La Consult' de Fadoi Saab-Theyse : " La médecine générale pour moi est la médecine par essence, avec un grand M. "

  • l’année dernière
SOS solidarité, Lotus Bus, ou médecin pour les patients les plus pauvres de Bondy, Fadoi Saab-Theyse, médecin généraliste spécialisée dans la gynécologie a consacré sa vie aux plus démunis. Toujours prête à voler au secours des patients, elle n’a pas réussi à rester à la retraite bien longtemps. Entretien avec une femme engagée.

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Transcript
00:00 La médecine générale, pour moi, est la médecine par essence.
00:02 La médecine avec le grand M.
00:04 Une infirmière m'a fait remarquer que les personnes usagères de drogue
00:17 étaient très limitées sur le plan sanitaire.
00:20 Petit à petit est née l'idée de se dire
00:22 si l'hôpital ne pouvait pas les accueillir,
00:25 c'est l'hôpital qui allait sortir des murs et venir vers elle
00:28 avec un camion et de venir de manière régulière
00:32 faire des dépistages et la semaine d'après
00:36 venir traiter celles qui étaient positives.
00:39 Être née au Sénégal dans les années 60,
00:45 nous voyons en fente des bêtes qui crevaient,
00:47 des enfants mourir parce qu'il n'y avait pas d'hôpitaux.
00:49 Ça marque aussi la petite fille qui, à 10 ans,
00:52 a décidé un jour de faire un métier pour soigner.
00:58 La médecine générale, pour moi, est la médecine par essence.
01:01 La médecine avec le grand M.
01:02 Elle est souvent mal considérée, méprisée, peu payée,
01:07 mais c'est le médecin qui est le coordinateur
01:10 de toute la médecine de la famille.
01:12 C'était quelque chose que je ne devais pas très bien accepter
01:17 inconsciemment en allant à la retraite.
01:18 Le Covid est arrivé et le gouvernement a lancé un appel aux médecins
01:23 pour entrer dans ce qu'ils appellent la liste sanitaire,
01:25 où on vous envoie là où dans les hôpitaux manquent les médecins.
01:29 Ma place n'était pas de rester à la maison.
01:30 J'ai eu un mari qui m'a accompagnée partout,
01:32 parfois en le payant un peu cher,
01:34 à la suite d'un remplacement de 15 jours dans un hôpital.
01:38 À l'époque, on n'avait pas de vaccin, pas de traitement.
01:41 J'ai attrapé le Covid très sévère.
01:43 Par contre, mon mari s'est retrouvé en réanimation
01:46 et avec un infarctus massif où on l'a rattrapé de justesse.
01:51 C'est l'essence de ma vie, c'est l'essence de mon métier,
01:53 c'est nos sombres parties.
01:55 [Musique]
01:59 À fond !
02:00 À fond !
02:02 Je suis à jour et j'espère que vous aussi d'ailleurs.
02:05 [Musique]
02:08 Denis Mukwege, ce médecin-gynécologue
02:11 qui a commencé dans les années 2000
02:14 à opérer toutes ces femmes qui ont été violées,
02:17 torturées et ventrées au Congo.
02:19 Je me rappelle que je l'ai rencontrée,
02:21 Annie Dalgaux l'avait reçue.
02:22 À l'époque, j'étais tellement fière de l'avoir vue.
02:25 Juste de dire 10 mots avec lui, lui dire mon admiration.
02:29 Et je me rappelle avoir envoyé cette photo à mes frères.
02:33 Personne n'a réagi, personne ne le connaissait.
02:36 Et j'ai ressorti cette photo il y a un mois.
02:38 Et là, "Oh, tu la connais ! C'est génial, c'est extraordinaire !"
02:43 Je lui ai dit "Mais il y a 6 ans, je vous ai envoyé cette photo,
02:45 ça ne vous disait rien du tout, il faisait toujours le même boulot."
02:47 Heureusement qu'il y a les prix Nobel
02:49 pour mettre en évidence le travail formidable que font tous ces gens-là.
02:54 Ne jamais se décourager !
02:59 [Musique]

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