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Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du syndicat d’enseignants SNUipp-FSU, était jeudi 20 avril l'invitée de franceinfo. Elle répondait aux questions d'Aurélien Accart.

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Transcription
00:00 Guylaine David, vous êtes co-secrétaire générale et porte-parole du syndicat d'enseignants
00:04 ce nuit, FSU, syndicat majoritaire notamment dans la profession de professeur des écoles.
00:11 Revalorisation salariale promise dès la rentrée prochaine par le ministre avec un objectif,
00:16 personne, aucun enseignant qui ne doit gagner moins de 2000 euros net en début de carrière.
00:21 Il y a une forte attente à ce sujet, le sujet de la rémunération des enseignants, des
00:25 professeurs. Emmanuel Macron a fait de l'école d'ailleurs l'une de ses priorités dans
00:28 son allocution lundi, à quoi vous attendez-vous ? Alors on ne sait pas trop à quoi on va
00:33 s'attendre mais c'est surtout qu'il y a beaucoup d'attentes chez les enseignants,
00:36 parce que vous l'avez dit, le salaire des enseignants est en berne depuis plusieurs
00:40 années, on subit un déclassement salarial et il y a une forte attente sur la revalorisation.
00:44 Les annonces qui ont été faites pendant le Grenelle de l'éducation par exemple n'ont
00:48 pas permis de revaloriser correctement les enseignants. Ce qu'on sait c'est qu'il
00:53 y a une enveloppe globale, elle est de 1,9 milliard et qu'elle ne sera pas suffisante
00:58 pour revaloriser de façon conséquente tous les enseignants, notamment ce qu'ils appellent
01:02 la revalorisation inconditionnelle, c'est-à-dire la partie de la revalorisation de normalement
01:08 tous les enseignants. Et on sait qu'on va avoir des enseignants qui seront moins revalorisés
01:12 que d'autres et que surtout la promesse présidentielle de l'entre-deux-tours de revaloriser les
01:18 enseignants de 10%, soit dit en passant normalement au 1er janvier 2023, elle ne sera pas tenue
01:24 puisque nous avons fait nos calculs et il faudrait 3,9 milliards pour pouvoir revaloriser
01:28 de 10% tous les enseignants. Emmanuel Macron veut un pacte pour l'école, vous l'avez
01:32 évoqué, ce qui veut dire qu'au-delà de cette augmentation qui va concerner tous les
01:35 enseignants, il y aura aussi une part supplémentaire, une prime en quelque sorte réservée à ceux
01:41 qui signeront ce pacte, qui en fait revient à faire des missions supplémentaires, des
01:45 heures de soutien, remplacement entre collègues, aide aux devoirs, tous les syndicats y sont
01:49 opposés. C'est une question de principe ou de faisabilité ? Alors les deux, c'est-à-dire
01:54 que c'est une question, on le sait, les enseignants travaillent 43 heures en moyenne par semaine,
01:59 il y a une charge de travail qui est importante et on sait que les enseignants ne souhaitent
02:04 pas travailler plus et souhaitent surtout être revalorisés en fonction de ce qu'ils
02:09 font actuellement, c'est-à-dire que les missions qui sont actuellement effectuées
02:12 devraient être revalorisées et c'est pour tout le monde pareil, c'est-à-dire que tout
02:15 notre dépassement horaire devrait être revalorisé. On sait aussi que la question du remplacement
02:20 ne sera pas effective, il l'a dit dans son discours, systématiquement les enseignants
02:24 se feront remplacer, et bien non, puisque nous dans le premier degré, nous ne pourrons
02:27 pas remplacer un enseignant absent, puisque nous sommes en présence de nos élèves,
02:31 donc quand un enseignant n'est pas remplacé, on accueille les élèves des autres classes,
02:36 les conditions d'enseignement et d'apprentissage sont de fait dégradées, donc on sait que
02:39 cette promesse-là, elle ne sera pas non plus tenue. Et donc cette histoire de pacte, elle
02:44 coince, vous l'avez dit, toutes les organisations syndicales y sont opposées et on continue
02:48 de s'opposer à ce pacte parce qu'on souhaite être revalorisés à notre juste valeur.
02:52 Ce que nous on demande c'est 300 euros nets par mois, sans contrepartie, et dès le mois
02:58 de septembre, on sait que ça ne sera pas tenu et bien évidemment ça va coincer au
03:02 niveau des enseignants.
03:03 La faisabilité, je l'évoquais aussi parce que vous êtes enseignante dans le premier
03:06 degré, il y a cette idée d'aller faire des heures de soutien, de cours au collège
03:11 concrètement, ce serait quand dans la journée ?
03:13 Alors ça c'est toutes les difficultés, c'est-à-dire qu'on nous a annoncé qu'on
03:17 pourrait aller faire des heures de soutien, on ne sait pas quand est-ce que ça va se
03:20 passer, sur le terrain c'est infaisable, c'est-à-dire qu'on a des collèges qui
03:23 sont très éloignés des écoles élémentaires, donc les enseignants ne font pas des kilomètres
03:28 pour aller faire ce soutien.
03:30 Donc ça sur le principe, on sait que ça va être très difficile à organiser, on sait
03:35 aussi que cette histoire de soutien ça ne fonctionne pas, ça fait depuis 2008, on l'effectue
03:40 dans le premier degré, on fait des activités pédagogiques complémentaires qui sont du
03:44 soutien, ça ne fonctionne pas, donc il faut trouver d'autres moyens pour réussir les
03:48 élèves, ça passe bien évidemment par les effectifs par classe, là on voit bien qu'on
03:53 est aussi en-dessus des moyennes européennes, on a plus d'élèves par classe que dans
03:57 d'autres pays de l'Union Européenne, donc ça c'est aussi important, on l'a vu dernièrement
04:01 avec les fermetures de classes, on ne s'est pas saisi de la baisse démographique pour
04:05 permettre aux classes en tout cas d'être moins chargées et de permettre des conditions
04:10 d'apprentissage meilleures pour nos élèves.
04:12 Merci beaucoup Guylaine David, on va voir ce que proposera tout à l'heure le chef de
04:16 l'État en déplacement donc au nord de Montpellier dans un collège de Gange, tout à l'heure
04:20 Guylaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du syndicat d'enseignants, ce
04:24 nuit Pépé, FSU, invité du 5/7 de France Info ce matin, merci beaucoup.

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