Santé - La pollution aux particules fines

  • l’année dernière
Chroniqueur : Gérald Kierzek


Même s’il fait bon vivre ces derniers jours, que la météo semble excellente, le manque de vent et d’air favorise l’accumulation de pollution. Afin d’éviter d’être touché physiquement par ces particules toxiques, nous vous donnons quelques conseils.

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Transcript
00:00 On va parler santé à présent et météo également. Valérie Maurice nous en a parlé.
00:04 Les conditions météorologiques sont très favorables en ce moment à des épisodes de pollution aux particules fines.
00:10 Plusieurs départements d'ailleurs ont pris des mesures à ce propos.
00:14 Bonjour Dr Kierzak.
00:15 Bonjour. C'est terrible s'il fait beau.
00:17 Oui, mais j'imagine que vous allez nous dire que tout ça, ces particules fines, c'est très mauvais pour la santé, non ?
00:22 Oui, c'est mauvais pour la santé. Quand on regarde les chiffres de la pollution, on en ravache à chaque fois des chiffres sur le tabac, l'alcool.
00:28 Bien sûr, ce sont les premiers facteurs de risque, de mortalité.
00:31 Mais la pollution, ça vient en troisième. 48 000 morts en France par an, c'est 9% des décès enregistrés.
00:37 Ce sont des morts prématurées. Et quand on parle de mort prématurée, c'est 8 mois d'espérance de vie perdue à cause de la pollution, à cause de ces particules fines.
00:44 Alors on les appelle fines, on les appelle même ultra fines parce qu'elles font 2,5 micromètres.
00:49 C'est 20 fois plus petit qu'un cheveu.
00:51 Un cheveu, ça fait 60 micromètres. Donc on voit bien que les particules fines, ça peut aller se nicher un peu partout au niveau ORL.
00:59 Et puis ça descend dans la trachée, ça descend dans les poumons, ça vient se mettre dans les alvéoles pulmonaires.
01:04 Et ça peut même passer dans la circulation cardiovasculaire. Bref, ça va se mettre partout dans l'organisme.
01:09 Et ce sont ces polluants, ces petites particules qui sont responsables de la mortalité prématurée avec des brochettes.
01:16 En général, on meurt directement de la pollution ou ça aggrave une situation qui est déjà très grave ?
01:19 Oui, c'est-à-dire que ça peut aggraver des circonstances pathologiques.
01:23 Si vous êtes asthmatique, si vous êtes insuffisant respiratoire, nous en médecine, on appelle ça une décompensation respiratoire.
01:29 C'est-à-dire que votre état a été stabilisé et puis il y a un épisode de pollution et vous allez faire une crise d'asthme,
01:33 vous allez faire une décompensation respiratoire. Donc ça, ce sont des effets directs.
01:37 On sait qu'il y a une augmentation de la mortalité aussi cardiovasculaire, d'infarctus, d'AVC.
01:42 Parce que quand on dit que ces petites particules vont dans les poumons, elles ne s'arrêtent pas dans les poumons, elles passent dans la circulation générale.
01:47 Et puis, à moyen et à long terme, il y a des risques qui sont des risques neurologiques en particulier.
01:52 On sait qu'il y a un lien entre les maladies neurodégénératives, ça c'est quelque chose d'assez nouveau et assez étonnant depuis quelques années,
01:59 et des zones extrêmement polluées aussi. Bref, la pollution, ça tue directement et indirectement.
02:04 Ce n'est pas très réjouissant, la question qu'on se pose tous, c'est comment on se protège ?
02:07 Comment on se protège ? On évite, quand il y a des pics de pollution, on évite d'aller encore plus inhaler ces particules fines.
02:13 Alors, le premier réflexe, ça pourrait être de dire "je vais me confiner chez moi, je vais rester chez moi, je vais tout fermer, je vais calfeutrer".
02:18 Non, c'est un mauvais réflexe, parce qu'il faut aérer, parce que là, on parle de la pollution extérieure,
02:22 mais si vous êtes à l'intérieur, il y a aussi de la pollution intérieure, et cette pollution intérieure, il faut l'évacuer.
02:27 Donc, il faut faire circuler l'air, et le meilleur moyen de faire circuler l'air, c'est d'ouvrir les fenêtres.
02:31 Alors évidemment, n'ouvrez pas en plein pic de chaleur ou en plein pic de circulation, si vous habitez sur une rue passante ou une route,
02:38 mais vous ouvrez le matin, 10 minutes par exemple, et puis le soir, bref, il faut aérer régulièrement, c'est extrêmement important.
02:45 Et puis attention, je parlais de pollution intérieure, attention à tout ce qui est bougie, on met parfois des sambons, etc.
02:50 Ça, c'est aussi des particules qui peuvent être polluantes et toxiques.
02:54 Et c'est vrai qu'il faut éviter le sport dans ces cas-là ?
02:56 Oui, on évite le sport, on évite le sport même avec des masques.
03:00 Alors, je vais vous amener un truc qu'on connaît tous, ce fameux masque chirurgical.
03:02 On évite le sport parce qu'on inhale encore plus, au lieu de faire 10 litres par minute, on va inhaler jusqu'à 200 litres par minute.
03:09 Donc si on inhale de l'air qui est contaminé, vous imaginez bien les conséquences.
03:12 Mais on peut faire du sport en salle, non ?
03:14 Alors en salle, oui, surtout s'il y a des systèmes de filtration.
03:17 Mais enfin, globalement, quand il y a des pics de pollution, on peut éviter de faire du sport pendant 2-3 jours.
03:21 On ne peut pas faire du sport, on ne peut pas prendre le vélo non plus, j'imagine.
03:24 On aère, on évite le vélo au moment des pics de pollution, etc.
03:27 Bref, quand on est fragile, quand on est asthmatique, insuffisant respiratoire, ça fait partie des 2-3 jours.
03:32 Il va falloir plutôt rester raisonnable.
03:34 Et je vous disais, le masque chirurgical, ça ne sert à rien.
03:36 On voit des gens pareil, qui le mettent, ou les populations en Asie, on se dit "ah bah oui, c'est pour se protéger de la pollution".
03:42 Non, ça ne protège à aucun moment de la pollution.
03:45 Et dites-moi, la voiture, on ne la sort pas non plus ?
03:47 Si on peut éviter, on évite.
03:49 Et puis on évite surtout de conduire avec des freinages, accélérations, etc.
03:52 Mais c'est vrai qu'à l'intérieur de la voiture, c'est très pollué aussi.
03:55 Puis quand on est dans un tunnel ou un parking, on évite d'ouvrir les fenêtres.
03:57 D'accord, c'est en train de faire du sport, c'est pour faire rien en fait.
04:00 On fait profiter du soleil !
04:02 au regard de Télé Matin.

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