Le préfet délégué à l'égalité des chances est dans Rue de la République

  • l’année dernière
Michaël Sibilleau a pris ses fonctions  cet été succédant à Laurent Carrié, nommé préfet du Gers. ...

Vidéo publiée le : 19/11/2023 à 13:00:00

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Transcription
00:00 Bienvenue dans Rue de la République ce dimanche en compagnie du préfet délégué à l'égalité des chances.
00:04 Bonjour, Michael Cibilo.
00:06 Bonjour à vous.
00:07 Je suis aux côtés de Léo Purget, le président et le directeur éditorial de la Marseillaise, pour vous recevoir.
00:11 On est ravi, vous êtes un peu nouveau dans cette fonction.
00:14 On va vous poser des questions les plus précises possibles.
00:16 On attend les réponses que vous pourrez nous faire parce qu'après tout, vous découvrez ce territoire.
00:20 Vous êtes arrivé à l'été.
00:21 Alors, délégué à l'égalité des chances, j'ai envie de vous dire bon courage parce que des inégalités dans le territoire, il y en a beaucoup.
00:27 C'est un territoire qui, à la fois à Marseille et dans le département, est assez fracturé quand même.
00:31 Eh bien, ce que cela m'inspire, c'est que c'est d'abord un territoire de contraste.
00:36 C'est-à-dire qu'il y a, oui, bien sûr, des enjeux liés à la précarité, à la pauvreté, à des fragilités qui existent ici comme elles peuvent exister ailleurs.
00:49 Mais il y a aussi, et c'est important de le dire, de la richesse, du potentiel, une incroyable énergie et volonté de faire les choses.
00:58 Moi qui, en quelques semaines, effectivement, suis allé dans les quartiers un peu partout à Marseille, mais en dehors de Marseille également,
01:05 puisque j'ai une compétence sur l'ensemble des Bouches-du-Rhône.
01:09 Eh bien, j'ai pu mesurer l'enthousiasme qu'il pouvait y avoir.
01:12 Donc, il faut encourager toutes ces initiatives qui visent à donner un horizon très positif à Marseille, aux Bouches-du-Rhône également.
01:24 Alors, le plan Marseille en grand, qui a été annoncé avec beaucoup, beaucoup d'argent investi pour Marseille,
01:29 a été ressenti comme, finalement, un rattrapage légitime vis-à-vis d'un État qui n'avait pas toujours été très généreux avec Marseille.
01:38 Et beaucoup d'annonces, mais peu de faits, en fait.
01:40 Et pourtant, j'y venais, les habitants de Marseille trouvent le temps long.
01:44 Est-ce que vous pouvez leur répondre sur pourquoi c'est si long à changer les choses ?
01:51 Alors, le plan Marseille en grand, c'est d'abord une annonce...
01:55 On est en 2023, bientôt en 2024, mais fait en 2021, ce n'est pas si loin que cela.
02:00 Et donc, dans la plupart des cas, il s'agit de programmes d'investissement.
02:04 Et on sait que le développement de programmes d'investissement, généralement, s'inscrit sur un temps long.
02:10 C'est le temps administratif qui pénalise un petit peu tout ça, finalement ?
02:13 C'est le temps, d'abord, de la mise en œuvre opérationnelle, de la concertation aussi, parfois,
02:18 puisque beaucoup de projets doivent y associer les Marseillaises et les Marseillais.
02:24 C'est de la coordination avec les acteurs locaux.
02:27 Et c'est ensuite aussi le respect des règles de procédure, par exemple, en matière de procédure adjudicatrice.
02:33 - Il vaut mieux que l'État les respecte, effectivement. - Qui peuvent prendre un petit peu de temps.
02:36 Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Vous connaissez cette expression.
02:40 - Ma grand-mère le disait, effectivement, oui. - Voilà, c'est la sagesse.
02:44 Elle le disait, et donc c'est très bien.
02:46 Mais c'est 5 milliards d'euros, le plan Marseille en grand, que l'État injecte au profit de la ville
02:53 pour, effectivement, je crois que le terme de rattrapage n'est pas inadapté,
02:58 sur différentes politiques publiques qui vont, évidemment, des transports, aux écoles, en passant par la culture,
03:06 sans oublier la sécurité. Donc, vous voyez, ces différentes politiques publiques,
03:11 c'est un effet de levier de 15 milliards d'euros qui sont attendus.
03:15 On conçoit bien que tout cela nécessite un travail préparatoire et de mise en œuvre qui prend, effectivement, quelques années
03:23 et qui doit avoir le jour, concrètement, dans les mois, les tout prochains mois, les toutes prochaines années.
03:29 - Alors, vous parliez des transports. Effectivement, c'est un gros problème, notamment pour les quartiers nord de Marseille.
03:36 Le président de la République a dit que c'était une priorité de les désenclaver.
03:40 Et pourtant, les institutions locales, la métropole notamment, a décidé d'un tramway au Catalan.
03:48 Ça fait beaucoup jaser dans ces quartiers. Quel est votre point de vue sur tout ça ?
03:54 - Le point de vue, c'est que l'État aide les collectivités territoriales, la métropole, au développement des transports,
04:01 dans le cas de Marseille-Hongron, puisque c'est ce que vous évoquiez, un soutien financier de 500 millions d'euros.
04:07 Donc, c'est massif. Il peut y avoir des discussions, évidemment, sur le choix de telle ou telle opération,
04:14 de telle ou telle priorité à donner. - Une direction, en l'occurrence.
04:17 - En l'occurrence, par exemple. - Parce que là, c'était clairement les quartiers nord.
04:20 - Mais il faut effectivement, et c'est quand même dans l'optique de Marseille-Hongron,
04:23 désenclaver les quartiers nord et d'améliorer l'offre de transport. Et là aussi, on est sur une phase de rattrapage.
04:30 - En matière de logement, il y a aussi beaucoup de questions qui sont posées à Marseille.
04:35 Bien sûr, l'habitat indigne, mais aussi le renouvellement urbain.
04:39 Il y a un certain nombre de programmes qui sont en cours, donc de renouvellement urbain,
04:44 avec parfois des problèmes de relogement qui se posent, notamment parce que les constructions de logements sociaux à Marseille sont insuffisantes.
04:54 Est-ce qu'on va pouvoir tenir le timing ? Et qu'est-ce que vous avez à dire à ces familles qui sont un peu dans l'inquiétude ?
05:00 - Alors, c'est un sujet absolument important à Marseille en particulier, mais c'est important aussi dans les Bouches-du-Rhône,
05:07 puisque nous avons des programmes de rénovation urbaine à l'échelle de l'ensemble du département.
05:13 Pour revenir sur la situation particulière de Marseille, il faut rappeler que c'est le plus grand programme de rénovation urbaine qui existe en France,
05:23 et qui concerne, je crois, à peu près 10% de la population marseillaise.
05:27 Il y a deux sujets sur le logement, si vous voulez. Il y a d'abord la question de la rénovation urbaine et du logement social,
05:33 et puis le traitement des copropriétés. Parfois, les deux sujets sont conjoints.
05:37 Et c'est un sujet d'actualité, puisque, encore hier soir, j'étais présent à une réunion publique dans le parc des Corots,
05:44 pour présenter à la population. - Il y en a encore en début de semaine, effectivement.
05:47 - Et voilà, à la Bricarde en début de semaine, c'était également à Herbel il y a quelques jours.
05:52 - La population est associée, donc. - Absolument. On est entré dans une phase opérationnelle,
05:57 où on présente le projet à la population, et on explique ce qui va se passer,
06:02 et notamment la mise en place de maîtrise d'ouvrages urbains et socials, ce qu'on appelle des mousses,
06:07 par les bailleurs, pour maintenant aller au cas par cas des habitants, voir quelles sont leurs situations de famille,
06:14 leurs contraintes, et trouver la meilleure solution individuelle dans le cadre d'un programme qui leur a été présenté.
06:20 Sur le volet rénovation urbaine, d'abord en premier lieu, c'est massif à l'échelle de Marseille, puisque ça participe de Marseille en grand.
06:29 C'est 650 millions d'euros qui sont donnés à la ville de Marseille au titre de l'Agence nationale de rénovation urbaine.
06:39 Donc ce sont des programmes très massifs, très importants.
06:42 En dehors de Marseille, il faut quand même le citer, il y a 9 programmes qui sont concernés pour 190 millions d'euros.
06:48 - Porte de Bouc notamment, je crois. - Voilà, donc c'est exactement.
06:50 Il faut donc que nous nous engagions à ces programmes, étant rappelé, et c'est ce que l'État rappelle,
06:57 que la limite d'engagement des crédits est de 2026, on est bientôt en 2024.
07:02 Donc les programmes qui ont été conventionnés ont vocation à présent à être réalisés
07:07 dans le périmètre qui a été consensuel, discuté avec les acteurs locaux, au bénéfice des habitants.
07:12 C'est très important, je le redis, et l'État sera aux côtés des acteurs locaux, dans le cadre d'un comité de pilotage, pour assurer leur développement.
07:21 - On s'inquiète sur ces relogements, parce que le préfet de région, dans la lettre adressée à la municipalité,
07:26 que nous avions révélée à la Marseillaise, indiquait très clairement que l'insuffisance de construction de logements sociaux
07:32 allait poser des problèmes de relogement pour les personnes touchées par ces programmes.
07:37 - C'est pour ça qu'il faut construire, et c'est pour ça qu'il faut reconstruire, en assurant à la fois de la mixité sociale,
07:42 mais de l'offre de logements locatifs sociaux.
07:45 C'est exactement le sens des programmes de l'Agence nationale de rénovation urbaine.
07:49 C'est pour ça que c'est très important maintenant de les engager concrètement dans la phase opérationnelle,
07:54 et c'est la raison pour laquelle je me rends personnellement aux réunions publiques,
07:57 pour que nous montions tous l'intérêt que nous devons porter.
08:02 Mais, si vous voulez, c'est d'autant plus nécessaire, et j'avais eu l'occasion de le dire lors des états généraux du logement,
08:09 il y a quelques jours, qu'on est face à un effet ciseau.
08:13 Plus de demandes de logements, et une offre qui a décru...
08:17 - Un pour dix, je crois, de satisfaits, si je me rappelle bien, vous étiez présent.
08:20 - C'est ça, et on est à peu près...
08:22 - Une satisfaction de demande de logements pour dix demandes, donc on est très loin du compte en tout cas.
08:28 - Voilà, et on est à près de cent mille demandes de logements en stock.
08:32 On a, en matière d'attribution, si on prend le volet du logement social, à moins de dix mille attributions sur l'année,
08:38 alors que nous étions à peu près douze mille en 2017.
08:41 Donc cet effet ciseau doit être absolument digué,
08:44 parce qu'il a des conséquences multiples, sur lesquelles si vous le souhaitez, on pourra revenir.
08:48 Et c'est pour ça qu'il faut soutenir les programmes de rénovation urbaine,
08:52 parce qu'ils sont massifs, pour justement proposer du logement,
08:55 et puis aussi, il faut le dire, améliorer le cadre de vie, les conditions de vie des Marseillaises.
09:00 - Ce que tout le monde attend.
09:01 Michael Sibilo, nouveau préfet à l'égalité des chances,
09:04 vous étiez effectivement présent à ces assises du logement avec la municipalité,
09:07 on vous a vu intervenir après le maire de Marseille, Benoît Payan,
09:11 et puis David Hittier, le vice-président de la métropole.
09:14 C'est un des rares domaines où il y a une sorte de concorde,
09:16 où on arrive à travailler, alors que ces institutions sont déjà quasiment en campagne pour les prochaines élections.
09:22 Comment est-ce que vous voyez ça, vous, de votre rôle, de votre siège de représentant de l'État ?
09:27 - Eh bien, d'abord il faut se réjouir de ces déclarations,
09:31 parce que, effectivement, l'urgence impose que nous réalisions les programmes tels qu'ils ont été conventionnés.
09:36 Cela fait écho, d'ailleurs, aux contrats qui ont été signés entre les différentes collectivités,
09:41 l'État, l'Agence de Rénovation Urbaine.
09:43 Donc il faut maintenant poursuivre l'engagement des programmes,
09:46 et ça va se traduire par des réalisations très concrètes.
09:49 Alors si on prend, par exemple, le parc des Coraux où j'étais hier soir,
09:52 c'était de dire aux habitants de ce quartier que, eh bien, toute l'année 2024 va être mise à profit
09:58 pour développer la mousse dont je parlais, et engager les travaux qui vont commencer dès 2025.
10:04 Alors des travaux sur le logement, des travaux de réhabilitation de l'école,
10:08 parfois des réhabilitations de centres sociaux, puisque, encore une fois, je le redis,
10:13 un programme de rénovation urbaine, c'est du logement, mais c'est également tout ce qui l'entoure.
10:18 C'est un projet d'aménagement sur des territoires.
10:22 - Et les services publics, notamment, qui sont quelquefois à 100.
10:24 - Absolument. - Parce qu'on va venir au quotidien, j'imagine que Léo voulait venir vers ça,
10:27 au quotidien des habitants, tout simplement.
10:29 - Absolument. Je voulais aussi qu'on puisse aller au fond de cette question
10:34 sur les relations entre les collectivités. Est-ce qu'elles freinent la réalisation des objectifs de l'État ?
10:41 On a notamment Benoît Payan qui a parlé en des termes très durs de la métropole
10:46 dans la Marseillaise du week-end dernier, avec notamment un coup de pression,
10:51 en disant que la métropole était un tel boulet qu'il envisageait éventuellement d'en sortir.
10:57 Est-ce que pour vous, les conditions sont quand même réunies pour faire bouger les choses à Marseille et dans la métropole ?
11:03 - Il y a un rappel à l'ordre de l'État, clairement, où vous dire maintenant ça suffit les chikaya,
11:08 pour paraphraser le président de la République. - Oui, et que tu aimes bien dire également, Léo.
11:12 - Non, je crois que je n'ai pas vu de déclaration publique qui remette en cause Marseille en droit.
11:17 - Non, ça, quand on vous donnait de l'argent, on disait "ah, une main qui n'est pas tendue".
11:21 - Non, mais il peut y avoir des discussions sur les programmes, bien sûr, et il y a la concertation,
11:26 y compris avec la population, parce que la concertation, c'est évidemment important.
11:30 Et dès lors que vous avez de la concertation, de la discussion, il y a un débat de nature démocratique.
11:37 Il n'appartient pas à l'État de rentrer dans des discussions qui sont des discussions de nature politique,
11:43 qui existent ici comme à Aïchan. - Je traduis "devoir de réserve" pour le moment.
11:47 - Vous pouvez traduire comme ça, mais aussi comme le fait que l'État, avec bienveillance,
11:51 comprend qu'il y a une adhésion collective autour du projet Marseille en grand,
11:56 et que nous serons, nous, l'État vigilant à sa bonne application,
12:01 dans la droite ligne des déclarations du Président de la République.
12:04 - Rappel à l'ordre. - Et en particulier en matière de logement,
12:07 où, je le redis, comme j'ai pu le dire en réunion publique, nous devons entrer maintenant dans une phase opérationnelle.
12:14 Il n'est pas question de remettre l'équilibre global des projets en question.
12:18 Au contraire, ils ont été contractualisés.
12:21 Si des aménagements doivent être faits, ils doivent être marginaux,
12:24 mais en tout état de cause, ne pas contrevenir au calendrier qui a été défini.
12:28 Et je crois que c'est important de le rappeler. On y sera vigilants.
12:32 - Effectivement. Donc, ce qui touche le quotidien des gens également,
12:36 et là on va peut-être venir sur un volet prévention qui vous intéresse, M. le Préfet,
12:42 puisqu'on parle beaucoup de vie dans les quartiers, effectivement, il y a le droit de bien vivre,
12:45 mais il y a également le droit de bien se loger, pardon, mais le droit de bien y vivre.
12:49 Et on est marqué par une série de faits divers avec les narcos trafiquants.
12:53 Vous vous insistez dans votre délégation justement sur la prévention et sur l'action qu'il faut mener dans ces quartiers,
12:58 avec toute une phase justement de... pour qu'on ne soit pas que dans le tout répressif, j'ai l'impression.
13:03 - Oui. Une politique de sécurité, puisque c'est vers cette question que vous m'orientez,
13:09 c'est une appréciation globale. C'est de la prévention de la délinquance,
13:13 c'est de l'appui territorial, mais je vais y revenir dans un instant, plus près des quartiers et des habitants.
13:21 - Les services publics ont quelquefois presque disparu. La mairie du 15ème nous dit
13:26 qu'il n'y a quasiment plus que le centre social, si vous voulez.
13:28 Donc il y a une vraie inquiétude des Marseillais et de la population de manière générale dans les Bouches-du-Rhône.
13:32 - Alors il faut voir, si vous voulez, de manière plus large, le travail qui est mis en place
13:37 dans le cadre de la nouvelle génération des contrats de ville 2024-2030.
13:43 C'est les opérations de quartier 2030, où nous allons avoir des politiques sociales du quotidien.
13:51 Si je peux un peu faire le parallèle avec la sécurité que vous évoquiez,
13:54 vous parliez, souvenez-vous, de la police de sécurité du quotidien,
13:58 qui visait à répondre de manière très concrète aux préoccupations de nos concitoyens.
14:02 Eh bien, de la même façon, d'une certaine manière, il s'agit avec cette nouvelle génération des contrats de ville
14:08 de répondre aux préoccupations sociales du quotidien.
14:12 C'est la raison pour laquelle cette génération des contrats de ville qui s'amorce
14:17 est l'aboutissement d'un travail, et notamment d'un travail de consultation avec les habitants.
14:22 Puisqu'il y a eu jusqu'à fin octobre des groupes de travail qui ont été faits dans les quartiers
14:27 au plus près des habitants pour comprendre leurs préoccupations.
14:31 C'est le sens et l'esprit de cette nouvelle génération de contrats de ville,
14:35 c'est d'être au plus près des réalités du terrain en agissant avec l'ensemble des acteurs.
14:39 Les pouvoirs publics, que vous citiez certains d'entre eux,
14:43 mais également les associations, elles jouent un rôle absolument essentiel.
14:48 Il y a des grandes associations qui sont évidemment des opérateurs, partenaires des pouvoirs publics,
14:53 mais il y a aussi toutes les associations de quartier.
14:56 Et l'esprit de cette nouvelle génération de contrats de ville, c'est d'y être également attentif.
15:01 Alors vous avez un très bel intitulé si on peut dire, de vos responsabilités,
15:06 l'égalité des chances. Et pourtant ces jeunes qui vivent dans ces quartiers,
15:10 dont parlait Didier à l'instant, sont très peu convaincus que l'égalité des chances existe pour eux.
15:17 Qu'est-ce que vous avez à leur dire et qu'est-ce que l'État fait pour corriger cela ?
15:22 Beaucoup de choses sont faites en matière d'égalité des chances.
15:25 On a malheureusement un temps limité, alors je vais essayer d'aller à l'essentiel.
15:29 Que ce soit en matière de cohésion sociale, de réussite éducative, d'accès à la culture ou à la lecture,
15:36 nous essayons de couvrir l'ensemble de ces champs en s'appuyant sur le réseau territorial des acteurs,
15:46 que ce soit les collectivités ou les associations.
15:49 Sur le sujet par exemple de la réussite éducative, il y a un travail qui est très important
15:56 et qui est fait en lien avec les services académiques, en lien avec les municipalités,
16:02 à Marseille avec la ville et la métropole, ce qu'on appelle les cités éducatives.
16:08 Les cités éducatives, vous savez, c'est un dispositif qui avait été expérimenté à Grigny il y a quelques années
16:13 et qui s'est généralisé en France.
16:15 Il y a à Marseille et dans les Bouches du Rhône, 8 cités éducatives, 5 pour Marseille et 3 en dehors de Marseille.
16:22 Ce sont des dispositifs qui fonctionnent très bien.
16:24 En quoi ça consiste de manière concrète ?
16:26 Et bien c'est en s'appuyant sur un certain nombre d'acteurs et notamment d'acteurs associatifs,
16:31 assurer la continuité de l'apprentissage avant, pendant et après l'école.
16:36 Voilà, ça c'est très important puisque l'accès à la connaissance,
16:40 c'est ce qui permet aux uns et aux autres de grandir de manière sereine et d'avoir des perspectives d'avenir.
16:45 En matière de culture, nous faisons ce qu'on appelle la médiation culturelle,
16:48 c'est-à-dire que nous proposons à des jeunes de quartier d'aller visiter des musées.
16:53 Ici à Marseille, il y a de l'offre culturelle en abondance.
16:58 On pourrait citer le cas du Mucem par exemple, où nous avons financé des billets,
17:01 par exemple de transport pour que les jeunes puissent aller voir des éléments d'exposition
17:07 ou d'histoire qui les concernent directement.
17:12 Nous couvrons un spectre extrêmement large,
17:16 mais ce qu'il est important de dire, c'est qu'on le fait de manière partenariale avec tous les acteurs locaux.
17:22 Alors vous avez cité les associations, effectivement elles sont remarquables dans leur travail au quotidien.
17:27 La semaine qui s'annonce va être une grosse semaine en matière de solidarité avec la banque alimentaire,
17:32 avec les restos du cœur, avec le secours populaire qui sont extrêmement mobilisés.
17:37 Est-ce que l'État, c'est une question très généraliste, joue totalement son rôle en la matière ?
17:42 Est-ce qu'on ne pourrait pas faire plus, et maintenant plus particulièrement, à Marseille, dans les bouches du Rhône ?
17:47 Alors vous voyez par exemple sur les sujets de politique de la ville,
17:49 ces 28 millions d'euros que nous avons chaque année sur ces différents dispositifs
17:54 qui ont trait à la cohésion sociale.
17:56 Sur le sujet, puisque vous m'invitez à parler de solidarité, lutte contre la pauvreté,
18:01 nous bénéficions d'un pacte des solidarités avec des piliers.
18:06 Alors le premier pilier c'est d'éviter que nous ayons des situations extrêmes de pauvreté,
18:12 c'est donc la prévention, c'est de permettre l'accès au droit et à l'emploi des personnes les plus précaires,
18:20 et puis c'est de construire le tout dans un environnement de transition écologique et solidaire qui est très important.
18:27 Le premier axe c'est la contractualisation avec les collectivités locales,
18:33 le département, la métropole et la ville de Marseille.
18:36 Alors je ne vais pas citer tous les dispositifs qui existent,
18:39 mais vous avez par exemple sur la petite enfance le fonds d'innovation pour la petite enfance.
18:45 Nous avions il y a quelques jours la secrétaire d'Etat qui a fait une visite à Marseille sur ces sujets,
18:53 avec la mise en place par exemple d'altes garderies itinérantes.
18:56 C'est un dispositif qui donne des résultats très intéressants.
18:59 Donc l'Etat joue son rôle, l'Etat est présent.
19:00 L'Etat est présent en s'appuyant, c'est ça.
19:02 Enfin le sens de mon propos c'est de vous dire que l'Etat est présent en s'appuyant sur les acteurs locaux,
19:05 en les finançant, et c'est pour ça que le réseau associatif est absolument essentiel.
19:10 D'une certaine manière les associations en matière de cohésion sociale, de lutte contre la pauvreté,
19:14 agissent comme opérateurs de l'Etat et des pouvoirs publics.
19:18 Effectivement, avec vous qui les subventionnez derrière, évidemment, c'est ce qu'on a compris.
19:22 Michael Cibilo, quelle est votre définition de la République ?
19:26 Alors vous avez déjà l'égalité dans votre titre, donc vous avez quand même le droit de le citer si vous le souhaitez.
19:30 Alors la République, ou plutôt dirais-je, notre République, la République française,
19:36 est celle qui doit permettre de garantir à toute personne,
19:42 quelles que soient ses origines sociales,
19:45 quels que soient ses choix de vie,
19:48 pourvu évidemment qu'il respecte les lois de notre République,
19:51 quelles que soient les orientations,
19:53 et bien que tout un chacun puisse réaliser ses propres ambitions.
19:57 Et d'une certaine manière, la République c'est l'égalité des chances,
20:01 puisque vous avez vu qu'au travers de cet échange, nous avons couvert plusieurs politiques publiques
20:06 qui font appel à la solidarité, à l'éducation, à la cohésion sociale,
20:13 et la cohésion sociale est un élément absolument fondateur d'une nation,
20:17 et la République s'inscrit dans le cadre d'une nation solidaire,
20:21 et tournée vers l'avenir en toute confiance.
20:23 Et tout est possible.
20:26 Et c'est un aspect de liberté qui est très important,
20:29 et c'est l'enfant d'ouvrier que je suis, d'une famille très modeste,
20:34 qui est devenu préfet aujourd'hui, qui vous le dit.
20:36 Donc c'est possible.
20:37 Voilà, avec égalité des chances dans votre libellé, je crois qu'il n'y en a pas de plus joli dans la fonction publique.
20:42 Merci d'avoir été dans notre compagnie, Michael Sibilo.
20:45 Nouveau préfet, délégué à l'égalité des chances, arrivé depuis peu sur le territoire.
20:48 Merci à Léo Purguet également de La Marseillaise.
20:51 Passez une excellente journée à l'École de Maritima.
20:53 [SILENCE]

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