• l’année dernière
Avec 7 femmes sur les 21 cinéastes en compétition, le Festival de Cannes n’a jamais été aussi proche de la parité. Dans ce nouveau numéro de "À l’Affiche à Cannes", Louise Dupont donne la parole aux femmes qui font l’actualité de cette 76e édition. De Michelle Yeoh, récompensée par le prix Women In Motion, à Virginie Efira sur la Croisette pour un film sur les violences conjugales, en passant par la chanteuse Yseult qui se bat pour plus d’inclusivité et d’égalité.

Visitez notre site :
http://www.france24.com

Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24

Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#

Category

🗞
News
Transcription
00:00 ...
00:10 -Salut à tous et bienvenue
00:12 dans cette nouvelle émission cannoise.
00:14 Aujourd'hui, place aux femmes.
00:16 ...
00:31 -Avec d'abord un hommage à Anne Lyon,
00:33 avec sa chevelure fauve, sa voix et son énergie inimitable,
00:37 elle fut la première femme noire à remplir des stades
00:40 comme les Rolling Stones.
00:41 Tina Turner est morte à l'âge de 83 ans,
00:44 flamboyante après l'enfer de la violence conjugale.
00:46 Elle a signé des tubes comme "Simply the best"
00:49 et "What's love got to do with it".
00:51 Au cinéma, elle avait été la voix de la bande originale
00:54 de James Bond dans "Golden Eye"
00:56 et jouée dans "Mad Max" de George Miller.
00:58 Ici, à Cannes, on pleure la disparition
01:00 de cette reine du rock'n'roll.
01:02 -Je l'admirais en tant qu'artiste,
01:06 en tant que chanteuse, en tant que femme.
01:09 Elle était très puissante.
01:11 -Beaucoup de tristesse,
01:13 et puis c'était "Simply the best".
01:17 -You're simply the best.
01:19 ...
01:22 -Better than all the rest. -All the rest.
01:25 ...
01:26 -Big world keep on turning,
01:28 Proud Mary keep on burning.
01:30 Yeah, rolling, rolling, rolling on the river.
01:35 -On the river.
01:36 ...
01:38 -I'm your private dancer, a dancer for money.
01:42 Na-na-na-na-na-na-na.
01:45 -Et c'est un record, donc,
01:47 dans l'histoire du festival.
01:49 Jamais il n'y avait eu autant de femmes
01:51 en lice pour "Golden Eye".
01:53 Elles sont 7 en tout sur 21 cinéastes en compétition.
01:56 Noémie Roche nous en dit plus.
01:58 -Je fais partie de cette moitié
02:01 de population mondiale
02:02 qui a été laissée dans l'ombre
02:04 au cours du dernier millénaire.
02:07 Donc je suis très heureuse
02:09 que ces derniers temps,
02:11 deux ou trois femmes de plus soient mises en lumière.
02:15 -La réalisatrice Jessica Osner fait partie
02:17 des 7 femmes en lice pour "Golden Eye" cette année.
02:20 7 réalisatrices, c'est un tiers de la sélection officielle.
02:24 Mais pour le directeur du festival de Cannes,
02:26 la question n'est pas là.
02:28 -On dit maintenant qu'il y a 18 % de réalisatrices dans le monde.
02:33 Donc on est bien au-delà.
02:35 C'est le record de Cannes,
02:36 mais je n'ai pas forcément envie de dire
02:39 que c'est formidable.
02:40 On voit les films, on en parle.
02:42 -Parmi les réalisatrices en compétition,
02:45 Ramata Tulaïsi, la Benjamine.
02:46 La cinéaste franco-sénégalaise s'est vue propulsée
02:49 sur le devant de la scène avec son premier film,
02:52 "Banel et Adama", un conte sur un amour fusionnel
02:55 et la quête de liberté d'une femme face au poids des traditions.
02:59 -Je voulais que Banel soit un personnage mythique,
03:02 à l'image de Médée, de Lady Macbeth, de Phèdre,
03:05 et que ce soit un personnage antipathique
03:07 qu'on aimerait détester.
03:09 C'est ça qui était important,
03:11 apporter la complexité à ces femmes africaines
03:14 de ne plus faire des femmes lisses,
03:16 juste très gentilles, sympas, qui ne parlent pas,
03:19 car on a toute cette complexité.
03:21 -Une complexité au coeur du film,
03:23 "Les filles d'Olfa", de la Tunisienne Kautar Ben Anya.
03:26 Son film explore de l'intérieur
03:28 comment deux des quatre filles d'une mère tunisienne sans histoire
03:32 ont pu devenir djihadistes.
03:34 Musique douce
03:36 ...
03:42 -Je pense que, comme il y a eu la Révolution,
03:44 qui a beaucoup affecté la vie de cette famille,
03:47 cette nouvelle génération de filles
03:49 refuse toute autorité maternelle patriarcale.
03:52 Olfa, c'est l'autorité maternelle patriarcale.
03:55 Mais comme elles n'ont pas les outils,
03:57 elles font des choix morbides,
03:59 elles font des choix insensés, parfois.
04:02 -Egalement en lisse,
04:03 trois films dirigés par des réalisatrices françaises.
04:07 Dans "L'été dernier", la célèbre Catherine Breillat
04:10 présente un drame familial intense.
04:12 -Je vais consacrer du temps.
04:13 -Tension qu'on retrouve dans "Anatomie d'une chute",
04:16 de Justine Trier, un film de procès parmi les favoris pour la Palme d'or.
04:20 Catherine Corcini revient sur la croisette avec "Le retour",
04:24 malgré une polémique sur les conditions de tournage de son film.
04:27 Autre habituée de Cannes, l'italienne Alice Rohrwasser
04:31 présente ce vendredi "La chimère",
04:33 une comédie dramatique sur le sens du vide,
04:36 à tout juste 24h du Palmarès.
04:38 ...
04:40 Autre femme puissante, Michelle Yeoh,
04:43 à 60 ans, elle a marqué l'histoire du cinéma
04:45 en devenant la première actrice asiatique
04:48 à recevoir un Oscar pour son rôle dans "Everything, everywhere,
04:51 all at once".
04:52 Ici, à Cannes, elle vient tout juste d'être récompensée
04:55 par le prix "Women in motion",
04:57 remis chaque année par la fondation Kering.
05:00 Ce prix met en lumière une femme du 7e art.
05:03 On écoute tout de suite Michelle Yeoh.
05:05 -Pendant trop longtemps,
05:07 les femmes ont été exclues des lieux de discussion.
05:11 On nous a dit que la porte était fermée.
05:15 Eh bien, Virginia Woolf a dit un jour
05:19 qu'il n'y a pas de porte, pas de serrure, pas de verrou
05:23 que l'on puisse poser sur la liberté de mon esprit.
05:26 Il y a encore du travail à faire.
05:28 Nous avons un long chemin à parcourir
05:30 avant de pouvoir dire que nous sommes à égalité.
05:34 Ce que je voudrais dire, c'est qu'il faut continuer à se battre,
05:38 continuer à raconter vos histoires.
05:40 Vos voix sont importantes et votre vision est vitale.
05:44 -Avant Michelle Yeoh, plusieurs icônes du cinéma
05:47 avaient été comme elle récompensées.
05:49 Jane Fonda, Isabelle Huppert, Viola Davis
05:52 ou encore Salma Hayek en 2021.
05:53 La comédienne, très engagée dans la lutte pour le droit des femmes,
05:57 n'a pas tardé à réagir au prix décerné à Michelle Yeoh.
06:00 -She's my hero.
06:03 C'est mon héroïne.
06:04 Je veux dire, c'est vraiment une héroïne,
06:07 parce que c'est une dure à cuire qui peut battre tout le monde.
06:10 J'ai vu tellement de films avec elle,
06:15 où elle est si forte, si gracieuse,
06:18 si agile et si talentueuse en tant qu'actrice.
06:21 Michelle est toujours si élégante à l'écran et en dehors de l'écran.
06:29 C'est une source d'inspiration pour de nombreuses femmes
06:32 et aussi pour de nombreuses minorités, comme moi.
06:35 -Dans le sillage de "Me Too", les violences faites aux femmes
06:38 sont devenues une thématique de plus en plus abordée au cinéma.
06:42 C'est le cas dans "L'amour et les forêts" de Valérie Donzelli.
06:45 Virginie Effira y incarne une femme sous l'emprise d'un homme toxique
06:49 et dangereux, incarné par Melville Poupeau.
06:51 C'est l'instant canoît.
06:53 -Je me présente, je m'appelle Henri.
06:56 Virginie Effira, actrice, dans un film de Valérie Donzelli.
07:02 Je joue deux rôles, deux jumelles, blanche et rose.
07:06 Blanche va se retrouver exposée d'abord à un grand amour
07:11 qui va très vite devenir un grand enfer.
07:13 -Je t'avais que pour moi.
07:15 -C'est arrangé pour me rendre la vie impossible.
07:20 Et vous suivez ?
07:25 -Je veux que tu répondes à la moindre de mes questions.
07:27 -C'est une guerre.
07:29 -Le fait que je connaisse bien Melville Poupeau,
07:36 le fait que je connaisse sa douceur, sa sensibilité dans la vie,
07:39 aider à ce qui n'est pas de perversité.
07:42 Déjà, moi, j'agis de perversité sur moi-même en faisant ça.
07:46 Je me protège pas trop, de manière très volontaire,
07:50 au moment où on joue.
07:52 Donc on utilise un état, le corps en alerte,
07:56 une certaine pression d'une violence du corps sur soi, la peur.
08:00 C'est quelque chose qu'on a pu,
08:06 sans rentrer dans un témoignage sur ma vie intime,
08:09 fréquenter quand même un peu.
08:10 Il y a quelque chose d'assez chouette.
08:12 Je pense pas que le cinéma puisse pourrait être un acteur
08:14 une chose thérapeutique.
08:15 Ça permet de voyager à l'intérieur de soi
08:18 et c'est quand même aussi très intéressant.
08:20 -Si les femmes sont de plus en plus présentes à Cannes,
08:23 leur corps sont toujours autant cibles de critiques.
08:26 Après avoir monté les marges
08:27 dans une robe Vivienne Westwood dévoilant ses jambes,
08:30 l'influenceuse française Léna Situation
08:32 a subi une vague de harcèlement en ligne,
08:35 critiquant son poids.
08:36 La chanteuse Iseult lutte, elle aussi, contre l'agressophobie.
08:40 Elle fait de son corps un outil dans son combat
08:42 pour plus d'inclusivité et d'égalité.
08:45 Elle est à Cannes en tant qu'égérie d'une grande marque
08:48 de cosmétiques.
08:49 Magno Chaval l'a rencontrée pour nous.
08:51 -Hello, France 24.
08:56 C'est Iseult et bienvenue au Festival de Cannes.
09:00 En vrai, c'est trop cool.
09:02 Je dirais qu'à Cannes, il y a vraiment ce classicisme
09:10 à la française qui est assez bien représenté
09:13 avec le cinéma français et puis la mode aussi.
09:16 Je trouve que ça fait du bien.
09:18 C'est un vent frais, en fait. On a besoin de ça.
09:21 Je suis trop contente, trop fière de pouvoir y participer
09:24 une troisième fois.
09:25 ...
09:31 Sarah Burton, qui est du coup la designer
09:34 de la maison Alexander McQueen,
09:35 on va dire que c'est genre une sorte de coup de coeur
09:38 qui s'est fait.
09:39 Je suis trop contente d'être à côté de Naomi Campbell
09:42 sur la dernière campagne d'Alexander McQueen.
09:45 C'est l'une des plus grandes top models du monde, en fait.
09:50 Pour moi, Viola Davis, elle incarne
09:54 une actrice forte, indépendante,
09:57 qui joue des rôles très poignants, très intenses,
10:01 et je l'aime de trop.
10:02 ...
10:05 C'était, je dirais, la deuxième année
10:09 où j'ai monté les marches avec une veste Scaparelli,
10:12 avec des tétés qui pointent...
10:15 Rires
10:17 Et un sac avec un bustier et des muscles.
10:21 Et je me sentais assez forte, ouais.
10:24 ...
10:32 J'ai rencontré Louis Garel,
10:34 que j'ai revue sur un tournage d'un film qu'on a fait ensemble.
10:39 Je ne peux pas en dire plus.
10:40 ...
10:45 Un dernier mot à France 24 ?
10:46 J'espère vous revoir à Montsigny, à Montbercy, on sait jamais.
10:50 Ou à mon stade de France. On sait pas.
10:53 Rires
10:54 -C'est la fin de cette émission canoise.
10:56 On termine avec le documentaire "Bread and Roses".
10:59 Il raconte les semaines ayant suivi la prise de contrôle
11:02 de l'Afghanistan par les talibans à l'été 2021
11:05 au travers de témoignages de trois femmes en exil.
11:08 Le film est coproduit par l'actrice révélée
11:10 dans "Hunger Games", Jennifer Lawrence.
11:13 Je vous laisse la découvrir sur le tapis rouge. A demain.
11:17 ...

Recommandations