PPL Liot : "C’est un comportement d’enfant gâté de la part de la France Insoumise"

  • l’année dernière
"Le texte a été voté. Certains appellent à un déni de démocratie, mais en commission, les députés ont pu voter. C’est un comportement d’enfant gâté de la part de la France Insoumise. On est bien loin des révolutionnaires de 1789", estime Xavier Iacovelli, sénateur RDPI-Renaissance des Hauts-de-Seine.

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00:00 Deuxième tour, Arthur Rinderknecht, dernier tricolore en lice et bien battu hier soir, mais il a dû s'incliner en 4-7 face au numéro 8 mondial, l'américain Taylor Fritz.
00:08 Merci Xavier Jacovelli d'être avec nous pendant cette première demi-heure.
00:19 Vous êtes élu des Hauts-de-Seine, membre du groupe RDPI.
00:21 Ce sont les sénateurs de la majorité présidentielle.
00:24 On va commencer par l'actualité politique de la semaine.
00:26 C'est cette PPL du groupe Lyott qui a donc été examinée à l'Assemblée nationale.
00:30 Mais en commission, il a été voté la suppression de l'article principal qui visait à revenir sur la retraite à 64 ans.
00:38 Est-ce que cette victoire de courte durée, est-ce que ça pourrait être une victoire de courte durée pour la majorité présidentielle
00:43 qui pourrait conduire à une crise institutionnelle ?
00:45 Je pense que c'est déjà bien de rappeler que le texte a été voté et que la suppression a été votée par les députés de la majorité,
00:53 mais aussi de certains de l'opposition.
00:56 Et donc quand certains appellent un déni de démocratie, le fait qu'il n'y ait pas eu de vote, qu'on empêche les députés de voter,
01:04 preuve en est qu'en commission, les députés ont pu voter, ont pu s'exprimer.
01:08 Et la NUP, et plutôt la LFI même particulièrement, est un peu un comportement d'enfant gâté.
01:14 C'est-à-dire que lorsqu'ils n'ont pas ce qu'ils veulent, ils font du bruit, de l'obstruction.
01:21 Ils déposent 1000 amendements parce que le résultat du vote ne leur convient pas.
01:25 Et donc on est bien loin des révolutionnaires de 1789.
01:28 – Qui n'ont pas été examinés, du coup, sous amendement, ça a été la décision notamment de la présidente de la commission.
01:33 La NUP dit que la majorité met la démocratie en danger. Qu'est-ce que vous dites de ça ?
01:38 – Ce qui met en danger la démocratie, c'est l'obstruction organisée, systématique,
01:43 qui empêche d'avoir le débat et qui empêche de faire ce que les députés et les sénateurs ont comme mission,
01:50 c'est-à-dire de voter la loi.
01:51 À partir du moment où on est élu parlementaire, on doit être là pour faire la loi,
01:56 pour écrire la loi et pour la voter in fine.
01:58 La multiplication des obstructions organisées par LFI ne fait que bloquer la démocratie.
02:04 Et ça, c'est un vrai déni de démocratie, effectivement.
02:06 – Mais alors du coup, parce qu'il y aura l'examen en séance le 8 juin prochain,
02:09 Charles de Courson qui est le rapporteur du texte a déjà dit qu'il redéposerait l'amendement
02:12 pour revenir sur la retraite à 64 ans.
02:14 Est-ce qu'il faut aller jusqu'au bout et ne pas brandir l'article 40 ?
02:17 – Mais, vous savez, il y a un principe qui peut particulièrement énerver les parlementaires
02:23 et j'en ai fait des frais longtemps, c'est cet article 40, effectivement,
02:27 qui fait qu'un parlementaire ne peut pas aggraver la dette de l'État,
02:31 ne peut pas créer une charge supplémentaire sans avoir de financement, sans le gager en face.
02:36 C'est insupportable quand on est parlementaire parce qu'on a l'impression d'être bloqué,
02:39 mais c'est aussi protecteur pour nos finances publiques
02:42 et donc in fine pour les contribuables français.
02:44 Donc cet article 40, Charles de Courson ne le découvre pas,
02:47 ce n'est pas un article qui débarque depuis Emmanuel Macron,
02:51 il a toujours été là dans notre Constitution.
02:53 Et Charles de Courson, ça fait 30 ans qu'il est élu député,
02:56 donc il connaît parfaitement, et il était d'ailleurs garant des finances publiques pendant 30 ans,
03:00 donc il connaît parfaitement cet article de notre Constitution.
03:03 Donc oui, effectivement, quand il a fait cette proposition de réintégration,
03:07 il le finance, il le gage, par quoi ?
03:09 Par l'augmentation du prix du tabac.
03:11 Ça veut dire qu'aujourd'hui, il faut être transparent aussi avec les français,
03:14 si on suivait la logique de Charles de Courson et du groupe Lyot,
03:17 ça veut dire que le paquet de cigarettes montrait à 700 euros le paquet.
03:21 Je pense que c'est peu réalisable.
03:23 – Il pleurait.
03:24 – 700 euros, 700 euros le prix du paquet de cigarettes.
03:27 Donc je pense qu'il faut être aussi un peu cohérent avec la réalité
03:31 et avec le côté incompréhensible de cette proposition.
03:36 – Mais l'opposition vous dit, mais vous aussi la majorité,
03:39 que vous proposez des propositions de loi qui sont gagées sur la taxe tabac,
03:42 qui sont aussi coûteuses pour les finances publiques.
03:44 Ils ont pris l'exemple notamment de la PPL sur le bien vieillir.
03:46 Pourquoi ce qui pourrait marcher pour vous ne marcherait pas pour vous ?
03:48 – Parce que, encore une fois, les seuls qui sont en capacité
03:51 de lever le gage, donc le financement, c'est le gouvernement.
03:54 Il n'y a que dans la Constitution, seul le gouvernement peut aggraver la dette,
03:58 créer une dépense supplémentaire.
04:00 Il n'est pas inédit que le gouvernement lève le gage
04:04 sur un certain nombre d'amendements ou de propositions,
04:06 y compris venant de l'opposition,
04:08 parce que ça va dans le bon sens et ça va dans une amélioration du service aux Français.
04:12 Là, on ne peut pas dire que ce soit le cas.
04:14 – On va parler de l'actualité de cette semaine au Sénat.
04:16 La commission d'enquête sénatoriale a poursuivi ses auditions
04:18 sur le fonds Marianne, on fait le point avec Quentin Calmet.
04:21 [Musique]
04:28 Bonjour Quentin.
04:29 – Bonjour Auriane, bonjour Xavier Lacaulie.
04:32 – Et Quentin, cette semaine au Sénat,
04:34 les représentants de deux associations bénéficiaires du fonds Marianne
04:37 sous le feu des critiques étaient auditionnés.
04:40 Et leurs représentants étaient bien à la peine
04:42 au moment de justifier leur utilisation de ce fonds.
04:44 – Voilà, ces deux associations étaient les principales bénéficiaires du fonds Marianne,
04:49 avec chacune plus de 300 000 euros de subvention.
04:52 On rappelle le fonds Marianne, lancé en avril 2021 par Marlène Schiappa,
04:57 visait à créer des contenus pour défendre la laïcité sur Internet
05:01 après l'assassinat terrible de Samuel Paty.
05:04 La première association s'appelle l'Union des sociétés d'éducation physique
05:08 et de préparation militaire.
05:09 On voit son président, son représentant qui était reçu au Sénat hier.
05:13 En fait c'est une vieille association qui a été créée à la fin du 19ème siècle
05:17 qui semblait presque même inactive jusqu'à ce qu'elle touche
05:20 des subventions de ce fonds Marianne.
05:22 Elle avait par exemple en 2020 seulement 50 000 euros de budget et 5 adhérents.
05:27 Mais fait étonnant, c'est le cabinet de Marlène Schiappa
05:30 qui aurait proposé à cette association de candidater pour bénéficier du fonds Marianne.
05:35 Alors à quoi lui ont servi les 350 000 euros de subvention ?
05:40 Il y a bien des vidéos qui ont été tournées, quelques tweets,
05:43 quelques dizaines ou centaines de tweets qui ont été réalisés.
05:46 Mais de l'aveu même du comité interministériel qui distribuait le fonds Marianne,
05:51 le bilan de l'association était maigre.
05:53 Regardez effectivement ce qu'écrit le comité interministériel
05:57 sur le bilan de l'union des sociétés d'éducation physique et préparation au service militaire.
06:02 Sur son projet "Ilaïc, Ilaïc", il a acquis 1700 abonnés au total
06:08 sur les trois plateformes Twitter, TikTok et Instagram, avec 500 publications au total.
06:13 Et de l'aveu même du comité qui distribue le fonds Marianne,
06:17 malgré une stratégie publication régulière, l'engagement en ligne a été très faible.
06:21 Ce qu'on en a compris en fait avec ces auditions mercredi,
06:24 c'est que la subvention du fonds Marianne a surtout servi à financer
06:29 les salaires des dirigeants de l'association.
06:32 Écoutez cet échange entre le rapporteur de la commission d'enquête du Sénat
06:36 et le président de cette association.
06:38 Comment vous expliquer que les charges de personnel,
06:41 qui pourtant sont réduites par rapport à l'ambition initiale
06:45 de 6 à 2,5 équivalentes en plein,
06:48 que les charges de personnel pèsent aussi lourd, près de 80% dans votre budget.
06:53 Tout ce dont je vous ai parlé au départ, la dénaturation du projet au départ,
06:59 c'est qu'on était arrivé à un seuil critique.
07:01 Je vous suis sur la réduction du nombre de personnel, etc.
07:05 quand effectivement on n'a pas tous les budgets,
07:07 mais là nous étions plus que l'équipe minimum.
07:10 – Voilà, ces échanges sont révélateurs des dérives de cette association
07:14 selon les sénateurs que nous avons interrogés.
07:17 Écoutez à notre micro Daniel Breuiller, sénateur, membre de la commission d'enquête.
07:21 Il parle de République des copains avec ce qui s'est joué autour de cette association.
07:26 – L'essentiel de cette subvention, 77% en salaire,
07:29 mais pour l'essentiel, salaire entre M. Sifawi et le président.
07:34 Donc deux personnes prennent la subvention et la production est assez faible.
07:38 Et comme ces deux personnes ont été choisies dans une connivence,
07:42 disons plutôt que sur, sans doute sur un discours,
07:45 sur une parole qui séduisait le cabinet de la ministre,
07:49 peut-être la ministre elle-même,
07:51 mais sans qu'on puisse avoir la preuve de leur compétence sur les réseaux sociaux.
07:55 – Je précise que Mohamed Sifawi, le responsable éditorial de cette association,
08:00 devait être également reçu mercredi.
08:02 Il n'était pas présent pour des raisons médicales,
08:04 mais les sénateurs vont demander à l'entendre dans les prochaines semaines.
08:08 Première question Xavier Kovelli.
08:10 Daniel Breuiller qui parle de République des copains,
08:12 notamment spécifiquement sur ces 350 000 euros de subvention pour cette association.
08:17 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
08:18 – Moi je réponds déjà que je salue l'initiative des parlementaires.
08:22 Moi je ne remets jamais en question les pouvoirs du Parlement.
08:25 Je pense que c'est salutaire que le Parlement et en particulier le Sénat
08:30 puissent monter une commission d'enquête.
08:32 Cette commission d'enquête, ça doit être une commission d'enquête qui doit être neutre,
08:35 qui doit faire la lumière effectivement sur ces sujets.
08:37 Ça ne doit pas être une commission politicienne.
08:40 Et c'est peut-être les dérives parfois qu'il peut avoir.
08:43 – C'est le cas là selon vous ?
08:45 – Je ne dis pas ça. Je salue la décision de monter cette commission d'enquête
08:49 pour faire la lumière sur l'utilisation de ces fonds.
08:51 Il y a d'ailleurs une instruction judiciaire qui a eu lieu, qui a été lancée.
08:56 Moi je ne suis pas juge et je ne suis pas non plus membre de cette commission.
09:00 J'attends juste d'avoir effectivement le rapport et le rapport d'instruction aussi
09:04 de cette instruction judiciaire pour faire toute la lumière sur l'utilisation de ces fonds.
09:08 S'il y a eu des dérives dans l'utilisation de ces fonds publics,
09:11 il faut effectivement le condamner.
09:13 Mais encore une fois, attention que ce ne soit pas une montagne qui accouche une souris.
09:16 – Une deuxième association, Quentin était auditionnée mercredi ?
09:19 – Oui, elle visait à produire des contenus qui étaient beaucoup plus politiques.
09:24 Effectivement, c'est une association qui a été montée je crois 3 mois
09:29 avant le début de son activité avec ce fonds Marianne.
09:34 Des associations qui publient des contenus politiques mais financés par un fonds
09:39 qui doit lutter contre la laïcité. Est-ce que ça, ça vous pose problème ?
09:42 – Moi ça me pose problème et ça me pose problème dans l'ensemble.
09:45 C'est-à-dire qu'on voit effectivement un certain nombre de dérives
09:47 de même certaines communes. Je pense d'ailleurs à la ville de Paris
09:51 qui finance également une association qui prône la désobéissance civique.
09:57 Je pense que ce sujet-là, effectivement les fonds publics ne doivent pas être utilisés
10:01 à des fins partisanes ou en tout cas pour prôner la désobéissance civique.
10:06 Donc oui, je suis d'accord avec vous, il faut faire la lumière
10:09 et il faut condamner ce qui ne va pas dans l'intérêt général
10:12 de l'utilisation des fonds publics.
10:13 – Marlène Schiappa, elle a très vite renvoyé vers le préfet Christian Gravel
10:19 qui dirige le comité qui a distribué le fonds Marianne.
10:22 Au fur et à mesure des auditions, on a l'impression qu'en fait
10:25 le cabinet de Marlène Schiappa avait quand même beaucoup de responsabilités
10:28 dans le choix des bénéficiaires de ces subventions.
10:32 Est-ce que c'est problématique que ce ne soit pas l'administration
10:35 qui décide de qui est-ce qui bénéficie des fonds
10:37 mais un cabinet qui est dirigé par des personnalités politiques ?
10:41 – C'est peut-être, encore une fois, je ne suis pas membre de la commission
10:45 donc je ne peux pas juger des différentes positions.
10:47 – Non mais l'idée, ce que je viens d'expliquer.
10:49 – L'idée bien sûr, je préfère que ce soit l'administration
10:51 et que ce soit généralement un préfet qui prenne en charge.
10:54 Après, il n'y a pas de sujet Marlène Schiappa, il n'y a pas de sujet du cabinet.
10:59 Il est question de me faire la lumière sur l'utilisation de ces fonds
11:02 et est-ce que ces fonds ont été utiles pour lutter contre la radicalisation
11:05 et pour promouvoir la laïcité ? Oui ou non ?
11:08 C'est ça en fait, il finit ce qu'on doit voir.
11:10 – Mais est-ce qu'il ne faut pas avoir un sujet Marlène Schiappa ?
11:12 – On verra pour l'instant, il y a une instruction judiciaire,
11:15 la ministre n'est pas mise en cause directement, elle s'est expliquée,
11:20 elle sera auditionnée je crois par la commission la semaine prochaine.
11:24 – La justice ne peut pas mettre en cause la ministre,
11:27 c'est la Cour de justice de la République qui peut le faire.
11:29 – Tout à fait, l'instruction judiciaire va faire la lumière,
11:32 elle ne va pas mettre en cause la ministre,
11:34 elle va faire la lumière sur l'utilisation de ces fonds.
11:36 – Merci Quentin, on suivra ses auditions la semaine prochaine.
11:39 – Absolument, on suivra ses auditions autour du fonds de Marianne, c'est passionnant.
11:42 – Et vous revenez dans le club quand même ?
11:43 – Voilà, tout à l'heure, on va parler de la proposition de loi Lyott,
11:46 le feuilleton de la semaine.
11:47 – Le feuilleton de la semaine, à tout à l'heure Quentin,
11:49 on va parler de votre actualité au Sénat, Xavier Lacovilli,
11:51 puisque vous avez déposé une proposition de loi
11:53 pour supprimer le délai de prescription en cas de violence sexuelle sur un mineur.
11:57 Avant de parler du fonds de votre texte et de ce que contient le texte,
12:00 est-ce que c'est d'abord un message aux victimes
12:02 que vous voulez adresser, une manière de libérer leur parole ?
12:04 – C'est avant tout un message aux victimes,
12:06 c'est faire en sorte que les victimes comprennent que,
12:10 quel que soit l'âge où ils décident de parler,
12:13 où ils arrivent enfin à libérer la parole,
12:17 l'État, l'institution, la République sera toujours là à leur écoute
12:22 pour les accompagner et pour faire en sorte que,
12:25 si tant est que ce soit possible,
12:27 elles puissent se reconstruire.
12:31 Et donc on voit bien que les remontées de terrain que nous avons
12:36 montrent qu'on arrive à libérer la parole parfois
12:39 quand on est grand-parent soi-même,
12:41 et donc généralement à plus de 60 ans.
12:44 Donc on voit bien que le délai de prescription actuel,
12:46 qui est déjà assez long, mais 30 ans à partir de 18 ans, il a…
12:50 – C'est 30 ans pour un viol et 10 à 20 ans pour une agression sexuelle.
12:53 – Il a nettement évolué sous le quinquennat du président Macron.
12:58 – Mais pour vous ce n'est pas suffisant.
12:59 – Ce n'est pas suffisant parce qu'en fait il y a cette histoire
13:01 de coup près de l'âge qui peut bloquer et qui est une deuxième violence
13:05 pour les victimes, il y a la première violence qui est forcément l'acte en soi,
13:11 et la deuxième violence c'est quand l'institution dit
13:14 "Madame, Monsieur, vous n'êtes pas une victime
13:17 parce que vous n'avez pas parlé assez tôt".
13:19 Et donc il n'y a rien de pire en fait pour une victime
13:22 quand elle a le courage, quand elle arrive enfin à libérer la parole
13:25 et que les traumatismes lui permettent, malgré tout,
13:29 la sortie du traumatisme lui permet de prendre la parole,
13:32 il n'y a rien de pire que l'institution puisse rejeter cette demande.
13:35 Donc oui, effectivement, la suppression du délai de prescription
13:39 pour les viols et violences sur mineurs me paraît indispensable.
13:44 Et il y a aussi un autre élément qui est important,
13:47 c'est la non-dénonciation, la non-révélation de ces actes
13:50 qui a nettement évolué sous le précédent quinquennat, en 2021 notamment,
13:55 où on est passé entre 10 et 20 ans pour le délai de prescription.
13:59 Je rappelle qu'il était à 4 ans.
14:01 Et donc on a par contre un besoin de clarifier ces délits de non-dénonciation.
14:06 – Vous voulez durcir les peines aussi en cas de non-dénonciation.
14:09 – Je veux durcir, je veux déjà faire que tout soit aligné
14:12 sur 20 ans de prescription, sur la non-dénonciation,
14:15 la non-révélation d'un acte de violence.
14:17 – Aujourd'hui c'est 4 ans la peine pour non-dénonciation.
14:20 – Ça a évolué en 2021 entre 10 et 20 ans.
14:23 Moi je veux tout mettre à 20 ans.
14:25 Et notamment c'était suite à l'affaire Barbarin
14:27 qui, pour non-dénonciation des actes commis dans l'église,
14:32 je rappelle, c'est environ 330 000, les estimations c'est 330 000 jeunes mineurs
14:38 qui ont été agressés sexuellement dans l'église.
14:41 C'est à peu près 13 jeunes par jour depuis les années 70.
14:46 C'est énorme.
14:47 Et ça ce n'est que dans la partie église.
14:50 Donc on voit bien qu'il y a un vrai sujet qui a été dénoncé régulièrement
14:54 et donc il y a aussi une responsabilité de ceux qui ne dénoncent pas
14:57 et qui ne révèlent pas ces actes de violence sexuelle sur mineurs.
15:01 – Sur l'imprescriptibilité, c'est contesté par certains invocats,
15:04 par la chancellerie, est-ce que vous êtes sûr que ça va passer ?
15:07 Et est-ce que vous êtes sûr que c'est constitutionnel d'élargir l'imprescriptibilité ?
15:12 – Le Conseil d'État… – C'est plus difficile à dire.
15:14 – Le Conseil d'État et le Conseil constitutionnel avaient déjà émis un avis
15:20 sur la capacité du gouvernement à supprimer un certain nombre de délais de prescription.
15:25 Donc ça, on a déjà le fait constitutionnel sur le fait que c'est possible.
15:29 Ensuite, il y a un choix politique.
15:31 Et je pense qu'aujourd'hui, il faut aussi écouter les Français.
15:34 On nous demande toujours d'écouter les Français.
15:35 Les Français aujourd'hui ne supportent plus l'impunité qu'on peut avoir,
15:38 que certains auteurs peuvent avoir sur ces violences sur mineurs.
15:42 Il n'est pas question d'aller jusqu'à la peine de mort.
15:45 J'entendais certains détracteurs qui disaient
15:47 "si on écoute ça, on peut aller jusqu'à la peine de mort".
15:49 La question est de dire, il n'y a pas d'impunité sur les violences et les viols sur mineurs.
15:56 Et donc oui, il faut évoluer, la chancellerie doit évoluer,
15:59 et notre droit doit évoluer, il a toujours évolué.
16:01 Et la question de l'imprescriptibilité n'est pas inconstitutionnelle.
16:04 Et surtout, il faut regarder autour de nous,
16:06 on est toujours en train de nous comparer avec d'autres pays.
16:08 La Suisse, les Pays-Bas, la Belgique,
16:10 ce sont des pays qui ont fait évoluer leur législation dernièrement.
16:14 C'est-à-dire, depuis 2020, il y a tous ces pays qui ont évolué.
16:18 Et je ne parle même pas du Royaume-Uni,
16:20 qui traditionnellement n'a pas de délai de prescription pour les violences sur mineurs.
16:23 – Mais les Français, ils dénoncent aussi les lenteurs de la justice,
16:26 peut-être parfois un manque d'écoute, peut-être parfois aussi un certain laxisme.
16:30 Est-ce que ce n'est pas aussi là-dessus qu'il faut travailler ?
16:32 – Mais c'est un autre volet.
16:34 La rapidité et l'exécution des peines,
16:37 ça c'est un travail que le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti,
16:40 mène depuis qu'il est garde des Sceaux.
16:42 Et pour le coup, on met les moyens nécessaires, l'augmentation des budgets,
16:46 pour ralentir, mais justement accélérer les procédures.
16:50 Mais c'est autre chose.
16:51 Là, moi ce que je veux, c'est que la justice ne soit pas seulement tournée sur les auteurs,
16:56 mais soit tournée aussi vers les victimes.
16:58 – La justice ne doit pas m'en écouter aujourd'hui.
17:00 – Non, justement, c'est d'ailleurs pour ça.
17:02 C'est pour ça que moi je veux que la justice puisse dire aux victimes,
17:05 nous serons là, quel que soit le moment où vous prendrez la parole
17:09 et vous déciderez de libérer la parole.
17:11 Et c'est ça, moi je souhaite une justice qui soit réparatrice
17:15 et qui accompagne les victimes, et qui ne soit pas seulement tournée sur les auteurs.
17:19 – Vous êtes optimiste sur… elle sera examinée à l'automne, à la rentrée, à priori.
17:23 – À l'automne, oui, je pense.
17:24 – Elle est assez transpartisane, vous êtes optimiste sur ce que…
17:26 – Oui, elle est transpartisane, elle a été co-signée par des collègues d'Horizon,
17:30 du groupe des indépendants, par certains de l'Union centriste,
17:33 des républicains également, et je sais que même si traditionnellement
17:36 il ne signe pas de proposition de loi d'autres groupes,
17:40 je sais que sur les rangs de la gauche, il y a aussi des forts soutiens sur cette proposition.
17:45 Donc oui, j'ai bon espoir qu'elle puisse passer,
17:48 si tant est qu'on puisse l'inscrire à l'agenda du Sénat.
17:51 – On va voir l'actualité dans nos régions, on va aller du côté d'Aurillac,
17:54 retrouver Pierre Reynaud.
17:55 Bonjour Pierre, merci d'être avec nous, directeur départemental
17:58 de l'édition du Cantal au journal La Montagne.
18:00 Pierre, on va parler d'un tout autre sujet avec vous,
18:03 on va parler du train de nuit entre Paris et Aurillac,
18:06 c'est pour bientôt mais pas forcément comme vous le souhaitez.
18:10 – Oui, bonjour à tous, oui alors juste pour contextualiser,
18:15 Aurillac c'est considéré comme la préfecture la plus enclavée de France,
18:19 donc elle bénéficie à ce titre d'une liaison aérienne
18:22 qui est largement subventionnée par l'État par des rotations quotidiennes vers Paris.
18:26 Pour un aménagement du territoire plus harmonieux,
18:29 Jean Castex quand il s'était dépassé en 2021,
18:32 avait annoncé le retour du train de nuit à Aurillac pour 2023-2024.
18:38 Le retour il est acté, on l'a appris en fin de semaine dernière,
18:41 il est acté pour le 10 décembre prochain,
18:43 mais ce train ne circulera uniquement le week-end
18:46 et pendant les vacances scolaires parisiennes.
18:49 Donc cette orientation a été très mal accueillie dans le Cantal
18:52 où on a l'impression d'être traité comme un territoire de seconde zone.
18:55 Les élus qui avaient salué en 2021 l'annonce de Jean Castex
18:58 refusent ce train de nuit au Rabais avec une vision très parisienne,
19:01 ils ne veulent pas d'un train touristique,
19:03 dont ils martyraient la semaine dernière,
19:05 mais d'une ligne d'équilibre du territoire.
19:07 Alors que l'État annonce aujourd'hui sa volonté de renforcer les transports décarbonés
19:12 et le ferroviaire en particulier,
19:14 comment jugez-vous Monsieur le Sénateur ces incohérences du gouvernement ?
19:18 – Allez, dis-le Jean-Claude.
19:21 – Oui, je ne connais pas particulièrement le dossier du Cantal,
19:26 mais je pense qu'il faut quand même saluer que c'est sous ce quinquennat
19:31 et sous la présidence d'Emmanuel Macron que nous avons réinvesti dans le ferroviaire,
19:36 nous avons réinvesti dans les petites lignes,
19:38 celles qui avaient été pendant des années laissées à l'abandon.
19:42 Et donc je rappelle que c'est un plan de 100 milliards d'euros d'investissement
19:47 sur le ferroviaire et sur les petites lignes d'ici à 2040.
19:52 Et donc c'est plutôt une bonne nouvelle que ce genre de lignes
19:56 puisse être remise en circulation.
19:58 Moi je fais confiance aussi à mes collègues parlementaires
20:01 et à la concertation qui va continuer pour faire en sorte que les horaires puissent évoluer.
20:06 Et je pense qu'il faut aller dans ce sens-là.
20:09 Après moi je ne connais pas ni la rentabilité ni l'utilisation réelle de ces lignes
20:13 et les besoins réels de ce territoire.
20:17 Pardonnez-moi mais c'est vrai que moi je suis dans les Hauts-de-Seine
20:19 et donc du coup plus concentré sur la question des transports franciliens.
20:23 Mais il y a un vrai sujet. En fait c'est le sens de l'histoire.
20:27 Le sens de l'histoire c'est plus de transports collectifs, plus de transports propres
20:31 et c'est exactement ce que le gouvernement fait avec ce plan de 100 milliards d'investissement
20:35 dans le ferroviaire.
20:37 – Merci Pierre Henault, merci beaucoup d'avoir été avec nous depuis Aurillac.
20:42 On regarde la Une de la Montagne dans son édition du Cantal.
20:45 Ça parle sport, finale U17 et U19, l'heure de vérité s'étale à une de votre journal.
20:52 Merci beaucoup Pierre Henault d'avoir été avec nous.
20:55 On va parler des sénatoriales pour terminer puisque les Hauts-de-Seine
20:57 font partie des départements renouvelables.
20:59 Vous êtes candidat d'abord Xavier Lacobelier à votre succession ?
21:03 – Tout à fait.
21:04 – Et est-ce que vous êtes sûr d'être réinvesti par la majorité présidentielle ?
21:06 Parce qu'on sait qu'il y a des discussions entre Renaissance, le Modem et Horizon
21:10 pour savoir quelles vont être les listes, quels vont être les candidats,
21:13 votre place est assurée ?
21:14 – Je suis aujourd'hui investi par Renaissance, par le président de la République,
21:18 pour mener la liste de la majorité présidentielle dans les Hauts-de-Seine.
21:20 C'est confirmé, j'ai commencé ma campagne et je suis aux côtés des élus
21:23 comme je le suis depuis maintenant un peu plus de 5 ans et demi.
21:26 Et oui, j'ai bon espoir de revenir au mois de septembre au Sénat.
21:31 – Il n'y a pas de problème entre les différentes composantes de la majorité ?
21:34 On entend notamment le nom d'Isabelle Floren qui est Modem,
21:36 qui était députée, qui a été battue aux législatives
21:39 et qui convoiterait une place au Sénat.
21:41 Est-ce qu'il y a des discussions avec elle ?
21:43 – Il y a des discussions forcément, il y a des discussions avec les partis politiques
21:46 qui composent la majorité, c'est toujours comme ça dans les investitures.
21:49 Moi j'ai bon espoir qu'au niveau national nous trouvions des accords
21:53 pour faire en sorte que la majorité présidentielle puisse gagner un maximum de sièges,
21:59 que ce soit pour Horizon, pour le Modem ou pour Renaissance.
22:02 C'est l'enjeu aujourd'hui de ces élections pour le mois de septembre.
22:07 Après il y a des particularités départementales,
22:09 il y a effectivement des candidats qui ont été battus aux élections législatives
22:12 qui souhaitent récupérer un autre mandat national.
22:16 Je n'ai pas connaissance de plus de candidatures que ça,
22:20 mais en tout cas moi la volonté que j'ai et que je mène,
22:22 c'est de faire en sorte que nous ayons une liste majorité présidentielle
22:26 unie pour les départements des Hauts-de-Seine.
22:28 – Et ce sera le cas, elle sera portée par vous ?
22:30 – Elle sera portée par moi et il y aura bien une liste majorité présidentielle.
22:32 – Et vous êtes optimiste sur le fait que vous pourrez garder
22:35 le siège de la majorité présidentielle ?
22:37 – Bien sûr, je suis optimiste.
22:39 – Il n'y a pas de divergence là-dessus ?
22:40 – Non.
22:41 – Plus généralement au niveau national, on disait effectivement
22:43 il y a des discussions entre les trois composantes de la majorité.
22:45 Est-ce que vous pensez que des accords seront trouvés partout
22:48 ou est-ce qu'il y aura forcément des divergences ?
22:50 – Il y a une volonté des trois partis politiques de trouver un accord large
22:54 parce que ça va dans l'intérêt de chacun des composantes
22:57 de la majorité présidentielle, ça va dans l'intérêt de notre majorité
23:00 dans son ensemble et donc oui, il y a des discussions qui durent
23:04 mais comme au niveau des législatives, ça avait duré,
23:07 il y avait forcément non pas des tensions mais des velléités de part et d'autre
23:12 et donc c'est le principe des négociations entre partenaires.
23:15 Je pense que nous arriverons à trouver d'ici mi-juin ou allez, on va dire fin juin
23:21 pour être pessimiste, un accord global sur l'ensemble des territoires et le global.
23:24 – Mais est-ce que ces tensions ne sont pas aussi nées du fait que
23:26 Renaissance a automatiquement réinvesti ses sortants
23:29 laissant de facto peu de place à la discussion dans les endroits
23:33 où les sortants étaient là ?
23:34 – Alors peu de place, je ne dirais pas ça, il y a 12 sortants,
23:37 il y a 170 sénateurs à renouveler, je pense que pour le coup,
23:42 les discussions étaient très larges sur la possibilité de soutenir
23:45 d'autres candidats sur d'autres territoires et le principe un peu général
23:49 qu'on a aussi mené lors des élections législatives,
23:52 c'est qu'on soutenait les sortants qui soient députés ou qui soient sénateurs
23:58 donc il est normal que nous puissions soutenir les sénateurs sortants horizon,
24:03 les sénateurs sortants modem et donc les sénateurs sortants renaissance,
24:07 c'est un principe de base, après il y a des discussions effectivement
24:10 département par département.
24:11 – Le modem qui siège à l'heure actuelle dans le groupe UDI,
24:14 c'est-à-dire dans la majorité sénatoriale, il y a un groupe,
24:16 les indépendants qui regroupent la plupart des sénateurs horizon,
24:18 puis il y a le groupe RDPI qui regroupe les sénateurs renaissance,
24:21 est-ce que pour vous il faut un groupe uni de la majorité présidentielle
24:24 à partir du mois d'octobre ?
24:25 – Je ne sais pas si c'est utile, ce qui est utile c'est de faire en sorte
24:28 que nous soyons cohérents avec notre appartenance à la majorité présidentielle
24:32 et nos choix et nos votes au sein du Parlement.
24:35 – Pas forcément un seul groupe ?
24:36 – Pas forcément un seul groupe, je pense que ce qui est important
24:38 c'est d'avoir une diversité, on ne vient pas tous de la même famille politique,
24:42 on a des sensibilités différentes et la particularité du Sénat
24:45 fait que nous pouvons avoir des petits groupes de sensibilité
24:48 qui nous permettent de porter des projets mais avec une seule ambition,
24:51 celle de soutenir le projet présidentiel.
24:53 – Merci Xavier Yacovelli, merci beaucoup d'avoir été notre invité
24:56 pendant cette première demi-heure.
24:58 Dans 20 minutes dans le Club des territoires,
25:00 on reviendra sur la bataille politique autour de la proposition de loi
25:03 du groupe Lyot qui vise à abruger la retraite à 64 ans
25:05 mais d'abord on va parler de la guerre en Ukraine
25:08 avec les deux invités qui nous rejoignent tout de suite.
25:11 ♪ ♪ ♪

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