Marine Tondelier (EELV) : "Le fonctionnement de l'intersyndicale doit inspirer la Nupes"

  • l’année dernière
Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts est l’invitée de Mardi politique. Roselyne Febvre et Frédéric Rivière reviennent sur la mobilisation du 1er mai et son cortège de violence - 540 interpellations et 259 policiers blessés -, sur l’unité du mouvement syndical et sur l’union de la gauche pour les élections à venir.

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Transcript
00:00 RFI et France 24 présentent
00:04 Mardi politique
00:07 C'est l'heure de Mardi politique sur France 24 et RFI.
00:22 Bonsoir Frédéric Rivière.
00:23 Bonsoir Roselyne, bonsoir à tous.
00:25 Et ensemble nous recevons Marine Tandelier. Bonsoir.
00:27 Bonsoir.
00:28 Vous êtes secrétaire nationale d'Europe Ecologie.
00:31 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:33 Un mot bien sûr sur la mobilisation d'hier et son cortège de violences.
00:38 450 interpellations et 259 policiers blessés.
00:42 La plupart des responsables politiques condamnent ces violences
00:47 mais certains rajoutent un "oui mais". Est-ce que c'est votre cas ?
00:51 J'ai toujours condamné toute forme de violence d'où qu'elle vienne.
00:54 Je suis secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts,
00:56 un parti auquel j'appartiens depuis plus de 10 ans,
00:59 qui a toujours prôné la non-violence,
01:01 qui n'empêche pas de faire de la désobéissance civile,
01:03 par exemple contre des mesures ou des structures
01:06 qu'on estime légales mais illégitimes.
01:08 L'égalité et l'égitimité, c'est un débat très intéressant
01:11 mais pour le coup la violence ne fait pas partie de notre registre d'action
01:15 et nous l'avons toujours condamné.
01:16 Alors Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
01:18 veut reprendre la loi anti-casseurs censurée en partie en 2019.
01:25 La première, c'est dans les années 70.
01:28 Faut-il un dispositif en tout cas anti-Black Bloc ?
01:32 C'est intéressant que vous posiez la question comme ça
01:36 parce qu'on voit bien que Gérald Darmanin peut se remettre en question.
01:39 Quand je vois hier sur les réseaux sociaux
01:41 un papa d'une jeune fille de 17 ans à Nantes
01:43 qui envoie une photo de sa fille en sang
01:46 en disant "elle risque de perdre son oeil, je suis en urgence avec elle".
01:48 Qui a vu cette scène ?
01:49 Ma fille a toujours manifesté de manière non-violente,
01:51 elle était dans la rue avec moi et s'est pris une grenade.
01:53 Il y a des gens qui depuis des semaines,
01:56 on a comme ça des cas qui s'alignent
01:58 et qui sont aussi victimes dans les manifestations
02:01 alors qu'ils sont là de manière purement pacifique, non-violente
02:04 et qui sont blessés en manifestant.
02:06 On devrait pouvoir aujourd'hui dans notre pays
02:08 manifester avec ses enfants, avec sa grand-mère
02:10 sans craindre de rentrer blessés.
02:12 Donc oui, il y a un problème de maintien de l'ordre dans ce pays.
02:15 Je mets bien "maintien de l'ordre"
02:17 parce qu'on voit que l'ordre n'est absolument pas maintenu
02:21 ni pour les forces de l'ordre qui sont victimes de violences
02:26 ni du côté des manifestants qui sont exposés
02:29 même quand ils sont non-violents à des blessures parfois.
02:33 Et puis surtout, on a un ministre de l'Intérieur,
02:36 je suis dans sa tête, je fais un lapsus pour lui,
02:39 parce que c'est ma grosse crainte pour tout vous dire,
02:41 mais on a un ministre de l'Intérieur qui est pyromane.
02:44 On l'a vu dans la manière dont il a géré Sainte-Sauline,
02:47 on le voit quand il qualifie ses opposants politiques de terroristes.
02:50 Vous savez, des fois, dans le langage politique,
02:52 moi je le regrette, on peut monter un peu dans les tours
02:54 et les mots dépasser les pensées.
02:56 Mais quand vous avez quelqu'un qui est ministre de l'Intérieur
02:58 et qui désigne, par exemple, les écologistes comme des écoterroristes,
03:02 sans aucune distinction entre...
03:04 - Il n'a jamais dit que tous les écologistes étaient des écoterroristes.
03:07 - Il a utilisé le mot "écoterrorisme".
03:09 - Le comportement de certains relevait de l'écoterrorisme.
03:11 - Ce n'est pas vrai.
03:12 Quand il parle en une digé de terrorisme intellectuel de la même manière...
03:15 - C'est autre chose.
03:17 - Il y a quand même un lien, c'est le terrorisme.
03:19 - Oui, intellectuel et physique, ce n'est pas la même chose.
03:21 - Quand on est ministre de l'Intérieur,
03:23 ça veut dire qu'il désigne ses adversaires comme des terroristes,
03:26 qu'il invite, celles et ceux qui voudraient l'aider à...
03:30 En fait, il nous met une cile dans le dos.
03:32 Il invite les gens à se faire justice eux-mêmes,
03:34 et ça met des gens en danger dans ce pays.
03:35 - Dans le cadre des manifestations auxquelles on assiste
03:37 depuis maintenant des mois contre la réforme des retraites,
03:40 au cours desquelles d'ailleurs la violence a monté doucement,
03:44 mais sûrement, au départ il y en avait assez peu...
03:46 - Ce n'est pas linéaire, parce qu'il y a eu des...
03:48 Au moment du 49.3, des violences, ça s'est beaucoup calmé.
03:50 Et moi, je tiens à ce que les...
03:51 - Mais ces violences, pour vous, qui en sont les auteurs ?
03:54 Et que veulent-ils ? Que cherchent-ils par là ?
03:56 - Et quels sont leurs réseaux ?
03:57 - Non, non, non, mais ma question est très ouverte.
03:59 - Ce que je tiens quand même à signaler,
04:01 c'est qu'on s'était habitués dans ce pays,
04:03 notamment au moment des Gilets jaunes,
04:04 et puis il y a eu plusieurs moments où ça s'est mal passé,
04:06 à ce que des manifestations se passent toujours mal,
04:08 comme si c'était inexorable.
04:09 La réalité, c'est que la majeure partie des manifestations
04:13 à l'appel de l'intersyndical se sont extrêmement bien passées.
04:16 Et que, d'ailleurs, ça surprenait tout le monde,
04:18 et du côté des forces de l'ordre, et du côté des manifestants...
04:21 - Et hier encore, elles se sont bien passées
04:22 dans l'essentiel des villes de France, d'ailleurs.
04:24 - Et on pouvait revenir manifester en famille,
04:25 ce qui était un truc important pour beaucoup de monde,
04:27 dont moi-même.
04:28 Mais on voit aussi que, quand le 49.3 est utilisé,
04:33 quand, finalement, tout est fait pour que cette loi
04:37 passe en force du côté des pouvoirs publics,
04:39 évidemment que la mobilisation sociale, pour certains,
04:43 peut passer à un cran supplémentaire.
04:44 Et moi, ce que j'entends quand même beaucoup dans la rue,
04:46 parce que je tiens à la désescalade, je fais partie des gens
04:48 qui essayent de l'entretenir, mais ça se fait pas seul.
04:51 Et quand vous dites aux personnes qu'il faut manifester dans le calme,
04:54 que ça doit bien se passer, être bienveillants, conviviales, chaleureux,
04:57 et qu'on vous oppose des procédures accélérées,
04:59 des votes bloqués et des 49.3,
05:01 de plus en plus de gens nous répondent,
05:02 "Mais ma bonne dame, vous êtes bien sympathique et naïve,
05:05 "nous n'obtiendrons rien sans violence."
05:07 Et il faut aussi voir que la brutalisation du débat politique
05:10 par Emmanuel Macron y répond la brutalisation
05:13 d'une partie du mouvement social.
05:14 Mais je tiens à signaler que cette brutalisation n'est organisée
05:17 ni par les partis politiques d'opposition,
05:19 ni par le mouvement social.
05:20 - Mais vous n'avez pas répondu, pardon, à la question...
05:22 - Sur qui sont les casseurs et quelles sont leurs intentions,
05:25 qu'est-ce qu'ils cherchent ?
05:26 Si vous ne le savez pas, on vous en dit un certain nombre.
05:28 - Non, mais est-ce que vous n'avez pas répondu à la question,
05:30 Marine Tendelier, est-ce qu'il faut une loi anti-casseurs ?
05:33 Je voulais préciser, parce que vous n'avez pas répondu à ma question.
05:35 - Moi, ce qui m'inquiète toujours dans ces cas-là,
05:37 c'est la manière dont certains, et Gérald Darmanin est quand même
05:40 expert dans le domaine, font passer des lois ciblant les terroristes,
05:44 ciblant les casseurs, qui se transforment à la fin en outils
05:47 pour combattre ses opposants politiques et le mouvement social.
05:50 C'est ce qui s'est passé avec la loi sur le séparatisme,
05:53 où on nous disait que c'était pour combattre les djihadistes, etc.
05:56 J'utilise les termes à dessin de Darmanin.
05:58 Et finalement, le contrat d'engagement républicain,
06:00 qui faisait que tout assaut peut avoir des subventions
06:02 et que le procès s'engage, cette mesure n'a été activée
06:05 dans beaucoup trop de cas pour combattre des associations écologistes.
06:09 La maire de Poitiers, à qui on dit "vous ne pouvez pas donner
06:11 une subvention à ce festival parce que c'est organisé par Alternativa".
06:14 - Vous ne répondez toujours pas à la question.
06:15 - Non, mais si, mais ce que je vous dis, c'est que, évidemment,
06:17 les casseurs, il faut en connaître ça, pour la sécurité,
06:20 pas juste des forts d'ordre, mais aussi des manifestants.
06:22 Mais ce que je constate, c'est que souvent, ces mesures
06:24 qu'on présente sécuritaires, dans des moments en plus,
06:26 toujours, il y a une tension dans le débat public,
06:28 donc on appelle ça des fois des lois de circonstance,
06:30 il y a des faits divers, on dit "tiens, l'opinion va être favorable à ça".
06:33 Et à la fin, c'est souvent utilisé pour restreindre les libertés publiques.
06:38 Je dois dire que depuis quelques mois, on est très inquiets
06:40 pour la sécurité des militants, dont les militants écologistes
06:43 sur le territoire que Darmanin a présenté comme une cible
06:45 à tous nos opposants. Et il y a des blessés, et il y aura,
06:48 si ça continue, un mort, mais aussi pour les libertés associatives,
06:51 les libertés publiques, les libertés de manifester.
06:53 - Marine Tendelier.
06:54 - Et on voit que souvent, la loi, plutôt que de les encadrer,
06:56 de les protéger, est plutôt là pour les restreindre.
06:58 - Il faut que vous acceptiez qu'on vous pose des questions.
06:59 - Oui, mais il faut que vous acceptiez que c'est des sujets
07:01 où on ne peut pas répondre de manière rapide.
07:04 Il faut aussi préciser les choses.
07:06 - L'intersyndical a décidé qu'il y aurait une 14e journée de mobilisation,
07:09 ça sera le 6 juin. On sera à deux jours de l'examen à l'Assemblée
07:13 de la proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites
07:17 qui sera déposée, enfin qui est déposée par le groupe Lyot.
07:20 Est-ce que vous pensez que cette 14e journée peut, d'une certaine manière,
07:24 peser sur la décision des députés et finalement faire basculer
07:29 les choses dans le sens que vous souhaitez ?
07:31 - La première chose, c'est que s'il y a eu un 49.3 utilisé,
07:34 c'est que le gouvernement n'était pas sûr d'avoir une majorité
07:36 pour voter notamment le recul de l'âge de départ en retraite.
07:40 On n'a jamais eu les noms exacts de ceux qui voulaient voter pour,
07:43 de ceux qui se seraient abstenus, de ceux qui auraient voté contre.
07:46 L'intérêt de cette proposition de loi du 8, c'est qu'on va les avoir
07:49 et que si on est dans les mêmes proportions que ce qu'avait fait
07:55 comme décompte le gouvernement avant de déclencher son 49.3,
07:58 normalement cette proposition de loi devrait passer.
08:01 Il n'y a pas besoin de manifestation pour faire pression avant.
08:04 Moi, ce qui me réjouit dans cette date du 6, c'est qu'on nous avait quand même dit
08:08 jusqu'à hier soir que c'était le baroud d'honneur que c'était terminé
08:11 et que d'ailleurs il n'y aurait plus d'intersyndicales.
08:13 Moi, j'avais très confiance en eux et en ça et on voit que finalement,
08:16 il y a encore un rendez-vous et que la page ne se tournera pas.
08:18 - Pendant un mois, est-ce que c'est long ?
08:21 - Il ne va pas rien se passer pendant un mois, je vous rassure tout de suite.
08:25 - Mais justement, est-ce que les syndicats ont intérêt à aller voir Elisabeth Borne ?
08:30 Parce qu'est-ce qu'il faut réintroduire, on va dire, les syndicats,
08:35 non pas les cantonner à l'entreprise, mais à ce qu'ils soient,
08:38 et notamment je pense aux syndicats réformistes, la CFDT, qu'ils soient co-décideurs.
08:44 Et en fait, c'est ça que leur a dénié Emmanuel Macron,
08:47 c'est que les syndicats n'ont plus été dans la co-décision.
08:50 Est-ce qu'il faut revenir à ça ?
08:52 - On en a beaucoup parlé dans le débat des retraites,
08:54 mais en réalité, depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République,
08:56 les partenaires sociaux et en réalité tous les corps intermédiaires de ce pays
08:59 ont été relégués de plus en plus loin des prises de décision
09:02 et quand le gouvernement organisait des concertations,
09:04 c'est qu'en fait, ils avaient décidé quelque chose
09:06 qui venait l'annoncer dans une grande messe à des corps intermédiaires
09:09 et donc ça ne marche pas comme ça.
09:11 Donc oui, c'est bien qu'il leur parle, mais je peux vous dire d'avance ce qu'il va leur dire.
09:14 - Mais on parlait avec des négociations.
09:16 - Les syndicats vont leur dire qu'il faut retirer la réforme des retraites
09:18 et ce n'est pas une nouveauté qui se voit,
09:20 puisque Elisabeth Borne les a reçus il y a trois semaines,
09:22 tout comme moi j'ai été reçue cette semaine-là aussi,
09:24 et on lui a tous dit la même chose.
09:26 On lui a dit que sans retrait de cette réforme,
09:29 il n'y aurait pas de paix sociale et que ça n'est pas une menace.
09:31 - Donc on est dans une impasse ?
09:33 - C'est l'état d'esprit du pays, oui, on est dans une impasse.
09:35 Il y avait une crise sociale, il y avait aussi une crise environnementale.
09:38 Emmanuel Macron a accru la crise sociale.
09:41 Pendant ce temps-là, il ne s'est pas occupé de la crise environnementale,
09:43 mais il a créé une troisième crise, une crise démocratique.
09:46 On est dans une impasse et lui seul peut nous en sortir,
09:49 pas parce qu'il est extraordinaire, parce qu'il s'appelle Emmanuel Macron,
09:51 mais parce qu'il est président de la République, dans la Ve République.
09:54 Il n'y a quand même que lui, quand on arrive à ce niveau de crispation,
09:56 qui peut décrisper les choses, en l'occurrence, en retirant sa réforme des retraites.
10:01 - On va passer à l'avenir de la dépêche,
10:03 puisque vous voulez l'union de la gauche pour la présidentielle de 2027.
10:07 Vous proposez de mettre en place dans les semaines qui viennent
10:09 une coopérative des bonnes volontés qui jouerait le rôle de comité de campagne.
10:14 Qu'est-ce que c'est qu'une coopérative des bonnes volontés ?
10:17 C'est un concept nouveau ou c'est une appellation sur un concept ancien ?
10:21 Une nouvelle appellation sur un concept ancien ?
10:23 - C'est une manière écologiste de dire que plus de coopération,
10:27 c'est ce dont on a besoin pour travailler mieux ensemble
10:29 et que ça ne se passe pas par échanges Twitter interposés, ni par joutes, par médias aussi.
10:35 En fait, il faut qu'on se parle, il faut qu'on travaille ensemble.
10:38 - Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
10:40 - Je constate que certains collègues passent plus de temps à s'invectiver
10:44 sur les réseaux sociaux qu'à se parler et c'est dommage.
10:47 Pour tout ce qu'on vient de se dire depuis le début de cette interview,
10:50 on a un impératif qu'on doit à toutes celles et ceux qui ont voté pour nous
10:54 et à toutes celles et ceux pour qui on se bat, même s'ils n'ont pas voté pour nous.
10:57 C'est de gagner en 2027. Nous n'allons pas nous résigner à choisir en 2027
11:02 entre l'héritier ou l'héritière que ce sera choisi le macronisme
11:05 et le danger de tous les dangers de Marine Le Pen.
11:08 Et donc, il ne tient qu'à nous.
11:09 Moi, je ne vais pas encore me plaindre pendant trois ans que ce n'est pas juste.
11:11 Oui, on sait que ce n'est pas juste.
11:12 Mais comme on est en politique, on fait de la politique.
11:14 Et donc, on s'organise et on gagne.
11:16 Et pour ça, ça nécessite du travail en commun, pas juste les partis.
11:19 Évidemment que les partis ont un rôle immense à jouer en matière électorale.
11:22 Mais ce qu'on doit créer là, c'est le cadre où puissent travailler ensemble
11:25 toutes celles et ceux qui sont dans la rue depuis des semaines.
11:27 Les syndicats et la manière dont a fonctionné l'intersyndical
11:30 doit inspirer à mon avis les membres de la NUPES.
11:33 Je n'ai jamais vu Laurent Berger prendre à partie Philippe Martinez
11:36 par presse interposée pour dire tu vas faire ce que je te dis, sinon tu vas voir.
11:39 Je ne les ai jamais vus échanger sur Twitter ensemble.
11:41 D'ailleurs, Philippe Martinez n'avait pas Twitter, comme ça c'était réglé.
11:43 Et donc, il faut qu'on s'inspire de ça et qu'on crée un cadre ouvert
11:46 où puissent s'investir les syndicats, les associations, des artistes.
11:49 Toutes ces bonnes volontés, comme je le disais, coopératives des bonnes volontés.
11:52 Et c'est eux qui décideront de...
11:53 On décidera ensemble.
11:55 Qui sera le candidat à la présidentielle ?
11:57 Parce que vous ne souhaitez pas de primeur.
11:59 Le préalable, c'est le projet.
12:00 Évidemment que c'est ça qui doit primer.
12:02 Et puis, oui, il faudra quelqu'un pour les porter.
12:05 Parce que c'est la 5ème République qu'on conteste.
12:07 Mais en attendant, c'est avec ces règles-là qu'il faut jouer pour gagner, pour la changer.
12:11 Et on voit bien que la question de qui est candidat à la présidentielle
12:14 est aussi une question très importante pour les Français et c'est normal.
12:17 Vous dites, dans le journal du dimanche ce week-end,
12:19 il y a trop de divergences entre nous et les filles.
12:22 Notamment sur la Chine, sur l'Ukraine ou encore sur la défense européenne.
12:27 Pour partir ensemble aux européennes, oui, c'est vrai.
12:29 Alors, pour les européennes, comment on pourrait être OK pour partir pour la présidentielle
12:34 et pas pour les européennes ?
12:36 Qu'est-ce qu'il faudrait changer ?
12:38 C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on n'est pas partis ensemble non plus à la présidentielle de 2022.
12:42 Je vous rappelle.
12:43 C'est la raison pour laquelle on ne partira pas ensemble aux européennes.
12:46 Mais on a, après, du temps pour travailler d'ici 2027.
12:49 Vous espérez que les choses s'aplanissent ?
12:51 Oui, mais il y a une différence majeure.
12:52 On est dans la Ve République et il faut que chacun comprenne que dans la Ve République,
12:55 on l'a vu en 2022, l'état du pays fait que quand on multiplie les candidatures écologistes et à gauche,
13:01 notre camp politique n'est pas présent au second tour de la présidentielle.
13:04 Et donc, si on doit travailler ensemble sous forme de coalition pour 2027,
13:08 ce n'est pas parce qu'on est d'accord sur tout,
13:09 c'est parce qu'on a pris acte des règles de la Ve République
13:11 qui nous invitent à travailler en coalition pour gagner.
13:14 La différence, c'est qu'aux européennes, c'est un scrutin proportionnel à un tour.
13:19 C'est ultra démocratique, c'est d'ailleurs ce que les Verts proposent pour tous les scrutins que compte notre pays.
13:23 Et donc, ça permet que toutes les idées soient représentées.
13:26 C'est ça qu'on devrait faire tout le temps.
13:28 Et donc, il n'y a objectivement pas de raison de faire une coalition à tout prix.
13:31 Nous, on a des électeurs qui votent Vert à chaque élection quand ils peuvent,
13:35 qui veulent voter Vert aux européennes.
13:36 Et aussi parce que nous voulons une Europe forte et fédérale.
13:39 On n'est peut-être pas les seuls au monde à le vouloir, tant mieux.
13:42 Il se trouve que toute la famille verte européenne est soudée là-dessus
13:45 et que dans tous les pays d'Europe, il y aura un bulletin vert pour défendre nos idées écologistes,
13:51 notre vision de l'Europe, qui est quand même assez singulière
13:53 et qui mérite d'être proposée comme offre à l'élection européenne.
13:57 C'est contre personne, c'est pour l'écologie, pour l'Europe et pour le fédéralisme.
14:00 Alors, sur la présidentielle, vous dites aussi que vous aimeriez bien que ce soit une femme.
14:05 Vous dites pour sortir des compétitions virilistes du passé.
14:08 Je suis sûre que vous aussi.
14:09 Vous me permettrez de rester en réserve sur le sujet.
14:12 Pour sortir des compétitions virilistes du passé, il serait peut-être temps de faire confiance à une femme.
14:17 Est-ce que les combats politiques, les batailles politiques entre hommes sont nécessairement virilistes ?
14:22 Je constate que c'est un travers qui est pris de certains hommes en politique, pas tous.
14:27 Mais quand je vous parle depuis tout à l'heure de coopération, d'harmonie, de manière de travailler ensemble,
14:34 il y a peut-être des qualités féminines qui n'appartiennent pas qu'aux femmes.
14:38 Je suis heureuse, mais je pense que les Françaises et les Français sont prêtes à avoir une femme.
14:43 On voit bien qu'on a une femme Premier ministre, on a une femme à la présidence de l'Assemblée nationale.
14:47 Et deux femmes dans des syndicats, bientôt.
14:49 Bientôt deux, et c'est très bien.
14:51 Moi, je me sens un peu seule comme chef de parti politique parce que je pense être la seule aujourd'hui.
14:54 Mais en 2008, la bataille pour la direction du Parti Socialiste entre Martine Aubry et Ségolène Royal,
15:00 on ne peut pas dire qu'elle a été vraiment à fleur et mouchetée, c'était deux femmes.
15:03 D'accord. Et alors ?
15:05 Ce que je veux dire par là, c'est que les combats rudes ne sont pas l'apanage des hommes.
15:09 Oui, mais je pense que la France est prête pour une femme.
15:12 En fait, je ne vois même pas pourquoi j'aurais à me justifier de cela.
15:17 On a toujours eu des combats dans Hommes, on avait énormément de candidats Hommes.
15:20 Ce n'est pas sur le fait que ce soit une femme, c'est quand vous dites "pour sortir des combats virilistes du passé".
15:22 Vous pouvez dire "l'heure est venue pour une femme parce qu'il n'y en a jamais eu", mais...
15:25 Alors "l'heure est venue pour une femme parce qu'il n'y en a jamais eu".
15:28 Et c'est justement ce qui vous déplaît, peut-être, chez Jean-Luc ?
15:31 Manière non viriliste de répondre à votre question.
15:33 Ce côté viriliste qu'aurait Jean-Luc Mélenchon, est-ce que c'est parfois...
15:37 Ah ça, c'est vous qui dites, moi je n'ai pas dit ton nom.
15:39 Ah...
15:40 Quand on lit votre interview, on sent que ce n'est pas tout à fait votre genre de beauté, Jean-Luc Mélenchon.
15:47 Genre de beauté ?
15:48 Oui, c'est une expression.
15:49 Vous avez des choses à lui reprocher, vous n'êtes pas la seule.
15:54 Non, ce que je dis juste dans l'interview, parce qu'à chaque fois qu'on parle de 2027, on nous dit "alors Jean-Luc ou pas Jean-Luc".
15:59 Ce que je dis très clairement dans "Journal du dimanche", c'est que si on résume pendant 4 ans nos débats à Jean-Luc Mélenchon, stop ou encore,
16:05 alors on sera passé à côté d'une énorme partie du sujet, tout le projet, et puis le fait de trouver une bonne incarnation.
16:11 Moi je pense qu'il faut prendre les choses dans l'autre sens.
16:13 C'est-à-dire, on ne peut pas se contenter de vouloir être au deuxième tour.
16:17 On veut gagner et gouverner.
16:19 Et pour ça, quelles sont les qualités requises ?
16:21 Moi je pense qu'il faut savoir fédérer, qu'il faut savoir apaiser, qu'il faut savoir dialoguer.
16:25 Et il faut qu'on parle de ces qualités-là. Il y en a peut-être d'autres que certains voudront ajouter.
16:29 Et à partir de ce portrait robot, trouvons qui colle...
16:32 Il nous reste une minute.
16:34 Ça c'est vous qui le dites.
16:36 Alors il y a une femme politique aussi qui vous répond, c'est la députée de la France Insoumise, Danielle Obono,
16:40 qui répond à ce que vous dites dans cette interview, et qui dit la chose suivante, je cite,
16:43 "Le niveau de mépris, de mauvaise foi et de sectarisme des réponses concernant l'ANUP et l'FI
16:48 et consternant faire passer une stratégie boutiquière avant l'intérêt général dans le contexte politique, économique et social actuel
16:54 est irresponsable."
16:56 Vous voyez, quand on propose une tête de liste écologiste et qu'on dit ça des écologistes,
17:00 je ne voudrais pas leur infliger une tête de liste boutiquière, sectaire et je ne sais quoi, donc CQFD en fait.
17:06 Manifestement on n'est pas entièrement d'accord.
17:08 Non, c'est parce que vous ne voulez pas de tête de liste.
17:10 L'oeuf, la poule, la paille, la poutre.
17:12 C'est Bidale qui se fout de la charité, c'est ça ?
17:15 Non, je vous dis juste que si c'est ça qui est pensé par certains Insoumis des écologistes, alors peut-être...
17:22 Bon, ben ce n'est pas près de s'arranger. Votre coopération, ce n'est pas près de s'arranger.
17:25 Mais si, vous allez voir.
17:26 Bon, ben écoutez, on verra.
17:28 Merci Marine Tendelier.
17:30 Merci à vous.
17:31 Merci beaucoup et merci à Flore Simon et merci à toute l'équipe technique pour avoir préparé cette émission.
17:37 Merci à vous.
17:38 ♪ ♪ ♪

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