La loi de la jungle (Française)

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(la Guyane - Chronique d'une zone de non-droit)

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00:16 [Bruit de moteur]
00:35 La Guyane française, point de départ de la fusée européenne Ariane,
00:40 mais aussi le plus grand département français.
00:43 [Musique]
01:03 [Bruit de moteur]
01:04 [Silence]
01:11 [Musique]
01:16 Aussi vaste que le Portugal, ce département situé au nord-est de l'Amérique du Sud
01:21 est recouvert à 90% d'une épaisse forêt tropicale.
01:25 Des terres qui, fait exceptionnel, appartiennent intégralement à l'État.
01:30 [Musique]
01:32 Petite partie du plateau Guyanais, cette région est peuplée essentiellement d'Amérindiens,
01:36 de Brésiliens au sud, de descendants d'esclaves, de colons et de quelques fonctionnaires européens.
01:43 C'est ici qu'ont été tracés arbitrairement il y a trois siècles les frontières de la Guyane française.
01:50 Cette dernière possession européenne en Amérique latine,
01:53 enclavée entre le Suriname, ex-colonie hollandaise, et l'immense Brésil,
01:57 compte officiellement 157 000 habitants concentrés sur la bande littorale.
02:02 Mais ces frontières politiques issues d'une logique européenne sont devenues des autoroutes incontrôlables,
02:08 comme ici à l'ouest, où le fleuve Maroni sépare la France du Suriname
02:12 dans un labyrinthe de 520 km de méandres.
02:15 [Musique]
02:22 Elles sont opposées aux frontières traditionnelles, perpendiculaires au fleuve,
02:26 qui depuis des siècles séparent les différentes populations.
02:29 Bouchy-Nengué au centre, Amérindien sur le littoral et près du Brésil.
02:34 De cette contradiction naissent des conflits de nationalité
02:38 comme pour les Kalinyas installés à l'embouchure du Maroni.
02:42 On est Kalinyas d'abord, et puis on est français après.
02:49 On est Kalinyas parce qu'on est chez nous ici.
02:54 On n'est pas en France.
02:57 [Musique]
03:02 Pour les Bouchy-Nengué, le problème est identique.
03:05 Démômés aux cimoires marrons, ils sont des descendants d'anciens esclaves.
03:10 Dès le XVIIe siècle, ils ont fui la barbarie des colons français et hollandais
03:15 pour fonder dans la forêt profonde des sociétés libres et indépendantes,
03:19 reposant sur le principe de la liberté individuelle,
03:22 leur voix orale, leur langue et leur culture.
03:27 Héritage de l'histoire, aujourd'hui encore,
03:30 la France peine à imposer son autorité à ses habitants du fleuve.
03:33 Tous se considèrent chez eux sur le fleuve Maroni.
03:37 Rive droite, une France riche.
03:39 Rive gauche, un Suriname, au produit national brut par habitant 24 fois inférieur.
03:45 Une situation qui accentue les inégalités entre les familles,
03:48 déjà divisées par la frontière.
03:50 Aux yeux de la France, les commerçants sont des trafiquants.
03:53 Aux yeux des commerçants, la France ne respecte pas la réalité de leur territoire.
03:58 Tyson, négociant sur Iname, est confronté quotidiennement à ces problèmes.
04:04 Ce qu'on peut dire, il y a beaucoup de gens qui ont peur.
04:12 Ils étaient déjà allés une fois pour traverser le fleuve,
04:16 mais comme s'il y avait les gendarmes qui se surveillaient tout le temps.
04:20 Et puis les gendarmes, ils ont couru après eux.
04:22 Là, eux, ils sont retournés de ce côté.
04:25 Et puis là, les gendarmes là-bas, eux, ils vont prendre leur pose
04:28 et puis, par dans ce pont-là, ils traversent.
04:31 En moins de trois minutes, les pirogues chargées de carburant, d'or, d'armes ou de drogue,
04:36 rallient l'autre rive, pendant que l'unique vedette de la gendarmerie reste à pied.
04:42 Le Bacado, le Bacado.
04:46 Frontière du Brésil.
04:48 673 km de fleuves et de forêts.
04:51 Une limite invisible qui craque sous la pression de ce géant de l'Amérique latine
04:55 où 54 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté.
04:59 Une frontière politique sans véritable signification pour les Brésiliens de cette région
05:05 qui n'ont souvent pour maison que leur bateau, les téléscopes, les bateaux,
05:09 ou souvent pour maison que leur bateau, les tapouilles.
05:12 En Guyane, 30 000 personnes, soit un habitant sur cinq, vivent dans la clandestinité.
05:26 Sur la route nationale 2, seul axe routier venant du Brésil, les contrôles sont vite repérés.
05:35 Franchement, on ne sait pas, puisqu'on nous dit que ce n'est pas logique,
05:39 ça fait quelques jours qu'on est là.
05:41 Hier soir, on a fait un arrêté 30, puis aujourd'hui, il n'y a personne.
05:45 Malheureusement, je ne m'explique pas les raisons pour lesquelles c'est comme ça.
05:51 Comble de l'absurde, les 30 travailleurs clandestins brésiliens arrêtés
06:02 retournaient dans leur pays et n'étaient plus qu'à 5 km de chez eux.
06:06 Toute la journée, les gendarmes débordés et manquant de moyens
06:30 remplissent des formulaires pour expulser ces indésirables qui reviendront très vite.
06:34 C'est qu'avec des moyens personnels.
06:38 - C'est votre père ? - Oui, pareil, personnel.
06:43 Chaque année, environ 15 000 personnes sont ainsi reconduites aux frontières,
06:50 soit plus pour ce seul département que pour toute la France.
06:56 Aussi bien ils peuvent essayer de repartir demain ou la semaine prochaine.
07:00 Le problème, c'est qu'on a une grande frontière et on ne peut pas la contrôler complètement.
07:07 Mais le problème de cette forêt, c'est qu'on ne la connaît pas.
07:14 Dès l'instant où ils prennent la fuite ou qu'ils veulent se servir de cette forêt
07:18 pour rejoindre un site de repaillage, on est pratiquement perdant.
07:25 Perdant.
07:26 En 1992, un événement va aggraver les problèmes frontaliers de la Guyane
07:32 et créer dans cette forêt les conditions d'une zone de non-droit.
07:35 Un jour, un chercheur d'or gagne un site abandonné depuis la glorieuse époque de l'or
07:40 qui prit fin dans les années 50.
07:42 Un peu magicien, l'homme fait revenir à la surface 1,5 kg de métal jaune.
07:48 Le magot déclenche une série de conflits entre clans
07:51 et ce chahut médiatise la nouvelle "il y a de l'or là-haut".
07:55 Immédiatement, tout le monde s'enfonce dans la jungle
07:59 et en l'espace de quelques mois, c'est la ruée vers l'or.
08:02 Féroces, motivées par le désir de survivre et de s'enrichir,
08:07 les orpailleurs, artisans esselés, caïds locaux ou industriels puissants
08:11 se lancent dans l'or au nom du développement inéluctable
08:15 et essayent de se partager avec l'accord des autorités ou non une part du gâteau.
08:20 A cette époque, des grosses sociétés canadiennes et américaines
08:24 acquièrent les meilleures concessions mais préfèrent exploiter l'or
08:27 dans d'autres pays d'Amérique du Sud où la main-d'oeuvre est moins chère.
08:31 Pour se décharger du problème et récupérer quelques dividendes,
08:36 elles soulouent donc leurs concessions à des orpailleurs locaux
08:39 qui exploitent l'or alluvionnaire de surface sur des chantiers très mobiles
08:42 qui disparaissent aussi vite qu'ils sont à portée de l'eau.
08:46 La technique est rudimentaire.
08:48 On utilise des lances à eau et des petits moteurs diesel.
08:51 Une fois aspirés, les bouts coulent sur un tapis
08:55 sur lequel l'or métal lourd se dépose.
08:58 Il est ensuite récupéré grâce au mercure avec lequel il s'amalgame.
09:12 Pour la main-d'oeuvre, on va chercher des brésiliens par charteurs entiers.
09:16 Ils sont les seuls à accepter ce travail terrible,
09:18 souvent clandestin, pour un salaire de misère.
09:21 Mais très vite, les brésiliens se rendent compte
09:39 que ce milieu est un lieu de travail de la nature.
09:42 Ils peuvent aussi, dans cette forêt française,
09:45 être incontrôlés et libres d'accès, orpaillés à leur compte.
09:49 Progressivement, ils organisent leur propre réseau
09:57 de ravitaillement, d'acheminement du matériel,
10:00 de la main-d'oeuvre et des femmes.
10:03 Capables de traverser la forêt à pied en quelques jours
10:06 en portant des moteurs de 200 kilos à dos d'homme,
10:09 les travailleurs brésiliens installent sous les arbres
10:12 des sites impossibles à repérer.
10:15 Avec le temps, autour des chantiers légaux,
10:22 l'orpaillage clandestin se généralise, incontrôlable
10:25 et pour tout le monde beaucoup plus rentable que l'orpaillage légal.
10:29 La forêt devient un gruyère.
10:33 Un autre événement va favoriser la recherche de l'or en Guyane.
10:37 En 1990, EDF construit le barrage de Petit-Sault
10:41 et engloutit 350 km² de forêt primaire,
10:45 soit la surface d'une ville comme Paris.
10:48 Les barrages de hauteur faible,
10:51 plutôt au fil de l'eau, dans des zones tropicales,
10:55 ce n'était pas une technique qu'on maîtrisait très bien.
10:58 Donc ça a été pour nous une façon d'acquérir un savoir-faire
11:02 qui a d'ailleurs été réutilisé dans d'autres régions du monde.
11:06 Le barrage de Sault est une catastrophe écologique
11:09 pour plusieurs raisons, mais on va en résumer deux ou trois.
11:12 La première, c'est la destruction de cette forêt primaire.
11:16 Et donc c'est certainement des espèces inconnues qui ont disparu.
11:20 La deuxième, c'est qu'au lieu d'exporter cette matière organique,
11:23 on l'a noyée.
11:25 Et cette matière organique, en pourrissant,
11:28 a libéré du mercure,
11:30 ce qui fait une contamination de tout l'aval du Petit-Sault
11:34 en métie de mercure, et donc des conséquences
11:37 sur la vie des poissons et la vie des arbres.
11:41 Est-ce que le barrage représente un risque supplémentaire
11:44 du fait qu'il existe ?
11:46 On regarde ce problème du mercure.
11:49 La réponse qu'on fait, c'est non.
11:52 Il existerait de toute façon.
11:55 Pourtant, un article de la revue "La Recherche"
11:58 publié en décembre 2002 par les chercheurs du CNRS
12:01 conclut le contraire.
12:03 La retenue de Petit-Sault
12:05 constitue donc un bioréacteur extrêmement efficace
12:09 pour produire de fortes quantités de méthylmercure.
12:13 Troisième question,
12:16 c'est que l'ouverture pour aller à Petit-Sault
12:19 favorise la pénétration dans cette forêt primaire,
12:22 les chasseurs, les orpailleurs, les clandestins, etc.
12:26 On ne sait pas poser la question.
12:30 Véritable labyrinthe, le lac de Petit-Sault
12:33 crée les conditions idéales pour que les orpailleurs clandestins
12:36 rasent les nombreux îlots et y rejettent avant de disparaître
12:39 boue, huile et mercure.
12:43 De l'autre côté de ce lac digne de la forêt primaire,
12:46 au-delà d'une piste d'une douzaine de kilomètres,
12:49 on accède à un village isolé dans la forêt.
12:52 Saint-Eli, comme une française,
12:55 avec une population à 95% brésilienne.
13:00 Le village est un endroit où les gens se réunissent.
13:03 Les gens se réunissent pour se faire un peu de plaisir.
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18:51 On s'est dit qu'il fallait un mur à or
18:54 pour se protéger et entre autres ils ont enlevé une production d'or.
18:57 Et alors qu'ils sont armés, autour de ça il y a des grosses plaques de tôle
19:01 et un poissé avec des pillages et des cartes d'or là.
19:04 Et les cops la font pas.
19:07 Insécurité oblige, l'or est convoyé en hélicoptère
19:10 et les braquages fréquents déclenchent des chasses à l'homme.
19:14 Un fonctionnaire de l'état témoigne anonymement.
19:18 La vie d'un homme ça peut valoir 500 francs,
19:22 quelques francs, rien, presque rien.
19:25 On dispute, on bagarre.
19:28 Un contrat aussi, ça arrive. La méthode est toujours la même.
19:32 Les gens qui surgissent d'un secours, qui le tuent, qui repartent aussi vite.
19:37 Tout le monde le connaît, tout le monde sait qui c'est.
19:39 Personne ne dit rien.
19:41 Par peur plutôt, parce qu'on sait que c'est un pistolero.
19:44 On sait qu'il vient du Brésil, on sait qu'il est dangereux.
19:47 Donc personne, par peur de représailles, ne dira quoi que ce soit.
19:51 Il y a quelques années, un orpailleur français
19:56 qui avait réclamé les têtes des bandits les a obtenues.
20:00 Dans cette ambiance, la forêt guyanaise se divise en deux grandes zones d'influence.
20:06 L'une dominée par les bushinenguies, et notamment les alukus à Maripasula.
20:12 L'autre dominée par les brésiliens.
20:15 Et là-haut, une lutte acharnée pour la terre et l'or commence au nez des autorités.
20:20 Ce qui s'est passé, c'est qu'il semble, et ça a été publié, donc je peux le dire,
20:26 qu'un ancien préfet de la Guyane
20:29 se soit déchargé, au nom de l'autorité publique,
20:34 du maintien de l'ordre, on pourrait dire ça comme ça, là-bas,
20:38 sur ses orpailleurs locaux.
20:42 A l'évidence, l'or jaune séduit davantage le préfet de l'époque,
20:46 M. Dominique Vian, que l'or vert.
20:48 Il fait de M. Benal un de ses contacts privilégiés.
20:51 C'est donc à ce dernier qu'on demande de faire le ménage,
20:54 lorsqu'on découvre la présence de brésiliens clandestins.
20:57 Et donc, les orpailleurs locaux se sont emparés du maintien de l'ordre.
21:02 C'est ambigu, parce qu'au travers du maintien de l'ordre,
21:07 on élimine des concurrents dans la recherche de l'or.
21:12 Cette politique va avoir des conséquences désastreuses,
21:18 et loin des regards indiscrets, une tuerie sans merci va commencer.
21:22 De leur quartier général, une ferme dénommée Métal,
21:26 située sur une île surinamaise en face de Maripasoula,
21:29 ces orpailleurs locaux organisés en milice vont maintenir l'ordre à leur façon
21:33 et estiment être leur territoire, Dorlin, situé côté français.
21:37 A leur tête, Jean Bénat, un jeune aloku.
21:40 Ancien jungle commando pendant la guerre civile du Suriname,
21:43 il s'est reconverti dans l'or et a fait fortune rapidement.
21:47 On a interdit aux opérateurs bouchilingues d'aller travailler sur leur site à Dorlin,
21:56 et en même temps, les brésiliens,
21:59 contourner le barrage qui avait été installé sur le fleuve,
22:03 passer par la montagne et travailler avec le matériel qui appartenait aux bouchilingues.
22:09 Les gens ne pouvaient pas accepter cette situation.
22:12 Donc ceux qui se sont faits, se sont organisés,
22:15 et ils ont été expulsés, c'est le terme qu'il faut employer, expulsés.
22:21 Mais les brésiliens qui travaillent jour et nuit,
22:27 pas payés parfois depuis des années, résistent et des révoltes éclatent.
22:31 Très vite, on parle de violence.
22:34 A Maripasula, défendu alors par trois gendarmes, un climat de terreur s'installe.
22:38 Les premiers témoins seront les hommes du SAMU,
22:41 qui évacuent les morts et les blessés.
22:43 Il y a une fois, deux brésiliens qui ont été tabassés à Mont,
22:50 et mis dans un puits, il y avait des fourmis rouges,
22:57 ils ont été piqués à Mont, et ensuite quand ils sont arrivés ici,
23:01 ils étaient peints en couleurs, ils avaient je ne sais pas quelle peinture,
23:04 bleu, jaune, rouge, ils étaient peints de partout.
23:07 Il y a beaucoup d'on dit, il y a beaucoup de rumeurs, il y a beaucoup de mythes.
23:12 On parle de Jean Bena, Jean Bena c'est un ami à moi,
23:17 officiellement on ne reproche rien à Jean Bena.
23:22 Il n'y a rien, il n'y a aucune poursuite judiciaire qui est engagée contre lui.
23:30 Vous parlez de Jean Bena, c'est vrai que c'est un personnage
23:36 qui est particulièrement remarqué par un certain nombre d'observateurs,
23:42 c'est vrai qu'il y a un certain nombre de dossiers le concernant,
23:46 maintenant ma position aujourd'hui ce n'est pas de dire ce que je vais faire ou pas faire,
23:51 maintenant en revanche je peux vous dire qu'il n'est pas question de protection, de complaisance.
23:58 Cependant dans la forêt, les preuves manquent,
24:02 et il faut attendre plusieurs années pour que les premiers témoins directs sortent de l'anonymat.
24:06 On arrive petit à petit à faire le schéma de cet ensemble,
24:14 en fait on a une milice organisée et qui règne par la terreur.
24:19 Dans Orléans, j'ai été attiré par la troupe du Harashtar,
24:36 les capangas du Harashtar.
24:39 Les capangas du Harashtar m'ont emmené au camp du Harashtar,
24:42 moi et d'autres brésiliens, paulistes, frères, beaucoup de gens,
24:48 brésiliens qui m'ont emmené, qui m'ont emmené tout le monde dans leur bâtiment.
24:53 Ici c'est le supé, j'ai été amarré, j'ai été amarré,
25:00 mes mains, mes jambes, et le supé avec un cigarette ici,
25:04 j'ai mis un cigarette ici et j'ai été brûlé.
25:08 Le cigarette a brûlé tout le long ici, je ne pouvais rien faire,
25:11 tout amarré, en bas, avec un cigarette en haut.
25:14 Et il m'a dit que c'était pour le cigarette qu'il a brûlé tout le long,
25:18 il a brûlé tout le long, jusqu'à ce qu'il s'éteigne,
25:21 il a brûlé jusqu'à ce qu'il s'éteigne, en haut de moi.
25:24 Ici, mes jambes, tout ici,
25:28 le supé,
25:30 regarde, tout ici,
25:33 tout battu ici, battu ici, battu ici,
25:36 mes bras, tout ici, ma tête, toute coupée,
25:39 il y a plus de 9 trous, tout coupé.
25:42 Mon doigt ici a été enlevé, j'ai été enlevé, j'ai été enlevé,
25:47 tout battu ici, battu ici, battu ici, battu ici,
25:49 ce doigt ici, je ne vais pas mettre plus rien,
25:51 qui, qui, qui...
25:53 Ici, il y a une marque, qui a été enlevé, qui est sortie ici,
25:56 qui a été enlevé ici, qui a été enlevé ici,
25:58 enlevé dans le corps tout petit,
26:01 tout, tout.
26:05 Mes côtes, elles étaient toutes manchées de pau, qu'ils battaient.
26:08 Tout ce qu'ils ont fait.
26:10 Ils m'ont mis un doigt dans ma bouche,
26:12 ils m'ont agaçé dans ma bouche.
26:14 Je ne sais pas, ça...
26:16 C'est quelque chose d'absurde, ce qu'ils ont fait.
26:20 Même avec un animal brut, personne ne fait ce qu'ils ont fait.
26:24 Dans la jungle, une chasse à l'homme commence,
26:27 et de nombreux Brésiliens sont faits prisonniers par de mystérieux commandos.
26:30 Plusieurs fois, le Brésil affrète des avions pour rapatrier à Belém,
26:35 ou par Amari, les corps de ses ressortissants.
26:38 Après trois années de calvaire à métal,
26:41 Antonio Willem Pereira da Souza s'est enfui en mars 2002,
26:45 poursuivi par quatre tueurs.
26:47 Le Jean Benin, il a beaucoup d'or.
26:52 Chaque semaine, il porte 15, 20 kilos d'or chez lui,
26:56 sans payer à personne.
26:58 Il a beaucoup d'or, le service est mécanisé.
27:01 5, 6 kilos, chaque barrage.
27:04 Le jour où je suis allé, il m'a donné 4, 5, 7 centimes de gramme.
27:07 Il ne me paye pas, il m'a mis tout ça.
27:09 Il a pris 20 kilos dans sa poche et est parti avec ça.
27:12 Il n'a pas payé à personne.
27:14 C'est sous pression, parce qu'ils ont beaucoup d'armes.
27:17 Ils ont des fusils, des metrailleurs, des parafins.
27:21 Ils ont des grenades, beaucoup de grenades.
27:24 Ils ont une maison juste pour garder des munitions.
27:26 Le Super a changé de nom, il y a trois noms pour confondre la police.
27:29 Il y a Super, Tune, Diu Ku Bai Bai.
27:32 Celui-là, c'est le bras droit du Jean Benin.
27:35 C'est le Super.
27:36 Jean le mande et il le fait.
27:37 Il y a le Super, qui est connu pour Tune.
27:41 Il y a le Hardstar, qui est connu pour Nati.
27:45 Et il y en a d'autres, parce que les autres, on ne sait pas les noms.
27:49 C'est juste les noms que je connais.
27:51 Les autres, on ne sait pas les noms, parce qu'ils se divisent en groupes.
27:54 Donc là, le Super commande tout.
27:56 Le Super, qui est le bras droit du Jean Benin.
27:58 Là, ils sortent dans le rive.
28:00 Là, ils mentent.
28:01 Là, ils se foutent.
28:02 Là, ils se volent.
28:04 Là, ils se droguent.
28:06 Là, ils ne se font que de drogue.
28:07 Ils sentent la cocaïne, ils fument la maconne.
28:10 Ils fument le crack.
28:12 Ils ne font que de l'hiver, directement.
28:15 Ils sont tous comme ça, tous ennoyés.
28:17 Ils sont tous ennoyés.
28:19 Ils ont environ 50 passaports bloqués dans leur coffre,
28:23 de nos amis qui travaillaient.
28:25 Ce personnel, de Sia du Garim,
28:27 pour la façade,
28:28 on pensait qu'il payait et qu'il allait partir.
28:30 Ce personnel n'est jamais arrivé chez eux.
28:32 La famille n'a pas de nouvelles.
28:34 On a peur, parce qu'on va au fond.
28:36 On se fuit de la terre, quand on va au fond de la façade.
28:39 On se fuit de trop.
28:41 Ils arrivent à la mi-noité.
28:43 Ils arrivent à la mi-noité.
28:44 Les canoës arrivent à la mi-noité.
28:45 Ils ne laissent personne voir ce qu'il y a.
28:47 Ils mettent des trucs en l'air dans le car et ils sortent au fond de la façade.
28:51 Mais personne ne sait ce qu'il y a.
28:53 Ils ont un voiture, un tractor, une excavateur, tout dans la façade.
28:58 Quand ils vont tuer, ils tirent le personnel dans la canoë
29:01 et les mènent à l'envers pour que personne ne le voit.
29:03 Je l'ai déjà vu, ils battent beaucoup.
29:05 Ils le prennent, ils le tiennent, ils le battent et ils le laissent au soleil chaud.
29:08 Le gars se fait boire, demande de l'eau pour nous.
29:10 Ils disent que ce n'est pas pour donner.
29:11 Parce que si on donne de l'eau, ils vont faire de la même façon.
29:13 Le gars reste le jour entier en amarré, au soleil chaud,
29:18 boit, demande de l'eau, tout brisé.
29:20 Le sang est entier, il se couche du soleil, il demande de l'eau,
29:23 mais il ne peut rien faire.
29:25 Il laisse le jour entier au soleil chaud.
29:28 Je l'ai déjà vu faire beaucoup.
29:30 Il éteint le feu, il arrive à se battre, le coureur vient se coller.
29:33 Il se bat avec la clé.
29:35 C'est un Brésilien, un Goyande.
29:40 Ils le prennent, ils le tirent de sa robe, ils le collent dans les oeufs,
29:43 ils le mettent sur la clé et ils le battent.
29:46 Ils le laissent au soleil chaud.
29:48 À cette heure, le gars est nul, ils le battent et le laissent au soleil chaud.
29:51 Ils prennent trois autres amis,
29:54 ils les battent,
29:57 Jean Benham a la machine à tirer et la pistole dans la main,
30:00 et il les fait battre.
30:02 Il les bat.
30:03 Il a laissé un morceau de pauvre sur sa tête,
30:05 qui s'est ouvert.
30:07 Il les a mis sur le sol,
30:09 il les a mis sur la table et il les a mis sur les pieds.
30:12 Jusqu'à ce qu'ils ne respirent plus.
30:15 Quand ils respirent, il les laisse là.
30:18 Il dit qu'il va faire avec le Blanc,
30:22 comme son grand-père le faisait,
30:24 tirer le coco de la tête du Blanc
30:26 pour boire de la cachaça dedans.
30:28 Jean Benham a dit qu'il va le faire.
30:30 Parce qu'il dit qu'il n'a pas de père Blanc, ni fils Blanc.
30:35 Il dit aussi qu'il ne paie pas le pion,
30:37 ni qu'il ne parle pas avec le pion,
30:39 parce qu'il n'a pas le temps de parler avec le pion.
30:41 A chaque problème,
30:43 les Brésiliens sont montrés du doigt
30:45 et les rafles deviennent une habitude.
30:47 Le 25 janvier 2001,
30:49 alors qu'il arrive à Maripasoula,
30:51 Issaia s'est arrêté avec un de ses amis,
30:53 Maragno, âgé de 61 ans,
30:55 par des hommes en uniforme paramilitaire
30:57 qui se prétendent policiers.
30:59 Devant la mairie,
31:01 les choses ne s'arrangent pas.
31:04 Il y en a un dans la mairie
31:06 qui m'a demandé combien j'avais pris.
31:08 Et le garçon qui avait nos documents
31:12 à la main, il m'a dit
31:14 « J'en ai pris deux »
31:16 et ils m'ont dit « Tu as fait un bon travail ».
31:18 Et alors notre destin
31:20 était de partir vers la cote du rive.
31:22 Et je me suis obligé d'entrer dans la voie.
31:24 Alors, pendant que nous arrivions
31:26 à trois minutes, passant déjà par les îles,
31:28 en se cachant de Maripasoula,
31:30 ils ont arrêté la voie au milieu du rive
31:32 et ont demandé à notre garçon
31:34 de nous amarrer.
31:36 Et après, ils ont empêché le côté surinamien.
31:38 Ils ont arrêté la voie et ont demandé
31:40 que nous sortions de la canoë.
31:42 Et nous sommes sortis et nous sommes
31:44 allés en avant. Mon ami au milieu
31:46 et moi en avant et l'autre ami
31:48 qui avait la peinture derrière moi.
31:50 Ils m'ont donné les deux premiers tirs.
31:52 L'un sur la coche
31:54 et l'autre sur le dos.
31:56 Je, avec la main amarrée
31:58 à l'arrière, j'étais en pied.
32:00 Quand on arrive à 50 ou 80 mètres
32:02 de la cote du rive,
32:04 ils m'ont amarré sur un pied
32:06 et ils m'ont amarré sur l'autre pied.
32:08 Nous, avec les mains amarrées.
32:10 Il m'a amarré sur le pied
32:12 et il a fait deux tirs sur mon ami.
32:14 Il a fait un tir sur la coche
32:16 et il n'a pas brûlé.
32:18 Il a fait un tir sur l'autre coche
32:20 et il a brûlé.
32:22 Il est amarré sur le pied.
32:24 Il est venu et il a regardé
32:26 mon visage de 50 cm.
32:28 Il a regardé mon visage de 50 cm.
32:30 Il a regardé mon visage de 50 cm.
32:32 Il a dit comme ça.
32:34 "Nous allons te tuer."
32:36 "Je vais te tuer."
32:38 J'ai regardé dans ses yeux comme ça.
32:40 Je n'ai rien dit, mais j'ai vu la mort.
32:42 Une autre balle casse le fémur d'Isaias.
32:46 Par miracle, il se détache en rongeant ses liens.
32:49 Acharné, il rampe 5 jours dans la forêt
32:52 et survit en mangeant des feuilles
32:54 avant d'être sauvé par un amérindien.
32:56 Maragno, son ami, est enterré à cet endroit.
33:00 Depuis 10 ans, dans l'impunité la plus totale,
33:05 les pogroms se multiplient en Guyane française.
33:08 Un des rares survivants, Raimundo,
33:10 a aussi fait des frais en 1998.
33:14 Le 18 juin, j'étais chez eux.
33:18 Quand ils sont arrivés,
33:20 ils ont tué toutes les personnes qui étaient à côté.
33:23 Après, quand ils ont tué tout le monde,
33:26 ils sont revenus,
33:28 ils ont caché les autres sous la maison.
33:30 Jean a demandé qu'ils viennent chez eux.
33:33 Il savait que j'avais une flingue à la maison,
33:36 un rifle, et une arme courte.
33:39 Il a dit "tu vas là, tu le dis."
33:42 "Tu lui dis qu'il n'aura pas de problème."
33:45 "Qu'il ne sera pas en danger si tu lui donnes l'arme."
33:48 "Qu'il va tuer toute la petite qui est à côté."
33:52 Il avait deux petits enfants à la maison.
33:55 Il a dit "si tu lui donnes l'arme, il va tuer toute la petite."
33:59 La mère de la petite, qui pleure,
34:02 demande que je lui donne l'arme.
34:04 Quand je leur donne l'arme,
34:06 ils se répèlent et s'en vont.
34:09 Il y a 15 personnes qui ont été tuées.
34:12 Tout a été brisé.
34:14 Tout a été brisé, ma tête, mon cou, mon doigt.
34:17 Tout a été déformé.
34:19 Après, ça a pris une demi-heure,
34:22 ils m'ont tué, tout a été brisé, je n'ai plus vu.
34:25 J'ai parlé au gendarme,
34:27 il m'a dit "il veut tuer Michel Assanson."
34:30 "Il veut tuer Michel."
34:32 La police arrive,
34:34 met la flingue dans mon bras,
34:36 mais je n'avais plus vu.
34:39 Ils m'emmènent à la prison.
34:41 Quand je suis là,
34:43 le gendarme arrive,
34:45 il met une pistole dans ma tête,
34:47 "tu as tué, dis, dis si tu as tué,
34:50 je veux te tuer maintenant."
34:52 Le gendarme me dit "non, attends,
34:54 tu vas trouver une solution."
34:56 "Non, je veux tuer ce Brésilien,
34:58 il est un safard, il ne veut rien."
35:00 La police a appelé.
35:02 "Tu le connais ?"
35:04 "Il a déjà fait quelque chose pour toi."
35:06 "Non, mais maintenant il a fait."
35:08 "Je le connais, il est mécanique,
35:10 mais je veux le tuer."
35:12 Le gendarme me dit "non, non, non."
35:14 Il va à la prison,
35:16 après il va savoir si c'est lui qui l'a fait.
35:18 Quand je suis arrivé à Cayenne,
35:20 j'étais prisonne pendant 7 mois et 21 jours,
35:22 en isolement, je ne pouvais pas parler
35:24 à ma famille, je ne pouvais rien dire,
35:26 parce que la police ne me laissait pas.
35:28 Je pesais 45 kilos,
35:30 parce que je ne pouvais pas manger.
35:32 Je n'avais pas de dent, rien, tout a brûlé dans ma bouche.
35:34 Chaque jour que je dormais,
35:36 je dormais avec la bouche en bas,
35:38 je vomissais du sang.
35:40 Depuis 3 mois que je suis resté là,
35:42 je vomissais du sang,
35:44 je ne pouvais rien manger.
35:46 C'est bon ?
35:48 Merci.
35:50 Laissé dans cet état,
35:52 Raymundo ne voit un avocat qu'après 3 mois.
35:54 Il est libéré et il n'est senti
35:56 après 7 mois et demi de détention.
35:58 En juillet 2002,
36:00 il est arrêté à la frontière
36:02 et expulsé du territoire français vers le Brésil,
36:04 d'où il reviendra le lendemain.
36:06 Ciao.
36:12 Merci.
36:14 Merci.
36:16 Je suis très impressionné par ce que la police de Maripasular
36:20 sait et voit
36:22 tout ce que Jean Benin fait.
36:24 Il sait et voit.
36:26 La police va dans le garage
36:28 et voit ce qu'il fait.
36:30 Le souper, la police dit qu'elle veut le souper.
36:32 Je dis non,
36:34 parce que le souper passait du hiver à la semaine
36:36 dans la barrière de la gendarmerie.
36:38 Il allait et revenait au garage
36:40 en passant dans la gendarmerie.
36:42 C'est un peu comme ça.
36:44 Il tue les gens,
36:46 il détruit les gens,
36:48 puis il les donne à la gendarmerie.
36:50 La gendarmerie sait tout ce que Jean Benin fait.
36:52 Jean Benin dit qu'il est celui qui le mande
36:54 à Maripasular,
36:56 parce qu'il paye pour le faire.
36:58 Il sait que si il est pris,
37:00 Jean va tomber.
37:02 Il dit que dès qu'il est pris,
37:04 il va compter tous les soupers de Jean.
37:06 La police s'assure.
37:08 Chaque jour,
37:10 de nouveaux témoignages
37:12 confirment les premiers.
37:14 Aujourd'hui, on compte six survivants,
37:16 dont un Français.
37:18 Mais pour combien d'anonymes disparus ?
37:20 C'est la première fois
37:22 que de tels actes
37:24 peuvent être imputés
37:26 à une organisation.
37:28 Il y a sans doute eu des procès
37:30 d'actes de barbarie individuels,
37:32 disons.
37:34 Vraisemblablement, de gens qui ont des problèmes.
37:36 Mais là, on est en face
37:38 de quelque chose de concerté,
37:40 d'organisé,
37:42 de systématique.
37:44 Nous sommes bien en France,
37:46 dans un état de droit,
37:48 et il y a une zone de non-droit
37:50 qui a été, je l'ai dit au début,
37:52 sûrement tolérée
37:54 par l'autorité publique,
37:56 qui a longtemps
37:58 fermé les yeux.
38:00 Moi,
38:02 pour celui
38:04 pour lequel j'ai déposé plainte
38:06 auprès du doyen des juges d'instruction,
38:08 je dois vous dire que c'était un combat
38:10 avant que ça ne démarre.
38:12 Je suis parfois blessée
38:14 par cette présentation, par cet affichage des choses.
38:16 Il n'y a pas de volonté délibérée
38:18 de ne pas faire. C'est parfois ce qu'on nous dit.
38:20 Il n'y a pas de négligence
38:22 de principe. C'est parfois ce qu'on nous dit.
38:24 L'état n'a pas demandé de laisser tomber
38:26 Marie Passoula. Le procureur ne se
38:28 désintéresse pas de Marie Passoula
38:30 ou d'autres hommes. C'est pas vrai. On travaille là-dessus.
38:32 On fait des efforts là-dessus.
38:36 Le 17 mai 2002,
38:38 le sénateur brésilien de l'AMAPA,
38:40 Gilván Borges,
38:42 réagit et écrit à Jacques Chirac
38:44 après avoir reçu Willam Péreira da Souza.
38:46 Monsieur le Président,
38:48 dans cette année de la grâce
38:50 du Seigneur de 2002,
38:52 où le monde entier commémore le bicentenaire
38:54 de Victor Hugo, ce géant qui a
38:56 dénoncé les misères accablantes
38:58 que subissent les ouvriers,
39:00 les laboureurs, les travailleurs dans ce monde
39:02 ingrat, je viens
39:04 de tirer votre attention sur les conditions pénibles
39:06 que subissent des ressortissants
39:08 brésiliens en Guyane,
39:10 réduits encore de nos jours
39:12 aux indignités du plus complet esclavage
39:14 dans les travaux d'exploitation minière.
39:16 Monsieur le Président,
39:20 je vous demande avec empressement de vous renseigner vous-même
39:22 et d'employer les puissances dont vous disposez
39:24 pour aider à y mettre fin.
39:26 À la même époque, Armand Moussa et Lando sont condamnés
39:32 à 5 ans de prison correctionnelle
39:34 pour torture et acte de barbarie
39:36 sur la personne de Claude Ivan.
39:38 Même peine par compte humain pour souper
39:40 Poi-Thé.
39:42 Des gendarmes ont été dépêchés
39:44 à Maripasoula, mais Métal,
39:46 situé en territoire surinamais,
39:48 reste hors de leurs compétences.
39:50 Le piroguis amérindien qui nous pilotait
39:52 a refusé de nous y emmener.
39:54 Monsieur Jean Béna, qui habite
39:56 Kourou et orpaille toujours légalement à Dorlin,
39:58 nous a fait savoir qu'il n'était pas disponible
40:00 pour répondre à nos questions.
40:02 En attendant,
40:04 le SAMU de Cayenne note
40:06 pour la Guyane une augmentation de 98%
40:08 des blessures par arme à feu
40:10 entre 2000 et 2001.
40:12 Lors de notre passage
40:16 à Maripasoula, à deux pas des restaurants
40:18 brésiliens engrillagés,
40:20 la jeunesse s'amuse chez Dédé.
40:22 Mais ici, les lois Bouchi-le-Nubie traditionnelles
40:24 ont été depuis longtemps supplantées
40:26 par celles des chercheurs d'or.
40:28 Et la nouvelle génération au pouvoir
40:30 s'est forgée des rêves de puissance et d'autonomie.
40:32 A la moindre tincelle, la violence explose.
40:36 Ce soir-là, une jeune femme est poignardée.
40:50 Dans la panique, elle est amenée au dispensaire.
40:54 Le coupable, blessé, s'y rend lui aussi
40:56 pour se faire soigner et y est interpellée.
40:58 Mais les amis du coupable
41:00 attaquent le dispensaire.
41:02 Un gendarme est étranglé qui s'en tirera
41:06 grâce à l'arrivée des renforts.
41:08 Mais à qui profite ce système
41:12 et où va alors ?
41:14 Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui sont associés
41:16 dans une affaire d'orpaillage.
41:18 Des affaires juteuses pour beaucoup
41:20 qui, sous couvert d'un chantier illégal,
41:22 développent sous les arbres
41:24 des petites chantiers illégaux.
41:26 Peu de frais et pas d'impôts sur la production
41:28 revendue aux côtoirs de la frontière brésilienne.
41:30 Entre l'or déclaré
41:34 et l'or réellement produit,
41:36 l'écart est immense.
41:38 Plus de 5 tonnes d'or déclarées
41:40 par an selon les lois.
41:42 Mais combien en réalité ?
41:44 40 et voire plus, affirment certains orpailleurs.
41:46 Et à qui profite cet or illégal ?
41:48 Il y a un bijoutier de la place
41:52 et c'est connu,
41:54 je ne vais pas le citer,
41:56 parce que c'est un honorable bijoutier,
41:58 mais qui refuse
42:00 d'acheter les pépites
42:04 des opérateurs locaux.
42:06 Et il nous dit fortement
42:08 que
42:10 les femmes
42:12 de militaires
42:14 au service de l'État,
42:16 qui sont là pour assurer
42:18 l'ordre,
42:20 lui vendent des pépites
42:22 à des prix défiants,
42:24 toute concurrence.
42:26 Casse la baraque !
42:28 Normalement, pour avoir
42:30 le droit à travailler dans ce secteur,
42:32 il faut donner des pots de vin.
42:34 Ça peut arriver
42:36 à 2 ou 3 kilos d'or.
42:38 Ça représente
42:40 un euro, plus de 25 000 euros.
42:42 Alors à qui on donne ça ?
42:44 À toute l'administration
42:46 qui entoure le secteur.
42:48 C'est-à-dire
42:50 ONF, Fédérillard,
42:52 il y a plusieurs administrations.
42:54 Là, ce sont des accusations qui sont faites
42:58 pour essayer de déstabiliser,
43:00 et c'est de la fausse information.
43:02 C'est de la fausse information.
43:04 Moi, je suis dans l'établissement depuis près de 30 ans,
43:06 on connaît 2 ou 3 cas
43:08 de détournements de bois
43:10 dans lesquels les agents étaient impliqués,
43:12 et l'Office a été,
43:14 a déclenché tout de suite
43:16 une enquête disciplinaire dès lors qu'il y avait des preuves,
43:18 et les agents ont été soit radiés,
43:20 soit déplacés.
43:22 On n'a rien à dire
43:24 là-dessus.
43:26 Parce que, bon,
43:28 si on se lance dans une réponse
43:30 à des calomnies de ce genre,
43:32 on n'a jamais fini.
43:34 Donc voilà, la réponse de la Noire, c'est qu'il n'y a pas de réponse.
43:36 Bien sûr, au niveau local,
43:42 il y a de l'argent de l'éducation minière
43:44 qui finance le parti politique.
43:46 Je ne sais pas si c'est au niveau de France.
43:48 Mais je crois qu'il doit exister
43:50 une centrale.
43:52 En attendant,
43:54 la forêt souffre.
43:56 En 1992,
43:58 à la conférence de Rio, François Mitterrand
44:00 annonce officiellement la création d'un parc national
44:02 en Guyane pour préserver
44:04 cette forêt unique.
44:06 Depuis, les chercheurs d'or
44:08 sont passés par là, et partout,
44:10 le paysage est dégradé.
44:12 Le parc n'est toujours qu'un projet.
44:14 Un exemple parmi tant d'autres,
44:18 à Dorlin, sur plus de 50 km,
44:20 la rivière du petit Inini
44:22 est éventrée.
44:24 La déforestation,
44:28 plusieurs problèmes échelonnés
44:30 dans le temps.
44:32 La première, c'est la mise à nu du sol.
44:34 Donc, érosion vu la pluviométrie,
44:36 et toute cette vase va se retrouver
44:38 dans les cours d'eau.
44:40 Donc, envasement des cours d'eau,
44:42 impact sur le poisson, etc.
44:44 Pendant plusieurs centaines d'années,
44:46 la faune qui était présente ne sera plus là.
44:48 Et en plus,
44:50 ça fait une coupure dans la forêt.
44:52 Donc, perte de biodiversité,
44:54 perte de richesse naturelle.
44:56 Dans les années 70,
45:02 pour protéger les Amérindiens des maladies
45:04 et de l'invasion touristique,
45:06 l'Etat crée la zone interdite sur un tiers
45:08 de la territoire Guyanais.
45:10 Ces Amérindiens vivent encore
45:34 dans un havre de paix
45:36 et de l'amitié avec les Américains.
45:38 Le nom du groupe est Guiana,
45:40 un français qui a choisi de devenir indien
45:42 à Guiana en 1965,
45:44 à l'âge de 25 ans.
45:46 Initié au rite traditionnel,
45:48 il fonde le village Bante Kumbata,
45:50 dont il devient le chef,
45:52 et où il réunit les dernières familles Guiana.
45:54 Respecté de tous,
45:56 il est aujourd'hui leur porte-parole
45:58 et membre de la Fédération
46:00 des Organisations Amérindiennes de Guyane.
46:02 Une population de seulement 1 600 membres,
46:04 gravement menacée par l'intrusion
46:06 de la société de consommation.
46:08 Devenu français officiellement,
46:10 les Guiana, qui vivent de chasse
46:12 et de pêche, bénéficient maintenant
46:14 du revenu minimum d'insertion
46:16 qu'ils dépensent souvent en alcool.
46:18 Pour parfaire cette politique,
46:20 en 2002, certains élus
46:22 candidats aux législatives n'ont pas hésité
46:24 à apporter des caisses d'alcool
46:26 aux Amérindiens de l'Oyapoc.
46:28 Mais aujourd'hui,
46:32 la situation est devenue
46:34 une menace terrible
46:36 sur les Amérindiens.
46:38 Le Monde Diplomatique écrit
46:40 "Le 10 février 2000,
46:42 les orpailleurs demandent l'autorisation
46:44 d'accès sur la rivière Waki
46:46 en zone interdite.
46:48 Au cours d'une réunion tenue
46:50 le 17 à Maripasula,
46:52 où le grand mont Amérindien
46:54 est menacé,
46:56 le préfet autorise M. Bena
46:58 à déposer son matériel
47:00 et le pyrogue passe la nuit
47:02 sans autorisation.
47:04 On a un peu peur
47:06 quand on est enceinte.
47:08 Ils disent que
47:10 le mercure c'est dangereux
47:12 pour les femmes et pour les enfants.
47:14 Moi,
47:18 moi j'ai peur
47:20 parce que j'ai
47:22 une petite fille
47:24 et je ne veux pas
47:26 donner à manger n'importe
47:28 quel poisson parce qu'on ne voit
47:30 pas de mercure dans le poisson
47:32 alors on mange.
47:34 Le mercure
47:42 utilisé pour amalgamer l'or
47:44 à raison de 1,3 kg
47:46 pour 1 kg d'or extrait,
47:48 soit en quantité phénoménale,
47:50 est le plus souvent rejeté dans les
47:52 fleuves par les orpailleurs et s'accumule
47:54 dans les poissons dont se nourrissent
47:56 spécialement les Amérindiens.
47:58 Depuis une dizaine d'années,
48:06 il y a eu plusieurs cas
48:08 assez troublants.
48:10 Il y a certaines femmes
48:12 qui ont accouché avant terme,
48:14 des enfants morts-nés
48:16 ou mal fournés,
48:18 et des enfants qui sont morts,
48:20 qui sont décédés.
48:22 Les taux constatés
48:24 en Guyane sont comparables
48:26 à ceux qui ont provoqué des morts à Minamata.
48:28 Et donc on peut s'attendre
48:32 à ce qu'il y ait des morts
48:34 de la maladie Minamata en Guyane.
48:36 A Minamata, au Japon,
48:40 à partir de 1932,
48:42 de faibles quantités de mercure
48:44 sont répandues dans la mer.
48:46 En 1954 apparaissent
48:48 les premiers cas de cette maladie atroce.
48:50 Jusqu'aux années 80,
48:52 on hontera des milliers de morts
48:54 qui, comme les Wayanas,
48:56 se nourrissaient essentiellement de poissons.
48:58 Ces enfants sont-ils atteints
49:02 de la maladie de Minamata ?
49:04 En vrai, on a vu naître sans oreilles,
49:06 sans anus, des pieds tordus,
49:08 incapables de marcher.
49:10 Je pense qu'à Minamata,
49:18 nous avions une population
49:20 qui était dans un village.
49:22 Tandis que là, on est face
49:24 à une population disséminée.
49:26 Et donc on n'aura pas
49:28 l'aspect spectaculaire qu'on a constaté à Minamata,
49:30 même si on a le même nombre
49:32 de personnes atteintes.
49:34 (Cris de bébé)
49:56 Est-ce que ce sera deux ou trois personnes dans un village,
49:58 ou trois ailleurs,
50:00 mais sur l'ensemble de la Guyane,
50:02 qui seraient les plus vulnérables ?
50:04 Je pense que ça aurait des conséquences.
50:06 Et là aussi, enquête épidémiologique
50:08 serait importante à faire.
50:10 Or, est-ce que les autorités françaises
50:12 font cette enquête épidémiologique ?
50:14 A ma connaissance, non.
50:16 Est-ce que des intérêts financiers,
50:18 on y revient,
50:20 ne sont pas supérieurs aux principes
50:22 de précaution et de la santé humaine
50:24 de cette population amérindienne,
50:26 qui n'est pas la population européenne,
50:28 disons, de la côte ?
50:30 Je pense qu'elle a deux ans, je crois,
50:32 mais elle ne marche pas encore.
50:34 Ça veut dire qu'elle a des problèmes
50:36 de...
50:38 de marcher.
50:40 (Rires)
50:42 (Bébé pleure)
50:44 (Bébé pleure)
50:46 (Bébé pleure)
50:48 (Bébé pleure)
50:50 On ne peut pas dire qu'on ne sait pas.
50:52 Donc le responsable, pour moi,
50:54 c'est les pouvoirs politiques
50:56 qui ne mettent pas en œuvre
50:58 leur pouvoir régalien
51:00 pour arrêter ce scandale.
51:02 (Bourdonnement)
51:04 (Bourdonnement)
51:06 (Bourdonnement)
51:08 (Bourdonnement)
51:10 Ici, sur place, on n'a aucun moyen
51:12 d'aller sur le fleuve
51:14 à l'aide d'une pirogue,
51:16 d'une embarcation fluviale.
51:18 Toutes les semaines, la relève est effectuée
51:20 par les gens du...
51:22 du camp linier, du militaire,
51:24 et qui nous amènent ici avec leur pirogue.
51:26 Voilà. Sinon, on n'a aucun moyen
51:28 de véhiculer sur le fleuve.
51:30 (Bourdonnement)
51:32 (Bourdonnement)
51:34 À tout à l'heure, on va repasser, hein ?
51:36 Ouais, ouais, bah, à tout à l'heure.
51:38 Et on prépare le café.
51:40 Salut.
51:42 (Bourdonnement)
51:44 On compte plus vraiment sur l'État
51:46 parce que l'État, il...
51:48 il intervient qu'au dernier moment
51:50 quand il y a des... des normes...
51:52 des gaz.
51:54 C'est là qu'il va intervenir,
51:56 mais il y a des milliers de gens
51:58 qui sont déjà morts.
52:00 C'est ce que l'État attend.
52:02 C'est... c'est l'État de prendre
52:04 sa responsabilité, maintenant.
52:06 (Bourdonnement)
52:08 (Bourdonnement)
52:10 Et nous, on est là comme...
52:12 des chiens, des bœufs.
52:14 Nous, on est là juste pour...
52:16 pour faire joli.
52:18 (Bourdonnement)
52:20 (Bourdonnement)
52:22 On est là pour décorer la terre de l'Etat.
52:29 [Bruits de la foule]
52:36 [Musique]
52:44 [Musique]
52:51 [Musique]
53:16 [Musique]
53:41 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org