Le nouveau patron du Service départemental d'incendie et de secours est invité de la Rue de la République ...
Vidéo publiée le : 11/06/2023 à 13:00:00
Lien vers l'article de Maritima.info :
https://www.maritima.info/actualites/societe/departement/15301/le-colonel-jean-luc-beccari-il-faut-augmenter-la-culture-du-risque-.html
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00:00 Bonjour à tous et bienvenue dans Rue de la République, en compagnie cette semaine du colonel Jean-Luc Becquery, le nouveau patron
00:06 du SDIS, le Service Départemental d'Incendie et de Secours.
00:10 Bonjour colonel. Bonjour. Je suis au côté de Léo Purguet, le président et le directeur éditorial de La Marseillaise, pour vous recevoir. Bonjour. Bonjour Léo.
00:18 On va évidemment parler de la saison des feux de forêt qui arrive à grands pas,
00:22 avec une inquiétude toujours, quand on connaît les années précédentes, et un climat qui ne cesse de changer et de se réchauffer.
00:29 Est-ce que vous êtes inquiet, colonel, en ce début de saison, pour le moment ?
00:33 Inquiet, non. Mobilisé, oui, comme nous le sommes chaque été, comme nous l'avons été à cette intersaison pour nous préparer à faire face à un nouvel été,
00:43 probablement, et malgré les pluies récentes, probablement encore d'une haute intensité.
00:50 Alors ces pluies, justement, elles font un petit peu sourire certains citoyens, y compris sur les réseaux sociaux, en disant "on a réannoncé la sécheresse, voilà le déluge".
00:58 Est-ce qu'on en est vraiment là ?
01:00 La sécheresse, elle était évidente, et les mesures de restrictions prises, notamment dans notre département, sur certaines parties de notre département,
01:08 notamment à l'Est, étaient totalement justifiées, et nous l'avons même vécu, puisque nous avons dû monter des dispositifs préventifs feux de forêt,
01:17 que nous montons régulièrement l'été, au mois de juillet, au mois d'avril, au mois de mai, y compris au mois de mars.
01:23 La sécheresse, elle était bien présente aussi, parce que nous avons fait des feux et des départs de feux significatifs sur toute cette période-là.
01:30 Les pluies récentes ne nous offrent qu'un court répit, et nous ont permis juste de reconstituer les réserves superficielles.
01:39 Donc la vigilance va être encore de mise après le répit offert par ces pluies-là.
01:45 On est sur une tendance qui est lourde, le réchauffement climatique, on sait très bien que ça ne va pas s'arranger dans les prochaines années.
01:51 Est-ce que ça modifie la perception, en tout cas l'anticipation, que vous devez avoir, vous, à la fois au niveau opérationnel, stratégique, etc. ?
01:59 Tout à fait. Alors, notre département est soumis à cette aléa depuis longtemps, mais pas à pas, on a fait évoluer nos dispositifs et nos dispositions opérationnelles,
02:07 pas que du côté des sapeurs-pompiers d'ailleurs, en inter-service avec l'ensemble des acteurs de la prévention de la lutte,
02:12 ONF, DDTM, Association agréée de sécurité civile, forces de l'ordre, sous l'autorité du préfet, avec l'appui du département et les collectivités.
02:20 Sous plusieurs angles. Le premier, c'est des saisons plus dures, plus intenses, et surtout un élargissement de la plage où cette activité va se développer.
02:30 4 février, 100 hectares, les feux d'hiver ont toujours eu lieu, mais on sait pertinemment que cela va être de plus en plus fréquent et de plus en plus intense.
02:40 Alors, est-ce que vous faites partie aussi des instances qui sont mises en place, notamment pour la préfecture, pour prévenir les conflits d'usage de cette eau ?
02:48 Parce qu'effectivement, entre l'agriculture, entre l'industrie et aussi, on va dire, le loisir des citoyens, se posent ces questions d'usage de l'eau.
02:58 Est-ce que les pompiers ont un droit de regard sur tout ça ?
03:01 On ne peut pas dire a priori qu'on a un droit de regard régalement sur le conflit d'usage.
03:05 A contrario, on a déjà, nous aussi, travaillé et on accroît nos démarches pour avoir un usage différencié de l'eau, y compris pour les phases de lutte.
03:15 On travaille de plus en plus sur l'utilisation de l'eau brute, pour développer des dispositifs nous permettant d'aller chercher de l'eau peut-être plus loin, dans des quantités différentes,
03:26 pour les mettre à disposition de nos moyens de secours, sans aller vider un château d'eau potable pour éteindre des incendies.
03:33 Aussi bien dans les feux de forêt, d'ailleurs, que sur tous les autres types de sinistres qui nécessitent de l'eau.
03:39 Donc on a un travail qui est en cours et qui est en place.
03:42 Donc concrètement, ça veut dire quoi ? Utiliser des lacs ?
03:45 Oui, ça veut dire d'aller chercher de l'eau brute, ça veut dire d'aller chercher de l'eau des canaux d'irrigation, plutôt que d'aller chercher de l'eau traitée.
03:52 L'enjeu initial, dans un premier temps, c'est d'aller de moins en moins chercher de l'eau traitée.
03:58 Mais c'est aussi d'utiliser de moins en moins d'eau.
04:01 Et nos techniques, par exemple, de feu tactique et d'utilisation du feu tactique, sous notre mot, le contre-feu,
04:09 ce sont aussi des moyens qui nous permettent de préserver la ressource tout en étant particulièrement efficace.
04:14 Alors justement, avant de venir sur les différentes tactiques et moyens que vous employez,
04:18 j'aimerais quand même qu'on souligne quelque chose, c'est qu'aujourd'hui, on n'est plus le seul département avec la Gironde,
04:23 les Landes qui est concerné. Aujourd'hui, on voit des feux en Bretagne et partout en France.
04:27 Ça veut dire moins de moyens potentiels pour le département des Bouches-du-Rhône ?
04:31 Ça veut dire que potentiellement, il y aura peut-être des situations de mobilisation de moyens en dehors de la zone sud.
04:40 Parce qu'on parle des Bouches-du-Rhône, mais de Perpignan à Nice, y compris en passant par l'Ardèche, on est particulièrement concernés.
04:47 Oui, il peut y avoir des mobilisations de moyens sur d'autres départements.
04:52 Mais c'est la raison pour laquelle d'ailleurs l'État a pris en compte une évolution capacitaire des moyens des services de santé et de secours
04:59 pour permettre justement une évolution de cette réponse et une amélioration quand même de cette réponse,
05:05 malgré l'extension géographique, on en a parlé d'extension effectivement temporelle,
05:10 mais une extension géographique vers le nord, vers l'ouest aussi, de ce phénomène des feux d'espace naturel.
05:16 Il y a une prise en compte de l'État, il y a une prise en compte aussi locale,
05:21 puisque nous, comme je vous le disais, nous continuons aussi à performer nos moyens et nos dispositifs.
05:25 Alors on parle beaucoup de dérèglement climatique et c'est un fait, ça génère un environnement beaucoup plus inflammable,
05:33 néanmoins l'homme dans tout ça est souvent responsable des départs de feux.
05:37 Comment vous pratiquez la prévention ? Est-ce que vous avez une évaluation de la proportion de feux qui sont d'origine humaine par rapport aux autres ?
05:46 Oui, je crois qu'aujourd'hui, j'espère qu'aujourd'hui, le message est bien passé, que 90%, 95% des feux d'espace naturel sont d'origine humaine.
05:56 Et pas des incendiaires, pardonnez-moi Colonel.
06:00 Et je n'ai pas dit d'origine volontaire. On a la majorité de ces feux d'origine humaine qui sont liés à de l'imprudence,
06:08 et pas uniquement de la malveillance, loin de là.
06:11 Donc on a un enjeu extrêmement fort, encore et aussi dans notre département, malgré toutes ces années à parler de prévention,
06:19 sur la culturation du risque de la part de nos concitoyens.
06:23 La prévention, ça part de chaque citoyen, de son comportement, de sa prise de conscience,
06:32 que nous sommes et nous serons de plus en plus confrontés à une végétation extrêmement inflammable,
06:38 et qu'il y a des gestes, des attitudes, des comportements de vigilance à avoir.
06:43 Et malheureusement, j'ai la sensation que cette acculturation au risque n'est pas encore gagnée, y compris dans notre département.
06:52 Trop de personnes jettent encore leur mégot par la fenêtre.
06:56 Trop de personnes n'ont pas conscience qu'à proximité d'un massif forestier, ou un massif forestier, on n'apporte pas le feu.
07:03 Ou on n'apporte pas des travaux dans n'importe quelle condition.
07:06 Trop de situations encore d'habitats non débroussaillés.
07:10 Donc nous sommes mobilisés, nous multiplions les actions de communication, là aussi avec l'ensemble des partenaires.
07:16 Le département a conduit une campagne de communication sur les obligations légales de débroussaillement.
07:22 L'État, par l'intermédiaire de la préfecture, de la DDTM aussi, on se mobilise, je crois.
07:27 Vous êtes des relais efficaces dans cette mobilisation, et je crois que tous les médias sur le département le sont.
07:33 Mais pour autant, il faut marteler que si nous ne changeons pas de comportement, nous n'arriverons pas à réduire les départs de feu.
07:43 Alors ça c'est le volet prévention, mais il y a également le volet répression.
07:47 Je crois savoir que vous portez systématiquement plainte devant des incendies qui paraissent être d'origine humaine.
07:52 Effectivement, on a pu...
07:54 Ça donne quoi après ? Parce qu'on sait que vous le faites, mais est-ce qu'il y a des résultats en la matière ?
07:58 Lorsque l'auteur des incendies, cette fois-ci d'origine malveillante notamment, est interpellé, reconnu, oui, les sanctions par la justice sont prises.
08:08 Mais le mégot sur la route alors qu'il fait 80 km/h de Mistral, ça donne quoi ?
08:12 Ça donne qu'il faut d'abord identifier les auteurs.
08:16 Il y a des limites probablement aussi, même s'il y a une forte mobilisation des forces de l'ordre dans les enquêtes, dans la surveillance,
08:24 et un suivi des parquets aussi important.
08:28 Alors, les moyens sont au rendez-vous dans le département des Bouches-du-Rhône, effectivement, parce que c'est un département qui concentre beaucoup de risques, on va y venir peut-être.
08:35 Le président de la République a annoncé un certain nombre de renforts de moyens du côté des Canadaires notamment,
08:41 passer de 38 à 47 je crois, en tout cas avions tout compris avec des Dachs, etc.
08:46 Est-ce bien raisonnable pour couvrir un territoire aussi vaste que la France ?
08:50 Alors, il y a une vraie démarche, une vraie prise en compte de l'évolution des moyens nationaux aériens qui a été prise en considération dès 2022 et qui est accrue sur l'année 2023.
09:00 D'abord, il y avait eu un plan qui est tenu d'augmentation de la flotte en avions bombardiers d'eau, avec l'arrivée d'un Dach supplémentaire,
09:10 qui est un gros porteur. La flotte de Canadaires qui est aujourd'hui maintenue.
09:15 Ils marchent tous les Canadaires ? Parce qu'il y a quelques années, ils n'étaient pas forcément tous en...
09:19 Tous les moyens ont des temps de maintien en condition opérationnelle.
09:23 Et ce temps de maintien en condition opérationnelle, l'État fait en sorte qu'à l'arrêt de l'été, l'ensemble des moyens soient disponibles.
09:32 Mais il y a un effort qui est fait, surtout cette année, sur la location d'hélicoptères bombardiers lourds.
09:39 L'État met en place un dispositif vraiment complémentaire aux moyens nationaux qui sont en place aujourd'hui
09:46 et avec une politique aussi de répartition sur le territoire qui peut s'avérer vraiment intéressante.
09:51 Donc là, il y a un vrai effort qui est fait. Pour nous, en complément des moyens départementaux,
09:57 nous disposons également de plusieurs départements, dont le Nord, des moyens aussi aériens, notamment des hélicoptères bombardiers d'eau léger,
10:06 il y a une vraie plus-value à cette action forte de l'État. Pour nous, service départementaux d'incendie et de secours.
10:13 Autrefois, on se disait un peu à la pointe de la lutte contre les incendies.
10:18 Et puis, on a vu que les événements nous dépassent parfois, qu'on a besoin de coopération, y compris internationale.
10:24 Où en sommes-nous ? Est-ce que ce plan, justement, va nous permettre de rattraper un petit peu le retard qui avait été accusé ?
10:32 Je ne sais pas si on peut réellement parler de retard. En tout cas, ce n'est pas la sensation que j'ai dans notre département.
10:39 C'est par rapport à notre expérience, par rapport aux moyens qui nous sont enloués et par rapport à l'effort qui est fait.
10:43 Le départ des Canadairs avait été un peu durement... Jusqu'à la base de Nîmes, de Marine-Ange-Canimes.
10:47 ...avait été un peu durement accueilli.
10:49 Oui, mais dans la stratégie d'emploi des moyens aériens, aujourd'hui, on voit bien que ce qui compte, ce n'est pas forcément l'emplacement de la base.
10:56 Ce qui va compter, c'est la mobilisation des avions, notamment préventivement, leur délocalisation et surtout la capacité de pouvoir avoir des gais aériens armés
11:05 lors des journées à risque où les avions sont en vol.
11:09 Cette stratégie, jusqu'à présent, a été mise en oeuvre.
11:12 Mais, comme toute stratégie, comme toute technique, comme tout moyen, il y a une limite.
11:18 Et ces limites sont ensuite compensées par la solidarité interdépartementale.
11:23 Elle a joué pleinement en 2022.
11:26 Et puis, aujourd'hui, par les mécanismes de protection civile européen.
11:30 Et nous avons été, très souvent, la France en renfort de nos voisins, européens ou pas.
11:38 D'ailleurs, on est allé en Suède, on est allé en Grèce, on est allé en Italie, avec nos canadaires, ou au Portugal.
11:43 Eh bien, face à la multiplication des feux, face à certaines limites, ce mécanisme européen, la France peut en profiter aussi, peut en bénéficier.
11:53 Je pense que c'est la dimension qu'il nous faut pour affronter les feux à venir.
11:58 Nous qui suivons... Ah, vous voulez dire quelque chose ?
12:01 Si je peux me permettre...
12:02 Tout, vous pouvez.
12:03 Tout ne réside pas que dans la lutte.
12:06 Les enjeux d'aujourd'hui, avant les moyens et la lutte, ils sont dans l'aménagement du territoire.
12:13 La bataille, elle va être aussi gagnée avant le feu.
12:19 Ça veut dire qu'on fait quoi ? On laisse des espaces ? On évite que les feux sautent ? C'est ça que vous voulez dire ?
12:24 Ça veut dire qu'on a encore beaucoup de travail, beaucoup d'initiatives, beaucoup de démarches à faire en sorte de prendre dans l'aménagement du territoire,
12:32 dans le développement de l'urbanisme, dans l'aménagement de la défense de la forêt contre l'incendie des massifs,
12:37 des mesures visant à cloisonner les massifs, faciliter leur accessibilité, améliorer les coupures vertes, gérer l'enfrichement ou la déprise agricole
12:51 par un soutien au monde agricole qui puisse reprendre pied sur certaines parties du territoire de manière à mieux cloisonner les massifs.
12:57 Donc l'enjeu, en fait, aussi, il est là. Il n'est pas que dans les moyens de lutte.
13:01 Et nous sommes, Z'DIS comme tous les autres acteurs, aussi très très présents dans ce créneau-là.
13:05 Si vous voulez, comme je le disais tout à l'heure, cette lutte, cette adaptation au changement climatique,
13:13 passe par plus de prévention et plus d'acculturation au risque. Et bien entendu, une évolution et une adaptation des moyens de lutte.
13:22 Alors revenons à l'évolution quand même de la doctrine de lutte. Vous effleuriez là tout à l'heure un moyen plus économe en eau.
13:29 Est-ce que vous pouvez nous dire concrètement à quoi ça ressemble ?
13:32 Alors premièrement, depuis maintenant quelques années, on a nous développé des moyens de pouvoir acheminer sur des feux de forêt
13:41 des moyens lourds d'alimentation de nos groupes d'intervention sans aller s'alimenter sur les poteaux d'incendie.
13:49 Groupe d'alimentation composé de citernes souples que l'on va remplir, sur lesquelles on va faire des norias pour aller chercher de l'eau,
13:55 qui est de l'eau brute. C'est un premier niveau de réponse.
14:00 On a travaillé, par exemple, sur des engins légers qui travaillent sur des lances haute pression, sur la surveillance, sur le noyage.
14:07 Ils ont une vocation à avoir une efficacité, une économie dans l'usage de l'eau dans ces phases-là.
14:13 On va avoir l'emploi du feu tactique. L'emploi du feu tactique qui va nous permettre de rectifier une lisière,
14:19 qui va nous permettre de créer un verrou sur un développement de feu sans utiliser...
14:22 Une chose qui n'existait pas il y a quelques années, ça ?
14:24 Une chose qui s'est développée il y a maintenant une quinzaine d'années, sur lesquelles on avait, il y a encore peut-être 20 ans,
14:31 un peu moins d'importance dans cette démarche-là. Et puis, en partageant notamment avec nos voisins,
14:38 on reprend, ou en partageant avec des départements qui l'utilisaient un petit peu plus,
14:43 on a bien vu l'intérêt opérationnel d'abord, puis l'intérêt d'économiser de l'eau dans l'usage du feu tactique.
14:50 Donc, vous avez d'autres démarches qui visent à économiser de l'eau.
14:56 L'emploi du retardant optimise aussi l'emploi de l'eau, parce qu'un avion qui largue retardant,
15:02 il y a un dosage qui fait qu'on utilise un petit peu moins d'eau.
15:05 Donc, un ensemble de démarches de ce type, qui va nous permettre, au travers aussi de l'aménagement forestier,
15:12 il y a des débats autour des réserves de retenue collinaire, etc.,
15:17 doivent nous permettre en tout cas d'atténuer le fait que l'on prenne sur la ressource d'eau traitée.
15:26 Alors, on a parlé des moyens humains, on a parlé des moyens techniques, on va parler plutôt des moyens humains.
15:31 Est-ce que vous avez suffisamment de professionnels ? Alors, on n'en a jamais suffisamment,
15:34 mais c'est quand même un département qui est assez richement doté, parce que riche tout court, en tant que département.
15:40 Les volontaires, on sait que ce n'est pas toujours évident quand il y a une petite crise du volontariat.
15:43 Est-ce que vous avez un message à faire passer, à la fois peut-être pour les chefs d'entreprise qui vont nous écouter,
15:47 et puis pour ceux qui voudraient franchir le pas ?
15:50 Alors, franchissez le pas, déjà. Venez nous voir, venez à nos rencontres.
15:55 On a de belles initiatives qui se passent dans toutes les casernes du département.
15:59 C'est très prenant quand même, colonel.
16:01 Oui, ça demande du temps, mais...
16:02 Vous avez commencé par là ?
16:03 J'ai commencé par là, j'ai franchi, moi aussi, peut-être un peu par hasard, comme tout le monde,
16:08 au premier temps, le pas d'une caserne, et puis j'y suis resté, parce qu'on sait accueillir, on sait former,
16:13 on sait transmettre des valeurs, et puis on a tout de suite ce sentiment d'utilité.
16:18 Moi, j'engage chaque citoyen, en tout cas, de se renseigner, de venir à notre rencontre,
16:23 lors de nos journées portes ouvertes, ou tout simplement en allant dans une caserne.
16:27 Aujourd'hui, on ne peut pas dire que dans notre département, dans les Bougeronnes,
16:31 on ait une réelle crise des vocations.
16:35 Nous avons des candidats, nous avons des candidatures,
16:38 alors bien entendu avec des différences selon les bassins de vie,
16:41 mais nous avons encore des candidatures, nous avons encore des citoyens qui viennent vers nous.
16:46 Notre enjeu, chez nous, principalement, c'est d'arriver à fidéliser nos sapeurs-pompiers volontaires,
16:52 d'arriver à fidéliser leur engagement, de les garder, de les conserver,
16:56 et de pouvoir leur permettre de faire un bout de chemin avec nous.
17:00 On était sur des messages de prévention pour les incendies de forêt,
17:03 peut-être qu'on pourrait passer le mot également, Colonel,
17:05 sur tout ce qui concerne le secours à personne,
17:07 et Dieu sait que c'est 80% de notre activité, voire 80% plus encore.
17:11 85% de l'activité 2022, sur nos 144 000 opérations de secours.
17:16 Ce n'est pas toujours des accidents très très graves, il peut y avoir de la bobologie.
17:20 Le message, c'est quoi ? C'est ne faites pas appel pour n'importe quoi aux sapeurs-pompiers ?
17:24 Oui, bien sûr, c'est d'avoir une vigilance, de ne pas être dans une...
17:29 Je crois qu'aujourd'hui, comme d'ailleurs la santé,
17:33 on a tous une difficulté dans une vision des fois un peu consumériste
17:38 des services d'incendie et de secours.
17:41 Donc on réclame effectivement une attention particulière.
17:45 Tout ne relève pas strictement de l'urgence,
17:47 tout ne relève pas du transport vers un service d'accueil des urgences hospitaliers.
17:52 La médecine de ville peut aussi répondre à un certain nombre de problématiques,
17:58 rencontre nos citoyens.
18:00 La régulation médicale de nos collègues du service d'aide médicale urgente
18:04 est là aussi pour essayer de mieux orienter les demandes.
18:09 Mais c'est vrai que la principale activité reste le secours et le soin d'urgence aux personnes.
18:13 Nous y faisons face avec nos ressources,
18:17 mais nous avons un ensemble de dispositifs destinés à essayer de maîtriser notre engagement
18:24 pour préserver nos moyens pour la véritable urgence.
18:28 L'enjeu pour le citoyen, il est là.
18:30 Faites en sorte que vos sapeurs-pompiers restent mobilisés et mobilisables pour la vraie urgence.
18:35 Avec la précarité, effectivement, les gens se tournent plus facilement vers les pompiers.
18:38 Une question des hauts purgates peut-être ?
18:40 Oui, c'est effectivement aussi un métier qui est prenant, qui est dur.
18:44 On a vu beaucoup de vos hommes, de vos femmes,
18:46 qui étaient dans les manifestations contre la réforme des retraites encore cette semaine.
18:51 Très bruyants et très populaires aussi, parce que c'est votre profession qui veut ça, dans les cortèges.
18:56 Est-ce que vous comprenez que, ils disent, non, c'est trop pour nous, on ne veut pas travailler plus longtemps ?
19:04 Il ne m'appartient pas de commenter.
19:06 Vous le comprendrez réellement, ces dispositions,
19:11 et d'autant plus d'une loi qui est promulguée.
19:16 Je ne reviendrai pas sur le contexte.
19:21 Ce qui est certain, c'est que nous avons un véritable dialogue social avec l'ensemble de nos partenaires,
19:27 avec l'ensemble des partenaires sociaux au sein de l'établissement.
19:29 Nous travaillons ensemble, nous essayons de trouver des solutions ensemble
19:33 pour que notre qualité de vie en service soit la meilleure possible.
19:40 Parce que, bien évidemment, c'est important pour la qualité du service, ensuite, que nous rendons à la population.
19:45 Nous sommes tous, au sein de l'établissement ZIS 13, très emprunts du service public d'incendie et de secours que nous servons.
19:53 Et à ce titre-là, nous trouvons au quotidien des voies et des solutions pour être efficaces
20:00 et, bien entendu, avoir une qualité de vie en service la plus adaptée possible.
20:05 Deux petites questions encore, avec des réponses rapides, si vous voulez bien, à Colonel.
20:08 Tout d'abord, l'école des jeunes sapeurs-pompiers, les JSP, comme on les appelle,
20:13 c'est le meilleur moyen de commencer à faire un premier pas, justement, vers vous ?
20:16 Et c'est une forte, oui.
20:17 Il y en a beaucoup dans le département.
20:19 Oui, bien sûr, on est à plus de 800 jeunes sapeurs-pompiers.
20:23 On a une vraie école de la citoyenneté.
20:26 Nous avons remis 199 casques à des jeunes sapeurs-pompiers devenus sapeurs-pompiers volontaires,
20:33 pas plus tard que samedi, avec leur famille, avec leurs parrains.
20:37 C'est une véritable école de la vie, aussi.
20:40 Et je convie aux familles et les jeunes qui sont intéressés de se rapprocher de leur centre de secours.
20:45 Une dernière question, évidemment, qui est en lien peut-être avec la citoyenneté.
20:47 Qu'est-ce que la République pour vous, Colonel ?
20:49 Écoutez, réponse assez basique.
20:53 La liberté grâce aux règles qui l'encadrent, la fraternité, la cohésion et la cohésion sociale, aussi.
21:01 Et puis ce sentiment de pouvoir être dans des règles qui nous permettent de vivre en équité, en égalité, ensemble.
21:10 Finalement, notre drapeau que l'on salue régulièrement lors d'une cérémonie, la République, pour moi, c'est ça, c'est la solidarité et la citoyenneté.
21:17 Le Colonel Jean-Luc Becquary était l'invité de rue de la République ce dimanche.
21:20 Merci beaucoup d'avoir été en notre compagnie.
21:22 On vous souhaite une excellente saison, la meilleure possible.
21:24 Et puis comptez sur nous pour relayer avec la Marseillaise l'ensemble des messages que vous voudrez bien donner au public.
21:29 Merci à votre compagnie. Merci Léo. Merci.