Stanislas Guerini : "Quand on coupe l'électricité, ce n'est pas la démocratie"

  • l’année dernière
Avec Stanislas Guerini, Ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-05-05##

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Transcript
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Benjamin Gleize.
00:03 Et l'invité ce matin, Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction Publique.
00:08 Bonjour Stanislas Guerini.
00:10 Bonjour.
00:10 Merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:12 La réforme des retraites, l'information judiciaire ouverte sur le fond, Marianne.
00:16 Et puis cette question surtout, comment rendre la fonction publique de nouveau attractive ?
00:19 On en parle dans un instant, mais d'abord d'un mot rapide, la crise diplomatique entre l'Italie et la France.
00:25 Sur une radio concurrente, on le rappelle, Gérald Darmanin a jugé Georgia Meloni
00:29 incapable de régler les problèmes migratoires pour lesquels elle a été élue.
00:32 Vive réaction à Rome.
00:34 Est-ce qu'on peut parler de faute d'erreur diplomatique de la part du ministre de l'Intérieur ici ?
00:38 Non, je ne crois pas.
00:40 Gérald Darmanin a pointé des difficultés qui sont des difficultés réelles.
00:44 Et chacun qui s'intéresse au sujet migratoire en Europe,
00:48 au dysfonctionnement parfois du système européen, connaît ces difficultés.
00:52 Donc je pense que quand on veut régler les problèmes, il faut toujours partir du réel.
00:57 Après, il faut évidemment travailler avec nos voisins italiens.
01:00 Vous savez qu'on a un accord de coopération qui est très important, qui est historique.
01:03 C'est le traité du Quirinale.
01:05 Je suis extrêmement attaché, moi-même je suis d'origine italienne, j'ai des liens extrêmement forts avec l'Italie.
01:10 Donc il faut évidemment travailler avec l'Italie.
01:14 Catherine Colonna va recevoir son homologue.
01:17 On avance.
01:18 Et les questions migratoires, elles ne peuvent se traiter efficacement
01:22 qu'avec de la coopération européenne.
01:24 Et c'est vraiment ce que la France est bien déterminée à faire.
01:26 En tout cas, message d'apaisement de votre part, vous qui portez la voix du gouvernement.
01:30 Tout simplement parce qu'on a besoin et on ne traitera pas les questions migratoires
01:34 sans travailler avec nos voisins, et singulièrement avec nos voisins italiens.
01:37 Emmanuel Macron lui était à Sainte hier pour parler de la réforme du lycée professionnel
01:43 avec pas mal d'annonces.
01:44 On va y revenir dans un instant, mais d'abord, nouvelle coupure de courant,
01:47 de nouvelles manifestations.
01:49 Elle est tout de même difficile la reconquête du terrain encore aujourd'hui, non ?
01:53 Moi je ne crois pas. Je pense qu'il y a des colères qui peuvent continuer à s'exprimer,
01:58 peuvent être légitimes.
02:00 Elle me semble cesser d'être légitime quand on coupe l'électricité
02:05 dans des établissements publics, quand parfois on coupe l'électricité dans des établissements médicaux.
02:11 Quand on souhaite, non pas qu'il y ait un dialogue, même vif,
02:15 même pour pouvoir exprimer des revendications, mais qu'on souhaite tout simplement
02:19 couvrir la voix, bien souvent, de celles et ceux qui ont des questions à poser,
02:24 qui ont des revendications à exprimer.
02:27 Ça c'est évidemment pas la démocratie, et donc nous, notre responsabilité c'est d'avancer,
02:33 d'aller au contact des Français qui ont des préoccupations,
02:37 qui ont des revendications bien légitimes pour faire avancer notre pays.
02:41 Des Français qui sont encore à 55%, et bien qu'il soit toujours que les mobilisations se poursuivent
02:47 contre cette réforme des retraites, c'est pas encore gagné de passer justement à ces 100 jours d'apaisement.
02:52 Vous savez, cette réforme, on le sait depuis le début,
02:56 c'est une réforme qui est nécessaire mais qui n'est pas populaire.
02:59 Vous allez la traîner longtemps cette réforme des retraites ?
03:02 Pas de naïveté sur cette question-là.
03:04 Je crois intimement, et j'en suis sincèrement convaincu,
03:08 que pas un gouvernement ne remettra en cause à l'avenir la réforme des retraites que nous avons votée.
03:14 Parce qu'elle est nécessaire, parce qu'elle est utile pour notre pays,
03:17 parce qu'elle répond tout simplement à une évolution démographique et à un déséquilibre
03:21 que nous devons régler aujourd'hui si nous ne voulons pas subir beaucoup plus fortement les conséquences plus tard.
03:27 Mais on n'a pas de naïveté, oui, on sait que c'est une réforme qui n'était pas populaire dans l'opinion.
03:32 Les choses vont pas forcément se transformer,
03:35 mais je crois que les Français nous attendent pour régler leurs difficultés,
03:38 elles sont liées au pouvoir d'achat, elles sont liées à des questions de formation professionnelle,
03:43 elles sont liées à des questions d'accès au marché du travail.
03:46 Ce sont les vrais sujets, et notre responsabilité c'est de travailler là-dessus.
03:50 Parlons-en de la question de la réforme du lycée professionnel.
03:52 Parmi les annonces, notamment hier de la part du président, la gratification des stages,
03:55 et puis l'idée de renforcer les liens entre lycéens d'un côté et entreprises de l'autre,
04:00 mais aussi avec les administrations dont vous avez la charge,
04:03 car les apprentis, ce sont également la fonction publique.
04:06 Combien d'apprentis d'ailleurs aujourd'hui dans la fonction publique ?
04:08 30 000. On a fait une petite révolution dans la fonction publique ces dernières années.
04:13 Ça n'existait pas l'apprentissage dans la fonction publique il y a quelques années.
04:17 Et donc maintenant dans toutes les administrations,
04:19 ce sont 30 000 jeunes apprentis dans la fonction publique.
04:22 Je veux d'ailleurs faire en sorte qu'on puisse faire de l'apprentissage
04:26 une vraie voie de pré-recrutement pour les administrations.
04:29 Aujourd'hui encore, trop souvent, vous avez un contrat d'apprentissage,
04:32 et puis même quand au bout de 18 mois on a fait la démonstration de ses capacités,
04:36 de ses compétences, et que vous avez par exemple une ville qui souhaite vous embaucher,
04:40 on vous redemande de passer du temps à préparer un concours administratif
04:43 pour pouvoir être titularisé dans la fonction publique.
04:45 Moi j'ai envie de mettre fin à cette disposition pour qu'on puisse vraiment recruter
04:49 les apprentis à la fin d'un contrat d'apprentissage,
04:52 dès lors qu'il y a une volonté partagée.
04:54 Mais vous savez, je crois que ce qu'a annoncé le président de la République,
04:57 c'est majeur pour l'lycée professionnel.
04:59 Ça vient répondre à ce qui est un scandale.
05:02 Un scandale français, auquel nous n'avons pas le droit de nous habituer.
05:05 Il y a un tiers des lycéens qui sont dans les lycées professionnels,
05:08 et on s'était habitué à une situation où il y en a moins d'un sur deux,
05:11 à la sortie des filières professionnelles, qui trouvaient tout simplement un job.
05:15 Parce qu'on laissait des filières inadaptées à former des jeunes
05:19 à des métiers qui existaient de moins en moins, sur lesquels il y avait moins de débouchés,
05:23 et parce qu'au fond, on s'était habitué tranquillement à se dire que c'était une voie
05:27 qui était parfois considérée comme une voie de garage,
05:30 vers lesquelles on envoyait des lycéens qui avaient eu des difficultés
05:33 auparavant dans leur scolarité.
05:35 Eh bien, moi je suis très fier de travailler derrière un président de la République
05:39 qui mène courageusement, parce que cette réforme,
05:42 elle implique des modifications structurelles de la formation professionnelle,
05:45 cette petite révolution.
05:47 Parce que si on veut, vous avez mentionné l'apprentissage,
05:50 arriver à avoir un million d'apprentis par an,
05:52 c'est l'objectif que le président de la République a fixé.
05:55 C'est ce que font nos voisins allemands.
05:57 Alors ça passera par cette réforme des lycées professionnels
06:00 qui est absolument majeure, et je dirais historique.
06:02 Pour ce qui est en tout cas de la fonction publique,
06:05 l'objectif c'est quoi ? En termes de chiffres ?
06:07 C'est un excellent exemple, parce qu'on a aujourd'hui,
06:12 dans la fonction publique, je mobilise beaucoup,
06:15 parce que l'attractivité de la fonction publique, c'est aujourd'hui mon défi numéro 1.
06:19 Beaucoup de métiers, dans les collectivités par exemple,
06:22 de mécaniciens, de cuisiniers, de gens qui travaillent dans des espaces verts,
06:26 Des métiers très divers, oui effectivement.
06:28 Extrêmement divers, dont on parle pas très souvent,
06:31 et dont on a besoin justement dans les lycées professionnels.
06:34 Et donc, avec ma collègue Carole Grandjean, on mène un travail
06:38 pour qu'on ait une meilleure adéquation avec les jeunes qui sont formés dans les lycées professionnels,
06:42 et les débouchés qu'on peut donner dans la fonction publique.
06:45 Aujourd'hui, les deux tuyaux sont au fond assez mal branchés,
06:48 et c'est à ça qu'il nous faut travailler, parce que l'employeur public,
06:51 c'est le premier employeur du pays.
06:53 - Sur la méthode, sur les chiffres 30 000 aujourd'hui, d'ici la fin du quinquennat,
06:56 vous mettez un objectif ?
06:58 - Au moins doubler le nombre d'apprentis pour la fonction publique.
07:01 Ça c'est sur l'apprentissage, il y a des apprentis qui viennent des lycées professionnels,
07:05 des apprentis qui viennent d'autres filières.
07:08 Je souhaite qu'en tous les cas, avec tout le service public de l'emploi,
07:12 vous savez qu'on va mener une réforme France Travail,
07:15 qui va permettre de beaucoup mieux mutualiser l'info sur les données
07:19 de ceux qui cherchent un emploi,
07:21 on puisse faire exister bien davantage encore l'employeur public
07:24 dans cette politique publique de l'emploi.
07:26 - Pour les stages, ils auront le droit à la même gratification
07:29 annoncée par Emmanuel Macron que pour le privé ?
07:31 - Bien entendu.
07:32 - Ceci en tout cas s'inscrit dans la grande campagne que vous menez depuis hier,
07:36 déjà ça s'appelle "Choisir le service public".
07:38 Pourquoi une telle opération de communication,
07:41 finalement, la fonction publique, n'attire plus ?
07:43 - C'est pas que la communication, c'est une mobilisation de chaque instant,
07:47 de tous les employeurs publics, pour faire connaître les métiers,
07:50 aller à la rencontre des filières,
07:53 les C professionnels, on en parlait à l'instant,
07:55 simplement dans toutes les écoles du service public ou ailleurs,
07:59 pour faire savoir qu'il y a plus de 1000 métiers dans la fonction publique.
08:02 Il n'y a pas un employeur dans le pays qui peut vous proposer
08:05 des carrières aussi diversifiées avec autant de métiers.
08:08 Si vous avez aujourd'hui quelques minutes,
08:11 allez sur le site "choisirleservicepublic.fr".
08:13 Vous allez trouver 58 000 jobs qui vous sont proposés.
08:18 - C'est les 58 000 post-vacants ?
08:20 - Oui.
08:21 Certains, on pouvait recruter directement au contrat,
08:25 et donc il y a beaucoup de possibilités.
08:27 Moi, je crois qu'aujourd'hui, dans un monde où on a à relever
08:30 des grands défis, la transition écologique, la transition numérique,
08:33 la transition démographique, il n'y a pas de meilleur endroit
08:35 que la fonction publique pour venir trouver un métier qui a du sens.
08:38 C'est pour ça que moi je m'y engage, parce que derrière ces recrutements,
08:42 c'est évidemment notre capacité à bien assurer les services publics.
08:45 On a tiré les enseignements de ce qui s'est passé aussi
08:48 dans les derniers quinquennats, des crises qu'on a vécues,
08:50 la crise sanitaire, elle a montré qu'il y a besoin
08:52 de retour de la puissance publique, de retour de la puissance publique
08:55 sur les territoires pour remettre des agents un peu plus
08:57 derrière les guichets.
08:58 - Donc ça veut dire que la promesse en 2017 d'Emmanuel Macron,
09:01 qui disait quand il faisait campagne de supprimer 120 000 postes,
09:06 en l'occurrence, de fonctionnaires pour ne pas, je cite,
09:09 "léguer une dette insoutenable à nos enfants", ça c'est fini.
09:11 C'est le passé ça.
09:12 - C'est notre capacité à dire qu'on peut aussi bouger,
09:15 s'adapter à la situation.
09:17 Moi je crois qu'aujourd'hui, notamment pour des raisons
09:19 de démographie aussi, on n'en parle absolument jamais
09:21 dans le débat public, mais parce que beaucoup de fonctionnaires
09:24 partent à la retraite, et donc il faut aussi les remplacer
09:27 et faire arriver des jeunes générations à la fonction publique.
09:30 Aujourd'hui, moi je ne souhaite plus qu'on parle des fonctionnaires
09:33 pour immédiatement après mettre un chiffre,
09:35 c'est le nombre d'entre eux qu'il faudrait supprimer.
09:37 Ça fait des décennies qu'on parle de la fonction publique
09:39 simplement pour dire combien il faut supprimer de fonctionnaires.
09:42 Ces débats-là sont derrière nous.
09:43 Aujourd'hui, les sujets, et quand vous parlez
09:46 avec des élus, des maires, des élus locaux,
09:49 des directrices et directeurs d'hôpitaux,
09:51 tous vous le diront.
09:52 La question c'est de pourvoir les emplois.
09:55 On parle de l'hôpital, réouvrir des lits,
09:58 mais on oublie qu'à chaque fois, quand il faut réouvrir un lit,
10:00 il faut mettre des bras, des hommes et des femmes.
10:02 - Mais on parle de l'éducation nationale aussi,
10:04 1500 postes supprimés à la rentrée prochaine,
10:06 pour beaucoup de Français, c'est difficile à comprendre à ce niveau-là.
10:09 - On parle de mettre des enseignants motivés,
10:12 bien rémunérés, c'est les engagements
10:15 du président de la République, devant des élèves,
10:18 pour qu'il y ait par exemple moins d'heures d'absence non remplacées.
10:23 Ça, ce sont les vrais sujets sur lesquels nos concitoyens nous attendent.
10:27 Alors, on peut adapter les services publics.
10:30 Parler de l'éducation nationale, sur ce quinquennat,
10:33 il y aura chaque année 500 000 élèves en moins,
10:36 pour des raisons, là aussi, démographiques.
10:38 Donc ça veut dire que...
10:39 - Et les syndicats disent de leur côté qu'on n'a pas assez augmenté
10:42 le nombre d'enseignants au moment du baby-boom,
10:45 justement les aînés de 2000.
10:47 - Justement, profiter, et c'est ce que nous faisons,
10:49 pour qu'il y ait un peu moins d'élèves devant chaque professeur.
10:52 Et chaque année dans ce quinquennat, c'est ce qui va continuer de se passer,
10:55 ça a été le cas dans le premier quinquennat d'Emmanuel Macron,
10:58 le taux d'encadrement, c'est-à-dire le nombre d'élèves
11:01 devant chaque professeur, le taux d'encadrement va continuer à s'améliorer.
11:05 - Les 58 000 postes vacants, vous en parliez à l'instant,
11:08 à quelle échéance espérez-vous combler ce déficit ?
11:11 Est-ce qu'on a une idée à peu près déjà ?
11:13 - Moi j'y travaille tous les jours, je pense qu'on ne va pas arriver
11:17 à un moment où il y aura zéro poste vacant,
11:19 ce ne serait pas un bon signe d'une certaine façon dans la fonction publique.
11:23 Mais je crois que chaque jour on peut engranger des succès,
11:26 je vois des employeurs publics qui me disent qu'il y a un vrai intérêt
11:30 à rejoindre la fonction publique, voyez hier,
11:32 on a organisé pour la première fois depuis 2016,
11:35 ce salon national de l'emploi public.
11:37 Il y a 4000 personnes qui sont venues à Station F
11:40 physiquement rencontrer des employeurs, ça c'est un bon signal.
11:44 Et c'est vrai à tous les étages de la fonction publique.
11:46 On a fait dans le quinquennat précédent cette réforme de l'ENA,
11:50 je la poursuis aujourd'hui pour mieux former les hauts cadres,
11:54 les hauts dirigeants de la fonction publique.
11:56 On nous a dit "si vous réformez l'ENA, vous allez créer une nouvelle école,
11:59 qui s'appelle l'INSP, vous allez mettre par terre
12:02 toute l'attractivité de la fonction publique".
12:04 Je vais vous donner une information, il n'y a jamais eu autant de candidats
12:07 à l'INSP depuis la création de l'ENA.
12:09 Donc voyez, il n'y a pas de fatalisme, on se bat, on répond aux défis,
12:13 moi je crois qu'on va les relever tous ensemble.
12:15 Ça nous pousse aussi à transformer nos administrations,
12:17 à les moderniser, c'est ce qu'on est en train de faire,
12:19 à tout point de vue, sur l'organisation du travail,
12:21 sur l'égalité entre les femmes et les hommes, on avance.
12:23 - Stanislas Guarini, vous avez annoncé hier vouloir rencontrer les syndicats
12:26 pour discuter, avant l'été, des hausses de salaires dans la fonction publique.
12:30 Est-ce que vous avez eu déjà des retours des syndicats ?
12:33 Un bon espoir peut-être de renouer ce fameux dialogue social ?
12:36 - Ils m'avaient fait connaître leur intention qu'on puisse discuter de ces sujets,
12:40 on n'a pas encore fixé exactement les modalités,
12:43 moi je souhaite que ça soit le plus rapidement possible,
12:45 voilà, je le dis sans ambiguïté.
12:47 - De la portée ouverte de votre côté, puis de leur ?
12:50 - Totalement, totalement ouverte, je crois qu'on va réussir à avoir ces concertations,
12:55 peut-être dans un premier temps, rencontrant chacun,
12:57 chacune des organisations syndicales,
13:00 pour pouvoir travailler à ces questions qui sont majeures,
13:03 qui sont je crois le cœur des revendications des salariés du privé
13:06 comme des agents de la fonction publique,
13:08 de répondre à la question de l'inflation,
13:10 de répondre à la question du pouvoir d'achat.
13:12 On a aujourd'hui des mesures qui protègent les Français de l'inflation,
13:17 mais elles restent quand même élevées,
13:19 notamment sur les produits alimentaires,
13:21 elles viennent toucher prioritairement plutôt les basses rémunérations,
13:25 c'est vrai dans le privé comme c'est vrai dans le public,
13:27 c'est ces questions-là que je souhaite mettre sur la table et discuter avec les syndicats.
13:30 - Donc ça veut dire, si je vous entends bien, vous parlez plus des bas salaires,
13:32 donc pas d'indexation générale sur l'inflation,
13:35 c'est pas l'idée des discussions en tout cas, c'est pas votre idée ?
13:38 - Il y a beaucoup de modalités pour pouvoir apporter des réponses,
13:41 on a commencé à le faire sur les indices minimum de traitement,
13:46 c'est-à-dire les plus bas niveaux de rémunération dans la fonction publique,
13:49 pour qu'on puisse le relever en parallèle des relèvements du SMIC,
13:53 c'était l'évidence évidemment de le faire,
13:55 mais j'ai toujours été très clair, ça n'était pas pour solde tout compte,
13:58 et donc on doit continuer à discuter pour, là encore, apporter des solutions.
14:02 - En tout cas les recrutements, les augmentations, ça coûte de l'argent,
14:06 dans un pays déjà endetté, combien tout cela va-t-il coûter ?
14:09 Est-ce que c'est déjà chiffré ?
14:11 Est-ce que aussi les finances de la France le permettent aujourd'hui tout cela ?
14:15 - Moi je crois qu'il y a beaucoup de choses à transformer
14:18 pour que nos politiques publiques soient plus efficaces,
14:20 c'est exactement l'engagement du gouvernement,
14:23 on va avoir ce moment où on va pouvoir revoir politique publique par politique publique,
14:28 quelle est la bonne efficacité, là où on peut faire des économies,
14:31 je crois que c'est un engagement qui engage l'ensemble des membres du gouvernement.
14:35 Je crois qu'aujourd'hui, ce n'est pas dans la rémunération des agents publics
14:41 qu'on doit pouvoir trouver les plus grandes pistes d'économie.
14:44 Je crois qu'on a, pendant des décennies, il faut se dire la vérité,
14:47 un peu sous-investi dans la puissance publique,
14:51 dans les hommes et les femmes qui font tenir nos services publics.
14:55 Et moi, mon enjeu numéro un, c'est d'apporter des réponses à la question du pouvoir d'achat,
15:01 de revoir aussi, j'ai lancé ce travail pour remettre à plat au fond
15:05 la façon dont rémunèrent les fonctionnaires dans notre pays,
15:08 j'ai indiqué, sans aucun tabou, que je souhaitais qu'on récompense mieux
15:12 l'engagement, la performance, le mérite,
15:15 tout ça ce ne sont pas des gros mots dans ma bouche,
15:17 donc je crois que c'est sur ces deux jambes-là qu'il faut pouvoir avancer.
15:20 - Merci Guérini, dernière question, quand on parle d'argent public,
15:23 on pense forcément à l'argent public, pour le fonds Marianne,
15:27 est-ce qu'il a été détourné ou pas ?
15:29 En tout cas, on a appris hier l'ouverture d'une information judiciaire
15:31 par le parquet national financier,
15:33 portant notamment sur des soupçons de détournement de fonds publics
15:36 par négligence, d'abus de confiance, prise illégale d'intérêt,
15:40 vous avez décidé en tout cas d'être plus vigilant dans ce genre de cas,
15:43 sur la question des subventions notamment ?
15:46 - Il y a toujours eu une grande vigilance,
15:49 et d'ailleurs dans le cas que vous êtes en train de mentionner,
15:53 dès lors qu'il y a eu des soupçons,
15:55 ce sont les administrations et le gouvernement lui-même
15:58 qui a décidé d'abord de lancer une procédure judiciaire,
16:02 c'est l'article 40, et de lancer une procédure interne
16:06 avec l'inspection générale de l'administration,
16:08 qui n'est absolument pas complaisante,
16:10 qui est indépendante pour pouvoir justement faire toute la lumière.
16:14 Donc de nous-mêmes, dès lors qu'il y a des soupçons
16:17 qui pouvaient être remontés, nous avons décidé
16:20 de prendre toutes les mesures pour justement
16:22 qu'il n'y ait aucune complaisance, qu'il n'y ait aucune ambiguïté.
16:25 L'attention à ce que chacun des euros publics soit bien dépensé,
16:29 elle est pleine et entière, je peux vous le garantir.
16:31 - Stanislas Guerin, ministre de la Transformation, de la Fonction Publique,
16:34 un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio,
16:36 très bonne journée à vous.
16:38 Allez, 8h34 sur Sud Radio, restez bien avec nous,
16:40 dans quelques instants, à Chabon on parle,
16:42 la revue de presse avec Maxime Trouleau,
16:45 et puis juste après les débats, avec vous 0826 à 300 300,
16:48 quel que soit le sujet que vous souhaitez évoquer à l'antenne,
16:51 on sera avec Lydia Giroux et Eric Nolot.
16:53 A tout de suite sur Sud Radio.

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