Mardi 25 juin 2024, SMART TECH reçoit Jean-Nicolas Piotrowski (président, ITrust) , Jeremy Johann (data scientist, ITrust) , Christophe Collier (responsable France, Sinch) , Marie Rommi (consultante senior, Sinch) , Carole Chartier-Djelaïbia (juriste, membre fondateur et secrétaire générale, Cercle de la donnée) et Jérôme Bouteiller (Fondateur, EcranMobile)
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00:00Bonjour à tous, grand rendez-vous mobile business aujourd'hui dans Smartech. On va parler d'une
00:12bataille, bataille dans le messaging avec Apple qui s'allie à Google face à Meta notamment
00:18autour du RCS, cette révolution du SMS. Et puis on portera un regard juridique sur le monde de
00:23la donnée avec cette question de réglementation des professions numériques mais d'abord élever
00:29le niveau de cybersécurité des PME, c'est tout de suite dans Smartech.
00:38Je vous propose une visite à Toulouse, un nouveau centre de cybersécurité est en train d'émerger
00:43en Occitanie. Alors le premier à s'être installé dans le gigantesque bâtiment nommé Data Valley
00:48s'appelle iTrust, filiale du groupe Iliad. On y trouve de la recherche, du développement de
00:54solutions, notamment de solutions d'intelligence artificielle pour la cybersécurité, une cellule
01:00de crise, de détection des attaques, d'audit, enfin tout y est à peu près jusqu'aux écoles
01:05de formation. Au total ce sont plus de 100 experts qui seront réunis avec des équipes aussi dédiées
01:11du côté de FreePro, de Scaleway. C'est une forme de démonstration de force en tout ça, en tout cas
01:16c'est comme ça que je l'ai perçu pour le groupe Iliad dans ce domaine qui affiche clairement son
01:21ambition de monter en puissance sur la commercialisation de solutions cyber pour les
01:24PME. Donc on s'est rendu sur place et on a tendu notre micro au président fondateur d'iTrust Jean
01:31Nicolas Piotrowski et également à Jérémy Johann, Data Scientist au sein de la cellule R&D.
01:37Jean Nicolas Piotrowski, on est où là ? On est au nouveau vaisseau amiral d'iTrust. Quand on
01:55parle d'intelligence artificielle on a un peu l'impression d'être dans un gros buzz en ce
01:58moment. Qu'est-ce que vous apportez de différent en matière de cybersécurité avec l'intelligence
02:04artificielle ? Alors sur l'IA nous on n'est pas des chercheurs en IA donc on applique des modèles
02:10mathématiques qui sont déjà utilisés dans d'autres métiers, on les applique à la cybersécurité avec
02:15un savoir-faire. Donc il n'y a pas d'innovation en IA, il y a de l'innovation dans l'application
02:19de l'intelligence artificielle dans le métier de la cybersécurité. Nous ça fait depuis plus de
02:23dix ans qu'on travaille sur l'analyse comportementale donc on a été parmi les premiers en France à le
02:27faire et là on a des vrais produits qui s'appuient sur l'intelligence artificielle. Et ici il y a des
02:32chercheurs parce qu'on a vu le pôle R&D mais vous travaillez aussi avec des organismes publics de
02:37recherche ? Oui, ça fait plusieurs années qu'on travaille soit avec l'IREIT, le LAS, le
02:42directeur général du LAS sera présent ce soir, qui est le laboratoire du CNRS en informatique.
02:49On a l'IREIT, on travaille avec certaines écoles de Saclay, le LIPN à Paris, donc pas mal de
02:56chercheurs. Notre chercheur référence est Thierry Berthier qui est un des plus grands chercheurs
03:00en Europe sur la cybersécurité qui nous oriente aussi sur ce qu'on veut faire en cyber. Donc il y a
03:04les chercheurs pour plutôt essayer de trouver des méthodes mathématiques pour les trois ans
03:09qui arrivent et puis après il y a l'application de ça au jour le jour et là c'est plutôt les équipes
03:13de Scaleway, de FreePro, les équipes d'ITrust où on essaie d'appliquer ça sur les modèles
03:18mathématiques, sur des vraies infrastructures, sur des vrais clients. Et là l'ambition elle est
03:23business finalement non ? Avec ce hub c'est quoi ? C'est montrer ce qu'on sait faire en matière
03:29cyber auprès des clients justement de FreePro, auprès des PME qui sont une des cibles premières
03:35de FreePro ? Oui c'est exactement ça. On sert aussi de démonstrateur du savoir-faire alors du groupe
03:42de Free, d'ITrust, de FreePro. On sert de démonstrateur de la région Occitanie parce qu'en fait tout le
03:48bâtiment va être équipé ou va héberger des entreprises de cybersécurité ou d'intelligence
03:53artificielle. Donc les gens vont pouvoir venir voir des délégations étrangères ou des grands
03:58clients ou des PME ou des groupements de business vont pouvoir venir voir ce qu'est un SOC, un centre
04:03de supervision, comment on traite les alertes etc. Donc il y a un effet démonstrateur vraiment cas
04:07réel. C'est un démonstrateur et un hub aussi pour le groupe. Tout ça ça a vocation effectivement à
04:13être fédéré donc on travaille aussi beaucoup avec la région pour essayer de voir comment on va
04:17architecturer ça, faire fonctionner ça. Est-ce que ça doit être une entité dédiée en dehors de tout
04:22ce qui est commerce et effectivement vous avez raison, nous on a une démarche vraiment commerciale,
04:26business parce qu'on considère que c'est ça qui peut très rapidement faire élever le niveau de
04:31sécurité des entreprises. Et à côté de tout ça il y a quand même toute une partie RSE, alors là aussi c'est
04:37un buzzword mais c'est notre challenge, c'est protéger l'entreprise, protéger le
04:41savoir-faire, les emplois et le citoyen européen et c'est pas rien en fait. Là on en parlait ensemble,
04:47on sécurise une soixantaine d'hôpitaux, ça veut dire que ce sont 60 hôpitaux qui ne sont pas piratés
04:52aussi grâce à E-Trust. Donc tout ça c'est important parce que ça donne une énergie, ça donne un sens
04:59à tout ce qu'on fait, qui est la protection non pas juste informatique mais d'un métier, d'un savoir-faire,
05:04d'une protection du citoyen, de protection des données du personnel du citoyen, de son emploi,
05:09des savoir-faire des entreprises qu'il emploie etc. Et c'est en fait ça dans quoi on se reconnaît et qui est super intéressant.
05:22J'aimerais bien que vous nous expliquiez comment vous utilisez en fait le LLM, les nouveaux grands
05:34modèles de langage en matière de cybersécurité. Vous vous êtes en charge de la R&D, de la recherche,
05:39sur quel type de projet vous travaillez autour de l'IA ? Alors Jass, ça me semble important de préciser
05:45que jusqu'ici on travaillait sur d'autres projets, donc on travaillait principalement sur des projets
05:49qui utilisaient des méthodes d'analyse comportementale pour détecter des attaques connues mais également
05:54des attaques qui utilisent des méthodes jusque-là inconnues. Et donc comme vous le disiez, maintenant
05:58on travaille de plus en plus sur des projets qui utilisent les LLM, donc les technologies un peu
06:02comme ChatGPT, sauf qu'évidemment nous on n'utilise pas de ChatGPT, on utilise des choses open source qu'on met chez nous.
06:06Et donc on va être sur des projets comme de l'aide à la remédiation, c'est-à-dire qu'on va mettre en
06:12place un outil, un LLM auquel on va pouvoir faire appel si jamais un analyste ou un client se
06:19trouve dans une situation où il a besoin d'aide à la remédiation si c'est un client ou d'aide à
06:23l'investigation si c'est un analyste. Ça permet d'accélérer en fait en matière de
06:28rémédiation aujourd'hui l'IA, l'intelligence artificielle, les chatbots, les grands modèles
06:33langages, on a un peu l'impression que ça aussi c'est du bruit médiatique, mais est-ce que vraiment
06:38vous diriez que ça permet de faire un saut en matière de cyber ? Ça permet surtout d'aller plus
06:44vite et d'être plus efficient. Après on pourra jamais tout automatiser mais il faut se dire qu'on
06:50a toujours besoin de quelqu'un derrière pour vérifier parce qu'on n'est pas non plus à l'abri
06:56d'une situation où les LLM vont faire ce qu'on appelle des hallucinations, donc ils vont créer
07:00de l'information qui est totalement fausse. Donc on a toujours besoin de quelqu'un derrière pour
07:04vérifier mais c'est sûr que ça permet d'aller plus vite, ça permet d'être plus efficient.
07:07Merci beaucoup. Alors à l'occasion de cette inauguration on a aussi pu croiser Marc Stuhlmann
07:13qui est conseiller régional d'Occitanie, président de CyberHoc et qui s'apprête à installer dans ce
07:19même bâtiment Data Valley une nouvelle antenne du campus cyber parisien. A priori c'est prévu pour
07:25la rentrée mais depuis les législatives anticipées, c'est la grande inconnue, on rappelle que ce
07:30concept de campus cyber qui doit être un lieu totem réunissant les experts de la cyber de
07:36tout horizon était une volonté d'Emmanuel Macron au départ. Quand sera-t-il à l'arrivée ?
07:42Nous verrons cela, en tout cas on suivra ça dans Smartech bien évidemment. Allez c'est parti pour notre
07:46grand rendez-vous, on change de sujet, grand rendez-vous sur le mobile, on va parler de la
07:50bataille dans le messaging.
07:57C'est l'heure de notre grand rendez-vous mobile business avec Jérôme Bouteiller bien sûr. Bonjour Jérôme.
08:01Bonjour. Fondateur d'écran mobile, Jérôme vous êtes venu accompagner aujourd'hui d'une équipe de chez
08:06Cinch. On va découvrir de quoi on parle, en gros on est autour du sujet du messaging quand même pour
08:12révéler quelques secrets de cette émission. Avec nous Marie Romy, bonjour, vous êtes consultante donc
08:16chez Cinch et Christophe Collier, responsable France. Bienvenue à tous les deux. On va commencer
08:22avec Jérôme à poser le décor. Jérôme, vous vouliez nous parler de ce business, du messaging et
08:27plus particulièrement du RCS, cette révolution finalement des SMS avec une actualité qui est
08:31quand même particulièrement riche en ce moment. C'est le cas de le dire. Alors le messaging, vous le
08:36savez, c'est un segment particulièrement dynamique, ça représente à peu près un tiers de notre temps
08:41d'écran digital, ça peut monter jusqu'à deux tiers chez les 15-24 ans. Alors ce qui est passionnant, c'est que
08:46c'est des applications de messaging mais qui sont en train de se transformer en super applications sur
08:50le modèle du chinois WeChat et qui accueillent les marques pour faire de la publicité, pour faire du
08:55commerce électronique, pour faire de la relation client, quitte d'ailleurs à faire de l'ombre à leurs
08:59autres applications ou à leur site web. Avec une actualité donc assez chargée du côté de méta et
09:05WhatsApp. Effectivement, méta nous parle un petit peu moins de métaverse mais on parle aussi de
09:09messageverse. Ils réinvestissent un petit peu ce segment en capitalisant sur les trois milliards
09:15d'utilisateurs dédupliqués qu'ils ont entre leurs grandes applications Instagram, Messenger ou
09:20WhatsApp. Et effectivement, au début juin, méta a organisé une conférence développeur à Sao Paulo, au Brésil,
09:26un pays où WhatsApp est très très puissant. Je crois qu'on parle de 120 millions d'utilisateurs
09:29quotidiens et ils ont annoncé plusieurs grandes nouveautés pour WhatsApp Business. Alors la
09:33première, ce sera la possibilité de faire certifier son compte WhatsApp Business avec la solution
09:38Meta Verified. C'est très utile pour les marques pour lutter contre les risques d'usurpation
09:43d'identité. La deuxième annonce, c'était l'arrivée des appels vocaux sur WhatsApp Business. Alors je
09:48crois que c'est limité à l'Amérique latine pour l'instant mais ça permettra en gros d'appeler
09:51ces marques comme on pouvait le faire avec un téléphone ordinaire. Et la troisième grande
09:56nouveauté concerne bien évidemment l'intelligence artificielle avec la volonté de méta de démocratiser
10:01les chatbots auprès des entreprises. Et on a aussi des actualités du côté d'Apple. Effectivement,
10:06une autre conférence développeur, la WWDC, dont vous avez parlé évidemment dans cette émission,
10:10avec la confirmation par Apple de l'arrivée du RCS sur iPhone. On en parlait depuis plusieurs
10:17mois et donc ils vont rejoindre le RCS qui est soutenu jusqu'à présent par Google et par les
10:22grands opérateurs cellulaires et présenté comme le successeur du SMS. Alors concrètement maintenant,
10:27on peut officialiser le calendrier. RCS va arriver à la rentrée en septembre avec le
10:32lancement d'iOS 18. Et ça va permettre aux utilisateurs d'iPhone de recevoir des RCS de
10:38smartphones Android ou de marques. Alors Apple continuera de faire le distingo entre le protocole
10:44iMessage, donc les fameuses bulles bleues, mais désormais les RCS arriveront sous forme de bulles
10:49vertes tout comme les SMS sur les iPhone. Et donc le RCS, pour rappel, ça donne un coup de jeune
10:55au SMS. Donc c'est une interface enrichie avec des images, avec des cartes, avec des vidéos et
11:01puis aussi des véritables conversations avec notamment l'arrivée de chatbots. Et donc toute
11:05cette nouvelle bataille autour du messaging, c'est la grande bataille du digital à venir ? C'est mon
11:11sentiment. Effectivement, 15 ans après la bataille entre Apple et Google pour s'imposer sur nos
11:15smartphones avec ce duel entre iOS et Android, on observe une forme d'union sacrée entre ces
11:21deux concurrents d'hier pour mieux concurrencer l'écosystème méta. Et pour vous redonner quelques
11:27chiffres, le RCS, c'était à peu près 1 milliard d'utilisateurs actifs mensuels fin 2023. Avec
11:33l'arrivée d'Apple, on peut anticiper 2 milliards dès la fin de l'année 2024. Et puis avec le
11:38réservoir de smartphones Android, on devrait très rapidement arriver à 3 milliards d'utilisateurs
11:43actifs sur RCS en 2025 ou 2026, ce qui devrait permettre à ce protocole de faire jeu égal avec
11:48l'écosystème WhatsApp. Et donc ce sera effectivement une grande bataille, une bataille de titans dans
11:52l'univers digital pour les prochaines années. Alors justement, on continue d'en parler avec
11:56nos invités, donc Christophe Collier et Marie-Romy de Cinch. Cinch, acteur européen du messaging ?
12:03Exactement, donc le champion, un des champions du messaging, des plateformes Cepa, ces plateformes
12:09de communication. Et comment vous positionnez justement sur ce marché ? Alors on est l'acteur
12:14leader en Europe, leader en France, leader dans de nombreux pays en Europe. On est surtout, c'est
12:214500 personnes dans 50 pays, c'est 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Côté rembourse,
12:28c'est une grosse structure et c'est aussi surtout 800 milliards de points d'interaction avec des
12:34utilisateurs toute l'année, que ça soit des appels téléphoniques, quand vous appelez votre VTC ou
12:39quand un chauffeur livreur vous appelle pour vous délivrer un paquet, quand vous recevez des emails
12:43et aussi surtout sur votre téléphone, sur toute la partie messaging. Notre objectif, c'est de
12:49permettre aux marques de se connecter aux utilisateurs là où ils sont, c'est-à-dire sur RCS, sur WhatsApp,
12:55sur MMS, sur WeChat, Kakao. Donc vous fournissez la techno qui connecte les utilisateurs du RCS,
13:02des apps de messaging avec les marques ? Exactement, notre travail c'est de construire un niveau de
13:10connexion. Au-dessus de tout ça, on va proposer des API aux marques et aux intégrateurs et puis après
13:15certains outils pour simplifier cet accès aux API pour ceux qui le désirent. Et vous voyez donc le RCS
13:20là et cette nouvelle bataille dont nous parle Jérôme comme un nouveau terrain de jeu aujourd'hui ?
13:24C'est un nouveau terrain de jeu, c'est quelque chose qui monte énormément. On voit ça
13:29aujourd'hui, donc dans la continuité du SMS, alors le SMS on parle en milliards, le RCS on parle en
13:36millions encore pour l'instant, mais on voit que c'est quelque chose qui est en forte croissance.
13:40On est aujourd'hui à peu près à moins de 50% du parc en France qui est couvert par le RCS et ça
13:46augmente très rapidement à peu près 10% par trimestre, ça va encore aller encore plus vite
13:51avec l'arrivée d'Apple. Et c'est surtout quelque chose, le RCS c'est monsieur plus du SMS, c'est
13:58plus joli, on a des vidéos, des fichiers, on peut réagir, on peut échanger et c'est aussi quelque
14:05chose de plus sécuritaire. On a aussi une marque, la marque est vérifiée, plus sécurisée, plus
14:10sécurisée, pardon, voilà. Sécuritaire, ça peut inquiéter. Et par rapport à WhatsApp, si on fait
14:18une comparaison entre RCS et WhatsApp ? On peut de loin penser qu'on fait exactement les mêmes
14:25choses, on verra avec Marie qu'on ne fait pas exactement les mêmes choses sur les deux canaux,
14:28mais c'est le même potentiel. Il y a un potentiel énorme et c'est surtout ce potentiel de la
14:33conversation qui arrive aujourd'hui sur les messages. Pendant des années, on a poussé de
14:37l'information aux gens, on ne les écoutait pas trop et là maintenant, on peut enfin les écouter.
14:41Alors justement, si on parle concrètement en matière publicitaire, est-ce qu'aujourd'hui
14:46les marques doivent plutôt opter pour RCS ou plutôt pour WhatsApp Business ? Alors à mon sens,
14:50les deux canaux sont complémentaires. Aujourd'hui, le RCS ça représente 24,6 millions de smartphones
14:56qui sont éligibles au RCS en France, ce qui représente à peu près 45% du parc mobile.
15:01Ensuite, on a le WhatsApp avec 49 millions d'utilisateurs actifs en France. Donc je dirais
15:08qu'en termes de couverture, c'est WhatsApp qui a l'avantage, mais c'est vrai que le RCS finalement
15:13s'inscrit dans la continuité, comme disait Christophe, du SMS, ce qui fait qu'aujourd'hui,
15:16on a déjà des larges bases d'opt-in adressables, ce qui fait qu'aujourd'hui, le RCS à ce niveau-là
15:21a l'avantage. Les chiffres sont aussi assez exceptionnels, on peut le dire, parce que 80%
15:25de taux de lecture, ce qui est x4 par rapport à l'emailing, 8% de taux de clic en moyenne, x3 par
15:30rapport au SMS. Et chez Singe, je crois que nos records 2023 à Singe France, c'est 18% de taux
15:34de clic sur la campagne Picard, 500 000 contacts adressés. Enfin, c'est des résultats qu'on n'a
15:38jamais vus auparavant. Donc voilà, le RCS, gros potentiel également pour tout ce qui est
15:42digitalisation des catalogues. On le sait avec les dispositifs WePub, il y a un gros enjeu des marques
15:46là-dessus aujourd'hui. Donc comme on peut intégrer des PDF, la géolocalisation, pardon, c'est un
15:52format idéal. Et également le wallet, pour pousser notamment les cartes de fidélité des marques, c'est
15:56le format idéal. Donc deux formats qui ont beaucoup de potentiel en matière publicitaire. Et qu'en est-il
16:00du commerce électronique ? Est-ce qu'on peut vendre des produits sur ces environnements ? Alors, on peut
16:04dire que les deux canaux sont légèrement en retard là-dessus, mais on trouve entre guillemets des moyens
16:08de contourner finalement le paiement directement dans le sens où on a sur RCS par exemple des
16:12expériences conversationnelles avec le personnel shopper, notamment avec Picard où on avait conçu un
16:17chatbot qui demandait en fait aux clients Picard leur régime alimentaire, leurs préférences, leur
16:22niveau de cuisine, leur goût et leur budget. Et en fonction, le chatbot allait leur pousser
16:26le menu idéal pour les fêtes de fin d'année, justement pour les soulager pendant cette période
16:30où on est quand même pas mal occupé entre le menu, les cadeaux, la décoration, c'est une période qui est
16:34assez chargée. Donc ça c'est sur le RCS, on peut faire ce type d'expériences conversationnelles. Et
16:39sur WhatsApp, c'est vrai que Meta va un cran plus loin, on va dire, avec le social commerce où
16:44aujourd'hui ils ont quand même le catalogue intégré directement dans l'application, où en fait on peut
16:48ajouter ses produits directement dans WhatsApp. Au panier, c'est ça ? Au panier, exactement. Donc c'est ce qu'a fait
16:54Butte en fait pour Noël où les clients étaient invités à choisir leur cadeau de Noël et en fait ils
16:58recevaient un lien et ils étaient redirigés directement vers le panier Butte et il fallait
17:02finaliser le paiement sur le site Butte par contre. Donc c'est là où est la limite aujourd'hui, c'est
17:06qu'on a la mise au panier mais on n'a pas encore finalement le paiement directement dans l'application.
17:10Ça c'est pour la France ? Ça c'est pour la France parce que ça existe au LATAM, en Inde aussi
17:14également. Enfin voilà, c'est présent, pour l'instant c'est pas en France. On l'espère en 2025 pour
17:18WhatsApp et RCS. On verra qui le lancera en premier finalement. Et dernier point, la relation client,
17:24quel écosystème domine ? La relation client, je dirais qu'aujourd'hui, c'est vrai que la tendance était plus sur
17:29WhatsApp. C'est vrai que c'était le canal qui était, on va dire, qui fonctionnait mieux pour la
17:33conversation. Les clients peuvent converser avec leur marque préférée sur WhatsApp, ce qui n'était
17:37pas aujourd'hui possible finalement sur RCS, ce qui va arriver en fait en 2025. Le RCS, les
17:42utilisateurs pourront initier des conversations avec leur marque préférée en 2025. Donc je pense que
17:47ça a potentiellement changé la donne sur la tendance qu'on a aujourd'hui parce que WhatsApp le
17:50permettait. Mais là, avec cet arrivé sur RCS et le RCS disponible sur iOS 18, je pense qu'on va
17:57avoir des changements de tendance en 2025. Alors, et donc l'arrivée du RCS sur iPhone, est-ce que vous
18:02pensez que ça va bousculer le marché ? C'est ce que j'entends entre les lignes. C'est exactement ça.
18:07On avait ce plafond vert qui est, aujourd'hui ça ne fonctionne que sur Android, à peu près 70% du
18:13marché en France. Donc on a ce plafond vert et vous savez qu'on n'y arriverait pas plus loin. Là,
18:17maintenant avec l'annonce, on voit qu'on peut aller plus loin. On va donc être quasiment universel
18:22d'ici un an ou deux. On va donc être capable de remplacer le SMS dans les usages et de la même
18:27manière qu'une marque envoie un SMS, elle va pouvoir envoyer un RCS. On peut, justement, les
18:34marques peuvent travailler sur les deux environnements, comme dans le domaine applicatif
18:38finalement. Exactement. L'objectif, c'est toujours d'utiliser le canal qui vous semble le plus
18:44adapté à la communication que vous voulez faire. Quand vous voulez envoyer un code pour valider un
18:48achat en ligne, vous n'avez pas besoin non plus de mettre 36 000 messages, vous avez besoin de mettre
18:52le code. Un SMS, ça peut très bien marcher, un RCS simple ou même un WhatsApp. Quand vous voulez
18:57préparer le repas de Noël, quand vous voulez aider quelqu'un à choisir le meilleur cadeau pour la
19:01fête des pères, et bien là, une conversation, ça a un intérêt et là, ces nouvelles messageries ont un
19:06intérêt. Donc il faut s'adapter aux usages, aux clients, à l'environnement applicatif, ça va
19:13demander quand même beaucoup d'accompagnement, j'imagine, pour les marques. Mais c'est pour ça
19:17qu'on est là, on va les accompagner, on va leur fournir non seulement les API pour pouvoir
19:22connecter et envoyer, mais aussi les outils, les chatbots, et cet arrivé de tous ces modèles
19:30d'intelligence artificielle pour générer du contenu va aider grandement les marques à
19:36générer toutes ces conversations. Mais alors, est-ce que vous pensez quand même que si on se
19:40projette un petit peu dans le temps, à terme, ce messaging, en fait, ces super apps dans les
19:47messages pourraient remplacer justement tout le domaine des applications ? Alors, on dépense
19:53aujourd'hui énormément d'argent à faire des applications qui sont des simples catalogues,
19:56où il n'y a pas vraiment grand chose d'intéressant à l'intérieur. On pourrait faire nettement mieux
20:02et beaucoup plus interactif dans de la messagerie. Donc oui, je pense... Donc ça pourrait remplacer
20:07les apps. Voilà. Alors, toutes les apps, non. Est-ce que je vais remplacer l'app de ma banque
20:11par une conversation ? Non. Est-ce que certaines actions de l'app de ma banque vont passer dans
20:15la conversation ? C'est possible. Oui. Mais j'aurai toujours mon application bancaire ou mon
20:20application spécifique. Généralement, toutes les applications où j'aimais... Qu'on ne va pas faire
20:25des économies, il faudra toujours avoir un site web, une application et en plus une stratégie
20:29de messaging. L'objectif de base, c'est toujours de s'adapter à la personne à qui on parle. Si
20:36vous habitez à Brest, je ne vais pas vous donner rendez-vous pour dîner à Strasbourg. Donc voilà.
20:40Donc si vous êtes tout le temps sur TikTok ou sur WeChat ou sur WhatsApp, je vais vous parler sur
20:44TikTok, sur WeChat ou sur WhatsApp. Voilà. Et si vous êtes tout le temps sur une app, il va falloir
20:49que j'ai une app et que je puisse vous parler sur une app. Merci beaucoup à tous les deux. Marie
20:54Romy, Christophe Collier de Cinch. Et puis, accompagnez bien toutes ces entreprises pour
20:58que ce soit aussi respectueux, acceptable. Parce que tout ça, ça peut fonctionner si on est tous
21:02d'accord finalement avec ces modèles. Et puis merci beaucoup Jérôme Bouteillier d'Ecran Mobile
21:07pour les invités et les sujets. Toujours aussi intéressant dans ce registre du mobile business.
21:12Allez, à suivre, on va parler de réglementation des professions du numérique.
21:16Allez, c'est notre moment juridique. On termine cette édition avec Carole Chartier-Djelaïbia.
21:28Bonjour. Vous êtes juriste, membre fondateur et secrétaire général du Cercle de la Donnée.
21:33Alors, vous présidez actuellement un groupe de travail qui est composé de membres du Cercle de
21:38la Donnée, mais aussi de l'Agora 41. Autour de cette question, faut-il créer des professions
21:43réglementées du numérique ? Alors moi, je voulais savoir, qu'est-ce qui vous a poussé, amené à cette
21:48réflexion sur les professions réglementées du numérique ? Alors, en fait, ce groupe de travail,
21:54il est dans la continuité d'un groupe de travail précédent, qui était aussi porté par le Cercle
21:59de la Donnée et par l'Agora 41, qui a travaillé autour de la souveraineté numérique. Donc, ce
22:04groupe de travail avait publié une étude en janvier 2022, qui s'intitulait « Souveraineté
22:12numérique, essai pour une reconquête ». Donc, à ce titre, je tiens à préciser que le titre avait
22:17été choisi avant la création du Parti politique reconquête. Mais « souveraineté reconquête »,
22:22on se dit « ah, non, c'était bien avant ». C'était avant, et je tiens à rappeler que le Cercle,
22:29tout comme l'Agora 41, sont des associations totalement apolitiques. On avait vraiment
22:35réfléchi sur la question de la souveraineté de façon assez neutre, même si on entendait quand
22:40même, avec cette étude et cette réflexion, peser dans le débat politique, parce que vous
22:45vous souvenez que 2022, c'était une année d'élections présidentielles. Donc, on avait
22:50envoyé cette étude en avant-première aux candidats qui étaient crédités de plus de 5%
22:55d'intention de vote. Et puis, on avait aussi été présenter cette étude aux parlementaires,
23:01parce que l'idée, c'était que ça pèse un petit peu, que les candidats s'emparent de cette question.
23:05Et on a pu constater quand même que la question était dans le programme de certains candidats,
23:12déjà. Et puis, on l'a pu entendre un petit peu dans les débats. D'accord. Alors, cette étude,
23:18elle était composée de trois parties. Il y en avait une sur l'observation, une autre sur la
23:23réflexion. Et puis, la troisième, qui incluait plusieurs propositions, dont, justement, créer
23:29des professions réglementées du numérique. Mais pourquoi vous avez choisi de creuser en particulier
23:34cette proposition ? Alors, déjà, bien entendu, parce qu'elle nous paraissait pertinente. Mais
23:38bon, ça, au même titre que les autres propositions de l'étude. Mais également parce qu'elle nous
23:42semblait assez originale. Autour de la souveraineté numérique, il y avait pas mal de choses qu'on
23:47avait pu proposer, qu'on a pu entendre par ailleurs. Mais celle-là, c'est vrai que c'était
23:50quelque chose de relativement nouveau. Et puis, surtout, je dirais, on est peut-être resté un
23:54petit peu sur notre faim. Et on avait vraiment envie de creuser le point. Donc, c'est vrai que
23:59le constat de départ de cette proposition, c'était une certaine insécurité juridique, qui s'explique
24:07par le fait que les pionniers de l'informatique, dont l'avènement a eu lieu après-guerre, étaient
24:12principalement américains. Donc, dans une logique très libérale qui ne prêtait pas trop à ce
24:17que ce soit régulé. Alors, même si récemment, on observe quand même qu'on commence à avoir une
24:22régulation, je dirais, massive au niveau de l'Union européenne, parce qu'on essaiera de rattraper le
24:26retard. Depuis le RGPD, on a quand même le Data Service Act, le Data Market Act, le Data Act,
24:32le Data Governance Act. En termes de cybersécurité aussi, on a NIS2, le Cyber Resilience Act. Mais
24:42pour autant, même s'il y a cette régulation, on observe aussi que les personnes qui travaillent
24:47dans le domaine du numérique n'ont pas toujours cette capacité et cette possibilité d'appliquer
24:52correctement cette réglementation. Mais justement, vous avez évoqué tous les textes. Est-ce que vous
24:57ne craignez pas d'ajouter de la régulation à déjà beaucoup de régulations ? Alors, en fait,
25:02l'idée, ce n'est pas d'ajouter une réglementation additionnelle, mais plutôt de donner les moyens
25:08aux personnes qui travaillent dans le numérique d'appliquer la réglementation. Donc, c'est vrai
25:12que quand on dit profession réglementée, on entend tout de suite réglementer, réglementation.
25:17Mais il faut aussi, les deux mots ont la même importance, il y a aussi le mot profession,
25:22donc l'activité exercée par une personne dans un domaine et c'est vraiment à la personne qu'on
25:26s'attache. Parce qu'avec l'avènement du numérique, on observe que c'est la machine qui est mise un
25:32petit peu au cœur du système et on a tendance à oublier que l'humain, il a toujours un rôle à
25:36jouer. Or, le monde est forgé par nous, les humains. Et donc, l'idée, c'est vraiment de
25:41mettre les hommes et les femmes qui travaillent dans le numérique en capacité d'appliquer la
25:47réglementation pour une meilleure lisibilité et une meilleure sécurité juridique, qu'ils soient
25:54à même de faire respecter nos valeurs, de faire respecter une certaine déontologie, la
25:59cybersécurité, etc. Et qu'est-ce qui vous semble le plus intéressant à noter dans ce que peut
26:05apporter justement une réglementation, en tout cas des professions réglementées par rapport à la
26:10situation actuelle ? Ce qui est intéressant dans les professions réglementées, c'est que, d'une part,
26:15pour accéder à une profession réglementée, il faut une certaine qualification. Parfois même,
26:19on a des obligations de formation continue tout au long de la carrière. Il y a aussi le fait de
26:27disposer de certains moyens. Il y a également la notion de responsabilité qui était très
26:38prégnante parce qu'en cas d'exercice illégal ou d'exercice non conforme, forcément l'individu
26:46engage sa responsabilité. Il peut être radié, il peut être interdit d'exercice. Donc en fait,
26:49toutes ces choses nous semblent intéressantes. Il y a aussi la déontologie à laquelle est soumise
26:55une personne qui fait partie d'une profession réglementée. Donc je pense que tout ça pourrait
26:59être intéressant. Mais si on regarde plus précisément quelle profession, vous pensez
27:05aux DPO, par exemple, ceux qui s'occupent de l'application du règlement sur la protection
27:10des données ? Donc les DPO pourraient devenir une profession réglementée ? C'est une des pistes
27:16envisagées. Mais c'est vrai que, par exemple, si je reprends l'étude qui a été faite en 2002 sur
27:21l'évolution du métier du DPO, on voit que, d'une part, la formation des DPO est en baisse puisque
27:26un tiers des DPO n'a pas suivi de formation informatique et liberté RGPD depuis 2016,
27:31avant l'avènement du RGPD. Et puis les moyens qui leur sont alloués sont assez faibles puisque
27:3674% des DPO n'ont pas de réseau au sein de leur société et 60% d'entre eux n'ont pas de budget.
27:46Donc c'est vrai que si les DPO à l'avenir devenaient une profession réglementée,
27:49eh bien déjà ils auraient une contrainte en termes de formation avant d'accéder à la profession. On
27:56pourrait envisager une formation aussi continue tout au long de la carrière et puis on pense
28:02qu'ils disposeraient de plus de moyens pour mener à bien leur mission et aussi une certaine
28:09indépendance, qu'aujourd'hui n'ont pas toujours. Merci beaucoup Carole Chartier-Djelaïbia du Cercle
28:15de la Donnée. Merci pour nous avoir éclairé sur cette proposition et merci à tout le monde de
28:19nous suivre sur la chaîne Bismarck et également en podcast. C'était Smartech, on se retrouve très vite.