SMART JOB - Le cercle RH du lundi 3 juillet 2023

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Lundi 3 juillet 2023, SMART JOB reçoit Anne-Sophie Rousseau (Directrice adjointe, URSSAF PICARDIE) et Jérôme Friteau (Directeur des Relations Humaines et de la transformation, CNAV)

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00:00 (Générique)
00:11 Le cercle RH, un sujet dont on a beaucoup parlé
00:14 pendant notre saison, la semaine des 4 jours.
00:16 Ça a suscité des débats, des articles de presse,
00:18 des réflexions, le débat entre l'école blanc et l'école bleue,
00:22 parce qu'évidemment, ceux qui peuvent télétravailler
00:24 ou ceux qui peuvent travailler à distance
00:26 peuvent bénéficier de cette semaine des 4 jours.
00:28 Et deux initiatives qu'on va mettre en lumière aujourd'hui
00:30 sur le plateau, très concrètes,
00:32 initiative venue de la CNAV et de l'URSSAF Picardie.
00:35 Anne-Sophie Rousseau est avec nous.
00:37 - Bonjour, Anne-Sophie. - Bonjour.
00:38 Ravie de vous accueillir.
00:39 Directrice adjointe, justement, de l'URSSAF Picardie.
00:42 Vous êtes là, d'abord, pour nous expliquer l'expérimentation,
00:44 parce que vous y tenez beaucoup,
00:46 et puis quelques sujets médiatiques
00:47 pour peut-être rectifier quelques propos tenus
00:50 dans les colonnes du Figaro, qui, je crois, vous ont déplu.
00:53 Jérôme Friteau, ravi de vous accueillir,
00:55 directeur des Relations humaines et de la transformation à la CNAV,
00:59 la Caisse nationale d'assurance vieillesse.
01:01 Juste un mot, la CNAV, on en parle tous,
01:03 sans trop savoir ce que c'est.
01:04 C'est quoi, la CNAV ?
01:06 Eh bien, la CNAV, c'est la tête de réseau
01:09 du réseau de l'assurance retraite,
01:11 donc le premier opérateur de la retraite en France,
01:14 retraite des salariés du privé sur le régime général.
01:18 Donc les CARSAT,
01:19 on est plus connu sous le nom de CARSAT en région,
01:22 14 000 collaborateurs au service des assurés français.
01:26 Et c'est du paritarisme aussi, les CARSAT.
01:28 Exactement.
01:29 À l'instar de l'Ursaf, on représente tous les deux
01:34 deux branches de la sécurité sociale
01:37 qui sont effectivement issues du paritarisme.
01:40 Alors, c'est assez intéressant,
01:42 on a eu beaucoup d'entreprises de la tech
01:44 qui sont venues nous expliquer,
01:45 bien plus que leur expérimentation,
01:47 la mise en place de la semaine des 4 jours,
01:49 parce que c'était de la tech,
01:49 parce que l'entreprise avait un esprit start-up.
01:51 Là, c'est deux institutions publiques,
01:53 14 000 salariés, l'Ursaf, c'est connu.
01:55 Combien de salariés, d'ailleurs ?
01:57 L'Ursaf Picardie, on est 300 salariés.
01:58 300 salariés.
02:00 Vous avez tous les deux décidé d'engager cette expérimentation,
02:02 et je me souviens de Gabriel Attal, me semble-t-il,
02:05 qui avait lancé, comme ça, un grand renfort de caméra,
02:07 en disant "nous, nous lançons dans cette expérimentation".
02:10 Anne-Sophie Rousseau, commençons par le début,
02:12 parce que ça a été médiatisé, cette expérimentation,
02:15 vous étiez un peu le cobaye de cette semaine des 4 jours,
02:18 et puis le Figaro a dit "mais regardez,
02:20 ça ne fonctionne pas,
02:21 il n'y en a que trois qui ont levé la main
02:24 pour faire la semaine des 4 jours".
02:26 Vous dites "oui, c'est vrai",
02:27 mais qu'est-ce que vous avez envie de dire au Figaro
02:29 pour peut-être redresser les torts
02:32 ou remettre votre part de vérité dans tout ça ?
02:34 Alors, ce qui est certain, c'est que nous,
02:36 on considère que ce n'est pas du tout un échec,
02:38 on considère que la semaine des 4 jours,
02:41 c'est une proposition que l'on fait à nos salariés.
02:43 Donc certes, nous n'avons que trois salariés qui l'ont choisie,
02:46 mais pour ces trois salariés, c'est une réussite.
02:48 Donc pour nous, c'est une réussite,
02:50 puisque ces trois personnes sont très bien
02:52 dans ce scénario des 4 jours.
02:53 Alors, on va revenir, évidemment, le scénario des 4 jours,
02:55 parce que ce n'était pas la semaine des 4 jours pour tout le monde,
02:58 c'était quelque chose qui était beaucoup plus large,
03:00 beaucoup plus inclusive
03:02 dans le choix du mode de travail.
03:04 Côté CNAV, comment ça s'est passé ?
03:07 D'où est venue cette initiative ?
03:08 Est-ce que, je dirais, votre tutelle, le ministère,
03:10 vous a dit "ben maintenant, il faut vous y mettre aussi,
03:12 il n'y a pas que les entreprises privées" ?
03:14 Ou est-ce que vous, vous vous êtes dit
03:15 "je pense qu'on doit s'y mettre, on doit y aller" ?
03:18 Non, c'est une initiative qui est arrivée,
03:21 qui est issue d'une histoire.
03:22 On a commencé à personnaliser nos organisations de travail
03:24 depuis 2014 avec le télétravail,
03:27 2015 en introduisant... - Avant Covid.
03:29 Avant Covid, avec de la souplesse organisationnelle
03:31 pour les managers.
03:34 2018 sur les horaires de travail.
03:36 Et effectivement, depuis le Covid,
03:38 on a accéléré notre réflexion,
03:40 on est passé à l'échelle de l'assurance retraite
03:43 de 17 % de télétravailleurs à 83 aujourd'hui.
03:46 Donc ça a été quand même une petite révolution.
03:48 On peut télétravailler, il faut le voir.
03:49 Pour beaucoup, mais pas tous.
03:51 Et effectivement, moi, ce que j'ai craint après Covid,
03:54 c'était qu'on crée un fossé entre les héros de la crise,
03:58 ceux qui venaient cinq jours par semaine sur site,
04:01 en présentiel, parce qu'il fallait notamment
04:04 numériser nos flux de courrier entrant, etc.,
04:07 et qui, après la crise, subissaient seulement
04:10 les grèves de transport, les pénuries de carburant, etc.
04:13 Donc, une négociation... - Double peine.
04:16 En 2022, une négociation avec les partenaires sociaux
04:18 pour prioriser une expérimentation de semaine de quatre jours
04:22 pour les salariés qui pouvaient très peu télétravailler,
04:26 faiblement ou pas du tout.
04:28 Et finalement, on a ouvert un peu plus large que ces salariés,
04:31 en se disant "on va regarder aussi ce que ça génère
04:33 en matière d'attractivité et regarder ce qui se passe
04:36 sur l'organisation du travail".
04:37 C'est vraiment sur ce sujet-là qu'on a voulu s'engager.
04:39 Vous, vous ne réglez pas vos comptes avec le Figaro aujourd'hui
04:41 sur le plateau, mais vous dites "mon expérimentation,
04:44 elle a marché, elle a fonctionné, on la prolonge,
04:47 on la pérennise, on l'amplifie".
04:48 Comment vous vous situez ?
04:50 Nous, on a démarré en février 2023 pour neuf mois,
04:54 donc on est au milieu.
04:55 On accompagne très fortement cette expérimentation-là
05:00 qui concerne une vingtaine de salariés,
05:02 représentés sur sept métiers, donc une belle diversité.
05:06 Des salariés qui sont dans des situations très différentes,
05:10 des salariés qui étaient à temps partiel
05:12 qui sont revenus à temps plein sur quatre jours.
05:14 Des salariés, une salariée en situation de handicap,
05:16 des salariés qui conjuguent un peu différentes vies.
05:19 On va regarder ce que ça donne sur ces sept métiers.
05:22 On se fait accompagner par des chercheurs en neurosciences
05:24 pour voir un peu comment ça...
05:26 Comment on réagit, quoi.
05:28 Comment on réagit.
05:29 On veut faire ça bien et au bout des neuf mois,
05:32 on reviendra à la table des négociations
05:33 avec les partenaires sociaux pour voir si on élargit
05:36 et si on arrive aussi à convaincre des managers,
05:38 parce que moi, je n'ai pas voulu forcer les managers
05:41 qui subissaient déjà beaucoup d'évolutions.
05:43 On reviendra sur le temps de travail,
05:45 parce qu'il y a un vrai enjeu, 9h, 35, 37h.
05:48 Tous ces sujets, quand même, sont très concrets.
05:50 Côté URSAF, vous, vous avez un choix, je dirais, plus ouvert.
05:55 C'est-à-dire que vous dites, on pose sur la table
05:57 six possibilités de travailler différemment,
06:01 parmi lesquelles, d'où le débat sur les fameux trois seulement,
06:05 parmi lesquelles on propose la semaine des quatre jours.
06:07 C'était ça, l'expérimentation.
06:10 Exactement. Et nous, l'idée, c'était...
06:12 Ça reste de dire que la complexité du suivi du temps de travail,
06:15 le calcul des RTT, c'est à l'employeur de le gérer.
06:18 On intègre cette complexité pour laisser à nos salariés
06:21 le choix du temps de travail dans la semaine,
06:24 du nombre de jours de RTT qui leur convient à leur vie à eux,
06:27 au regard des contraintes qu'ils ont.
06:29 Et donc, vraiment, la semaine des quatre jours,
06:31 c'est une repense... Enfin, on repense quand même le travail.
06:34 On ne le fait pas quatre jours comme on le fait cinq jours.
06:36 Ça, c'est pas vrai. Et donc, les trois salariés...
06:39 Les trois salariés qui sont sur quatre jours,
06:41 il y a un accompagnement pour s'assurer
06:43 que l'organisation du travail a été revue.
06:46 On les suit régulièrement.
06:48 On a été en mesure d'adapter des choses avant la mise en place.
06:52 On a continué à adapter des choses depuis la mise en place.
06:55 Mais c'est bien aux salariés qu'appartient le choix.
06:58 Juste une question concrète. Il y a des débats
07:00 de personnes qui accueillent des dossiers,
07:02 qui sont en back-office et qui vont recevoir des documents.
07:04 Vous parlez de digitalisation, de numériser,
07:07 qui est du travail de bureau.
07:08 Puis vous avez aussi, à l'Ursaf, de l'accompagnement.
07:11 Pour ne pas dire du contrôle.
07:12 Aïe, aïe, aïe, quand M. d'Ursaf vient, on rigole pas.
07:16 Lui aussi, vous avez réussi...
07:18 Il y aurait possibilité de le mettre sur quatre jours ou pas ?
07:20 Est-ce qu'il y a ce désir où les gens disent
07:22 "Non, je préfère rester sur cinq,
07:24 "parce que sinon, ça me fait travailler neuf heures par jour
07:26 "et que la charge est plus lourde ?"
07:27 Vous voyez ce que je veux dire d'un point de vue très sociologique ?
07:30 Alors, du coup, nous, dans notre expérimentation,
07:33 les cadres au forfait sont exclus
07:34 et nos inspecteurs sont des cadres au forfait.
07:36 Donc, ceux-là sont sortis.
07:37 Donc, ceux-là ne peuvent pas bénéficier de l'expérimentation.
07:39 C'est ceux qui ont un contrat de 35 heures.
07:41 C'est exactement ça. C'est des personnes qui badgent,
07:44 qui peuvent bénéficier de la semaine de quatre jours.
07:46 En revanche, eux n'en bénéficieront pas.
07:49 On est bien d'accord. Ils sont au forfait.
07:50 Les cadres au forfait, alors, en l'État,
07:53 à la Sécurité sociale, c'est pas compatible.
07:55 C'est pas compatible. 79 % des agents du service public en France
08:00 sont favorables à la semaine de quatre jours
08:02 s'il n'y a pas de travail avec cette petite coquille sur "favorable"
08:05 et vous nous en excusez.
08:08 Jérôme Friteau, de votre côté, il y a donc le milieu du guet.
08:12 Il y a encore quatre mois et demi d'expérimentation.
08:13 Déjà, au moment où on se parle, vous avez déjà des températures.
08:16 Vous avez des retours humains. Vous avez la machine à café.
08:19 Vous avez des retours de managers.
08:21 Sur le plan de la qualité de vie au travail
08:24 et sur le plan, je dirais, de la qualité du travail rendu,
08:27 ça donne quoi ?
08:28 Pour le moment, c'est très encourageant.
08:29 On a eu déjà deux comités de pilotage
08:31 parce qu'on suit ça avec beaucoup d'attention.
08:34 On a une note d'adhésion aujourd'hui sur 10
08:37 en moyenne de 9,34 alors qu'elle était à 8,75 au début.
08:41 Donc, elle est même plutôt en légère augmentation.
08:43 Ça colle avec notre chiffre.
08:45 79 %, les gens sont favorables.
08:47 Et on a des demandes d'adhésion.
08:49 Alors, on a fermé les adhésions
08:50 pour justement proposer vraiment un dispositif d'accompagnement
08:54 qui soit identique pour tous.
08:57 Alors que si on intègre progressivement trop de monde,
08:59 on ne pourra pas proposer la même chose,
09:01 mais on a plutôt des signaux très encourageants
09:05 sur la qualité de travail, sur la productivité,
09:08 et on a des signaux très encourageants
09:11 sur les temps de récupération
09:13 qui, finalement, aujourd'hui,
09:15 compensent l'intensification de la journée.
09:17 C'est ça, on est bien d'accord.
09:19 Ils travaillent combien quand on est sur une semaine de 4 jours ?
09:21 On passe à 9 heures par jour ?
09:23 - C'est ça, les cas ? - Ils le savent.
09:25 - Ils le savent ? - Ils le savent.
09:26 Et nous, on a deux...
09:27 Je vous parlais de personnalisation des organisations.
09:29 On a proposé une formule à 35 heures,
09:31 - une formule à 37 heures. - À 37, c'est ça.
09:33 Et donc, effectivement, on voit bien
09:36 qu'on a d'ailleurs une bonne répartition
09:39 entre les deux formules,
09:40 et les deux formules fonctionnent.
09:41 On a une personne qui a basculé de 37 vers 35
09:44 parce qu'elle est fatiguée un peu sur la première formule.
09:47 Et comme on a ceux qui mettent en place concrètement l'expérimentation,
09:50 ils choisissent quoi, les personnes ?
09:51 Parce qu'il y a aussi l'enjeu de dire,
09:53 "Si tout le monde prend le mercredi,
09:54 "si tout le monde prend le vendredi,
09:55 "si tout le monde prend le lundi."
09:56 C'est vrai dans une boîte privée,
09:57 mais c'est aussi vrai dans le secteur public.
10:00 Comment ça s'est passé ?
10:01 C'est vous qui avez dit, "Pas tous le mercredi, pas tous le jeudi."
10:04 - Anne-Sophie ? - Alors, à l'Université de Figaro-Dix,
10:06 les trois ont choisi le mercredi.
10:07 Et comme elles sont toutes les trois dans trois services différents,
10:10 on les a laissés.
10:11 Il n'y avait pas de problème.
10:12 Par contre, on avait très clairement indiqué
10:14 au moment du lancement du recensement des volontaires
10:17 que, bien évidemment, dans un service,
10:19 on ne pourrait pas avoir 100 % de personnes
10:21 à la semaine des quatre jours le mercredi
10:23 parce qu'on a une obligation de continuité de service public.
10:25 Mais, Anne-Sophie, vous avez pensé que j'ai dit l'inverse
10:27 de ma première question à l'égard du Figaro,
10:29 mais comment vous expliquez que sur 300 collaborateurs,
10:33 j'entends que vous mettez de côté les cadres au forfait,
10:35 mais les gens n'aient pas une appétence plus forte sur ce sujet ?
10:39 Alors, chez nous, on l'explique aussi
10:41 parce qu'on a ouvert en parallèle de la semaine des quatre jours
10:43 sur 36 heures, on a ouvert le 39 heures,
10:45 avec 20 jours de RTT.
10:47 Et c'est celui-ci qui a été le plus disputé ?
10:50 Et c'est celui qui a été majoritairement...
10:51 Non, mais c'est important de l'entendre.
10:52 - ...pris par le salaire. - Pouvoir d'achat,
10:54 et on dégage du temps.
10:55 Alors, en termes de pouvoir d'achat, c'est neutre sur le salaire.
10:59 - C'est autant travailler... - Mais on capitalise 20 jours en plus.
11:01 Mais par contre, vous avez 20 jours de RTT,
11:03 donc cinq jours par rapport à d'autres formules
11:06 qu'on proposait précédemment.
11:07 Pas inintéressant, parce que 20 jours qu'on vient mettre
11:09 en plus de ces cinq semaines de congés payées légaux,
11:14 c'est intéressant.
11:15 Chez vous, comment ça se passe ?
11:17 Parce que là, vous expérimentez cette semaine.
11:19 Les gens, c'était mercredi, c'était le vendredi,
11:21 c'était quoi, chez vous ?
11:22 Majoritairement le vendredi, parce qu'on a plusieurs personnes,
11:25 je dirais même un certain nombre, qui cumulent des vies,
11:28 avec une vie associative, une vie sportive,
11:31 - Eh oui ! - une vie d'aidant...
11:34 Une deuxième vie, quoi.
11:35 Une deuxième vie. On a de plus en plus de salariés
11:37 qui cumulent des vies, et donc, la coller à un week-end
11:41 a plutôt plu.
11:43 Mais on a une personne en situation de handicap
11:46 qui a pris le mercredi pour couper la semaine en deux
11:49 et partir sur la deuxième partie de la semaine
11:51 avec plus d'énergie.
11:55 Chez vous, c'est le même débat, cadre et non cadre,
11:57 j'imagine que c'est lié à la fonction publique.
11:59 Vos cadres sont au forfait, à la CNAV,
12:01 et ne bénéficient pas du dispositif,
12:04 où tout le monde en bénéficie.
12:05 Vous avez dit, on ferme le guichet, là.
12:07 Stop, on arrête.
12:09 Parce que ça marche trop fort, chez vous ?
12:11 On expérimente en parallèle un élargissement du forfait jour
12:16 à tous nos managers et une partie de nos cadres experts.
12:20 Donc c'est pour ça que, dans la même logique que l'URSAF,
12:23 on est dans une logique de personnalisation.
12:25 C'est pour ça que, pour nous, ce n'est pas un échec ou une réussite
12:28 en fonction du nombre de personnes qui bénéficient du dispositif.
12:32 Parce qu'on a aussi des formules de télétravail personnalisées
12:35 à trois jours de télétravail
12:37 pour des gens qui sont parents d'enfants de moins de trois ans.
12:40 On ne cumule pas les deux, on est d'accord ?
12:43 On peut cumuler, mais seulement à deux jours de télétravail,
12:47 pas à trois jours.
12:48 Donc ça réduit le nombre de jours de télétravail
12:50 et on bénéficie, par exemple, du vendredi.
12:52 Ce qui fait qu'on aurait deux télétravails,
12:53 deux présentiels et une journée off.
12:55 - Exactement. - On est d'accord.
12:57 Vous vérifiez, je suis désolé, parce que moi aussi,
12:59 à la télévision, on a souvent la semaine des quatre jours,
13:01 on présente du lundi au jeudi,
13:02 puis l'équipe du vendredi, samedi, dimanche reprend le relais.
13:06 Dans les faits, je me souviens que je travaillais pas mal le vendredi
13:09 parce que j'étais toujours connecté.
13:11 Comment vous faites ? Vous vérifiez bien qu'on se déconnecte,
13:14 qu'on n'est pas encore en train de suivre un dossier ?
13:16 Parce que la réalité, c'est qu'on continue un peu à travailler.
13:18 - C'est un peu le défi. - Oui.
13:19 Il faut que Marie va surveiller ça et qu'il n'y ait pas de travail gris.
13:23 - Oui. - Donc, effectivement,
13:25 ça fait partie des zones d'interrogation
13:27 qu'on a régulièrement auprès des expérimentateurs.
13:29 75 % des Français se disent favorables à la semaine des quatre jours.
13:32 C'est 79, je le redis,
13:34 côté fonction publique ou agent des services publics.
13:38 Donc, il y a quand même un désir, une appétence.
13:39 En termes de marque employeur,
13:41 parce que c'est intéressant d'avoir des institutions.
13:43 On se dit, après tout, c'est connu, c'est une marque.
13:45 Je crois que vous avez les mêmes difficultés que les entreprises privées
13:48 pour attirer, pour faire venir.
13:50 Est-ce que c'est aussi vous qui vous occupez
13:53 de la transformation et des relations humaines ?
13:55 Et non pas des ressources humaines, d'ailleurs, je note.
13:57 C'est intéressant. Est-ce que c'est un outil de marque employeur ?
14:00 Oui, bien sûr, c'est un outil de marque employeur,
14:03 mais qui s'inscrit dans un ensemble de dispositifs.
14:06 Franchement, on n'a pas eu trop à souffrir de la crise sur le marché du travail.
14:10 On a eu 26 500 candidatures, rien que pour la CNAV en 2022.
14:13 On s'en est plutôt bien sortis.
14:16 Mais je crois que la mise en visibilité de ces dispositifs-là
14:19 contribue à cette marque employeur.
14:21 Anne-Sophie Rousseau, l'Ursaf, Picardie,
14:23 parce qu'on voit bien que tout ça travaille sur des régions.
14:26 Marque employeur, ça donne une autre image à la boîte ?
14:29 Oui. Très clairement, la médiatisation de la semaine de quatre jours...
14:32 Ça vous a fait du bien, l'article du Figaro, finalement.
14:34 Ça a accéléré les candidatures.
14:37 On est aussi, nous, engagés depuis 2018
14:40 dans une démarche de certification de la qualité de vie au travail,
14:42 parce que, justement, pour travailler sur notre marque employeur,
14:45 et sortir un peu de l'image parfois poussiéreuse
14:49 que peut avoir la sécurité sociale
14:51 et un peu sanction que peut avoir la branche recouvrement...
14:54 C'est exactement ça.
14:56 On est certifiés, en fait, "Great place to work" depuis 2020.
15:00 Et donc, du coup, c'est un outil aussi
15:03 d'échange sur la marque employeur.
15:06 Et pour le coup, ça nous a permis d'attirer des talents,
15:08 parce qu'il y a aussi toute une génération
15:11 qui ne connaît pas l'Ursaf et qui était contente de travailler chez elle.
15:14 Qui connaît de noms vaguement, comme la CNAV.
15:16 On en a entendu parler, mais qui ne connaît pas
15:18 et qui vous a attiré des talents.
15:20 Des talents dans quoi ?
15:21 C'est quoi, les talents que vous recherchez ?
15:23 C'est intéressant de savoir, parce que souvent,
15:24 les entreprises vous disent "des talents dans la tech".
15:26 On entend beaucoup ça, mais vous aussi,
15:27 vous êtes dans les mêmes problématiques ?
15:28 En fait, on est une entreprise classique,
15:30 donc on a des services RH comme toutes les entreprises,
15:32 on a des services de communication comme toutes les entreprises.
15:35 On a des gestionnaires de comptes
15:36 qui sont en relation avec le cotisant.
15:38 C'est essentiellement ça, nos salariés.
15:41 Donc, ce sont des profils assez proches
15:44 de ce qu'on va trouver dans une banque, dans une assurance.
15:46 Donc, ce sont ces métiers-là que l'on cherche à attirer.
15:49 Et puis, nous, on a la spécificité des inspecteurs.
15:51 Là, on est sur un métier très spécifique.
15:53 De contrôle et de sanction, il faut le dire.
15:55 - D'accompagnement. - D'accompagnement.
15:57 Mais il arrive parfois que l'Ursaf,
15:59 lorsque une entreprise n'a pas respecté les règles,
16:01 il faut le dire, soit sanctionnée.
16:03 Enfin, je veux dire, la sanction, elle existe.
16:05 Elle fait partie de la palette des inspecteurs.
16:08 On est bien d'accord.
16:09 On a une action très spécifique
16:11 dans la lutte contre le travail dissimulé.
16:12 Ça fait vraiment partie de leur activité.
16:14 On est là pour assurer le fait
16:17 que tout le travail est correctement déclaré,
16:20 parce que c'est les ressources de la Sécurité sociale
16:22 et ce sont les retraites qu'on verse demain
16:24 qui sont payées par les cotisations sociales.
16:26 Vous aussi, Marc Employeur, la CNAV, on se dit,
16:28 "Bon, ben voilà, c'est une vieille institution, tout va bien."
16:30 On en parle de temps en temps, elle est plutôt dans le vert,
16:32 cette Caisse nationale de l'assurance-veillesse.
16:34 Tout roule. Ben non.
16:36 Vous, en charge des relations humaines,
16:37 vous dites, "J'ai aussi besoin de 109."
16:40 Oui, on est en plein renouvellement générationnel.
16:42 On a quand même un marché de l'emploi qui se fudifie.
16:45 Donc, on a aussi des départs.
16:47 Nous, on a la spécificité d'être national.
16:49 Donc, évidemment, on a aussi besoin de profils
16:53 dans l'IT, dans la tech, dans la data,
16:57 en plus, finalement, de nos coeurs de métier,
16:58 puisqu'on est opérateur direct de la retraite en Ile-de-France.
17:01 Donc, on a des gestionnaires dans nos agences retraites,
17:02 on a des téléconseillers sur notre plateforme de services.
17:06 - On a besoin... - Une entreprise.
17:08 ...de profils très diversifiés, en gros volume,
17:10 puisque rien que sur l'Ile-de-France et Tours,
17:12 puisqu'on a un gros site à Tours, on est 3 600 salariés.
17:16 Et bien sûr, dans l'ensemble du pays,
17:18 on a fait déjà plus de 600 recrutements en 2022.
17:22 Le levier 4 jours,
17:23 le discours que vous portez, qui est très moderne,
17:26 sur la qualité du vieux travail, le bien-être,
17:28 est-ce qu'il a un impact ?
17:29 Est-ce que vous le ressentez ?
17:31 C'est dur de le quantifier, mais...
17:32 Il a un impact à la fois sur nos salariés en poste
17:36 et on fait des baromètres réguliers,
17:38 on essaye d'intégrer le ressenti des collaborateurs
17:41 dans nos pratiques managériales,
17:43 et en même temps, on voit bien qu'il a un impact aussi
17:45 à l'extérieur vis-à-vis des candidats.
17:47 Vous aussi, un tout dernier mot, Anne-Sophie Rousseau ?
17:49 On est tout à fait d'accord.
17:49 Nous, l'adaptation des 39 heures et des 36 heures sur 4 jours,
17:52 c'est les salariés qui nous ont fait réfléchir à ça.
17:55 Qu'on y voit clair, on est bien sur 4 jours
17:57 pour ceux qui sont lancés de part et d'autre.
17:59 Ils travaillent 36 heures chez vous ?
18:01 - 36 heures sur 4 jours, oui. - Et chez vous, qui dit mieux ?
18:04 - 35 ou 37 heures. - Ou 37.
18:06 - Au choix. - Qu'on y voit clair.
18:07 Ce sont des choix, et sur la base, si j'ai bien compris,
18:10 du volontariat.
18:12 Vous ne forcez personne à travailler 4 jours.
18:13 Absolument pas.
18:14 C'est un vrai plaisir de vous accueillir,
18:15 parce que c'est intéressant d'avoir les expérimentations
18:17 et ceux qui les vivent de l'intérieur.
18:19 Merci à vous, Anne-Sophie Rousseau,
18:20 directrice adjointe de l'Ursaf Picardie.
18:22 Vous êtes basée à Amiens, si je ne m'abuse.
18:25 Et Jérôme Friteau, merci d'être venu nous rendre visite.
18:27 Vous êtes directeur des Relations humaines
18:29 et de la transformation à la CNAV.
18:30 Merci de mettre "Relations humaines".
18:32 C'est assez intéressant, cette petite nouveauté
18:34 dans la terminologie.
18:36 On tourne une page et on se tourne vers "Fenêtres sur l'emploi".
18:40 On découvre un acronyme.
18:41 C'est tout de suite, et on accueille notre invité.

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