Fabrice Lerestif, secrétaire Force Ouvrière Ille-et-Vilaine

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00:00 Alors que la réforme des retraites a été promulguée depuis plus d'un mois,
00:02 certains opposants ne désarment pas.
00:04 Une nouvelle mobilisation est organisée ce matin à Rennes.
00:06 On en parle avec le secrétaire de force ouvrière dans le département.
00:09 Bonjour Fabrice Lerestif.
00:10 Bonjour.
00:11 Alors je voudrais d'abord vous faire réagir.
00:12 On a appris hier soir, enfin hier après-midi plutôt,
00:15 que la préfecture d'Ille-et-Vilaine autorisait pour la première fois
00:17 lors de cette manifestation à Rennes,
00:19 l'usage de deux drones qui vont donc filmer
00:22 et qui peuvent même filmer jusqu'à 18h aujourd'hui
00:25 pour éviter des troubles à l'ordre public, explique la préfecture.
00:29 Votre réaction ?
00:30 C'est la colère d'une certaine manière
00:32 parce que le monsieur le préfet nous a dit et redit
00:35 que nous étions très responsables.
00:36 On l'a montré lors des 13 dernières manifestations
00:38 et des manifestations locales aussi.
00:40 On doit être à 16 manifestations.
00:42 Pendant nos manifestations, il n'y a pas d'incident.
00:44 Tout le monde le sait.
00:45 Alors ces histoires de drones qui à la fois surveillent les rodéos,
00:48 donc les délinquants, et en même temps la manif syndicale,
00:51 c'est bien faire une association syndicaliste potentielle délinquant.
00:55 C'est ça le message politique.
00:56 Mais on ne peut pas nier, Fabrice Lerestif,
00:57 qu'il y a eu des casseurs qui se sont mêlés aux manifestants
01:00 et qu'il y a eu beaucoup de casse à Rennes.
01:01 Après les manifestations.
01:03 Après les manifestations.
01:04 Parfois en même temps.
01:05 Souvent après.
01:06 Souvent après.
01:07 Donc c'est le prétexte parfait.
01:09 Mais je pense que c'est surtout un message politique.
01:11 L'histoire de la sécurité, y compris d'ailleurs à la base,
01:13 on nous le dit, y compris à la préfecture,
01:15 à la base, j'entends bien, ceux qui sont chargés de la sécurité,
01:18 tout ça c'est pipo.
01:19 C'est un message politique.
01:20 Vous êtes surveillé.
01:22 Et on ne voit d'ailleurs pas pourquoi le 23 mai,
01:24 vous êtes dans la rue, vous syndicalistes.
01:26 Et on a décidé d'être le 23 mai dans la rue et en train.
01:28 Donc ça vous inquiète plus que ça ne vous rassure.
01:30 Ça m'inquiète effectivement.
01:31 Je dis que si M. le Préfet devait surveiller
01:33 des agissements de groupes violents,
01:34 il y en a effectivement.
01:35 Et je pense notamment au groupe uscule néofasciste
01:37 qui pullule et qui parade désormais,
01:40 on l'a vu à Saint-Senou,
01:41 mais aussi qui ont fait des actes violents.
01:42 Ils ont cassé un bras d'un militant syndicaliste.
01:44 Il pullule partout en Bretagne.
01:46 Et je crois qu'il prospère aussi sur les politiques d'austérité,
01:50 de régression sociale et démocratique.
01:52 Et donc effectivement, il y a cette nouvelle manifestation
01:55 contre la réforme des retraites à partir de 11h à Rennes,
01:57 place de Bretagne, Fabrice Lerestif.
02:00 À quoi ça sert de continuer de se mobiliser
02:02 un mois après la promulgation de la loi ?
02:04 - Parce que justement, on demande la brogation
02:05 qu'on a obtenue en 2006 pour le contrat premier embauche.
02:08 Et on reste déterminé.
02:10 Sinon, on passe à autre chose.
02:11 On est résigné et il faudrait discuter d'autres sujets.
02:12 - Vous n'avez pas l'impression justement que les gens,
02:14 les Français sont passés à autre chose ?
02:15 - Je ne le crois pas encore.
02:16 En tout cas, il y a une colère.
02:17 Les militantes et les militants nous l'ont dit.
02:19 Comment après le 1er mai ?
02:20 Historique, tout le monde l'a dit.
02:22 Attendre le 6 juin, c'était juste impossible.
02:24 Comment aller retrouver Madame Borne
02:26 et discuter de choses et d'autres ?
02:27 Intéressante, par ailleurs, et importante,
02:29 qu'on discutera en temps et en heure.
02:31 En temps et en heure.
02:31 Sur les salaires, l'égalité hommes-femmes,
02:33 et plein de choses.
02:34 Mais là, si on tourne la page,
02:36 on donne un signal de défaite.
02:38 Nous ne sommes pas vaincus.
02:40 Nous allons continuer à nous battre avec acharnement.
02:43 - Fabrice Lerestif, vous êtes donc le secrétaire de force ouvrière
02:45 en Ile-et-Vilaine.
02:46 Vous avez parlé du 6 juin,
02:47 puisqu'effectivement, ce jour-là,
02:48 il y a un appel à manifester de l'intersyndicale nationale.
02:52 Parce que deux jours après,
02:53 il y aura l'examen d'une proposition de loi du groupe Liott,
02:57 qui demande l'abrogation, effectivement,
02:59 de la réforme des retraites.
03:01 Déjà, donc, pour vous, attendre le 6 juin,
03:03 c'était trop tard ?
03:03 C'est ce que vous nous dites ce matin ?
03:04 - Cinq semaines après, les militants étaient abasourdis,
03:06 dépités, surtout quand ils ont vu, effectivement,
03:09 que l'intersyndicale, en ordre dispersé,
03:11 retrouvait Madame Borne.
03:12 C'est un mauvais signal.
03:13 Et nous, justement, on veut donner un signal d'unité,
03:16 aujourd'hui, et de combativité.
03:17 Avant le 6 juin, on continue à se battre,
03:19 même si on ne se fait pas d'illusions
03:20 sur la journée d'aujourd'hui, ça sera essentiellement militant.
03:23 Mais il faut montrer qu'on ne tourne pas la page.
03:25 Et ça, c'est extrêmement important.
03:27 Quant au 8 juin,
03:28 en ce qui se passera au Parlement,
03:30 un syndicaliste indépendant, comme nous le sommes,
03:32 ne remet jamais son sort au parlementaire.
03:34 L'histoire ouvrière est là pour nous le prouver.
03:36 On le sait, effectivement, que le 8 juin,
03:38 il y aura peut-être un phénomène politique.
03:39 Peut-être que M. Macron sera encore plus isolé, c'est possible.
03:42 Mais ce n'est pas là qu'on va gagner.
03:44 Ce n'est pas là qu'on va gagner.
03:44 - C'est dans la rue ?
03:45 - C'est dans la rue.
03:46 Ça va continuer dans la rue, d'une manière ou d'une autre.
03:48 Et je crois qu'une fois de plus, je le redis à M. Macron et à Mme Borne,
03:52 s'ils avaient le sens de l'intérêt général,
03:55 ils retiraient cette loi qui empêche,
03:57 qui empêche effectivement les Français d'espérer en des jours meilleurs
04:00 et qui casse le vivre ensemble.
04:03 Et c'est sûr, c'est justement ce terreau-là
04:05 de désespoir, d'amertume, d'une certaine manière, de régression
04:08 que vont pulluler les idées de rejets xénophobes, racistes et instituts.
04:12 Et ça, c'est très inquiétant.
04:13 - Et donc, ça veut dire que l'intersyndical tient en ille et vilaine à Rennes,
04:15 particulièrement ?
04:16 - Elle tient, elle tient.
04:16 Pour ce 23 mai, ça a été une discussion,
04:18 et il faut bien le savoir, ça a été une discussion.
04:20 Fallait-il faire ça un samedi ?
04:21 Fallait-il faire ça, nous, en tenant une journée de grève,
04:23 pour dire que c'est haussier par la grève et par le blocage ?
04:26 On a tenu.
04:26 Mais les huit organisations syndicales,
04:29 deux salariés, c'est-à-dire tous les syndicats,
04:30 appellent aujourd'hui.
04:31 Et ça, c'est un signe important.
04:33 - Alors, ce mouvement n'est pas terminé,
04:34 vous nous l'avez fait comprendre, Fabrice Laurestie,
04:36 mais est-ce qu'il a changé déjà quelque chose ?
04:38 Est-ce que vous diriez qu'il y a un peu un regain d'intérêt pour les syndicats ?
04:41 - Ah ben, on nous avait déjà enterrés,
04:43 nous étions subsidiaires, soi-disant intermédiaires,
04:45 des termes que je récuse,
04:47 on n'était capable de rien.
04:48 Nous, on savait que ce n'était pas vrai.
04:49 Et on a mis, et tout le monde l'a constaté,
04:51 des centaines de milliers, des millions de personnes dans la rue,
04:54 partout, partout.
04:55 Et ça s'est fait aussi dans les territoires, ça c'est nouveau.
04:57 Ce qu'on a fait à Montfort, ce qu'on a fait à Guichin,
04:59 ce qui a été fait à Combourg,
05:01 extrêmement important, extrêmement important.
05:03 Et ça, on va en continuer.
05:04 Il y a aussi un regain d'adhésion.
05:05 Tout le monde s'est tourné,
05:06 "Eh oui, les organisations syndicales sont capables de mobiliser."
05:08 - Vous avez un chiffre pour Force Ouvrière, Niel et Villene, d'adhésion ?
05:11 - Rien d'extraordinaire, vous savez.
05:12 Je parle d'adhésion spontanée, pas par les structures de base,
05:15 c'est-à-dire des gens, on a eu une esthéticienne qui est venue,
05:17 enfin des structures où il n'y a pas d'implantation, il faut l'avouer.
05:20 Et on a eu 230 adhésions en un mois, par exemple, spontanées.
05:24 Je parle bien "spontanées",
05:25 c'est-à-dire des gens qui viennent nous voir, qui se mettent sur notre site.
05:28 Et ça, c'est extrêmement important.
05:29 Et aussi beaucoup de jeunes, beaucoup de jeunes.
05:31 Et ça, c'est un message important, puisque j'ai fait les statistiques,
05:34 et sur ces adhésions spontanées, c'est au moins 70% de moins de 30 ans.
05:39 - Merci Fabrice Lerestive d'avoir été l'invité de France Blanc-Amérique ce matin.
05:42 Vous êtes le secrétaire départemental de Force Ouvrière en Niel et Villene.
05:45 Et donc c'est le rendez-vous, c'est à 11h ce matin,
05:48 depuis la place de Bretagne à Rennes,
05:49 pour cette 16e, 17e...
05:52 - Pour nous, ça sera la 17e.
05:54 - 17e manifestation contre la réforme des retraites.

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