• il y a 2 ans
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Chaque vendredi, Eugénie Bastié dévoile aux auditeurs sa «Revue de presse» hebdomadaire et ses idées.
Retrouvez "La revue des hebdos et des idées" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Eugénie Bastier, c'est à vous votre revue de précepto des idées.
00:03 Vous revenez ce matin Eugénie sur ce revirement en Suède
00:06 où l'on a décidé de bannir les écrans de l'école.
00:09 Oui, Dimitri, décidément les pays du Nord sont pragmatiques.
00:13 Alors que la gauche danoise a fait un virage à 180 degrés sur l'immigration,
00:17 la droite suédoise fait machine arrière sur l'éducation.
00:20 Le gouvernement suédois a donc décidé d'abandonner la numérisation de l'école,
00:24 tenue responsable de la baisse de niveau des élèves,
00:27 et exite les écrans des classes. Voilà le retour du bon vieux manuel en papier.
00:32 Bon, il faut dire que le pays avait misé il y a 15 ans justement sur le tout numérique.
00:35 La moyenne d'âge d'acquisition d'un smartphone en Suède est de 5-6 ans,
00:39 contre 9 ans en France.
00:41 Comme le résume Michel Desmurgers, l'auteur de "La fabrique du crétin digital" dans le Figaro,
00:46 ce qui est surprenant, c'est qu'il y a fallu attendre aussi longtemps
00:49 pour qu'un pays réagisse au dogme fou d'une numérisation supposément incontournable
00:53 et forcément bienfaisante.
00:54 Mais est-ce que la Suède est le seul pays à prendre ce virage génie ?
00:58 Non, c'est un tournant qu'on observe peu à peu dans beaucoup de pays occidentaux.
01:01 Il faut dire que le confinement est venu montrer les limites de la transmission virtuelle
01:05 et des outils pédagogiques ludiques et innovants en ligne. On a vu ce que ça a donné.
01:08 En France, il faut souligner que Jean-Michel Blanquer avait interdit les téléphones en classe dès 2018.
01:13 Il faudrait bien sûr aller plus loin, mais on revient quand même de loin.
01:16 Souvenez-vous, en 2014, à Clichy-sous-Bois,
01:19 François Hollande lançait un grand plan numérique pour l'école.
01:22 L'objectif ? Lutter contre les inégalités, bien sûr.
01:25 Des tablettes étaient distribuées, des collèges sureéquipés, au grand bonheur de Microsoft.
01:29 Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l'Education, disait
01:32 « Un professeur de musique doit avoir la possibilité d'initier ses élèves au piano sur tablette ».
01:38 2,4 milliards d'euros dépensés.
01:41 Une gap-j financière qui sera dénoncée par la Cour des comptes.
01:44 Pour quels résultats ? Non seulement le niveau n'a pas augmenté, il a plutôt baissé,
01:48 mais les inégalités se sont creusées.
01:50 Aujourd'hui, la fracture numérique, c'est quoi ?
01:52 C'est justement que les enfants des classes populaires sont gavés d'écran,
01:56 tandis que ceux des classes aisées y échappent, bien souvent grâce à leurs parents.
01:59 - Mais alors, quelle est la leçon de cette histoire et de ce retournement, finalement, suédois ?
02:04 - Ce que ça montre, c'est que l'école numérique a été un grand songe, un mirage rattrapé par le réel.
02:09 Et ce qui me frappe dans cette désillusion, c'est le refus de voir.
02:13 Les études étaient là depuis 20 ans.
02:15 Il y avait des lanceurs d'alerte qui alertaient sur l'extrême nocivité des écrans,
02:19 sur le développement cognitif des enfants.
02:21 Mais on les traitait de vieux ronchons.
02:23 Tout comme on appelle encore aujourd'hui réac' ceux qui s'alarment de l'emprise des jeux vidéo
02:26 ou du porno sur la jeunesse.
02:28 Pourquoi ? Parce que nous sommes obsédés par le culte du progrès et la peur de passer pour ringard.
02:33 Cette peur de rater le coche a touché jusqu'au brillant philosophe Michel Serres,
02:37 vous savez, l'académicien qui s'enthousiasmait pour la petite poussette.
02:41 Il appelait ainsi les jeunes de la génération numérique,
02:43 qui selon lui n'avaient plus besoin d'apprendre,
02:46 puisque tout le savoir était désormais disponible en ligne à portée de pouces.
02:50 C'est pour ça qu'il y avait le pouce.
02:52 Mais on s'aperçoit qu'à l'heure de chaque GPT,
02:55 où l'intelligence artificielle pourrait remplacer des centaines de milliers de cols blancs,
02:58 nous avons en réalité plus besoin que jamais de la transmission,
03:02 de la culture générale, de la concentration, de l'agilité d'esprit
03:06 que permettent les livres, moins d'écran en définitive, pour rester humain face aux robots.
03:11 Retour aux fondamentaux.
03:12 Merci beaucoup Eugénie Bastier pour votre revue de précepto des idées.

Recommandations