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Chroniqueur : Gérald Kierzek 


 
Le Pape François est renté au Vatican, après une hospitalisation inattendue, liée à une infection respiratoire. Le docteur Gérald Kierzek revient sur cet épisode en évoquant les origines de la bronchite et ses signes de gravité. 

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Transcription
00:00 On va parler santé. On a eu peur.
00:02 Trois jours d'hôpital et des informations un peu floues.
00:04 Et puis, je n'ose dire miracle, mais le Pape est rentré au Vatican.
00:07 On l'a même vu à la Messe des Rameaux hier sur la Place Saint-Pierre.
00:10 Docteur Kierzek, on nous a expliqué que cette hospitalisation papale
00:13 était due à une infection respiratoire.
00:15 Qu'est-ce qu'il peut y avoir derrière ces deux mots-là, "infection respiratoire" ?
00:18 Il peut y avoir plusieurs choses.
00:20 "Infection", on le comprend, c'est une infection, alors virale ou bactérienne.
00:23 Et "respiratoire", ça veut tout dire et rien dire.
00:26 L'arbre respiratoire, il démarre du nez, de la bouche, de la gorge.
00:30 Quand on fait un petit rappel anatomique, vous avez toute la sphère ORL.
00:34 Et puis après, ça descend et on va avoir la trachée,
00:37 on va avoir les bronches, on va avoir les poumons.
00:40 Bref, on a de l'infection ORL banale jusqu'à la bronchite,
00:44 quand on a une inflammation ou une infection des bronches,
00:47 jusqu'à la pneumonise, qu'on appelle aussi la pneumopathie.
00:50 C'est-à-dire que c'est une partie du poumon qui va être infectée,
00:52 qui est un peu purulente.
00:53 Et les bronchiolites aussi, on en a beaucoup parlé chez les enfants.
00:56 Mais globalement, chez les personnes plus âgées,
00:58 et le pape, il a 86 ans quand même, c'est plutôt soit bronchite, soit pneumonie.
01:02 Et on en a su un petit peu plus au fur et à mesure des communiqués de presse,
01:05 manifestement, c'était une sure infection bronchite.
01:08 C'était une bronchite infectieuse qui a nécessité des antibiotiques.
01:11 Et ça peut être grave parce que ça peut décompenser, ça peut s'exacerber.
01:15 Et chez quelqu'un qui a des poumons en parfait état, tout va bien.
01:18 Quand on a 86 ans, on sait que l'âge, c'est un facteur de risque.
01:21 Sur les pneumonies, par exemple, on peut monter jusqu'à 40% de mortalité.
01:24 D'où l'intérêt de ne pas prendre les choses à la légère.
01:27 En plus, quand on est pape, on est tout un staff médical.
01:30 Et il a été hospitalisé très rapidement pour sortir rapidement
01:34 parce que les choses étaient à peu près stabilisées.
01:36 Et quels sont les symptômes, docteur ?
01:38 Une bronchite, les symptômes, c'est l'arbre respiratoire qui va faire souffrir.
01:42 Ça veut dire que quand on a une irritation, on tousse.
01:44 C'est un des premiers signes de la bronchite.
01:46 On va tousser, ça peut aller jusqu'à une espèce de crise d'asthme,
01:49 un sifflement, un essoufflement, une douleur dans la poitrine,
01:53 c'est plutôt un signe de pneumonie.
01:55 Et puis, il y a évidemment la fièvre quand il s'agit d'une infection.
01:58 Et puis, il y a deux paramètres qui sont importants.
02:00 Et que vous pouvez regarder quand vous avez des difficultés respiratoires,
02:03 quand vous avez l'impression d'avoir une bronchite.
02:05 Le premier paramètre, c'est la fréquence respiratoire.
02:07 Combien de fois vous respirez ?
02:09 Théoriquement, on respire entre 12 et 20 fois.
02:12 Et quand on a une bronchite...
02:13 Par minute.
02:14 Par minute, bien sûr.
02:15 Quand on a une bronchite ou une pneumonie
02:18 et qu'on a une difficulté respiratoire, c'est-à-dire quand on manque d'oxygène,
02:21 l'organisme est bien fait.
02:22 Qu'est-ce qu'il va faire ?
02:23 Il va augmenter cette fréquence respiratoire.
02:24 Et ça peut monter jusqu'à 25, 30, 35, 50 par minute.
02:28 Et vous imaginez le risque.
02:29 Le risque, c'est l'épuisement.
02:30 Et puis, le deuxième paramètre qu'on peut regarder, c'est un petit saturomètre.
02:34 C'est la pince qu'on met au bout du doigt.
02:35 Ça vaut une quinzaine d'euros en pharmacie, dans les grandes surfaces.
02:39 Vous mettez ça au bout du doigt.
02:41 Et ce saturomètre vous donne un chiffre, entre 95 et 100 %.
02:44 Et 100 %, c'est le taux d'oxygène que vous avez dans le sang.
02:47 Et ça, c'est très utile.
02:48 Rappelez-vous, pour le Covid, on disait que c'était vraiment le paramètre à surveiller.
02:52 Il faut être entre 95 et 100, c'est ça ?
02:53 Il faut être entre 95 et 100 %.
02:55 Alors bien sûr, si vous avez une bronchite chronique, ce qu'on appelle la BPCO,
02:58 vous avez plutôt tendance à être en dessous de 95,
03:01 mais de manière régulière et de manière chronique.
03:03 Donc, ce qu'il faut, c'est connaître le chiffre pour vous.
03:05 Et en fonction de ce chiffre-là, vous allez adapter.
03:08 C'est-à-dire, si vous êtes à 94 ou 95 de base, pas d'affôlement.
03:11 En revanche, si vous avez une bronchite et que vous descendez à 90,
03:14 là, vous voyez bien qu'il y a un petit delta de 4 qui doit être inquiétant.
03:17 Rapidement, revenons au Pape.
03:18 Il est sorti de l'hôpital. Est-ce que ça veut dire qu'il est tiré d'affaires ?
03:21 Ça veut dire que son état ne s'est pas aggravé, qu'il s'est amélioré.
03:24 Il a un staff médical à la maison.
03:26 Et puis, il a peut-être bénéficié, comme tout un chacun, maintenant, peut bénéficier,
03:29 c'est ce qu'on appelle des prestations de santé à domicile.
03:32 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on peut très bien sortir à la maison
03:34 et il y a des prestataires qui viennent apporter la perfusion,
03:37 qui viennent apporter l'oxygène, qui viennent apporter de quoi faire une assistance nutritionnelle.
03:41 C'est valable pour les diabétiques aussi et pour les insulineux, la thérapie.
03:44 Bref, ce sont ces entreprises qui font le lien, finalement, entre l'hôpital et le domicile
03:49 avec des infirmières qui passent à la maison.
03:51 Et ces prestataires amènent, finalement, tout le matériel.
03:54 Et c'est un enjeu qui est extrêmement important.
03:56 On sait que la population vieillit.
03:57 On sait qu'il y a de moins en moins de lits d'hôpitaux.
03:59 Et dans les années qui viennent, il va y avoir un maillon.
04:01 C'est ce maillon essentiel de façon à libérer des lits et rentrer à la maison.

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