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Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances était l'invité du "8h30 franceinfo" ce mercredi 3 mai

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00:00 Bonjour Bruno Le Maire.
00:07 Bonjour Laurent Célechal.
00:08 Le gouvernement est accusé ce matin sur France Info par la contrôleuse générale des prisons,
00:13 Dominique Simono, de garde à vue abusive.
00:15 C'était en marge du mouvement contre la réforme des retraites juste après le 49-3
00:20 fin mars.
00:21 Des garde à vue abusives et une stratégie même, c'est le mot qu'elle a utilisé, mise
00:24 en place par le gouvernement pour essayer de faire taire une partie des manifestants.
00:27 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
00:28 Je lui réponds que je ne suis ni garde des Sceaux ni ministre de l'Intérieur.
00:33 Gérald Darmanin a répondu, je crois, de manière très claire.
00:37 Je voudrais dire aussi que toutes nos actions se font évidemment dans le cadre républicain
00:41 et je voudrais en profiter pour apporter tout mon soutien aux forces de l'ordre qui sont
00:46 attaquées, harcelées, agressées en permanence dans ces manifestations par des personnes
00:52 qui ne viennent pas pour manifester mais qui viennent uniquement pour casser.
00:56 Et face à des personnes qui ne viennent que pour casser, il n'y a qu'une seule réponse,
01:00 la fermeté et l'autorité.
01:02 Elle outrepasse ses compétences, dit Gérald Darmanin, vous êtes d'accord ? Elle se mêle
01:05 de ce qu'il ne la regarde pas, la contrôleuse générale des privations ?
01:09 Gérald Darmanin est ministre de l'Intérieur donc je pense qu'il sait de quoi il parle.
01:12 Vous parliez des violences, est-ce que vous en avez pour ce soir alors que le Conseil
01:17 constitutionnel doit se prononcer sur le deuxième référendum d'initiative partagée ? Est-ce
01:21 que vous craignez qu'il y ait de nouveau des heurts ce soir ?
01:23 Non, moi je crois surtout qu'on doit sans cesse laisser la place au dialogue, laisser
01:29 la place aux institutions.
01:30 Le Conseil constitutionnel va se prononcer sur ce projet de référendum d'initiative
01:36 partagée, nous verrons quelle sera sa décision.
01:39 Pour ce qui me concerne, je souhaite surtout continuer à faire avancer le pays.
01:42 Avancer, c'est-à-dire tourner la page des retraites ? Parce qu'on voit que c'est compliqué.
01:45 La CGT donne, enfin l'intersyndicale donne déjà rendez-vous en juin, il y a un texte
01:49 qui va arriver à l'Assemblée, manifestement…
01:51 Je vois bien, et à la trousse, tous les obstacles qui sont mis pour empêcher la mise en œuvre
01:58 de cette réforme.
01:59 Je vais rappeler des choses simples.
02:00 La première, c'est que la réforme des retraites, elle a été adoptée, elle a été validée
02:05 par le Conseil constitutionnel et elle a été promulguée par le Président de la République,
02:09 donc elle doit s'appliquer.
02:10 Il n'y aura pas de suspension.
02:11 Et s'appliquer dans les délais qu'a indiqué le Président de la République.
02:14 Quelles que soient les manifestations, il n'y aura pas de suspension.
02:16 La deuxième chose que je tiens à rappeler, c'est que, admettons que la réforme des
02:19 retraites ne soit pas appliquée, qu'est-ce qu'il y a à la place ? Comment est-ce que
02:23 l'on fait pour assurer l'équilibre de notre système de retraite par répartition ?
02:28 Qui est-ce qui va combler les déficits ? C'est les retraités en baissant leurs pensions ? C'est
02:32 les salariés en augmentant les cotisations ? Donc il n'y a aucune alternative crédible
02:37 à la réforme que nous proposons qui sauve le régime de retraite par répartition que
02:41 la baisse du pouvoir d'achat des retraités ou des salariés à laquelle nous sommes profondément
02:46 opposés.
02:47 Il faut simplement qu'au lieu de cette course d'obstacles, on comprenne qu'il y a quelque
02:50 chose qui s'appelle l'intérêt supérieur de la nation.
02:53 L'intérêt supérieur de la nation, c'est de sauver notre régime de retraite par répartition
02:59 pour que tous nous puissions bénéficier de cette solidarité.
03:01 Et pour ça, le groupe Liott, ce matin, Charles de Courson sur France Info, vous propose d'organiser
03:05 une grande conférence, d'en parler tranquillement.
03:08 Ce ne serait pas un moyen de sortir par le haut de cette crise ?
03:11 Un pays peut parler, discuter, dialoguer si nécessaire.
03:16 Un pays doit aussi, à un moment donné, décider.
03:19 Décider, au nom, je le redis, de ce qui est l'intérêt supérieur de la nation.
03:24 Aujourd'hui, en France, ce qui tient les Français ensemble, c'est notre système social, notre
03:30 protection sociale, c'est le fait que jeunes et plus âgés sont solidaires les uns des
03:35 autres.
03:36 Preserver ce système-là, pour moi, je le redis, c'est l'intérêt supérieur de la
03:40 nation, et je ne vois, de la part du groupe Liott ou de tout autre groupe, aucune alternative.
03:44 Sinon, prolonger indéfiniment les discussions, même à un moment donné, il faut bien décider.
03:49 Ou alors, faire baisser le pouvoir d'achat des retraités et des salariés, pour financer
03:54 le manque à gagner du système, ce qui me paraît une option profondément injuste.
03:57 Je crois que la seule solution raisonnable, c'est d'appliquer cette réforme, qui a été
04:03 désormais décidée, validée et promulguée.
04:05 Est-ce que vous avez une évaluation du coût de ce mouvement social ?
04:09 On voit déjà des mairies, Lyon, Paris, notamment, dire que l'État, de toute façon, va devoir
04:14 venir au secours des communes qui ont vu, par exemple, des biens dégradés.
04:16 Ce que je constate, c'est que l'économie française résiste.
04:20 C'est tout.
04:21 Donc, les mouvements sociaux sont toujours légitimes, du moment qu'il n'y a pas de
04:25 violence.
04:26 Les oppositions sont légitimes, même si je garde profondément au fond de moi la conviction
04:31 que cette réforme des retraites est indispensable pour garantir la prospérité nationale et
04:35 la prospérité des générations qui viennent.
04:38 Mais pour le reste, vous le voyez bien, il n'y a pas d'impact significatif sur la croissance,
04:42 puisque la croissance au premier trimestre a été de 0,2.
04:45 Et que, contrairement à toutes les prévisions des oiseaux de mauvaise augure, comme je l'explique
04:49 depuis plusieurs mois, non seulement il n'y aura pas de récession, mais il y a une croissance
04:53 française qui reste solide.
04:54 Et l'indemnisation des mairies, par exemple, la mairie de Paris, qui réclame 1,6 million
04:58 d'euros à l'État ?
04:59 Nous allons voir quelles sont les demandes des collectivités locales.
05:03 On ne peut pas systématiquement nous dire qu'il faut que l'État vienne à la rescousse.
05:07 L'État protège face à la crise actuelle.
05:10 On ne peut pas systématiquement demander à l'État de venir à la rescousse alors
05:13 que nos finances publiques aujourd'hui doivent être rétablies.
05:16 Juste, est-ce qu'on sait maintenant précisément combien d'économies vont être réalisées
05:19 grâce à la réforme ?
05:20 C'est plus de 17 milliards d'euros.
05:22 Ça, c'est sur l'ensemble du quinquennat de 2017 ?
05:24 Oui, c'est d'ici 2030, avec un engagement qui a été pris par la Première ministre
05:27 et que je rappelle ici.
05:28 Y compris avec l'index Senior qui a été écarté par le Conseil constitutionnel.
05:33 C'est toujours la garantie du rétablissement, de l'équilibre du système de retraite par
05:39 répartition auquel nous sommes tous attachés.
05:40 On voit que la colère s'exprime, vous évoquez les violences, s'exprime sur les parcours
05:44 des manifestations avec par exemple des supérettes saccagées à Paris encore lundi.
05:49 Montent aussi sur les réseaux sociaux des appels à aller perturber par exemple des
05:52 assemblées générales.
05:53 Attaque dit, l'Assemblée générale de TotalEnergie n'aura pas lieu.
05:56 Il faut bloquer les actionnaires.
05:57 Qu'est-ce que ça vous inspire ?
05:58 Mais qu'est-ce qu'on veut ?
05:59 On veut tuer l'attractivité de la France que nous avons réussi à rétablir avec le
06:06 président de la République.
06:07 Nous sommes aujourd'hui le pays le plus attractif pour les investissements étrangers
06:09 en France.
06:10 Quand un investisseur étranger veut investir en Europe, il se dit je vais venir en France.
06:13 Nous allons avoir dans un peu plus de dix jours un grand événement de Choose France
06:18 où tous les investisseurs de la planète vont se rassembler pour dire nous allons investir
06:22 en France.
06:23 Vous craignez que ces images de blocage de l'Assemblée générale viennent effrayer
06:25 des investisseurs ?
06:26 C'est totalement inacceptable.
06:27 De quoi parle-t-on ?
06:29 Les casseurs qui débarquent chez le VMI ou qui débarquent dans d'autres boutiques,
06:33 les casseurs qui débarquent dans des assemblées générales, qui viennent perturber le bon
06:37 fonctionnement des entreprises et la bonne délibération des actionnaires qui peuvent
06:41 être vous ou moi ou nos auditeurs.
06:43 Mais c'est totalement inacceptable.
06:45 Il n'est pas acceptable que dans un pays comme la France, une des grandes nations économiques,
06:51 les entreprises ne puissent pas fonctionner correctement, délibérer correctement, dialoguer
06:55 correctement.
06:56 Il n'est pas acceptable de s'en prendre au magasin.
06:58 Il n'est pas acceptable de s'en prendre au commerce.
06:59 Il n'est pas acceptable d'avoir de la violence contre les policiers.
07:02 Il n'est pas acceptable de menacer de manière aussi brutale les forces de l'ordre.
07:07 L'autorité doit avoir le dernier mot dans notre pays.
07:09 La liberté de manifester, de s'exprimer, oui, pleinement, totalement, entière.
07:14 Mais la casse, la violence, la menace, débarquer dans les commerces, débarquer dans les AG,
07:22 c'est intolérable et inacceptable.
07:24 Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, invité du 8-Range.
07:26 Vous restez avec nous, 8h40, c'est l'heure du Fil Info, Sophie Echene.
07:30 Le Conseil Constitutionnel se prononce aujourd'hui sur la deuxième demande de référendum d'initiative
07:36 partagée, le RIP, sur la réforme des retraites.
07:38 Le texte à l'initiative de la gauche propose qu'à l'âge légal de départ n'excède
07:43 pas 62 ans, il y a peu de chances que la demande soit acceptée.
07:46 L'IGPN, la police des polices envisage de sanctionner plusieurs policiers de la BRAVEM,
07:51 la brigade motorisée, suite à leurs insultes et leurs menaces contre des opposants à la
07:55 réforme des retraites fin mars.
07:56 Trois agents sont menacés d'un conseil de discipline, quatre autres d'un avertissement.
08:00 C'est un pas de plus vers le divorce entre Messi et le Paris Saint-Germain.
08:04 Le joueur argentin est suspendu après avoir séché l'entraînement lundi.
08:08 Il était en Arabie Saoudite avec sa famille.
08:10 C'est une sanction inédite.
08:12 Des discussions entre le club et l'attaquant étaient en cours en vue d'une éventuelle
08:15 prolongation de son contrat.
08:17 Celui-ci s'achève à la fin de la saison.
08:19 Et puis la ministre des Sports salue un grand dirigeant de rugby mondial.
08:24 Hommage à Bernard Lapassé, l'ancien président de la Fédération française de rugby, est
08:28 mort hier, il avait 75 ans.
08:30 Toujours avec Bruno, le maire-ministre de l'Economie.
08:40 On avait hier sur France Info le panier France Info, une quarantaine de produits qu'on
08:45 scrute avec le cabinet Nielsen IQ.
08:46 Les prix en hausse de 17,6% sur ce panier sur un an en avril.
08:51 Ça plafonne par rapport à mars, mais ça reste très élevé.
08:54 Comment on fait baisser l'inflation Bruno Le Maire en urgence ?
08:57 Parce que là, il y a urgence.
08:58 Il faut que les industriels participent à la baisse des prix.
09:04 Les prix de gros sont en train de baisser.
09:05 Les prix du blé, par exemple, les prix du fret.
09:07 Il faut que les industriels répercutent ça.
09:09 Vous répétez ça depuis des jours, des semaines.
09:12 Comment on est fait revenir à la table des négociations ?
09:14 Nous allons prendre un certain nombre d'initiatives avec Olivier Grégoire.
09:17 Les chiffres que vous donnez, c'est effectivement un plafonnement ou une très longue décélération.
09:20 Mais je veux redire à quel point c'est dur pour nos compatriotes,
09:24 notamment les plus modestes, notamment les familles nombreuses.
09:27 Quand il faut alimenter une famille nombreuse et que les prix augmentent aussi fort, c'est très dur.
09:32 Donc nous allons, avec Olivier Grégoire, poursuivre notre action.
09:35 1. Nous allons convoquer distributeurs et industriels dès la semaine prochaine
09:39 au ministère de l'Economie et des Finances pour accélérer les négociations commerciales.
09:43 Je l'aurai déjà écrit.
09:45 Maintenant, nous allons les faire venir à Bercy pour accélérer les négociations commerciales
09:48 et que les grands industriels, je dis bien les grands industriels,
09:51 répercutent à la baisse sur les prix à la consommation, la baisse des prix de gros.
09:57 2. Nous avons un trimestre anti-inflation.
09:59 Il marche ce trimestre anti-inflation.
10:00 Quand vous prenez les prix au début de l'opération,
10:03 ils ont baissé de -5 à -7% sur ces produits du trimestre anti-inflation.
10:06 Il prend fin à la fin du mois.
10:07 Cette opération s'arrête le 15 juin.
10:10 Nous voulons, avec les distributeurs, prolonger l'opération
10:14 pour que les distributeurs continuent de s'engager sur la baisse d'un certain nombre de prix,
10:19 -5 à -7% sur ces produits qui sont dans le trimestre anti-inflation.
10:22 J'en ai déjà parlé avec la plupart des distributeurs.
10:26 Je salue leur attitude, qui est une attitude constructive, volontariste.
10:29 Nous prolongerons l'opération au-delà du 15 juin.
10:32 Enfin, troisième chose qui me paraît très importante,
10:36 c'est que nous ayons les distributeurs et les industriels qui soient présents pour dialoguer,
10:41 qu'on n'oublie pas non plus, j'ai vu le président de la FNSEA
10:43 il y a quelques jours, que cette baisse des prix ne doit pas avoir d'impact sur nos producteurs agricoles.
10:48 J'ai été trois ans ministre de l'Agriculture.
10:50 Je ne veux pas que ce soit les producteurs agricoles qui payent.
10:53 C'est déjà très difficile pour eux.
10:55 Il faut trouver des solutions qui n'affectent pas nos produits.
10:57 Vous convoquez donc les industriels à partir de la semaine prochaine à Bercy.
11:00 Mais qu'est-ce qui les oblige à se mettre à la table des négociations ?
11:04 Les négociations commerciales, nous avons demandé de les rouvrir avant l'inflation,
11:10 quand les prix commençaient à fortement augmenter.
11:12 Ils nous ont dit "mais venez à notre rescousse, les prix augmentent sur les marchés,
11:15 on n'a pas pu répercuter sur les prix à la consommation,
11:19 du coup nos marches sont en train de fondre comme neige au soleil, on s'en sort pas".
11:22 Et à l'aide vous avez répondu ?
11:23 J'ai fait le nécessaire, je suis monté au créneau,
11:27 et je leur ai permis de rouvrir les négociations commerciales pour augmenter leurs prix.
11:31 Maintenant que les prix baissent, ce n'est que justice de demander aux grands industriels
11:34 de répercuter à la baisse pour le consommateur le prix des produits de grande quantité.
11:39 Mais rien ne les y oblige ? Rien ne les oblige à aller à la table des négociations ?
11:43 Je parie toujours sur le sens de l'intérêt général,
11:46 et je le redis, l'intérêt supérieur de la nation.
11:49 L'intérêt supérieur de la nation, c'est que les prix baissent.
11:51 Et notre objectif c'est quoi ?
11:53 Que distributeurs et grands industriels s'engagent dans ces nouvelles négociations commerciales.
11:57 Et il ne peut pas y avoir de sanctions ?
11:58 Il ne peut pas y avoir de sanctions ?
11:59 Pour l'instant, parions sur la bonne volonté, ça peut fonctionner aussi,
12:04 ça a toujours été ma méthode, le dialogue.
12:06 Mais je n'ai jamais exclu des mesures plus fermes si jamais le dialogue ne fonctionnait pas.
12:11 D'abord, laissons la place au dialogue.
12:13 Enfin, je le redis sur notre objectif,
12:16 prolonger les opérations au-delà du 15 juin,
12:19 avec l'objectif de faire baisser les prix et de casser la spirale des prix inflationnistes
12:24 sur les prix alimentaires à l'automne prochain.
12:27 Je pense que si on s'y met tous, distributeurs, industriels, les pouvoirs publics,
12:31 nous pouvons casser la spirale de l'augmentation des prix alimentaires à l'automne prochain,
12:35 ça doit être notre objectif.
12:37 Un ralentissement d'abord et casser la spirale ensuite.
12:39 Comme vous évoquez justement, peut-être des prix qui arrêtent d'augmenter,
12:43 ou en tout cas dont l'augmentation décélère à partir de septembre,
12:45 est-ce que ça veut forcément dire que ce trimestre anti-inflation est prolongé jusqu'en septembre ?
12:51 Ça, c'est aussi encore un élément à discuter avec.
12:53 Non, on va discuter avec les distributeurs.
12:54 Ce que je peux vous dire, c'est qu'ils sont d'accord pour prolonger les opérations au-delà du 15 juin.
12:58 On va déterminer précisément ensemble la forme.
13:00 Et nous avons tous ce même objectif, casser cette augmentation des prix à l'automne.
13:04 Bruno Le Maire, le pouvoir d'achat en Berne, c'est aussi une aubaine pour un certain nombre de professionnels de l'arnaque.
13:08 Est-ce qu'il y a des contrôles renforcés de la DGCRF ?
13:11 Est-ce qu'on voit augmenter le nombre d'arnaques commerciales, notamment sur Internet ?
13:15 On a beaucoup parlé ces derniers temps des influenceurs qui profitaient aussi un peu de la détresse de personnes en recherche de bons plans sur Internet.
13:21 La DGCRF, vous avez raison, est totalement mobilisée.
13:23 Je tiens à saluer le travail qui est fait par les agents, la Direction générale de la consommation et de la répression des fraudes.
13:31 Ils contrôlent tout ce qui peut et tout ce qui doit être contrôlé.
13:35 Ça peut être les prix dans la grande distribution, ça peut être les marges.
13:37 C'est aussi les influenceurs.
13:39 Là, nous avons contrôlé 50 sites d'influenceurs.
13:43 Sur ces 50 sites d'influenceurs, nous avons noté depuis le début de l'année, c'est-à-dire trois fois plus que ce que nous faisions dans les années normales.
13:50 Nous avons constaté 30 infractions.
13:52 30 sur 50 ?
13:53 30 sur 50.
13:55 Tout cela est évidemment totalement inacceptable.
13:57 Il y aura des sanctions, il y aura des injonctions.
14:00 Il y aura des poursuites pénales.
14:03 Et nous allons donner les noms des influenceurs qui n'ont pas respecté les règles dans les prochains jours.
14:08 Je pense que c'est aussi très difficile.
14:10 Ce sont des noms connus ?
14:11 Vous verrez les noms, chacun à sa propre culture.
14:14 Il y a des noms qui diront quelque chose aux uns et pas forcément aux autres.
14:18 Mais on ne peut pas accepter que les influenceurs, ce soit le Far West.
14:21 Nous avons fait adopter une loi avec une proposition de loi portée par deux députés qui va permettre de réguler ce secteur.
14:29 Je veux aussi protéger les influenceurs qui font un super boulot,
14:32 qui sont dynamiques, qui sont créatifs,
14:34 contre les arnaques d'autres influenceurs qui, du coup,
14:36 développent une mauvaise réputation d'une activité qui pourtant se développe en France.
14:39 Vous disiez "Bouba a raison" ?
14:41 Contrôle et on va donner les noms.
14:44 Vous disiez "Bouba a raison" sur France Info.
14:45 Bouba, merci, vous lui dites maintenant, d'avoir mis le doigt sur ce...
14:48 Non, là je dis merci à la DGCCRF qui a fait un super boulot
14:51 et qui permet de lutter contre les fraudes et les arnaques qui sont inacceptables.
14:54 Partout, dans les magasins, comme sur le net.
14:56 Encore un point sur l'inflation, Bruno Le Maire.
14:58 En général, le livret A, qui est le placement préféré des Français,
15:02 est revalorisé deux fois par an pour permettre aux épargnants
15:04 tout simplement de ne pas perdre d'argent lorsqu'ils mettent de l'argent sur ses comptes.
15:10 Il n'y aura pas de deuxième revalorisation cette année, croit savoir Mediapart.
15:13 Est-ce que vous nous le confirmez ?
15:14 Oui, mais ce n'est pas Mediapart qui décide de la revalorisation du livret A.
15:19 C'est une proposition qui est faite par le gouverneur de la Banque de France
15:23 et qui ensuite est validée par votre serviteur.
15:26 Ce n'est pas le gouvernement qui décide tout seul ?
15:28 Ce n'est pas le gouvernement qui décide tout seul.
15:29 Il y a une formule, il y a une proposition qui est faite par le gouverneur de la Banque de France
15:33 et comme je l'ai toujours fait, je retiendrai la proposition du gouverneur de la Banque de France.
15:37 Si jamais la conclusion de la formule et du gouverneur de la Banque de France,
15:42 c'est que comme l'inflation est très élevée,
15:44 il faut continuer à augmenter la rémunération du livret A,
15:48 je suivrai la recommandation du gouverneur.
15:49 Mais vous avez le pouvoir d'aller plus loin, de prendre la décision.
15:53 On peut toujours déroger dans un sens ou dans un autre.
15:56 Je pense que ce n'est pas de bonne politique parce que ça brouille les messages
16:00 et que ça empêche d'avoir une visibilité sur la politique financière du gouvernement.
16:05 Et moi, je crois à la visibilité, je crois à la stabilité, je crois à la prévisibilité.
16:09 C'est important pour les investisseurs et c'est surtout important pour nos compatriotes.
16:12 Donc nos compatriotes doivent savoir que je suivrai la recommandation du gouverneur sur le taux du livret A,
16:19 que si l'inflation amenait le gouverneur à faire une proposition d'augmentation de ce taux,
16:23 je suivrai la recommandation du gouverneur parce que ma première responsabilité,
16:28 c'est de protéger l'épargne des Français, surtout dans ces époques de crise,
16:32 c'est extrêmement important, protéger l'épargne des Français.
16:35 Est-ce qu'il faut à tout prix se débarrasser de l'inflation, Bruno Le Maire,
16:39 quitte à casser la croissance ?
16:41 On entend dire par exemple que les taux vont encore augmenter, les taux de la Banque centrale.
16:45 Vous n'avez pas parfaitement raison, c'est un équilibre compliqué à trouver,
16:50 c'est un dosage qui est difficile à trouver.
16:52 Il faut se débarrasser de l'inflation, nous garderons un niveau d'inflation plus élevé qu'avant la crise
17:00 parce que nous voulons relocaliser notre production industrielle en France,
17:06 parce que nous décarbonons notre économie et que ça coûte plus cher de faire des produits décarbonés
17:11 que des produits lourdement carbonés, donc nous aurons structurellement une inflation un peu plus élevée,
17:16 mais nous devons faire attention dans ce combat contre l'inflation à ne pas casser la croissance,
17:19 c'est un équilibre difficile à trouver.
17:21 C'est comme sur les finances publiques, c'est une ligne de crête.
17:23 Il y a certains qui me disent "mais il faut tailler à l'âge dans les dépenses publiques,
17:26 tout supprimer, les dépenses sociales, les dépenses des collectivités locales",
17:29 mais vous faites ça, l'économie s'effondre et vous avez une récession, donc ce n'est pas la bonne solution.
17:35 D'autres vous disent "la dette, ça n'a pas d'importance, on ne remboursera pas,
17:41 laissez faire, laissez filer la dette, laissez filer les déficits", c'est irresponsable.
17:45 La réalité se rattrape à vous, les marchés vous demandent de payer des taux plus élevés
17:49 si vous ne tenez pas bien vos comptes publics.
17:51 Donc il y a une ligne de crête à tenir, que nous tenons avec le président de la République
17:55 et la Première Ministre, rétablir nos finances publiques tout en préservant la croissance française.
18:00 Les finances publiques d'ailleurs qui…
18:02 Les résultats sont là, nous commençons à baisser la dette française
18:04 et nous avons une croissance qui reste solide.
18:06 Et le solde budgétaire de l'État, à l'instant, les chiffres du ministère chargé des comptes publics,
18:10 55 milliards d'euros fin mars, c'était 38 milliards d'euros un an plus tôt.
18:15 C'est bien pour ça qu'il faut, de manière très constante, très solide et totalement déterminé,
18:21 et croyez-moi, personne ne peut douter de ma détermination en la matière,
18:25 nous devons rétablir nos finances publiques.
18:28 Nous avons défini une nouvelle trajectoire, une baisse de la dette accélérée,
18:33 parce que les taux d'intérêt augmentent et qu'il serait irresponsable de ne pas baisser la dette plus rapidement,
18:38 le retour sous les 3% en 2027, cette ligne sera tenue.
18:42 Et elle sera tenue avec la plus grande fermeté.
18:45 Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, invité du 8-30, il est 9h moins 10, c'est le Fil-Info, Sophie Echene.
18:49 C'est l'un des trois grands chantiers voulus par Emmanuel Macron.
18:54 La réforme de la justice sera présentée en Conseil des ministres tout à l'heure.
18:57 Au programme, 10 000 embauches de magistrats, greffiers et surveillants pénitentiaires d'ici 2027,
19:02 la création de 15 000 nouvelles places de prison et une hausse de salaire pour les magistrats,
19:07 1000 euros de plus par mois en moyenne.
19:09 Deux projets de loi seront examinés au Parlement avant cet été.
19:12 Les Etats-Unis vont envoyer 1500 soldats supplémentaires à la frontière avec le Mexique,
19:17 conséquence de la fin de l'état d'urgence sanitaire dans le pays la semaine prochaine
19:21 et donc de la fin d'une mesure qui permettait l'expulsion rapide de migrants.
19:25 Washington craint une arrivée massive.
19:27 La sécheresse continue de s'étendre en France.
19:29 La quasi-totalité du Var est en alerte sécheresse renforcée, l'avant dernier stade de vigilance.
19:34 Et puis dans le Puy de Dôme, une trentaine de communes supplémentaires,
19:37 dont Volvic, sont concernées par des mesures de restriction d'eau à partir d'aujourd'hui.
19:42 Le foot et la ligue 1 suitent ses fins de la 33e journée.
19:45 Brest reçoit Nantes à 21h.
19:47 Les deux équipes sont aux portes de la relégation.
19:50 Toujours avec Bruno, le maire ministre de l'Economie et des Finances,
20:01 vous évoquiez les taux d'intérêt qui remontent.
20:04 C'est dans ce contexte que l'agence de notation Fitch a dégradé la note de solvabilité de la France.
20:09 Premier avertissement envoyé à l'Etat.
20:11 D'autres agences doivent se prononcer le mois prochain.
20:14 Vous avez dit on va faire des réformes structurantes.
20:16 Alors venez nous dire, c'est pas taillé à l'âge dans les dépenses sociales.
20:18 C'est quoi alors des réformes structurantes ?
20:21 C'est ce qui a été fait sur l'assurance chômage.
20:24 Quand vous réduisez la durée d'indemnisation du chômage,
20:27 que vous incitez les gens à revenir sur le marché du travail
20:29 parce qu'il y a des pénuries d'emploi dans les restaurants, dans l'hôtellerie, dans les services.
20:34 Vous faites une réforme qui est structurante.
20:35 Ça, c'est déjà fait.
20:36 Quand vous faites la réforme des retraites, ça s'est déjà fait aussi.
20:41 Quand vous présentez le projet de loi sur l'industrie verte
20:44 que nous présenterons avec le président de la République dans une semaine,
20:47 vous faites une réforme structurante parce que vous accélérez
20:49 la réindustrialisation du pays, l'ouverture d'usines,
20:52 la création de postes d'ouvriers, d'ingénieurs, de techniciens de maintenance.
20:56 C'est totalement structurant dans un pays qui a perdu 2 millions d'emplois industriels en 20 ans.
21:00 Donc vous misez tout sur la loi industrie verte, c'est ça la prochaine ?
21:03 Non, je ne mise pas tout sur cette loi.
21:05 Je pense qu'elle est totalement décisive pour mettre fin à 30 années
21:09 de délocalisation industrielle dans notre pays et décarboner notre industrie
21:13 pour avoir une économie verte.
21:14 Mais c'est la somme de ces décisions, de ces mesures,
21:19 et c'est ce volontarisme qui va au bout du compte.
21:22 La somme que fait Fitch, c'est de dégrader la note de la France.
21:24 Oui, mais d'autres agences de notation ont décidé de garder la même note
21:29 et de ne pas modifier la note de la France.
21:32 Je prends de note la décision de Fitch.
21:34 Je rappelle que Fitch montre bien que la réforme des retraites est un point positif
21:40 qui va permettre de rééquilibrer les comptes.
21:42 Mais moi, la simple conclusion que j'en tire, c'est qu'effectivement,
21:46 nous devons veiller à accélérer le désendettement,
21:49 accélérer la réduction des dépenses publiques
21:52 pour que les dépenses publiques augmentent moins vite que la croissance.
21:54 C'est de la bonne gestion.
21:56 C'est exactement ce que nous avons décidé avec le président de la République.
21:59 Et je suis le garant de cette décision du président de la République.
22:02 Quand il décide de présenter un programme de stabilité à nos partenaires européens
22:07 dans lequel on accélère le désendettement,
22:09 il y a un garant de cette décision, c'est le ministre des Finances.
22:12 Quand il décide que les dépenses publiques ne devront pas augmenter plus vite
22:16 que notre richesse nationale, je suis le garant de cette décision.
22:21 Est-ce que vous réclamez une sorte de réflexe du non-national
22:24 autour du rétablissement des comptes publics ?
22:26 Alors que le budget 2024 va commencer à être discuté d'ici quelques mois
22:31 et qu'on voit des oppositions qui, pour l'instant,
22:34 ne facilitent pas le vote d'un certain nombre de textes à l'Assemblée.
22:37 Est-ce que vous dites aux oppositions, c'est le moment, saisissez la main tendue,
22:43 faisons une forme d'union nationale autour du désendettement ?
22:45 J'aimerais, Négla Latroux, ce qu'il y ait une union nationale
22:47 autour de la réduction des déficits et de la dette.
22:49 Je vois que dans des pays qui sont gouvernés par des gouvernements socialistes,
22:53 en Espagne, au Portugal,
22:55 le rétablissement des finances publiques fait l'objet d'un consensus.
22:58 J'ai malheureusement trop d'expérience politique
23:00 pour croire que ce soit aussi facile et possible en France.
23:06 Mais je tends effectivement la main vers tous ceux qui ont toujours réclamé
23:09 la réduction des déficits et la réduction de la dette.
23:13 Il va y avoir une loi de programmation des finances publiques.
23:15 Elle va refléter cette détermination du gouvernement
23:18 à rétablir les comptes de la nation.
23:20 Tous ceux, Républicains en tête,
23:22 qui réclament ce rétablissement des comptes de la nation
23:25 devraient pouvoir voter cette loi.
23:26 Et je ne vois pas au nom de quoi, au nom de quelle excuse,
23:28 au nom de quel prétexte, ils ne pourraient pas le faire.
23:30 Vous avez entendu peut-être les mots de votre ancien Premier ministre.
23:34 Vous vous avez rappelé tout à l'heure que vous étiez ministre de l'Agriculture
23:37 il y a quelques années, François Fillon,
23:40 qui avait quitté un poste pour la Russie
23:43 il y a quelques mois au tout début de l'invasion russe en Ukraine.
23:47 Hier, il a déclaré "si j'ai envie de vendre des rillettes sur la place rouge,
23:50 je vendrai des rillettes sur la place rouge".
23:51 Qu'est-ce que ça vous évoque ?
23:54 C'est une drôle idée d'aller vendre des rillettes sur la place rouge.
23:57 Est-ce qu'un ancien Premier ministre peut faire le métier qu'il veut ?
24:00 C'est ça la question. Il semble dire que oui.
24:02 Je ne suis pas là pour juger les uns ou les autres.
24:06 Moi, je suis ministre en fonction, avec des objectifs clairs.
24:10 Réindustrialiser notre pays, décarboner notre économie,
24:14 rétablir les équilibres des finances publiques
24:16 et faire en sorte que les gens qui bossent, qui tiennent le pays,
24:19 qui font la croissance, qui font que le pays s'en sort,
24:21 soient mieux rémunérés et s'en sortent mieux.
24:24 Moi, tout ce qui me concerne, des rillettes sur la place rouge,
24:26 c'est très très loin de mes préoccupations.
24:28 Vous n'êtes pas que ministre en exercice, vous êtes aussi écrivain
24:30 avec ce dernier roman "Fugue américaine" qui rencontre un engouement inédit
24:34 sur les réseaux sociaux en cause une page, sur les 480 du livre,
24:38 un passage érotique qui a fait le bonheur des internautes ce week-end.
24:40 Est-ce que vous êtes surpris par l'accueil réservé à votre livre ?
24:43 Dix lignes sur 480 pages ? Lisez le livre.
24:48 Lisez le livre, vous verrez qu'il y a question de Vladimir Horowitz,
24:51 c'est le personnage central du livre.
24:54 Il y a question de musique, de ma passion pour la musique,
24:56 il y a question de Bach et de Beethoven,
24:58 il y a question de ville, de New York, de Berlin, de Moscou.
25:01 Il y a question du XXe siècle et des drames du XXe siècle.
25:04 Il y a question de la fragilité, des failles des personnes,
25:07 parce que c'est quelque chose qui me touche profondément,
25:10 de voir des personnes qui tombent et qui se relèvent,
25:11 d'autres personnes qui tombent et qui ne se relèvent pas.
25:15 Ce roman est une grande aventure, une aventure humaine,
25:18 et je souhaite qu'il soit lu comme ça.
25:20 Vous êtes déçu que ce soit ça qui fasse le tour d'Internet ?
25:24 Non, lisez le livre, il y a d'autres personnes qui lisent le livre.
25:27 Ça a été quoi votre réaction ?
25:28 Parce que là, vous êtes même tourné en dérision.
25:31 Peu importe, lisez le livre et rien, rien ne limitera jamais ma liberté d'écrire.
25:38 Et ça n'entrave pas votre travail de ministre de l'Économie,
25:41 d'être tourné en dérision sur un passage d'un livre que vous avez écrit ?
25:44 Je crois que l'émission a montré que j'étais à ma tâche, à 100 %,
25:48 et pour le reste, entre la liberté et la censure,
25:51 j'ai toujours fait le choix de la liberté et je continuerai de le faire.
25:55 Bruno Le Maire, écrivain donc, mais surtout ministre de l'Économie,
25:58 et invité ce matin du 8.30 France Info.
26:00 Bonne journée à vous.
26:01 Merci beaucoup.
26:02 [Musique]

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