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Deux ans. Dans la nuit du 8 au 9 avril 2023, deux immeubles de la rue de Tivoli, dans le 5e arrondissement de Marseille, étaient soufflés par une explosion impressionnante due au gaz. Au 17 et entre le 15 et le 17 de cette rue, 8 personnes perdaient la vie dans ce drame. Quelque 300 habitants de ce quartier du centre-ville ont dû quitter leur foyer en urgence. Près de deux ans après le drame, il y a ceux qui ont pu revenir, ceux qui ont décidé de partir, et les autres. À l’été 2024, encore une cinquantaine de personnes étaient dans l’attente d’un logement pérenne, selon la Ville.

Josette, retraitée ayant choisi de garder l’anonymat, vivait depuis plus de 30 ans dans son appartement du 37, rue Abbé de l’Épée. Elle souffre d’un décollement de rétine depuis "très jeune" : "Aujourd’hui, elle ne voit pratiquement plus rien, mais elle a appris à vivre avec, témoigne sa fille. Elle connaissait son appartement par cœur." Il aura fallu qu’un immeuble explose dans une rue adjacente et endommage le sien pour mettre fin à son autonomie. La retraitée est immédiatement évacuée en Ehpad après l’effondrement.

"Ma mère est en train de se ruiner, elle a parlé d’hypothéquer…"

Les travaux de réhabilitation de son appartement n’ont pas encore commencé. "On se bat depuis septembre dernier, assure la fille de Josette. C’est un ping-pong entre l’architecte, l’assureur et le syndic." Les fenêtres soufflées par l’explosion n’ont pas été murées, "ça a abîmé tous les meubles de l’appartement". Or, "madame est très maniaque" et ce sont surtout des frais qui s’accumulent.

Jusqu’en janvier 2025, leur compagnie d’assurances, la Maaf, couvrait intégralement le coût de l’Ehpad. Depuis, une partie des frais reste à leur charge. "Ma mère est en train de se ruiner. Elle a parlé d’hypothéquer l’appartement. Ce n’est pas normal qu’on en arrive là. Ce qu’elle a construit toute sa vie, elle voulait me le laisser", regrette sa fille unique.

À quelques mètres de l’appartement de Josette, au 41, rue Abbé de l’Épée, vivaient Léa, son conjoint et leur fille de 5 ans. Eux aussi sont propriétaires de leur appartement. Présente le soir de l’explosion, la tribu a filé s’installer à Toulon : "Ça a été traumatisant. Il fallait qu’on bouge et j’ai de la famille là-bas", raconte l’informaticienne. Son conjoint et elle ont pu retrouver du travail dans le coin - elle à Aix-en-Provence, lui à Toulon - et s’évertuent à conserver une forme de stabilité pour leur fille : "Pour elle, c’est compliqué à comprendre, on ne veut pas déménager à nouveau."

Leur assureur prend entièrement en charge leur loyer toulonnais depuis leur emménagement. Le hic, c’est que cette couverture a vocation à prendre fin au bout de 24 mois, soit dans quelques semaines. "On va essayer de suspendre notre crédit rue de Tivoli pour tenir mais ça va être galère." Leur loyer actuel est deux fois plus élevé que les mensualités du crédit.

Les délogés de Tivoli ne sont pas prioritaires

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Transcription
00:00Je ne sais pas si on pourra revenir là.
00:03À mon avis, il n'a même pas commencé les travaux ou quoi.
00:24En fait, c'est assez compliqué dans l'appart hôtel
00:27parce qu'on est dans un studio toutes les deux.
00:29Il fait 22 mètres carrés.
00:32Les deux lits prennent la place de tout le salon.
00:35Donc, on ne peut même pas vraiment circuler dans le salon.
00:38La cuisine, elle est toute petite.
00:40Elle est tellement petite qu'on est obligé de pique niquer sur le lit.
00:44Et la salle de bain, elle est assez grande, mais il n'y a pas de machine à laver.
00:49Donc, on lave tout le linge dans la baignoire.
00:51On le fait sécher sur un étendoir.
00:54Et enfin, je me languis d'avoir mon logement social
00:58pour justement tourner la page par rapport à Tchivoli,
01:01tout ce qui s'est passé pour enfin commencer une nouvelle vie.
01:12J'en appelle à tous les bailleurs sociaux
01:15parce qu'il n'y a qu'eux qui peuvent nous aider, en fait,
01:18et surtout les commissions d'attribution
01:20s'ils peuvent m'aider à vraiment avoir ce logement social.
01:25J'en appelle à tout le monde,
01:27même Martine Vassal, Benoît Payan,
01:30Madame Nora Preciosi, voilà, tout le monde.

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