"Il y a une majorité silencieuse qui est très en colère", affirme le député RN Thomas Ménagé

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"L’unique objectif d’Emmanuel Macron est de faire de la communication", assure le député du Rassemblement national Thomas Ménagé. Il demande au président de "changer de méthode".

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00:00 Bonjour Thomas Messager. Bonjour Eric Delvaux. Député du Rassemblement National de la 4ème circonscription du Loiret,
00:06 vous êtes aussi porte-parole du RN. La préfecture de police de Paris a eu raison d'interdire le rassemblement syndical
00:13 qui a été prévu ce soir aux abords du Stade de France. La CGT voulait y distribuer des cartons rouges et des sifflets
00:21 à l'intention du président Macron qui sera dans la tribune. Rassemblement annulé, mais même si la CGT fait un recours,
00:31 pour l'instant c'est annulé par la préfecture de police. Est-ce qu'elle a eu raison ?
00:34 Vous savez, moi je n'ai pas tous les éléments pour savoir s'il y avait vraiment un risque à l'ordre public, à la sécurité publique.
00:40 Ce qui est certain c'est qu'on a de la chance en France et qu'on est dans un état de droit. Donc ça a été le cas la semaine dernière.
00:44 Il y a eu un arrêté préfectoral dans le Loire-et-Cher suite à un déplacement du président de la République qui a été annulé
00:50 parce qu'il n'était pas justifié. Et peut-être que le tribunal administratif de Paris prendra une décision équivalente.
00:55 Ce qui est certain c'est qu'il faut laisser la possibilité aux Français de s'exprimer.
00:59 Et je l'espère et nous l'espérons d'être enfin entendus par ce gouvernement et par le président de la République.
01:03 Oui, mais le gouvernement explique qu'il ne faut pas politiser le sport. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
01:08 On est d'accord totalement avec le gouvernement sur le fait de ne pas politiser le sport.
01:11 Mais Emmanuel Macron a été celui qui a souvent le plus utilisé le sport à des fins politiques.
01:17 En allant sur le stade embrasser le crâne de Kylian Mbappé.
01:20 Il a toujours essayé de gagner des points de popularité en utilisant ces moments de communion nationale, de fêtes.
01:26 Et donc bien entendu, il ne faut pas le politiser. Mais lui, il a un petit peu le boomerang qui lui revient en plein visage sur ce point.
01:32 Ça dit, chaque chef d'État en général vient effectivement manifester la joie de la nation après une finale de Coupe de France de football.
01:39 Est-ce qu'Emmanuel Macron, qui continue d'aller au contact des Français, est-ce la bonne méthode pour expliquer sa ligne politique ?
01:46 Ça dépend, parce qu'on voit qu'il le fait quand même dans une bulle. C'est-à-dire qu'il le fait, c'est vraiment de la communication.
01:51 Il ne le fait pas comme Marine Le Pen le faisait dans l'Isère avec un bain de foule, avec vraiment des contacts populaires.
01:55 Il le fait de manière encadrée dans des bulles de sécurité.
02:00 Et puis la vraie question, c'est d'aller au contact des Français, mais ne pas les écouter. Ça n'a aucun intérêt.
02:04 Excepté faire des images pour les télévisions et les chaînes d'information en continu.
02:07 Si vous allez pour ne pas écouter, pour ne pas entendre la colère, pour ne pas changer de méthode réellement,
02:12 mais juste pour être dans la continuité du mépris, de l'arrogance qu'on connaît depuis 5 ans, 6 ans,
02:18 et qu'on connaît aussi depuis ce nouveau mandat, alors qu'on nous avait promis un changement de méthode,
02:22 ça n'apporte malheureusement rien du tout.
02:24 Après demain, 1er mai, fête du travail des travailleurs, un esprit vengeur pourrait gagner lundi les défilés du 1er mai,
02:32 avec son lot d'individus radicalisés.
02:36 Gérald Darmanin va faire d'ailleurs déployer un impressionnant dispositif de sécurité.
02:41 Est-ce qu'il a raison de le faire ?
02:42 Bien entendu, il a raison de le faire.
02:43 Il faut que ceux qui veulent manifester pacifiquement, ce que nous avons toujours soutenu,
02:47 puissent le faire dans de bonnes conditions, sans prendre de risques.
02:51 Sans prendre de risques tant vis-à-vis des biens que des personnes,
02:54 vis-à-vis notamment à Paris des commerçants, vis-à-vis des touristes.
02:57 Il faut essayer de donner une image de la France à l'international,
03:00 qui doit être préservée notamment à l'approche d'une saison touristique.
03:04 Mais derrière, il y a surtout la nécessité que le gouvernement entende encore ces Français qui vont descendre dans la rue.
03:10 Et puis au-delà de ceux qui vont manifester, il y a une majorité silencieuse.
03:12 Je le vois dans le Loiret, je le vois sur mon territoire, qui est très en colère
03:15 et qui a vécu cette réforme des retraites et vit cette réforme des retraites de manière très violente.
03:21 Et est-ce que comme le titre le Figaro ce matin, ce 1er mai pourrait être le baroud d'honneur des syndicats
03:28 avant une possible dissolution du front syndical ?
03:31 Ça sera à eux de répondre.
03:31 Moi, je ne vais pas m'exprimer pour les patronages sociaux, pour les syndicats.
03:34 Ce qui est certain, c'est que même s'il n'y a pas autant de manifestations,
03:37 il y aura toujours un rejet de cette réforme des retraites.
03:39 Il y aura toujours un rejet de la politique actuelle d'Emmanuel Macron,
03:43 un gouvernement qui ne répond pas au sujet actuel, notamment sur la réflation.
03:46 Et donc il y aura toujours des souffrances dans le pays.
03:48 Donc que ça se manifeste dans la rue ou que ça se manifeste intérieurement sur le territoire,
03:54 dans ce qu'on appelle cette majorité silencieuse qui souffre aujourd'hui,
03:56 dans tous les cas, il y aura cette colère qui fera que le gouvernement, à un moment ou un autre, entende.
04:00 Ou que nous, nous l'espérons et c'est ce que nous préparons aujourd'hui,
04:03 lors d'une alternance, nous prenions en compte avec les mesures que nous portons.
04:06 Est-ce que pour le RN aussi, ce 1er mai sera une nouvelle étape de contestation de la réforme des retraites ?
04:11 Nous, nous avons combattu dès le premier jour la réforme des retraites en utilisant tous les moyens institutionnels,
04:16 motion référendaire, motion de censure, saisine du Conseil Constitutionnel.
04:19 Donc on va continuer bien entendu à dénoncer.
04:20 Mais aujourd'hui, la loi a été promulguée, il y aura les décrets d'application.
04:23 On appelle toujours le président de la République face aux tensions
04:26 et à l'impact qu'il y a aussi vis-à-vis de ces tensions ce matin.
04:30 Contrairement à ce qu'on nous avait annoncé, l'agence Fitch descend la notation de la France
04:34 sur les marchés et sur la confiance dans l'économie et donc sur la capacité...
04:37 Conséquence de la réforme des retraites ?
04:38 Conséquence directe, c'est indiqué dans leur communiqué, c'est-à-dire conséquence de ce mouvement politique et social.
04:43 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron nous avait dit "il faut faire la réforme des retraites, on passe en 49.3
04:46 parce qu'on est obligé, pour rassurer les marchés financiers, à être en capacité d'emprunter".
04:49 Au final, le Mozart de la finance avec son équipe de virtuoses, au final nous mène droit dans le mur
04:54 et là encore, ils se sont totalement plantés.
04:56 Cette baisse de l'annotation, de cette agence d'annotation annonce quelques économies budgétaires.
05:04 Ça vous inquiète au fond, au Rassemblement national ?
05:06 Bien sûr, ça nous inquiète parce que ça va être les Français encore une fois.
05:08 On sait bien que tous les pays font des économies en ce moment.
05:10 Oui, mais en fait, ça dépend sur qui on va les faire.
05:11 C'est-à-dire que le problème de ce gouvernement, c'est qu'il le fait sur les plus pauvres, sur les plus modestes.
05:15 Il ne le fait pas sur les ultra-riches, rien sur les super-profits, rien sur ce que nous nous proposons.
05:20 C'est-à-dire un impôt sur la fortune financière pour taxer la spéculation,
05:23 rien sur pour taxer les super-profits des industries pétrolières et gazières.
05:28 Voilà, aujourd'hui, si c'est pour encore demander des efforts supplémentaires aux classes modestes
05:32 qui ne sont totalement exsangues avec une inflation qui est à 15% encore ce mois-ci par rapport à l'année précédente,
05:37 en comparaison, ça ne sera pas possible.
05:39 Et donc nous, ce que nous allons dénoncer, ce que nous allons, avec les élus du Rassemblement national,
05:42 avec Marine Le Pen, avec notre président Jordan Bardella,
05:43 continuer à combattre à l'Assemblée nationale et dans le débat public.
05:47 Au passage, qu'est-ce que le Rassemblement national attend du Conseil constitutionnel
05:51 qui rendra son avis mercredi prochain sur l'hypothèse d'un référendum d'initiative partagée sur la réforme des retraites ?
05:57 Alors nous, le référendum d'initiative partagée, on a toujours dit que malheureusement,
06:00 il était impossible à appliquer, puisqu'on l'a vu, depuis qu'il a été mis en place,
06:03 il n'a jamais eu lieu, puisque les conditions sont tellement strictes, sont tellement encadrées...
06:07 Oui, dans le temps et dans le quota, c'est très compliqué à mettre en place.
06:09 C'est ça, c'est-à-dire qu'il y a tellement de conditions.
06:12 Là déjà, il n'y a pas la possibilité de s'exprimer puisqu'il faut un an après la promulgation d'une loi
06:16 pour pouvoir faire un référendum.
06:17 Ce qui est certain, c'est que nous nous demandons un référendum, alors même si c'est la gauche qui le porte,
06:20 nous serons prêts à soutenir ce référendum s'il y avait une décision favorable.
06:24 On veut que les Français puissent s'exprimer, mais malheureusement,
06:27 on a peu d'espoir sur une issue favorable vis-à-vis de ce référendum,
06:31 puisque nous, nous défendons un référendum d'initiative citoyenne qui n'y ait pas tous ses leviers,
06:35 mais que les Français, que le peuple, puissent saisir de ces questions directement.
06:39 Dans sa feuille de route des 100 jours, Elisabeth Borne n'a pas dit un mot de la réforme des retraites.
06:44 Est-ce que le gouvernement ne va pas finir par réussir à enjamber cette longue séquence
06:49 et réussir à passer à autre chose finalement ?
06:51 Je ne pense pas, la blessure est trop profonde dans le pays.
06:53 C'est-à-dire qu'au-delà, on peut regarder les études d'opinion, mais il suffit d'être sur le terrain,
06:58 il suffit de ne pas aller dans une bulle, mais d'être réellement comme nous,
07:02 nous sommes au Rassemblement National, ancrés sur nos territoires,
07:05 pour se rendre compte que la blessure est trop profonde pour qu'on le passe,
07:07 parce que de toute façon, ça se touchera le quotidien des Français,
07:09 qui vont devoir travailler plus longtemps, qui ne vont pas être en capacité de le faire.
07:12 Et puis derrière, peut-être qu'ils enjamberont, comme vous l'indiquez,
07:16 cette période des retraites, de la réforme des retraites,
07:19 mais derrière, il y a surtout la question de l'inflation,
07:21 l'incapacité à remplir son frigo, l'incapacité à faire son plein,
07:24 sur lequel Elisabeth Borne n'a apporté aucune solution,
07:27 aucune solution au mot actuel de notre pays.
07:29 Et nous, nous apportons des solutions qui sont en plus reprises dans d'autres pays européens,
07:33 en Espagne, au Portugal, la sortie du marché européen de l'électricité
07:36 pour redonner un peu d'air en la matière,
07:38 la baisse de la TVA de 20,5,5 sur les produits énergétiques,
07:42 ce qui a été mis en place dans d'autres pays européens.
07:44 C'est-à-dire que ce n'est pas des propositions totalement folles,
07:46 c'est mis en place dans d'autres pays européens,
07:48 et malheureusement, ils ne souhaitent pas aller dans cette direction.
07:50 - Le projet de loi "asile et immigration", le gouvernement préfère le reporter,
07:54 faute de majorité à l'Assemblée, on verra d'ailleurs si ça veut dire "enterré".
07:58 Au RN, au Rassemblement national, est-ce que vous regrettez ce report à l'automne ?
08:04 - Bien entendu, de toute façon, on regrette que ce débat ne soit pas mis sur la table,
08:08 puisque ça fait partie des priorités des Français.
08:10 Rien sur le pouvoir d'achat priorité, rien sur l'immigration qui est une priorité aussi,
08:14 et puis surtout, moi, c'est l'amateurisme total.
08:16 C'est-à-dire que le président et Gérald Darmanin nous indiquent qu'on fait une loi,
08:19 une grande loi, au mois de septembre, après on nous dit "on va la scinder",
08:22 quelques jours après, il revient dans le Parisien en disant "on fait une loi unique",
08:25 puis le 3-4 jours après, c'est Elisabeth Borne qui dit "au final, on n'y arrivera pas,
08:28 on décale au mois d'octobre".
08:29 Et surtout, ce qui est incroyable, c'est d'expliquer que l'on ne veut pas faire cette loi
08:32 parce qu'elle va cliver.
08:34 Mais sur la réforme des retraites, ça clivait d'autant plus.
08:35 - Ça suffit peut-être un peu pour le climat social, justement.
08:37 - Oui, mais ça clivait d'autant plus et ils sont passés en force.
08:40 Alors que sur l'immigration, soyons très clairs, il y a un sondage CSA qui est sorti le 26 avril
08:44 qui dit "82% des Français attendent une loi qui va durcir, faciliter les expulsions".
08:51 Et donc, il y a un consensus sur ces questions,
08:53 c'est juste qu'ils sont dans l'incapacité d'apporter des réelles solutions que nous, nous portons.
08:56 Et je pense que là encore, la voie référendaire, c'est pour ça que nous défendons un référendum.
09:00 Les Français n'ont jamais pu s'exprimer sur la question de l'immigration.
09:03 Et donc, c'est un sujet qu'il faudrait traiter par référendum aussi.
09:06 - Le projet de loi immigration prévoyait du en même temps à la mode d'Emmanuel Macron,
09:10 c'est-à-dire la fermeté contre les illégaux et l'intégration des autres,
09:14 notamment par le travail.
09:16 Qu'avez-vous à y redire ?
09:18 - Non, mais nous, nous croyons bien entendu à l'assimilation par le travail.
09:21 Mais là, ça ne serait pas le travail seulement, ça serait des personnes qui seraient rentrées illégalement.
09:25 C'est-à-dire que la philosophie, c'était créer une nouvelle filière.
09:28 - Pour les personnes illégalement rentrées, ce serait le retour à la case départ.
09:30 - Non, non, non, non.
09:31 Ce serait pour ceux qui sont, par exemple, l'exemple qui est souvent cité,
09:34 ce sont les personnes qui travaillent actuellement, notamment dans les restaurants,
09:37 dans tous ces métiers, attention, qui sont rentrées illégalement,
09:39 qui sont actuellement sans papier et qui seraient naturels,
09:42 qui seraient, qui obtiendraient un titre de séjour.
09:45 - Par le travail. - Par le travail, oui.
09:46 Mais ils seraient rentrés illégalement.
09:48 C'est-à-dire que ça serait créer une nouvelle filière d'immigration,
09:50 donner l'idée que si vous rentrez illégalement en France, vous êtes récompensé.
09:55 Donc bien entendu que le travail, c'est un élément majeur d'assimilation, de stabilité
10:00 et de faire corps avec les valeurs de la République.
10:05 Mais quand ce sont des personnes qui sont rentrées illégalement,
10:07 et alors même qu'on a un taux de chômage incroyable, c'est aussi un aveu d'échec.
10:10 Pourquoi on ne revalorise pas ces métiers ?
10:12 On avait le problème dans les années 80 sur les éboueurs.
10:14 On n'arrivait plus à trouver des éboueurs.
10:16 Et donc on disait, pareil, il va peut-être falloir aller à l'étranger chercher de la main d'œuvre.
10:19 On a augmenté les salaires.
10:21 Et aujourd'hui, je peux vous le dire, tant sur mon territoire qu'à Paris,
10:24 il n'y a plus de problème puisqu'ils ne sont pas payés au SMIC.
10:26 Ils sont payés un salaire qui justifie la pénibilité,
10:29 qui leur donne envie de faire ce métier, quand bien même il est difficile.
10:33 Et c'est sur ça qu'il faut jouer, quand on a encore énormément de chômeurs,
10:36 et quand bien même il semble dire qu'il y a une baisse,
10:39 des travailleurs pauvres, une société ubérisée,
10:41 alors que là, il pourrait y avoir des emplois en CDI
10:45 qui seraient revalorisés avec un salaire digne.
10:47 - La politique, encore Thomas Messager, porte-parole du RN,
10:51 avec votre parti qui part à l'assaut des sénatoriales,
10:54 dans l'espoir de décrocher au minimum 5 sièges en septembre.
11:00 Est-ce que votre parti en discute déjà avec les grands électeurs ?
11:03 - Oui, bien entendu. Il y a eu déjà une commission d'investiture
11:06 qui a investi la plupart de nos candidats au sénatorial.
11:09 Ça sera une élection qui est difficile, bien entendu, pour le RN,
11:12 parce que c'est une élection... - Vous n'avez personne pour l'instant.
11:14 - Voilà, aujourd'hui, nous n'avons aucun sénateur.
11:16 Donc l'objectif, c'est de faire notre entrée au Sénat.
11:20 Aujourd'hui, ce qui est étonnant, c'est que le Sénat est composé
11:23 essentiellement de députés les Républicains, de sénateurs les Républicains,
11:26 excusez-moi, qui, eux, représentent aujourd'hui plus que 5%.
11:28 Donc l'objectif, c'est que nous, nous ayons notre voix qui puisse être,
11:31 et celle des Français et des territoires qui puissent être portés au Sénat.
11:35 Ça sera une élection difficile, mais une élection sur laquelle
11:37 nous allons inviter les grands électeurs, après des années de macronisme
11:40 qui ont méprisé notamment les élus locaux, les territoires, la ruralité,
11:44 à faire entrer au Sénat des sénateurs du Rassemblement National.
11:47 - Vous voulez faire entrer des sénateurs Rassemblement National.
11:50 Vous croyez que votre parti a totalement réussi sa mue
11:54 pour devenir un parti vraiment fréquentable ?
11:57 - Mais clairement, enfin, vous savez, quand on est le parti politique préféré des Français,
12:01 quand on est le premier parti de France,
12:02 quand on a le premier groupe d'opposition à l'Assemblée Nationale,
12:05 quand on a tous les sondages qui montent, notamment,
12:08 on l'a vu sur la réforme des retraites, que les Français nous ont approuvés
12:10 tant sur la forme que sur le fond,
12:13 que nous sommes aujourd'hui un parti de gouvernement,
12:15 que nous avons réussi cette mue d'un parti historiquement protestataire,
12:19 qui était le Front National, qui voulait faire front à un parti de rassemblement,
12:21 à un parti d'opposition gouvernementale,
12:24 qui est aujourd'hui le seul parti en capacité d'offrir
12:27 une alternance crédible, sérieuse, aux Français.
12:29 - Il n'empêche qu'un peu comme Emmanuel Macron, j'allais dire, en ce moment,
12:33 il y a des chances que Jordan Bardella, Marine Le Pen, soit sifflée aujourd'hui,
12:38 non pardon, le 1er mai, c'est-à-dire lundi prochain,
12:41 lorsque vous ferez votre rassemblement au Havre,
12:45 quelques centaines d'opposants vous attendent là-bas de pieds fermes,
12:48 ça veut peut-être dire aussi que cette formation politique
12:50 n'a pas totalement réussi sa dédiabolisation ?
12:53 - Vous avez quelques centaines de gauchistes qui sont là dans un combat historique
12:59 et qui ont souvent appelé à voter Emmanuel Macron,
13:01 qui sont dans une contradiction totale.
13:03 Ce qui est certain, c'est que toutes les conditions de sécurité seront remplies.
13:05 Ce qui est certain, c'est que Marine Le Pen, quand elle va sur le terrain,
13:09 on l'a vu en Isère lors d'une foire la semaine dernière,
13:11 elle est acclamée, ça contraste avec les casserolades des ministres.
13:15 Ce n'est pas parce qu'il y a quelques radicaux d'extrême gauche
13:19 qui veulent indirectement s'opposer à Marine Le Pen.
13:22 - Je ne veux pas s'attendre à ce que ce soit tous des radicaux d'extrême gauche.
13:24 - La plupart des manifestations de ce type,
13:27 et vous dites quelques centaines, quelques centaines vis-à-vis de Marine Le Pen,
13:31 d'opposants à Marine Le Pen par rapport à des centaines,
13:34 des millions de Français qui s'opposent à Emmanuel Macron aujourd'hui,
13:36 c'est sans commune mesure.
13:37 - Pourquoi d'ailleurs le Rassemblement national a choisi cette ville du Havre
13:40 comme journée de défilé du 1er mai ?
13:42 - Parce que nous avons souhaité aussi mettre le Havre sur la question de la paix sociale.
13:48 Et c'est la ville, vous le savez, le Havre, la ville d'Edouard Philippe,
13:51 lui qui est, je pense, le symbole du chaos social,
13:54 le symbole aussi sur la réforme des retraites,
13:56 de celui qui a porté, défendu l'idée d'aller jusqu'à 67 ans,
14:01 d'aller bien au-delà que la réforme de casse sociale qu'Emmanuel Macron nous a promis.
14:05 Et puis aussi parce qu'il fait partie de ses prétendants
14:08 à la continuité d'Emmanuel Macron, la continuité de cette casse sociale,
14:12 alors que nous, nous défendons cette volonté de paix sociale,
14:15 de hausse des salaires, de récompense du travail.
14:18 Et donc c'est aussi ça, en cette journée du fait du travail,
14:20 qui est le symbole de ce choix du Havre.
14:23 - Thomas Messager, cette semaine a été marquée par les 10 ans
14:26 de la loi Taubira sur le mariage pour tous.
14:29 Vous aviez été à l'époque le porte-parole local, je crois, autour de Blois,
14:33 de la manif pour tous, donc opposée à l'union de deux êtres du même secte.
14:38 10 ans après, est-ce que vous faites partie de ceux qui,
14:40 comme Gérald Darmanin, comme Valérie Pécresse ou comme Christophe Béchu,
14:44 reconnaissent qu'ils se sont trompés à l'époque ?
14:46 - Alors moi, à l'époque, j'étais favorable au mariage.
14:48 Je demandais un référendum sur l'adoption pour être très honnête
14:50 et parce que ça touche à l'intime.
14:52 - Vous étiez porte-parole du Mariage pour tous, de la manif pour tous.
14:55 - Le projet était un projet global et tous les écrits à l'époque
14:58 prouvent que j'étais favorable au mariage.
14:59 Mais j'émettais des doutes sur l'adoption pour tous,
15:01 sur la question de l'affiliation, quelques mois après le décès de ma mère
15:03 où j'avais perdu la présence féminine.
15:05 Ce qui est certain, c'est que moi aujourd'hui,
15:06 et je demandais un référendum à l'époque,
15:08 parce que nous demandons toujours sur les sociétés parce que c'est un sujet clivant.
15:10 10 ans après, moi je me réjouis que les doutes que j'avais sont dissipés,
15:14 que deux personnes de même sexe puissent vivre heureux dans notre pays,
15:18 puissent avoir les mêmes droits et je suis heureux de m'être, entre guillemets,
15:21 trompé, d'avoir eu des doutes qui se sont révélés infondés.
15:25 Ce qui est certain aujourd'hui, c'est que pour les personnes de même sexe
15:28 et les personnes homosexuelles, la menace c'est aujourd'hui l'islamisme
15:32 et qu'aujourd'hui ce sont eux qui votent le plus pour le RN.
15:36 Ils choisissent...
15:36 - Quel rapport entre le mariage pour tous et l'islamisme ?
15:39 - Parce que les droits aujourd'hui des homosexuels,
15:41 ils sont menacés par la montée du fondamentalisme,
15:44 par la montée d'un certain nombre d'idéologies.
15:46 Et ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui tous les sondages ont prouvé qu'à la présidentielle,
15:50 les homosexuels ont voté majoritairement pour Marine Le Pen au second tour.
15:53 - Est-ce que cet anniversaire du mariage pour tous
15:55 a réveillé quelques dissensions au sein du RN ?
15:59 - Non, vous savez sur ces sujets de société, nous on a une ligne qui est très claire.
16:02 C'est-à-dire qu'on demande que ce soit le référendum pour que les Français puissent s'exprimer
16:05 parce que ça touche à l'intime.
16:06 Et tous les partis politiques ont des personnes qui ont des idées
16:11 pas forcément identiques sur ces questions parce que ça touche à l'intime.
16:13 - Pas toujours dans la ligne du parti.
16:15 - Non, mais il n'y a pas... Sur ces questions-là, il y a la ligne qui est simple,
16:18 qui est c'est un sujet de société qui doit être tranché par la société parce que
16:20 de droite à gauche, sur tous ces sujets, on aura l'euthanasie dans quelques mois,
16:23 il y a des gens qui sont favorables, d'autres qui sont défavorables.
16:26 En fonction de leur intimité, de leur histoire, je vous ai dit, moi,
16:29 mon engagement, il était lié quelques mois avant au décès de ma mère,
16:33 au fait que j'avais perdu la présence féminine et que je m'interrogeais sur la construction
16:36 de l'enfant vis-à-vis de la présence d'un homme et d'une femme à ses côtés.
16:42 Force est de constater que ce n'était pas un problème dix ans après.
16:46 Mais tous ces sujets-là, ils touchent vraiment à ce que vous êtes au fond
16:49 et c'est ni de droite, ni de gauche. C'est pour ça que nous on dit que c'est au français de trancher.
16:53 Et on voit à l'époque, François Hollande a passé d'une manière assez brutale sur cette question.
16:58 Et je pense que ça crée des blessures dans la démocratie et que la meilleure solution,
17:02 c'est de laisser au peuple le choix de trancher.
17:04 Je reviens pour terminer à Elisabeth Borne, qui a échoué dans son objectif
17:07 de trouver une majorité pour lancer les grandes réformes.
17:10 Est-ce que le Rassemblement national réclame son départ ?
17:13 Oui, je pense qu'au-delà de notre demande à sa démission, c'est les Français.
17:18 On se rend bien compte qu'elle est dans l'incapacité de diriger le gouvernement.
17:22 Elle ne sait pas où elle va. Sa feuille de route des 100 jours,
17:25 c'était une liste à la préfère de ce qu'elle avait déjà annoncé.
17:26 Mais un nouveau Premier ministre, deux Premières ministres, ça changerait quoi ?
17:30 Mais ça dépend. C'est-à-dire que nous, ce que nous appelons "aider allemand de nos voeux",
17:33 c'est une dissolution pour qu'il y ait un Premier ministre et un gouvernement du Rassemblement national
17:37 en capacité de mettre en place nos solutions, notamment en matière d'inflation,
17:40 parce que c'est la priorité. Mais c'est certain que si c'est pour mettre l'équivalent de Madame Borne,
17:44 c'est-à-dire avec le même mépris, la même arrogance, l'absence d'écoute des partenaires sociaux,
17:48 tout ce qui s'est passé ces derniers mois, ça ne sert à rien, c'est certain.
17:50 - Si Emmanuel Macron devait changer de Premier ministre, ce serait pour aller trouver
17:53 les 40 députés qui manquent à la Macronie, pour notamment 40 députés chez Les Républicains.
17:59 Un portefeuille, un profil comme celui de Gérald Darmanin, ce serait le bon ?
18:04 - Je ne sais pas si le Président de la République doit faire ses choix.
18:07 Ce qui est certain, c'est que Gérald Darmanin n'a pas un bilan bien meilleur que celui de Madame Borne.
18:12 Aujourd'hui, M. Darmanin, c'est le stade de France, c'est l'échec du stade de France,
18:16 c'est l'échec vis-à-vis de l'expulsion de M. Hickousen, c'est l'échec, là encore, à Mayotte,
18:21 alors qu'on nous promettait de la fermeté. Donc franchement, je pense que ça ne sert pas mieux.
18:24 - Vous avez une cartouche à chacun des membres du gouvernement à distribuer ?
18:27 Vous êtes un peu dans votre rôle ?
18:28 - Non mais ce n'est pas un rôle, c'est qu'à un moment, les Français ont bien vu qu'ils avaient échoué sur toute la ligne
18:31 et que chacun, malheureusement, avait suffisamment de casseroles au-delà de celles qu'ils entendent
18:36 et qui sont en capacité de régler les problèmes des Français.
18:39 - Thomas Messager, député du Rassemblement national et porte-parole de ce parti.
18:44 Merci d'être venu ce matin sur France Inter.

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