Commémorations du 8 mai, avenir de la NUPES, divisions de la gauche sur la politique étrangère... l'eurodéputée France Insoumise Manon Aubry était l'invitée du "8h30 franceinfo" de ce lundi 8 mai 2023.
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00:00 [Musique]
00:06 – Bonjour Manon Aubry. – Bonjour.
00:08 – En ce 8 mai, il y a bien sûr les commémorations du 8 mai 45,
00:11 d'abord à Paris pour Emmanuel Macron,
00:12 au pied de la statue du Général de Gaulle sous l'Arc de Triomphe,
00:14 puis il prendra la direction de Lyon pour un hommage à Jean Moulin
00:18 et des appels à manifester de certains syndicats d'organisation de gauche.
00:23 Est-ce qu'on manifeste sa colère même le 8 mai ?
00:27 – On manifeste sa colère tant que les revendications sociales
00:31 d'un mouvement massif, soutenu par une grande majorité des Français,
00:35 soutenu par les oppositions politiques, ne sont pas entendues.
00:39 Et j'aurais voulu, comme vous, avoir un 8 mai
00:43 qui soit uniquement dans la commémoration.
00:45 – Manon Aubry, quand on manifeste, enfin on demande en tout cas à manifester,
00:49 à deux pas du lieu où Jean Moulin a été emprisonné,
00:51 la prison de Montluc à Lyon, est-ce que ce n'est pas peut-être un peu maladroit ?
00:55 – Mais ne soyez pas dupes aujourd'hui, si l'on manifeste,
00:59 c'est Emmanuel Macron qui est visé, ce n'est absolument pas Jean Moulin.
01:02 Et quand Emmanuel Macron pense qu'il peut sortir dans la rue
01:05 et que tout va bien se passer et que les Français sont passés à autre chose,
01:08 eh bien le 8 mai, et je vous le donne en scoop,
01:10 le 9 mai, le 10 mai, le 11 mai, le 12 mai, le 13 mai, je peux continuer longtemps,
01:14 à chaque fois qu'Emmanuel Macron sortira dans la rue,
01:17 oui, il y aura une contestation sociale massive
01:19 tant que cette revendication n'a pas été entendue
01:22 et tant que la réforme des retraites n'est pas retirée.
01:24 Et vous pouvez essayer de dire aux gens sur tous les tons, ne faites pas ça,
01:28 vous pouvez interdire comme le gouvernement le fait les casserolades,
01:32 en fait elles auront lieu parce que les gens sont en colère et cette colère elle est légitime.
01:36 – Si on continue votre petit calendrier, ça veut dire que le 14 juillet aussi peut-on…
01:39 – Mais bien sûr, d'ailleurs la date du 14 juillet,
01:42 ce n'est pas nous qui l'avons mise dans le calendrier,
01:44 c'est Emmanuel Macron lui-même qui a fait son fameux compte à rebours
01:48 des 100 jours de l'apaisement, on voit à quel point le pays est apaisé
01:50 après je ne sais plus à combien on est, 17, 18 jours, quelque chose comme ça.
01:54 Et oui le 14 juillet, ce sera le moment de faire le bilan
01:58 et j'espère qu'à une fois arrivé le 14 juillet, nous pourrons dire
02:01 la réforme des retraites est tombée parce qu'il y aurait eu le vote
02:05 de la proposition de loi Lyot d'approbation du 8 juin
02:09 ou parce que la mobilisation sociale aura obtenu gain de cause
02:12 et si ce n'est pas le cas, on sera de nouveau là le 14 juillet pour demander la même chose.
02:15 – Hier soir, 6 ans jour pour jour après l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron,
02:18 le chef de l'État a envoyé une lettre pour remercier ceux qui l'ont élu
02:22 et pendant ce temps-là, il y avait une manifestation, notamment à l'appel
02:24 de la France Insoumise, devant le siège de Renaissance à Paris.
02:27 Certains manifestants, dont le conseiller régional LFI Christophe Prudhomme
02:30 ont scandé "Louis XVI, on l'a décapité, Macron, on peut recommencer".
02:34 Est-ce que ça ne va pas un peu trop loin ?
02:36 – Vous voyez, vous pouvez prendre n'importe quel slogan et dire que ça va trop loin.
02:41 Mais le fait est que c'était…
02:42 – Non mais c'est à vous que je pose la question en l'occurrence.
02:44 – Oui, donc je vous réponds, on peut prendre chaque slogan individuellement…
02:49 – Tous les slogans, ce ne valent peut-être pas.
02:51 – Sans doute, sans doute qu'ils ne se valent peut-être pas,
02:54 mais qu'aujourd'hui il y a un vent de contestation massif.
02:57 D'ailleurs, moi c'est ce qui m'a frappée, je ne sais pas vous,
02:59 mais si vous venez dans les manifs, les toutes premières manifs,
03:03 vous aviez des slogans classiques, je dirais,
03:05 de mobilisation sociale contre la réforme des retraites à 64 ans.
03:08 Si aujourd'hui la contestation sociale, et je parle des manifs massifs,
03:12 le 1er mai dans laquelle il y avait plus de 2 millions de personnes,
03:15 les gens mettent sur leur panneau le nom d'Emmanuel Macron.
03:18 C'est parce qu'ils ont bien compris qu'aujourd'hui,
03:20 celui qui décide, il est à l'Élysée.
03:22 C'est lui-même qui l'a dit d'ailleurs, Emmanuel Macron,
03:24 c'est l'autorité de votre serviteur qui est en question.
03:28 Et puisqu'on a un homme qui décide seul,
03:30 eh bien c'est cet homme-là à qui l'on dit,
03:33 eh bien maintenant écoute le peuple français.
03:34 – Manon Fauré, ce slogan qu'on a entendu hier soir, vous auriez pu le scander ?
03:37 – Moi personnellement pas forcément,
03:39 mais ça ne me choque pas qu'il soit utilisé, absolument pas.
03:41 – Alors, tout se passe à l'Élysée dites-vous,
03:43 pour autant c'est à Matignon qu'Elisabeth Borne invite 5 syndicats,
03:47 4 ont dit oui pour l'instant pour des rencontres bilatérales,
03:50 dont la CGT, il reste la réponse de force ouvrière aujourd'hui ou peut-être demain.
03:54 Est-ce que c'est une bonne chose que ce dialogue reprenne
03:56 entre les syndicats et le gouvernement ?
03:59 – Les syndicats, la plupart d'entre eux ont fait le choix d'y aller,
04:02 mais je crois que leur mot d'ordre n'a pas changé,
04:05 de la CGT à la CFDT en passant par la FSU et les autres.
04:08 Tous vont aller à Matignon et dire une chose très claire,
04:12 nous ne sommes pas prêts à sacrifier 2 ans,
04:15 les 2 meilleures années à la retraite pour en faire les 2 pires années au travail.
04:19 – Pas seulement, la CGT par exemple dit,
04:21 on va aussi discuter de la suite et de certains sujets,
04:24 notamment les 5 qui seront des chômeurs.
04:25 – Ils ont raison, notamment pour mettre à l'agenda la question des salaires,
04:27 là aussi dans les mobilisations sociales c'est un sujet qu'on entend énormément,
04:30 parce que l'inflation elle est autour de 6%,
04:32 parce que l'inflation des produits alimentaires c'est plus de 15%
04:35 et que les salaires ne suivent absolument pas.
04:37 Mais je veux dire, cette rendication n'a jamais disparu de la part des syndicats
04:41 et d'ailleurs quand j'entends Bruno Le Maire,
04:43 le ministre de l'économie et des finances,
04:45 dire hier sur une antenne concurrente de celle-là,
04:48 dire qu'il faut, qu'il demande au grand patron de faire un effort
04:53 et d'augmenter les salaires, mais pardon,
04:55 mais Bruno Le Maire il n'est pas ministre de l'économie et des finances,
04:58 quand il s'agit de faire des cadeaux fiscaux aux plus riches
05:01 et tu te mets l'impôt de solidarité sur la fortune,
05:04 il est le premier à légiférer et à souvenir qu'il a un outil législatif.
05:08 – Il lui vous répondra qu'on n'est pas dans une économie administrée.
05:11 – Mais pardon, on ne peut rien faire pour encourager les entreprises
05:15 et notamment les très grandes entreprises à augmenter les salaires
05:18 plutôt que les grands patrons,
05:19 à augmenter les salaires plutôt que les dividendes versés aux actionnaires.
05:22 Vous avez plein d'outils législatifs pour cela.
05:25 Vous pouvez par exemple augmenter la fiscalité sur à la fois les gros salaires
05:29 et sur les dividendes qui sont versés aux actionnaires.
05:32 La vérité c'est que ce gouvernement, il a abandonné les salariés qui galèrent
05:36 et qu'il est toujours prêt à cajoler les plus riches
05:38 et on en a eu la démonstration en Corée.
05:39 – À propos de salariés, il devrait arriver à l'Assemblée nationale,
05:42 je rappelle que vous êtes eurodéputé donc vous ne serez pas amené à vous prononcer,
05:44 mais arrivera à l'Assemblée nationale dans les prochaines semaines
05:47 le texte sur le partage de la valeur.
05:48 C'est un texte qui est issu d'un compromis des partenaires sociaux.
05:51 Le gouvernement dit qu'il va le reprendre à peu près tel quel,
05:55 même si évidemment le Parlement pourra l'amender.
05:57 Est-ce que vos collègues insoumis vont le voter ce texte ?
06:00 – Dans le détail, ce texte il prévoit de nouveau de nouvelles formes d'encouragement,
06:05 d'incitation.
06:06 – Pour les entreprises au-delà de 10 salariés.
06:07 – Mais il ne pose pas la question véritable du partage des richesses,
06:12 qui fait que dans les années 80, il fallait à peine quelques…
06:20 il fallait plusieurs mois pour rémunérer les actionnaires d'une entreprise
06:24 et qu'aujourd'hui c'est à peine quelques jours.
06:26 Et qu'il ne pose pas la question de fonds,
06:28 qui est quand des richesses sont produites au sein d'une grande entreprise,
06:32 et bien de plus en plus, une part de plus en plus importante
06:36 est redistribuée aux actionnaires.
06:38 – Donc ça veut dire que c'est non ?
06:39 – En fait l'incitation ça ne fonctionne pas.
06:41 – Ce n'est pas de l'incitation, il y a une obligation quand même.
06:43 – Il y a une obligation de dispositifs qui ne sont pas de la redistribution en salaire.
06:48 Ce que demandent les salariés, ce sont des salaires.
06:51 Ce ne sont pas des primes supplémentaires
06:54 sur lesquelles vous n'avez pas de cotisation sociale par exemple,
06:57 vous ne cotisez pas pour la retraite, tiens on revient sur un sujet qui est important.
07:01 Et donc la vraie question qui est posée,
07:03 c'est celle du partage des richesses qui sont produites
07:05 et qui se fait de plus en plus au détriment des salariés.
07:07 – D'un mot, question posée oui, mais la réponse avec cette loi,
07:10 si les syndicats disent bon il y a quand même des petites avancées, vous vous direz…
07:12 – Je ne crois pas que tous les syndicats aient signé cette loi.
07:14 – Non, ils ne sont pas satisfaits, mais s'il y a des petites avancées
07:16 mais que ça ne va pas assez loin, est-ce que les députés insoumis vont voter ou pas ?
07:19 – De nouveau, on écoutera les syndicats,
07:22 je vais laisser mes collègues à l'Assemblée nationale se positionner,
07:24 mais aujourd'hui je ne pense pas que ce soit un outil,
07:27 l'outil nécessaire pour la redistribution des richesses.
07:29 – Manon Aubry, députée européenne de la France insoumise,
07:31 on se retrouve dans un très court instant,
07:32 le temps de dérouler le "File info" avec Marine Fignard.
07:35 [Générique]
07:36 – Paris et Lyon pour les cérémonies du mai 45,
07:39 celles qui célèbrent la victoire sur les nazis.
07:42 Emmanuel Macron rendra hommage aux résistants,
07:44 Jean Moulin à Lyon, dans les deux villes,
07:46 les autorités ont mis en place des périmètres
07:49 où les manifestations sont interdites, la CGT a déposé un recours.
07:53 Pour l'association e-enfance, la mesure gouvernementale peut être efficace,
07:57 la directrice générale le dit sur France Info,
08:00 l'exécutive veut confier à l'Arc-com l'autorité de régulation,
08:03 le pouvoir de bloquer les sites pornographiques
08:06 qui ne contrôleraient pas leur accès aux mineurs,
08:08 et cela sans décision de justice.
08:11 Les gendarmes affirment avoir été face à un homme très agressif,
08:14 ils ont ouvert le feu sur un automobiliste à Mornas,
08:17 près d'Orange, en marge d'un contrôle routier.
08:20 L'homme, âgé d'une quarantaine d'années, a été touché à l'abdomen,
08:23 il est en urgence absolue.
08:24 Une page de l'histoire du foot français qui se tourne ce matin,
08:27 le président emblématique de l'OL Jean-Michel Aulas quitte ses fonctions.
08:31 Après 36 ans, c'est l'américain John Textor qui a racheté le club et qui prend sa place.
08:37 Manon Aubry, députée européenne La France Insoumise,
08:50 le sujet qui suit vous intéresse directement puisqu'on va parler du drapeau européen.
08:54 Il y a cette idée de l'imposer au fronton des mairies,
08:57 une proposition de loi sera examinée à l'Assemblée nationale demain.
09:01 La France Insoumise est contre.
09:02 Ce n'est pas une bonne chose d'avoir le drapeau européen à côté du drapeau français devant nos mairies.
09:06 D'abord, c'est une loi qui est cosmétique puisque vous pourrez aller devant n'importe quelle mairie de France quasiment,
09:12 vous aurez déjà le drapeau européen.
09:14 Donc légiférer, pourquoi faire ? C'est la première question qui se pose.
09:18 Pas forcément devant une mairie irène par exemple.
09:20 C'est une minorité des mairies irènes.
09:22 De nouveau, vous allez devant n'importe quelle mairie de France,
09:24 vous verrez quasiment à chaque fois un drapeau européen.
09:27 Il ne faut pas se leurrer sur l'intention qui est derrière.
09:29 L'intention, c'est de dire "ah bah tiens, on va créer un débat sur le sujet,
09:34 comme on veut créer un débat sur les questions d'immigration,
09:37 et comme ça on se détourne du vrai sujet qui intéresse les Français".
09:40 Franchement, les gens qui nous écoutent là, en se levant ce matin,
09:43 je ne pense pas qu'ils se demandent "qu'est-ce qu'on va faire sur le drapeau européen ?"
09:46 Par contre, ils se demandent "qu'est-ce qu'on va faire pour faire en sorte de conserver l'emploi
09:50 et que ce ne soit pas délocalisé à l'autre bout de l'Union européenne ?"
09:52 Voilà, des questions très concrètes, ou sur les salaires, ou sur l'inflation dont on parlait.
09:56 – Anne-Omrie, est-ce que les Insoumis ont un problème avec le drapeau européen ?
09:58 On se souvient qu'en 2017, il était question,
10:00 certains avaient proposé de l'enlever de l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
10:04 – Mais c'était différent à l'Assemblée nationale,
10:06 après vous ne pouvez pas enlever le fait que le drapeau européen,
10:09 ça renvoie aussi à une forfaiture démocratique quand on est Français.
10:13 On a voté, pas sur le drapeau, mais sur le traité constitutionnel européen en 2005.
10:17 La France, massivement, a voté non à 55%,
10:20 et ce même traité a été imposé par la suite.
10:23 Donc aujourd'hui, moi vous savez, je suis députée européenne,
10:26 j'ai envie qu'on parle de l'Union européenne sur ce qui se passe à l'heure actuelle.
10:30 Par exemple, d'un côté, sur des victoires qu'on a pu obtenir,
10:33 pas plus tard que la semaine dernière, sur le devoir de vigilance des multinationales,
10:37 c'est-à-dire la régulation des grandes entreprises multinationales,
10:39 et les rendre responsables en cas de violation des droits de l'homme
10:43 dans leur chaîne d'approvisionnement.
10:44 Et de l'autre, l'Union européenne, c'est aussi des accords de libre-échange,
10:48 des accords de libre-échange massifs,
10:50 qui fait qu'on fait venir de l'autre bout du monde des produits
10:53 qui vont faire trois fois le tour de la planète, et on va délocaliser l'emploi.
10:56 Et l'Union européenne, c'est aussi ça, et c'est contre ça aussi qu'on se bat.
10:59 – Si on revient à l'actualité politique française,
11:00 vous faites partie évidemment de la NUP, vous les Insoumis,
11:04 qui vient de fêter ses un an, avec un petit peu de friture sur la ligne quand même,
11:07 avec notamment les communistes, Fabien Roussel, le patron du PCF,
11:11 qui appelle à dépasser la NUP,
11:13 qui pointe même le risque que cette alliance puisse être un boulet.
11:16 Est-ce qu'au fond, le boulet pour vous, ce n'est pas Fabien Roussel ?
11:20 – En tout cas, je pense qu'il faut que Fabien Roussel clarifie sa position.
11:24 Moi, j'étais présente à la réunion de la NUP la semaine dernière,
11:28 et c'est vrai qu'on a tous été surpris, nous les Insoumis, mais pas que,
11:33 je pense nos amis écologistes et socialistes aussi,
11:37 de la volonté de Fabien Roussel, presque de rupture avec la NUP.
11:44 Et donc, moi j'ai envie d'avancer, j'ai envie très clairement…
11:46 – Vous parlez de rupture à ce point-là ?
11:48 – Quand on dit que la NUP est une camisole ou un boulet, oui,
11:53 ça veut dire qu'on ne pense pas que la NUP est le point de départ
11:55 pour construire l'alternative.
11:57 Moi, je pense que la NUP est le point de départ pour construire l'alternative.
12:00 Et quand il dit dépasser la NUP, mais aller avec qui ?
12:03 Aller avec Charles de Courson, alors j'aime beaucoup Charles de Courson,
12:06 qui mène avec nous la bataille sur la réforme des retraites,
12:08 mais on a des désaccords politiques avec lui.
12:10 Aller avec qui ? Avec Bernard Cazeneuve, vous voyez, tout ça n'est pas sérieux.
12:14 – Justement, est-ce que vous avez l'impression qu'il favorise vos adversaires,
12:17 comme Gérald Darmanin ou Bernard Cazeneuve ?
12:19 C'est ce que disent certains dans votre camp.
12:21 – En tout cas, il ne nous rend pas la tâche facile,
12:23 puisque me voilà sur votre plateau à parler des dires de Fabien Roussel,
12:29 et franchement, moi, je vais vous dire, ça me fatigue.
12:31 J'en ai marre de commenter les positions des uns et des autres.
12:34 Moi, j'ai envie de vous dire, la NUPES, c'est quoi ?
12:37 La NUPES, c'est une alliance politique inédite de toute la gauche.
12:41 La NUPES, c'est ce qui a permis à la gauche de se relever et d'avoir 151 députés.
12:46 La NUPES, c'est celle qui a mené la bataille
12:48 contre la réforme des retraites, pied à pied, ces derniers mois.
12:51 La NUPES, c'est celle qui a obtenu, pas plus tard que la semaine dernière,
12:54 une victoire à l'Assemblée nationale, pour renationaliser EDF,
12:58 pour réguler les tarifs de l'électricité, notamment pour les TPE.
13:03 Je termine d'un mot là-dessus, parce que finalement,
13:06 vous savez, on a calculé, il y a eu en moyenne 400 articles par jour
13:10 sur les tensions à la NUPES, la rupture de la NUPES.
13:13 Eh bien, cette victoire à l'Assemblée nationale, la semaine dernière,
13:16 c'est un texte qui a été déposé initialement par un socialiste,
13:19 qui se retrouve dans la niche des communistes,
13:21 et qui a des amendements défendus par les Insoumis et les écologistes.
13:25 Voilà, moi, la NUPES que je veux, la NUPES qui gagne,
13:28 des choses concrètes pour les gens,
13:30 et c'est celle qui, demain, devra construire l'alternative pour gouverner le pays.
13:33 – Alors, la NUPES qui gagne, est-ce que ce sera la NUPES
13:35 qui gagne aux élections européennes ?
13:36 Est-ce que vous avez encore l'espoir d'avoir une liste commune
13:40 avec les Verts, par exemple, qui, eux, ont déjà dit qu'ils veulent y aller tout seuls ?
13:44 – Plus que l'espoir, j'ai la conviction que c'est ce dont nous avons besoin,
13:48 pour trois raisons.
13:49 La première, c'est que nous pouvons gagner,
13:52 et ce n'est pas une petite chose que de gagner face au Rassemblement national
13:55 et face au Macronisme. – C'est gagner unique ou perdre ?
13:56 – Vous voyez très bien, le soir de l'élection européenne,
14:01 soit nous sommes ensemble, et la NUPES, oui, peut l'emporter,
14:06 et se poser en alternative crédible dans la perspective de 2027.
14:10 Soit vous aurez le bâton du RN, le bâton des Macronistes,
14:15 je ne sais pas dans quel ordre, et derrière, tous les petits bâtons de la gauche.
14:17 – Alors, qu'est-ce que vous dites aux Verts ?
14:19 On oublie nos différences très importantes sur l'Europe ?
14:20 – Attendez, je finis sur les raisons pour lesquelles c'est nécessaire.
14:23 La deuxième raison pour laquelle c'est utile et nécessaire,
14:26 c'est que nous avons déjà mené des combats en commun.
14:29 Moi, ça fait 4 ans que je suis élue au Parlement européen,
14:32 80% de nos votes sont en commun.
14:34 Les combats dont je vous parle au Parlement européen,
14:36 contre les accords de libre-échange pour un devoir de vigilance des multinationales,
14:39 on les mène avec les écologistes, avec les socialistes,
14:42 et plus de 80% de nos votes sont en commun.
14:43 – Les écologistes, Manon Bry, pardon, dit que vous êtes des forceurs.
14:46 – Mais, attendez, si être des forceurs, c'est essayer de convaincre,
14:51 je me demande où est-ce qu'on est.
14:53 Parce que, d'ailleurs, je le dis à Marine Tondelier,
14:55 elle dit assez clairement, et je suis d'accord avec elle sur ce point,
14:58 il nous faut un candidat commun pour 2027.
15:01 Et c'est ma dernière raison que je pense
15:03 pour laquelle cette candidature commune est nécessaire.
15:06 Il faut un candidat commun pour 2027.
15:08 Mais si nous avons un président de la République,
15:10 un candidat est a fortiori un président de la République.
15:12 Le président de la République, il a beaucoup plus de compétences
15:15 en matière européenne et en matière internationale
15:17 que les parlementaires européens.
15:20 Alors, quel sens cela a avoir un candidat commun en 2027
15:24 sur des sujets, y compris européens et internationaux,
15:27 si l'on n'est pas capable de se mettre d'accord en 2024 ?
15:29 – Donc, pas de liste commune, pas de candidat commun, c'est très clair.
15:31 – Non, ce que je dis, moi je me battrais jusqu'en 2027
15:34 pour avoir un candidat commun.
15:35 Mais vous comprendrez bien qu'il y a un manque de cohérence.
15:37 Les électeurs vont nous dire "attendez, vous n'étiez pas d'accord,
15:40 soit-disant pas d'accord en 2024, mais vous êtes d'accord en 2027,
15:43 il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles".
15:44 Et donc, moi je pense qu'on peut convaincre.
15:46 Et d'ailleurs, je ne suis pas la seule.
15:48 76%, il y a un sondage la semaine dernière,
15:50 76% des sympathisants de gauche sont en faveur d'une liste commune.
15:54 Pourquoi ils sont en faveur d'une liste commune ?
15:56 Parce que quand vous êtes un électeur de gauche
15:58 et que vous avez eu 4, 5, 6 candidatures, vous vous dites
16:01 "mais enfin, il y a un truc qui tient la route, un truc qui peut gouverner".
16:04 – Mais pour les européennes justement, Manon Brice.
16:06 – Je pense que cet espoir et cette conviction, il faut qu'on arrive à la traduire.
16:08 – Vous parlez de cohérence, vous parlez de quelque chose qui tient la route,
16:10 sauf que vous avez des accords de fond avec les Verts,
16:14 sur désobéir ou pas au traité, par exemple.
16:17 – Eh bien, nous avons un programme commun…
16:18 – Sur l'ordre fédéral.
16:19 – Alors, première chose, prenons les choses dans l'ordre.
16:21 Nous avons un programme commun que nous avons négocié âprement l'année dernière
16:26 et qui part d'un constat très clair.
16:28 – Tu mets un peu de côté les questions européennes justement ?
16:30 – Non, il y a un chapitre entier sur lequel il n'y a zéro désaccord.
16:32 Et je le dis, il y a un programme avec 650 mesures,
16:35 32 points de nuance, zéro sur la question européenne.
16:38 – Désobéir au traité, déroger au traité, vous utilisez les deux termes dans le programme.
16:42 – Mais ça revient exactement à la même chose.
16:44 – Non, non, non.
16:45 – Je vais vous dire concrètement.
16:46 – Désobéir c'est unilatéral, déroger c'est le faire en discussion avec les institutions européennes.
16:50 – Dans tous les cas, la fin de la phrase dit que nous avons intérêt à le faire avec d'autres.
16:53 Mais je vous prends un exemple concret.
16:55 La fin des tarifs réglementés du gaz et de l'électricité.
16:59 Là, les gens vont avoir leurs factures qui vont exploser.
17:01 Eh bien, les socialistes, les écologistes, les insoumis, les communistes,
17:05 nous sommes tous d'accord pour dire qu'il faut revenir à des tarifs réglementés
17:08 et s'il faut, nous le ferons seuls.
17:09 Et enfin, sur l'Europe fédérale, d'un mot.
17:11 4 ans que je suis au Parlement européen,
17:13 combien de fois j'ai voté sur l'Europe fédérale ?
17:15 Zéro fois.
17:15 C'est un débat théorique qui est intéressant.
17:18 – Oui, mais c'est comme les symboles, ce sont les idées.
17:20 – Non, mais la question qui nous est posée,
17:23 c'est qu'est-ce qu'on fait concrètement au Parlement européen ?
17:25 Et donc, si par exemple, c'est revenir sur l'unanimité en matière fiscale
17:30 pour enlever le droit de veto aux paradis fiscaux
17:32 et enfin agir contre l'évasion fiscale, là, moi je dis oui.
17:35 Si c'est enlever le droit de veto sur les accords de libre-échange,
17:38 qui fait qu'on ne pourrait plus bloquer des accords avec le Mercosur,
17:41 avec la Nouvelle-Zélande, là je dis non.
17:43 Et il se trouve qu'en pratique, les écologistes, les socialistes
17:45 et les communistes sont d'accord avec moi.
17:47 Donc vous voyez, ces désaccords supposés, souvent montés en épingle,
17:51 pardon, mais souvent montés en épingle, ne tiennent pas la route.
17:54 – Non mais entre vous, Marine Tondeuil vous voyez bien ce qu'elle vous dit.
17:56 – Mais c'est faux, je lui ai répondu, je vous invite toutes et tous à lire
17:58 ma note de blog.
17:59 – On entend votre message ce matin.
18:00 – Mais pour aller au-delà des postures et des caricatures,
18:02 et je dis une chose pour finir ça, ce qu'on demande aujourd'hui,
18:05 c'est ni plus ni moins qu'ouvrir un débat.
18:07 Moi je force la main de personne, je cherche à convaincre et je leur dis,
18:11 retrouvons-nous, ne serait-ce que pour discuter du programme.
18:13 La semaine dernière à notre réunion, Marine Tondeuil a refusé ça catégoriquement.
18:17 Ce que je lui demande, ce n'est pas de signer une liste commune,
18:19 c'est ouvrons des chantiers programmatiques, d'ici l'été,
18:22 faisons le bilan du mandat, discutons de nos priorités
18:25 et de nos divergences éventuelles, et de ça, concluons ou non,
18:28 si nous pouvons faire une liste commune.
18:30 À ce stade, nous ne demandons que ça, je regrette que les écologistes le refusent,
18:34 mais j'observe que Julien Bayou, à votre antenne,
18:36 lui était prêt à ouvrir la voie.
18:37 – Thierry Densault aussi.
18:38 – Sandrine Rousseau également.
18:40 Qu'il y a du débat au sein des formations politiques, c'est normal,
18:42 ce débat va vivre et j'espère que nous pourrons trouver
18:45 au moins les moyens d'en discuter à ce stade,
18:47 je ne demande pas plus que ça.
18:47 – On va parler de politique étrangère, politique internationale,
18:50 juste après le Fil info à 9h moins 10 avec Maurice Wigner.
18:53 [Musique]
18:54 – Marseillaise et chant des partisans, les cérémonies du 8 mai 45 débutent à 11h,
18:59 ce matin à Paris, sous l'arc de triomphe,
19:01 le 78e anniversaire de la victoire sur les nazis.
19:05 Le chef de l'État sera ensuite à Lyon cet après-midi
19:07 pour un hommage aux résistants, Jean Moulin.
19:10 Les opposants à la réforme des retraites veulent manifester,
19:13 c'est Emmanuel Macron qui est visé, pas Jean Moulin,
19:16 souligne sur France Info Manon Aubry, députée européenne La France Insoumise.
19:20 Et en ce 8 mai, le président ukrainien fait un parallèle,
19:23 il affirme que la Russie sera vaincue de la même manière
19:27 que le nazisme l'a été en 45, de nouvelles attaques de drones
19:31 la nuit dernière sur Odessa et Kiev, la capitale ukrainienne.
19:34 La séropositivité ne sera plus un critère de discrimination
19:38 pour intégrer la gendarmerie et les corps militaires des sapeurs-pompiers.
19:42 Le ministre des Armées l'annonce ce matin,
19:45 Sébastien Lecornu annonce signer un arrêté en ce sens.
19:48 Après 36 ans, Jean-Michel Hollace quitte la direction de l'Olympique lyonnais,
19:52 coup de tonnerre ce matin dans le paysage du foot français.
19:55 Il est nommé président d'honneur,
19:57 mais sera remplacé par l'homme d'affaires américain John Textor,
20:00 le nouveau propriétaire de l'OL.
20:03 France Info, le 8.30 France Info, Adrien Bec, Jules Dequise.
20:11 Toujours avec Manon Aubry, eurodéputée La France Insoumise.
20:14 L'autre point de désaccord possible que vous avez avec vos partenaires à gauche,
20:17 c'est la politique étrangère.
20:20 Avant d'y revenir précisément, notamment sur l'Ukraine,
20:23 une résolution doit être votée à l'Assemblée nationale cette semaine
20:26 sur le groupe Wagner.
20:29 Doit-il être considéré ou pas comme une organisation terroriste ?
20:32 Quel est votre avis sur la question ?
20:33 D'abord, je me permets de corriger encore un point de désaccord.
20:36 Vous voyez quand je dis qu'il y a des caricatures qui sont faites de nos positions.
20:41 J'ai calculé, depuis que je suis élue au Parlement européen et le début de la guerre,
20:45 il y a eu 29 textes votés sur l'Ukraine.
20:48 29 textes pour lesquels j'ai voté en tant que eurodéputée Insoumise.
20:52 Donc vous le voyez, j'ai voté la même chose que mes collègues écologistes et socialistes.
20:56 Et vous venez nous dire sur des plateaux télé, mais vous êtes en désaccord, etc.
21:00 Manon Bry, sur le groupe Wagner,
21:02 est-ce qu'il doit être ou non considéré comme une organisation terroriste ?
21:05 Mes collègues à l'Assemblée nationale l'ont discuté.
21:09 Moi, en tout cas, j'y suis favorable.
21:10 Je pense que le groupe Wagner joue un rôle.
21:13 La qualification de terroriste, c'est toujours un peu problématique
21:16 parce qu'elle a quelle valeur à l'endroit international ?
21:19 On a vu un débat au moment de la qualification de la Russie comme état terroriste.
21:23 Là, c'est plus précis, c'est sur le groupe Wagner.
21:25 Je pense que ça pose moins de problèmes que sur la Russie.
21:27 Après, je laisse mes collègues à l'Assemblée nationale le décider.
21:30 Au mois de mars, sur ce plateau, le chef de votre parti, Manuel Bompard,
21:34 jugeait intéressant le plan de paix proposé par la Chine.
21:36 Depuis, Pékin a renforcé ses liens avec Moscou.
21:39 Xi Jinping, d'ailleurs, est allé à Moscou.
21:41 Il y a plus de coopération militaire entre les deux pays.
21:43 Est-ce que vous le trouvez toujours intéressant, ce plan de paix ?
21:46 La question qui est posée, c'est comment on sort de cette guerre
21:48 et comment on trouve le chemin de la paix ?
21:50 Je crois que c'est ce que veut tout le monde.
21:51 Et pour le faire, il faut, à mon sens, deux choses.
21:54 La première, c'est renforcer notre soutien à l'Ukraine,
21:57 notre soutien financier, notre soutien logistique,
21:59 notre soutien militaire, pour permettre à l'Ukraine de résister.
22:03 Mais la vérité, c'est que...
22:04 Un soutien militaire, ça vous va ?
22:05 Oui, moi, j'ai voté en faveur du soutien militaire apporté à l'Ukraine.
22:08 Mais on ne réglera pas uniquement cette question de cette manière-là,
22:12 au vu, vous avez une puissance en face, une puissance militaire colossale,
22:16 qui est la Russie, et qui dispose de l'arme nucléaire.
22:18 Je ne veux pas, je ne souhaite pas,
22:19 que ça se termine dans un bain de sang encore plus important
22:22 que celui que l'on connaisse, et avec l'utilisation de l'arme nucléaire.
22:25 Donc, comment on fait pour arriver à trouver un terme à ce conflit ?
22:28 À la fin, il faudra ramener la Russie à la table des négociations.
22:33 Et d'ailleurs, Emmanuel Macron ne dit rien d'autre.
22:35 Et si la Chine, comme d'autres États, peut faciliter le dialogue avec la Russie,
22:39 pour faire en sorte qu'on ramène la Russie à la table des négociations,
22:42 alors c'est utile et nécessaire.
22:44 Est-ce que ça veut dire qu'on soutient le régime chinois ?
22:47 Non, moi, je vous le dis, ce n'est pas une démocratie.
22:49 Je vous le dis d'ailleurs, je n'hésite pas, contrairement à Emmanuel Macron,
22:53 dire que la Chine a une responsabilité dans la violation des droits de l'homme,
22:57 dans l'enfermement des Ouïghours, etc.
22:59 Et sur Taïwan, est-ce qu'il n'y a qu'une seule Chine ?
23:02 Alors, c'est la politique qui est défendue d'Emmanuel Macron
23:05 à l'ensemble des dirigeants européens.
23:07 Une seule Chine, ça ne veut pas dire que Taïwan n'a pas une forme d'indépendance.
23:12 C'est défendre le statu quo à l'heure actuelle.
23:14 Je crois que Taïwan est reconnue seulement en tant qu'État indépendant
23:18 par une quinzaine d'États.
23:19 Par contre, ça ne veut pas dire que la Chine doit envahir militairement Taïwan.
23:23 Et ça, je le dis clairement, il ne faut pas qu'il y ait la moindre attaque militaire
23:28 de quelque manière que ce soit.
23:29 – Est-ce que c'est une bonne chose que les dirigeants occidentaux,
23:31 et Emmanuel Macron notamment, le rappellent ?
23:33 Ou alors, comme a pu le dire Jean-Luc Mélenchon,
23:34 c'est d'abord l'affaire des Chinois, ce dossier-là ?
23:37 – Alors, je pense qu'Emmanuel Macron, finalement, sur ce sujet,
23:41 n'est pas très éloigné de ce que nous racontons.
23:43 – Et la preuve, il s'est pris une volée de bois vert lorsqu'il est allé en Chine
23:46 et qu'il a dit, grosso modo, "ce n'est pas à nous de nous en occuper".
23:48 – Pardon, il s'est pris une volée de bois vert pour d'autres raisons.
23:50 Il s'est aussi pris une volée de bois vert parce que, justement,
23:52 il va voir un dirigeant politique et n'aborde pas les violations
23:55 des droits humains dans son pays.
23:56 Moi, je vous l'ai dit, si on avait un gouvernement
23:58 et un président de la République de la Nupest, tiens, projetons-nous,
24:01 eh bien, notre président de la République n'aurait pas hésité un seul instant
24:04 à parler des violations des droits humains en Chine.
24:06 – Est-ce que vous, parlementaire européenne,
24:08 vous seriez prête à aller en déplacement officiel à Taipei, à Taïwan ?
24:12 – Il se trouve que les déplacements des parlementaires européens
24:16 sont faits dans le cadre des commissions parlementaires.
24:18 Moi, je ne siège pas dans la commission des affaires étrangères.
24:20 Mais si je siègeais dans la commission des affaires étrangères,
24:23 je ne verrais pas le problème politique à le faire.
24:25 Il se trouve que ce n'est pas le cadre de mon mandat.
24:28 Moi, je siège dans la commission des affaires économiques et monétaires.
24:31 Je m'occupe de la régulation des multinationales, qui est aussi un gros sujet.
24:34 Et quand je vous parlais tout à l'heure du devoir de vigilance des multinationales,
24:37 le but, c'est de cibler aussi des entreprises qui sont des entreprises chinoises
24:40 et qui exploitent les travailleurs et qui fondent leur business model
24:46 sur des travailleurs qui sont payés au lance-pierre
24:49 pour qu'on puisse acheter des fringues à 2 euros dans je ne sais quel magasin.
24:54 – Et d'un mot, Manon Aubry, est-ce que la France a raison
24:57 de dérouler le tapis rouge de Narendra Modi,
24:58 qui sera l'invité d'honneur du 14 juillet, le Premier ministre indien ?
25:02 – Je pense qu'aujourd'hui, l'Inde a été souvent qualifiée
25:07 de la plus grande démocratie du monde.
25:09 Et on ne peut pas vraiment dire qu'aujourd'hui, ce soit un régime démocratique.
25:12 Et tout comme j'espérais qu'Emmanuel Macron évoque la question des droits humains
25:18 avec la Chine, j'espère qu'Emmanuel Macron évoquera les questions démocratiques,
25:24 qui sont des questions importantes.
25:25 Et je crois qu'en ce moment, l'Inde va mal, à la fois sur le plan économique et social,
25:30 mais aussi sur le plan démocratique.
25:31 – Manon Aubry, merci beaucoup.
25:33 Députée européenne, "La France Insoumise", invité du 8.30 France Info.
25:37 - C'est ça, c'est ça. C'est ça.