• l’année dernière
Avec Gilles Saint-Paul, Professeur d’économie à l’École d’économie de Paris

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2023-06-08##

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Transcription
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00:03 Il est 7h47, loi travail, un projet pour le plein emploi d'ici à 2027.
00:09 Ces cas annoncés le gouvernement, avec un changement.
00:12 Pôle emploi disparaît et place à France Travail qui va regrouper plusieurs services.
00:18 Nous sommes avec Gilles Saint-Paul, professeur d'économie à l'école d'économie de Paris,
00:23 grand spécialiste de ce monde du travail. Bonjour !
00:26 Bonjour Gilles Saint-Paul !
00:30 Oui, bonjour !
00:31 Bonjour, merci d'être avec nous.
00:33 Alors, qu'est-ce que, très concrètement, les gens qui entendent ça,
00:36 disparition de Pôle emploi, création de France Travail qui va regrouper plusieurs structures,
00:41 qu'est-ce que ça peut changer ?
00:43 C'est dans la lignée de ce que préconisaient les économistes,
00:47 qui consistait à unifier les services de l'emploi pour assurer un meilleur suivi des chômeurs,
00:54 afin d'avoir une meilleure coordination, quand il s'agit par exemple de moduler les allocations
01:01 en fonction de l'activité de recherche d'emploi.
01:04 Donc c'est ça la logique de cette démarche.
01:07 On l'a déjà fait avant, quand on a créé Pôle emploi, et là, officiellement, on continue dans cette voie.
01:14 Oui, bon, mais est-ce que ça ne risque pas de devenir une grande administration encore plus lourde
01:20 pour aider à la recherche d'emploi ?
01:22 Parce qu'on a l'impression qu'aujourd'hui, l'emploi ne se fait plus à Pôle emploi,
01:27 et ne se faisait plus à France Travail, il se fait ailleurs, en dehors,
01:30 sur l'ensemble des réseaux sociaux et d'autres vecteurs.
01:33 Oui, tout à fait, il y a d'ailleurs des études qui montrent que le service public de l'emploi,
01:37 en général, dans divers pays, ce n'est pas propre à la France,
01:40 n'est pas un endroit très efficace pour apparier les chômeurs avec les employeurs.
01:46 Et là, effectivement, sur le papier, l'idée n'est pas complètement idiote,
01:51 en pratique, ça risque de conduire à nouveau à une administration pléthorique.
01:55 Et puis, on aimerait qu'on nous explique, finalement,
01:58 pourquoi Pôle emploi, qui a été mis en place sur les mêmes principes,
02:02 n'a pas ou n'aurait pas fonctionné.
02:05 Donc, en effet, il y a ce risque.
02:07 Annoncez le plein emploi d'ici 2027.
02:10 Pour vous, alors, est-ce que c'est de la com' ou c'est réaliste ?
02:13 C'est de la com', d'autant que le concept de plein emploi n'est pas clair.
02:18 Le plein emploi, ce n'est pas zéro chômeur.
02:21 Le plein emploi, c'est un taux de chômage qu'on appelle taux naturel,
02:25 qui, en France, est peut-être aux alentours de 8%.
02:29 Et pour faire baisser ce taux, on va dire à 4,
02:33 il faut des réformes en profondeur, des réformes structurelles.
02:36 Là, on a une manipulation administrative qui va peut-être créer
02:41 quelques emplois, quelques dizaines ou centaines de milliers d'emplois.
02:45 Il est peu probable que cette réforme en elle-même, prise isolément,
02:49 conduise à rétablir le plein emploi.
02:52 Faire baisser de 3 points le chômage, c'est très improbable.
02:55 - Ah oui, c'est très improbable, vous dites, alors que c'est quand même assez étonnant
02:59 et paradoxal, Gilles Saint-Paul, parce qu'il y a beaucoup de secteurs
03:02 où on ne trouve personne, quoi.
03:04 Mais énormément de secteurs, hein.
03:06 Avant, c'était limité, bien sûr, à quelques milieux,
03:10 mais aujourd'hui, c'est partout.
03:13 - Oui, mais j'ai toujours été un peu sceptique sur ce genre de données,
03:16 parce que les secteurs en question, s'ils avaient tant de besoins de manœuvres
03:21 que cela, pourraient augmenter les salaires.
03:24 Et ils n'ont pas tellement tendance à le faire, donc voilà,
03:29 ils veulent bien embaucher quelqu'un à 100, mais à 110,
03:32 ça serait plus rentable de l'embaucher.
03:34 - Donc, vous êtes sceptique ?
03:37 - Comment ?
03:38 - Vous êtes sceptique sur le fait qu'il y a beaucoup d'emplois
03:41 qui ne trouvent pas preneur ?
03:44 - Non, je ne suis pas sceptique, mais ce sont des emplois...
03:48 On est dans une situation d'équilibre, si vous voulez.
03:51 C'est-à-dire que les employeurs sont prêts à embaucher des gens
03:57 à des salaires relativement faibles,
03:59 enfin, qui sont relativement plus élevés pour eux à cause des charges sociales.
04:03 Et le fait qu'ils ne sont pas prêts à aller au-delà,
04:05 ça nous signale que ces pénuries,
04:07 ces soi-disant pénuries de main-d'œuvre,
04:09 ne sont pas très violentes, en quelque sorte.
04:12 Et qu'on n'est pas très loin d'une situation d'équilibre.
04:15 - D'une situation d'équilibre.
04:17 Merci pour ces explications, Gilles Saint-Paul,
04:19 professeur d'économie à l'École d'économie de Paris.
04:22 Merci d'avoir été avec nous en direct ce matin sur Sud Radio.

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