Santé - La journée mondiale de l'asthme

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Chroniqueur : Gérald Kierzek


Ce mardi 2 mai est la journée mondiale de l'asthme. Cette maladie respiratoire concerne quatre millions de personnes en France. On retrouve les pics de crises d'asthme au moment des allergies au pollen ainsi qu'à la pollution.
Transcript
00:00 Gérald, Dr. Kirzak, aujourd'hui c'est la journée mondiale de l'asthme et cette date rime aussi avec le retour du pollen.
00:06 Et pollen et asthme, ça ne fait pas vraiment bon ménage.
00:09 Non, ça ne fait pas bon ménage. C'est l'essentiel en termes de cause, c'est l'allergie.
00:13 Il y a des asthmatiques sans allergie, mais enfin globalement on sait que c'est les pollens.
00:17 Il y a les polluants également, on parle du dioxyde d'ozone, on parle de l'azote.
00:22 Enfin tous ces polluants environnants, on sait que quand il y a un pic de pollution, il y a un pic d'asthme également.
00:27 Et ça concerne beaucoup de monde, c'est la journée mondiale, vous le dites. Et rien qu'en France, c'est 4 millions de Françaises et de Français qui sont atteints d'asthme.
00:34 Un quart d'enfants et d'adolescents. La bonne nouvelle, ce n'est pas parce qu'on est asthmatique enfant qu'on va le rester toute sa vie.
00:39 Ça peut être les phénomènes hormonaux de l'adolescence changer.
00:42 Et à contrario, on ne peut pas être asthmatique quand on est enfant ou ado et devenir asthmatique, notamment sous l'effet des polluants et des pollens.
00:49 1000 décès, on meurt encore d'asthme.
00:51 1000 décès par an, et ça, c'est un chiffre impressionnant parce qu'on se dit que l'asthme, finalement, c'est une maladie pas très grave.
00:57 On ne risque pas d'en mourir. Non, il y a des asthmes qu'on appelle suraigus où il n'y a même pas le temps d'appeler les secours, etc.
01:02 D'où l'intérêt de ne pas négliger cet asthme là, parce que c'est dommage.
01:07 Il y a un traitement qui existe. Il y a des traitements de fond, des traitements de la crise et on en meurt encore en 2023.
01:13 Alors on va rentrer en détail. C'est quoi exactement l'asthme, docteur? Et est-ce que c'est toujours une urgence?
01:17 Alors, ce n'est pas toujours une urgence. C'est une maladie chronique.
01:19 C'est une maladie inflammatoire chronique.
01:21 Quand je dis inflammatoire, on pense souvent aux branches qui vont se fermer.
01:24 C'est ce qu'on appelle le bronchospasme.
01:26 Mais en réalité, regardez ce qui se passe dans nos poumons et dans les branches.
01:29 Il y a d'abord une inflammation.
01:30 C'est un tuyau qui amène l'air au poumon et ce tuyau, il va devenir inflammatoire.
01:34 Il va se remplir de mucus et on voit bien que l'air ne passe pas à l'intérieur des branches.
01:38 C'est quand c'est inflammatoire et qu'il y a du mucus et qu'en plus, ça se spasme,
01:42 c'est à dire qu'il y a les petits muscles autour des branches qui fait que ça ferme.
01:45 Ça ferme complètement les tuyaux d'entrée de l'oxygène.
01:49 Et donc, vous vous retrouvez avec une crise, une respiration sifflante.
01:52 On connaît bien la respiration de l'asthmatique.
01:54 Ça siffle, ça siffle à l'expiration.
01:56 Vous êtes assis au bord du lit.
01:57 Vous n'arrivez pas non seulement à prendre de l'air, mais à expirer l'air.
02:01 Et c'est ça la crise d'asthme qui peut être chronique, qui peut être aiguë ou qui peut être suraiguë.
02:07 Et c'est tout l'intérêt de faire un traitement de fond parce que la composante du bronchospasme,
02:12 vous savez c'est ça, on utilise la fameuse ventoline.
02:16 Ça, c'est le nom commercial, mais les bêtas domymétiques,
02:18 ce sont des bronchodilatateurs qui vont ouvrir la branche.
02:22 Mais il y a aussi la composante inflammatoire qui est importante.
02:25 Et cette composante inflammatoire, c'est avec des traitements de fond au long cours.
02:28 Donc la crise, oui, on prend la fameuse ventoline.
02:32 Et puis l'inflammation, par contre, c'est plutôt un traitement de fond.
02:35 Et ça, c'est important de ne pas le négliger.
02:37 - Quand est-ce que ça devient vraiment une urgence ?
02:39 - Alors, quand la crise est inhabituelle.
02:41 Les asthmatiques se connaissent bien.
02:42 Et quand la crise, elle est plus grave que d'habitude, elle est inhabituelle.
02:46 Vous faites deux, quatre, six bouffées de ventoline et vous n'y arrivez pas.
02:50 C'est-à-dire que ça continue à vous gêner.
02:53 Ou alors la personne est agitée, n'arrive plus à parler.
02:56 Vous voyez que les muscles du cou, ça tire en cherche de l'air.
03:00 On va aller chercher l'oxygène.
03:02 Là, il ne faut pas attendre.
03:03 Il faut appeler le 15 parce qu'on le voit, ça peut être une crise d'asthme suraiguë.
03:07 Donc on ne cherche pas à attendre.
03:09 Vaut mieux appeler encore une fois les urgences le 15 pour rien.
03:11 Et à ce moment-là, on vous enverra ce qu'il faut, les secours, etc.
03:15 Plutôt que d'attendre et de se dire, ça va passer, surtout si on est un petit peu isolé.
03:18 - Justement, en attendant les secours ou si c'est une crise un petit peu moins grave,
03:21 qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on ne doit pas faire ?
03:23 - Alors, grave ou pas grave, on va déjà libérer un peu les voies aériennes.
03:25 On dégraffe le col, on va dégraffer la ceinture, on va faciliter la respiration.
03:30 On sait que la position assise est plutôt une position où on respire un petit peu mieux.
03:35 Et puis, on va aider la personne à faire justement ses bêtas domimétriques,
03:38 ça paraît bête, mais les enfants, par exemple, ne savent pas faire.
03:42 Parce qu'il faut une coordination, surtout entre sa main et sa respiration.
03:47 Donc, il faut vraiment bien savoir l'utiliser.
03:49 Ne pas hésiter à demander à votre pharmacienne, pharmacien, médecin, comment on l'utilise.
03:53 Il y a des petites chambres d'inhalation qui permettent de faire plusieurs "pshit, pshit, pshit"
03:56 dans une chambre et donc de ne plus avoir à coordonner.
03:58 Et comme ça, on peut respirer.
04:00 Et sinon, c'est relativement simple.
04:01 Une fois qu'on connaît, on ne le met pas forcément dans la bouche.
04:04 On voit la dame qui le met sur la photo.
04:06 - Ah d'accord. Et ça ne sort pas ?
04:08 - Non, parce que si vous mettez trop dans la bouche,
04:10 tout le produit va aller dans votre gorge et pas dans les poumons.
04:13 Donc, il y a vraiment un effort de coordination où on va appuyer et en même temps,
04:16 on va inspirer de façon à ce que ça distribue tout le produit au niveau de l'arbre respiratoire,
04:21 au niveau des bronches et que ça puisse ouvrir ces petites broncules qui sont fermées à cause de la crise d'asthme.
04:27 - C'est vrai que pour les enfants, même les adultes, je pense qu'il faut un peu de coordination.
04:29 - Il faut un peu de coordination, exactement.
04:31 Et parfois, on le fait mal, ça ne marche pas, etc.
04:33 Donc, n'hésitez pas à redemander à un professionnel de santé comment on fait.