• l’année dernière
Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a appelé les recteurs à faire preuve de “fermeté” dans l’application des principes de laïcité à l’école, rappelant qu’il n’y avait pas d’établissement scolaire de “non-droit”. Le port de signes et tenues religieux, comme les abayas et les qamis, représentait 56% du total des atteintes à la laïcité à l’école au mois de mai, selon les chiffres mensuels publiés par l’Éducation nationale. 

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Transcription
00:00 -Vous n'êtes pas choqué par ces vêtements qui entrent à l'école ?
00:02 -Choqué, non, parce que le problème qui se pose,
00:04 c'est que tout le monde semble dire que l'arsenal législatif suffit.
00:08 S'il suffit, alors pourquoi on ne l'interdit pas, tout simplement ?
00:11 Donc je fais quand même juste un petit rappel.
00:13 C'est qu'en 2004, on a légiféré justement
00:15 pour interdire les signes religieux à l'école.
00:18 L'écrasante majorité des musulmans, des musulmanes, en l'occurrence,
00:21 se sont conformés.
00:23 D'ailleurs, c'est ce qu'on voit dans votre reportage,
00:25 puisqu'elles retirent leur voile à l'entrée de l'établissement.
00:27 -Donc le reste du vêtement n'est pas ostentatoire, n'est pas religieux.
00:30 -C'est la loi qui doit le définir.
00:32 -D'accord. Donc il faut une nouvelle loi.
00:34 -On peut avoir nos avis, mais manifestement,
00:36 les textes ne suffisent pas,
00:37 parce que c'est d'ailleurs les raisons pour lesquelles
00:39 le ministre de l'Éducation se défausse sur les chefs d'établissement.
00:43 C'est parce que lui, il est dans l'incapacité d'agir, tout simplement,
00:45 parce qu'aujourd'hui, ce vêtement...
00:47 Alors, peu importe comment on l'appelle, d'ailleurs.
00:49 Ici, on l'appelle abaya,
00:50 dans d'autres cultures, on l'appelle différemment.
00:54 Et donc, la réalité, c'est qu'aujourd'hui,
00:57 ce vêtement-là n'est pas défini comme étant, dans la loi,
01:01 comme étant un signe ostentatoire.
01:03 Et donc, manifestement, l'arsenal ne suffit pas.
01:05 -Est-ce que pour vous, en tant qu'élu de la République,
01:08 il a sa place à l'école ?
01:09 -Mais en fait, mon avis à moi, c'est pas celui-là qui compte.
01:12 Ce qui compte, c'est est-ce qu'on est en conformité avec la loi ou pas ?
01:16 C'est ça, la réalité.
01:17 -Vous voulez une nouvelle loi ? Je comprends pas votre positionnement.
01:19 -Si on veut interdire ce vêtement, si on considère que c'est en effet...
01:22 -Vous êtes un élu, vous avez forcément une...
01:24 -C'est pour ça que je vous dis...
01:26 -Vous voulez interdire les abayas ?
01:28 -Je ne cherche pas à intervenir dans la manière dont s'habillent les femmes,
01:32 qu'elles soient... -Vous voulez pas l'interdire ?
01:33 -Non, je ne souhaite pas l'interdire.
01:35 Je ne souhaite pas l'interdire.
01:36 En revanche, je dis si la société...
01:38 -Ce n'est pas assimiler une tenue de la religion musulmane ?
01:41 -Je serais incompétent pour le dire.
01:43 Là, il faudrait avoir un débat plutôt théologique
01:44 pour savoir si oui ou non...
01:46 -On va la voir dans un instructeur ou brou.
01:47 -Si c'est en effet un vêtement religieux ou non.
01:49 -Mais les jeunes filles qui le portent font référence à une religion.
01:53 -Il y a deux choses qui me gênent dans ce débat.
01:54 Le premier, c'est qu'on semble dire que toutes ces jeunes filles
01:58 sont absolument sous pression
02:00 et qu'elles n'ont à aucun moment leur libre arbitre,
02:03 ce qui...
02:04 Personne n'en apporte à aucun moment la preuve.
02:07 Ça, c'est la première chose.
02:08 Et puis la deuxième chose, c'est que chaque...
02:11 Oui, mais on ne considère pas que d'autres mineures
02:14 qui s'habillent de telle ou telle manière
02:15 ne sont pas sous pression.
02:17 Vous voyez ce que je veux dire ?
02:18 -C'est très transparent.
02:19 -Bien sûr, on pourrait le faire, bien sûr.
02:21 Mais ce que je veux dire,
02:22 c'est que ce qu'il faudrait,
02:23 c'est finalement qu'on appréhende ce débat
02:26 uniquement que par le volet juridique
02:28 et qu'on se pose la question
02:29 est-ce que oui ou non, on est en adéquation avec la loi ou pas ?

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