[#LeCanapéRouge] Interview exclusive de Luc Bengone Nsi, Président du Mouvement de redressement national (MORENA)
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00:00 [Musique]
00:28 Mesdemoiselles, Monsieur, bonsoir.
00:31 Nous recevons sur le canapé rouge de Gabon Media Time, ce jour, le président du Mouvement de Redressement National,
00:39 Monsieur Luc Benghazi. Nous le recevons aujourd'hui chez lui, donc c'est plutôt lui qui nous reçoit chez lui,
00:47 dans cette édition un peu particulière. Monsieur Luc Benghazi, bonsoir.
00:53 Bonsoir.
00:54 Comme il est de tradition dans notre émission, la première question que je vais vous poser est celle de savoir comment vous vous portez.
01:02 Je voudrais d'abord saisir l'occasion pour vous saluer et saluer vos téléspectateurs.
01:10 Je vous remercie d'avoir accepté d'organiser cette émission à mon domicile.
01:17 Comment je vais ? Je vais vous répondre assez simplement que je remercie Dieu de m'avoir donné le souffle jusqu'aujourd'hui.
01:28 Parce que c'est lui-même qui nous donne la possibilité de vivre.
01:35 Je remercie Dieu pour m'avoir donné la possibilité de traverser les phases importantes d'une vie.
01:44 La phase de jeunesse, la phase d'un homme adulte, aujourd'hui, je suis au versant qui m'amène vers la fin de ma vie.
01:55 Et je voudrais dire que j'avance courageusement vers la fin de ma vie.
02:02 Il y a toujours un petit souci qui s'ajoute au problème de santé, surtout lorsqu'on s'est engagé dans le combat public.
02:13 C'est comment va notre pays.
02:17 Et je voudrais répondre en tenant compte de deux aspects.
02:22 Comment va le pays et comment nous pouvons apprécier cette situation.
02:33 Le pays, pour moi, est en train de se désintégrer.
02:45 Moi j'étais élève pendant la période primaire, pendant la période coloniale.
02:56 Quand je regarde aujourd'hui, j'ai l'impression que les blancs prenaient beaucoup plus soin de nous que nous-mêmes.
03:06 Puisqu'à l'époque, on nous fournissait tout ce qui était nécessaire pour apprendre.
03:13 Et au moment où nous avons des budgets de milliers et milliers de francs, les parents sont obligés de supporter la formation, l'éducation, l'enseignement de leurs enfants.
03:25 Donc comment va le pays ?
03:28 Mais je voulais vous dire que nous sommes devenus indépendants sans savoir ce que signifiait l'indépendance.
03:37 Moi j'étais jeune, autour de 1960, pour nos parents au village, l'indépendance signifiait que les blancs ne devaient plus les commander.
03:49 Mais ils ne savaient pas la responsabilité, leur responsabilité face à leur propre avenir,
03:56 leur responsabilité face à l'avenir de leur pays et leur responsabilité, monsieur Leca, face à la scène internationale.
04:08 Voilà pourquoi ils ont toujours cru à leur niveau que l'homme qui dirige le pays doit venir du ciel.
04:15 Et la France en a profité pour désigner les dirigeants de nos pays.
04:20 Je pourrais vous dire également qu'aujourd'hui nous n'avons pas ce que les gens pourraient appeler démocratie.
04:28 Mais la démocratie ce n'est pas le simple fait d'organiser les élections.
04:34 La démocratie c'est le respect de la volonté du peuple, la soumission à la volonté du peuple.
04:40 Mais dans nos pays, je le dis dans une note, qu'il y a dans un pays comme le Gabon, il y a ce qu'on appelle le déni de souveraineté.
04:50 C'est-à-dire le déni de respecter la volonté de notre peuple.
04:56 Et donc en tenant compte de l'ensemble de ces éléments, on pourrait en discuter pendant des heures.
05:03 Mais je voulais vous rassurer que tout jeune, moi j'en ai pris conscience.
05:10 J'en ai pris conscience étant en classe de 5e.
05:14 Et j'ai pris conscience aussi que s'il y avait débat, s'il y avait combat à faire, il serait de longue haleine.
05:20 Mais qu'il fallait tenir. Je vous remercie.
05:23 Très bien. Ces derniers mois vous avez été très présents sur les réseaux sociaux, à travers plusieurs publications sur Facebook.
05:31 Mais très absentieux le terrain. Qu'est-ce qui explique ce choix de communication ?
05:36 Je voudrais vous remercier.
05:41 Mais tout en vous amusant, je pourrais dire que j'ai choisi cette communication parce que je pense qu'elle va parfois un peu plus loin que nous le pensons.
05:55 Elle atteint de plusieurs souches de population.
06:01 J'ai fait ce choix parce que, également, pendant plusieurs années, je me suis investi dans mon propre parti.
06:10 J'ai fait des investissements humains. Je suis parti en prison. C'est un investissement humain.
06:17 J'ai fait des investissements humains. J'ai essayé d'introduire un recours pour essayer de protéger la dignité et l'honorabilité du peuple gabonais.
06:30 Et j'ai posé un certain nombre d'actes.
06:35 Mais j'ai eu l'impression que je n'étais pas suffisamment bien compris et que je n'étais pas suffisamment bien suivi.
06:44 Mais je dis, dans le débat politique actuel, j'exprime un regret.
06:50 Tout le monde se rend compte que le Gabon est occupé.
06:54 Tout le monde se rend compte que la France ne nous a pas accordé d'indépendance réelle.
07:01 Mais la plupart des leaders politiques gabonais semblent ne pas s'en apercevoir.
07:08 Or, nous aurions souhaité que nous formions un bloc, un vrai bloc, pas d'hypocrisie,
07:17 mais un bloc de personnes qui aiment leur pays et qui s'engagent à le libérer.
07:23 Mais aucun d'entre eux ne se manifeste dans ce sens.
07:27 Donc, j'ai choisi cette formule parce que nous ne disposons pas des mêmes moyens que le PDG.
07:34 C'est le PDG qui dispose du budget de l'État et qui peut organiser n'importe quoi et n'importe où et à quel coût.
07:45 Voilà pourquoi, depuis un certain temps, je me suis retiré, je me suis retiré même avant 2016.
07:54 Avant 2016, moi j'avais dit au Président PING de ne pas aller à l'élection.
08:02 Je lui avais dit d'aller à l'élection présidentielle, c'est donner un deuxième mandat à Ali Bongo.
08:09 Le PDG, avec ses moyens, a pris le pouvoir en 2009 de force.
08:16 Puisque nous n'avons pas réussi à le destituer, je ne vois pas comment Ali Bongo ne peut pas recommencer en 2016.
08:25 Je lui ai dit, s'il va en campagne, je ne serai pas avec lui.
08:30 Et confirmé, en laissant entendre que quand il y aura l'élection, je serai au village.
08:39 Dans mon village parce que je n'aimerais pas assister au massacre des Gabouanais et que leur sang ne coule pas dans ma conscience.
08:49 Mais ça s'est produit, à mon grand regret.
08:54 Jusqu'à aujourd'hui, personne ne semble vouloir honorer la mémoire de ces victimes.
09:02 Et j'ai décidé effectivement de m'adresser aussi bien aux Gabouanais que dans la diaspora à travers la toile.
09:14 Mais les sujets sont importants, mais les moyens sont limités.
09:21 Je dis, les sujets sont importants et nombreux, mais les moyens sont limités.
09:28 Il y a un certain citoyen Gabouanais me croisant, qui me faisait comprendre la sourd ville.
09:40 Il m'a dit, "M. Bengolo, vous faites la politique dans ce pays.
09:48 Nous aussi on aimerait vous recevoir à la sourd ville."
09:52 Et je lui ai répondu assez simplement, "Si je ne suis pas là-bas, c'est faute de moyens.
09:57 Mais j'ai la volonté de me battre. Je vous remercie."
10:01 L'actualité politique a été marquée ces derniers mois par la nomination d'Alain-Claude-Billier-Binzey en qualité de Premier ministre.
10:09 Plus de 100 jours après sa nomination, quel regard portez-vous sur son action à la tête du gouvernement ?
10:17 Merci, mais pourquoi j'aurais apprécié les 100 jours de gouvernement de M. Biller-Binzey,
10:29 sans l'avoir fait pour d'autres qui ont été nommés les chefs du gouvernement dans notre pays ?
10:38 La première question que je pourrais vous poser, c'est comment nomment-t-on aujourd'hui les premiers ministres au Gabon ?
10:49 C'est une des questions.
10:51 A quel moment son prédécesseur a remis sa démission au chef de l'État ?
10:57 A quel moment le chef de l'État a consulté les chambres du Parlement ?
11:05 A quel moment le chef de l'État a reçu Biller-Binzey en consultation pour lui demander s'il acceptait d'assumer les charges de l'État avant de le nommer ?
11:19 Et à quel moment Biller-Binzey a été nommé et a eu le temps de former son gouvernement, avant de répondre à son action ?
11:31 Mais nous avons l'impression que nous ne sommes pas dans une république.
11:39 Non, en nommant son prédécesseur, on n'a pas suivi ce processus.
11:49 Et cela revient au grand débat qui est soulevé depuis 2018.
11:56 Ali Bongo vivrait-il ou pas ?
12:04 Parce que si Ali Bongo vivait, il insisterait qu'on respecte toute cette procédure.
12:14 Mais si Ali Bongo, pour moi, quand je vois de loin, quand le premier ministre Biller-Binzey a été nommé, il a semblé rassurant.
12:30 Mais je me disais, est-ce qu'il se rendait compte du défi qui lui était lancé ?
12:38 Le défi lancé parce que le bilan du PDG est désastreux.
12:44 Et qu'en peu de mois, il ne pourrait faire aucun miracle pour convaincre les gabonais que l'avenir serait mieux radieux avec le PDG qu'avec un autre groupe.
12:56 Et aujourd'hui, malgré les chiffres qui ont été annoncés pour les fournitures d'eau, les fournitures d'électricité, pour l'aménagement des routes urbaines et interurbaines,
13:12 moi je ne vois rien avancer, je ne vois rien apparaître.
13:16 Ce n'est pas de la mauvaise foi, mais nous tous, nous voulons que ce pays évolue.
13:20 Et s'il évolue, nous tous, nous en profitons.
13:24 Aussi bien les PDGs que nous, notre combat est de voir le gabon se développer à l'inventaire de tout le monde.
13:32 Donc, il m'a demandé aujourd'hui le bilan.
13:37 Moi, je n'étais incapable de le faire.
13:39 Et je me dis, peut-être que ce qu'on lui a demandé de venir faire campagne, il est déjà parti chez lui faire campagne avec des moyens que l'État a pu lui donner.
13:49 C'est tout ce que je peux vous dire.
13:51 Mais je l'encourage, s'il est simple qu'il peut essayer d'inverser la tendance.
13:57 Je vous remercie.
13:58 Très bien.
13:59 Donc, la nomination lors du Conseil des ministres du 14 avril dernier de gouverneurs dans leur province d'origine n'a pas manqué de susciter des réactions dans l'opinion.
14:09 Et quel commentaire fait le président du Morena quant à la nomination de chaque gouverneur dans sa province respective, sinon dans son village respectif ?
14:21 Ecoutez, vous me posez une petite question embarrassante.
14:26 Est-ce qu'il y a l'administration dans notre pays ? En réalité ?
14:32 En la forme, oui.
14:35 Oui, si vous appréciez ça de loin, oui.
14:39 Mais si vous appréciez ça de près, il n'y a pas d'administration.
14:45 Les préfets, les gouverneurs devaient avoir comme première tâche d'administrer leur circonscription, veiller au fonctionnement des services.
15:00 L'éducation nationale, le service sanitaire, l'alimentaire, l'aménagement des routes, l'évolution de l'agriculture, et ainsi de suite.
15:10 Et pratiquement, aussi régulièrement que possible, faire des rapports d'une manière concise pour constater l'évolution de leur circonscription.
15:24 Mais nous avons l'impression, peut-être que nous nous trompons, que ces différents services, au lieu d'être au service du peuple, deviennent des services de renseignement du pouvoir.
15:39 Leur souci principal aujourd'hui est de fournir des renseignements comme s'ils étaient devenus des forces de sécurité et autres.
15:48 Et c'est ça que nous regrettons.
15:51 Bon, qu'on ait nommé tel ou tel chez lui ou chez elle, mais je pense d'ailleurs que ça pose problème au niveau des prochaines élections,
16:04 parce qu'on risquerait de dire, si les résultats ne sont pas bons, que ce serait à la faute de celui qui serait à la tête de la province.
16:13 Mais je crois que l'administration devrait être éloignée des problèmes administratifs et des problèmes électoraux.
16:26 Voilà ce que moi je peux vous dire.
16:29 Il faut que nous éloignions l'administration des problèmes électoraux.
16:37 Donc peut-être que c'est ce que le groupe gouvernement a voulu faire,
16:46 de telle sorte que la personne qui est nommée gouverneure chez elle,
16:52 puisse en faire une communication avec la population de chez elle,
16:57 pour que les résultats de ces élections soient les meilleurs par rapport aux autres provinces.
17:03 Mais je dis que ce n'est pas le rôle de l'administration.
17:07 L'administration est là pour gérer et améliorer le milieu dans lequel elle se trouve.
17:15 Or, tout est fait, me semble-t-il, pour tromper la vigilance du peuple sur ses différents grands problèmes.
17:24 Pour la présidente de l'Union Nationale, cette nomination fragilise l'unité nationale, sinon la cohésion nationale.
17:32 Est-ce qu'il y a unité nationale, monsieur ?
17:35 Mais ce n'est pas le bon.
17:37 Est-ce qu'il y a unité nationale ?
17:40 Qu'est-ce qui prouve dans notre pays qu'il y a unité nationale ?
17:47 Parce que nous allons prendre un pretexte parce qu'on a nommé un gouverneur chez soi.
17:52 Non ! L'unité nationale... Je vais vous prendre les petits cas.
17:59 Quand nous étions jeunes, j'étais encore au collège,
18:04 les ministres de l'éducation nationale, au temps de Léomba, faisaient le tour du Gabon
18:12 pour se rendre compte de l'état des infrastructures scolaires dans l'ensemble du pays.
18:20 Quel est le ministre de l'éducation nationale qui vous fait le tour du Gabon aujourd'hui ?
18:28 Est-ce que vous... Je crois que vous êtes pour nous.
18:31 Je ne sais pas, excusez-moi si je me trompe. Bon, peut-être non.
18:35 Mais enfin, quel est le Gabonais qui aujourd'hui peut s'installer dans une autre province
18:42 et être accueilli comme un frère ?
18:45 Il y en a à Port-Gentil, par exemple.
18:48 Vous savez, à Port-Gentil, ce sont des entreprises qui, je peux dire, installent leur cadre.
18:55 Oui, mais ce ne sont pas des ressortissants de Mékambo
19:04 qui viennent d'eux-mêmes pour s'installer à Port-Gentil et sont accueillis comme des frères.
19:12 Non, il n'y a jamais eu d'unité nationale parce que les Gabonais se côtoient, mais ne se connaissent pas.
19:19 Les Gabonais se côtoient, ne se connaissent pas.
19:22 S'ils ne se connaissent pas, ils ne s'aiment pas.
19:26 Les Gabonais se côtoient, mais ils ne s'aiment pas.
19:32 La réalité est là.
19:35 Oui, nous faisons la politique aujourd'hui. Nous faisons la politique.
19:40 Je l'ajoute, peut-être que je prends un peu de votre temps.
19:44 Je suis toujours regretté du fait que les Gabonais soient tombés dans le piège
19:53 tendu par le PDG et la France, divisé pour mieux régner.
20:00 Vous savez, combien de partis politiques sont en Gabon ?
20:05 Plus d'une centaine.
20:06 Plus d'une centaine. Et aux États-Unis ?
20:10 Et aux États-Unis, deux grands partis et quelques petits partis.
20:15 Vous comprenez ?
20:17 On a réussi à fragiliser ce monde-là, sur tous les plans.
20:24 C'est pour que, me disant à Morena, je ne peux pas mieux aimer celui qui se trouve au PDG ou à l'Union Nationale, et ainsi de suite.
20:33 On a institué une concurrence permanente qui, pour moi, n'a pas de sens.
20:40 Comment sortir de cet état, de cette situation ?
20:44 Je crois qu'il faudrait peut-être faire un effort pour cultiver le patriotisme.
20:52 Il faut cultiver le patriotisme.
20:56 Pour que les Gabonais…
20:59 Un service militaire, peut-être ? Un service civique ?
21:02 Je crois que… peut-être pas le service militaire, mais ça doit partir même du primaire.
21:13 Ça doit exister dans nos familles.
21:18 Le patriotisme.
21:20 Et c'est ça qui aurait dû amener les Gabonais à ne pas avoir plusieurs partis politiques.
21:26 Parce que nous devons défendre une cause. Notre cause, c'est l'indépendance réelle de ce pays.
21:37 Nous devons mener un combat pour l'appropriation de notre pays, pour le gérer, pour le développer, pour le bien des générations futures.
21:47 Je crois que ce patriotisme, cet amour de notre pays, qui peut nous faire accepter parfois des risques,
21:57 qui doit nous amener à créer ce que je peux appeler une véritable union nationale.
22:07 C'est un seul point qui peut nous amener à créer ce que l'on peut appeler l'union nationale.
22:17 Mais ce ne sont pas les terres, ce sont les méthodes de vie, ce sont des comportements civiques
22:27 qui devraient mettre au devant la République gabonaise.
22:32 Du 13 au 23 février dernier, s'est tenue la confrontation politique entre la majorité et l'opposition
22:39 qui a abouti à l'élaboration d'une batterie de recommandations désormais inscrite dans la Constitution et dans les lois électorales.
22:49 Quel commentaire faites-vous de la tenue de ces assises et pourquoi vous n'en avez pas pris part ?
22:57 Je voudrais vous remercier. Il y a un fait assez étonnant.
23:04 C'est que le PDG cherche toujours des rencontres quelques temps avant les consultations électorales.
23:18 Quel est son objectif ?
23:22 Ce genre de rencontres, je les ai toujours appelées les Grands Maîtres.
23:31 Les Grands Maîtres qui officiellement visent à traiter les dossiers de la nation gabonaise,
23:39 mais officieusement visent effectivement à remettre le Grand Maître en place,
23:52 visent à aller s'agenouiller devant le Grand Maître.
24:00 Je le dis, je prends mes responsabilités.
24:03 J'ai fait plusieurs papiers là-dessus, parce que je n'y crois pas.
24:09 Je n'y crois pas parce que la plupart des décisions qui ont été prises au cours des rencontres antérieures
24:15 n'ont pas été respectées d'une manière réelle.
24:20 Je n'y crois pas parce qu'on nous annonce qu'on demande une concertation pour le lendemain à peser des élections présidentielles.
24:31 Mais on nous parle de réduction des mandats.
24:38 Qu'est-ce que cela a à voir avec le lendemain à peser d'une élection présidentielle ?
24:46 Mais on nous dit qu'il faut absolument une rencontre pour le lendemain à peser d'une élection présidentielle,
25:00 mais ils savent, le jour où joue la Cour constitutionnelle, le lendemain à peser d'une élection présidentielle,
25:09 ils savent que le peuple gabonais ne vote pas souvent le PDG, tout le monde le sait.
25:15 Et le PDG ne l'apprécie pas.
25:18 Et comme il tient à imposer leur joker, ils utilisent le mensonge, ils utilisent la force.
25:31 Vous savez, M. Lécar, je disais à mes compatriotes de faire très attention,
25:38 parce que quand le chef de l'État fait le tour du pays, mais ce sont les images de masse que le PDG utilise
25:51 pour convaincre les communautés internationales en se disant le jour de l'élection,
25:57 "non, vous ne pouvez pas penser qu'un homme qui est reçu de cette manière puisse perdre une élection".
26:05 Oh, ils ont oublié que quand il va à l'intérieur en tant que chef de l'État,
26:13 tous les moyens sont mis en branle pour l'accueillir avec un grand honneur.
26:19 Il le porte quand même, malgré tout, je ne dirais pas malgré tout, il est chef de l'État pour le moment.
26:28 Et vous ne pouvez pas prendre ces images, les envoyer à l'extérieur pour dire
26:36 "un homme qui est reçu dans ces conditions ne peut pas être élu par ce peuple".
26:44 Donc je disais qu'on laisse tout justement le problème de la Cour constitutionnelle.
26:52 On laisse le problème de la Cour constitutionnelle parce que je ne comprends pas que
26:58 certains membres de la Cour constitutionnelle y soient depuis 32 ans.
27:02 32 ans, plus que les membres des chambres, plus que certains responsables de ce pays.
27:13 Et pourquoi ? Alors que la Constitution de 1991 donnait aux membres de la Cour constitutionnelle
27:22 un mandat de 7 ans, renouvelable une seule fois.
27:26 Mais comment aujourd'hui les membres de la Cour constitutionnelle
27:32 peuvent se retrouver à la tête de cette institution pendant 32 ans ?
27:37 On a masturbé la Constitution sans respect de la volonté du peuple qui est sortie de la Conférence nationale.
27:47 La Conférence nationale ! Donc moi je n'y crois pas.
27:50 Et ensuite, si c'est dans l'intérêt du peuple gabonais,
27:54 on n'a pas supprimé le deuxième tour à une élection présidentielle.
28:00 Puisque le deuxième tour permet aux candidats d'obtenir la majorité.
28:08 Et lorsque la majorité dirige dans un pays, on estime qu'elle a l'adhésion d'une large partie de la population.
28:17 Mais si vous êtes président, monsieur le Sénégal, à 25%, 15%, vous n'êtes pas représentatif, vous le savez.
28:27 Vous comprenez ? Donc ce sont des masturbations, excusez-moi du terme,
28:32 qui ne visent qu'à maintenir au pouvoir le PDG.
28:41 Je continue à répéter que dans notre pays, depuis les années 60,
28:48 il y a ce qu'on appelle le déni de la souveraineté.
28:52 On ne peut pas respecter la volonté du peuple gabonais.
28:58 Lors de ces assises, l'opinion a une fois de plus assisté à un duel de chiffonniers en partie de l'opposition,
29:08 démontrant l'incapacité de ce bord politique à agir de façon unitaire,
29:17 notamment à l'approche des échéances électorales.
29:20 Qu'est-ce qui, selon vous, constitue l'obstacle pour arriver à une véritable opposition unie
29:27 qui pourrait faire face à un PDG dont le maillage territorial est connu de tous ?
29:35 Mais c'est nous qui avons demandé au mouvement de l'adressement national,
29:44 le 23 novembre 1981, un retour au multipartisme,
29:52 pour une alternance pacifique au pouvoir,
30:03 pour détruire cet idéal.
30:06 Le PDG, c'est le PDG qui légalise les partis.
30:11 S'il veut légaliser 500 partis pour fragiliser l'opposition,
30:16 qu'est-ce que l'opposition peut faire ?
30:20 Mais c'est le PDG qui fait en sorte qu'il n'y ait pas l'unité de l'opposition.
30:27 C'est le PDG qui fait en sorte que...
30:32 Je crois avoir répondu à une telle question à Mwanda.
30:43 On faisait une tournée, une caravane en 2011.
30:47 Et un jeune posait la question de savoir pourquoi il n'y a pas l'unité de l'opposition.
30:56 Je peux d'abord vous dire que vous ne pouvez pas avoir une unité de l'opposition
31:02 tant que le ministère de l'Intérieur légalise les partis politiques
31:10 qui n'ont même pas d'idéologie, qui n'ont même pas de représentation suffisante,
31:16 qui n'ont pas posé des actes significatifs dans notre pays.
31:22 Vous ne pouvez pas... Parfois, nous craignons que certains partis soient sous l'autorité du ministre de l'Intérieur
31:30 tout en se faisant passer pour les partis politiques de l'opposition.
31:35 Je disais à la population qui était là à Mwanda que dans le pays dit démocratique,
31:46 il y a plusieurs parties. Comprenez ?
31:52 Et c'est lors du deuxième tour des élections que les regroupements se font
32:02 autour du candidat de l'opposition et autour du candidat de la majorité.
32:14 C'est à ce moment-là qu'on retrouve le principe d'une unité dans l'opposition.
32:21 Or, en supprimant le deuxième tour de l'élection, vous ne pourrez pas facilement obtenir l'unité
32:28 parce que chaque parti a envie de savoir ce qu'il vaut au niveau de la population.
32:37 Chaque parti veut savoir ce qu'il vaut.
32:40 Et s'il y a un deuxième tour, s'il s'allie au candidat le mieux placé,
32:46 ce candidat sait ce que ce parti lui apporte.
32:51 Or, en faisant cette concentration pour supprimer le deuxième tour,
33:03 mais ce n'est pas la démocratie qui gagne.
33:06 En plus de ça, c'est le déni de la souveraineté.
33:11 Puisque le peuple, si il se ré-exprime dans un premier temps,
33:16 par rapport au paysage qui lui a été présenté, n'a pas la possibilité de faire le choix définitif.
33:25 Très bien.
33:26 À quelques mois des prochaines échéances électorales,
33:30 de nombreux observateurs estiment que l'actuel chef d'État, Ali Bongo Ndimba,
33:35 est déjà en pré-campagne, au frais du contribuable,
33:38 tandis que l'opposition demeure dispersée.
33:41 Partagez-vous ce sentiment ?
33:45 Ce que je pourrais vous dire, c'est que le président en campagne,
33:50 presque à tout moment, c'est peut-être Ali qui vient de nous arriver,
33:54 je ne sais pas si c'est un nouveau ou un ancien Ali,
33:57 puisque lui-même dit qu'il n'était pas ici pendant cinq ans.
34:01 Mais n'étant pas ici pendant cinq ans, certainement il faut se rattraper.
34:07 Le gouvernement a précisé que les termes du président...
34:11 Il ne faut pas démentir les termes du président.
34:14 Ça, ça ne peut pas se faire dans aucun pays.
34:17 Le président est le chef suprême.
34:20 Parfois, si on exagère, à un certain moment,
34:25 certains de ses propos auraient pu être considérés
34:30 comme des actes suffisamment importants.
34:35 Ce n'est pas un ministre de la Communication qui viendrait dire
34:39 que ce que le président a dit, ou ce que vous avez compris,
34:45 n'est pas conforme à leur esprit à eux,
34:48 parce qu'ils veulent se sauver de ce qui existe.
34:51 Tout le monde s'est posé la question pendant cinq ans,
34:54 de ce qui était devenu Ali Bongo.
34:57 Personne ne peut s'en cacher.
35:01 On a souhaité à plusieurs reprises la déclaration de la vacance du pouvoir,
35:07 mais ceux qui devaient ou doivent le faire ont refusé de pouvoir le faire.
35:14 Mais si c'est Ali Bongo qui revient et qui nous dit que je n'étais pas là,
35:18 moi je ne vois pas trop pourquoi quelqu'un d'autre peut dire que c'est faux.
35:22 Non, c'est parce que c'est lui qu'ils veulent présenter
35:27 comme candidat à l'élection présidentielle.
35:30 Mais avec ce bilan, que ce soit lui ou quelqu'un d'autre du PDG,
35:35 je vous le dis, je sais que l'organe aussi peut être...
35:38 Mais si c'est le peuple qui choisit, le PDG ne passerait pas.
35:43 Et comme d'ailleurs, dans le passé, le peuple gabonais a souvent rejeté le PDG.
35:50 Notons-le, notons-le, notons-le.
35:55 Mais on impose le candidat, on impose les bonbons.
36:01 Et qui les impose ? Mais c'est la France !
36:06 C'est la France qui avait modifié la Constitution de 1967
36:11 pour y introduire le poste de vice-président de la République
36:16 avec possibilité de succession au président en quatrième vacance.
36:20 Parce qu'ils savaient que Léon Bayet était presque mourant
36:23 et par ce canal, on pouvait faire passer Albert Bernard Bongo.
36:30 Mais c'est ce travail qui se fait depuis.
36:33 En 68, avec la France, on impose le parti unique.
36:37 Moi je dis avec la France, puisque le parti unique s'est retrouvé
36:41 dans la plupart des pays francophones.
36:45 Je l'ai dit même du vice-administrant du président Omar.
36:49 Je dis non, c'est pas lui qui a créé le PDG.
36:52 Je dis non, c'est du mensonge.
36:54 Puisque c'est pas Omar qui a créé le parti unique du Congo.
36:57 C'est pas Omar qui a créé le parti unique du Cameroun.
37:00 C'est pas Omar qui a créé le parti unique du Togo, et ainsi de suite.
37:03 Donc c'est pas Omar, c'est la France.
37:06 Il faut le noter.
37:08 Et aujourd'hui, c'est la France qui est à la base de ces manigances.
37:13 Comme l'avait confirmé, il disait, le député,
37:16 le député disait, le député, le chef d'état tchadien,
37:23 il disait que lui, il ne voulait pas recevoir le pouvoir.
37:28 Mais la France a envoyé un constitutionnaliste
37:34 pour modifier la constitution, afin qu'il puisse poursuivre.
37:38 Mais c'est la France qui fait toutes ces opérations.
37:41 Il faut que nous le... Je ne suis pas fâché, mais c'est ma façon de parler.
37:45 Donc, il faut que nous notions que tout ce qui se passe dans nos pays,
37:50 c'est la France qui le fait.
37:53 Picot est arrivé à la présidence de la République gavonnaise en 1958.
37:57 Un Français.
37:59 Il y est parti en 2009.
38:02 Un Français qui était le conseiller du chef d'état.
38:06 Pouvait-il prendre des décisions à l'encontre des intérêts de la France ?
38:12 Non.
38:14 Donc, il faudrait que...
38:16 Et c'est ce que je dis au leader gavonnais,
38:19 qu'il ne faut pas jouer un faux jeu. Le problème est là.
38:23 Et c'est ce que nous remarquons au niveau du Burkina Faso, au niveau du Mali,
38:28 qui demande à la France de les considérer comme des États libres.
38:34 Mais pourquoi la France insisterait ?
38:38 Pourquoi la France insisterait ?
38:41 Nous aurions dit qu'un ministre de la Défense français
38:48 aurait dit qu'il accepterait de tout perdre, sauf le Gabon.
38:53 Pourtant, Léon Ballard avait dit que le Gabon devienne un département français.
38:59 Mais est-ce que les Français savent vraiment ce qu'ils veulent ?
39:03 Voilà pourquoi je dis que tout ceci ne vise pas
39:13 que nous puissions réellement organiser et des élections.
39:19 Ne vise pas ce que ce pays puisse se développer.
39:25 Ne vise pas à ce que l'homme gavonnais soit fier de lui-même,
39:32 soit fier de son pays.
39:36 L'homme gavonnais retrouve réellement son identité.
39:42 Vous vous retrouvez aujourd'hui dans quel pays, monsieur Lega ?
39:48 Dans quel pays où les non-gavonnais arrachent des terrains aux Gabonais ?
39:56 Et sans scrupule.
39:59 Nous sommes à quelques mois des prochaines élections générales.
40:04 Quelles sont vos appréhensions concernant ces différents scrutins ?
40:09 Peut-on s'attendre à une nouvelle candidature de monsieur Luc Benghazi à la présidentielle ?
40:16 Ce n'est pas impossible, mais ce n'est pas dans nos préoccupations actuelles.
40:28 Le pays est dans cet état et je ne vois pas l'intérêt d'organiser les élections.
40:35 Je ne vois pas l'intérêt d'organiser une élection.
40:40 Les différentes élections organisées dans le passé ont été remportées
40:47 officiellement par le PDG, mais réellement par l'opposition.
40:53 Pourquoi les Gabonais peuvent courir à chaque fois qu'on a annoncé une élection
41:00 pour participer à ces élections ?
41:03 Vous savez, il y a un vieux qui s'est adressé à un candidat à l'intérieur du pays.
41:09 Il lui a dit "Vous venez toujours nous poser des problèmes,
41:17 vous venez toujours nous soumettre vos candidatures,
41:22 mais nous vous votons, mais nous sommes surpris de ne pas vous voir
41:27 soit à l'Assemblée, soit à la présidente de la République.
41:33 Mais alors en venant nous poser votre problème, votre candidature,
41:38 mais que faites-vous de la Cour constitutionnelle ?
41:46 Oui, dites-nous, parce que nous sommes convaincus,
41:52 c'est la Cour constitutionnelle, c'est CGEO, qui désigne le chef de l'État.
42:03 Il a seulement manqué de dire, comment on appelle ça,
42:11 les francs-maçons qui désignent le chef de l'État, pourquoi ne pas le dire ?
42:18 Moi dès que j'ai appris qu'il y avait eu une grande réunion de francs-maçons,
42:23 je peux dire internationaux, à Libreville, et qu'on aurait mis Ali Bongo comme grand-maître,
42:31 je me suis dit "Ah, on fait de lui déjà le futur chef de l'État, les Gabonais."
42:39 Le MEDEF est venu ici pendant quelques jours, je me dis "Mais ils viennent pour mettre en place
42:45 les possibilités de soutenir la candidature du président."
42:50 Mais on est obligé de vous dire ces vérités, pourquoi ne pas le dire ?
42:54 Nous les vivons dans notre pays, pourquoi ne pas le dire ?
43:01 Donc, envisagez que je sois candidat, je ne peux être candidat que si
43:08 le peuple Gabonais estime que nous pouvons affronter tout ce qu'ils font
43:14 en sorte que l'alternance n'intervienne pas au Gabon.
43:19 Bon, cela me conduit à dire que je ne compte pas sur un changement possible,
43:28 parce que la mentalité n'a pas changé au sein du PDG.
43:33 Vous avez entendu le Premier ministre Bilévisier dire à l'Assemblée nationale
43:38 que le PDG n'est pas prêt à accepter l'alternance.
43:43 Et ce Premier ministre qui estime qu'on va organiser une élection.
43:49 Le PDG n'est pas prêt, mais ce n'est pas la volonté du peuple Gabonais.
43:55 Et vous me demandez ce que j'attends ?
43:58 Non, le PDG a l'argent, le PDG a le système de fraude, le PDG a les armes
44:08 et le PDG n'est pas prêt à accepter l'alternance au pouvoir.
44:14 Et vous organisez les élections, pourquoi ?
44:19 Laissez-moi moi-même dire, le Premier ministre est devant l'Assemblée nationale.
44:25 Il n'a pas parlé dans un quartier, il a parlé devant l'Assemblée nationale.
44:31 Et vous comprenez ?
44:34 Donc tout ce que les gens auront à faire là, c'est tout simplement pour amuser la galerie.
44:40 Tout simplement pour faire croire au monde qu'il y a démocratie au Gabon.
44:45 Alors qu'en réalité, il y a le déni de souveraineté.
44:50 Très bien. M. Ligbe Ganti, nous arrivons au terme de cette interview.
44:56 Est-ce que vous avez un mot de fin à l'endroit de celles et ceux qui nous ont regardés ?
45:01 Je voudrais tout simplement m'excuser si au cours de cette intervention,
45:09 j'ai dégénéré ou blessé certains.
45:13 Mais nous prenons et cettons ce langage à cause de l'amour que nous avons pour ce pays.
45:29 Depuis plus de 40 ans, au Morena, nous nous battons pour la souveraineté de ce pays.
45:40 Depuis plus de 40 ans, nous nous battons pour l'instauration d'une intervenance pacifique dans ce pays.
45:51 Et je voudrais leur dire de ne pas continuer à être des spectateurs,
46:00 qu'ils deviennent, nous comprenons, acteurs dans la vie et l'évolution de leur pays.
46:08 Le Morena est là avec eux.
46:12 Le Morena n'incite pas à des incompréhensions,
46:20 mais le Morena voudrait que nous aimions le pays,
46:24 que nous aimions ce pays,
46:28 que nous puissions le bâtir
46:31 et qu'il soit un arbre de paix, de joie et de bonheur des Gabonais.
46:38 Je vous remercie.
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