Emmanuel Macron a souhaité jeudi "mieux reconnaître et mieux payer les professeurs" et annoncé une hausse de salaires "entre 100 et 230 euros net en plus par mois" pour tous, lors d'un déplacement dans un collège de l'Hérault consacré à l'école.
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00:00 Mathieu Croissando, le président de la République, on l'a vu hier, était en déplacement dans l'Hérault, d'ailleurs ce fut un déplacement assez agité, et une nouvelle forme après celui dans l'Est.
00:08 Et il a annoncé une revalorisation de 100 à 230 euros net par mois pour les enseignants.
00:14 C'est une vraie nouveauté ou c'est quelque chose qui avait déjà été annoncé et qui fait un bicul de rappel ?
00:19 C'est une bonne question. On pourrait sourire de ce geste qui tombe à point nommé en cette période dite d'apaisement.
00:25 Mais non, c'était dans les tuyaux, c'était même dans le programme présidentiel d'Emmanuel Macron qui avait promis une revalorisation à tous les enseignants.
00:32 Et entre nous, il était temps, on l'a suffisamment dit sur ce plateau. Les profs sont mal payés en France.
00:37 En milieu de carrière, ils touchent 16% de moins que la moyenne des pays de l'OCDE.
00:41 Le salaire moyen des enseignants dans le public, dans le premier degré, c'est 2400 euros, dans le second degré 2870 euros.
00:48 Il n'y aura plus de démarrage de carrière, en tout cas en dessous de 2000 euros, a dit le président.
00:52 C'est dire que cette augmentation annoncée, elle était attendue.
00:55 Le gouvernement l'a conçue en deux volets, avec d'abord 100 à 230 euros net par mois de façon inconditionnelle pour tous les profs.
01:02 C'est probablement la revalorisation la plus importante depuis 1990.
01:06 Et que disaient les syndicats ?
01:07 On pourrait imaginer qu'ils sont de joie, mais non, ils ne sont pas si contents que ça.
01:11 D'abord parce que pour certains comme la FSU ou l'UNSA, cette revalorisation ne couvrira pas la perte de pouvoir d'achat liée à l'inflation et sera insuffisante,
01:19 disent-ils, pour renforcer l'attractivité du métier.
01:21 On sait que c'est un problème de recruter des enseignants.
01:24 Bon, il faut reconnaître que c'est toujours ça de pris quand même.
01:26 La vérité, c'est que ce qui gêne les syndicats, en fait, c'est le deuxième volet de l'augmentation qui prévoit jusqu'à 500 euros de revalorisation
01:33 pour ceux qui acceptent, sur la base du volontariat, de nouvelles missions comme remplacement de collègues,
01:39 les heures supplémentaires vont être augmentées, investissement dans des programmes innovants ou des projets pédagogiques.
01:47 Et ça, les syndicats n'en veulent pas parce qu'ils considèrent que ça va pousser les enseignants à travailler plus,
01:53 avec des semaines qui vont pouvoir dépasser les 40 heures.
01:56 Et puis, il faut reconnaître aussi que pour eux, ça remet en cause la sacro-sainte égalité de traitement.
01:59 Cette politique incitative paraît pourtant frappée au point du bon sens parce qu'elle permet de lier la rémunération à l'évolution du métier.
02:06 C'est pas ce qu'avait fait Lionel Josephine quand il avait augmenté les profs en 1996 et ça lui avait été suffisamment reproché.
02:10 Donc, c'est le président de la République qui fait cette annonce.
02:13 Il n'y a pas un ministre de l'Éducation nationale ?
02:14 Oui, en fait, le président se réserve les bonnes nouvelles.
02:17 Ça, c'est classique, en particulier dans des périodes de crise comme celle qu'on vit maintenant.
02:20 Mais ça ne va pas arranger les affaires du ministre de l'Éducation nationale,
02:22 qui est jugé très transparent, voire invisible depuis son arrivée rue de Grenelle.
02:26 Selon un sondage, au Doxa, apparu ce matin dans le Figaro, 75% des personnes interrogées ne lui font pas confiance
02:31 pour mener à l'avenir des bonnes réformes, ce qui pose quand même question pour un ministre chargé d'un chantier qui figure parmi les priorités du président.
02:38 Merci Mathieu.