Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, était l'invité de fanceinfo le 4 mai 2023.
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00:00 le référendum d'initiative partagée qui ne passe pas l'obstacle du Conseil constitutionnel.
00:05 Il a dit non hier soir à cette deuxième mouture, proposition déposée par la gauche.
00:10 Est-ce que vous vous y étiez préparé ?
00:12 – On avait préparé les deux options, il y avait un faible espoir, mais le combat continue.
00:18 Le combat continue parce qu'une très grande majorité de nos concitoyens,
00:20 des travailleurs, sont aujourd'hui toujours opposés à cette réforme des retraites à 64 ans,
00:26 injuste, dure pour le monde du travail.
00:30 Nous allons donc continuer le combat.
00:32 Cette décision du Conseil constitutionnel, elle nous invite encore une fois
00:37 à nous pencher sur notre Constitution et sur cette 5ème République
00:40 qui montre que quand même aujourd'hui, cette Constitution donne tous les pouvoirs
00:45 à un président de la République qui peut réussir à imposer un texte
00:49 dont personne ne veut, qui n'a même pas été voté à l'Assemblée nationale.
00:52 Et donc ça nous invite aussi à faire des propositions pour la réformer, cette Constitution.
00:56 – C'est-à-dire que le RIP tel qu'il existe touche des frais pour qu'il ne passe pas,
01:01 c'est ce qu'il dit à la république.
01:03 – Si le président de la République envisage une réforme de la Constitution
01:07 comme il l'a annoncé, eh bien nous serons présents, et je l'annonce,
01:11 pour ce qui concerne les députés, sénateurs, sénatrices communistes,
01:14 pour proposer de 1. le retrait du 49.3 de notre Constitution,
01:19 j'espère qu'il y aura une majorité pour voter le retrait du 49.3 de la Constitution.
01:25 – Ça ne devrait pas être proposé par Emmanuel Macron.
01:28 – Nous déposerons un texte dans le cadre de cette réforme constitutionnelle
01:31 pour retirer le 49.3 de la Constitution, mais on verra bien qui vote pour ou contre,
01:36 y compris à droite, chalicentriste, c'est la majorité, les français le verront bien.
01:40 Et concernant le RIP, comme aujourd'hui, moi je respecte les institutions,
01:45 je respecte la décision du Conseil constitutionnel, mais je vois bien qu'il est difficile…
01:48 – Je vois bien que c'est une décision politique, vous faites partie de ceux à gauche
01:50 qui ne disent pas "attention les sages sont politisés".
01:53 – Je crois qu'il y a beaucoup de choses à revoir, y compris dans la nomination
01:57 des membres du Conseil constitutionnel, qui pour le coup ne sont pas des constitutionnalistes,
02:01 ce sont des responsables politiques, mais il n'y en a pas un qui a fait du droit là-dedans,
02:05 ce ne sont pas des constitutionnalistes.
02:08 Bref, il y a besoin aussi de réformer, de modifier notre Constitution
02:13 pour permettre à nos concitoyens d'avoir le droit d'accès à un référendum d'initiative citoyenne,
02:19 c'est ce que nous nous proposons, et nous avons un texte de loi qui propose
02:23 de pouvoir obtenir un référendum à partir d'un million de signatures,
02:27 et beaucoup plus accessible, y compris pour abroger un texte de loi
02:31 qui aurait été promulgué, et donc permettant à nos concitoyens
02:36 d'avoir accès à un référendum populaire, citoyen,
02:39 et c'est ce que nous mettrons à l'ordre du jour d'une réforme des Constitutions,
02:42 si elle venait dans les semaines ou les mois qui viennent.
02:44 - Puisque vous êtes sur la Constitution, Fabien Roussel, très rapidement,
02:47 vous vous appelez à réécrire la Constitution, pas forcément à changer de Constitution,
02:50 à passer à une 6ème République, pour bien comprendre.
02:53 - Vous savez, si on enlève le 49.3, si on permet d'avoir accès au référendum,
02:57 on pourra dire "changer" ou "6ème République", qu'importe les mots,
03:01 il y a besoin de beaucoup plus de démocratie, de respect du peuple dans notre pays.
03:07 Et donc, je laisserai ceux qui font de la sémantique trouver les mots,
03:11 nous pensons, nous, qu'il y a besoin aujourd'hui d'écrire une Constitution
03:15 pour une nouvelle République, qui permettra de respecter la parole du peuple,
03:20 respecter la parole des Français. Vous imaginez que ça fait...
03:23 - Je vais quand même vous reposer une question de sémantique.
03:25 - Allez-y.
03:25 - Est-ce que cette République est une mauvaise République, comme le dit Jean-Luc Mélenchon,
03:28 quand il dit "Ah bah la mauvaise République".
03:30 - C'était un mauvais procès que l'on fait à Jean-Luc Mélenchon quand il dit ça,
03:33 parce que cette République, aujourd'hui, cette Constitution,
03:37 ne respecte pas le peuple et la démocratie.
03:40 Voilà, cette Constitution a été écrite par le général de Gaune, un général.
03:43 - Ne respecte pas la démocratie cette Constitution ?
03:46 C'est des propos assez durs, assez forts.
03:48 - Mais enfin, et ce que l'on vit en ce moment...
03:50 - Une Constitution peut...
03:51 - Mais ce que nous vivons en ce moment, n'est-ce pas historique,
03:55 dans l'histoire de la Ve République ?
03:58 Mais là, la trousse.
03:58 - Mais c'est la Constitution, c'est l'usage qu'en fait Emmanuel Macron.
04:01 - Mais Emmanuel Macron, Elisabeth Bande, sont les premiers à dire
04:07 "mais nous respectons la Constitution".
04:08 Nous respectons la Constitution, et bien la Constitution, je dis qu'il faut la changer,
04:12 et il nous faut écrire une nouvelle République qui respecte les citoyens,
04:16 qui respecte les travailleurs.
04:17 Nous, nous avons envie...
04:18 - Mais on ne vit pas en démocratie, c'est ce que vous êtes en train de dire.
04:20 - Nous allons plus loin, puisque nous voulons donner des droits nouveaux
04:24 aux salariés dans les entreprises, pour qu'ils puissent participer
04:28 au choix de production, de distribution des bichets,
04:30 pour que nous soyons acteurs, pour que nous retrouvons la propriété de nos moyens de production.
04:35 - Mais on ne vit pas en démocratie aujourd'hui en France.
04:37 - Ah, je dis que nous vivons une crise démocratique extrêmement grave,
04:41 que la démocratie est abîmée, et qu'il y a besoin de redonner la parole au peuple,
04:47 et que le peuple soit respecté.
04:48 - Donc il y a une démocratie, mais elle n'est pas respectée.
04:50 - Est-ce que vous êtes d'accord pour dire qu'en Europe,
04:54 ce que vit la France en ce moment est unique,
04:57 et qu'aucun autre pays, peut-être, n'aurait laissé pendant trois mois
05:02 des millions de gens manifester, et un gouvernement rester sourd à ces manifestations ?
05:07 Aucun autre pays n'accepterait ça.
05:09 La France, de manière dure, autoritaire, ferme,
05:14 refuse d'entendre les millions de travailleurs, de travailleuses,
05:17 qui manifestent, treize manifestations, à plus d'un million de manifestants.
05:22 Où est-ce que l'on a vu ça en Europe ? Ça n'existe nulle part.
05:25 D'autres gouvernements européens, parfois plus durs que la France,
05:29 auraient cédé au bout de quelques semaines.
05:31 Aujourd'hui, nous avons un président autoritaire, dur,
05:36 qui se réfugie derrière la Constitution, qui effectivement a été respectée,
05:41 et nous disons, nous, donc, qu'il va falloir aussi la changer, cette Constitution.