Chaque mardi, mercredi et jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Gaspard Proust - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/gaspard-proust-les-signatures-deurope-1
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00:00 Nadine Morano, vous nous avez fait le plaisir de rester pour écouter Gaspard Proust qui est en studio.
00:05 Bonjour Gaspard, comment ça roule ce matin ?
00:07 Je pense que j'ai passé un cap ces jours.
00:09 Ah bon ?
00:10 Jeudi, ici, j'ai proposé une analyse de premier plan sur les Brian de France
00:13 ainsi que sur les pensées profondes du guériréo cinématomographique Adèle Haenel.
00:18 Et ce week-end dans le JDD, je ne sais pas si ça vous a échappé,
00:21 j'ai aggravé mon cas en pondant une chronique de très haut vol sur l'écriture inclusive.
00:25 J'ai eu beaucoup de retours extrêmement positifs.
00:27 Effectivement, c'était du très très haut vol, j'ai beaucoup aimé.
00:29 Et ça vous a flatté ?
00:30 J'ai eu l'impression de flirter avec les sphères éterrées dans lesquelles planait le cerveau de Ramayad
00:34 quand elle parle de Maître Gims depuis Washington.
00:36 Je ne sais pas si vous avez vu cette vidéo, là elle commence par
00:39 "D'habitude je vous fais des analyses géopolitiques de premier plan,
00:42 mais là l'heure est grave, je préfère venir au secours de Maître Gims et dire haut et fort
00:45 "Oui, Gims, les pyramides avaient bien des antennes à leur sommet,
00:48 et l'obélisque qui se trouve place de la Concorde, c'est bien sûr la première fusée arienne dont on n'a jamais retrouvé les moteurs."
00:53 Qu'est-ce qu'elle m'a décomplexé !
00:55 Si elle est légitime pour donner un avis géopolitique,
00:57 je sens qu'on va bientôt m'appeler pour inspecter la centrale de Zaporizhia.
01:00 À ce point-là ?
01:01 J'ai l'impression d'être devenu un intellectuel engagé, tu sais comme...
01:04 Ce matin j'ai failli venir en costard noir, chemise blanche, déboutonné,
01:07 mais bon, il y a un hic.
01:08 Comment ça un hic ?
01:09 La rançon de la gloire, ça a aussi causé son lot de jalousie.
01:12 "C'est pas juste de savoir mieux écrire que BHL et autres,
01:15 l'écriture non-inclusive est une relique du patriarcat, espèce de sale facho !"
01:18 Et du coup, j'ai senti que j'avais déconné, Dimitri.
01:21 Avec mes petites provocations, j'ai fait sortir du bois des gens.
01:23 Ah oui ? Mais qui ça ?
01:24 Ils ont poussé comme des mycoses après une golden shower
01:27 sur le crâne d'un zadiste dans la position chien-tête en bas.
01:30 Et ça, ça m'a heurté parce que moi je suis insensible.
01:33 Du coup, je me suis dit "Mais ces gens-là, c'est des humains, c'est des frères, c'est des sœurs,
01:37 je vais pas les laisser au bord de la route."
01:38 Donc j'ai envoyé quelques messages de compassion à tous ceux qui m'avaient insulté.
01:41 Quel genre de message, tiens ?
01:42 Un message type "C'était aussi incompréhensible que cela puisse te paraître,
01:46 sache que toi aussi, Jésus t'aime."
01:48 Et, tu vois, moi ça m'a étonné Dimitri,
01:51 parce que ces gens savent que je suis un homme respectable et modéré.
01:53 Je suis quand même en couple avec Sandrine.
01:55 Moi la lutte contre la stigmatisation de la grossophobie
01:59 dans l'intersectionnalité du mégenrage racialiste-écocidentifas-non-binaire-en-jet-privé,
02:03 c'est mon quotidien.
02:05 - Non mais attendez, jeudi vous avez dit que vous n'étiez plus avec Sandrine Rousseau.
02:09 - Mais quand est-ce que vous allez cesser de croire ce que je raconte ici ?
02:13 On n'a toujours pas compris que chaque matin c'était d'abord un hommage à Stanislavski ?
02:17 L'art de se glisser dans un personnage qui, par la catharsis des idées sombres,
02:20 fera progresser l'humanité vers le hiel pour toutes celles et ceux.
02:24 Mais bon, ce matin j'ai décidé d'aller récupérer toutes ces brebis perdues que j'ai heurtées dans leurs convictions.
02:28 - Et comment allez-vous faire ?
02:29 - Facile, parce que qui qu'on a comme invité ce matin ?
02:32 - Eh bien Nadine Morano !
02:33 - Eh oui, la victime idéale pour se refaire la cerise,
02:35 qui me fera entrer au Panthéon des luttes de la gauche.
02:37 Entre ici Nadine et ton terrible cortège de saillies anti-centres d'accueil pour migrants.
02:42 - Donc ce matin justement vous allez nous tenter un humour très engagé à gauche.
02:46 - Mon ADN j'ai envie de dire.
02:47 Alors je vous préviens Nadine, mettez votre masque à gaz, votre combinaison de cosmonautes,
02:50 parce que ça va défourailler sec.
02:51 Allons-y.
02:52 Ce matin, des heures sombres, pleines sur cette matinale,
02:55 car nous recevons Nadine Morano, la Rachel Keke de la droite nationale.
02:59 - N'importe quoi !
03:00 - La Zemmour version salon de manucure.
03:02 Et tout de suite, Madame Morano, j'ai envie de vous poser une première réponse,
03:06 car ici nous posons les réponses, et c'est à vous de vous poser les bonnes questions.
03:09 Morano, ça ne serait pas d'origine italienne, comme Berlusconi, Meloni ou Mussolini ?
03:15 - Vous n'avez pas honte, Madame, rien que par votre patronyme de véhiculer des idées faxistes ?
03:20 Ne dites rien, Morano, à Nadine que vous êtes coupable.
03:23 Nos auditeurs ont le droit de savoir que vous étiez aux manifs d'extrême droite, exclu au repas.
03:27 - Ah, notre invité était dans les manifestations d'extrême droite.
03:30 - Bien sûr, Dimitri !
03:31 Qui croyez-vous donc que ce fucs, que cette nana qui se trémoussait sur un chat en cagoule noire avec la pancarte
03:35 « Ich bin ein Kichlorein » ?
03:37 Oh, comme pour aggraver votre canne, Nadine, il se murmure que vous pourriez être sur la liste du RN
03:41 pour les prochaines élections européennes.
03:43 - Ça veut dire que vous avez parlé à des gens du RN ?
03:45 - Eh oui !
03:46 - Mais ça va être quoi votre prochaine provocation ? Donner une interview à Laurence Ferrari sur CNews ?
03:51 - Non, écoutez, Monsieur Proust...
03:53 - Nadine, vous l'extrémiste écocide de droite extrêmement extrême,
03:57 c'est pas parce que vous venez planquer derrière un tailleur Chanel à vérifier si c'est un vrai.
04:00 Le service des douanes est là.
04:02 Vous n'êtes... Vous êtes, Ali, peut-être, Ali...
04:06 Vous êtes de ces idées nauséabondes qui flirtent à l'asymptote avec les reliques des poils de couilles d'Hitler.
04:10 Je le dis, oui, parce que derrière vos airs de zemour champêtes se trémoussant sur le lac du Connemara
04:15 se cachent peut-être des idées suprémacistes.
04:17 - Des idées suprémacistes...
04:19 - Je vais l'envoyer au Danemark, il verra à quel point je suis de gauche.
04:21 - Vous êtes naïve, Dimitri. Je suis à peu près sûr que pour Nadine, elle serait capable de dire la France aux Français,
04:25 mais madame, "L'Ubersturmführer Nadine von Moran entrop",
04:28 dans quel pays dit-on encore des choses pareilles ?
04:31 Est-ce que vous pensez vraiment que les Marocains disent le Maroc aux Marocains,
04:34 les Algériens l'Algérie aux Algériens,
04:36 ou pire, les Ukrainiens l'Ukraine aux Ukrainiens ?
04:39 Mais tant qu'on sera là pour dire qu'on est là, parce qu'on est là,
04:42 no pas saran. C'est bon, j'ai la moyenne ?
04:44 - Parfait, bravo.
04:45 - Alors, pour rebondir sur une chose, tout à l'heure Nadine Morano a dit que
04:48 Éric Ciotti n'avait qu'une parole.
04:50 Comme dirait Elisabeth Borne,
04:52 Ciotti, le contrat de confiance.
04:54 - Merci beaucoup, Gaspard Pouste.
04:58 - Il a dépassé les bornes, là.
05:00 - Stanislavski, il a dit tout à l'heure.
05:04 J'avais dit tout à l'heure 3 milliards ou 3 000 milliards de dettes ?
05:07 J'ai un doute.
05:08 - 3 milliards.
05:09 - 3 000 milliards.
05:10 - Ah bah, Donnar Vidal-Revel, directeur général d'Europe 1,
05:13 vient de me dire "vous avez dit 3 milliards".
05:15 - Alors c'est 3 000 milliards, alors c'est bien de...
05:17 Parce que j'ai eu un doute de me poser la question si ma langue avait pas fourché.
05:20 Bah vous voyez, vous n'êtes même pas aperçu que j'avais fait un lapsus, là.
05:23 - Parce que j'ai pas écouté.
05:24 - Eh bah voilà, plutôt que de raconter des trucs...
05:27 des trucs, voilà, vous auriez mieux fait de m'écouter.
05:29 Bah c'est bien parce que comme ça j'ai rectifié.
05:31 Merci, Gaspard Pouste.