• il y a 2 ans
Déléguée nationale UNITÉ SGP, Linda Kebbab, était l’invitée de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.

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Transcription
00:00 Bonjour Linda Kebab, merci d'être là ce matin dans la matinale de CNews.
00:03 On va évoquer ce qui s'est passé à Roubaix, ce dramatique accident
00:06 qui a coûté la vie à trois de vos très jeunes collègues,
00:09 Steven, Paul, Manon, 24 et 25 ans.
00:11 C'est important de dire leur prénom,
00:12 parce que c'est important de dire que c'était des êtres humains absolument exceptionnels.
00:16 Le temps est à l'émotion ce matin du côté des policiers ou à la colère,
00:20 parce que depuis on a appris le profil de celui qui a provoqué l'accident,
00:25 qui est décédé dans l'accident.
00:27 Oui, vous avez raison, Paul, Manon, Steven.
00:30 Steven est le papa d'un petit bébé qui ne connaîtra pas son père,
00:33 en tout cas qui grandira sans lui.
00:35 Et Paul était supposé devenir père aussi dans quelques temps.
00:40 Des vies brisées, des familles décimées.
00:43 Et puis évidemment, la tristesse, les mois, le choc.
00:45 Dimanche, lorsqu'on a reçu les premières informations, pratiquement en direct,
00:50 je pense qu'il y avait une sorte de sidération de notre part
00:53 qui recevions les messages en direct.
00:55 On n'y croyait pas, on se disait non,
00:57 ce n'est pas possible de se retrouver dans ce type de situation.
00:59 Et c'est exactement le sentiment qui a ensuite été celui de la plupart
01:03 de nos collègues dans les services,
01:04 puisqu'on a été rapidement interpellés par nos collègues,
01:07 qui n'y croyaient pas tout simplement.
01:08 Évidemment que ça prend plus de...
01:12 La colère aujourd'hui prend beaucoup plus de place.
01:14 Pourquoi ? Parce que trois de nos collègues sont victimes
01:18 de ce que nous donnait, dont sont en permanence,
01:20 c'est-à-dire des chauffards qui prennent la route pour un terrain de jeu,
01:24 en faisant fi de la vie des autres.
01:25 Alors on précise que cet homme qui est décédé dans l'accident
01:28 était positif au cannabis avec 2 grammes d'alcool dans le sang
01:32 et qu'il roulait à 120 km/h en contre-sens sur une bretelle d'autoroute.
01:36 Donc ça c'est évidemment le parcours,
01:38 il était évidemment connu des services de police,
01:40 c'est le parcours classique d'un drame annoncé malheureusement ?
01:43 Malheureusement oui, quelqu'un qui est connu pour trafic de stupéfiants
01:46 et malgré tout qui n'a pas eu la réponse nécessaire d'une société
01:51 qui ne sait pas répondre en réalité aux délits et aux crimes qui sont commis.
01:54 Et en tout cas à leurs auteurs.
01:55 Et ces personnes-là qui se sentent totalement impunies
01:58 parce qu'il n'y a pas de réponse et qui montent d'un grade supplémentaire.
02:01 Aujourd'hui l'homicide involontaire est un délit,
02:03 alors on ne va pas polémiquer.
02:05 Mais quand on pense à ce qui vient de se passer,
02:07 je pense également à notre collègue Romain Boulange
02:10 qui également à Villeneuve d'Ascq en septembre 2020
02:13 a été tué par une conductrice fortement alcoolisée
02:16 qui n'a pas accordé la priorité au véhicule de police.
02:19 Je rappelle que Romain Boulange et sa patrouille
02:21 se rendaient sur un cambriolage de nuit,
02:23 donc c'est dire l'importance de sa mission à ce moment-là
02:25 pour protéger des victimes qui probablement étaient en train de subir un crime.
02:30 Eh bien cette dame aujourd'hui, elle est libre.
02:32 On a tous pensé l'année dernière, on a tous parlé l'année dernière
02:36 de ce chef étoilé dont le fils a été également tué par un récidiviste
02:41 qui venait de voler une voiture,
02:42 qui était sous l'emprise de l'alcool et des stupéfiants.
02:44 Aujourd'hui il est libre.
02:46 Et puis on a évidemment cette affaire qui a fait les choux grattes de toute la presse,
02:51 Pierre Palmade qui a décimé, brisé une famille avec un enfant polytraumatisé.
02:56 Aujourd'hui il est libre.
02:57 Pourquoi ? Parce qu'en France, ce type d'infractions en réalité sont considérées comme des délits.
03:01 Et qui dit délit dit maintien au mieux.
03:04 Donc il faut criminaliser ces délits.
03:05 Je pense que oui, on ne va pas polémiquer aujourd'hui
03:08 parce que les faits sont extrêmement récents
03:10 et que la place doit être d'abord à l'hommage
03:12 et à tout ce que l'on doit rendre à nos collègues qui aujourd'hui sont décédés,
03:15 à la pensée que l'on doit avoir pour leur famille, leurs enfants,
03:18 et l'enfant à venir également, les parents, les conjoints, les frères, les sœurs,
03:23 mais également de réfléchir à comment éviter que des personnes prennent la route pour un terrain de jeu
03:27 pour la simple raison que l'homicide involontaire est considéré comme un délit.
03:30 Oui, en effet, il faut y réfléchir.
03:31 Homicide routier avait proposé Gérald Darmanin.
03:34 Est-ce que c'est une solution ?
03:35 Est-ce que ça changerait quelque chose ou pas ?
03:37 Oui, ça changerait quelque chose parce que c'est plus de 3 000 morts par an, madame.
03:41 C'est plus de 700 qui le sont du fait des stupéfiants.
03:44 Et ce sont des personnes qui aujourd'hui brisent des vies entières, des vies des familles.
03:49 On ne peut pas se permettre et s'offrir le luxe de dire que les personnes ne voulaient pas tuer.
03:54 Mais quand vous prenez le volant, en ayant consommé de l'alcool, en ayant consommé du stupéfiant,
03:59 en roulant au-delà des limitations de vitesse, dans ces conditions-là,
04:03 vous ne pouvez pas vous contenter de dire que vous ne vouliez pas tuer.
04:06 Ce n'est pas possible, ce n'est plus entendable pour nous.
04:09 Ce n'est plus entendable pour nous qui intervenons au quotidien sur ces homicides de la route.
04:14 Et qui les subissent également.
04:16 Donc oui, en effet, il faudrait changer les choses pour que les gens prennent conscience de la dangerosité
04:20 que représente une voiture.
04:21 C'est un choc, c'est un drame national.
04:23 Il y aura un hommage national qui sera rendu à vos trois collègues.
04:26 Et ça met en lumière, si ça n'avait pas déjà été fait largement, la difficulté du métier de policier.
04:33 Comment aujourd'hui encore on peut accepter le prix à payer pour être policier ?
04:37 Partir le matin, ne pas savoir si on rentre le soir.
04:39 Il y a eu 6 000 départs dans les forces de l'ordre en 2022, selon les derniers chiffres.
04:43 C'était énorme. Les gens craquent en fait, c'est ça ?
04:46 Oui, on rentre souvent dans la police les étoiles plein les yeux,
04:50 avec la conviction qu'on va défendre la veuve et l'orphelin.
04:52 Et d'ailleurs, je rends hommage aussi à nos collègues qui sont morts en prenant en charge
04:58 une jeune fille mineure qui venait se présenter pour des faits de viol en flagrance.
05:03 Et qui l'ont pris en charge au-delà de leurs obligations,
05:07 pour éviter qu'elle ne soit absolument victime de son bourreau.
05:10 Et du fait d'une enquête qui n'aurait pas pu être bien menée,
05:13 ils l'ont menée à l'hôpital pour qu'elle puisse subir les constatations
05:16 médico-judiciaires nécessaires pour pouvoir établir la procédure.
05:19 Et c'est malheureusement dans ce contexte héroïque qu'ils sont décédés.
05:22 Et oui, les policiers rentrent avec des étoiles plein les yeux
05:25 et malheureusement ils vivent des déconvenues.
05:27 Ils vivent des déconvenues dans leur administration qui n'est pas reconnaissante.
05:29 Je dirais même qui est ingrate, qui est froide à leur égard,
05:32 qui voit les policiers comme de simples numéros.
05:34 Et qui malheureusement parfois aussi, quand ils disparaissent,
05:37 voient de simples numéros à devoir remplacer.
05:39 Et puis il y a évidemment ce métier qui est de plus en plus difficile au quotidien
05:43 avec une société qui est de plus en plus violente.
05:45 Il ne s'agit pas de pécuniaire ou de rémunération.
05:47 Il s'agit juste d'être confronté au quotidien à une société qui est difficile.
05:50 Et évidemment nos collègues souvent nous disent qu'ils n'y arrivent plus.
05:54 Ils ne sont pas entendus par une administration
05:56 qui ne fait pas de suivi psychique ou psychologique à la hauteur.
05:58 Et puis souvent les collègues nous disent,
06:00 eh bien on a le sentiment d'être immobilisés dans notre vie de policier.
06:05 On a beaucoup de policiers qui sont ici, vous savez, des régions
06:07 qui ne sont pas forcément de la plaque parisienne ou des grosses agglomérations,
06:10 qui aspirent qu'à rentrer chez eux, à retrouver leur famille,
06:12 parce qu'ils vivent au quotidien dans un métier qui les désociabilise totalement.
06:16 Et donc ces personnes-là ne pouvant bénéficier souvent de mobilité
06:19 dans le cadre de notre administration, eh bien se tournent vers les polices municipales
06:22 qui montant en puissance du fait de l'État qui a progressivement malheureusement
06:26 abandonné cette reliative, eh bien ces policiers se tournent vers les polices municipales.
06:30 La difficulté du métier de policier qui est aussi celle des pompiers
06:35 qui interviennent sur le terrain, des soignants.
06:37 On a cet exemple dramatique à Reims, au CHU, où une infirmière est décédée.
06:42 Elle s'appelait Karen, elle avait 38 ans.
06:44 Le ministre de la Santé lui rend hommage ce matin en nous apprenant son décès.
06:47 C'est un homme qui s'est présenté à l'hôpital
06:50 et qui a poignardé deux femmes, dont cette infirmière.
06:53 Là encore, on est sur une violence gratuite, aveugle,
06:55 sur tout ce qui représente l'État,
06:57 où est-ce qu'on a un profil à priori limite psychiatrie.
07:02 La personne a été désignée comme étant irresponsable.
07:06 En 2017, il avait déjà été interpellé par mes collègues sur place,
07:10 non pas pour des violences volontaires aggravées,
07:11 comme ça a été annoncé par le communiqué de presse du procureur hier,
07:15 mais pour tentative d'homicide.
07:17 Pour rappeler aux personnes qui nous écoutent,
07:20 souvent les faits graves qui sont d'ordre criminel vont être requalifiés.
07:24 Ça permet de les juger en correctionnel
07:25 et ça évite de mobiliser des assises qui sont aujourd'hui saturées.
07:30 Donc souvent les viols, malheureusement, et on entend souvent dans l'opinion publique
07:33 le scandale des viols qui sont requalifiés en agressions sexuelles,
07:37 des homicides volontaires qui sont requalifiés en violences volontaires
07:39 ayant entraîné la mort,
07:40 et puis des tentatives d'homicide qui sont requalifiés en violences volontaires aggravées.
07:45 Et donc cette personne qui avait été interpellée pour tentative d'homicide,
07:48 s'est vue au cours de l'instruction certainement
07:50 voir son infraction requalifiée en violences volontaires aggravées.
07:53 En 2022, il bénéficie d'une irresponsabilité pénale,
07:56 sauf qu'on le relâche dans la nature.
07:59 Alors le procureur disait que normalement il devait être statué
08:02 sur des mesures de protection, en tout cas des mesures de sûreté
08:05 qui devraient être prises à son encombre.
08:06 Ça veut juste dire en gros qu'on a libéré dans la nature quelqu'un de dangereux,
08:10 quelqu'un qui est potentiellement capable de passer à un acte criminel
08:14 et on a laissé faire en se disant
08:15 "de toute manière on est dans les clous administratifs,
08:17 donc quoi qu'il en soit, qu'est-ce qu'on vous fera comme réponse,
08:20 Madame Ferrari, que fera le garde des Sceaux comme réponse
08:22 si jamais vous lui demandez des comptes ?"
08:23 Mais la procédure a été respectée.
08:25 Aujourd'hui la procédure est complètement à la ramasse,
08:27 il va falloir aussi la changer.
08:28 Notamment sur ce cas de requalification de cette tentative d'homicide,
08:33 il y a trop de gens qu'on relâche et il n'y a aucune responsabilité
08:36 de ceux qui prennent la décision de relâcher ces personnes.
08:37 Il y a la question de la requalification,
08:40 la question du temps de détention provisoire,
08:42 la question aussi de la prise en charge des personnes
08:44 qui ont des problèmes psychiatriques graves,
08:47 qui sont un danger pour la société.
08:49 Aujourd'hui on est dans un pays dont les victimes payent des politiques
08:52 qui consistent à fermer des lits en hôpital psychiatrique,
08:56 à fermer des places de prison pendant trop longtemps
08:58 et aujourd'hui on se retrouve démunis.
09:00 Et puis on se dit que de temps en temps, perdre quelqu'un
09:03 du fait d'une personne déséquilibrée qui s'en prendrait à une victime,
09:07 eh bien ça vaut le coup.
09:08 C'est ainsi que notre société française fonctionne, Madame Ferrari.
09:10 Elle se dit que d'autres manières il vaut mieux faire des économies
09:13 et puis de toute manière, vous savez, le qui-dame lambda qui perd la vie
09:16 parce que finalement on a fermé des lits, ce n'est pas grave.
09:19 Ça coûte toujours moins cher que des lits à maintenir ouverts.
09:21 C'est absolument terrible le constat que vous faites ce matin, Linda Kebab.
09:24 J'aimerais aussi qu'on parle de Marseille.
09:25 Il y a eu une nouvelle fusillade hier soir.
09:27 Il y en avait eu déjà dimanche qui avait provoqué trois morts.
09:31 Ça n'arrête pas à Marseille.
09:32 C'est la guerre des gangs.
09:34 21 morts depuis le début de l'année.
09:35 Est-ce qu'il y a un moyen de stopper cet ennui dans l'échelon ?
09:38 Samia Ghali, qui est maire adjointe de Marseille,
09:40 réclamait hier sur CNews l'intervention de l'armée dans les quartiers.
09:43 Qu'est-ce que vous lui dites ?
09:45 Oui, enfin, Madame Ghali est complètement déconnectée.
09:47 Enfin, l'armée, qu'est-ce que l'armée va faire de plus que la police ?
09:49 Elle va aller sur le terrain en tout cas.
09:51 Mais enfin, je veux dire, elle ne va pas se mettre en opération extérieure.
09:54 Elle ne va pas tirer dans le tas.
09:56 Donc, en réalité, c'est complètement une mesure populiste.
09:59 Je pense que Madame Ghali connaît assez bien Marseille
10:01 et connaît très bien les rouages de sa ville.
10:03 Pour savoir que, un, c'est une mesure qui est juste là pour faire du buzz.
10:06 Preuve en est, on en parle.
10:07 Et deuxièmement, elle a peut-être aussi sa part de responsabilité.
10:10 Elle est quand même issue de la politique locale depuis des décennies.
10:13 Et qu'est-ce qui a été fait depuis tout ce temps à Marseille ?
10:15 Eh bien, on a rincé les quartiers en fermant les yeux sur la criminalité
10:19 grandissante, sur ces enfants qui sont devenus des ados,
10:22 puis des adultes criminels qui règlent leur compte entre eux,
10:25 mais pas seulement contre eux, parce que parfois,
10:26 il y a aussi des balles perdues avec des victimes qui passent par là
10:29 et qui n'ont que pour autre crime que d'être trop pauvres pour habiter ailleurs.
10:34 En réalité, c'est une question d'interpellation.
10:37 Je ne m'inquiète pas, mes collègues vont identifier, interpeller.
10:39 Ce week-end, il y a déjà eu cinq interpellations avec des kalachnikovs,
10:42 des fusils mitrailleurs, des armes de poing qui ont été récupérées.
10:45 Et puis après, il y a le travail de la justice.
10:47 Qu'est-ce qu'on fait d'eux ?
10:48 Combien de temps est-ce qu'ils sont incarcérés ?
10:50 Qu'est-ce qu'on fait des réseaux, des personnes qui sont en contact avec eux ?
10:53 Quels sont les moyens qui sont déployés,
10:54 aussi bien du côté pénitentiaire que du côté police,
10:56 pour permettre de démonter les réseaux et de mettre hors d'état de nuire
10:59 toutes ces personnes derrière les barreaux ?
11:01 Eh bien, de ce côté-là, on ne fait rien encore.
11:03 On ne fait absolument rien.
11:04 On fait le constat depuis le début de notre interview
11:06 de cette montée de la violence qui touche les policiers,
11:09 le personnel soignant, qui touche les habitants des quartiers.
11:12 Est-ce que le point commun de tout ça, ce n'est pas le fléau des stupéfiants,
11:16 du trafic de stupéfiants dans notre pays ?
11:18 On a des flux entrants de drogue qui sont de plus en plus importants,
11:21 qui perturbent nos enfants dès l'adolescence.
11:23 Qu'est-ce que l'on peut faire pour lutter contre ce fléau ?
11:27 Je l'ai dit à plusieurs reprises, nous sommes en incapacité aujourd'hui
11:30 d'empêcher d'entrer dans notre territoire des produits stupéfiants,
11:35 que ce soit d'Amérique latine, du Maroc ou d'ailleurs,
11:37 ou même parfois fabriqués sur place.
11:39 Je pense notamment au Moudou, qui arrive aujourd'hui à fabriquer le produit
11:42 qu'il vende directement, notamment sur les grandes agglomérations comme Paris.
11:46 Et évidemment, une fois qu'on a dit ça, on se rend compte juste que…
11:51 On a demandé aux policiers de remplir ou de vider un tonneau de Danaïde
11:57 sans donner les moyens d'une politique globale.
11:59 Pourquoi ? Parce que 1) il n'y a pas de politique de répressive extrêmement forte
12:03 à l'égard des trafiquants de stup, à l'égard de ceux qui protègent
12:06 les trafics de stup et notamment ceux qui tirent à l'arme létale.
12:09 Et puis, il y a un sujet tout simple en fait, Mme Ferrari.
12:13 C'est qu'aujourd'hui, quand vous dites "le stupéfiant doit être combattu",
12:17 vous vous prenez quand même une flopée de militants, d'associations
12:20 et aussi de mouvements politiques qui vous disent "mais il faut dépénaliser".
12:24 C'est ça. Hier, Emmanuel Bompard de la France Insoumise disait "légalisons".
12:27 Alors j'invite M. Bompard à se rendre à Barbès, voir ce qu'il en est
12:32 concernant le trafic de cigarettes contrefaite.
12:34 Pourtant, la cigarette c'est bien légalisé, ça n'empêche pas la vente de produits contrefaite.
12:40 Et qu'est-ce qui va se passer avec le produit stupéfiant, aussi doux soit-il d'après leurs propos ?
12:44 Eh bien, il sera plus fort, il sera de meilleure qualité que celui qui sera vendu légalement.
12:48 Il sera peut-être moins cher et puis il y aura toujours, vous savez,
12:51 cette envie de braver l'interdit, d'aller toujours plus loin.
12:54 Et puis, quand on aura dépénalisé le cannabis, eh bien les gens passeront à l'héroïne
12:58 et puis on dépénalisera l'héroïne et puis après on passera au crack.
13:00 Enfin, c'est sans fin. On sait aujourd'hui que le cannabis, il n'y a pas de drogue douce.
13:05 Le cannabis provoque à long terme une schizophrénie.
13:08 Le cannabis a des incidents, on est en train d'en parler il y a quelques minutes,
13:11 de quelqu'un qui conduit sous stup et qui est complètement désinhibé.
13:13 À quel moment est-ce qu'on autorise encore un produit supplémentaire
13:18 qui va désinhiber les personnes et les amener à commettre des crimes ?
13:21 Parce que au moins, homicide d'un volontaire, ce n'est pas un délit, c'est un crime.
13:23 C'est complètement insensé comme discours, ce n'est pas possible.
13:26 Et malheureusement, ce type de discours, je veux juste avoir un petit mot
13:29 et revenir sur ce qui s'est passé à Villeneuve-Dasque ce week-end,
13:32 nos trois collègues de Roubaix qui sont décédés.
13:34 Je veux juste dire que M. Mélenchon, qui était candidat à la présidentielle l'année dernière,
13:39 il est arrivé troisième du classement.
13:42 C'est quelqu'un qui se supposait être responsable.
13:43 Hier, il se trouvait à Tourcoing, à l'occasion d'un mouvement social averbodé.
13:48 Des conditions de travail des salariés, des questions économiques et sociales,
13:53 il a eu l'obligation, il s'est senti obligé de faire un point.
13:55 De mettre en cause les policiers.
13:56 Il a mis en cause les policiers, il a tenu des propos juste dégueulasses.
13:59 En disant, en parlant, je cite, qu'il ne voulait pas d'une police qui bat les femmes.
14:04 Je rappelle juste que nos collègues sont morts en héros,
14:06 parce qu'ils ont recueilli une femme, une jeune fille en l'occurrence,
14:09 victime potentielle d'un viol.
14:11 Je trouve ça juste dégueulasse que l'hommage n'ait même pas encore été rendu
14:15 et que cet homme qui l'année dernière est arrivé troisième du classement
14:18 se permette d'avoir des propos aussi désastreux.
14:21 C'est juste une injure supplémentaire à l'égard de nos collègues.
14:24 Et c'est bien la démonstration qu'en réalité, il n'est pas respectueux des institutions.
14:26 C'est important de le dire parce que quand on a une personne d'une importance aussi grande
14:30 qui tient de tels propos, on considère qu'au final,
14:33 les policiers pour lui ne comptent pas.
14:34 Je précise qu'il faisait allusion à des syndicalistes qui auraient été agressés,
14:37 selon lui, par des policiers dans le cadre de ce conflit social à Verbaudet.
14:41 Le constat de la violence qui monte en l'affaire, il y a les victimes,
14:45 on a évoqué vos collègues, les infirmiers, il y a aussi ce jeune dentiste de 25 ans, Ryan,
14:49 qui est mort au lilas d'un coup de couteau à l'aile
14:52 parce qu'il était au même endroit et au mauvais moment.
14:55 Tout simplement.
14:56 Victime d'un rabaisonnement de compte auquel il n'était absolument pas mêlé.
14:59 C'est insupportable cette violence-là.
15:00 Les Français ne la supportent plus en fait.
15:02 Oui, certains départements, le 93 en particulier, sont malheureusement victimes
15:07 de ce qu'on appelle les guerres de bans, de rivalités de quartiers,
15:09 de choses qui ont souvent des origines complètement stupides et superficielles,
15:14 qui durent des dizaines d'années et pour lesquelles des gens meurent.
15:17 Et puis, il suffit d'être dans un quartier, au moment où le concurrent arrive
15:22 et fait une descente, pour malheureusement se retrouver victime.
15:24 Alors, ce jeune homme, comme il vous avait dit, a été tué
15:26 parce qu'il était là au mauvais moment, au mauvais endroit.
15:29 Il n'est même pas originaire d'Élila, il est originaire du sud de la France,
15:32 il me semble.
15:33 Il est jeune dentiste, il travaillait dans le même cabinet,
15:36 je crois que c'est à temps qu'il ait chirurgié un dentiste.
15:38 C'est un jeune homme qui était prometteur, travailleur, studieux
15:40 et qui est victime juste de la déficience aussi en matière de traitement
15:44 des bandes, des gangs.
15:47 Je rappelle qu'à Paris, on a eu aussi ce fléau avec des arrondissements
15:49 qui s'affrontaient très lourdement.
15:51 Et la mairie de Paris a eu la présence d'esprit de mettre en place
15:53 un plan bande en coopération avec la préfecture, l'Éducation nationale,
15:57 des médiateurs, l'ASE également.
15:59 Et donc du coup, progressivement, sans que ce ne soit parfait,
16:01 on a pu démanteler en tout cas les plans bande et anticiper les actions violentes.
16:06 Peut-être que le 93 aura aussi besoin de cela, mais pour ça,
16:08 il faut aussi la coopération des mairies.
16:10 Et malheureusement, on ne l'a pas toujours, voire même au contraire.
16:13 Absolument. Merci beaucoup Linda Kebab d'être venue ce matin.
16:15 Hommage à vos trois collègues, évidemment, et à tous les policiers
16:18 et gendarmes de France qui risquent leur vie tous les jours
16:21 pour notre sécurité.
16:22 Merci à vous d'être venu sur scène.
16:23 Nous avons Romain Désart pour la suite.
16:25 [Musique]
16:29 [SILENCE]