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00:00 Bonjour Jean-David, bonjour Béatrice, on a la chance de recevoir ce matin donc autour d'un café
00:15 chez Influencia une partie du management de Molotov. Je suis très honoré d'avoir Jean-David Blanc
00:21 et Béatrice Romaro. Jean-David Blanc parce qu'on ne vous présente plus, d'abord parce que vous êtes
00:27 très connu et ensuite parce que c'est pas si facile que ça de vous présenter étant donné le nombre de
00:33 casquettes entrepreneurs, investisseurs, business angels, producteurs, musiciens, écrivains et donc
00:41 on va surtout parler de Molotov ce matin mais je suis en tout cas ravi de vous accueillir et puis
00:47 Béatrice avec qui j'ai eu la chance de travailler il y a un certain temps et avec lesquelles nos
00:54 carrières se sont croisées à plusieurs reprises. Donc Molotov qui a une actualité importante
01:02 puisque vous avez annoncé il y a quelques jours les Molotov channels et un certain nombre d'autres
01:08 choses dont le Molotov advertising network en matière d'offres publicitaires. L'idée c'est
01:14 de faire un retour sur tout ça et peut-être d'abord, excuse-moi Béatrice, je vais commencer
01:20 par Jean-David, c'est les 30 ans de la dociné, il paraît, que vous avez créé déjà et à l'époque
01:32 c'était, je dirais, une vraie disruption des usages qui s'est imposée dans la vie des français. Est-ce
01:39 que Molotov a la même vocation de disruption des usages ? On parle de 22 millions de gens
01:46 connectés mais est-ce que derrière il y a vraiment une disruption des usages ou presque ?
01:52 Alors on pourra le dire dans 20 ans puisque la dociné ça a 30 ans, Molotov ça a pas encore 10
01:57 ans, ça a 6 ans ou 7 ans donc on pourra dire ça dans 23 ans si Molotov existe toujours dans
02:02 23 ans. Je crois que oui, c'est pas tant Molotov qui a la disruption, c'est les usages qui ont
02:07 changé avec l'arrivée du streaming. D'abord dans le son avec la musique, avec les streamers et puis
02:13 un peu plus tard, il y a à peu près un peu moins d'une dizaine d'années avec le streaming, d'abord
02:17 sur le YouTube avec les contenus produits par les utilisateurs puis ensuite avec l'arrivée de
02:28 Netflix qui a proposé des contenus, des films, des séries en ligne qui a été une révolution qui a
02:35 enclenché un peu tout le business du streaming. Et puis quand on a imaginé Molotov, on s'est dit
02:40 que la télé pouvait pas en rester là. La télé à ce moment là c'était la box, un peu comme le
02:45 téléphone filaire, avec la télécommande et P+ P- d'ailleurs deux télécommandes puisqu'il en
02:50 fallait une pour allumer la télé et une autre pour faire fonctionner la box. Puis il fallait être
02:54 figé devant sa télé puis faire P+ P+ P+ P+ alors avec 5-6 chaînes ça fonctionne, avec 150 c'est
03:00 plus possible et sans compter maintenant les replays. Donc il fallait à la fois sortir la
03:04 télévision de la box et lui permettre d'accéder tous les appareils connectés y compris le
03:10 téléviseur quand il l'est et puis changer radicalement l'interface. C'était ça la révolution
03:14 Molotov. Ça n'a pas simplement été un service de streaming de télévision en streaming, ça a été
03:19 réinventer l'interface de télé que maintenant d'ailleurs à peu près tout le monde a adopté.
03:24 - Oui mais justement sur les 22 millions, qui utilise Molotov aujourd'hui ?
03:29 - Le concept de Molotov aujourd'hui vous l'utilisez sur MyCanal, ça a été une copie de Molotov,
03:34 même MyTF1 à sa manière c'était pas du tout comme ça avant Molotov. Tout ça ça a été,
03:38 et on a des choses, des brevets aujourd'hui qu'on pourrait même revendiquer dans certains cas.
03:43 Mais c'est pas ça l'idée, on a accompagné une révolution des usages audiovisuels en
03:49 proposant une autre façon d'accéder à la télévision et aux programmes de télévision
03:53 et aux chaînes de télévision de façon beaucoup plus moderne avec la possibilité de chercher,
04:00 de voir à l'avance ce qui va passer. La première révolution de Molotov ça a été la page d'accueil
04:06 où quand vous vous connectez vous avez d'un seul coup de manière graphique, visuelle,
04:11 avec des petites vignettes, des posters, l'intégralité de ce qui passe à ce moment-là à la télévision.
04:16 Ce qu'il y avait avant c'était P+ P-. On tombait sur des images, parfois au milieu de la pub,
04:21 on sait même pas ce que c'est. De temps en temps il y avait le logo de la chaîne mais c'était tout.
04:26 Arrive Molotov et d'un seul coup en une page on a l'intégralité de ce qui passe avec des
04:32 vignettes très précises. Alors on voit que là il y a le 20h, là il y a telle série, il n'y a rien besoin de zapper.
04:38 Et ça ça a été une révolution déjà. Avec le petit thermomètre où on voit où on est le programme
04:43 dans sa diffusion. Déjà rien que ça, ça a tout changé. En une fraction de seconde on voit ce qu'il y a sur
04:50 50, 100, 150 chaînes selon le nombre de chaînes auxquelles vous êtes allé.
04:54 - Désolé d'insister mais du coup en fait on a ce chiffre de 22 millions, on a le chiffre des 379 000, 390 000...
05:01 - Vous parlez des abonnés et des utilisateurs. - C'est quoi la vraie réalité de Molotov ?
05:06 Quels sont les vrais usages de Molotov ? - Les vrais usages, vous avez plusieurs millions de gens
05:12 qui l'utilisent quotidiennement pour regarder la télé. - C'est quoi plusieurs millions ?
05:16 - On a annoncé l'année dernière, on est une boîte cotée donc faites très attention avec ce qu'on peut dire ou ce qu'on peut pas dire.
05:22 Je crois qu'on a annoncé dans les derniers earnings calls qu'on avait autour de 3 millions, 3 millions et demi de gens
05:30 par mois différents qui l'utilisent. 22 millions à peu près de gens qui se sont inscrits, qui l'utilisent de temps en temps.
05:37 - Parce que 22 millions c'est énorme, c'est quasiment M6, les logs d'M6. - Mais c'est énorme, c'est énorme, il ne faut pas croire,
05:46 c'est énormément d'utilisateurs. Mais non encore une fois je le répète, il y a d'autres services qui sont nés, d'autres certains ont disparu.
05:53 - Et à l'époque lors de la fermeture de Salto, vous avez proposé une offre justement à ceux qui étaient orphelins de Salto.
06:03 Est-ce que c'est une offre qui a marché ? Est-ce que vous avez gagné beaucoup d'utilisateurs ?
06:08 - Elle a eu énormément d'échos, il y a eu beaucoup de gens qui se sont connectés à Motop, beaucoup se sont abonnés, d'autres ont pris des périodes d'essais.
06:15 On ne communique pas sur les chiffres précis mais oui ça a plutôt pas mal marché. On voulait surtout justement faire un geste auprès des orphelins de Salto
06:25 et leur dire voilà, essayez Molotov, découvrez Molotov. - Et donc vous avez annoncé le lancement des Molotov channels,
06:34 ce qui est à la fois un nouveau packaging et un nouveau branding, mais au global, dans l'ensemble, c'est quoi l'ambition ou le positionnement de Molotov ?
06:46 - On a été les premiers en novembre 2020 à lancer en France ce qu'on appelle l'AVOD, c'est-à-dire l'advertising VOD, c'est-à-dire la vidéo à la demande financée par la publicité.
06:57 Ça n'existait pas. On a lancé ça en novembre 2020, tout le monde pensait que ça n'avait pas de sens, plus il y a des réunions sur la chronologie des médias
07:06 où les uns et les autres disaient "ah non ça doit être en loin, derrière, dans tout dernier, on n'a qu'émandé quelques mois dans la chronologie des médias".
07:13 On se rend compte, en particulier aux États-Unis mais maintenant en France, que c'est la chose qui a la plus forte croissance, des croissances à 2 voire 3 chiffres,
07:21 à la fois en termes d'audience mais aussi en termes de part de marché publicitaire. Pourquoi ? Parce que c'est la première fois qu'on peut s'adresser à un téléspectateur,
07:32 à un utilisateur sur un grand écran, parce que c'est consommé majoritairement sur les grands écrans, les téléviseurs connectés, et aujourd'hui 97% des téléviseurs sont connectés,
07:43 avec les capacités et l'intelligence du digital. Et c'est le mariage des deux mondes, à savoir la publicité adressée telle qu'on la connaît sur les services connectés, sur internet,
07:56 et la puissance et le confort et la qualité d'un spot publicitaire télévisuel. Et c'est enfin le mariage des deux.
08:04 – Mais depuis 2020, le marché a bougé aussi. – Absolument, on a ouvert la voie, d'autres sont venus. Et heureusement.
08:11 – Le marché, aussi bien des grands acteurs que des acteurs anglo-saxons, le marché a vraiment bougé en France. Et donc maintenant que tout le monde a commencé
08:19 à vous emboîter le pas, ou en tout cas à modifier un peu leurs offres, c'est quoi ? Vous avez l'ambition d'être vraiment la grande plateforme gratuite,
08:29 ou d'aller de plus en plus sur l'abonnement ? Est-ce que vous voulez fédérer un certain nombre d'acteurs indépendants ?
08:35 En fait, c'est quoi la trajectoire à 3 ans, 5 ans ? – On a toujours ouvert la voie, on a toujours innové.
08:40 On a innové quand on a lancé Molotov en 2016, on a innové quand on a lancé Laval fin 2020. Au début, on a fait de manière plutôt expérimentale,
08:49 avec un certain budget, un certain état des lieux technologiques. Il faut aussi qu'un écosystème existe. C'est pas simplement le fait d'exister,
08:58 mais il faut aussi que les agences de pub puissent vendre, qu'il y ait les outils qui leur permettent d'acheter,
09:02 qu'il y ait tous les outils de programmatique dont... – Il faut faire beaucoup d'évangélisation, effectivement.
09:08 – Voilà. Donc ça a été 2 ans, 2 ans et demi de lancement. On a testé aussi, on a voulu voir si ça fonctionnait.
09:14 Ça a fonctionné. D'évangélisation et de mise en place du marché. D'autres ont suivi. Certains ont même carrément fait un virage à 180°.
09:24 Je pense aux chaînes privées qui se sont lancées à corps perdu dans, finalement, la S-VOD, dans le payant, qui ont arrêté
09:31 et qui maintenant annoncent un grand renfort de moyens. Et heureusement, et c'est formidable, parce que je trouve que c'est leur ADN
09:38 et ce qu'ils auraient dû faire depuis le début. Ils se lancent à corps perdu dans la VOD. Et c'est tant mieux, tant mieux pour tout le marché,
09:45 pour eux, pour le marché publicitaire, pour nous. On ouvre la voie et ça crée un marché.
09:50 – D'accord. Justement à propos d'innovation, parce qu'effectivement, il y a eu une succession d'innovations chez Molotov
09:56 et notamment la semaine dernière ou il y a 15 jours, quand vous avez annoncé Molotov Advertising Network,
10:03 qui sur le marché est quand même une vraie innovation. C'est pour ça que je suis ravi, Béatrice, que tu accompagnes Jean-David
10:09 ce matin pour notre café, parce que c'est nouveau, c'est différent. Est-ce que tu peux nous expliquer ?
10:18 – La genèse ?
10:18 – Oui, et puis surtout en quoi ça consiste. J'imagine que tu ne nous diras pas grand-chose ou pas tout sur l'inventaire,
10:26 mais au moins nous expliquer comment marche Molotov Advertising Network.
10:31 – Bien sûr, avec plaisir. En fait, c'est partie de l'histoire américaine et de notre racheteur Fubo aussi, qui…
10:40 – Fubo TV, dont on dira un mot tout à l'heure.
10:42 – Qui vit de la publicité principalement et aussi des abonnements, bien sûr.
10:48 Aux États-Unis, les modèles sont assez simples. Au moment du corde-cutting, les plateformes OTT sont arrivées.
10:55 Enfin, le corde-cutting a eu lieu parce que des plateformes OTT sont arrivées.
10:58 Et les plateformes OTT, elles ont bénéficié de la loi qui permettait aux États-Unis d'avoir accès aux inventaires
11:04 des chaînes que l'on transporte. Et en fait, du coup, aux États-Unis, toutes les plateformes qui transportent
11:09 des chaînes exogènes à leur propre offre ont accès à l'inventaire de ces chaînes au sein de leur propre plateforme,
11:16 20, 30%, etc. En France, on a commencé à lancer ce modèle, déjà avec une première expérimentation.
11:24 Et une deuxième grande… grand groupe national nous rejoint pour monter Molotov Advertising Network.
11:30 Qu'est-ce que c'est ? C'est unique, effectivement. C'est un modèle nouveau qui se construit.
11:35 On va agréger à la fois des inventaires de nos propres chaînes, les Molotov-Shaness dont tu parlais tout à l'heure,
11:41 qui sont nos assets à nous, et un bout d'inventaire de chaînes que nous transportons.
11:47 Ça a un double effet qui se coule. D'abord, ça permet une extension d'audience pour ces chaînes-là et ces groupes-là,
11:52 puisque ce sont des inventaires nouvellement créés, qui n'existaient pas. On a créé des inventaires,
11:57 des pré-rolls, par exemple, devant Live, mais aussi des nouveaux mid-rolls et peut-être plus tard de live-teaching.
12:02 Et nous, on a une partie de ces inventaires. Eux font de l'extension d'audience sur leur propre marque.
12:08 Et nous, nous agrégions. Nous ne nous substituons pas, évidemment, à ces régis, à leurs régis. Ce sont des régis.
12:13 Nous agrégions sous la forme de packages ou d'offres qui assemblent, d'assemblages autour de cibles.
12:20 Et on agrège plein de chaînes entre elles, évidemment avec les nôtres. Les nôtres sont le navire amiral. Et on rajoute ces chaînes.
12:27 Donc c'est un complément commercial pour eux ? C'est un complément pour eux commercial sur notre plateforme qu'ils n'avaient pas,
12:34 puisque nous créons ces inventaires pour eux et pour nous. Et que vous monétisez vous-même.
12:38 Exactement. Que nous monétisons nous pour une partie et eux pour leur partie.
12:41 Ça permet aussi de suivre un téléspectateur, quelle que soit la chaîne où il va. Il passe d'une chaîne à l'autre.
12:48 Et il peut être touché à plusieurs... Donc pour l'annonceur, c'est formidable, parce qu'il peut cibler vraiment un...
12:53 Parce que la data est au cœur de tout ça.
12:56 La data est au cœur, parce que nous on a une particularité, c'est que par rapport à d'autres plateformes concurrentes, par exemple,
13:02 nous sommes logués complètement. Donc nous savons parfaitement à la fois la socio-démo de la personne qui est loguée,
13:09 mais aussi l'affinité avec les programmes et quels programmes ils regardent et où, comme le dit Jean-David, où il est.
13:15 Et quel est le... Pardon.
13:17 Non, c'est ce qu'on... Ce boucle un peu. C'est-à-dire que c'est la puissance de la télévision avec la finesse du digital.
13:22 C'est banalement ce qu'on appelle le meilleur des deux mondes. Mais là, c'est vrai.
13:26 C'est-à-dire qu'on parle beaucoup de ça, mais là, c'est vrai.
13:28 Et quelle est la réaction du marché ? Et est-ce que, face au grand bloc du marché publicitaire,
13:35 est-ce qu'il y a cette élasticité, cette place ? Ou est-ce que le marché est rigide ou fermé à cette innovation ?
13:43 Apparemment, il n'est pas tant que ça, puisqu'on a deux groupes nationaux qui nous ont suivis.
13:48 Je ne parlais pas tellement du côté des inventaires, mais plutôt du côté des agences.
13:52 C'est très clair. C'est ce que j'allais dire.
13:54 Tu sais que tu as presque la primeur. Nous avons fini de faire le dernier truc des argumentaires.
14:00 Je vais faire des roadshows aux agences. Je leur avais déjà annoncé ce genre de choses.
14:05 Non, il y a un véritable intérêt, justement parce que c'est un endroit qui rassemble ses inventaires à un endroit unique
14:12 et que c'est de la data très puissante. Et donc non, ça intéresse beaucoup.
14:18 Et je répète, on ne se substitue pas aux régies principales. Donc nous, on va agréger.
14:22 On fait un ad network qui vient agréger, qui est facilitateur pour les agences sur des cibles particulières.
14:29 Je peux cibler des petits consommateurs télé au sein de la plateforme. Je peux aller cibler en géolocalisation.
14:34 Je peux faire des tas de choses qu'il n'est pas possible de faire aujourd'hui de manière agrégée, de manière aussi rapide.
14:40 OK, très clair. Peut-être avant de se quitter, moi, j'avais très envie de vous entendre, Jean-David, un peu sur l'actualité
14:49 et sur la façon dont justement le visuel sous l'impulsion de Molotov et peut-être d'autres événements bouge.
14:57 Et on voit bien qu'effectivement, tout le monde essaye de se reconfigurer ou en tout cas de se redessiner.
15:05 Il y a eu une attaque en règle des chaînes privées contre le service public il y a quelques jours.
15:12 Qu'est-ce que vous en pensez ? Et qu'est-ce que vous pensez du projet de loi sur du visuel qui a été évoqué au Sénat il n'y a pas très longtemps ?
15:19 Enfin, on sent que ça se coud un peu.
15:22 Oui, je trouve que pour répondre directement à votre première question, je trouve que c'est un combat d'arrière-garde.
15:26 On ne peut pas reprocher au service public de faire formidablement bien son travail. Et c'est le cas.
15:31 Delphine Ernotte gère parfaitement bien son budget.
15:35 On constate qu'il n'y a plus de problèmes sociaux au sein du groupe alors qu'il y en avait plein quand elle est arrivée.
15:40 Et les programmes font battre record sur record avec des innovations qui sont formidables.
15:44 Je pense au Papotin, je pense à Bardot, je pense à plein de choses.
15:47 On ne peut pas reprocher au service public de bien faire son travail.
15:50 En revanche, je comprends la crainte des chaînes privées, des groupes privés qui ont en face d'eux d'autres privés et de la concurrence comme celle des plateformes.
15:58 Donc c'est la même question. Il ne faut pas s'affoler par rapport à ce qu'on fait ou désigner des méchants ou des ennemis.
16:04 Je pense qu'il faut se restructurer, se recentrer sur son métier.
16:08 Les chaînes privées ont l'ADN depuis des années, depuis qu'elles existent, du gratuit.
16:15 Elles savent vendre des audiences. Elles savent donc, à mon sens, elles doivent investir sur la tech.
16:22 Elles doivent investir sur des plateformes comme Molotov pour cibler des utilisateurs
16:27 et créer ce meilleur des deux mondes dont on parlait tout à l'heure.
16:29 Elles doivent investir dans les programmes pour elles-mêmes continuer d'exister plutôt que d'aller critiquer le voisin.
16:37 On comprend la crainte, mais je pense que la réponse est dans l'action, elle n'est pas dans la critique.
16:42 – Et peut-être, on n'en a pas parlé jusqu'à maintenant, un mot sur l'actionnaire, donc sur FuboTV,
16:48 qui effectivement a publié des chiffres récemment de forte croissance sur le marché américain.
16:55 Ça reste néanmoins un petit acteur.
16:57 Est-ce que c'est un acteur dont ce marché est absolument immense,
17:00 qui a les moyens à la fois de se développer à l'international, de soutenir Molotov en France,
17:05 et de se développer sur son marché intérieur ?
17:07 – Je voudrais juste rappeler quelques chiffres.
17:09 Fubo, il y a 3 ans, c'était autour de 250 millions de dollars, 300 millions de dollars de chiffre d'affaires.
17:13 Là, il y a 2 ans, c'était 650 et cette année, 2022, c'était un peu plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires.
17:21 Donc c'est un acteur qui croit énormément.
17:23 Certes, comme toutes les entreprises de la tech, et en particulier la tech et les médias,
17:27 elle a fait des profits, mais elle a montré au dernier trimestre,
17:31 les deux derniers trimestres d'ailleurs, et en particulier le dernier,
17:34 qu'elle est capable de faire fondre les pertes de manière à atteindre l'équilibre,
17:38 et je pense qu'on va atteindre l'équilibre tel que…
17:41 – C'est prévu pour 2025 ?
17:42 – Voilà, et probablement, peut-être même avant, en tout cas en France,
17:45 on est sur des traînes qui sont non seulement dans les clous,
17:50 mais qui vont même plus loin que les meilleures que prévues.
17:54 Alors je suis toujours prudent, les marchés, etc.
17:56 – Oui, parce que Fubo a été aussi un peu pris dans la tourmente des adtech ces derniers mois.
18:02 – De toute la tech, de toute la tech en général.
18:04 Mais Fubo a annoncé des chiffres exceptionnels au premier trimestre,
18:07 auxquels le marché ne s'attendait pas, et nous d'ailleurs pareil, en termes de résultats.
18:14 On est sur un train qui est clair, c'est celui du "court-cutting",
18:17 c'est celui du "streaming", c'est celui des usages libérés de la télévision,
18:20 c'est aussi celui d'une autre façon de consommer la télévision,
18:24 et c'est celui de l'agrégation.
18:25 Ce qu'on se rend compte aujourd'hui,
18:27 les démarches de Bob Iger aux États-Unis avec Disney, Hulu et d'autres,
18:33 c'est l'agrégation, c'est-à-dire rassembler des contenus,
18:36 plus de contenus sur une seule et même plateforme.
18:38 Les gens veulent une interface avec tous les contenus.
18:41 Et c'est ce qui a été monotone depuis le début,
18:44 c'est ce que très vite Fubo est devenu après avoir démarré avec le foot,
18:47 mais est devenu l'équivalent de Molotov assez vite,
18:50 et qu'une seule entité, aussi grosse soit-elle,
18:58 n'a pas les moyens de produire assez de contenus
19:00 pour pouvoir assumer à la fois la production, le marketing,
19:03 la distribution, l'abonnement, etc.
19:06 Donc il faut se regrouper.
19:08 Et c'est ça la vision de Fubo aux États-Unis et de Molotov en France,
19:11 c'est d'offrir cet espace de distribution aux acteurs de la télévision,
19:18 aux acteurs d'éditeurs de contenus, que ce soit chaîne linéaire ou non linéaire,
19:23 de manière à toucher le public et à pouvoir la monétiser,
19:26 soit sous forme d'abonnement, soit sous forme,
19:30 on vient de le dire, de publicité.
19:32 – C'est passionnant, on pourrait en parler pendant des heures.
19:34 On aurait pu d'ailleurs parler du fait que vous vous lancez
19:37 dans la production également, puisque vous aurez également
19:40 des programmes produits par vous en collaboration.
19:44 – Avec Ryan Reynolds, oui.
19:46 – Voilà, avec Ryan Reynolds.
19:48 Béatrice, on attend avec impatience d'en savoir plus sur les inventaires,
19:53 mais je sais que c'est imminent.
19:56 Merci à tous les deux d'être venus prendre un café ce matin.
19:58 – Merci à toi. – Merci Sébastien de nous avoir reçus.
20:00 [Musique]