J'ai lu Jacques Attali… - Alexis Le Rossignol n’a pas compris
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00:00 Et tout de suite, voici Alexis Leroy.
00:02 Là il y a, c'est le monsieur.
00:04 Bonjour à tous.
00:06 Alors j'ai lu le livre de Jacques-Atalie Souteyne et il m'a bien plombé le moral.
00:10 J'avoue que quand on a des petits coups de mouille, on sait pas trop pourquoi.
00:14 Là, si quand même.
00:16 C'est un livre à lire quand il pleut, je dirais.
00:18 Ça se marie bien avec un ciel gris.
00:20 Je m'explique. Dans le monde mode dans le poids, vous tentez de prédire ce qui nous attend dans les prochaines décennies.
00:24 Et on vous connaît pas comme un collapsologue, mais là on sent un soupçon de pessimisme quand même.
00:28 Vous avez essayé la spiruline, monsieur Jacques, ou le millepertuis.
00:32 Parce que vous commencez par un cours d'histoire pour nous faire comprendre comment l'état du monde s'est peu à peu dégradé
00:37 à partir du moment où il est devenu un monde marchand.
00:39 Et donc on comprend que le problème vient de là, de la surconsommation que vous dénoncez.
00:43 On le savait, mais quand c'est vous qui le dites, ça surprend quoi.
00:46 En deux minutes, vous étiez président de la commission pour la libération de la croissance française.
00:50 C'est le livre de la maturité, c'est ça ?
00:52 Parce que dans le livre, vous nous expliquez que l'humanité est confrontée par trois menaces mortelles que vous appelez des suicides.
00:56 Premier suicide, le suicide climatique.
00:59 Deuxième suicide, l'hyper-conflit, qui pourrait aboutir à l'utilisation de l'arme atomique.
01:03 Et ensuite le troisième, c'est le suicide par l'artificialisation,
01:06 qui fait que l'espèce humaine sera devenue une espèce recrée artificiellement,
01:09 et que ce sera donc auto-exterminée en tant qu'espèce naturelle.
01:13 C'est un peu la définition de la débilité, quoi.
01:16 Ou de la vision macro-économique de l'expression "se tirer une balle dans le pied".
01:19 Et selon vous, pour que l'humanité s'en sorte et échappe à ces trois suicides,
01:22 il faut qu'elle prenne immédiatement ce que vous appelez un grand virage, avec deux objectifs.
01:26 Le premier, c'est effectuer une transition pour passer d'une économie de la mort à une économie de la vie,
01:30 sachant que l'économie de la mort, c'est tout ce qui nuit à la nature et aux générations futures.
01:34 Alors à titre personnel, depuis un moment, j'ai envie d'acheter une voiture.
01:37 Mais en faisant ça, je vais contribuer à l'économie de la mort.
01:39 Même si c'est une électrique, faut pas se voiler la face.
01:41 Alors j'ai pensé à un truc tout bête.
01:43 Est-ce qu'on pourrait pas fixer une pute éolienne au-dessus d'une voiture, pour la faire avancer ?
01:47 Ça crée du vent, une voiture qui roule, hein.
01:49 Enfin, je sais pas si c'est le bon terme, du vent, mais il se passe un truc.
01:52 Esthétiquement, ce serait pas très joli, mais franchement, je compte acheter un berlingot.
01:56 Je m'en fous de l'esthétisme.
01:58 C'est peut-être un petit peu terre à terre de parler de mon berlingot, mais je voulais vous soumettre l'idée.
02:02 Face à l'économie de la mort, vous dites qu'il faut encourager la pratique des sports,
02:06 de la musique, de la lecture, de l'art de la conversation.
02:09 L'avenir, c'est un reconfinement, en fait.
02:11 Cyril Lignac va être content, ils vont lui recommander des émissions.
02:14 Vous préconisez aussi la pratique des jeux de société, dont les jeux d'échecs, de Go et de Scrabble.
02:20 Donc pour sauver la planète, l'idée, c'est de chercher des mots de 7 lettres.
02:23 C'est encore les vieux qui vont le mieux sans tirer.
02:25 Ananas.
02:26 Ah non, ça fait que 6 lettres.
02:27 Au pluriel.
02:28 Ah oui, bravo.
02:29 Mais tu viens de sauver un dauphin.
02:30 Ensuite, vous écrivez que pour réussir le grand virage, il faudrait que très vite,
02:34 on instaure un nouvel ordre mondial, avec des organismes supranationaux qui agiraient
02:38 comme un capitaine de navire, qui réussiraient à éviter l'iceberg, en imposant à tous
02:42 les citoyens du monde des mesures impopulaires, mais inévitables, si on veut survivre à
02:46 la catastrophe annoncée.
02:47 Mais à la page 264, vous écrivez "ces institutions planétaires suggéreront-elles à tant ? J'en
02:53 doute".
02:54 Franchement, vous auriez pu appeler le bouquin "Le Monde, on est foutu, on a rien eu du
02:57 temps".
02:58 Ça donne presque plus envie de profiter encore un peu de l'économie de la mort que de
03:01 passer à l'économie de la vie.
03:03 D'autant que quand on fait des efforts à titre individuel, on a quand même souvent
03:06 l'impression de se livrer à un exercice solitaire.
03:08 Moi, je veux bien faire des efforts, mais j'aimerais pas être le seul à avoir une
03:12 éolienne sur mon berlingot.
03:14 Il y a quelques pages avec des solutions quand même à la fin, mais c'est assez court.
03:18 On dirait que c'est là parce qu'il faut une fin au bouquin, mais on sent que vous n'y
03:21 croyez plus trop.
03:22 Un peu comme une chronique qui aurait pas trop de chutes.
03:25 Vous voyez le genre ?
03:26 (Rires)
03:28 Elle est excellente cette mignonne !