est pas votre cas visiblement, vous n'êtes pas quelqu'un de très anxieux mais
05:23 on voit bien que finalement les gens très anxieux ils passent un peu à côté de leur vie par
05:27 besoin de sécurité, ils perdent la liberté de vivre. C'est ça exactement en cherchant à tout prix
05:33 à se prémunir de tous risques qui sont figés parce qu'il y a toujours un risque à embrasser.
05:37 Il y a toujours un risque. Donc chez les personnes qui vont souffrir de tendances hypochondriaques,
05:42 c'est-à-dire se trouver des maladies graves dès qu'ils ont une sensation un peu louche,
05:45 c'est qu'à partir de quand je suis quand même en mesure d'accepter
05:50 finalement d'avancer avec mon anxiété sans chercher à tout prix à la contrôler ou y résoudre en
05:54 multipliant les examens et en demandant en permanence à tout le monde de me rassurer. Donc c'est là dessus qu'on peut travailler.
06:01 Et puis voilà. Après il y avait une autre piste mais qui m'échappe là donc ça reviendra peut-être plus tard.
06:09 - Et vous avez eu des enfants Charles ensemble ? - Oui on a eu des enfants mais après je reviens sur ce que vous disiez.
06:16 - Allez-y.
06:18 - Vous me dites "oui vous n'avez pas l'air anxieux". Non mais je l'ai été. Et je l'ai été
06:22 pas sans contact. Je l'ai été avant qu'on se connaisse.
06:26 C'est bizarre parce que peut-être qu'ils se ressemblent, ça semble aussi. Moi j'étais anxieux de
06:31 "est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que dans mon travail je vais arriver à faire ce que je veux ?"
06:35 - Mais je crois, pour répondre à votre question qui est en effet très intéressante, je crois qu'on choisit souvent
06:41 quelqu'un qui va l'être plus que nous pour
06:44 relativiser notre propre anxiété. Et ce serait valable sur notre peur d'être trompé etc.
06:51 C'est valable un peu sur tout je trouve. Inconsciemment on va choisir quelqu'un qui va
06:55 avoir une poutre dans l'oeil alors que nous on n'a qu'une paille.
06:58 - Vous êtes d'accord François ?
07:00 - Oui. Ce qui est marrant en tout cas en psychopathologie, c'est ce que nous on observe, c'est que les anxieux parfois vont trouver un souci dans lequel s'absorber
07:08 pour éviter un autre souci qui les angoisse encore plus.
07:11 Donc c'est ce qu'on appelle du renforcement négatif.
07:15 Bref c'est la terminologie. Mais c'est pour dire qu'il y a une forme de soulagement à être dans un souci pour éviter un autre encore plus gros.
07:21 - Donc du coup vous avez oublié votre anxiété tellement vous étiez envahi par celle de votre partenaire en gros.
07:28 - Au final
07:30 c'est ce que vous dites, c'est à dire qu'on oublie de vivre derrière après et on est passé à côté de tellement de choses
07:37 tellement bien et
07:40 on fait
07:44 la rétrospective de notre vie à un moment, souvent en flippant, peut-être que la crise de la quarantaine arrive là, mais
07:50 on regarde ce qu'il y a derrière, on se dit qu'est ce qu'il y a devant ? Bon ok, ce qu'il y a derrière ça ne fait plus,
07:56 mais ce qu'il y a devant, j'ai envie de mieux et c'est souvent là qu'il y a un tournant, que les conflits arrivent.
08:01 - Et vos enfants ça va ? Ils ne sont pas trop anxieux ?
08:04 - Non les pauvres ils en ont souffert. Depuis qu'on est séparés ils sont moins anxieux. Ils le sont toujours un peu mais c'est l'âge qui est
08:12 lié à l'âge plus qu'au fait d'un accès à nous.
08:17 Non non, c'est pas des anxieux à proprement parler. - Mais je vous sens un peu triste de justement ce bilan que vous faites.
08:25 - Oui, oui, oui, ben oui, c'est un bilan qui est positif.
08:31 Ouais, le fait d'en parler,
08:33 ça me rend triste parce que
08:36 je me dis qu'on aurait tellement pu passer à côté de belles choses et
08:40 vivre d'autres moments. Après je ne sais pas, être malheureux, on a eu des beaux enfants, on a eu une belle vie quand même.
08:52 - Je vais vous donner un petit outil qui va vous permettre d'être moins triste. C'est que là, maintenant, vous allez voir
08:58 les moments où vous allez être chouette.
09:01 Et bien ça va vous paraître encore mieux parce que justement vous vous êtes passé par là. Donc finalement la vie est belle.
09:08 - Oui, et puis
09:11 j'ai quand même les chances. J'ai une amie qui travaille dans le corps côté psy, elle est infirmière, elle me dit
09:20 de toute façon on retient que les choses négatives.
09:23 Il faut que tu penses à t'endormir le soir en pensant des choses qui sont positives.
09:27 Et tu restes que là-dessus et tu verras que ça ira mieux.
09:31 - Alors elle n'a pas tout à fait raison parce que par exemple quand on décide de prendre,
09:36 enfin de rompre, très souvent ce qui nous empêche de vraiment rompre c'est la nostalgie des bons moments. C'est pour ça que par exemple
09:44 certaines femmes vont rester avec des hommes qui les battent
09:47 parce qu'elles ont trop la nostalgie des bons moments et
09:50 c'est à cause de ça qu'elles restent. Donc elle n'a pas tout à fait raison, ça dépend de comment on fonctionne.
09:56 Je m'adresse maintenant au psychiatre.
09:58 - Moi je suis pour surtout une vision objective des choses, c'est-à-dire
10:02 à un moment il y a sûrement eu du bon, il y a eu aussi sûrement du moins bon et que ça a été la réalité de la
10:09 relation. Après ce qui est important aussi parce que
10:12 c'est quelque chose qu'on discute souvent, c'est de ne pas s'empêcher d'avancer maintenant en essayant en permanence de résoudre le passé ou de ruminer sur
10:20 le passé. Donc
10:21 effectivement la relation elle a peut-être pas été à la hauteur de ce que vous auriez souhaité,
10:24 elle a été ce qu'elle a été et c'était le chemin qui vous a conduit jusqu'ici et la bonne question à se poser c'est
10:30 maintenant vers quoi je vais ? Quels sont les enseignements que j'ai pu tirer
10:34 de ce qui s'est passé pour ne pas répéter certaines erreurs et essayer d'aller vers un
10:39 avenir qui me correspond bien et je pense que c'est ça le bon point de départ.
10:43 Merci Charles en tout cas, merci beaucoup.
10:47 On va continuer dans un instant avec vous bien sûr toujours
10:50 0 826 300 300, n'hésitez pas vous aussi à nous dire comment vous avez traversé peut-être des moments
10:57 d'anxiété qui ont nuit à votre histoire d'amour.

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