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Le commandant du bataillon des Marins pompiers de Marseille évoque l'activité opérationnel de ses hommes au moment de la saison estivale. ...

Vidéo publiée le : 02/07/2023 à 13:00:00

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Transcription
00:00 La dernière émission de rue de la République en compagnie de notre invité de prestige aujourd'hui,
00:04 le vice-amiral Lionel Mathieu, le commandant du bataillon des marins pompiers de Marseille.
00:08 Bonjour amiral.
00:09 Bonjour, merci de m'accueillir.
00:11 Je suis en compagnie de Léo Purgette, le président de la Marseillaise pour cette dernière de la saison,
00:14 mais on reviendra l'année prochaine, c'est promis.
00:16 Ah j'espère.
00:17 On espère bien.
00:18 Amiral, on voudrait faire avant tout, on va parler de l'activité opérationnelle du bataillon des marins pompiers,
00:22 vous êtes des milliers d'hommes, des casernes partout,
00:24 et vous êtes également sur l'aéroport et sur le grand port maritime de Marseille.
00:27 J'aimerais quand même qu'on revienne sur ce qui s'est passé ces soirées cette semaine,
00:31 effectivement avec une activité opérationnelle pour vous qui a dû être compliquée,
00:34 manifestation après la mort d'un jeune homme à Nanterre,
00:37 avec pas mal d'opérations pour vous évidemment sur le terrain.
00:40 Oui, nous avons une activité très soutenue.
00:42 Ma principale attention, c'est bien sûr que les marins pompiers puissent agir en sécurité,
00:47 pour qu'ils puissent agir, parce qu'il s'agit bien d'aller porter le secours auprès des personnes qui le nécessitent,
00:54 et puis qu'ils puissent agir en sécurité pour eux-mêmes et pour les personnes que nous allons secourir.
01:00 Alors vous avez participé évidemment au dispositif de sécurité mis en place par la préfecture, avec la police, etc.
01:06 Quelle est la situation de l'intervention de vos hommes dans les quartiers de Marseille ?
01:09 Ça se passe bien, parce qu'on sait que de temps en temps,
01:11 pour les sapeurs-pompiers, ça peut être compliqué dans certaines cités.
01:13 Nous sommes très bien accueillis dans l'ensemble de la municipalité de Marseille,
01:18 du territoire de la commune de Marseille.
01:20 Je crois que les Marseillaises et les Marseillais ont bien compris que les marins pompiers sont là pour les protéger et les secourir.
01:26 Et d'ailleurs, nous cherchons aussi à le faire savoir,
01:30 puisque nous avons des ambassadeurs dans les quartiers, notamment les cadets du bataillon de marins pompiers,
01:36 qui sont des jeunes, qui portent aussi, qui ont appris ce que nous faisions.
01:41 Nous leur avons montré ce que nous faisions.
01:43 Parfois d'ailleurs, il arrive qu'ils rentrent au bataillon de marins pompiers quelques années après.
01:49 Et puis, ce sont des jeunes qui sont en mesure d'expliquer ce que nous faisons à tout le monde.
01:54 Et ainsi, nous sommes bien accueillis.
01:57 Ce n'est pas la seule raison.
01:58 Je crois que depuis plus de 84 ans que nous sommes ici présents à Marseille,
02:03 chacun a bien compris quelle était notre mission, notre rôle et notre vocation.
02:07 Je crois que l'ensemble des marins pompiers sont dévoués à cette mission.
02:10 Alors justement, ces violences urbaines que Marseille n'avait pas connues,
02:13 même en 2005, vous font sortir un peu de votre rôle traditionnel.
02:17 Est-ce que vos hommes sont formés pour intervenir sur ce type de feu ?
02:22 J'imagine que quand on s'est engagé parmi les marins pompiers,
02:26 on ne pense pas spontanément intervenir sur ce type d'événement.
02:29 Ce n'est pas la nature de l'événement ou son origine qui en fait la différence.
02:34 Nous intervenons dans ces circonstances pour éteindre des feux.
02:39 Nous intervenons pour secourir des personnes.
02:41 Et c'est bien notre vocation de tout temps.
02:44 Et nous intervenons sans distinction vis-à-vis des sinistres ou des personnes.
02:50 Amiral, on vous a vu à pied d'œuvre.
02:51 Alors, ça a été un moment un peu fort de cette année au moment de Tivoli
02:55 avec vos hommes qui ont travaillé 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.
02:58 Vous avez senti cette fraternité avec la population ?
03:00 Vous avez senti quelque part ce lien fort que vous nous décriviez il y a quelques instants ?
03:04 Oui, très vite.
03:05 Très vite, on sent que la population attend de nous d'abord que nous agissions
03:12 et que nous allions porter le secours.
03:14 Et puis ensuite, elle vient nous soutenir dans cette action.
03:17 Et au-delà de la population, c'est l'ensemble des services de la ville
03:20 qui se sont fédérés pour porter le secours, aider ceux qui en avaient besoin.
03:27 La rue Tivoli, c'est un drame énorme d'une dimension très importante.
03:31 Combien ça a mobilisé chez vous en termes d'effectifs ?
03:35 Alors, la rue Tivoli, c'est une tragédie.
03:38 Ça a monopolisé 400 marins-pompiers sur la période, de nombreux engins évidemment.
03:44 Mais au-delà des 400 marins-pompiers qui ont été engagés,
03:47 c'est bien l'ensemble du bataillon qui est engagé.
03:48 Parce que dans le même temps, il faut soutenir ces 400 marins-pompiers
03:52 qui agissent sur le terrain rue Tivoli.
03:55 Et dans le même temps, il faut continuer à apporter le secours du quotidien,
03:58 le secours courant qui est nécessaire.
04:01 Et d'ailleurs, dans l'après-midi suivant l'effondrement rue Tivoli,
04:06 nous avons eu un très gros incendie rue de la République,
04:09 auquel il a fallu faire face.
04:10 Et donc, c'est bien l'ensemble du bataillon, in fine, qui participe à cette action.
04:15 On a vu à travers la rue Tivoli, l'expertise de vos hommes et la technicité effectivement.
04:21 Et donc, du coup, le matériel.
04:22 Donc, vous êtes suffisamment équipé au bataillon des marins-pompiers
04:25 pour faire face justement à un panel de risques assez important
04:28 contre une commune comme Marseille qui est énorme.
04:30 Nous sommes très bien équipés au bataillon.
04:33 La municipalité et notamment le maire de Marseille font de gros efforts
04:37 pour que nous ayons les équipements dont nous avons besoin.
04:40 Nous les perfectionnons, nous les renouvelons quand c'est nécessaire
04:45 et nous nous adaptons aux nouveaux risques.
04:47 C'est une préoccupation permanente du bataillon que de pouvoir faire face aux nouveaux risques.
04:52 Aujourd'hui, on peut citer notamment le risque électrique qui est en croissance forte.
04:57 - Les inondations aussi peut-être.
04:58 - Tout à fait.
04:59 En fait, tout ce qui a trait au changement climatique et à ses conséquences,
05:03 ce qui sont les changements en énergie.
05:05 - Le risque électrique, c'est-à-dire ?
05:09 - Les véhicules électriques aujourd'hui ne présentent pas les mêmes caractéristiques
05:13 que les véhicules thermiques.
05:14 Il faut donc s'adapter à des interventions différentes.
05:17 Il faut savoir distinguer entre un véhicule thermique et un véhicule électrique
05:21 lorsqu'on en intervient.
05:22 Autant de pratiques, autant de doctrines, autant d'équipements différents
05:27 qu'il faut avoir pour pouvoir faire cette intervention.
05:30 Et puis, vous savez également que sur le port,
05:33 vous avez évoqué le fait que nous participions de manière très active à la protection du port.
05:37 Sur le port, les énergies changent.
05:39 Le gaz, notamment liquéfié, se développe.
05:42 Donc, ce sont des choses auxquelles il faut s'adapter,
05:45 sur lesquelles il faut avoir, entre guillemets, le coup d'avance.
05:49 - Avec le bateau-pompe, évidemment, avec un certain nombre d'installations industrielles
05:54 de très très haut niveau, donc vous êtes obligés en permanence de vous former.
05:57 Les industriels jouent le jeu avec vous.
05:59 On sait que, quelques fois, avec les industriels,
06:02 on préfère un peu rester chez soi, de manière générale.
06:04 - Non, nous avons une très bonne collaboration, en particulier avec les acteurs du monde maritime,
06:09 puisque nous sommes marins-pompiers, la première ville maritime de France.
06:14 Et nous avons cette collaboration, ces échanges...
06:17 - Une culture du risque aussi, peut-être ?
06:19 - Oui, tout à fait. Et puis, la culture de la mer, qui compte aussi.
06:24 Et nous avons des échanges réguliers, nous avons des personnels qui embarquent sur les bateaux,
06:29 nous avons des personnels qui font des exercices lorsque les bâtiments font escale dans le port,
06:33 de manière à bien le connaître.
06:35 Et de la même façon, les équipages des navires viennent se former aussi à la sécurité chez nous.
06:42 Donc les échanges sont nombreux et fréquents.
06:45 - Alors, quand on parle de pompiers, qu'ils soient marins ou sapeurs,
06:47 on s'imagine tout de suite un feu.
06:49 Est-ce que vous pouvez nous dire comment seraient parties vos interventions
06:54 entre le secours aux personnes, les feux et autres ?
06:56 - Alors, évidemment, la caractéristique du marin-pompier, c'est le feu.
07:01 Mais la majorité des interventions que nous faisons ont pour objet le secours à personne.
07:06 Puisque plus de 80% de nos interventions concernent le secours à personne.
07:13 Ensuite, nous intervenons évidemment sur ce que nous appelons les feux urbains.
07:17 Et puis nous faisons ce qu'on appelle du secours routier.
07:20 Lorsqu'il y a de gros accidents qui se produisent sur les artères
07:24 ou sur les autoroutes qui se trouvent dans la ville.
07:27 Une des caractéristiques du bataillon des marins-pompiers,
07:30 c'est aussi d'avoir à intervenir sur le feu de forêt.
07:34 - On va y venir après la saison des artes.
07:35 - C'est le principal ici.
07:38 Nous avons évidemment la mer et les risques de la mer.
07:42 Donc le secours nautique.
07:44 Dans les calanques, le secours que l'on pourrait appeler peut-être abusivement de montagne.
07:49 Mais finalement le risque en milieu périlleux.
07:51 Nous avons le risque industriel.
07:53 Donc la capacité à intervenir lorsque quelque chose se produit.
07:57 - Sur ces réseaux, il n'y en a que seul à Marseille.
07:59 Mais vous êtes formé quand même pour ça.
08:00 - Tout à fait, nous sommes formés.
08:01 Et puis nous pourrions avoir...
08:03 - Des activités s'étendent sur le port.
08:05 - Exactement.
08:06 Nous avons des capacités en lutte contre la pollution.
08:09 Pour éviter que ces conséquences ne soient trop importantes.
08:14 Ainsi de suite, nous avons énormément de choses.
08:16 Ce qui est une caractéristique particulière peut-être à souligner sur l'ensemble de ces risques.
08:22 C'est que leur occurrence est assez rare.
08:25 La nécessité de la technicité est importante.
08:28 Et donc ce sont des risques auxquels nous faisons face.
08:32 Avec un entraînement extrêmement rigoureux, fréquent et important.
08:36 - Je crois qu'on revient sur le secours à personne qui représente, vous l'avez dit, 80% de votre activité.
08:41 Est-ce qu'il n'y a pas des fois où on peut se passer justement d'un appel aux marins pompiers ?
08:43 Est-ce que vous avez des messages de prévention à donner ?
08:46 Et qu'est-ce que ça représente dans votre activité ?
08:48 Pour la bubologie, on n'a peut-être pas forcément besoin d'un marin pompier, non ?
08:51 - Ce qui caractérise le besoin ou la mission du marin pompier, c'est l'urgence.
08:57 C'est la nécessité d'intervenir de manière urgente pour apporter un premier secours.
09:02 Et éventuellement, emmener la victime sur un milieu hospitalier.
09:08 Évidemment, lorsque cette urgence n'est pas au rendez-vous, il faut pouvoir recourir à d'autres moyens.
09:13 Bien évidemment, les médecins de proximité, les maisons médicales, voire les ambulanciers.
09:21 Donc chacun doit pouvoir discerner le recours aux marins pompiers.
09:25 Alors évidemment, ce n'est pas que le marin pompier ne souhaite pas faire la mission,
09:28 mais c'est surtout pour qu'il puisse garder son temps et ses moyens pour faire les missions qui nécessitent le caractère d'urgence.
09:37 - Alors justement, sur les urgences aux personnes, en quoi ça consiste généralement ?
09:44 Est-ce que ce sont des malaises ? Est-ce que ce sont des accidents ?
09:46 Est-ce que vous conduisez ces personnes aux urgences ?
09:49 Voilà, qu'on comprenne vraiment ce que représentent ces 80% d'interventions de secours aux personnes.
09:54 - Alors ces interventions représentent les risques domestiques, les accidents cardiaques, les blessures qui peuvent se produire...
10:04 - Chez soi ou sur la voie publique, les deux.
10:05 - Chez soi ou sur la voie publique, par l'usage d'un véhicule, qu'il soit motorisé ou non.
10:12 Voilà, toutes sortes de gros bobos.
10:19 - J'aimerais qu'on vienne sur la saison des incendies.
10:20 Vous avez présenté ce jeudi le dispositif de prévention des feux de forêt.
10:24 Il est assez complet, même si Marseille n'est pas directement touchée, parce qu'il y a des massifs, on est bien d'accord,
10:29 mais ce n'est pas comme dans le reste du département.
10:32 C'est un effort collectif que vous demandez et on parlera peut-être également de l'attitude du public après derrière.
10:37 - Oui, il ne faut pas minimiser le risque sur la zone de Marseille.
10:41 Nous avons été confrontés dans le passé à des incendies importants, des feux de forêt importants.
10:46 - On se souvient d'un tir, effectivement, accidentel, qui a mis le feu aux poudres avec des cartouches.
10:50 - Tout à fait, mais il est vrai que récemment, nous n'avons pas eu de gros incendies.
10:55 Et je crois qu'il faut en tirer le bénéfice de deux éléments particuliers.
11:01 D'abord, les efforts de prévention que nous faisons vis-à-vis de la population marseillaise,
11:06 et qui, je crois, a bien compris le risque que peut représenter un incendie de forêt
11:10 dans un milieu, finalement, où la proximité entre le massif, la végétation et les maisons, les bâtiments, est extrêmement forte.
11:18 Tout incendie de forêt pourrait avoir un caractère catastrophique et ça a été bien compris.
11:23 Le deuxième élément, c'est que nous disposons d'un maillage extrêmement serré,
11:27 à base d'abord de nos centres d'incendie et de secours, puisque nous en avons 21, dont 17 sur la commune de Marseille.
11:35 Et ce maillage, qui représente un effort important pour la collectivité, et notamment pour la municipalité,
11:40 pour les Marseillaises et les Marseillais, permet d'agir rapidement,
11:44 ce qui est une des clés du succès face au risque d'incendie.
11:50 Alors évidemment, mes recommandations principales vont à la vigilance.
11:53 Le mieux, c'est de ne pas avoir de départ de feu et chacun doit pouvoir faire attention
12:00 pour ne pas pratiquer des actions à risque, telles que des travaux à étincelle.
12:05 Ou un barbecue quand il y a 80 km/h de Mistral.
12:08 Par exemple, ne pas jeter un mégot sur un mauvais endroit, au bord d'une route, au bord d'un chemin, lors d'une balade.
12:15 Alors, comment vous travaillez, comment vous coopérez avec les sapeurs-pompiers qui, eux, agissent sur le reste du département ?
12:22 Est-ce que vous êtes bien en lien ? Comment vous coordonnez ?
12:24 Nous sommes en lien permanent au travers de nos centres opérations.
12:28 Nous informons mutuellement dès qu'un départ de feu se produit, soit sur Marseille,
12:35 soit sur la proximité de Marseille, à l'intérieur du département des Bouches-du-Rhône.
12:41 Et dès qu'un départ de feu nécessite des renforts que nous sommes en mesure de fournir,
12:48 soit que l'un ou l'autre ne dispose pas d'assez de moyens sur place,
12:52 soit que tout simplement le feu prenne une importance telle qu'il faille beaucoup d'engins et beaucoup de pompiers,
12:58 dans ce cadre-là, nos agissons et nos casernes, nos centres d'incendie et de secours les plus proches des départs de feu envoient des moyens sur le feu.
13:08 - Parfumé les écorelles de Chapelle.
13:09 - Voilà, c'est ce que j'allais vous demander, parce qu'on se souvient quand même de l'arrivée du bataillon.
13:13 C'est effectivement l'incendie des Galeries Lafayette, je crois, ou des Nouvelles Galeries à l'époque,
13:17 sous les yeux d'un parterre de politique, c'était de la SFIO peut-être, me semble-t-il, Lionel, Léo, je ne sais plus.
13:23 - Simeon Fessière, je crois, mais je ne veux pas m'avancer.
13:27 - C'est fini cette guéguerre en tout cas, parce qu'on l'a connue, nous, en tant que journalistes à l'époque.
13:30 - C'est de l'histoire ancienne.
13:32 En tout cas, ça n'est pas l'affaire des marins-pompiers et des sapeurs-pompiers.
13:37 Ils sont tournés vers leur mission, vers leur action.
13:40 Je pense qu'ils laissent à d'autres la question des écorelles.
13:42 - Dans quel état d'esprit est-ce que vous êtes au moment où la saison estivale va débuter ?
13:45 On sait que les conditions sont de plus en plus compliquées en ce moment.
13:49 Et est-ce que vous allez un peu adapter les dispositifs et justement monter un petit peu plus que d'habitude,
13:54 en raison de l'état de sécheresse, tout simplement des sols et des conditions climatiques ?
13:59 Est-ce que ça monte d'année en année, quoi, en fait ?
14:01 - Alors, d'abord, nous faisons ce que nous savons faire et ce qui a permis d'avoir un certain nombre de succès dans le passé.
14:08 Bien évidemment, cela ne nous épargne pas le risque ou l'éventualité d'un incendie important.
14:16 Alors, comment allons-nous procéder ?
14:17 D'abord, nous étendons notre période pendant laquelle nous sommes en vigilance maximale vis-à-vis du feu de forêt.
14:25 Et le deuxième élément, c'est que nous travaillons encore plus qu'avant sur la question de la prévention et de la sensibilisation du public.
14:32 Donc, nous avons notamment renforcé notre présence dans les massifs pour sensibiliser.
14:38 - Avec les cadets, notamment, je crois.
14:39 - Tout à fait, avec les cadets, pour sensibiliser la population et surveiller le massif de manière à s'apercevoir assez rapidement si un départ de feu avait lieu.
14:49 Cette présence n'est pas une exclusivité des marins-pompiers.
14:54 Les marins-pompiers font des ronds dans les massifs, mais cette présence, c'est celle de tous et c'est celle d'une communauté.
14:59 Vous avez cité les cadets.
15:01 C'est aussi la présence des forêtiers.
15:04 C'est la présence du personnel du parc national des Calanques.
15:07 C'est la présence de la police municipale.
15:09 C'est la présence de la police de l'environnement, du personnel de la ville, des parcs et jardins,
15:17 qui va se regarder sur la tranche à l'interface entre l'urbain et la végétation, comment les choses se passent.
15:24 Nous avons pris cette année des jeunes qui forment une garde forestière et qui vont être présents dans le massif de l'Etoile.
15:33 C'est plus de 60 à 70 000 heures de présence dans les massifs pendant la période estivale, de manière à se prévenir de ce risque.
15:42 Est-ce que les récentes pluies donnent un répit suffisant ou c'est un peu de l'insouciance de croire ça ?
15:49 C'est un répit provisoire.
15:52 C'est un répit provisoire puisque bien sûr cela atténue le risque immédiat d'incendie.
15:57 Mais la sécheresse de la végétation est telle que si les pluies cessent très très vite, avec le vent et la sécheresse intrinsèques,
16:08 le risque deviendra extrêmement fort.
16:11 Amiral, vous l'avez souligné, vous avez une connaissance professionnelle assez approfondie que vous partagez évidemment avec des missions vers l'étranger.
16:18 On a vu vos hommes partir cette année après le sisme en Turquie.
16:21 On a vu certains hommes partir également vers le Canada.
16:25 C'est une des missions également du bataillon des marins-pompiers ?
16:28 Oui, c'est une des missions à caractère national du bataillon des marins-pompiers
16:32 puisque l'objectif de cette mission c'est d'exprimer la solidarité de la France vis-à-vis des nations, des pays qui ont des difficultés.
16:42 Ce sont toujours dans le cas d'événements catastrophiques.
16:46 Nous avons vu en Turquie ce tremblement de terre.
16:49 Nous avons été au Chili, au Canada où la dimension des incendies auxquels nous avons été confrontés avec les sapeurs-pompiers locaux sont extrêmement fortes.
16:59 C'est aussi la capacité d'envoyer des compétences qui peuvent manquer, des compétences rares sur ces théâtres,
17:05 du fait même de la dimension de l'événement qui nécessite une présence importante de compétences rares.
17:12 Nous avons notamment envoyé des médecins ou des experts de l'incendie de forêt.
17:18 Nous avons envoyé des logisticiens, des pharmaciens.
17:22 Et c'est aussi une forme de solidarité réciproque puisque, comme vous le savez, lorsque nous sommes nous-mêmes confrontés à ces événements,
17:31 nous pouvons faire appel à l'aide internationale et en particulier à l'aide européenne avec un mécanisme tout à fait intéressant de sécurité civile partagée.
17:43 Comment ça se passe ? C'est sur la base du volontariat.
17:45 Vous désignez vous-même en fonction des compétences dont vous nous parliez ?
17:48 La France, en l'occurrence la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises,
17:53 imagine un format de détachement et puis fait appel aux différentes composantes de la sécurité civile en France
18:02 auxquelles nous répondons avec nos capacités, soit en nombre, soit comme je l'indiquais en compétences rares.
18:07 Et puis vous comparez quelque part vos méthodes d'intervention ? Vous en retirez quelque chose, j'imagine, notamment sur les feux de forêt, par exemple, au Canada ?
18:13 Tout à fait. Le premier échelon, le premier détachement qui est rentré cette semaine du Canada est revenu riche d'une très forte expérience,
18:22 de pratiques différentes qui peuvent être pour certaines adaptées à notre théâtre.
18:28 Amiral, c'est le moment de vous poser la question signature de cette émission.
18:31 Qu'est-ce que la République pour vous ? On imagine qu'il y a solidarité, pas très loin. Enfin, je ne veux pas influencer votre réponse.
18:37 La République, pour moi, c'est l'écrin qui permet le vivre ensemble et la capacité à se forger un destin commun.
18:45 La République, c'est une devise. Liberté, égalité, fraternité, c'est un drapeau.
18:51 Et la République, c'est le visage des femmes et des hommes qui ont donné leur vie pour que la République vive.
18:57 Le vice-amiral Lionel Mathieu, le commandant des marins pompiers de Marseillais, était le dernier invité de rue de la République.
19:02 On vous souhaite un excellent été, ainsi qu'à l'ensemble de vos hommes, puisque ça voudra dire que la population marseillaise et du département l'a vécu également de la même façon.
19:10 Merci d'avoir été à notre compagnie. Merci beaucoup.
19:13 Merci à Léo Purguet pour cette saison de rue de la République et excellent été à toi également.
19:18 Fin de l'émission. Je vous souhaite une excellente journée. Merci. Au revoir.

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