Retrouvez « La drôle d'humeur d'Alexis le Rossignol » dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-fragile-d-alexis-le-rossignol
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AmusantTranscription
00:00 Voici le Noé du monde, M. Racine Rossignol.
00:04 Bonjour à tous.
00:05 Bonjour à toi, M. Racine.
00:06 Bonjour, Nagui.
00:07 Bonjour à les autres.
00:08 Je vais parler de l'Angleterre aujourd'hui.
00:09 Vous savez, c'est ce pays où les gens mangent de la gelée, le seul aliment qui a conscience
00:14 de sa destinée et donc qui tremble, un peu comme un chihuahua.
00:17 Dans la gelée, tout indique que c'est pas bon, la couleur comme la texture.
00:21 Mais les Anglais, ils s'en foutent, ils en mangent, parce que c'est des punks, les Anglais.
00:24 Alors moi, l'Angleterre, je connais bien.
00:26 J'y suis allé en échange scolaire en 4e.
00:29 J'avais apporté une conserve de cassoulet et une bouteille de rouge aux parents de
00:32 mon correspondant.
00:33 Le lendemain matin, à 8h, je les vois en train de manger le cassoulet et de descendre
00:37 la bouteille.
00:38 Ils m'ont dit « t'en veux ? » J'ai dit « non, merci ». Moi, je préfère le blanc
00:41 le matin, ça ramollit moins les corneflexes.
00:44 I prefer the white, it ramollies less the corneflexes.
00:48 Fin de l'introduction.
00:49 Alors, pourquoi je parle de l'Angleterre ?
00:51 Oui, pourquoi ?
00:52 Parce que cette semaine, j'ai lu un article du Courrier international intitulé « Admettons-le,
00:56 les Français sont meilleurs que nous ».
00:57 Quelle est la traduction d'un article du magazine anglais « The Spectator » qui
01:01 est l'équivalent de Le Point là-bas.
01:02 Ils auraient dû l'appeler « The Point ».
01:03 Mais bon, les Anglais font rien comme tout le monde.
01:06 Bref, dans cet article, un journaliste raconte ses vacances dans le sud de la France.
01:10 Et il découvre qu'en fait, les Français ne sont pas exactement comme il l'imaginait.
01:13 Alors, il commence comme ça.
01:15 « Les Français sont un peuple de tir au flanc.
01:17 C'est du moins ce qu'on m'a toujours appris.
01:19 » Et il l'a cru.
01:20 Il est anglais, mais ce n'est pas Albert London.
01:22 Il continue en écrivant « Ils n'arrivent jamais à l'heure au travail, trop occupés
01:25 à siroter du vin en guise de petits-déjeuners ».
01:27 Donc là, j'ai compris les parents de mon correspondant.
01:30 Et ensuite, il dit « Lorsque le Français s'émet au boulot, il s'arrête presque
01:34 immédiatement pour une pause-déjeuner de deux heures où l'alcool coule encore à
01:38 flot ». A tous les coups, il connaît Daniel.
01:41 Et il finit en disant « Si quelqu'un s'avise de menacer ses habitudes, il bloque les porcs
01:46 ou met le feu à des bétaillères remplies d'agneaux ».
01:48 C'est bien les clichés parce que ça a l'avantage de nous apprendre des choses
01:52 sur nous-mêmes.
01:53 Le « feu à des bétaillères remplies d'agneaux » en guise de contestation, je n'ai jamais
01:56 vu personnellement.
01:57 Donc j'ai tapé « feu bétaillère agneaux » dans Google.
02:00 Je suis tombé sur des références de « feu arrière pour camionnettes et remorques »
02:04 vendus sur le « Sud-Ouest Remorque », le site spécialiste de l'accessoire pour
02:08 remorques du Sud-Ouest, dont l'action vient de prendre 30%.
02:11 N'hésitez pas à m'envoyer un feu arrière pour me remercier.
02:14 Non, ne le faites pas, j'ai déjà une paire d'antibrouillards dont je ne sais pas quoi
02:17 faire.
02:18 Ensuite, le journaliste raconte qu'il a eu une panne de toilette pendant ses vacances
02:22 et qu'il a appelé un plombier qui lui a dit « je viendrai demain à 8h ». Le journaliste
02:25 s'est dit « bon, c'est un français, il va arriver en retard, il va m'arnaquer,
02:28 en plus il va falloir lui servir un verre de vin ». Sauf que pas du tout.
02:32 Le lendemain, le plombier est arrivé à 8h moins 10, il n'a rien réclamé à boire,
02:35 il lui a pris seulement 20€ sans facturer des frais de déplacement.
02:38 Là, il écrit « en Angleterre, je n'ai jamais payé moins de 200 livres pour une
02:41 fuite ». En fait, l'avis de ce journaliste, c'est des fuites.
02:44 Il peut donner le tarif dans tous les pays.
02:46 Il y en a qui commandent une bière dans un bar pour connaître le coût de la vie.
02:49 Lui, son maître étalon, c'est la fuite.
02:51 Fuite au Canada, 168$.
02:53 Fuite au Brésil, 100 000 reales.
02:55 Fuite en Pologne, 5€.
02:57 Il y a de la concurrence en Pologne.
02:59 Ils ont fait plomberie élevé de là-bas.
03:00 Ça, vous voyez, c'est un cliché.
03:02 Mais je peux le dire, je ne suis pas journaliste, je ne suis qu'un petit chroniqueur.
03:05 Parce que c'est la différence.
03:06 Un journaliste, il est censé rapporter des faits avérés, pas baser des papiers sur
03:10 la base de rondis ou de clichés.
03:12 Et j'ai l'impression qu'on voit ça de plus en plus quand même.
03:15 Sauf sur France Inter et au JT de France 2 le week-end.
03:18 C'est vraiment deux endroits où on ne verra jamais ça.
03:20 Après, tout le monde a tendance à généraliser sur la base de ses propres expériences.
03:25 Par exemple, sur la base de nos propres expériences, on est tous d'accord pour dire qu'on mange
03:29 mal en Angleterre.
03:30 Mais ça se trouve, on se trompe en disant ça.
03:32 Bon, ça c'est un mauvais exemple.
03:33 Parfois, malheureusement, l'absence de précaution, ça a des conséquences plus graves.
03:38 Mais de quoi il parle ?
03:40 Je ne sais pas.
03:41 Des infos qu'on a entendues récemment, par exemple.
03:42 Sur les 40 bébés décapités, par exemple.
03:44 Alors qu'il n'y avait pas de preuve.
03:45 Comme s'il était nécessaire d'ajouter du morbide à l'horreur.
03:49 Et dans quel but ? Tout ça pourquoi ?
03:50 A l'heure de l'info, on continue.
03:52 On peut parfois manquer un peu de précaution.
03:55 Enfin, je dis ça, je peux me tromper.
03:56 Je ne suis pas journaliste, je suis qu'un petit chroniqueur.
03:58 (Applaudissements)