Lundi 22 mai 2023, SMART JOB reçoit Rosine Verdier (Coach en orientation scolaire et professionnelle, Wanasens) , Pierre-Marie DECAUX (Managing Director - Business Transformation lead France, Sia Partners) et Vincent Binetruy (Directeur France, Top Employers Institute)
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00:00 [Musique]
00:11 Le cerclérage, le débat quotidien de BeSmart et de SmartJob en particulier,
00:15 on parle du co-working.
00:17 Alors Dieu sait si on en a beaucoup parlé pendant cette période Covid
00:20 et ça a explosé pour s'institutionnaliser.
00:23 On en parle avec nos invités, des co-working plutôt,
00:27 plutôt centrés à Paris et en Ile-de-France, un peu moins dans les autres,
00:31 dans les régions, notamment en zone rurale et un tout petit peu dans les grandes villes françaises.
00:36 Qu'est-ce que cela veut dire de notre rapport au travail, ces co-working ?
00:40 On en parle avec mes invités, Roselyne Verdi, merci d'être avec nous.
00:43 Vous êtes coach en orientation scolaire et professionnelle chez One Assence,
00:48 je l'ai bien dit.
00:48 Tout à fait.
00:49 Et vous êtes une utilisatrice de co-working.
00:53 Alors vous allez chez Ebbos.
00:55 En partie, oui.
00:56 Parce qu'il y a plein de marques, on les fera peut-être,
00:58 mais il y a plein de leaders du marché qui évidemment se battent
01:02 parce que c'est un vrai business, évidemment.
01:04 Pierre-Marie Decaux est à vos côtés, managing director.
01:06 Alors vous êtes directeur CIA partner.
01:08 Ça vous agace ce titre en anglais.
01:11 Et vous êtes un spécialiste de ces questions de co-working
01:15 et même de cette relation au travail
01:17 parce que ça modifie évidemment la manière dont on travaille.
01:20 Et puis Vincent Binétry, ravi de vous retrouver.
01:22 Vous êtes directeur France Top Employers Institute,
01:26 qui est un organisme international indépendant, pour le situer,
01:30 qui évalue les stratégies et les pratiques RH.
01:33 Et vous y mettez une note, une évaluation, c'est ça ?
01:36 Tout à fait, exactement.
01:37 Un peu le Tripadvisor du RH ?
01:40 Exactement, c'est un audit effectivement des pratiques.
01:43 Roselyne, on va parler de ce que vous faites,
01:45 de l'accompagnement que vous menez, de votre métier,
01:46 mais vous êtes là aussi pour nous dire, en tant qu'usager des co-working,
01:51 qu'est-ce que ça vous a apporté ?
01:52 Parce que j'imagine qu'il y a 10 ans,
01:54 en tout cas moi il y a 10 ans, je ne connaissais pas le mot co-working,
01:57 c'est un mot assez récent dans notre vocabulaire.
02:00 Qu'est-ce que vous y trouvez et quel est l'intérêt que vous y trouvez,
02:03 à utiliser des co-working ?
02:06 Alors moi en fait, ça m'a permis de démarrer mon activité
02:08 puisque j'ai créé mon activité en plein Covid en fait en 2000.
02:12 On y revient.
02:14 Et en fait, travailler à la maison, seule, isolée,
02:17 voilà, compliqué pour beaucoup.
02:20 Et j'y ai trouvé en fait, en tout cas une impulsion,
02:26 parce que quand on est toute seule en face de son petit papier, son ordi,
02:29 en train de faire accoucher les idées,
02:32 et en fait je me suis dit, allez je sors de là.
02:34 Parce qu'on voit du monde quand même.
02:35 Ben voilà, donc en fait, moi vraiment la formule co-working
02:38 m'a beaucoup aidée en tout cas à démarrer mon activité.
02:41 Et puis à vous donner la force aussi.
02:42 À me donner l'impulsion.
02:43 Et puis on change de lieu en l'air de rien.
02:44 Tout à fait.
02:44 Et ça c'est important.
02:45 Voilà, après moi ça me correspond parce que j'ai la bougeotte
02:47 et j'aime bien bouger, rencontrer les gens.
02:50 Et on a aussi cette possibilité bien sûr d'être seule ou isolée.
02:53 Donc, enfin, seule, isolée c'est pareil,
02:56 mais en tout cas d'être aussi en collectif.
02:58 Ouais, puis on va se prendre un petit café au rez-de-chaussée
03:00 et on rencontre des gens.
03:01 Tiens, tu fais quoi ? Et ça crée un écosystème.
03:03 Pierre-Marie Ducos, vous observez ce sujet d'assez près chez Sia Partners.
03:06 Ouais.
03:07 Le sujet étant créé, il s'est institutionnalisé.
03:09 On est d'accord, on ne reviendra plus en arrière.
03:11 On ne reviendra plus en arrière.
03:13 Et vous disiez tout à l'heure,
03:15 le mot co-working est un mot relativement nouveau.
03:17 Oui, mais en fait, le mot ancien, c'était les centres d'affaires.
03:20 Exact.
03:21 Ça a toujours été là.
03:22 C'est vrai, c'est vrai.
03:23 Donc, le co-working, c'est un mot finalement plus marketé.
03:26 Ça fait classe.
03:27 Ça fait plus classe.
03:28 Et effectivement, on ne reviendra plus en arrière
03:30 parce que le marché a évolué
03:32 et qu'il y a des fondamentaux qui sont bien là.
03:34 Les évolutions du mode de travail, c'est là et c'est permanent.
03:37 Il y a quand même la révolution énergétique qui est passée par là.
03:41 Et c'est quand même un moyen pour les entreprises
03:43 de réduire leurs charges et d'avoir davantage d'agilité
03:47 sur la manière d'opérer leur immobilier.
03:49 Et puis, la question RSE,
03:52 pas uniquement sous l'angle de la consommation énergétique,
03:55 mais aussi sous l'angle du label.
03:56 Parce qu'il y a beaucoup d'entreprises
03:58 qui vont vers des entreprises du co-working
04:01 pour aussi se formaliser à un label de certifié.
04:05 Grâce à cela.
04:06 Exactement.
04:07 Et vient chercher finalement chez l'acteur du co-working
04:10 un tiers de confiance qui lui permet d'être effectivement
04:14 en adéquation avec sa RSE, sa politique RSE.
04:17 Vincent Minetroui, on parlera ensuite des chiffres d'évolution.
04:21 On peut le voir tout de suite.
04:22 C'est 3420 espaces de co-working recensés en France en 2022
04:27 contre 1700 en 2019.
04:29 Et je rajouterai qu'en plus de ça,
04:31 vient se greffer les fameux tiers-lieux
04:33 qui sont aussi des espaces de co-working,
04:35 mais qui ne sont pas forcément gérés par des grandes marques,
04:38 souvent anglo-saxonnes,
04:39 mais qui sont gérés par des municipalités, des métropoles,
04:41 qui sont aussi des lieux de co-working.
04:44 Vous qui observez les tendances et les practices,
04:49 c'est rentré dans les mœurs.
04:50 Toutes les entreprises aujourd'hui disent après tout,
04:52 si tu as besoin, tiens, va bosser en co-working.
04:56 Exactement.
04:57 Ce qu'on constate, c'est que de plus en plus,
04:59 un des besoins fondamentaux des collaborateurs,
05:02 c'est qu'on prenne en compte leurs besoins individuels.
05:04 Et pour prendre en compte leurs besoins individuels,
05:06 les entreprises leur mettent à disposition
05:08 un certain nombre de moyens.
05:09 Et dans les moyens, il y a des budgets individuels
05:11 pour un certain nombre d'activités.
05:12 C'est le cas par exemple pour la formation,
05:13 où ils ont des budgets individuels pour se former.
05:15 Mais ça peut être le cas également pour travailler.
05:18 Et donc le fait à un moment donné qu'une entreprise
05:20 accepte de prendre en charge un budget
05:22 pour que le collaborateur puisse avoir le choix
05:23 de venir au bureau ou travailler en couvre.
05:25 C'est une demande du salarié
05:27 ou c'est l'entreprise qui dit d'une manière très généralisée,
05:30 voilà, vous avez possibilité,
05:33 est-ce que ça rentre même dans le dialogue social ?
05:35 Alors ça peut être les deux.
05:36 Ça peut être en effet à la fois prendre en compte
05:38 les besoins individuels et d'autre part,
05:40 le fait qu'il y ait une stratégie derrière tout cela.
05:42 Et on le voit bien parce que de plus en plus de DRH,
05:45 de grands groupes, ont dans leur giron de responsabilité
05:48 à la fois souvent la RSE,
05:50 mais également la gestion immobilière.
05:51 Eh oui, les deux sont liés.
05:52 Et les deux sont forcément liés dans l'organisation du travail.
05:54 Pierre-Marie.
05:55 Ça c'est vrai, effectivement.
05:56 On voit effectivement la fonction service généraux ou immobilier
05:59 qui est de plus en plus embarquée par la fonction RH
06:02 parce qu'effectivement les connexions sont assez automatiques.
06:04 Il y a des gains à faire aussi j'imagine.
06:05 Il y a des gains à faire.
06:06 Et puis la demande, elle est individuelle mais elle est collective.
06:10 Si on prend le marché parisien,
06:11 aujourd'hui il y a une tendance de fonds
06:13 qui consiste à revenir dans Paris-Intramuros.
06:14 C'est vrai.
06:15 Il y a beaucoup de grands groupes qui étaient installés
06:17 dans la Couronne ou la Proche-Banlieue
06:19 qui ont un actif immobilier qui est peu accessible,
06:23 peu attractif, qui est loin.
06:25 Et donc ils cherchent à revenir dans Paris-Intramuros
06:28 par l'opération effectivement du marché du co-working.
06:30 Ils ne veulent pas acheter ou faire du bail
06:32 et donc vont poser toute leur boîte dans le co-working.
06:35 Ils vont poser leur boîte dans le co-working
06:37 parce qu'effectivement par le biais des services,
06:39 par le biais de cette communauté que ça fait vivre
06:42 et que ça embarque au quotidien,
06:43 on a un levier d'attractivité et de rétention des collaborateurs.
06:47 Vous en tant qu'utilisatrice, même par rapport à vos clients,
06:50 parce que votre entreprise elle vit, elle se développe,
06:52 pareil, vous n'imaginez pas vous louer un pas de porte,
06:57 pour le dire un peu simplement, avec quelques bureaux,
06:59 la petite machine à café, vous dites après tout
07:01 moi ce modèle-là il me va bien.
07:02 Vous accueillez vos clients dans vos...
07:05 Dans l'espace de co-working avec un système de
07:08 soit on peut louer au mois, à l'heure.
07:10 Vous faites comment ?
07:11 A l'année, au mois ?
07:13 Moi j'ai testé plusieurs formules
07:14 mais finalement le co-working c'est bien
07:16 donc je loue plutôt on va dire au besoin.
07:19 Au besoin, donc vous appelez votre prestataire.
07:21 C'est ça.
07:21 Bonjour, 14h, 18h.
07:23 Je réserve à peu près,
07:24 j'ai quand même mes rendez-vous qui sont fixés en amont
07:26 donc je réserve à peu près je ne sais pas,
07:28 mes rendez-vous sur un mois par exemple.
07:30 Mais juste parce que c'est assez intéressant,
07:32 on voit bien le côté pratique mais financièrement
07:35 parce que c'est vrai qu'il y a des tarifs qui varient
07:36 quand on regarde un petit peu les offres,
07:38 les opérateurs,
07:40 Oujo, Regus et quelques autres marques.
07:45 Vous vous y retrouvez financièrement ?
07:46 Ce n'est pas le plus intéressant de réserver à la demande
07:50 mais en même temps quand on démarre,
07:51 moi je suis d'une jeune entreprise
07:54 donc c'est ce qui me convient aujourd'hui
07:56 parce que je n'ai pas une visibilité sur mon agenda
08:00 et pas pour le moment très très booké
08:03 pour que je puisse me permettre d'avoir un bureau à l'année
08:05 ou au mois.
08:06 Et Beau, c'est un choix lié à la géographie de votre lieu de vie,
08:08 j'imagine que si vous aviez un Oujo à côté,
08:10 vous auriez pris Oujo ?
08:11 C'est à 10 minutes de chez moi.
08:12 C'est ça l'avantage.
08:13 Pierre-Marie ?
08:14 Il faut bien comprendre que le marché du coworking,
08:17 c'est un marché de l'hospitalité.
08:19 C'est ça.
08:19 C'est le même marché finalement qu'un groupe hôtelier.
08:22 C'est exactement ça.
08:23 C'est un marché où je gère du taux de remplissage
08:25 et j'ai une adresse.
08:26 Et ce qui compte en fait dans le marché du coworking,
08:29 c'est l'adresse, c'est l'adresse qui prime.
08:31 Et donc effectivement, je suis proche
08:33 des centres de décision économique,
08:35 je suis proche d'une gare,
08:36 je suis proche d'un hub de transport.
08:38 À partir du moment où on maîtrise l'adresse,
08:40 effectivement, certes, il y a une offre relativement large,
08:45 mais les clients viennent à nous.
08:47 Et aujourd'hui, dans Paris intra-muros,
08:50 il y a eu une telle saturation du marché,
08:52 il y a eu une telle prise à bail,
08:54 il y a eu 60 prises à bail en 2022 sur le marché du coworking,
08:56 c'est énorme.
08:57 On a double étail, le marché du coworking,
09:00 c'est à double étail entre 2019 et 2023.
09:03 Les bureaux où il y a marqué "Halloway Estate"
09:06 sont repris par des grosses compagnies de coworking,
09:10 c'est bien cela.
09:10 Exactement, et les foncières immobilières
09:13 ont beaucoup investi post-Covid
09:15 dans la rénovation énergétique des bâtiments.
09:18 Ils ont eu un effet opportuniste
09:21 parce que les bureaux se sont vidés.
09:22 C'est bon pour Paris, l'air de dire.
09:23 Exactement, les bureaux se sont vidés,
09:25 donc ils ont pu rénover les actifs immobiliers.
09:27 Aujourd'hui, on a un parc tertiaire à Paris
09:30 qui est hyper performant
09:31 sur le plan de la consommation énergétique.
09:33 On est donc en capacité de venir greffer une offre tarifaire
09:37 qui est très compétitive pour les clients.
09:40 Vincent Minestrui, juste ce chiffre,
09:42 occupation des espaces de coworking, excellent,
09:44 vous nous le dites, 91%,
09:46 ça veut dire que c'est comme de l'hôtellerie,
09:48 les salariés plébiscitent cet espace.
09:51 Il y a un double effet,
09:52 il y a un effet de rétention des collaborateurs,
09:54 ça vous devez le constater.
09:56 Moi, j'ai même envie de dire, pour la génération Z,
09:58 c'est presque comme le télétravail.
10:01 Il faut que sur la fiche de poste,
10:04 télétravail et possibilité de coworker.
10:06 C'est devenu des conditions.
10:09 On est d'accord.
10:10 Exactement, d'autant plus que pour cette génération Z,
10:12 on va même plus loin,
10:13 j'imagine que vous le voyez également, Pierre-Marie,
10:15 mais c'est le fait de la tendance du co-living.
10:18 Le co-living, c'est quoi ?
10:19 C'est finalement de la colocation
10:21 qui intègre une partie de travail.
10:23 Tout se mélange.
10:24 Il y a des espaces individuels pour loger.
10:28 Qui est un enjeu.
10:29 On ne parle pas de colocation dans un appartement fermé.
10:33 On parle aujourd'hui d'entreprise.
10:34 C'est quoi ? C'est un canapé-lit
10:35 qui n'est pas loin du bureau, concrètement ?
10:37 En fait, chacun a sa bulle individuelle avec son espace.
10:40 Je commence à être vieux.
10:43 On y arrive tous, ne vous inquiétez pas.
10:46 Mais on est vraiment sur des espaces
10:47 avec des bulles individuelles
10:49 qui sont un peu comme des chambres d'hôtel
10:51 et avec des espaces de partager pour vivre,
10:55 pour cuisiner, pour se restaurer,
10:58 pour les loisirs avec des salles de cinéma,
10:59 par exemple, dans ce type d'espace,
11:01 et des espaces de travail.
11:02 Vous nous parlez de quelque chose
11:03 qui n'est pas de la science-fiction, ça existe.
11:05 Ça existe, c'est assez naissant en France.
11:08 C'est en train véritablement de se développer.
11:10 Il y a des entreprises qui sont en train d'arriver
11:12 plutôt en effet du monde anglo-saxon
11:14 qui sont en train de lancer ça.
11:15 Mais on est sur du co-working plus plus.
11:17 Il y a tout ce qu'il faut pour travailler en gros,
11:19 mais il y a le fait de ne pas loger sur place.
11:20 Pierre-Marie, c'est un phénomène incroyable
11:23 parce qu'il y a un problème de logement chez les jeunes.
11:25 Ils veulent bien venir bosser dans Paris Centre,
11:27 mais la vérité c'est qu'ils galèrent à trouver un logement.
11:30 C'est peut-être aussi la solution pour les garder ces jeunes.
11:33 Alors, je ne sais pas s'il y a déjà des études
11:36 qui ont été menées sur Paris Intramuros,
11:38 sur le co-living.
11:40 Moi, je sais, c'est qu'un acteur comme Star Tweek,
11:41 un des acteurs historiques du marché français,
11:44 a un espace de co-living à Arcachon.
11:46 On est sur des zones un peu touristiques.
11:47 Pas mal, oui.
11:48 Des zones touristiques où on mixe à la fois du temps perso de vacances
11:53 et on veut venir un peu greffer du travail.
11:56 Et finalement, pourquoi pas venir dans un endroit
11:57 qui nous permet de mixer les deux dans des zones
11:59 où en plus il y a une forme de tension
12:01 de l'offre immobilière de tourisme.
12:02 Donc ça, effectivement, ça commence à émerger.
12:04 C'est relativement marginal.
12:06 Les gros acteurs du marché regardent ça
12:09 de manière très prospective à ce stade.
12:12 Voilà, on est sur un marché d'ultra niche, le co-living.
12:15 Mais c'est d'ultra niche, mais ça repose la question
12:17 de ce rapport vie privée-vie pro
12:20 qui a été posé pendant la période Covid,
12:22 parce que tout d'un coup, on se mettait à bosser de chez soi,
12:24 allongé sur son canapé-lit,
12:26 et que tout se mélangeait,
12:27 et qui pose plein de questions, même en termes de code du travail.
12:30 Tout ça n'est pas totalement neutre.
12:32 Ça vous tente ou pas ?
12:34 Parce qu'il y a quand même l'idée dans ce que vous nous racontez.
12:36 Le co-living, ça me tente.
12:36 C'est de garder un lieu de vie perso.
12:38 Non, ça ne vous tente pas ?
12:39 Non.
12:40 On est d'accord ?
12:41 Non, ça ne tente pas.
12:42 Mais c'est une bonne alternative.
12:44 25 ans, quoi.
12:45 C'est ça, exactement.
12:45 C'est une bonne alternative pour les jeunes.
12:47 Alors, moi qui accompagne les jeunes,
12:48 justement, oui, je me dis que c'est une bonne alternative.
12:50 Vous l'accompagnez, la génération Z ?
12:51 Bien sûr.
12:52 Vous les accompagnez d'ailleurs à quoi ?
12:53 À trouver leur parcours professionnel ?
12:54 De 13 à 25 ans, et puis des adultes aussi.
12:56 Mais voilà, à trouver leur orientation scolaire, déjà d'une part.
12:59 Réorientation, orientation, enfin, voilà.
13:02 Une sorte de bilan de compétence pour ces jeunes, en fait.
13:03 Pour les jeunes, c'est exactement ça.
13:04 Parce que c'est en fait un bilan de compétence que vous faites.
13:06 Sur le plan du business, excusez-moi,
13:07 parce que vous nous dites, les RH commencent aussi à gérer le parc immobilier.
13:10 Le parc immobilier commence aussi à lorgner côté RH.
13:13 Ils lorgnent aussi sur le côté vie privée des salariés,
13:16 en disant, moi j'ai 15% ou 20% qui font une heure et demie de route en trajet RER.
13:21 Toutes ces questions-là sont posées.
13:22 En termes business pur, l'entreprise, elle gagne.
13:25 Là, je parle vraiment en termes économiques.
13:27 Elle gagne à prestater ses co-working
13:30 et à transférer une partie de ses effectifs dans des lieux qui ne sont pas à elle.
13:35 Elle y gagne, oui, parce qu'elle a des taux d'occupation qui chutent.
13:39 Donc, elle réduit ses surfaces.
13:41 Elle réduit sa surface et, effectivement, elle réduit sa consommation de fluides et d'énergie.
13:46 Donc, ce n'est quand même pas neutre aujourd'hui.
13:48 Et surtout, elle a de la flexibilité et d'agilité.
13:50 Le gros problème économique aujourd'hui, c'est le manque de vision à long terme.
13:54 On est une entreprise, finalement, on ne sait pas ce que sera son marché demain.
13:57 On ne sait pas si je veux avoir +30 ou +40 ou -20 ou -30% d'effectifs.
14:03 Et donc, avoir cette agilité et cette flexibilité,
14:06 c'est quand même la première promesse de valeur.
14:08 C'est ce que dit Roselyne, d'ailleurs, à son niveau.
14:10 Elle dit "je ne peux pas louer à la mai",
14:12 parce que globalement, moi, je vais louer au coup à coup,
14:13 parce que si je pouvais louer à l'année, ça veut dire que j'ai une visibilité sur un an,
14:16 et qu'elle n'a pas.
14:17 Les entreprises, elles vous disent "sois celle que vous auditez",
14:19 parce qu'il y a une forme d'audit avec des questions extrêmement précises.
14:24 Manque de visibilité, on l'entend.
14:26 Et l'idée aussi de réduire ses coûts en bâtis,
14:28 parce qu'il y a deux coûts, il y a les salaires et il y a le bâti qui est cher à l'entreprise.
14:32 Aujourd'hui, un DRH, par rapport à ses notions d'occupation,
14:35 va résonner en termes de nombre de sièges dans son entreprise, dans ses locaux,
14:38 par rapport au nombre d'employés.
14:40 Et aujourd'hui, on a des ratios 0,9, 0,8, 0,7,
14:43 c'est-à-dire que j'ai un nombre de places qui est, par exemple, 0,8 sièges pour un employé.
14:48 Donc ça veut dire que...
14:49 - Donc il est à cheval, quoi.
14:51 Il a une fesse dehors, quoi.
14:52 - Ça veut dire qu'il y a 20% des effectifs qui ne seront pas forcément présents tous les jours.
14:56 - Lié au turnover du télétravail, lié aux gens qui sont là, qui ne sont pas là.
14:59 - À l'hybridation qui va se faire.
15:01 Parce qu'en fait, on parle de télétravail ou de coworking,
15:03 mais dans une même journée, on peut travailler depuis le train,
15:07 depuis chez soi, depuis un rendez-vous externe,
15:09 depuis son bureau et depuis l'espace de coworking.
15:11 - Et de faire sa visio au café.
15:12 - Exactement.
15:12 Donc ça veut dire qu'il faut tenir compte de tout ça.
15:15 Et là, on parle des espaces de coworking externalisés,
15:17 mais vous avez des grands groupes qui, par exemple, ont mis en place des espaces de coworking internes.
15:21 C'est-à-dire qu'à partir du moment où vous libérez 20% de vos sièges,
15:24 ça veut dire que des employés habituellement rattachés à un autre site
15:29 peuvent venir pour des raisons pratiques, au lieu d'aller à leur siège, à la Défense,
15:32 je pense à un groupe du CAC 40 en particulier,
15:34 venir sur un site auquel ils ne sont pas rattachés habituellement,
15:37 parce que ce jour-là, ça les arrange, parce qu'ils ont un rendez-vous pas loin, etc.
15:40 - C'est le coworking intégré lorsqu'on a des filiales ou des sites...
15:43 - Exactement.
15:44 - Pierre-Marie.
15:45 - Alors ça, c'est des modèles de gestion qu'on appelle le "contract management".
15:48 C'est effectivement, je suis une entreprise,
15:50 je me rends compte que j'ai un ou deux étages qui sont libérés parce que les gens ne viennent pas.
15:54 - Vous les rationalisez.
15:55 - Je les rationalise, je les donne en gestion à un opérateur de coworking
15:59 qui va les commercialiser et avec un mode de rémunération qui est,
16:03 pour le propriétaire, peut être lié au taux d'occupation.
16:07 Donc, on a aussi une capacité à valoriser financièrement des espaces qui sont libérés
16:12 et à les donner en gestion avec tout le package de services que ça embarque,
16:16 à un opérateur de coworking.
16:18 - Alors là, c'est la partie externe.
16:20 Moi, je parlais vraiment de coworking interne, comme le disait Arnaud.
16:23 - Interne et interne.
16:24 - Moi, j'avais une question sur...
16:25 - Rosine, vous avez des questions ?
16:26 - Oui, juste...
16:27 - Faites un journaliste, Rosina, allez-y, faites-vous plaisir.
16:29 - Non, mais par rapport à quelles sont les limites finalement,
16:31 par rapport pour les salariés sur le télétravail,
16:36 c'est-à-dire est-ce qu'il y a des limites fixées ?
16:38 Est-ce qu'ils peuvent aller où ils veulent, d'où ils veulent ?
16:40 Est-ce qu'on peut partir à l'autre bout du monde et être en télétravail ?
16:43 - Oui, au prétexte qu'une filiale, à Kuala Lumpur.
16:45 - Oui, voilà, c'est ça.
16:46 - Après, il y a des limites, on va dire, opérationnelles,
16:48 liées à l'organisation de l'entreprise, du service, de l'équipe, etc.
16:53 Et puis, il y a des limites, après, juridiques, fiscales.
16:56 En France, je ne connais pas forcément le détail,
16:59 mais à partir d'un certain nombre de jours passés à l'international,
17:02 vous êtes fiscalisé dans votre pays d'accueil,
17:04 donc ça veut dire que ça pose d'autres soucis,
17:06 tant vis-à-vis de l'individu que vis-à-vis de l'entreprise.
17:07 - Juste une question, Rosine, je peux vous poser une question ?
17:10 - Bien sûr.
17:11 - Vous m'autorisez.
17:12 Vous, vous avez fait des rencontres, en termes purement sociologiques,
17:15 parce que là, on parle beaucoup business, d'enjeux financiers importants
17:18 pour les entreprises, mais moi, qui fréquente aussi des lieux de coworking,
17:22 je trouve intéressant d'y faire des rencontres
17:24 dans des écosystèmes très différents.
17:26 Comment ça s'est vécu, ça ?
17:28 - C'est la richesse, en fait, justement, pour moi, de ce type de lieu,
17:31 parce que ça nous permet d'ouvrir nos possibilités,
17:34 de faire des rencontres pour pouvoir faire du partenariat éventuellement.
17:37 - Même du business, hein ?
17:38 - Du business, quand je dis partenariat, c'est business.
17:41 Et puis, mais dans une ambiance qui est quand même beaucoup plus,
17:45 je dirais, conviviale et plus décontractée.
17:47 - Mais ça casse les codes, le coworking.
17:48 - Ça casse les codes de l'entreprise.
17:50 On ne se parle pas pareil.
17:51 - Non, on ne se parle pas pareil.
17:52 Enfin, là, en fait, entre autres, en plus,
17:56 moi, je trouve que vraiment, le coworking en banlieue,
17:59 c'est une révolution.
17:59 - C'est intéressant.
18:00 - C'est génial, c'est intéressant.
18:02 - Vous avez raison.
18:04 - Parce qu'aller à Paris pour aller sur du coworking,
18:06 en fait, ça n'a pas de sens pour ceux qui habitent...
18:07 - Sauf quand on habite Paris.
18:08 - Sauf quand on habite Paris, évidemment.
18:09 - Je suis entièrement d'accord.
18:10 - Mais donc, vraiment...
18:11 - Il faut les mettre dans les banlieues, les coworking.
18:12 - Il faut les mettre dans les banlieues.
18:13 - Un dernier mot conclusif.
18:15 - La pression est forte sur vos épaules.
18:16 - La pression est forte.
18:17 Non, ce que je veux dire, c'est que la notion de communauté,
18:19 elle est très forte et que si vous regardez aujourd'hui
18:22 la promesse de valeur, comment ils marketent leur promesse
18:24 de valeur, les acteurs du coworking,
18:26 ils se positionnent comme des réseaux sociaux réels.
18:29 - Exactement.
18:30 - Et des acteurs du bien-être du collaborateur.
18:33 Et donc, il y a une vraie charge émotionnelle autour de tout ce sujet-là
18:37 qui est embarquée et qui est marketée et ça marche très bien
18:40 quand on voit aujourd'hui la manière dont le marché s'est développé,
18:44 notamment à Paris.
18:45 - C'est un sujet, je pense, d'études des sociologues
18:46 ou même des anthropologues.
18:47 On n'a pas les mêmes codes de langage et d'attitude
18:51 quand on est dans un coworking.
18:52 C'est intéressant, ça.
18:53 Les entreprises du Plebiscite, quand même,
18:55 dans l'évolution de vos notations,
18:57 c'est quelque chose qui va progresser encore ?
18:59 - Oui, parce qu'on a de plus en plus d'entreprises
19:01 qui laissent la mainmise aux collaborateurs
19:03 pour s'organiser en termes d'horaires, de lieux de travail.
19:06 Mais en même temps, ça, effectivement, c'est une réalité.
19:09 Et à l'autre bout de l'échelle, on a des entreprises qui se disent
19:12 qu'il ne faut surtout pas qu'on perde le lien social avec nos équipes.
19:15 Et donc, c'est comment réussir à faire cet équilibre
19:18 qui n'est pas simple à trouver.
19:19 - Loin et prêt en même temps.
19:20 - Moi, je le vois parce que je suis aussi utilisateur
19:22 pour les équipes France du Top Enterprise Institute
19:24 de lieux de coworking.
19:25 Sauf que toutes les six semaines, on réserve un tiers-lieu
19:29 qui n'est pas dans nos coworking respectifs.
19:31 - Et on se retrouve tous ensemble.
19:32 - On se retrouve tous ensemble pour une journée de travail.
19:33 - Merci à vous trois.
19:34 C'était passionnant, ce débat.
19:35 Et on le croisera aussi sur l'aspect sociologique.
19:37 Merci à vous, Vincent Binet-Truy.
19:39 Vous êtes le directeur France du Top Employers Institute.
19:42 Merci à Roselyne Verdier, coach en orientation scolaire
19:45 pour les 13-25 ans.
19:46 C'est le bilan de compétence pour ceux qui ne savent pas où ils vont.
19:49 - Non, c'est le bilan d'orientation.
19:50 - D'orientation.
19:51 - Le bilan de compétence, c'est pour les adultes.
19:53 - J'entends bien, mais il y a un petit côté...
19:55 - Il y a un petit côté.
19:56 - On fait une photographie de là où on en est.
19:57 - C'est ça, taf.
19:58 - Et vous êtes une jeune entrepreneuse utilisatrice du coworking.
20:02 Et elle ne veut pas en changer.
20:03 - En banlieue, je précise.
20:05 - En banlieue.
20:06 - Parisienne.
20:07 - Et merci à Pierre-Marie Decaux.
20:08 Vous êtes l'un des directeurs.
20:09 Partners.
20:10 - Directeur.
20:11 - Directeur.
20:12 Vous n'êtes pas Partners encore ?
20:13 - Vous êtes gentil.
20:14 Vous me propulsez à cette émission-là.
20:16 - Je vous ai mis Partners.
20:17 Ça va arriver.
20:18 - J'espère qu'on sera écoutés, cette émission.
20:20 - Mais évidemment.
20:21 - C'est une vision.
20:22 - Chez SIA Partners.
20:23 Merci à vous trois de nous avoir éclairés.
20:24 - Merci à vous.
20:25 - On termine notre émission avec fenêtre sur l'emploi.
20:26 Et on accueille notre invité.