• l’année dernière
Avec Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée Nationale

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-05-25##

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News
Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
00:05 Et l'invité ce matin, Yael Brune-Pivet, présidente de l'Assemblée Nationale.
00:09 Bonjour Yael Brune-Pivet.
00:11 Bonjour.
00:12 Merci d'être avec nous jusqu'à 9h pour répondre à toutes les questions et notamment aussi à celles des auditeurs.
00:17 Tout à l'heure, justement après 8h30, je les invite d'ailleurs à nous appeler d'ores et déjà au 0826 300 300 et à réagir.
00:25 Alors, on va s'arrêter sur ce qui est devenu l'Assemblée Nationale. Est-ce que c'est une ZAD comme le disent certains, un vrai cirque ou un vrai théâtre démocratique,
00:34 mais démocratique avec la liberté des échanges pour voter les lois.
00:37 Évidemment, on va aborder la réforme des retraites avec ce qui s'est passé, ce qui doit se jouer dans les dix jours qui viennent là aussi et la pression qui est sur vos épaules.
00:45 Avant cela, je voudrais quand même qu'on commence par le climat de violence dans la société, Yael Brune-Pivet.
00:50 Emmanuel Macron a alerté sur une décivilisation de la société. Le mot est fort, c'est justifié selon vous ?
00:58 Le mot est fort, mais il décrit une société qui est iraillée, dans laquelle la violence effectivement est exacerbée.
01:08 On voit qu'à l'égard de ceux qui s'engagent, et ça c'est très inquiétant, mais c'est très significatif aussi,
01:16 à l'égard de ceux qui s'engagent pour le bien commun, donc je parle des élus, les violences l'année dernière ont augmenté de 32%.
01:23 Rendez-vous compte, 32% d'augmentation.
01:26 Moi, depuis que je suis présidente de l'Assemblée nationale, j'ai 153 faits de violence à l'égard de parlementaires.
01:35 153. C'est colossal.
01:38 Et c'est, je crois, très significatif et représentatif qu'effectivement il y a une montée de la violence,
01:47 et peut-être il y a des personnes qui sont complètement décomplexées vis-à-vis de cette violence.
01:54 Et ça devient de la violence ordinaire, de la violence quotidienne qui s'exerce, pas seulement à l'égard des élus évidemment,
02:02 mais qui s'exerce à l'égard des policiers, on le voit quasiment quotidiennement, à l'égard de citoyens évidemment,
02:10 et donc ça doit nous interpeller tous.
02:13 Oui, mais Yael Broun-Pivet, la majorité est peut-être rattrapée par le réel.
02:18 Quand certains évoquaient un ensauvagement de la société, il n'y a pas si longtemps,
02:23 certains ministres et des membres de la majorité, et même Éric Dupond-Moretti,
02:27 laissaient entendre que c'était seulement un sentiment d'insécurité.
02:31 Vous savez, depuis que la majorité est au pouvoir, donc depuis 2017,
02:35 nous avons adopté beaucoup de mesures pour renforcer la sécurité des Français.
02:40 Des accroissements considérables de nos forces de l'ordre, 10 000 policiers pendant le dernier quinquennat,
02:47 et nous venons encore de voter une loi de sécurité intérieure au Parlement,
02:52 qui a remporté une grande majorité, qui encore augmente les moyens des services de police,
02:58 et leur donne les moyens techniques, humains, de formation, etc. pour pouvoir agir dans la protection des Français.
03:06 Et nous avons fait de même pour la justice.
03:08 Plus de magistrats, plus de capacités pour chaque tribunal d'intervenir plus rapidement,
03:14 et nous aurons une loi de programmation pour la justice dans les semaines qui viennent.
03:18 Donc nous agissons, il n'y a aucun déni de réalité, mais la situation...
03:23 - Il y a eu un déni de réalité, ça vous ne pouvez pas le nier.
03:26 Certains disaient "non, non, on ne peut pas parler d'ensauvagement, c'est un sentiment, simplement".
03:30 Et c'est Éric Dupond-Moretti qui le disait, le ministre de la Justice, lui-même.
03:34 - À nouveau, ça n'est pas exact, parce qu'il y aurait eu un déni de réalité, nous n'aurions pas agi.
03:39 Et je viens de vous expliquer que nous avons agi, et que nous continuons à agir,
03:43 et que nous ne relâcherons pas les efforts, parce que les Français méritent de pouvoir vivre en sécurité.
03:49 - Est-ce que les politiques montrent l'exemple ?
03:51 Qu'est-ce qui se passe à l'Assemblée nationale quand il y a des débats houleux, parfois violents ?
03:56 - Les débats ne sont jamais violents, dans le sens où il n'y a pas de violence physique
04:01 qui s'exprime à l'Assemblée nationale.
04:03 Parfois il y a une violence verbale, il y a parfois des injures ou des invectives,
04:10 et nous ne manquons pas, avec mes vice-présidents et avec les membres du bureau
04:14 qui représentent l'ensemble des forces politiques,
04:16 de les sanctionner immédiatement, lorsque cela dépasse les bornes.
04:20 - Il n'y a jamais eu autant de sanctions avec vous depuis quelques mois.
04:24 - Parce qu'il n'y a jamais eu autant de comportements qui dépassent les fameuses bornes
04:30 de la bienséance et du débat démocratique.
04:33 - Quand Jean-Louis Debré disait que ça a toujours existé, c'est même encore plus violent par avant,
04:36 lui qui a été président de l'Assemblée nationale.
04:38 - Il faut avoir une Assemblée qui vit, une Assemblée qui débat, et c'est le cas aujourd'hui.
04:43 Après, on ne peut pas, dans cette Assemblée qui vit et débat, traiter un ministre d'assassin,
04:48 on ne peut pas, dans cette Assemblée qui vit et qui débat, avoir n'importe quel comportement,
04:54 on ne peut pas s'habiller n'importe comment à l'Assemblée nationale.
04:57 Vous savez, parce que quand on est élu, élu de la nation, nous représentons cette nation.
05:03 Et donc, il faut avoir un degré élevé de conscience de ce que cela signifie.
05:09 Nous représentons nos concitoyens, nous sommes dans une institution qui nous dépasse.
05:14 Elle existera fort heureusement après nous, nous devons l'honorer, nous devons honorer les Français qui nous ont élus.
05:21 Donc, avoir un débat démocratique vif, mais respectueux.
05:24 - Quand vous évoquez ces faits, qui vous avez dans le viseur ? Plutôt des députés de LFI ?
05:30 - Alors, les sanctions, lorsque l'on regarde les statistiques, concernent très majoritairement les députés de ce groupe politique, la France Insoumise.
05:40 Elles ont touché d'autres partis politiques, mais c'est effectivement principalement la France Insoumise,
05:46 qui effectivement, dans l'hémicycle, parfois, et pas tous, pas tous encore, moi je n'aime pas, vous savez, je n'aime pas faire des amalgames.
05:54 Et donc, il y a certains députés... - Il y a une scission au sein des LFI dans le comportement ?
05:59 - En tout cas, moi je ne peux pas la mesurer, mais en tout cas, tous les députés de la France Insoumise ne se comportent pas de cette façon-là.
06:07 Et ceux qui le font seront sanctionnés comme ils l'ont été, parce qu'on ne peut pas tout faire à l'Assemblée Nationale.
06:14 - Est-ce qu'il y en a certains, députés LFI, qui sont à la limite du respect démocratique ?
06:19 - Vous savez, moi je crois que ces députés, lorsqu'ils ont ce type de comportement, poursuivent effectivement un objectif politique.
06:35 Parfois, vous savez, moi je vais beaucoup sur le terrain, je rencontre beaucoup les Français, ils me disent "Oh là là, ils sont mal élevés, c'est des sales gosses".
06:43 C'est ce que j'entends de la part des Français. Moi je ne le crois pas.
06:47 Moi je crois que, il y a chez certains, la poursuite d'un objectif politique qui est de déstabiliser l'institution dans laquelle ils sont élus et que je préside.
06:56 - Le chaos ? Ils veulent le chaos dans le pays ? Dans les institutions ?
06:59 - Dans le pays, je ne sais pas, mais en tout cas dans les institutions. Peut-être démontrer que ces institutions sont à bout de souffle, puisqu'ils portent politiquement un projet de 6ème République.
07:10 Et moi aujourd'hui, le rôle qui est le mien, je suis présidente de l'Assemblée Nationale, les députés m'ont fait confiance et m'ont confié cette mission.
07:19 Et mon rôle, c'est de m'assurer que l'institution fonctionne, qu'elle remplit sa mission au service des Français.
07:24 C'est-à-dire qu'elle peut délibérer, voter la loi, contrôler l'action du gouvernement dans de bonnes conditions.
07:30 - On y reviendra dans quelques minutes, si vous le voulez bien, avec des auditeurs, puisque vous êtes avec nous, Yael Broun-Pivet, jusqu'à 9h, sur une réforme des institutions.
07:39 Et pourquoi pas ce que veulent les citoyens et s'ils doivent être sollicités pour se prononcer.
07:44 Venons-en aussi à la réforme des retraites. Ce n'est pas terminé, effectivement, ce fut le ton.
07:48 Alors le groupe Lyott a fait une proposition de loi pour abroger cette réforme, qui sera débattue le 8 juin.
07:54 D'ici là, plusieurs étapes, beaucoup de manœuvres, dit-on, de la part de la majorité, pour éviter que ce vote ne se tienne.
08:01 Quelle est votre position ? Est-ce que ce texte doit être étudié tel qu'il est ?
08:05 - Déjà, ma position est une position très institutionnelle.
08:11 Et très politique.
08:13 Moi, je suis une femme politique et je suis partisane du texte de la retraite que nous avons voté, que j'ai porté lorsque je me suis présentée aux législatives.
08:25 Nous avons examiné un texte de loi, nous avons porté la retraite à l'âge de 64 ans, après des débats parlementaires.
08:33 Et ce texte a été adopté et abrogé et il va rentrer en application en septembre.
08:38 - Pas vraiment voté, puisque c'est le 49.3. Ça vous le regrettez, d'ailleurs ?
08:41 - Il a été voté dans la mesure où le gouvernement, après avoir déclenché effectivement ce fameux article 49.3, a fait l'objet d'une motion de censure qui, elle, n'a pas été votée par une majorité des parlementaires.
08:55 Et c'est dans ces conditions-là que le texte est considéré comme adopté.
08:58 C'est très important, parce que mon rôle aujourd'hui, c'est de faire respecter nos institutions et la Constitution.
09:06 Et donc, nous avons un texte, une réforme qui a été débattue, votée et promulguée et qui va s'appliquer. C'est très important.
09:15 Les parlementaires ensuite, donc ceux du groupe désormais célèbre Liott, entendent abroger cette réforme.
09:24 Moi, sur le principe, je trouve que c'est... J'ai envie de vous dire... ça me dérange beaucoup.
09:31 Parce que le texte qui vient d'être adopté, c'est... vous ne pouvez pas faire et défaire continuellement les choses.
09:38 Le texte vient d'être adopté. Avoir l'intention de le défaire, puis de le refaire, puis de le défaire, ça n'a strictement aucun sens.
09:48 Après, cette proposition de loi est un leurre pour nos concitoyens.
09:52 Parce qu'elle leur fait espérer, elle leur fait croire qu'effectivement, le 8 juin, il y aura une abrogation de la réforme des retraites.
10:01 C'est faux ! C'est faux !
10:03 Quand bien même le texte serait adopté tel quel à l'Assemblée nationale, il n'abrogerait pas pour autant la réforme des retraites.
10:10 - Pourquoi ? Parce que... - Parce que nous sommes dans un pays avec un Parlement.
10:15 Le Parlement est constitué de l'Assemblée nationale et du Sénat, et que le Sénat a voté à une large majorité la réforme des retraites, telle qu'elle existe aujourd'hui.
10:28 Donc, il ne faut pas tromper les Français. Moi, je... je suis... vous savez, je ne suis pas en politique depuis longtemps,
10:34 mais je crois qu'il est très important de dire la vérité aux Français, de ne pas leur mentir.
10:39 Il ne faut pas les tromper. Le 8 juin, même si ce texte était adopté, il n'abrogerait pas la réforme des retraites.
10:46 C'est très important. Il ne faut pas les leurrer.
10:49 Enfin, enfin, ce texte, et c'est les débats qui existent aujourd'hui, fait l'objet... il y a une difficulté majeure,
10:58 qui est celle de ce qu'on appelle le fameux, maintenant, "article 40".
11:03 L'article 40, c'est quoi ? C'est un article de la Constitution qui précise que les initiatives parlementaires ne peuvent pas créer de charges pour les dépenses publiques.
11:14 C'est ainsi. On peut le regretter et considérer qu'il ne faudrait pas limiter ainsi l'initiative parlementaire, mais ce n'est pas le sujet aujourd'hui.
11:22 Aujourd'hui, le sujet, c'est d'appliquer ce qui existe. Et, effectivement, évidemment, ce texte contrevient à cet article en ce qu'il crée une charge.
11:31 - Vous soutenez cet article 40 de la majorité qui va être déposé et discuté, quoi.
11:36 - Donc, moi, ce que je dis, c'est que, clairement, cette loi, cette proposition de loi est contraire à l'article 40 de la Constitution.
11:42 C'est une évidence. Que ce fait ne pouvait pas être constaté lors du dépôt de la proposition de loi.
11:48 Et donc, moi, le bureau de l'Assemblée nationale a laissé le groupe Lyot déposer ce texte,
11:53 mais qu'en revanche, maintenant, il appartient au président de la Commission des Finances, qui est saisi de cette question de l'article 40,
12:00 de prononcer l'irrecevabilité en ce que, de toute évidence, le texte de loi constitue une charge pour nos finances publiques et donc contrevient à cet article.
12:10 C'est sa mission et j'espère que, comme moi, il la remplira pleinement.
12:14 - Oui, mais alors ça, le président, c'est Éric Coquerel et lui estime qu'il doit y avoir des arguments pour que ce soit recevable.
12:21 Et si c'est recevable ? Qu'est-ce qui se passera par la suite ? Ce sera la semaine prochaine.
12:24 - Chaque chose en son temps. Il vient d'être saisi. Je vais voir quelle va être sa décision et je regarderai sa décision pour voir et constater ce qu'il en est,
12:36 si c'est une bonne décision ou pas. Mais de toute évidence, lorsqu'on discute, lorsqu'on échange avec les constitutionnalistes, avec les uns et les autres,
12:45 de toute évidence, cette proposition de loi crée une charge. Vous savez, les présidents de la Commission des Finances sont des hommes politiques.
12:52 Moi, je suis une femme politique. Mais ils ont aussi un rôle institutionnel, comme moi. Et donc, ils doivent le remplir pleinement.
12:59 - Alors, deux possibilités avec Éric Coquerel. Vous défaussez un petit peu sur lui en disant "c'est à lui".
13:05 - Je ne me défausse pas ! Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non. Je ne peux pas vous laisser dire ça parce que mon rôle, c'est de faire respecter le droit et les institutions.
13:15 Donc, la compétence d'Éric Coquerel est définie à l'article 89 de notre règlement intérieur. Donc, ce n'est pas une défaut, c'est simplement sa pleine compétence.
13:24 - Oui, alors c'est ça. Bon, donc, si ce n'est pas recevable, ce n'est pas recevable. Et donc, fin du feuilleton, ou à peu près.
13:31 Et si, en revanche, c'est recevable, là, vous reviendrez vous-même et vous encouragerez l'Assemblée nationale et les députés à travailler sur cet article 40 ?
13:39 - On regardera la motivation de la décision. Et donc, je ne fais pas de politique fiction, nous verrons bien. Mais, à ce jour, je ne peux concevoir qu'ils prennent une autre décision que les recevabilités.
13:50 - Oui. Est-ce que vous êtes aujourd'hui sous la pression du gouvernement et de la majorité, Yael Brown-Pivet ? Alors qu'on dit "et vous-même, vous avez répété que vous vouliez vous placer au-dessus de la mêlée des partis".
14:01 - Aujourd'hui, je ne subis aucune pression. Je ne suis pas sous pression parce que je suis pleinement dans mon rôle de présidente de l'Assemblée nationale. Je dois préserver mon institution, l'institution que j'ai l'honneur de présider, et appliquer le droit, et rien que le droit.
14:17 Et c'est ça qui m'importe. Vous savez, je ne veux pas que l'Assemblée nationale soit instrumentalisée par les uns ou par les autres. C'est un bien trop précieux pour notre vie démocratique.
14:28 Et donc c'est la raison pour laquelle je me suis opposée un petit peu vigoureusement à l'utilisation du mot dans votre question tout à l'heure. Parce que je ne me défausse pas. J'applique la loi, je suis avocate, vous savez.
14:40 Pour moi, la loi, la règle, est un bien très précieux. Et vous savez, c'est ce qui fait que nous sommes dans une société de débats organisés. On parlait de décivilisation tout à l'heure.
14:50 Eh bien, l'application de la règle, c'est ça qui fait que nous sommes dans une civilisation et dans une société organisée.
14:57 - Bon, en tout cas, pour conclure, peut-être, avant des questions d'auditeurs tout à l'heure, si ça revient dans l'hémicycle, vous saisirez peut-être alors de l'article 40, si besoin ?
15:07 - Écoutez, si besoin, nous verrons à ce moment-là. Mais effectivement, si la procédure se poursuit jusqu'à son terme, à nouveau, je vous dirais, je respecterai à chaque étape les prérogatives des uns et des autres.
15:24 Et effectivement, dans l'hémicycle, c'est moi qui suis comptable de l'application de l'article 40.
15:29 - Merci Yael Braun-Pivet. Vous restez avec nous, présidente de l'Assemblée nationale, jusqu'à 9h. Dans un instant, nous allons enchaîner avec des auditeurs, bien sûr, qui pourront vous poser des questions.
15:38 Et puis, j'en ai encore un certain nombre. Tout de même, en réserve, la revue de presse aussi, dans un instant, que vous pourrez commenter.
15:44 (Générique)
15:52 - Il est 8h36, dans un instant, nous allons poursuivre l'interview avec vous au 0826-300-300.
15:59 Yael Braun-Pivet reste avec nous jusqu'à 9h, la présidente de l'Assemblée nationale. Et elle est prête à répondre à toutes les questions, sans tabou, par le vrai, sur Sud Radio.
16:08 Vous le savez, parce que vous êtes déjà venue à de nombreuses reprises avant d'être présidente de l'Assemblée.
16:13 Avant ça, la revue de presse avec vous. On va lire les journaux, Benjamin, et les commenter.
16:16 Les trois visages qui font la une de beaucoup de journaux ce matin, ceux de ces trois policiers morts dimanche dans un accident de la route, donc à Villeneuve-Dasques.
16:24 - Ah oui, pour Manon, Paul et Steven, c'est le titre choisi par le quotidien Nord-Éclair. Un dernier hommage de la nation aux trois policiers tués à la lune de la voie du Nord, ce jeudi.
16:34 Un hommage national sera en effet rendu à ces trois destins brisés, âgés de 24 à 25 ans.
16:39 Leurs cercueils seront alignés sur la place d'armes de l'école de police de Roubaix. Emmanuel Macron sera sur place.
16:45 Manon, Paul et Steven vont recevoir à titre posthume la Légion d'honneur et la médaille du courage.
16:50 Dans le Parisien, aujourd'hui en France, les frères de Paul prennent la parole.
16:53 "Bien sûr qu'il y a de la colère en nous", disent-ils, "mais nous essayons de ne pas nous laisser engloutir par cette colère".
16:59 Le soutien de toute la famille de la police nationale nous y aide beaucoup. On veut croire désormais que Paul et ses collègues ne sont pas morts pour rien.
17:05 Témoignage à lire aujourd'hui dans les colonnes du Parisien.
17:08 - Oui, et tout à l'heure nous avions un policier qui a témoigné de façon anonyme. Il a changé de prénom, il est en Seine-Saint-Denis, il dit qu'il n'en peut plus
17:16 parce qu'il arrête des gens qui sont de nouveau après en cavale. Il les revoit, des petits délinquants, Yael Bournepivet, vous l'avez dit tout à l'heure.
17:25 Mais il faut aller plus loin dans la fermeté des peines, l'application notamment.
17:30 - Aujourd'hui les magistrats sont très très fermes. Contrairement aux idées reçues, il y a beaucoup de condamnations à de la prison ferme, etc.
17:39 Ce qui pose difficulté, c'est le temps entre les interpellations et les décisions de justice, qui est encore trop long, et la systématisation de ces poursuites.
17:55 Et donc il faut continuer à travailler sur la simplification de la procédure pénale, sur la capacité à travailler pour la police judiciaire,
18:03 à bien mener leurs enquêtes, à monter des procédures qui vont pouvoir amener à des condamnations.
18:09 Continuer à proposer beaucoup d'éventail de peines, pour trouver les peines les plus adaptées et les plus efficaces, et qui peuvent être le plus rapidement prononcées.
18:19 Donc il y a un travail qui est, comme je le disais tout à l'heure, qui a été entamé depuis longtemps, mais il ne faut pas relâcher l'effort.
18:28 Et puis, moi j'ai envie de vous dire quand même, il y a une question de reconnaissance à nos forces de l'ordre,
18:34 et il faut que ceux qui les critiquent, ceux qui les attaquent, ceux qui s'en prennent à la police...
18:40 - Vous lisez la France Insoumise, notamment Jean-Luc Mélenchon, il y a quelques jours.
18:44 - Toujours, continuellement, et ils doivent arrêter.
18:46 Ça n'est pas possible. Nos forces de l'ordre font un travail absolument remarquable.
18:50 Elles viennent encore d'en payer un prix, mais d'une fierté absolue.
18:55 Et il faut que nous soyons derrière eux, il faut que la nation soit derrière eux,
18:59 parce que c'est grâce à elles que justement nous arrivons à avoir une nation, avec le respect de ces fameuses règles dont je parlais.
19:07 C'est vraiment indispensable.
19:09 - Dans le cas précis, dans le Nord, les policiers ont été percutés par une voiture, et puis les conducteurs aussi, sous l'emprise de la drogue.
19:17 Alors on sait qu'il y a des traces de cannabis qui peuvent durer quelques jours.
19:20 Il y a eu beaucoup d'accidents ces derniers temps.
19:22 Est-ce que vous êtes favorable à un renforcement des sanctions pour les automobilistes qui conduisent sous l'emprise de stupéfiants ?
19:28 - Qui conduisent sous l'emprise de stupéfiants et d'alcool.
19:31 - Et d'alcool, bien sûr, toujours aussi.
19:33 - Moi j'ai vécu dans un pays, c'était le Japon, où c'était zéro alcool au volant.
19:39 C'était pas 0,1, 0,2, zéro.
19:43 Vous buvez un verre, vous ne conduisez pas.
19:46 - Moi je pense que quand on est au volant d'une voiture, et qu'on est soit alcoolisé, soit sous l'emprise de stupéfiants,
19:53 on est dangereux, parce que la voiture devient une arme.
19:57 - Vous seriez carrément pour du zéro alcool ?
19:59 - Moi je crois qu'il faut, en tout cas, il faut se poser la question,
20:01 et le zéro alcool me paraissait être quelque chose de très clair pour tout le monde.
20:06 Et je peux vous dire qu'il était extrêmement bien respecté,
20:10 parce que les peines en face étaient aussi d'une sévérité très importante.
20:15 - Zéro alcool et zéro drogue ?
20:17 - Zéro alcool, zéro drogue quand on conduit, et si on consomme, on rentre à pied.
20:22 Ou on ne rentre pas, mais ça n'est pas possible, vous vous rendez compte,
20:26 ce sont des vies fauchées des jeunes de 20 ans.
20:30 - Dans l'actualité, également, Benjamin, l'immigration qui fait la une du Figaro ce matin.
20:35 - Oui, avec ce titre en l'occurrence, les LR accentuent leur pression sur Macron,
20:39 les Républicains dont les propositions sont largement soutenues par les Français,
20:43 en tout cas selon le Figaro qui publie un sondage,
20:46 il en ressort que 74% des Français considèrent qu'il y a trop d'immigrés dans l'Hexagone,
20:50 62% souhaitent que la France puisse déroger aux droits européens la matière,
20:55 ils sont par ailleurs 72% à demander un référendum sur la politique migratoire du pays,
21:00 une demande réitérée d'ailleurs par les LR, Eric Ciotti, Olivier Marleix et Bruno Retailleau,
21:04 ils le font savoir dans une lettre adressée à Emmanuel Macron,
21:07 vous seul êtes en mesure de convaincre votre majorité de ne pas se dérober devant cette responsabilité historique,
21:13 peut-on lire notamment dans ce courrier.
21:15 - Oui, Yael Broun-Pivet, le texte sur le futur projet de loi sur l'immigration, c'est quand à l'Assemblée ?
21:22 - A priori, plus dans les semaines ou mois qui viennent, à l'automne probablement,
21:27 le gouvernement travaille sur son projet, on voit le projet qui a été présenté par les Républicains,
21:35 il s'agit maintenant de trouver la bonne voie, le bon chemin pour répondre à ces questions,
21:42 on voit que c'est une vraie préoccupation chez les Français,
21:46 pas forcément leur première préoccupation, puisque la première c'est plutôt tourné autour du pouvoir d'achat,
21:51 mais c'est une vraie préoccupation, il faut y répondre,
21:54 mais moi je suis circonspecte sur la violation ou le fait de sortir de notre été européen
22:02 pour mener cette politique d'immigration,
22:06 parce que d'une part nous savons que nous ne sommes pas isolés,
22:11 nous ne sommes pas unis, et que la politique migratoire doit se construire évidemment au niveau européen,
22:18 et donc en plus, je crois que les principes qui nous unissent, les valeurs qui nous unissent en Europe
22:24 font le ciment de l'Europe, il ne faut pas la détricoter,
22:28 en revanche il faut agir, il faut agir fermement,
22:32 probablement renforcer la loi sous différents aspects,
22:35 mais aussi mieux l'appliquer, on retrouve les mêmes difficultés qu'en matière de justice et de sécurité.
22:41 - Le projet de loi pourrait être présenté avant les vacances d'été et ensuite examiné à l'automne ?
22:47 - C'est le gouvernement qui a la main, je ne vais pas m'avancer à leur place,
22:54 ce n'est certainement pas mon rôle, mais de toute façon oui,
22:58 dans les semaines qui viennent on peut imaginer qu'il y a un texte qui sera présenté.
23:04 - Bon, plutôt à l'automne selon vous ?
23:06 - A l'automne, plutôt débattu à l'automne, débattu à l'automne au Parlement, c'est différent.
23:11 - Présenté avant l'été et débattu à l'automne ?
23:14 - Il peut y avoir une présentation au Conseil des ministres,
23:16 après vous savez le Parlement doit prendre le temps de la délibération,
23:20 examiner les textes, chercher des compromis, ça prend du temps, c'est du travail,
23:24 et après le texte est débattu dans l'hémicycle.
23:26 - Et évidemment les journaux ne reviennent pas, parce que l'information est tombée un petit peu plus tard
23:30 avec la mort de Tina Turner, celle qu'on appelait la Lyonne, la Tigresse, la Reine du Rock'n Roll.
23:36 Tiens, petit extrait.
23:45 - Yael Brandvillet, quand vous entendez Tina Turner, vous pensez à quoi ?
23:50 - Alors déjà à mes jeunes années, parce que comme vous, elle a bercé nos années lycées,
23:58 on a dansé, à l'époque on appelait ça des booms, c'était un peu un gars,
24:02 maintenant ça ne nous rajeunit pas, mais oui on a envie de danser, on a envie de faire la fête,
24:06 elle avait une énergie incroyable en fait, c'est surtout ça, une énergie incroyable.
24:11 - Et puis un parallèle vrai en même temps, puisqu'elle a déclaré qu'elle avait eu des moments très difficiles dans sa vie,
24:21 elle est revenue sur, elle a été une femme battue.
24:24 - Mais je crois que les gens ont besoin de vérité, vous savez, de vérité humaine, de savoir qui on est.
24:32 Ils ne cherchent pas justement des héros, ils aiment les gens qui ont des failles,
24:37 qui se relèvent et qui avancent résolument et je trouve qu'elle effectivement, c'est cette image-là qu'elle renvoie.
24:45 - Merci Yael Brounepivet, allez on continue dans un instant avec vous,
24:49 et puis les auditeurs qui attendent Zapiaf au 0826 300 300 jusqu'à 9h.
24:55 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Rocher.
25:00 Yael Brounepivet est avec nous la présidente de l'Assemblée Nationale et elle répond directement
25:06 à vos questions au 0826 300 300, alors il y a un peu d'embouteillage,
25:10 pardon évidemment on va essayer d'être court pour terminer et aller jusqu'à 10h.
25:15 C'est Sylvain tout d'abord qui est avec nous de Meugev, bonjour Sylvain.
25:19 - Bonjour Sud Radio, bonjour Madame la Présidente.
25:21 - Alors elle vous écoute.
25:23 - Bonjour Madame la Présidente, je voulais savoir si vous imaginiez dans les prochaines semaines ou les prochains mois,
25:29 utiliser le référendum, on en parle beaucoup, les LR le souhaitent sur le sujet de l'immigration.
25:36 On pourrait imaginer, puisqu'on parle aussi de Tanazie, que sur plein d'autres sujets il soit utilisé.
25:42 Je voulais votre avis sur ce référendum pour savoir si vous en pensiez.
25:45 - Oui, merci Sylvain, restez avec nous Yael Brounepivet.
25:48 L'utilisation des consultations.
25:50 - Moi je suis extrêmement favorable à l'utilisation de davantage de consultations auprès des citoyens.
25:56 Donc le référendum, mais pas seulement, parce qu'on pourrait imaginer beaucoup de consultations locales,
26:01 comme le font un certain nombre de villes sur des projets structurants.
26:05 Aujourd'hui les référendums, malheureusement dans notre constitution,
26:08 est extrêmement limité dans les sujets, et vous avez évoqué des sujets qui aujourd'hui
26:13 ne peuvent pas faire l'objet de référendums, en tout cas l'immigration ça n'est pas possible,
26:18 et le Tanazie non plus.
26:20 Et c'est dommage parce que moi je crois qu'il faut avoir confiance dans la parole du peuple,
26:26 et que sur certains sujets qui sont structurants pour une nation,
26:30 il faudrait davantage ouvrir le champ du référendum.
26:33 Donc moi je suis favorable en cela à une réforme de la constitution
26:37 qui permettrait d'ouvrir, pas forcément de façon indéfinie,
26:40 parce qu'il ne faut pas non plus ouvrir complètement les vannes,
26:44 mais en tout cas élargir le champ du référendum, j'y suis extrêmement favorable.
26:48 - Bon, ben voilà, ça va dans le sens de ce que vous dites Sylvain.
26:52 François, c'est un peu dans le même sens d'ailleurs,
26:54 autour de la représentativité je crois de l'Assemblée Nationale.
26:57 François Désivelet, bonjour François.
26:59 - Oui bonjour Patrick, bonjour Madame Brunepivet, contenté de vous parler.
27:03 - Bonjour. - Oui oui, elle vous entend.
27:05 - Oui oui, on vous entend, bonjour messieurs.
27:07 - Bonjour, alors écoutez, moi en fait, j'entends parler de la réforme des institutions,
27:12 pour moi c'est pas du tout le problème,
27:14 le problème c'est un manque de représentativité de l'Assemblée et du Parlement.
27:19 Il faut reconnaître quand même que c'est paru dans le monde
27:23 qu'il y a des députés qui ont été élus avec moins de 10% de votants,
27:27 donc pour moi c'est quand même un problème,
27:30 parce que ça veut dire que les Français ne sont pas du tout associés à la vie démocratique,
27:33 c'est un tort de leur part, et c'est un tort aussi de la part des politiques qui doivent se remettre en question.
27:38 Pour moi donc la solution, c'est de rendre le vote obligatoire,
27:42 comme c'est le cas en Belgique, comme c'est le cas dans d'autres pays,
27:45 et de prendre en compte le vote blanc,
27:47 qui montre au moins la représentativité des candidats,
27:51 qui font pas 70% par exemple des suffrages,
27:54 mais qui représentent uniquement 70% des votants,
27:57 qui sont peut-être 10% de la population.
27:59 Là au moins, ça sera un vrai reflet de la vie démocratique
28:03 et de la représentativité des institutions des Français.
28:06 Voilà, et ça sera dans le sens de la démocratie,
28:08 plutôt qu'une réforme des institutions,
28:10 qui a été vraiment bousculée avec l'adoption de la ration de la retraite par l'an 49-3.
28:15 - Merci François pour cette question, très précise.
28:19 Restez en ligne avec nous, Yael Brod-Pivet.
28:22 - Mais lorsque vous savez, vous parlez de vote blanc et de vote obligatoire,
28:26 c'est compris dans la réforme des institutions.
28:28 En fait il faut vraiment l'entendre au sens large,
28:30 peut-être plus parler de réforme de notre vie démocratique
28:35 que réforme des institutions,
28:37 et effectivement la question du vote est une question fondamentale.
28:41 On voit que l'abstention croît année après année.
28:44 Comment résoudre cette question ?
28:46 Il y a la question de retrouver davantage de confiance avec nos concitoyens,
28:51 renouer le fil, c'est ce que j'essaye de faire à l'Assemblée Nationale,
28:55 et la question du vote obligatoire et du vote blanc peut se poser.
28:59 Moi à chaque fois que je discute avec les citoyens, avec les jeunes,
29:02 ils y sont plutôt opposés,
29:04 mais j'entends votre point et effectivement en tout cas,
29:08 ils ne s'envisageraient à mon sens que si nous le couplions,
29:10 vote obligatoire, vote blanc,
29:12 pour permettre à nos concitoyens de pouvoir exprimer un vote blanc,
29:16 de ne pas être obligés de choisir un candidat.
29:19 - Parce qu'aujourd'hui les citoyens n'ont plus toujours l'impression
29:22 d'être suffisamment représentés.
29:24 Comment les toucher ?
29:25 Nous, nous sommes partenaires par exemple du forum G500
29:27 qui aura lieu à Marseille le 8, 9, 10 juin,
29:29 je ne sais pas si vous pourrez venir parce que vous allez être prise le 8 juin,
29:32 mais comment renouer le contact justement avec le terrain et avec les citoyens ?
29:37 - Moi, à la place qui est la mienne, à l'Assemblée Nationale,
29:40 j'ai décidé d'ouvrir l'Assemblée Nationale.
29:42 Je voulais porter les fenêtres,
29:44 faire en sorte que les citoyens puissent vraiment se réapproprier l'institution.
29:48 Et donc ça passe par plein de vecteurs,
29:50 de permanence citoyenne que je fais,
29:52 où je rencontre directement des personnes,
29:54 des débats avec des citoyens,
29:56 où je leur donne la parole,
29:57 ça s'appelle l'Assemblée des idées,
29:59 ça a lieu tous les deux mois,
30:00 la semaine prochaine sur l'intelligence artificielle.
30:04 - Quand on est à Hoche, à Marseille...
30:06 - Eh bien je vais les voir, je vais les voir.
30:08 J'ai fait plus de 20 déplacements depuis que je suis présidente de l'Assemblée Nationale.
30:11 Les députés font des permanences citoyennes dans leur circonscription.
30:15 Il faut aller vers les gens,
30:17 il faut être à portée de bave comme les maires.
30:20 Il faut que les députés, que les sénateurs soient eux aussi à portée d'engueulade.
30:24 - À portée d'engueulade, bah oui mais...
30:26 - C'est fondamental.
30:27 - Vous craignez justement et vous dénonciez l'escalade aussi de ces baves.
30:32 - L'engueulade, elle n'est pas forcément violente, on le sait tous.
30:35 Et c'est une expression, mais il faut être proche.
30:38 Les Français attendent de leurs élus de la proximité.
30:42 Et c'est ce que j'essaye de faire à ma fonction.
30:45 Et c'est ce que je fais ce matin en étant avec vous et en leur répondant directement.
30:49 - Oui, bien sûr. Luc est avec nous maintenant du Pérus sur Marne.
30:52 Bonjour Luc.
30:53 - Bonjour Patrick, bonjour madame la présidente.
30:55 - Bonjour monsieur.
30:56 - Madame, je voulais vous parler des mandats,
31:00 qui pour moi n'est pas une priorité mais c'est à l'ordre du jour.
31:04 Il n'est pas besoin de vous rappeler qu'une grande partie des députés élus à l'heure actuelle
31:11 sont des gens de qualité pour la plupart,
31:15 mais qui la veille encore étaient des gens comme le vulgone picus lambda, si je puis dire,
31:24 avec les problèmes de la vie courante que tout le monde a,
31:28 avec les administrations, avec les impôts, avec les enfants,
31:31 même les hommes politiques ont des problèmes avec les enfants.
31:34 Et ce que je ne comprends pas, si vous voulez,
31:36 c'est qu'on met l'accent toujours sur la déconnexion.
31:39 La déconnexion des députés, de ces élus, vis-à-vis de la population,
31:45 alors que les maires eux seraient deux pleins pieds dans la vie courante.
31:49 Parce que ce que veulent les gens avec un maire, c'est un tacheron.
31:52 On le fait montre de la figure quasi paternelle du maire.
31:58 Ce sont des gens qui ont besoin de se confronter.
32:01 Et si je peux me permettre encore une chose, comment pouvez-vous expliquer
32:05 que des députés, alors que le maire de la Commune de France n'accepterait cela,
32:09 vous en parliez tout à l'heure Patrick, adoptent des ADFE.
32:14 - Adoptent des ADFE ?
32:18 - Vous vous préparez à une bombe atomique à l'égard de laquelle
32:22 les Gilets jaunes c'était une chansonnette.
32:26 - En clair, ce que vous dites, Luc, pour résumer,
32:29 vous seriez favorable à une forme de retour du cumul des mandats.
32:32 - Non, pas vraiment. J'ai dû mal exprimer.
32:36 C'est parce que, si vous voulez, ce que je ne comprends pas,
32:39 c'est que ces députés soient taxés de déconnexion.
32:42 Alors que les maires eux, ils étaient dans la ville.
32:44 Le problème est sorti. Vous comprenez ce que je veux dire ?
32:47 - Alors oui, il y a une bonne idée.
32:49 - Je vous rejoins tout à fait, monsieur.
32:51 Et c'est vrai qu'on parle de députés déconnectés,
32:53 alors que les maires ne le seraient pas.
32:55 Et c'est absurde, parce que nous sommes des citoyens comme les autres.
33:00 Nous avons nos vies, nous vivons au quotidien comme n'importe qui en France.
33:05 Donc nous ne sommes pas plus déconnectés que quelqu'un d'autre.
33:08 Nous avons eu des vies professionnelles avant, nous en aurons probablement après.
33:13 Et puis nous sommes beaucoup des élus locaux.
33:17 Moi, je suis élue dans ma ville.
33:19 J'étais hier soir à mon conseil municipal.
33:22 Donc je n'ai pas besoin d'un retour du cumul des mandats,
33:24 ni pour être connecté à la réalité, ni pour connaître la vie d'un élu local.
33:29 - Oui. Yael Brown-Pivet, on va terminer cette interview.
33:33 Une réaction, parce qu'il y a déjà Éric Coquerel qui a réagi à ce que vous avez dit tout à l'heure.
33:38 Il dit, bon, c'est quand même assez incroyable.
33:40 Il fera quand même expliquer cette logique qu'il veut que l'Assemblée valide cette PPL.
33:46 Voilà, et puis il enchaîne et il dit,
33:48 "elle estime de façon si certaine qu'il reviendrait de l'invalider l'article 40."
33:58 Il dit, de quoi je me mêle, quoi, en gros.
34:01 - Non, non, je ne pense pas qu'il dise ça.
34:04 Je pense que les relations d'une présidente de l'Assemblée nationale
34:07 avec le président de la Commission des finances ne se règlent pas sur votre radio.
34:11 Ne vous en déplaise.
34:12 - Bon, mais donc vous allez échanger avec lui, quoi.
34:15 - Évidemment.
34:16 - Merci Yael Brown-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
34:20 qui était notre invitée depuis 8h15 ce matin.
34:22 Un petit peu de retard pour eux dans un instant, évidemment.
34:25 Valérie Expert.

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