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Jeudi 25 mai 2023, SMART TECH reçoit Jean-Christophe Le Toquin (Président, CyAN) , Guy Mamou-Mani (entrepreneur et business angel, ex-coprésident, Open) , Mykim Chikli (Directrice générale, Weborama) , Nicolas Guillaume (président et cofondateur, Netalis) et Caroline Flaissier (directrice générale, FFT)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous. La consultation lancée au niveau de l'Union européenne sur l'avenir des infrastructures de connectivité
00:14 posait véritablement la question du financement de nos réseaux européens, en partie par les big tech.
00:20 Tout le monde n'est pas forcément d'accord avec cette idée, notamment mon invité ce matin nous expliquera
00:25 pourquoi il pense que c'est même peut-être une très mauvaise idée.
00:28 En seconde partie, ce sera le grand débrief de l'actu. Énormément de sujets à traiter ensemble aujourd'hui.
00:32 Ce sont les 5 ans de l'entrée en vigueur du règlement européen sur la protection des données, ce RGPD.
00:37 Est-ce que ça se fête les 5 ans d'ailleurs ? C'est la question que pose le rapport de la Villa Numéris avec des réponses très tranchées.
00:43 On parlera évidemment de l'amende méta très lourde. On évoquera ce filtre aussi anti-arnaques qui n'est pas encore né,
00:50 mais qui subit déjà quelques critiques. On regardera du côté des Etats-Unis où YouTube s'installe véritablement sur les téléviseurs.
00:57 Et puis cette guerre entre les GAFAM sur le sujet du cloud. Voilà, un menu très riche sur le débrief.
01:04 Deuxième partie de l'émission, on s'intéressera à Roland-Garros avec un tournoi, le premier du genre, tournoi de Roland-Garros dans le Web3.
01:11 Et puis on terminera avec quelques schtroumpfs à collectionner en NFT. Mais d'abord, donc, péage du numérique, une fausse bonne idée.
01:21 C'est l'interview dans Smartech tout de suite.
01:24 [Musique]
01:30 Ce plateau est très rempli. Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui pour ce Smartech spécial débrief de l'actu.
01:37 Mikim Chikli, directrice générale de Weborama. Bonjour Mikim. Guy Mamoumani, entrepreneur Business Angel.
01:43 Vous êtes l'ex-co-président et co-fondateur du groupe Open. Merci aussi Guy.
01:47 Bonjour.
01:48 Jean-Christophe Letoquin, président de Cyber Security Advisor Network. Avec mon meilleur accent anglais, Jean-Christophe. Bonjour également.
01:56 On va ensemble débriefer de l'actu avec notre invité spécial qui fait l'ouverture de Smartech aujourd'hui, Nicolas Guillaume, président co-fondateur de Netalys.
02:05 Un opérateur télécom multirégional. Vous êtes en région PACA, Franche-Comté, Bourgogne-Franche-Comté et Alsace.
02:12 Vous accompagnez les professionnels de l'indépendant jusqu'au TPE, PME et en allant même jusqu'aux collectivités et institutions dans leurs projets de connectivité.
02:22 Donc vous faites partie de ces opérateurs qui ont été consultés, en tout cas qui ont pu donner leur avis sur le péage numérique européen, qu'on peut appeler "faire cher" plus généralement en Europe.
02:35 C'est donc cette idée de faire payer les GAFA pour entretenir, financer le déploiement de nos nouveaux réseaux de nouvelle génération en Europe.
02:44 Et alors vous nous dites, ce n'est pas forcément une bonne idée de faire payer les GAFA.
02:49 Bonjour Delphine. Ce n'est pas une bonne idée parce que l'Internet est parfaitement financé. En réalité, depuis des années, vous l'abonnez, vous payez votre accès à la maison.
02:58 Les bergeurs payent de la bande passante pour acheminer du contenu vers ses clients finaux, vers les internautes.
03:05 Donc l'Internet est plutôt bien financé historiquement. Et là, 16 grands opérateurs historiques veulent remettre en question ce modèle.
03:11 C'est ce qui nous pose un sujet à nous les opérateurs alternatifs.
03:14 Oui, mais parce qu'ils nous disent que là la situation est quand même assez corsée, qu'on leur demande des investissements majeurs.
03:21 Je ne sais pas, ne serait-ce qu'en France, avec le plan de fibre optique.
03:26 Financé par les fonds publics ? Majoritairement. Ce sont les fonds publics, c'est un très bon exemple que vous donnez,
03:32 ce sont les fonds publics qui financent le déploiement de la fibre optique dans les territoires ruraux.
03:36 Avec des aides d'État, avec des aides éventuellement européennes.
03:39 Les opérateurs privés louent ensuite des capacités ou des fibres optiques du réseau passif pour mettre leurs équipements.
03:45 Mais à aucun instant, ils ne participent réellement aux milliards qui ont été dépensés dans le cas du plan France Travaux des billes.
03:51 Ils co-investissent éventuellement une fois que les travaux sont faits.
03:54 Donc ça veut dire que s'il devait y avoir une contribution, il faudrait qu'elle revienne vers les collectivités, éventuellement vers l'État autrement,
04:00 mais pas dans les poches des opérateurs historiques.
04:01 Et ça, ce n'est pas ce que vous avez entendu ? Sur qui empochera la manne fournie par les GAFAM ?
04:05 D'après ce que nous disent les lobbies des grands opérateurs européens, à commencer par l'Etno,
04:09 on a le sentiment que ça vient dans la poche éventuellement des actionnaires des grands opérateurs historiques.
04:14 Et que ça ne revient pas dans la poche de l'Union européenne et par extension des États qui, effectivement,
04:19 participent au financement du déploiement du Travaux des billes.
04:21 Est-ce que ça ne le fera pas de manière indirecte, puisqu'on aura peut-être besoin de moins d'aide publique pour entretenir ces réseaux dans ce contexte ?
04:29 Comment inciter à l'investissement dans les boucles locales ? Parce que c'est ça le sujet, c'est investir dans les boucles locales pour accorder des utilisateurs.
04:36 Aujourd'hui, la fibre optique est un investissement très rentable.
04:40 Les fonds d'investissement l'ont bien compris. Donc, est-ce qu'il y a besoin de mettre à contribution des acteurs, petits et grands ?
04:46 Je ne crois pas. Ça crée des distorsions de concurrence sur un certain nombre de marchés.
04:50 Il y a un risque énorme. Il y a peu d'études d'impact sur le faire-cher la contribution équitable voulue par l'Union européenne.
04:56 Donc, ça aussi, c'est un vrai sujet. Quels sont les effets de bord qui vont arriver ?
05:01 Vous parlez des risques, c'est-à-dire que vous évoquez par exemple le sujet de la neutralité du net ?
05:06 La neutralité du net est évidemment un sujet. Comment est-ce qu'on va ralentir le trafic d'un, laisser passer un autre ? Pourquoi est-ce qu'on va facturer ?
05:13 Privilégier peut-être certains fondateurs de services parce qu'ils participent davantage financièrement aux réseaux ?
05:18 Exactement. Donc, ça commence à créer des biais comme cela dans l'infrastructure et dans le financement des réseaux.
05:22 Et puis, on parle des GAFAM. Mais un des principaux injecteurs de trafic Internet en Europe, il s'appelle OVH. Il est made in France.
05:28 Donc, est-ce que OVH, qui est un acteur du clou de souverain, qu'on essaye toutes et tous d'aider, sans doute, avec d'autres, Scaleway, Cleverclar, des gens passent,
05:37 qui participent à notre écosystème, ces gens-là vont avoir des coûts de bande passante et de réseaux qui peuvent augmenter ?
05:43 Est-ce que c'est sain de faire cela alors qu'encore une fois, eux, cherchent à rivaliser face à des grands acteurs internationaux ?
05:50 Donc, moi, je crois qu'il y a un danger majeur pour la concurrence dans les télécoms qui se passe plutôt bien depuis 20-25 ans, en tout cas en France,
05:57 et maintenant dans d'autres pays d'Europe. Il faut préserver cette concurrence, cet écosystème qui fonctionne.
06:02 Et il ne faut pas dépositionner un modèle économique qui va, je le répète, en effet de bord, impacter plein de secteurs.
06:09 L'audiovisuel, si demain, les coûts de diffusion de Netflix, mais aussi de MyTF1, de MyCanal et d'autres, commencent à augmenter, ça veut dire que les gens...
06:18 C'est la menace faite par les big tech, d'ailleurs.
06:20 Bien sûr.
06:21 Dans ce cas-là, si on devait davantage financer les réseaux, ça aurait un impact sur le prix des abonnements.
06:27 Le prix des abonnements d'un côté, et puis sans doute, encore une fois, sur un certain nombre de secteurs.
06:31 L'audiovisuel que je cite à l'instant, s'il a plus de coûts de diffusion de ses contenus, il va mécaniquement peut-être moins investir dans la qualité des productions de ses contenus.
06:41 Donc, ça veut dire qu'il y a une industrie qui, là, va être touchée par effet de bord aussi.
06:44 C'est un exemple parmi d'autres.
06:45 Mais on le voit bien, les impacts sont très forts.
06:48 Puis la bande passante, c'est quelque chose qui baisse depuis 25 ans.
06:51 On achetait un mégabit par seconde en cœur de réseau à plus de 1500 euros par mois il y a plus de 15-20 ans.
06:57 Aujourd'hui, c'est quelques centimes.
06:59 C'est un non-sujet.
07:01 Ce qui peut interroger quand même, c'est que vous faites partie des opérateurs.
07:05 Donc, a priori, vous devriez plutôt avoir envie qu'on vous aide financièrement davantage que ceux qui occupent cette bande passante à plus de 50%, je crois, sur les chiffres qui sont parus sur 2021.
07:19 Vous devriez être plutôt satisfait d'une proposition comme celle-là.
07:24 En quoi est-ce qu'elle va à l'inverse de l'intérêt des opérateurs alternatifs régionaux comme les vôtres ?
07:30 Moi, je ne suis pas satisfait qu'on touche à un modèle économique qui fonctionne.
07:34 Mes clients me payent pour avoir accès à toute Internet.
07:37 J'ai construit mon modèle économique d'opérateur comme cela.
07:40 Je ne l'ai pas construit avec le financement ou la ponction de quelque chose à quelqu'un d'autre.
07:45 Ce n'est pas mon modèle de fonctionnement.
07:46 Ce n'est pas comme cela que je fonctionne avec de la subvention publique ou autre.
07:49 Ce n'est pas mon modèle économique, première chose.
07:52 Deuxième chose, si je commence à dépositionner ce modèle, j'ai des risques énormes et notamment bureaucratiques.
07:58 Vous imaginez si demain je dois facturer peut-être 50 000 réseaux d'accès ou réseaux d'hébergeurs qui injectent du trafic sur le réseau de Nétalys.
08:06 Mais c'est impossible, c'est ingérable. Je ne veux pas faire cela.
08:10 Donc, je pense que comme tous mes confrères opérateurs alternatifs, on veut se concentrer sur nos métiers,
08:14 fournir un excellent Internet ouvert vers tout le monde, vers tous les hébergeurs, vers tous les fournisseurs de contenu, sans aucune difficulté.
08:22 On le fait très bien. On n'a pas de problème de modèle économique aujourd'hui pour financer nos réseaux. On le fait bien.
08:27 On voit qu'il y a quand même une compétition, un équilibre qui est en train d'être rompu entre les opérateurs commerciaux et les GAFAM qui viennent sur le terrain des opérateurs.
08:39 Mais qui va chercher le contenu chez ces GAFAM ? C'est bien l'utilisateur final de l'opérateur.
08:43 Que ce soit dans le cadre du B2B que je représente ou là on va vers des usages de cloude par exemple.
08:49 Mais c'est mon utilisateur final, c'est l'entreprise qui va chercher du contenu, qui choisit de s'héberger vers un cloude quel qu'il soit.
08:57 Et donc, ils envoient la requête via mon réseau et le trafic revient sur mon réseau. Ils me payent pour faire ça.
09:03 Quand vous êtes à la maison, que vous utilisez Netflix ou My Canal, vous faites la même chose.
09:08 C'est vous, utilisateur, qui payez 30, 40, 50 euros par mois, plus parfois des services optionnels.
09:13 Donc, c'est le métier de l'opérateur de transporter ce contenu.
09:16 Mais ce métier ne doit pas changer. Ce que je veux dire c'est qu'aujourd'hui, la valeur, on voit bien qu'elle est quand même du côté des usages et des services.
09:22 Les opérateurs ont envie sans doute de se positionner un petit peu différemment sur ce marché, d'aller capter davantage de valeur.
09:31 Les équilibres sont en train de changer. Est-ce que l'opérateur classique est obligé de rester un fournisseur de tuyaux uniquement ?
09:38 Cette notion-là est vraiment très intéressante. Depuis des années, il y a eu un certain décès d'investissement dans les contenus ou autres.
09:45 On le voit bien avec les opérateurs français. Mes grands confrères ont des stratégies d'investissement tous différents, mais se sont refocalisés sur les réseaux avant tout.
09:53 On l'a vu avec Orange qui est sorti d'un certain nombre d'activités autour de l'audiovisuel là-dessus.
09:58 Chacun son métier, j'ai envie de dire. Qu'ils fassent très bien leurs investissements, qu'ils fournissent un excellent service d'accès à leurs clients finaux.
10:05 Je pense que c'est ça, effectivement, le métier d'un opérateur. Ça fonctionne bien. Et là, ils veulent avoir des revenus complémentaires, supplémentaires.
10:12 Encore une fois, je pense que l'utilisateur demande un service, paie des services complémentaires. C'est ça d'ailleurs le propre de l'Internet.
10:18 Et je pense qu'il faut que ça reste tel que c'est, un Internet ouvert.
10:21 Jean-Christophe Le Touquin, j'avais envie de vous entendre sur ce sujet. Non ? Vous n'avez pas envie de vous positionner ?
10:27 Cette idée de faire payer les GAFAM, c'est une fausse bonne idée ? Vous pensez également ?
10:31 C'est un sujet vraiment complexe. On est sur des grandes batailles historiques. Nous, on a vu les GAFAM et les opérateurs se déchirer au détriment d'une réflexion sur la régulation des contenus, par exemple.
10:47 Et vraiment, là, on sent que c'est deux blocs en opposition frontale. Et j'avoue que c'est compliqué du point de vue extérieur de trouver, je dirais, là où est le bon milieu.
10:59 Il faut vraiment un régulateur. Et c'est vrai que là, il n'y a pas de bon, il n'y a pas de gentil. Ça, c'est clair qu'on l'a vu dans ce domaine de la régulation.
11:07 Une autre réaction ? Jean-Plateau ?
11:09 Bon, parce que je posais la question à Jean-Christophe parce que vous étiez vraiment dans ce milieu des fournisseurs d'accès quand on s'est connu il y a quelques années.
11:18 Donc, c'est vrai que les choses ont énormément changé sur les modèles économiques.
11:22 Et aujourd'hui, quand même, la question se repose sur le métier des opérateurs et la concurrence des big tech sur leur cœur de métier également.
11:30 Après, la solution, c'est peut-être pas de faire payer nos réseaux européens.
11:33 Allez, on va continuer avec le reste de l'actu qui nous occupe.
11:36 Vous restez avec nous, bien évidemment, Nicolas Guillaume, président cofondateur de Netaly. C'est parti pour le débrief.
11:47 Mes débatteurs aujourd'hui pour le débrief de l'actu dans Smartech, Micky Mchickly, directrice générale de Weborama, Guy Mamoumani, Business Angel, cofondateur du groupe Open.
11:56 Allez, je précise que vous êtes aussi l'auteur de "L'apocalypse numérique n'aura pas lieu paru aux éditions de l'Observatoire", un livre que j'ai chroniqué avec un grand plaisir.
12:04 Jean-Christophe Letoquin, président de Cyber Security Advisor Network.
12:08 Et restez avec nous Nicolas Guillaume, président et cofondateur de Netaly.
12:12 On commence avec le RGPD qui fête ses 5 ans d'entrée en vigueur aujourd'hui même.
12:18 Et puis ces amendes qui s'alourdissent. Je ne sais pas s'il y a une relation de cause à effet.
12:23 Est-ce qu'avec la maturité, on ose davantage imposer des amendes lourdes ?
12:27 Mais c'est l'exemple de méta, moi, qui m'intéressait, de prendre avec, par le passé récent quand même,
12:32 enfin, deux amendes de 210 millions d'euros et 265 millions d'euros qui ont visé Facebook,
12:37 une sanction de 180 millions d'euros à l'encontre d'Instagram, puis on est monté à 405 millions d'euros pour Instagram,
12:45 oui, en 2023, début d'année. Et il y a quelques jours, méta est condamné à une amende record d'1,2 milliard d'euros,
12:54 amende totalement historique. Il y a plein de choses intéressantes à raconter d'ailleurs autour de cette amende.
12:59 Qui veut commencer ? Micky ?
13:02 Ce qui est intéressant, je ne pense pas qu'il y ait une corrélation en direct avec l'anniversaire.
13:07 Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a des lobbys qui se sont constitués, et notamment en Irlande,
13:11 sur ce sujet spécifiquement. J'ai envie de dire, enfin, en réalité, parce qu'il y a un vrai abus d'utilisation des cookies.
13:21 Alors quand vous dites lobby, parce qu'il faut expliquer, c'est que l'ACNIL irlandaise est en charge de la plupart des amendes
13:27 qu'on impose aux GAFAM, puisque leurs sièges sociaux sont là-bas. Mais les grandes commissions européennes sur la protection des données
13:38 ont jugé que l'ACNIL irlandaise était un peu trop conciliante avec ces GAFAM et n'ont pas été d'accord avec les réponses
13:46 qui ont été abordées dans un premier temps vis-à-vis du comportement de Facebook méta. Et donc on durcit l'amende.
13:53 Donc vous dites, quand vous parlez des lobbys, c'est le lobby des commissions européennes sur la protection des données ?
13:58 C'est le lobby des commissions européennes sur la protection des données. C'est aussi certains particuliers, entre guillemets particuliers,
14:03 des entreprises derrière, qui ont porté leur voix haut et fort pour dire que ça suffisait. Et en fait, Meta a attendu de voir ce que l'État américain
14:15 allait faire pour voir s'il allait y échapper. Maintenant, ce qu'on peut voir, c'est que oui, l'amende, la sanction est tombée.
14:21 Est-ce qu'elle va être poussée jusqu'au bout ? Moi, je pense que oui, étant donné qu'il y a ces lobbys qui sont très forts et ça suffit un peu.
14:28 Mais d'un autre côté, on attend effectivement ce nouvel accord transatlantique. Guy ?
14:33 Bon alors d'abord, la première bonne nouvelle, c'est que contrairement à ce qu'on disait au début, le RGPD fait son effet.
14:41 Parce qu'il a été énormément critiqué et personnellement, moi, j'ai toujours défendu cette régulation parce que je trouve qu'on n'aura pas d'avènement
14:49 de la transformation numérique s'il n'y a pas une régulation. De la même façon qu'il y a des lois et de la police dans le physique,
14:57 il faut qu'il y en ait aussi dans Internet. Alors en plus, je trouve que c'est vrai qu'il y a une sorte de corrélation qui s'est passée
15:06 dans les dernières semaines. Mais en fait, c'est tout à fait logique. Il y a un règlement, il y a une loi, il faut le respecter.
15:14 Ça n'a pas été respecté, il y a une amende et tout ça va dans le bon sens. Donc personnellement, je suis assez content de voir que le RGPD
15:22 est en train de prendre sa vitesse de croisière en quelque sorte.
15:25 Parce qu'on a l'impression quand même que ça a été un peu lent au démarrage et que sans doute les premières entreprises ont été visées,
15:31 c'était plutôt des petites entreprises sur le territoire européen.
15:35 Oui, je pense que là, moi je dirais que l'évolution, si on regarde sur un temps long en fait, on est encore dans une enfance.
15:43 Dans l'enfance de la régulation, le RGPD a 5 ans et grosso modo c'est un enfant de 5 ans.
15:47 Seulement.
15:49 Seulement, non, non, je pense que parce que la technologie, en 5 ans on peut construire un réseau social à un milliard d'utilisateurs.
15:55 On ne crée pas une régulation mature en 5 ans parce qu'il faut que les coms dans le domaine des télécoms, il faut que les gens grandissent,
16:03 comprennent l'environnement, développent des mécanismes d'influence et de lobby de réaction.
16:09 Et là on est dans cette phase de test et on voit même dans la décision du régulateur irlandais, il dit "non mais c'est pas moi qui ai voulu cette régulation, on m'a forcé la main".
16:19 Et il le dit noir sur blanc. Et quand on voit ça, évidemment ça affaiblit quand même la portée de la décision et pour les appels à venir,
16:27 forcément ça va montrer qu'il y a de la dissension au sein des régulateurs.
16:30 Mais c'est ça, de pouvoir dire "on n'est pas d'accord et on prend des décisions en désaccord en respectant la majorité", ça c'est quand même très positif,
16:37 même si ça affaiblit dans les médias la décision. Et puis le régulateur, il faut quand même comprendre qu'on est dans un contexte, comme l'a dit madame,
16:45 on attend une décision, un accord entre les Etats-Unis et l'Europe et clairement Facebook attendait, espérait que la décision tombe,
16:55 elle n'est pas tombée, elle ne tombera peut-être pas et donc voilà, il y a vraiment un jeu d'attente.
17:00 Alors Jean-Christophe, vous dites que cette dissension, ces voix dissonantes au sein de l'Union Européenne affaiblit un peu le RGPD,
17:09 mais l'attente aussi de ce nouvel accord, de ce nouveau bouclier sur l'autorisation des entreprises américaines à faire sortir les données des Européens
17:19 du territoire et les traiter aux Etats-Unis, ça aussi ça affaiblit le RGPD ? En fait on s'aperçoit de toutes les failles de ce règlement.
17:27 Alors c'est exactement, vous avez mis le doigt sur le problème du RGPD, parce que vous parlez des entreprises américaines qui souhaitent exporter des données,
17:39 mais il y a aussi des entreprises européennes qui travaillent aux Etats-Unis, qui sont confrontées au même sujet.
17:44 Donc ça c'est quelque chose que nous avons souligné dans une étude que la Villa-Numéris a faite justement sur le RGPD,
17:51 c'est qu'il y a d'un côté cette nécessité de régulation qui est bienvenue et de l'autre côté une sorte de pragmatisme à avoir pour pouvoir fonctionner
17:59 pour les entreprises américaines mais aussi les entreprises européennes. C'est pour ça qu'on attend, il n'y a pas que les Américains qui attendent cet accord.
18:08 Il faut absolument trouver des solutions pour en même temps, je vais dire, libérer le fonctionnement de la donnée dans l'espace mondial
18:18 et en même temps une régulation qui nous protège tous, c'est ce qu'on essaye de faire avec le RGPD.
18:24 Alors effectivement on va en parler de ce rapport qui sort également aujourd'hui même de la Villa-Numéris, donc le think tank qui pose cette question.
18:33 "Cinq ans de RGPD, ça se fête ?" La réponse c'est pas vraiment oui. Jean-Christophe Aigui vous faites partie du groupe de travail Data de la Villa-Numéris.
18:44 Le constat c'est qu'aujourd'hui le RGPD pose plutôt beaucoup de problèmes.
18:51 Oui c'est un rapport qui n'hésite pas à être un peu parfois caustique sur les acteurs en place, aussi bien les défenseurs des données personnelles que les régulateurs.
19:03 Et en soi c'est un rapport intéressant parce qu'au moins il n'est pas consensuel.
19:07 Il met les pieds dans le plat.
19:08 Il met les pieds dans le plat donc au moins ça lui donne des chances d'être lu.
19:11 Et il pose la vraie question de la finalement qu'on est dans un système profondément immature et il remet en perspective le je dirais le défi côté industrie.
19:21 Donc européen ou américain d'ailleurs.
19:23 Et je pense qu'à un moment il faut reconnaître qu'on est en état d'enfance ou de pré-adolescence et que du coup c'est des crises, c'est beaucoup d'inconnus.
19:32 Mais je pense que si on se met dans le temps long, il faut accepter que c'est une évolution salutaire et que c'est un progrès.
19:37 Donc oui c'est un progrès mais qui plonge beaucoup de monde dans le désarroi et ça va continuer pendant quelques années.
19:42 Oui alors ce rapport c'est le résultat de six mois d'audition de diverses origines à la fois des entreprises mais aussi des institutions, des organisations, des indépendants, des politiques aussi.
19:55 Eric Bouterelli a participé, le député.
19:57 Ce qui ressort aussi c'est les propositions qui nous disent justement il faut être davantage pragmatique dans l'approche.
20:06 Moi ce que j'ai compris surtout c'est que ce règlement européen sur la protection des données pénalise les entreprises européennes de manière trop importante.
20:14 Que parfois les conséquences sont très graves jusqu'à engager la fermeture de nos entreprises.
20:20 Et donc il faut trouver un moyen d'être plus conciliant et notamment parmi les propositions proposées d'être davantage dans les obligations de moyens que de résultats.
20:29 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
20:31 Oui alors d'abord franchement j'ai contribué moi à ce rapport depuis le début et il y a eu un effort de fait par nous tous d'avoir l'audition j'allais dire de toutes les tendances sur ces sujets.
20:45 On n'a pas cherché du tout à l'orienter et on a consulté vraiment un maximum de personnes qui pensaient très différemment.
20:52 Et ça c'est intéressant c'est ça.
20:54 C'est pour cela qu'on arrive à une sorte d'analyse un peu objective des choses.
20:59 Alors le premier point c'est que la conclusion du rapport c'est de dire heureusement qu'on a cette régulation.
21:05 D'ailleurs je fais une petite parenthèse vous savez avec ce proverbe qui dit toujours aux Etats-Unis en Amérique on invente en Chine on copie en Europe on régule.
21:14 Alors en l'occurrence c'est exactement le sujet mais en même temps on voit que d'abord ça a une utilité et puis que contrairement à ce qu'on pensait vous avez par exemple la Californie, l'Indonésie qui sont en train de faire un RGPD.
21:28 Comme quoi c'est pas si mal que ça parce que nos préoccupations sur nos données elles sont mondiales.
21:33 Oui mais Guy sur le fait que la régulation s'impose déjà sur notre propre sol et que finalement ça peut aussi nous pénaliser.
21:40 C'est le cas c'est vrai c'est le cas mais en même temps il faut savoir ce qu'on veut d'abord premièrement sur la protection de tous les consommateurs et je crois que le RGPD joue son rôle là dessus.
21:51 On a quand même vu un certain nombre de scandales comme Cambridge Analytica ou d'autres sur l'utilisation de nos données et objectivement heureusement qu'on a quelque chose aujourd'hui qui nous protège.
22:02 En même temps c'est vrai c'est ce que nous avons constaté c'est ce que les entreprises qui ont été consultées ont dit c'est une lourdeur supplémentaire comme toute régulation.
22:11 Donc il va falloir prouver un équilibre et surtout il faut absolument que les américains s'alignent d'une façon ou d'une autre pour que l'on puisse avoir des échanges.
22:20 Dans l'intérêt des entreprises américaines comme je l'ai dit tout à l'heure comme des entreprises européennes.
22:25 L'unique est qu'on vit dans son pays en même temps donc il faut s'appliquer à soi-même ce qu'on demande aux autres de faire.
22:31 Parce que ce règlement européen a directement concerné votre industrie en particulier du marketing, des cookies.
22:40 Alors c'est un sujet à part d'ailleurs dans la mande de Meta ça en fait partie aussi.
22:44 Comment est-ce que vous percevez vous ce RGPD au bout de cinq ans et quelle est l'envie aujourd'hui que vous ressentez du côté des acteurs du marketing, du traçage publicitaire ?
22:59 Je pense que c'est une très bonne chose.
23:01 D'assouplir davantage ce règlement ou de l'appliquer davantage à tout ?
23:04 Il faut l'appliquer et encore une fois nul n'est prophète dans son pays. Il faut l'appliquer et il faut trouver des alternatives.
23:10 Il y en a, il y a plein d'alternatives. Il y a une initiative UBIQ qui vient d'être lancée avec les opérateurs Telco qui se regroupent pour voir comment ils pourraient créer un identifiant.
23:20 Dans le respect du consentement, il y a les alternatives que nous on applique sur l'intelligence artificielle sémantique, sur le non-traquage.
23:29 Donc pas de cookie, pas besoin de consentement et pas besoin d'ID puisqu'on ne traque rien.
23:35 On analyse le contenu et on apporte un message publicitaire lié avec le texte qu'on est en train de lire.
23:41 Donc a priori nous ce qu'on constate c'est qu'il y a beaucoup plus de pertinence et ça offre beaucoup plus de riche.
23:47 Ça évite de la répétition, de prendre le message 12 fois.
23:51 Il faut s'adapter à ce règlement.
23:53 Après aussi ce que dit la Villa c'est qu'il faut accompagner les entreprises vers ce changement.
23:59 Il faut aussi qu'elles se transforment et on le voit dans la mande de Doctissimo, peut-être qu'on va en parler.
24:04 Alors oui, en deux secondes on va en parler.
24:07 Il y a un double sujet.
24:08 Il n'y a pas que les gaffes femmes qui sont visées effectivement.
24:10 On en parle là en France. Il y a un double sujet. Il y a un sujet du taux de consentement qui est à priori...
24:16 380 000 euros d'amende.
24:18 Oui, un sujet du consentement qui est mis en cause mais il y a un sujet aussi de conservation des cookies.
24:23 On ne peut pas aller au-delà de deux ans. Pourquoi on ne s'applique pas à ça non plus ?
24:28 Il y a quand même quelque chose de très intéressant de l'RGPD, c'est que la responsabilité, moi je trouve que c'est positif,
24:33 que la responsabilité justement de la donnée, ce sont les entreprises qui l'ont et qui doivent justifier.
24:40 Donc c'est-à-dire que le pauvre consommateur qui est souvent impuissant par rapport à tous ces sujets-là,
24:45 a été déchargé de cette responsabilité et moi je trouve que ça c'est très bien.
24:50 En même temps, ça donne en effet des contraintes supplémentaires.
24:53 Si je parle du RGPD à la directrice générale d'Open, je peux vous dire que ça lui a fait beaucoup beaucoup de soucis.
25:00 On parle quasiment à tous les Comex. C'est des lourdeurs terribles.
25:05 Et en même temps, il faut bien qu'on arrive à protéger le consommateur dans ce nouvel environnement.
25:10 En tout cas qu'il y ait un choix éclairé, c'est ça l'idée.
25:13 Absolument, c'est important.
25:15 Allez, on passe à notre autre actualité, c'est le filtre anti-arnaque proposé par le gouvernement dans le cadre d'un projet plus vaste
25:22 pour sécuriser et protéger l'espace numérique.
25:25 Déjà, on entend quelques critiques. Peut-être que vous voulez commenter ce filtre anti-arnaque et les questions que ça pose.
25:34 Parce que là, on parle d'un filtrage.
25:37 Pour protéger les consommateurs, on va les alerter lorsqu'ils se connectent sur des sites frauduleux.
25:43 Et ces sites frauduleux vont être repérés.
25:49 Par qui ? Comment ?
25:51 On ne sait pas par qui.
25:52 Avec quel filtrage ? Avec quelle décision de justice éventuelle ?
25:54 Et ensuite, charge aux opérateurs, aux fournisseurs d'accès, de rediriger les consommateurs vers une autre page
26:03 qui les alertera sur le fait qu'ils ont failli se connecter à un site frauduleux.
26:08 Et par quoi ça ne fonctionne pas ?
26:10 Ça fonctionne sur le principe du DNS, qui existe déjà aujourd'hui.
26:15 C'est le protocole qu'on utilise tous au quotidien sur nos smartphones, nos boxes.
26:19 Il y a déjà du filtrage de DNS qui est opérationnel aujourd'hui.
26:23 Ça existe avec des décisions de justice et des process qui sont extrêmement cadrés.
26:27 Et encore une fois, ça s'applique à beaucoup d'opérateurs.
26:29 Je devrais le faire. Je n'ai pas mis en place ces filtrages, je dois le dire publiquement.
26:33 Mais parce que, non pas que l'on veut être hors la loi, c'est juste que sur des usages entreprises,
26:38 il y a des besoins de passer à peu près tous les filtrages, justement.
26:42 C'est vrai que j'ai interpellé le ministre Jean-Noël Barraud sur le sujet de cela.
26:45 Parce que dans le cadre de sa loi et également du projet de loi militaire qui est en train d'arriver,
26:52 il y a un certain nombre de biais pour les opérateurs et sur ces sujets qui est tout simplement non mesuré.
26:57 Il n'y a pas d'étude d'impact, en tout cas pas sérieuse et pas fait avec des experts techniques de l'internet.
27:01 C'est une évidence.
27:02 Donc la difficulté c'est quand vous avez un filtre qui arrive.
27:05 J'interpelle le ministre par pur hasard sur Twitter.
27:08 Ça a généré de nombreuses discussions, de nombreux commentaires.
27:11 Et bizarrement, je n'ai pas encore eu de réponse du ministre.
27:15 Vous avez échangé avec le député Boutorel aussi sur ce sujet ?
27:17 Absolument et également le député Laurent Croisier qui est également impliqué sur des questions numériques,
27:22 qui s'est saisi de ce sujet.
27:24 Et ce que l'on voit c'est que 24-48 heures après, il y a un incident où le raccourcisseur du RL de Télégramme est bloqué.
27:31 Et ça c'est terrible.
27:32 Alors on nous dit c'est une erreur humaine ?
27:34 Bien sûr, toute erreur est sans doute humaine.
27:36 Et là, ce n'est pas l'intelligence artificielle qui a bloqué ce point-là.
27:40 Mais ça veut dire que ça appelle beaucoup de questionnements.
27:42 Si vous avez une autorité, quelle qu'elle soit, qui ne peut pas, en dehors d'une décision de justice, bloquer de façon claire et crédible des URL,
27:51 moi j'ai envie de poser une question un peu fâcheuse.
27:53 Qu'est-ce qui se passe si demain un parti d'extrême arrive au pouvoir dans notre pays ?
27:58 Qu'est-ce qui se passe s'ils ont le bouton rouge qui permet de bloquer à peu près tout ce qu'ils veulent ?
28:02 À dire à une autorité, même administrative et indépendante, vas-y bloque.
28:06 C'est compliqué cette histoire.
28:07 Ça pose beaucoup de questions philosophiques, politiques, derrière tout cela.
28:11 Et sans doute que ça part d'un bon constat.
28:14 Au début, on avait plutôt des polémiques sur "ça ne va servir à rien"
28:17 parce que ça n'empêchera pas les fraudes, puisqu'il va falloir déjà qu'il y ait eu des fraudes pour pouvoir repérer ces sites.
28:23 Et là, vous nous dites qu'au contraire, ça va être trop pénalisant, qu'on va vers quelque chose de dangereux.
28:28 Quand il n'y a pas d'impact qui est bien mesuré, qui est bien cadré, c'est mal fait.
28:32 Et là, c'est le cas.
28:33 Je pense que le gouvernement part d'un très bon sentiment.
28:36 Le ministre, moi, je n'ai surtout pas le critiqué.
28:38 Ça part vraiment d'une très bonne idée, de protéger le consommateur.
28:42 On vient de le dire avec le RGPD, on est tous là pour ça.
28:44 Dans le numérique, on n'est pas des cow-boys.
28:46 On a de la réglementation, on a de la régulation et on essaie de faire le job correctement.
28:50 Mais là, on a des effets de bord et des impacts qui ne sont pas mesurés sur plein plein de sujets.
28:55 Et résultat des courses, ça ne passe pas et le dispositif est très mal cadré.
28:59 Donc il faut le littérer, il faut le modifier.
29:01 Et c'est en ce sens qu'avec, je pense, les gens de l'AFNIC qui dirigent le point FR,
29:07 avec les fournisseurs d'accès, petits et grands, avec quelques experts techniques,
29:12 si on se mettait un peu plus souvent autour de la table, en lien, pourquoi pas, avec le Conseil national du numérique,
29:16 qui théoriquement est une instance qui doit être consultée à chaque fois qu'il y a une loi qui touche le numérique.
29:20 Je le rappelle.
29:21 Je n'ai pas le sentiment qu'ils ont été consultés sur ce sujet.
29:23 C'est bien dommage.
29:25 Et je pense que là, on pourra apporter au gouvernement et à nos gouvernants beaucoup plus de réflexions technologiques
29:30 pour que les dispositifs qui ensuite sont introduits dans la loi deviennent beaucoup plus efficaces,
29:35 fonctionnent beaucoup mieux, tout de suite, sans aucune polémique.
29:38 Je ne dis pas qu'il y aura un risque zéro, mais en tout cas que ça fasse consensus immédiatement
29:44 et que ça permette d'atteindre réellement son objectif de protéger le consommateur.
29:47 Allez, on enchaîne sur l'actu d'après.
29:49 YouTube de plus en plus regardé, eh bien, sur le bon vieux téléviseur.
29:54 C'est The Information qui nous dit ça.
29:56 Près de la moitié du temps passé sur YouTube aux Etats-Unis se ferait sur l'atelier, dans le salon.
30:02 45%, c'était bien moins.
30:04 C'était 30% en 2020.
30:07 Et aujourd'hui, on parle de revenus publicitaires qui seraient l'équivalent des grandes chaînes.
30:14 Oui, alors, c'est normal.
30:16 Pas de surprise, Miguim ?
30:18 Non, pas tellement de surprise.
30:19 Alors, on est aux Etats-Unis.
30:20 Ça change tout quand même pour les annonceurs.
30:22 Ça change tout pour les annonceurs.
30:23 On est aux Etats-Unis.
30:24 Et pour les grandes chaînes de télé ?
30:26 Oui, alors, pour ceux qui ont vécu aux Etats-Unis et qui ont essayé de regarder un programme télé il y a 20 ans ou 25 ans,
30:34 c'était juste pas possible parce qu'il y avait 10 minutes de pub et 5 minutes de programme.
30:38 J'exagère à peine, mais c'était ça.
30:40 Donc, c'est juste infernal.
30:41 Donc, la délinéarisation de la télévision est arrivée et est rentrée dans les foyers.
30:46 Et puis, il y a un autre phénomène qui s'est passé en parallèle.
30:49 C'est le "on demand".
30:51 Donc, le "on demand" qui fait que je tape un contenu que je veux regarder et donc, on ne m'impose pas un contenu.
30:57 Et je me dis, tiens, j'ai un programme télé, je vais peut-être m'intéresser à ça.
31:00 Non, ça, ça m'intéresse, je cherche et on m'affiche le programme télé.
31:03 Donc, il y a une "stickiness" en fait des téléspectateurs, des internautes, on ne sait plus trop comment les appeler,
31:09 lié à la qualité relative du contenu que je recherche puisqu'il correspond à ma demande.
31:15 Donc, ce n'est vraiment pas étonnant.
31:17 Et puis ensuite, il y a le "business model" que YouTube a mis derrière qui est qu'il rémunère des créateurs de contenu.
31:25 Et donc, ça crée un maillage.
31:27 Donc, il y a évidemment les "big productions", mais ça crée un maillage de tout petit contenu qui intéresse tout le monde sur cet "on demand"
31:35 avec le poste qui reste quand même au centre des foyers.
31:39 Et donc, on a en plus YouTube qui nous dit "on va tester aux Etats-Unis l'affichage des grandes chaînes directement aussi depuis notre plateforme".
31:48 Bon, nouveau passage obligé pour la télé finalement.
31:51 Oui, mais vous avez dit tout à l'heure sur la bonne vieille télé, ce n'est plus du tout la même télé.
31:56 C'est aujourd'hui, c'est un écran, quoi, qui est un support.
32:00 Alors, on a les chaînes, bien sûr, mais on voit bien qu'on a tous les Netflix et autres, pourquoi pas YouTube.
32:06 Et franchement, malgré tout, en termes de confort pour regarder la télé, c'est quand même "be smart", j'aime bien regarder la télé quand même.
32:15 Sur le canapé, dans le salon.
32:17 Mais par contre, il faut rester dans cette idée que vous avez parfaitement décrite, c'est-à-dire le voir quand on veut, au moment où on veut.
32:25 Et ça, c'est intéressant de voir qu'on peut finalement une convergence entre la télé historique et puis la nouvelle génération.
32:34 Mais pour le positionnement de ces grandes chaînes traditionnelles, c'est quand même un séisme.
32:39 C'est un sujet, mais regardez ce que fait Amazon sur les droits.
32:42 Les droits du sport, où ils ont engouffré la polémique de Roland-Garros l'année dernière avec le quart de finale.
32:48 Donc, ils vont tous aller sur ce sujet-là.
32:51 On reste sur le thème des gaffes femmes avec les géants à couteau tiré sur le cloud.
32:57 C'est la dernière attaque en date vient du vice-président de Google Cloud qui s'est dit très inquiet du comportement anti-concurrentiel de Microsoft
33:05 qui utilise son leadership et sa base d'installation pour vendre ses produits dans le cloud.
33:09 C'était dans un entretien aux Echos.
33:11 Ça vous fait sourire ?
33:13 Oui, c'est paradoxe.
33:15 C'est un peu la roseur à roserie.
33:17 Oui, je pense que c'est le paradoxe de situation.
33:20 Qui veut ça ?
33:22 Quand vous avez deux géants qui se battent entre eux, déjà c'est plutôt simple pour la concurrence.
33:25 Mais quand vous en avez un qui n'arrive pas à prendre assez de part de marché au dominant,
33:31 il y a plein de questions qui se posent.
33:33 Est-ce que c'est la qualité des produits ? Est-ce que c'est des sujets commerciaux ? Économiques ?
33:37 C'est assez passionnant, je trouve, de voir ces deux géants qui se touchent, qui s'affrontent.
33:41 Alors, les trois, parce qu'il y a Amazon qui avait lancé les hostilités.
33:44 Amazon qui est en tête aujourd'hui sur le marché du cloud et qui voit Microsoft grandir, grandir, ça l'inquiète aussi.
33:50 Et Google qui se demande qui va rester le petit dernier comme ça derrière.
33:53 Ce qui est drôle aussi, c'est cette petite phrase très sympathique.
33:56 "Regardez Teams", nous dit le vice-président de Google Cloud.
34:00 "Ce n'est pas le meilleur produit au monde pour la communication vidéo,
34:03 mais il est devenu très rapidement leader grâce à son lien avec Office 365."
34:07 Et Windows.
34:08 Alors, c'est une vérité en même temps.
34:10 Bien sûr, vous savez Delphine, je suis très engagé sur ces sujets depuis des années.
34:14 Ça me fait vraiment sourire parce que dans mon livre, justement, en introduction,
34:20 je disais que je n'étais pas d'accord sur l'utilisation du terme GAFA à l'époque, qui est devenu GAFA.
34:25 Parce qu'en fait, on les a mis comme ça dans un bloc, mais ils sont en concurrence.
34:30 Ils n'ont pas du tout les mêmes modèles.
34:32 Alors, ce qui est très drôle, c'est qu'à l'époque, et encore il y a encore un an ou deux,
34:35 alors on avait les GAFA, les méchants GAFA, et puis les petits Français qui bougaient,
34:40 qui essayaient d'exister contre eux.
34:43 Mais on voit que ce n'est pas du tout aussi simple.
34:45 Et que d'abord, sur le sujet du cloud, vous avez une guerre qui est en train de se préparer,
34:50 qui ne m'étonne pas du tout.
34:52 Mais l'intelligence artificielle est aussi en train de rebattre les cartes.
34:56 Du coup, Google se sent en danger par rapport à OpenAI, etc.
34:59 Avec Microsoft qui a investi dans OpenAI.
35:01 Et avec Microsoft, etc.
35:03 Donc, je trouve que c'est très rassurant.
35:06 Ça veut dire que rien n'est établi, tout peut bouger, et l'Europe aussi prend son place.
35:11 C'est une très bonne nouvelle.
35:12 Merci beaucoup. Je suis désolée, on n'a pas le temps davantage de réactions.
35:16 Merci beaucoup Mikim Chikli de Weborama,
35:19 Guillaume Mamoumani, cofondateur de Jamais Sans Elles.
35:22 On peut citer tellement de choses quand on parle de vous.
35:25 Jean-Christophe Le Toquin de Scien,
35:27 et Nicolas Guillaume de Nathalys.
35:29 Merci à vous.
35:30 On fait une petite pause et puis on se retrouve pour parler de Roland Garros.
35:40 C'est la deuxième partie de Smartech qui démarre.
35:42 Merci à tous d'être restés avec nous.
35:44 Et merci à mes invités, Nicolas Guillaume,
35:46 président cofondateur de Nathalys,
35:48 Guillaume Mamoumani, Business Angel, ex-co-président d'Open.
35:51 Merci beaucoup messieurs.
35:52 Nous recevons avec grand plaisir Caroline Flessier,
35:54 vous êtes la directrice générale de la FFT,
35:56 non pas la Fédération des télécoms, mais la Fédération française de tennis.
36:00 Vous allez nous parler de ce premier tournoi de Roland Garros dans le Web3.
36:04 Donc un tournoi virtuel qui se déroule vraiment dans l'univers de Roland Garros,
36:08 aux mêmes couleurs.
36:09 C'est très joli, on a des images à vous montrer.
36:12 Et c'est ouvert aux détenteurs de NFT,
36:15 précisément aux détenteurs de NFT Balmain,
36:17 puisque vous avez choisi comme partenaire
36:19 cette plateforme de tournoi de tennis qui est basée sur les NFT.
36:22 Alors comment ça fonctionne ?
36:24 Tout à fait.
36:25 Bonjour à tous.
36:26 En fait, c'est assez simple.
36:28 Ce qu'on a voulu faire, c'est reproduire cet univers du monde du tennis,
36:31 la stratégie tennis.
36:33 Et donc on a voulu laisser la possibilité aux fans
36:36 de rentrer dans la peau d'un stratégie manager du sport, du tennis.
36:41 Donc en fait, je vais sur la plateforme Balmain Project,
36:44 j'achète des NFT et ensuite je vais miser sur mes joueurs,
36:47 un petit peu comme il y a eu dans le foot, ce dont on parlait tout à l'heure.
36:52 Avec Sorare.
36:53 Exactement.
36:54 Et donc je vais miser et puis en fonction du déroulement du tournoi,
36:56 je vais gagner et je vais passer les tournois.
36:58 Donc je choisis les joueurs sur lesquels j'ai envie de miser pour ce tournoi.
37:02 Et ensuite, ça se déroule vraiment comme une vraie compétition.
37:06 Il y a des pré-qualifications.
37:07 Des qualifications, d'ailleurs on est en ce moment dans les qualifs, je crois.
37:10 Les pré-qualifs, je crois.
37:11 On est encore dans les pré-qualifs.
37:12 On est encore dans les pré-qualifs.
37:13 D'accord.
37:14 Là, on va avoir quelques...
37:15 Voilà, on commence à avoir...
37:17 Alors je crois que les pré-qualifs, ça se finit...
37:19 Oui, ça se finit le 28 mai.
37:20 Voilà.
37:21 Je suis un peu en avance.
37:22 On est encore dans les pré-qualifs.
37:23 C'est ça.
37:24 Et puis ensuite, il y aura les qualifications et le vrai tournoi avec un tableau à 128 joueurs.
37:27 Et alors on a combien de joueurs au tableau ?
37:30 C'est une grande compétition.
37:31 Alors on a démarré avec 4000 joueurs.
37:32 Oui.
37:33 Et donc le tableau au final sera un vrai tableau, donc à 128 joueurs en entrée avec
37:39 un prize money à 25 000 dollars.
37:41 Et ça se passe comme un vrai tournoi en fait.
37:43 Et alors on peut acheter les cartes de quels joueurs ?
37:46 Alors on a fait cette plateforme en association avec Stan Wawrinka, en fait, qui est le partenaire
37:53 majeur sur cette plateforme.
37:54 Donc déjà, il y a des cartes de Stan Wawrinka.
37:56 Et après, on a des joueurs français, donc on va avoir barrière, on a Pouille également.
38:01 Donc allez voir, c'est assez génial.
38:05 Avec vraiment des caractéristiques.
38:08 On va choisir le revers, le coup droit, les coups tactiques des joueurs.
38:12 Donc c'est un vrai jeu de stratégie.
38:15 Exactement.
38:16 Il faut s'y connaître un petit peu en tennis pour avoir une chance de remporter la compétition,
38:19 j'imagine.
38:20 Il faut, oui.
38:21 Et alors, c'est un tournoi virtuel, mais avec un gain réel.
38:26 On gagne de l'argent ?
38:27 Oui, c'est un tournoi virtuel avec un gain réel.
38:29 Donc nous, à la fédération, en fait, c'est pas la première année qu'on fait des NFT.
38:33 L'année dernière, déjà, on avait fait le cours central, le cours Philippe Châtrier en NFT.
38:38 On avait ce projet qui s'appelait Game, Seat and Match.
38:40 On avait modélisé le cours Philippe Châtrier en NFT.
38:45 Et on est toujours dans l'alliance du monde virtuel avec le monde physique et réel,
38:50 puisque, dans le fond, quand même, on a des fans de tennis qui aiment venir à Roland-Garros.
38:54 Donc on peut gagner des places de tennis pour venir voir des vrais matchs.
38:58 On peut également venir tester la terre battue de Roland-Garros.
39:04 Il y a vraiment des expériences.
39:07 On est vraiment dans l'expérientiel.
39:09 Qu'est-ce qui intéresse la fédération dans ce type d'opération ?
39:12 C'est vraiment l'expériencelle, en fait.
39:15 La fédération, on a ce moto pour Roland-Garros qui est "Bougez les lignes".
39:21 Et "Bougez les lignes", c'est tester des choses.
39:23 Donc typiquement, je vous parlais de Game, Seat and Match l'année dernière qu'on a fait.
39:26 On a mis en vente 5 000 NFT.
39:28 On en a vendu à peu près un petit peu moins de la moitié.
39:31 Ce n'était pas un franc succès parce qu'on a commencé à rentrer dans ce Web3.
39:35 C'est quand même assez complexe à comprendre.
39:38 Et donc, on a testé. On a fait venir des fans.
39:41 On a essayé d'animer cette communauté.
39:43 On avait 1 400 utilisateurs sur Discord.
39:46 Et puis, cette année, on s'est dit qu'il faut qu'on continue dans l'expérience.
39:50 Puisqu'on le voit aujourd'hui, les NFT, vous pouvez avoir...
39:53 Quand vous achetez juste des tickets pour aller dans un stade,
39:56 vous pouvez avoir un ticket gold en NFT, par exemple, sur votre téléphone.
40:00 Et puis, après, vous avez une expérience qui se joue dans le réel.
40:04 Et ça vous permet de développer tout ce qui est fidélisation,
40:09 tout ce qui est meilleure compréhension de nos fans
40:12 pour une meilleure expérience.
40:13 Ça va nous permettre de faire évoluer les produits.
40:15 Ça, ça doit vous parler, Guillaume Hamouman,
40:17 vous savez, des garçons qui sont à fond dans le Web3 et les NFT.
40:20 Je n'ai pas le temps de vous faire réagir.
40:22 Merci beaucoup, Carole Flessier, directrice générale de la FFT.
40:25 Je précise que vous succédez à notre ministre des Sports, d'ailleurs, à ce poste.
40:29 À suivre notre regard sur Ouval Web. On reste dans le domaine des NFT, d'ailleurs.
40:33 Allez, on va parler des schtroumpfs.
40:39 Et oui, les schtroumpfs arrivent dans le Web3.
40:41 Les schtroumpfs se lancent dans le Web3.
40:44 Ce pari, c'est celui d'IMPS, la société belge qui détient la licence numérique de la marque.
40:50 Elle lance ce mois-ci une collection de NFT enregistrées sur la blockchain Ethereum
40:56 et à l'effigie, donc, de ces petites créatures bleues imaginées par l'artiste Peyo.
41:01 Une collection importante puisqu'elle se compose de 12 500 œuvres
41:05 baptisées « The Smurf Society » ou « La Société des Schtroumpfs ».
41:09 Ici, chaque NFT représente un personnage en 3D.
41:12 Le cuisinier, le poète, le costaud…
41:15 Vous pourrez retrouver plus de 250 personnages, chacun décliné de 50 façons différentes.
41:21 En plus de compter parmi les collectionneurs de ces œuvres,
41:24 si vous détenez un de ces NFT, vous aurez accès à des avantages,
41:28 type rencontre avec des célébrités ou encore gagner des billets pour des événements sportifs.
41:33 Et d'ailleurs, vous le faites aussi pour la bonne cause.
41:36 Une partie des bénéfices ira aux ONG engagées dans la lutte contre le réchauffement climatique.
41:41 Alors, le prix des tokens n'a pas encore été déterminé.
41:45 Il se fera sur la base des montants des offres et de l'offre totale, surtout de NFT.
41:50 En gros, c'est l'engouement suscité par la collection qui va déterminer le prix.
41:55 Et ça, c'est tout le pari d'IMPS car c'est en effet l'une des franchises de divertissement
42:00 les plus populaires au monde, selon une étude menée par IMPS.
42:06 95% des gens dans le monde connaissent les schtroumpfs.
42:09 Merci à tous de nous suivre régulièrement.
42:12 Merci à Nicolas Guillaume, président cofondateur de NetAlice,
42:14 à Guy Mamoumani, Business Angel, ex-co-président d'Open,
42:17 et Carole Linn, Flessier, directrice générale de la Fédération française de tennis.
42:21 C'était Smartech. Je vous souhaite à tous une excellente fin de semaine.
42:25 [Musique]