Les discours anti-français en Afrique francophone pourraient «s'enraciner durablement», estime Alain Antil, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri). Les critiques de la politique de la France ont été accompagnées ces dernières années de manifestations violentes à l'encontre de sociétés françaises telles que Total ou contre des représentations diplomatiques au Tchad, au Mali et plus récemment au Burkina Faso.
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00:00 Le dernier voyage officiel d'Emmanuel Macron sur le sol africain remonte à début mars dernier.
00:05 Une tournée de l'Afrique sur un continent où le sentiment anti-français émergeait déjà à cette période.
00:11 On commence à désigner dans ces sociétés des ennemis de l'intérieur et des ennemis de l'extérieur.
00:16 Et l'ennemi de l'extérieur par excellence dans un pays francophone, c'est évidemment l'ancien colonisateur.
00:21 Les trois principales critiques tournent autour des trois piliers de la politique africaine de la France, à savoir sur la monnaie, sur l'aide et sur la présence militaire.
00:34 Cette présence militaire française fait du pays un bouc émissaire idéal et génère un sentiment anti-français réel en Afrique,
00:41 alimenté par des puissances étrangères telles que la Russie, mais également par les réseaux sociaux sur lesquels les fake news deviennent rapidement virales.
00:50 Certaines photos, on voit des soldats français soi-disant voler de l'or ou s'acoquiner avec des djihadistes.
00:56 Et toutes ces fake news et ces analyses biaisées ont finalement irrigué les opinions publiques connectées et par ricochet les opinions publiques tout court.
01:10 Selon ce chercheur, le sentiment anti-français devrait perdurer,
01:14 même si la fin de l'opération Barkhane et le retrait des troupes tricolores est perçu comme un recul de l'influence française en Afrique.
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