Soir Info du 17/04/2023

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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 du 10e arrondissement de Paris, eh bien, des manifestations dites sauvages,
00:00:03 des manifestations improvisées ont été déclarées, en tout cas,
00:00:07 on se sont élancées un petit peu partout dans les rues de la capitale,
00:00:10 plusieurs feux de poubelles ont été allumés, ce sont un petit peu des images
00:00:13 qu'on a finalement l'habitude de voir depuis plusieurs semaines.
00:00:16 Ici, maintenant, dans les rues de Paris, des manifestants qui sont assez jeunes.
00:00:21 Devant la mairie, on avait vu un petit peu toutes les catégories,
00:00:25 à la fois socio-professionnelles, mais aussi un peu tous les âges.
00:00:28 Là, ceux qui sont actuellement dans les rues de la capitale,
00:00:30 ce sont plutôt des étudiants, des jeunes, parfois même des lycéens.
00:00:34 Et puis, parmi ces cortèges, vous avez aussi, évidemment,
00:00:36 la présence de casseurs, des casseurs qui, ce soir, pour l'instant,
00:00:40 ne s'en sont pas pris aux vitrines, aux magasins, aux boutiques,
00:00:43 mais essentiellement, eh bien, aux poubelles qu'ils mettent un petit peu partout,
00:00:46 qu'ils étalent un petit peu partout dans les rues.
00:00:48 Pourquoi ? Eh bien, déjà, pour les incendiers, pour allumer un feu
00:00:52 et pour qu'ainsi, les forces de l'ordre soient obligées de venir sur place
00:00:56 pour sécuriser le périmètre, pour l'intervention des sapeurs-pompiers.
00:01:00 C'est à ce moment-là, eh bien, qu'ils se dispersent,
00:01:01 puisqu'ils nous l'ont dit clairement, aujourd'hui, ce soir.
00:01:04 C'est encore notre objectif, c'est de faire courir la police.
00:01:06 - Et la soirée spéciale se poursuit sur l'antenne de CNews.
00:01:12 Bienvenue dans "Soir Info".
00:01:13 On continue de débriefer en direct.
00:01:15 On vous accompagne jusqu'à minuit.
00:01:17 Merci de nous rejoindre.
00:01:18 On débriefe, évidemment, cette allocution du chef de l'État.
00:01:21 On reste attentif, comme bien souvent depuis quelques semaines,
00:01:24 maintenant, à ce qui se passe, notamment dans les rues de Paris,
00:01:27 avec ces manifestations sauvages, improvisées.
00:01:30 C'est quelques jeunes ou moins jeunes, d'ailleurs,
00:01:32 qui entendent de nouveau faire savoir leur colère avec ces feux de poubelle
00:01:36 et ces tentatives de mettre un petit peu le bazar dans la capitale,
00:01:42 comme on en a l'habitude.
00:01:43 On va revenir, évidemment, sur le fond, sur la forme,
00:01:45 ce que l'on retient de la prestation du président de la République.
00:01:47 Valérie Lecable est avec nous ce soir.
00:01:50 Bonsoir, Valérie. Journaliste, présidente de HK Stratégie,
00:01:52 Karima Brick, de la rédaction de CNews.
00:01:54 Bonsoir, Karima. Jean-Sébastien Ferjou,
00:01:56 directeur de la publication d'Atlantico.
00:01:58 Benjamin Morel, maître de conférences en droit public.
00:02:01 Bonsoir à tous les deux.
00:02:01 Bonsoir à Jean-Christophe Coville, secrétaire national de l'unité SGP,
00:02:05 police et Patrick Privat.
00:02:07 Bonsoir. Merci d'être de nouveau dans notre émission.
00:02:09 Trésorier confédéral de Force ouvrière.
00:02:11 Des réactions politiques que nous aurons en direct également
00:02:14 dans quelques instants, si vous ne l'avez pas suivi,
00:02:16 après trois mois de contestations, de tensions, de violences
00:02:19 autour de la réforme des retraites.
00:02:21 Emmanuel Macron a donc pris la parole malgré les critiques.
00:02:23 Le chef de l'État a maintenu que la réforme des retraites était,
00:02:26 je cite, "nécessaire".
00:02:27 Pour tourner la page, il souhaite lancer de nouveaux chantiers
00:02:30 comme horizon le 14 juillet prochain.
00:02:33 Il propose 100 jours d'apaisement avant de faire un nouveau bilan.
00:02:38 Une allocution de 13 minutes durant laquelle il a évoqué les retraites,
00:02:41 précisément pendant 3 minutes et 15 secondes.
00:02:45 Pas une de plus.
00:02:46 Ces 3 minutes et 15 secondes, si vous les avez manquées,
00:02:49 regardez, on commence le débrief ensemble.
00:02:52 Comme vous le savez, ce vendredi 14 avril,
00:02:55 le Conseil constitutionnel a validé pour l'essentiel
00:02:58 la loi sur nos retraites et je l'ai donc logiquement promulguée.
00:03:02 Les évolutions prévues par cette loi entreront en vigueur
00:03:05 progressivement à partir de cet automne.
00:03:08 Adoptées conformément à ce que prévoit notre Constitution,
00:03:12 ces changements étaient nécessaires pour garantir la retraite de chacun
00:03:16 et pour produire plus de richesses pour notre nation.
00:03:20 Car en effet, alors que le nombre de retraités augmente,
00:03:23 que notre espérance de vie s'allonge,
00:03:26 la réponse ne pouvait pas être de baisser les pensions.
00:03:29 Elle ne pouvait pas être non plus d'augmenter les cotisations
00:03:31 de ceux qui travaillent.
00:03:33 Et elle ne pouvait pas être, comme je l'ai beaucoup entendu,
00:03:36 de ne rien faire.
00:03:37 Car c'était alors laisser les déficits s'accumuler
00:03:40 et notre date augmenter pour les générations futures.
00:03:44 Ces changements étaient donc nécessaires et constituent un effort,
00:03:47 c'est vrai.
00:03:49 Mais il est accompagné de mesures de justice,
00:03:52 d'améliorations concrètes pour ceux qui ont eu des carrières longues,
00:03:56 exercé des métiers les plus durs ou qui perçoivent des petites retraites.
00:04:02 Travailler tous progressivement un peu plus,
00:04:04 comme l'ont d'ailleurs fait tous nos voisins européens,
00:04:07 c'est aussi produire plus de richesses pour notre pays tout entier.
00:04:10 Et c'est ce qui nous permet d'être plus forts,
00:04:12 d'investir pour notre quotidien et pour notre avenir.
00:04:16 Et nous en avons besoin.
00:04:19 Pour autant, cette réforme est-elle acceptée ?
00:04:23 A l'évidence, non.
00:04:26 Et malgré les mois de concertation,
00:04:28 un consensus n'a pas pu être trouvé.
00:04:30 Et je le regrette.
00:04:32 Nous devons en tirer tous les enseignements.
00:04:36 J'ai entendu dans les manifestations une opposition à la réforme des retraites,
00:04:41 mais aussi une volonté de retrouver du sens dans son travail,
00:04:44 d'en améliorer les conditions,
00:04:46 d'avoir des carrières qui permettent de progresser dans la vie.
00:04:49 Plus généralement, c'est une colère qui s'est exprimée.
00:04:54 Colère face à un travail qui, pour trop de Français,
00:04:56 ne permet plus de bien vivre, face à des prix qui montent,
00:04:59 qu'il s'agisse du plein, des courses, de la cantine.
00:05:02 Car malgré une mobilisation de l'État inédite en Europe,
00:05:06 l'augmentation des prix pèse sur nos vies quotidiennes.
00:05:10 Cette colère, c'est aussi une colère parce que certains ont le sentiment
00:05:14 de faire leur part, mais sans être récompensés de leurs efforts,
00:05:19 ni en aide, ni en service public efficace.
00:05:23 C'est toute cette colère que de très nombreux Français ont exprimée
00:05:26 en manifestant, et pour l'immense majorité,
00:05:29 dans le calme et le respect de nos institutions.
00:05:33 Personne, et surtout pas moi, ne peut rester sourd
00:05:36 à cette revendication de justice sociale
00:05:38 et de rénovation de notre vie démocratique,
00:05:41 en particulier exprimée par notre jeunesse.
00:05:44 La réponse ne peut être ni dans l'immobilisme, ni dans l'extrémisme.
00:05:51 Face à ces colères, à ce sentiment de déclassement, d'abandon,
00:05:57 nous devons agir ensemble, au-delà des clivages,
00:06:00 comme j'ai toujours cherché à le faire, au service d'un cap clair,
00:06:04 celui de notre indépendance et de la justice.
00:06:08 Alors qu'on a toujours ces images en direct de la Place de la République,
00:06:10 on fera un point avec vous, Jean-Christophe Covid,
00:06:11 dans quelques instants, mais il semblerait en tout cas
00:06:13 sur les images que la situation est maîtrisée par les forces de horde.
00:06:18 On fera le point dans un instant.
00:06:19 Je voudrais faire un premier tour de table, à commencer par vous,
00:06:21 Patrick Privat, trésorier confédéral de Force Ouvrière.
00:06:24 Je le rappelle, 13 minutes d'allocution,
00:06:26 3 minutes 15 secondes sur les retraites
00:06:29 après trois mois de contestation et de tension.
00:06:31 Est-ce que cela suffit, selon vous, à apaiser le pays
00:06:34 et notamment les syndicats que vous représentez ?
00:06:36 En tout cas, Force Ouvrière.
00:06:38 Une minute par mois, c'est extraordinaire quand même.
00:06:40 C'est vrai.
00:06:41 Il faut quand même lui rendre ça.
00:06:42 Et cinq secondes, vous avez dit, 3 minutes 15.
00:06:45 C'est vrai.
00:06:46 Voilà ce qu'il retient de trois mois de conflit.
00:06:49 C'est quand même assez impressionnant.
00:06:51 Je ne sais pas s'il est sourd ou s'il est malvoyant.
00:06:55 Je sais que c'était un des chantiers de ce quinquennat
00:06:59 ou du précédent de travailler sur le handicap.
00:07:01 Mais visiblement, il y a beaucoup de handicapés,
00:07:03 je regrette de le dire, dans ce gouvernement ou dans l'exécutif.
00:07:06 Comment ça ?
00:07:07 Ils ne voient pas ce qui se passe dans ce pays.
00:07:09 Ils n'entendent rien de ce qui se passe dans ce pays.
00:07:12 90% des gens, des salariés du moins, sont opposés à cette réforme.
00:07:16 Le mot "colère" a été prononcé à 5 reprises par le chef de l'État.
00:07:19 Il l'a dit, il a entendu la colère des Français.
00:07:22 Il a peut-être entendu, mais visiblement, il ne veut pas en faire sienne.
00:07:26 Il ne veut pas aller au-delà de ce texte.
00:07:29 Or, les gens sont particulièrement en colère et particulièrement remontés.
00:07:33 Et je ne crois pas que c'est avec ce type d'allocution
00:07:35 qu'on va changer la situation, bien au contraire.
00:07:37 Quel est le message des syndicats ce soir ?
00:07:39 Que ressort-il de l'intersyndical La Réunion qui avait lieu à 19h ce soir ?
00:07:45 Il ressort qu'on se retrouvera le 1er mai.
00:07:48 C'est le cap désormais pour les syndicats ?
00:07:50 C'est le cap désormais pour les syndicats.
00:07:52 Organiser un 1er mai fort, très fort, unitaire encore une fois.
00:07:57 Qu'est-ce qu'elle change dans un sens ou dans l'autre,
00:07:58 cette allocution d'ailleurs ce soir ?
00:08:00 Rien du tout.
00:08:02 Rien du tout.
00:08:03 Il a encore essayé de faire des discours en disant
00:08:06 "Vous n'avez pas bien compris, c'est une réforme absolument nécessaire,
00:08:11 nous risquons le déficit, j'en passe et des meilleurs".
00:08:14 Donc voilà, il ne ressort rien de cette intervention du président de la République.
00:08:18 Jean Amorel, on fait un tour de table, je veux tous vous entendre.
00:08:20 C'est un peu "je vous ai compris mais je ne changerai pas".
00:08:23 Je pense que ça va absolument tout changer.
00:08:24 C'est-à-dire l'allocution de ce soir était tellement forte, tellement révolutionnaire.
00:08:27 D'accord, je me disais de quoi parle-t-il,
00:08:29 mais je n'avais pas encore ressenti l'ironie, le cynisme.
00:08:32 Moi, jamais.
00:08:33 Non, ce n'est pas vrai, vous ne vous en ressemblez pas.
00:08:34 Je n'ai aucun second degré non plus.
00:08:36 Non, la réalité, c'est que ça me rappelle beaucoup à la fois,
00:08:38 alors en moins long c'est vrai,
00:08:41 mais l'allocution de sortie des Gilets jaunes
00:08:44 ou le moment où il cherche à switcher de l'affaire Benalla.
00:08:47 En réalité, il y a toujours trois moments chez Macron sur ce type de discours.
00:08:50 D'abord, une forme de mea culpa qui n'en est pas vraiment un.
00:08:52 Ensuite, le fait que tout ce qu'on a fait, on le garde parce que quand même,
00:08:55 il fallait le faire.
00:08:56 Et troisièmement, il nous ressort le programme législatif
00:08:58 qui était déjà dans les tuyaux.
00:08:59 Or, c'est ce qu'il a fait ensuite,
00:09:00 durant les minutes que vous n'avez pas montré et qu'il reste.
00:09:02 Donc là, en effet, il y a une forme de mea culpa,
00:09:05 mais pour ne surtout pas changer de cap
00:09:06 et ne surtout pas montrer qu'il peut y avoir une variation.
00:09:09 Donc, je doute qu'en effet, ça calme la colère des syndicats,
00:09:12 ça calme la colère des Français.
00:09:13 Il utilise ce mot de colère, mais derrière ce mot de colère,
00:09:15 on ne ressent pas l'empathie pour les gens qui souffrent au quotidien.
00:09:18 Là encore, il dit "nous allons tirer, je vais tirer les enseignements",
00:09:22 mais aucune conséquence n'est tirée.
00:09:24 Il n'y a pas de réponse concrète.
00:09:26 Il fait des vœux pieux, Valérie Lecap.
00:09:29 C'est à la hauteur de ce que les Français attendaient ce soir ?
00:09:33 Je pense que quand Emmanuel Macron a promulgué,
00:09:36 vendredi, dans la foulée du vote par le Conseil constitutionnel,
00:09:40 la loi, c'était terminé dans sa tête.
00:09:42 C'est-à-dire que Laurent Berger était aux 20 heures de TF1
00:09:45 pour lui dire "attendez 15 jours, monsieur le Président, on va discuter",
00:09:48 et il a promulgué la loi dans un seconde.
00:09:50 Donc, à partir de là, pour lui, il est passé à autre chose
00:09:52 et là après, j'étais tournée.
00:09:53 Ce que j'ai trouvé très intéressant,
00:09:54 c'est la réponse de Laurent Berger ce soir,
00:09:57 à l'interview d'Emmanuel Macron.
00:10:00 Il était sur une chaîne et il disait que...
00:10:04 Parce que moi, ce que je retiens, c'est le pacte de vie au travail.
00:10:09 Ça me rappelle les pactes de François Hollande,
00:10:11 vous vous souvenez, les pactes de compétitivité, de responsabilité, etc.
00:10:14 Le pacte de vie au travail, c'est quoi ?
00:10:16 C'est la discussion qu'Emmanuel Macron souhaite ouvrir
00:10:19 sur le travail après les retraites.
00:10:21 Et c'est aussi ce que Laurent Berger réclamait depuis le début,
00:10:25 puisque Laurent Berger réclamait qu'on parle du travail avant les retraites.
00:10:29 C'est un sujet qui vous était cher d'ailleurs, Jean-Sébastien.
00:10:31 Et j'ai entendu Laurent Berger ce soir dire,
00:10:35 on va voir avec quelle méthode et sur quel sujet.
00:10:38 Il n'a pas dit non.
00:10:39 Il n'a pas dit, il a dit, il y a un tempo avant le 1er mai.
00:10:42 On ne se parlera pas parce qu'il y a un tempo...
00:10:43 - Laurent Berger, c'est quand même celui qui est le plus enclin à parler au chef de l'État.
00:10:46 Il y a d'autres syndicats derrière.
00:10:47 - Exactement, je ne vais pas me mettre sur le tempo.
00:10:50 On ne me siffle pas comme un petit chien.
00:10:52 Mais une fois qu'on aura fait la grande manif du 1er mai,
00:10:55 voire qu'on aura attendu le 3 mai pour voir le résultat du RIP,
00:10:58 il faut voir de quel sujet on va parler et sur quelle méthode.
00:11:01 Donc je pense qu'il y a quand même une évolution.
00:11:04 Il y a le constat de la part des syndicats, pas tous,
00:11:06 mais en tout cas de Laurent Berger qui a un peu mené là-dedans jusqu'à maintenant,
00:11:11 que c'est foutu.
00:11:12 Il a dit d'ailleurs, tout le monde est perdant ce soir.
00:11:14 Les syndicats sont perdants, mais le chef de l'État est perdant
00:11:16 et tout le monde a perdu.
00:11:18 Mais foutu pour foutu,
00:11:19 est-ce qu'il n'y a pas une possibilité, effectivement,
00:11:22 pas de passer à autre chose tout de suite,
00:11:23 qui est la manœuvre de l'intervention de ce soir,
00:11:26 mais de recommencer après le 3 mai à se parler ?
00:11:29 On poursuit le tour de table.
00:11:30 Je voudrais juste qu'on s'arrête sur ces images en direct,
00:11:32 Jean-Christophe Couvy.
00:11:36 Ces images qu'on commence à avoir l'habitude de voir,
00:11:39 et là, je pense plutôt aux riverains qui ont peut-être l'habitude aussi,
00:11:42 mais qui doivent avoir atteint un seuil de saturation assez élevé.
00:11:47 Ces poubelles qui brûlent,
00:11:48 ces quelques manifestants qui sont passés par là
00:11:51 et qui ont décidé que la réponse aux problèmes sociaux du pays,
00:11:56 c'était de faire brûler des poubelles dans les rues de Paris.
00:11:59 Oui, alors moi, je fais une autre action.
00:12:01 Tout à l'heure, dans le mairais du 18e,
00:12:03 on était avec Force Ouvrière, d'ailleurs,
00:12:04 il y avait un concert de casserole.
00:12:05 Ça allait bien pendant l'allocution du président de la République.
00:12:08 Vous n'avez pas entendu grand-chose de l'allocution ?
00:12:10 Non, mais de toute façon, après, j'ai un peu vu.
00:12:12 Vous savez, c'est la nouvelle petite chanson,
00:12:14 c'est "Und uns Tres", voilà, les promesses.
00:12:16 Donc, on recommence à faire des promesses,
00:12:18 on sort la boîte à magique.
00:12:20 Voilà, donc, à force de faire des promesses,
00:12:22 on n'y croit plus trop non plus.
00:12:24 En revanche, je crois qu'il a réussi,
00:12:26 le président, à faire quelque chose depuis 1936
00:12:29 qui n'avait jamais été fait,
00:12:30 c'est-à-dire que mettre un 1er mai,
00:12:31 tous les syndicats sous la même bannière.
00:12:33 Et en fait, c'est très symbolique,
00:12:35 mais effectivement, depuis 1936 et notamment les congés payés,
00:12:38 jamais les syndicats n'avaient été aussi unis derrière une cause.
00:12:42 Donc ça, il a eu au moins ce mérite-là.
00:12:44 Et après, on traverse des moments difficiles et très durs.
00:12:48 Et c'est Kennedy qui disait "quand les temps sont durs, seuls les durs avancent".
00:12:51 Donc nous, on avance, on marche.
00:12:52 Et puis effectivement, on continue cette lutte
00:12:55 parce que c'est profondément injuste.
00:12:57 Et quand on voit des images comme ça,
00:12:58 on se dit qu'effectivement, ce n'est pas la majorité des Français,
00:13:00 encore une fois.
00:13:01 Ça reste très minoritaire, c'est des gens isolés
00:13:03 qui n'appartiennent à aucune organisation syndicale.
00:13:06 Et qui se rendent tristement visibles.
00:13:07 Mais oui, parce qu'on parle d'eux et en fait,
00:13:10 ils ont ce problème de gêner les gens.
00:13:11 Et voilà, il ne faut pas non plus,
00:13:14 on n'arrête pas de le dire, mais il ne faut pas tout résumer qu'à ça.
00:13:17 Mais en revanche, il y a une vraie colère chez les gens.
00:13:21 On voit bien que le président l'a compris,
00:13:23 mais il n'a pas trop, enfin il a entendu, mais il n'a pas trop compris.
00:13:25 Et surtout, c'est que...
00:13:26 - J'ai compris, mais je ne bouge pas en gros.
00:13:27 - Il y a une haine, nous, dans les manifs, on le voit, c'est une haine.
00:13:31 Ce n'est même plus de l'exécutif, c'est sur une personne.
00:13:33 Et moi, c'est ça qui me dérange un peu.
00:13:34 C'est-à-dire qu'on cristallise la haine.
00:13:36 Et les gens, pour s'exprimer aujourd'hui,
00:13:37 ils s'expriment beaucoup par la violence.
00:13:39 Et il faut prendre ça en compte.
00:13:41 Et nous, policiers, on voit que la société bouge
00:13:43 et qu'elle devient vraiment sclérosée, que ça devient très, très grave.
00:13:46 - Pourtant, il a tout fait pour ne pas paraître arrogant, ce soir, le chef de l'État.
00:13:49 C'est peut-être ce qu'on peut lui décerner, finalement, comme mérite
00:13:55 dans cette allocution de 13 minutes,
00:13:57 tenter de se mettre à hauteur des gens.
00:13:59 Mais au-delà de ça, c'est vrai qu'il n'y a pas grand-chose à retenir.
00:14:02 - Oui, mais c'est déjà un point...
00:14:03 - Celles qui attendaient des choses sont déçues.
00:14:05 - ... plus enclin à essayer de marquer le point
00:14:07 et de souligner les victoires qu'il a pu obtenir.
00:14:09 Là, ce n'est pas ce qu'il a fait.
00:14:11 - Effectivement, il est passé très vite sur la question des retraites.
00:14:14 - Trois minutes.
00:14:14 - Du coup, de toute façon, il ne s'adressait pas ni au syndicat,
00:14:17 ni même aux manifestants.
00:14:18 Il s'adressait aux Français.
00:14:20 Et ce que je veux dire par là, c'est que lui faisait le choix
00:14:23 de s'adresser à ceux qu'il considère...
00:14:25 C'est-à-dire qu'il semble considérer qu'il y a une vraie différence
00:14:28 entre les manifestants et les Français.
00:14:30 Et on voit bien, c'est le pari politique qu'il fait.
00:14:32 Il semble penser que c'est juste un conflit social,
00:14:34 comme on en a connu d'autres dans le passé.
00:14:36 Et puis, finalement, qu'une fois que les mesures étaient adoptées,
00:14:38 il y avait une espèce d'essoufflement naturel.
00:14:40 - Est-ce que c'est juste un conflit social, selon vous ?
00:14:42 - Justement, c'est toute la question.
00:14:43 Moi, je ne crois pas.
00:14:44 Je pense qu'on est dans quelque chose de plus structurel,
00:14:47 plus essentiel, plus systémique que ça,
00:14:50 et qu'il n'en prend pas la mesure.
00:14:51 Et que tout ce qu'il a dit derrière,
00:14:52 parce que le reste de l'intervention était intéressant
00:14:55 de ce point de vue-là,
00:14:56 c'est qu'on a l'impression qu'il a une baguette magique.
00:14:58 C'est rendez-vous dans 100 jours.
00:14:59 Alors là, on va tous se donner la main.
00:15:00 Regardez d'ailleurs, vous pouvez me croire,
00:15:02 j'ai reconstruit Notre-Dame.
00:15:03 - C'est un surréalisme.
00:15:05 - Oui, ça c'est assez...
00:15:06 - On a envie de lui répondre.
00:15:07 - Oui, mais c'est un mort qu'il veut faire à travers Notre-Dame.
00:15:10 - Oui, mais...
00:15:11 - C'est lui avec ses petits bras et ses petits biceps,
00:15:13 qui veut reconstruire la cathédrale depuis le départ.
00:15:15 - Mais on a envie de lui répondre.
00:15:16 Mais Notre-Dame, ça n'était pas avec l'argent de l'État.
00:15:20 - Oui, en plus, ce sont des fonds privés donateurs.
00:15:22 - Et de deux, c'était une reconstruction à l'identique.
00:15:25 Qui a envie de reconstruire quoi à l'identique dans le pays ?
00:15:28 Parce que ça ne va pas se passer comme ça.
00:15:30 Donc là, franchement, le calendrier et le chemin
00:15:33 qu'il a tracé pour les 100 jours, ça ressemble...
00:15:36 J'ai presque envie de vous dire une soirée camsex.
00:15:38 - Non.
00:15:39 - Non, mais au sens de la désinhibition.
00:15:41 - Faites un souhait respectueux de la personne du chef de l'État.
00:15:44 - Non, mais ce que je veux vous dire, au sens de la désinhibition,
00:15:48 d'avoir l'impression que tout est possible dans ce sens-là.
00:15:51 C'est dans ce sens-là que je vous le dis.
00:15:53 Au sens de se dire, finalement, la réalité n'existe plus.
00:15:55 Je me sens porté par une énergie extraordinaire.
00:15:58 Enfin voilà, moi, c'est ce que ça m'a évoqué.
00:16:00 - Juste un mot, je fais une très courte parenthèse.
00:16:02 Il n'y a pas de pompiers ou de forces de l'ordre
00:16:03 pour éteindre les incendies ?
00:16:05 On laisse brûler comme ça ?
00:16:06 - Non, mais c'est parce qu'ils sont peut-être employés ailleurs aussi, les policiers.
00:16:09 Donc là, le temps qu'ils arrivent et le temps qu'ils sécurisent...
00:16:12 - Non, parce que je me dis que c'est potentiellement dangereux
00:16:14 si ça se propage aux habitations.
00:16:16 S'il y a ne serait-ce qu'une petite explosion,
00:16:18 une étincelle qui va à droite, à gauche.
00:16:20 Je ne voudrais pas qu'il y ait de drame, évidemment.
00:16:23 Karim, je vous entends tout de suite.
00:16:24 Je voudrais juste qu'on voit un petit pelmel de réaction politique
00:16:27 des principaux responsables politiques
00:16:30 qui ont tweeté ces dernières minutes ou ces dernières heures,
00:16:32 à commencer par Marine Le Pen.
00:16:33 On affiche tout ça.
00:16:34 Alors, Elisabeth Borne, d'abord, bien sûr,
00:16:36 la première ministre qui a réagi,
00:16:37 Emmanuel Macron l'a formulée avec force.
00:16:39 "Nous avons devant nous 100 jours d'apaisement, d'unité,
00:16:42 d'ambition et d'action au service de la France.
00:16:43 Je présenterai la semaine prochaine la feuille de route de mon gouvernement."
00:16:47 On a hâte de voir ça et on a hâte de voir comment
00:16:49 Elisabeth Borne s'en sort dans "Mission Impossible".
00:16:51 Nouvel épisode.
00:16:52 Par l'annonce, dit Marine Le Pen,
00:16:54 du retrait de la réforme des retraites ou du référendum,
00:16:56 Emmanuel Macron aurait pu ce soir retirer le lien avec les Français.
00:16:59 Il a choisi de nouveau de leur tourner le dos
00:17:01 et d'ignorer leurs souffrances.
00:17:02 Pour Jean-Luc Mélenchon, c'est irréel,
00:17:05 cette allocution du chef de l'État, irréel à Macron à 20h,
00:17:08 donc complètement hors de la réalité.
00:17:11 "Assume le vol de deux ans de liberté,
00:17:13 les casseroles sonnent plus juste",
00:17:15 dit le leader de la France insoumise.
00:17:18 Bon, ben, rien.
00:17:19 Voilà le développement très argumenté de Sandrine Rousseau,
00:17:24 la députée Europe Écologie-Les Verts, Bruno Retailleau.
00:17:27 Intéressant ce que dit Bruno Retailleau,
00:17:28 lise avec moi un discours attendu.
00:17:30 Emmanuel Macron, comme à son habitude,
00:17:31 bardé de certitudes, de promesses,
00:17:33 de lendemains qui chantent,
00:17:34 mais aucune remise en question,
00:17:36 aucun changement de méthode,
00:17:37 aucune rupture dans une politique qui déçoit depuis six ans,
00:17:40 après tant et tant de mots.
00:17:42 Quand ? dit Bruno Retailleau, avec trois points de suspension.
00:17:45 Une dernière réflexion, c'est d'Eric Zemmour.
00:17:48 Nous n'attendions plus rien d'Emmanuel Macron.
00:17:50 Il a quand même trouvé le moyen de nous décevoir.
00:17:52 Une mauvaise déclaration de candidature un an après l'élection
00:17:56 ou un mauvais discours de politique générale,
00:17:57 creux, vide, vu, revu.
00:18:00 Karima Brik.
00:18:01 Oui, c'est intéressant, ces réactions.
00:18:03 En même temps, on n'est pas surpris.
00:18:05 Et en même temps, on ne s'attendait pas
00:18:06 nécessairement à grand-chose ce soir,
00:18:08 de nouveautés ou quoi que ce soit.
00:18:09 Cela dit...
00:18:10 On espérait plus qu'on attendait.
00:18:11 On espérait.
00:18:12 Je pense que ça fait des semaines
00:18:13 que beaucoup de gens espèrent aussi
00:18:14 un peu dans le vide, malheureusement.
00:18:16 Mais non, moi je pense quand même que c'était
00:18:18 très important pour Emmanuel Macron quand même,
00:18:20 parce que c'était un geste pour lui d'affirmation,
00:18:23 un geste de fermeté.
00:18:24 C'est de dire oui, oui, je comprends la colère,
00:18:26 mais d'un autre côté, malgré tout,
00:18:28 on va de l'avant, on continue.
00:18:30 Et c'est une injonction aussi.
00:18:32 En fait, il nous dit finalement, passez à autre chose.
00:18:35 Il est un peu dans cette logique de fermeté.
00:18:37 - Ah oui, circuler.
00:18:37 - Et de dire, bien écoutez, oui, j'entends la colère,
00:18:39 vous êtes tristes, mais c'est comme ça.
00:18:41 Soyez tristes, on va quand même passer à autre chose
00:18:44 et c'est ce qu'on va faire.
00:18:45 Et non, quand je dis quand même que c'est important
00:18:48 et c'est symbolique, c'est que pour lui,
00:18:50 c'est un peu la signature finale.
00:18:51 Vous savez, en bas de la copie,
00:18:53 vous signez et vous prenez acte,
00:18:54 vous dites, bien finalement, le contrat est passé, j'ai signé.
00:18:57 Et là, il apparaît comme ça aux yeux des Français.
00:18:59 Il fallait qu'il sorte aussi d'une autre séquence,
00:19:02 parce que les derniers temps, quand on a vu Emmanuel Macron,
00:19:04 il était à l'international.
00:19:06 Il laissait Élisabeth Borne vraiment aller au front
00:19:09 et il n'a pas le choix.
00:19:10 Il fallait qu'il sorte publiquement,
00:19:12 il fallait qu'il l'assume.
00:19:13 Et il a beau le faire avec le ton posé ou quoi que ce soit,
00:19:17 mais je trouve que c'est quand même
00:19:18 la fameuse signature visuelle que cette loi est passée
00:19:22 et prenez acte et maintenant, passez à autre chose.
00:19:24 - Ceux qui contestent le plus cette réforme des retraites,
00:19:28 à l'image de Patrick Prévat, Jean-Christophe Couville,
00:19:31 se sont retrouvés, certains dans Paris,
00:19:32 d'autres dans d'autres villes,
00:19:34 où au moment de cette allocution,
00:19:35 ils ont préféré faire jouer la casserole.
00:19:38 Regardez.
00:19:39 - Macron, démission! Macron, démission! Macron, démission!
00:19:46 [Bruit de marteau]
00:20:04 - Non, absolument pas.
00:20:05 - Pourquoi ?
00:20:06 - Parce que j'ai mon avis personnel,
00:20:07 que ce soit Macron ou pas, ça ne pourra pas changer d'avis.
00:20:10 - Absolument pas. Non, non, non, pas du tout.
00:20:14 - Je m'en éloigne.
00:20:16 Je n'apprécie pas du tout cette personne.
00:20:18 - Non, parce que de toute façon, quoi qu'il arrive,
00:20:20 on a perdu, on n'a rien, il a tout ce qu'il veut.
00:20:22 Donc voilà.
00:20:22 - Non, je n'ai pas regardé Macron.
00:20:24 - Non, ça ne m'a pas intéressé.
00:20:27 - La question, c'est est-ce que vous avez écouté le chef de l'État ?
00:20:30 Et évidemment, il répond.
00:20:31 Ces concerts de casserole, Jean-Christophe Occhiettié
00:20:33 et Patrick Prévat également,
00:20:35 ça dit presque plus de la France d'aujourd'hui
00:20:37 que le discours du président de la République.
00:20:39 - Oui, en fait, on voit bien que le concert de casserole,
00:20:43 on a tous ces casseroles d'ailleurs, mais là...
00:20:45 - Vous n'êtes pas venu avec quand même ?
00:20:46 - Non, non, non, là, c'est plus la gamelle, en fait.
00:20:48 On a besoin, voilà, les gens, ils ont besoin franchement de soutien.
00:20:52 Et on se rend compte, ça se ras-le-bol.
00:20:54 Et en fait, pour l'exprimer, ils font du bruit,
00:20:56 un peu comme on faisait, vous saviez, pendant le Covid,
00:20:59 justement, avec les soignants pour attirer l'attention.
00:21:00 - Oui, c'est vrai.
00:21:01 - Il y avait des concerts et tous les soirs à 20 heures, c'était ça.
00:21:06 Et donc, les gens, ils cherchent des solutions
00:21:10 pour attirer justement le regard
00:21:12 et dire que ça ne va vraiment pas.
00:21:13 Et on a beau avoir été à l'école de Gérard Majax,
00:21:17 parce que j'avais entendu, c'est ce que le président avait dit à l'époque.
00:21:19 - Oui, j'avais oublié.
00:21:20 - C'est Gérard Majax, voilà, donc c'est le grand magicien.
00:21:22 Mais effectivement, nous, on vit dans la vie réelle.
00:21:24 On ne vit pas dans une vie de magicien où on crée,
00:21:26 on sort du chapeau, des petits lapinous, là, voilà.
00:21:29 Et donc, les gens ont besoin de ça.
00:21:30 Et les coups de chèque, ils en ont marre.
00:21:32 Ce qu'ils veulent, encore une fois, c'est des salaires.
00:21:34 C'est une retraite méritée pour ceux qui travaillent beaucoup,
00:21:37 parce que les grands perdants, justement, c'est ceux qui commencent tôt.
00:21:40 Et d'ailleurs, aujourd'hui, je parlais avec des professeurs
00:21:42 qui nous disaient que maintenant, les étudiants,
00:21:43 ils ont même du mal à concevoir de faire des grandes études.
00:21:47 Ils préfèrent faire de l'alternance très tôt,
00:21:49 parce que l'alternance va compter dans les retraites.
00:21:50 Ils n'ont pas envie de partir à 67 ans.
00:21:52 Et donc, en fait, ça va changer complètement le visage de la société.
00:21:55 - C'est bien l'alternance.
00:21:58 - Bonne nouvelle.
00:21:59 - C'est bien de faire du récit sur le point là.
00:22:00 - Chacun choisit sa façon.
00:22:02 - Oui, parce qu'on va perdre aussi des matières grises,
00:22:04 parce qu'il y a des jeunes qui vont faire,
00:22:05 au lieu de faire des grandes études,
00:22:07 pour après faire des thèses, des masters, etc.
00:22:09 Ils vont aller au plus simple dans la vie active.
00:22:12 Mais on va passer encore une fois peut-être à côté de grands cerveaux.
00:22:15 Et tout ça pour pouvoir...
00:22:16 Parce que les jeunes, ils calculent tout.
00:22:18 Ne vous inquiétez pas.
00:22:19 - Je voudrais juste entendre Patrick Privat
00:22:20 avant de revenir vers vous, Valérie.
00:22:21 Cette intervention, ces concerts de casserole,
00:22:24 je disais, ils disent presque plus de la France
00:22:25 que le discours du président.
00:22:27 Cette intervention, elle va nourrir de la colère.
00:22:30 Selon vous, il y a des gens qui, certes, Carémal rappelait,
00:22:33 on attendait beaucoup, on attendait presque rien.
00:22:35 Mais il y a des gens, je pense, qui attendaient,
00:22:36 qui espéraient beaucoup un signe, un geste,
00:22:39 un mot fort de la part du président.
00:22:41 Et pour suivre les propos de Jean-Luc Mélenchon,
00:22:44 c'est vrai qu'il y a quelque chose d'assez irréel,
00:22:46 j'ai l'impression, dans cette allocution.
00:22:48 - Écoutez, il y a quelque chose d'irréel dans cette allocution,
00:22:51 mais je vais vous dire deux lignes.
00:22:53 - Oui, qui viennent d'où ?
00:22:55 - Du président lui-même, au secrétaire général.
00:22:58 C'est-à-dire vendredi soir, 23h10 ou autre.
00:23:03 Voilà l'invitation.
00:23:05 "Bonsoir, le président de la République vous convit
00:23:07 à une réunion de travail au Palais de l'Elysée,
00:23:11 mardi 18 avril 2023 à 11h,
00:23:14 comme vous l'ont indiqué ses conseillers.
00:23:17 Je vous remercie de bien vouloir me confirmer
00:23:19 votre disponibilité. Bien à vous."
00:23:22 - Donc ça, c'est le cabinet de M. Macron qui envoie ça ?
00:23:25 - C'est même pas signé du président.
00:23:27 De là du fond, de la forme, c'est un mail.
00:23:31 Voilà quelle est l'invitation du président
00:23:33 aux organisations syndicales.
00:23:36 C'est assez extraordinaire quand même.
00:23:37 Et je ne parle même pas de la relance qui est arrivée
00:23:39 dans l'après-midi, parce que c'est à peu près du même niveau,
00:23:43 par un autre conseiller du président.
00:23:46 Donc vous voyez, tant on respecte le chef de l'État...
00:23:49 - En même temps, il ne va pas vous appeler directement
00:23:50 sur votre portable en disant "Salut mon Patrick".
00:23:53 - À moi, non.
00:23:54 - Non, mais vous voyez ce que je veux dire.
00:23:55 Il y a un moment où c'est le président de la République,
00:23:57 il peut y avoir des procédures pour inviter les uns les autres.
00:23:59 Il y a un minimum de forme.
00:24:01 Mais c'est pour vous montrer dans quel monde on est.
00:24:03 En clair, ça c'était juste au moment où il venait de signer
00:24:07 le texte pour qu'il soit promulgué,
00:24:10 parce que pour que ça passe au JO entre 1h et 4h du matin,
00:24:13 au journal officiel, il fallait bien qu'il soit signé aux alentours de 23h.
00:24:16 Et les mails sont partis, ou les SMS sont partis comme ça.
00:24:19 C'est quand même assez extraordinaire.
00:24:21 Voilà la considération qu'a le président de la République
00:24:23 pour les organisations syndicales de ce pays.
00:24:25 C'est ça.
00:24:26 - On a un démonteur.
00:24:27 - Je vais de l'autre côté de la table.
00:24:29 On a des motards qui peuvent délivrer des plis.
00:24:31 Donc c'est-à-dire qu'il y a aussi un protocole.
00:24:33 On le fait assez souvent pour certains ministres,
00:24:35 certains secrétaires d'État ou autres personnalités.
00:24:39 - Vous voyez ça comme un nouveau signe de mépris
00:24:40 de la part du président de la République ?
00:24:41 - Absolument.
00:24:42 - Il y a le fond, la forme.
00:24:43 - Absolument.
00:24:44 - Mais en fait, on retiendra de cette histoire des retraites
00:24:48 qu'il n'a même pas reçu les syndicats tant que la réforme était...
00:24:51 C'est absolument inédit dans l'histoire de la Ve République.
00:24:54 Le président de la République a toujours reçu les syndicats,
00:24:57 surtout dans des circonstances comme ça,
00:24:58 avec ces 12 journées de mobilisation,
00:25:00 avec une intersyndicale très forte.
00:25:02 - Il leur a répondu aux syndicats.
00:25:03 Il leur a dit qu'il n'avait pas fait de contre-propositions,
00:25:07 qu'ils ont été reçus avant que le texte ne soit présenté
00:25:09 au Conseil des ministres.
00:25:11 Non mais lui, c'est comme ça qu'il l'a justifié.
00:25:12 C'est ça que je veux dire.
00:25:13 - Attends, j'entends. Deux secondes.
00:25:14 C'était la moindre déconsidération, c'était de les recevoir.
00:25:17 Franchement, c'était le démarrage de ce qu'il pouvait faire.
00:25:20 Et là, on est dans la continuité.
00:25:22 Après, ça n'a pas...
00:25:23 - Non, mais restons là-dessus.
00:25:24 On entend la claireté des syndicats.
00:25:26 - Le gouverneur se lui reprochait de se mélanger
00:25:27 dans le processus parlementaire.
00:25:28 - Non, mais surtout pour dire quoi ?
00:25:30 Cette loi, il n'avait pas l'intention de revenir dessus.
00:25:32 Il aurait reçu les syndicats pour leur dire quoi ?
00:25:34 Je ne toucherai pas à cette loi. Merci, au revoir.
00:25:36 C'était son jeu aussi de ne pas le recevoir.
00:25:39 - Et je trouve, je termine une seconde,
00:25:41 que c'est tout l'enjeu de ce qui est en train de se préparer aujourd'hui.
00:25:43 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a compris,
00:25:45 avant le 1er mai, il ne se passera rien.
00:25:47 Mais néanmoins, peut-être qu'il n'y a eu rien dans cette déclaration d'Emmanuel Macron,
00:25:51 mais il a beaucoup parlé de ce dont vous parliez tout à l'heure,
00:25:53 c'est-à-dire des salaires, de la pénibilité,
00:25:56 du travail des seniors, du bien-être au travail, des rythmes.
00:26:02 Il a beaucoup parlé de tous ces sujets-là,
00:26:03 qui sont quand même des sujets qui sont...
00:26:06 Comment on peut...
00:26:08 Certes, on va travailler plus longtemps,
00:26:09 mais comment est-ce qu'on peut travailler mieux ?
00:26:10 - Oui, mais c'est une diversion.
00:26:10 Ce n'est pas ça que les gens entendaient.
00:26:12 Les gens étaient assis devant leur télévision,
00:26:14 pas pour entendre parler des 100 prochains jours
00:26:16 et du chantier, de l'industrie, de l'école ou je ne sais quoi.
00:26:19 - Pour moi, le message, c'est la loi est promulguée,
00:26:21 on ne reviendra pas dessus, mais écoutez-moi
00:26:23 et on va essayer d'améliorer le travail dans ce pays.
00:26:25 C'est ça, le message.
00:26:26 Et c'est ça, la perche qui a un tout petit peu...
00:26:28 - Et vous trouvez qu'il a été efficace ?
00:26:29 - ...leur embergé.
00:26:31 Non, mais ça ne va pas se faire en trois jours,
00:26:33 mais je pense que la piste de la suite, elle va être là.
00:26:35 Et tous les sujets dont vous avez parlé tout à l'heure
00:26:37 sur ce qui intéresse les gens, et vous avez raison,
00:26:39 il les a tous évoqués, il les a à présent.
00:26:40 - Il est en apesanteur politique.
00:26:42 - Il les a évoqués de manière...
00:26:43 - Ça, c'est vraiment...
00:26:44 - Il y a la fond et le fond.
00:26:46 Moi, sur la fond, ce qui m'a le plus choqué,
00:26:47 c'est quand même le "ma porte sera ouverte
00:26:49 et elle restera ouverte".
00:26:51 Justement, après trois mois où la porte est fermée,
00:26:53 je trouve ça limite insultant pour les organisations syndicales.
00:26:56 Comment voulez-vous que du jour au lendemain,
00:26:58 tout d'un coup, ils soient heureux de franchir la porte ?
00:27:00 Je veux dire, il y a un moment où le côté très hors sol
00:27:03 de la communication, je parle à ce stade même pas du fond,
00:27:05 mais apparaît directement pour les syndicats.
00:27:08 L'autre aspect, c'est qu'en effet, par les travails,
00:27:10 mais par les travails, c'est d'abord aujourd'hui
00:27:12 discuter pouvoir d'achat.
00:27:13 Et donc, comment est-ce qu'on fait pour relever les salaires ?
00:27:15 Comment est-ce qu'on fait pour relever
00:27:16 les traitements des fonctionnaires ?
00:27:18 Actuellement, évidemment, il y a une logique qui est une logique,
00:27:20 on peut penser que c'est bien ou pas bien,
00:27:21 mais de rigueur budgétaire.
00:27:23 Donc, on va discuter, on va discuter de mesures
00:27:25 qui pourront avoir leur sens.
00:27:26 On va remettre sur le tapis le CDI senior
00:27:29 qui vient juste d'être toqué par le Conseil constitutionnel.
00:27:31 Mais sur le fond, est-ce que réellement,
00:27:33 il y a des marges de manœuvre sans majorité parlementaire ?
00:27:35 - Qu'est-ce qu'il aurait dû dire ?
00:27:36 - Sans majorité...
00:27:37 - Attends, juste une seconde.
00:27:38 Qu'est-ce qu'il aurait dû dire ce soir ?
00:27:39 Pour apaiser justement les syndicats,
00:27:42 pour apaiser la colère, pour apaiser la rue,
00:27:44 alors qu'on voit un petit mouvement de foule,
00:27:46 on ira voir nos reporters sur le terrain dans un instant.
00:27:48 - Je t'avais mis une question sur mon DT,
00:27:49 mais il n'y a plus de majorité parlementaire
00:27:50 et il n'y a plus de marge de manœuvre budgétaire.
00:27:51 Donc, et je réponds à votre question,
00:27:52 qu'est-ce qu'il aurait pu dire ?
00:27:54 La réalité, c'est qu'il est probablement trop tard
00:27:55 pour convaincre.
00:27:56 Il est aujourd'hui dans une ornière,
00:27:58 dont je vois mal à ce stade-là,
00:28:00 comment est-ce qu'il pourra s'en sortir ?
00:28:01 - Donc le quinquennat est fichu ?
00:28:02 - Le quinquennat est fichu.
00:28:03 - Le quinquennat va être très dur à continuer
00:28:04 dans des formes qui seront des formes "classiques"
00:28:06 avec un président en capacité d'agir.
00:28:08 - J'arrive Valérie, je voudrais qu'on fasse un petit détour par Paris.
00:28:11 Oui, mais cette phrase, vous la ferez,
00:28:12 je vous le promets, dans une minute trente,
00:28:14 le temps d'aller voir notre journaliste sur le terrain
00:28:17 pour savoir un petit peu ce qui se passe,
00:28:19 que vous pouvez nous décrire la situation,
00:28:21 nous dire un petit peu quels sont les profils
00:28:23 qui sont dans les rues que vous pouvez observer ces dernières minutes.
00:28:26 - Oui, Julien, on est ici dans le 4ème arrondissement de Paris,
00:28:31 rue Charlemagne, il y a quelques secondes à l'instant,
00:28:33 il y a eu un petit mouvement de foule,
00:28:35 étant donné que les forces de l'ordre
00:28:36 se trouvaient au bout de cette rue.
00:28:38 Des gaz lacrymogènes ont été envoyés,
00:28:40 vous pouvez peut-être le voir sur l'image,
00:28:42 quelques petits feux de poubelle ont aussi été allumés.
00:28:45 Ce qu'on voit depuis le début de la soirée,
00:28:46 ce sont des manifestants très jeunes.
00:28:48 On peut noter que tout à l'heure, à 20h,
00:28:50 lorsqu'il y a eu l'appel au rassemblement
00:28:52 et au concert de casserole devant la mairie du 10ème arrondissement,
00:28:55 il y avait plusieurs catégories,
00:28:56 sociaux-professionnels, plusieurs âges,
00:28:57 alors que là, on voit vraiment que ce sont des jeunes
00:29:00 qui sont présents ici dans les rues de la capitale,
00:29:02 ce que vous voyez en ce moment en direct sur l'antenne.
00:29:04 Donc, ce sont les équipes mobiles de gendarmerie
00:29:07 qui sont en train un petit peu d'essayer de...
00:29:10 Comment dire ?
00:29:11 C'est un peu familier de dire ça comme ça,
00:29:12 mais c'est un petit peu le jeu du chat et la souris,
00:29:13 si vous voulez, toute la soirée,
00:29:15 avec des manifestants qui mettent le feu un petit peu partout
00:29:17 dans différentes rues de la capitale,
00:29:19 avec des poubelles renversées,
00:29:20 des sapeurs-pompiers qui doivent intervenir,
00:29:22 les forces de l'ordre qui tentent de procéder
00:29:24 à quelques interpellations,
00:29:26 mais à ce moment-là, à chaque fois,
00:29:27 les groupes qui sont environ constitués
00:29:29 d'une centaine de personnes,
00:29:31 arrivent à courir.
00:29:31 Alors, ce qu'on entend tout le temps,
00:29:33 ce sont les slogans.
00:29:34 Les slogans, évidemment, anti-réforme, anti-Macron,
00:29:37 mais aussi souvent anti-police.
00:29:39 Et puis, ce qui est très compliqué pour eux,
00:29:41 c'est évidemment de se diriger dans les rues de la capitale.
00:29:43 Ce sont des manifestations qu'on appelle sauvages.
00:29:46 Certains voulaient aller tout à l'heure à Bastille,
00:29:47 mais ils savent très bien que, par exemple,
00:29:48 les points-clés comme Bastille ou République
00:29:50 sont vraiment surveillés par les forces de l'ordre.
00:29:55 Donc, ils appellent un petit peu la dispersion
00:29:56 partout dans les rues de la capitale,
00:29:57 même s'il faut noter que, pour l'instant,
00:29:59 ils ne s'en prennent pas non aux boutiques et aux magasins,
00:30:01 mais uniquement vraiment aux poubelles qui sont renversées
00:30:03 et à des feux qui sont allumés.
00:30:05 -Merci beaucoup à nos équipes sur place.
00:30:07 Et on continue d'être attentifs à la situation parisienne,
00:30:10 notamment. Oui, Valérie, je vous écoute.
00:30:11 -C'était juste une phrase de complément
00:30:13 par rapport à ce qui venait d'être dit.
00:30:14 C'est que Laurent Berger, ce soir, a donné une piste
00:30:17 pour l'augmentation des salaires dans les entreprises.
00:30:19 Il a dit que l'Etat a une arme qui est d'arrêter d'accorder
00:30:23 des aides de charges sociales, des baisses de charges sociales
00:30:26 aux entreprises qui ne respectent pas d'accord
00:30:28 d'augmentation de salaire.
00:30:30 Alors, effectivement, ça, ça ne coûterait rien.
00:30:32 Ça rapporterait plutôt de l'argent à l'Etat, en fait.
00:30:34 -Encore faut-il que les entreprises...
00:30:36 -Encore faut-il que les entreprises aient marge de manoeuvre.
00:30:38 -Non, mais ça, c'est... Il est 22h30.
00:30:40 -Non, mais on disait que c'est impossible.
00:30:41 Donc, il y a des pieds...
00:30:42 -On va poursuivre la conversation.
00:30:43 Je voudrais saluer l'arrivée avec nous par vidéo
00:30:46 de Manuel Bompard.
00:30:47 Bonsoir, monsieur le député LFI des Bouches-du-Rhône.
00:30:51 Merci de nous accorder quelques minutes sur ces news.
00:30:54 Évidemment, je voudrais avoir votre réaction à cette allocution.
00:30:58 13 minutes pour tenter d'apaiser les Français,
00:31:01 3 minutes 15 secondes précisément sur la réforme des retraites.
00:31:05 Estimez-vous que le président a trouvé les mots
00:31:07 pour apaiser le pays, même si je connais un tout petit peu
00:31:10 la teneur de votre réponse, monsieur le député.
00:31:14 Allez-y.
00:31:15 -Certainement pas.
00:31:16 Enfin, écoutez, on a bien compris que le président de la République
00:31:20 avait la volonté de passer à autre chose,
00:31:24 mais malheureusement pour lui, il est le seul
00:31:26 à avoir cet objectif et cette volonté,
00:31:29 puisque les Françaises et les Français restent
00:31:32 et demeurent opposés à cette réforme des retraites
00:31:34 et n'ont pas l'intention de rentrer à la maison
00:31:36 et de dire au président de la République merci.
00:31:39 Donc, finalement, la seule chose qui avait un peu de lucidité
00:31:42 dans ce qu'il a dit ce soir, c'est quand il a reconnu
00:31:44 qu'il n'avait pas réussi à convaincre sur la réforme des retraites.
00:31:48 Mais malheureusement, il n'en a tiré aucune conclusion,
00:31:51 parce que la seule conclusion qu'il aurait pu tirer,
00:31:53 c'est de dire bon, très bien, je n'appliquerai pas cette réforme.
00:31:57 Et même dans sa volonté de passer à autre chose,
00:32:00 je trouve qu'il n'y avait rien, c'est-à-dire qu'il n'y avait
00:32:02 même pas une annonce concrète sur un sujet qui permettait de dire
00:32:06 bon, au moins la mobilisation des Françaises et des Français
00:32:09 depuis trois mois maintenant, qu'est la mobilisation,
00:32:12 une mobilisation historiquement puissante,
00:32:15 l'a fait bouger sur tel ou tel point.
00:32:16 Donc, j'ai vu beaucoup d'arrogance, beaucoup de mépris
00:32:20 et surtout un discours d'un creux abyssal.
00:32:22 Alors, il y a eu quelques pistes pour l'avenir, du moins quand même.
00:32:24 Le travail, la justice, la santé, l'école semblent être les nouvelles priorités.
00:32:29 Vous connaissez quelqu'un qui vous dit que…
00:32:31 Tout cela est un peu flou, je vous l'accorde.
00:32:33 Qu'est-ce que vous auriez attendu de lui ?
00:32:35 Vous connaissez une personne dans ce pays qui vous dit que l'école, la santé, le travail,
00:32:38 ça ne sera pas une priorité, vous en connaissez une ?
00:32:40 Non.
00:32:41 Donc voilà, bon, je veux dire, moi aussi je peux dire que l'école c'est très important,
00:32:45 le logement aussi, et puis le pouvoir d'achat,
00:32:48 enfin tout ça c'est des mots, c'est des phrases.
00:32:51 La vérité c'est que le président de la République n'a rien dit de concret,
00:32:54 n'a rien dit de précis, et il ne suffit pas de dire le mot concret et le mot précis
00:32:58 dans son intervention pour que les propositions qu'il fait,
00:33:01 s'il en fait, deviennent concrètes et précises.
00:33:04 Donc, tout ça n'avait comme seul objectif que de dire,
00:33:07 vous voyez, on va ouvrir d'autres sujets que celui de la réforme des retraites.
00:33:10 Quand il dit que la réponse ne peut être ni dans l'immobilisme,
00:33:13 ni dans l'extrémisme, vous sentez viser ?
00:33:17 Non, parce que je n'ai pas l'impression de faire des propositions
00:33:20 qui vont dans le sens de l'immobilisme.
00:33:22 Pour ma part, je suis favorable au retour à la retraite à 60 ans
00:33:25 avec 40 annuités de cotisation.
00:33:27 Ce n'est pas une position de statu quo.
00:33:30 Quant à l'extrémisme, je considère que le président de la République
00:33:34 a démontré à quel point il pouvait être extrêmement entêté,
00:33:38 extrêmement solitaire et avec une volonté de passer en force,
00:33:42 même quand le pays tout entier se dresse face à sa volonté.
00:33:46 Qu'est-ce qu'elles vous disent ces images ?
00:33:47 Je crois que vous avez un retour sur l'image de C. G. Manelbonpart.
00:33:51 Qu'est-ce qu'elles vous évoquent ces images, ces soirs qui se succèdent,
00:33:55 cette contestation qui devient éparse, sauvage, spontanée,
00:33:59 chacun utilisera le mot qu'il voudra.
00:34:01 En tout cas, on peut imaginer que pour les riverains aux alentours,
00:34:05 avec ces poubelles qui brûlent et ce danger latent,
00:34:08 ça devient lassant.
00:34:09 Est-ce que ce n'est pas un peu contre-productif,
00:34:11 cette contestation qui dégénère ?
00:34:13 Et je ne parle absolument pas de la contestation syndicale,
00:34:16 vous l'aurez compris.
00:34:17 Mais ce soir, vous avez assisté à une première.
00:34:20 C'est devant de nombreuses mairies et préfectures partout dans le pays,
00:34:24 des concerts de casseroles.
00:34:26 Et personnellement, je les encourage.
00:34:28 Pas en plus des poubelles qui brûlent que des casseroles.
00:34:31 J'ai compris, mais moi, ce qui m'intéresse
00:34:32 et ce que j'ai trouvé intéressant ce soir,
00:34:35 c'est les concerts de casseroles.
00:34:36 Et je dis à ceux qui ont envie de continuer,
00:34:39 moi personnellement, je les encourage à continuer.
00:34:41 Pour le reste, vous comprendrez bien que, de manière générale,
00:34:45 les images que vous êtes en train de montrer sur votre antenne
00:34:48 sont sans doute celles qui vont rythmer le pays
00:34:50 pendant encore plusieurs jours et plusieurs semaines,
00:34:53 puisque le président de la République a coupé patiemment
00:34:56 tous les canaux d'expression démocratique d'une colère.
00:34:58 Il a empêché le vote des députés à l'Assemblée nationale
00:35:01 sur le texte des retraites.
00:35:03 Il n'a pas suivi les demandes de référendum
00:35:07 pour faire en sorte que les Français puissent s'exprimer sur le sujet.
00:35:10 Il n'écoute pas les organisations syndicales.
00:35:12 Quand certains proposent un référendum d'initiative partagée,
00:35:16 le Conseil constitutionnel dit "non, non, il n'en est pas question".
00:35:19 Donc à la fin, vous avez des gens qui sont opposés à cette réforme des retraites
00:35:22 et qui cherchent les manières d'exprimer leur colère pour que ce soit utile.
00:35:26 Donc ne comptez pas sur moi pour les blâmer.
00:35:29 Pour le reste, moi, j'ai toujours été favorable à des formes d'action.
00:35:32 J'allais rebondir comme ça.
00:35:33 Est-ce que malgré tout, quand bien même vous l'expliquez,
00:35:37 cette violence naissante, voire persistante,
00:35:40 j'allais vous demander si vous la déploriez.
00:35:42 Mais non, ce n'est pas le cas.
00:35:43 Vous ne la déplorez pas, cette violence ?
00:35:45 Moi, je vous ai répondu.
00:35:46 D'abord, cette violence, les images que vous êtes en train de montrer,
00:35:50 ça fait horreur de ma part, et à moins qu'il y ait des images qui m'aient échappé,
00:35:53 c'est au maximum des poubelles qui brûlent.
00:35:56 Alors moi, je ne suis pas favorable à ce qu'on fasse brûler les poubelles,
00:35:59 mais je ne suis pas sûr qu'on puisse qualifier ça de violence.
00:36:02 Pour le reste, je pense, pour ma part,
00:36:05 que les modes d'action qui sont les plus utiles sont les modes d'action
00:36:09 des mobilisations pacifiques, larges, déterminées,
00:36:12 des mouvements de grève, reconductibles si c'est possible,
00:36:15 des formes d'action comme les casserolades auxquelles on a assisté ce soir.
00:36:18 Moi, j'appelle à ce que ce type d'action se généralise,
00:36:22 mais il faut que le président de la République et le pouvoir en place
00:36:26 comprennent que s'ils n'écoutent pas les modes d'action
00:36:29 qui se sont exprimés depuis maintenant plusieurs mois dans ce pays,
00:36:32 il ne faut pas qu'ils s'étonnent ensuite qu'il y ait des gens qui se disent
00:36:35 qu'il faut faire autrement pour être entendu.
00:36:37 Grâce à vous, j'aurais appris le terme de "casserolade" ce soir.
00:36:39 Merci Emmanuel Bompard.
00:36:41 Je suis content de vous avoir appris quelque chose.
00:36:43 Mais comme quoi, tout arrive, députés LFID et députés du Rhône.
00:36:46 Merci beaucoup, au plaisir de vous croiser sur le plateau de CNews.
00:36:49 Bonne soirée à vous, merci de nous avoir répondu.
00:36:52 Jean-Sébastien Ferrer, une réaction à ce que vient de nous dire Emmanuel Bompard ?
00:36:56 Oui, il constate effectivement l'empêche politique dans laquelle nous sommes,
00:36:59 mais il oublie quand même, à mon sens, quelque chose.
00:37:01 C'est-à-dire que quand il dit que le président de la République
00:37:03 a fermé toutes les voies démocratiques,
00:37:05 oui, on verra bien si le Conseil constitutionnel accepte un référendum d'initiative partagée,
00:37:09 mais en même temps, ça a été fait dans le respect des institutions.
00:37:13 Mais il y a une autre hypothèse quand même, que les oppositions,
00:37:15 je ne parle pas des syndicats, mais des politiques, oublient.
00:37:17 C'est l'alternance.
00:37:19 Ça se construit une alternance.
00:37:20 Mais le problème de la France, et c'est aussi, je pense,
00:37:22 ce qu'Emmanuel Macron ne comprend pas,
00:37:24 le problème de la France, c'est cette tripartition qui fait que vous avez des gens
00:37:28 qui pensent finalement que l'alternance n'est plus pour eux.
00:37:30 Il y a un bloc de gauche radical ou un bloc de droite radical,
00:37:34 vous les appellerez comme vous voulez,
00:37:35 qui semble exclu du pouvoir ad vitam aeternam.
00:37:38 Et ça, Emmanuel Macron ne le prend pas en compte,
00:37:40 parce que normalement, dans une crise comme celle-là,
00:37:42 on peut considérer qu'on tourne la page effectivement,
00:37:43 parce que finalement, un quinquennat, ce n'est pas si long que ça,
00:37:46 et qu'il va y avoir des élections, et qu'à l'élection d'après,
00:37:48 eh bien, on balayera, y compris, on pourra revenir sur les législations
00:37:51 avec lesquelles on n'est pas d'accord.
00:37:52 Sauf que là, il y a beaucoup de gens dans ce pays
00:37:54 qui considèrent que ça n'est même plus possible.
00:37:56 Et c'est là où je pense que Macron prend un risque,
00:37:58 en considérant que ça n'est plus possible,
00:38:01 ça l'est d'un point de vue, parce que je vois Valéry qui hoche la tête,
00:38:04 mais ça l'est évidemment d'un point de vue.
00:38:05 J'espère que vous avez raison.
00:38:06 Ça l'est évidemment d'un point de vue.
00:38:08 Ben non, parce que justement, c'est ça.
00:38:09 Oui, mais en répétant à force de vouloir exclure des gens du système,
00:38:14 on arrive à cette situation de blocage absolu, où effectivement,
00:38:17 que reste-t-il que la violence dans un pays
00:38:20 où l'alternance politique n'est pas possible,
00:38:22 et où vous avez un mépris absolu des corps intermédiaires
00:38:26 et de la démocratie sociale qui, je le rappelle,
00:38:28 est quand même aussi à valeur constitutionnelle ?
00:38:31 Et ça, Emmanuel Macron, c'est l'énergie.
00:38:32 L'énergie, la maîtrise de l'immigration, moins de lois, moins de bureaucratie.
00:38:36 Alors déjà, ça fait six ans qu'il est là.
00:38:37 Ça fait six ans qu'il est là.
00:38:38 Comme le disait Emmanuel Bonsa, il le dit en plus.
00:38:40 Vous dites ?
00:38:41 Ça fait six ans qu'il le dit.
00:38:42 Oui, ça fait six ans qu'il le dit.
00:38:43 Et aujourd'hui, alors non seulement...
00:38:45 Contre la fin dans le monde.
00:38:46 Non seulement ça fait six mois qu'il le dit, Patrick Privat,
00:38:48 mais en plus, on se dit aujourd'hui...
00:38:50 Mais attendez, et c'est pour ça que je dis ça,
00:38:52 parce que je rebondis un peu sur les propos de Jean-Sébastien.
00:38:54 Mais quelle majorité compte faire tout ça, en fait ?
00:38:56 Comment compte-t-il mettre tout cela en place pendant les quatre prochaines années ?
00:39:00 Quelle logique, en fait, est-ce qu'il est en train de dire ?
00:39:04 J'ai bien entendu moins de lois dans ce pays.
00:39:05 Oui, moins de lois.
00:39:06 Mais il avait l'occasion d'en faire une de moins, non ?
00:39:08 Oui, c'est vrai aussi.
00:39:09 Allez, commencez par celle-là.
00:39:10 Je ne suis pas sûr qu'il pensait à celle-là.
00:39:12 Non, mais moi, je pensais à celle-là.
00:39:13 Oui, certainement.
00:39:14 Évidemment, quand même, c'était la première des étapes.
00:39:18 Quand il a dit pouvoir d'achat, il a dit partage de la valeur,
00:39:22 des choses comme ça, de la richesse.
00:39:24 Mais le pouvoir d'achat, la première des choses, c'est le salaire.
00:39:29 Le salaire sur lequel sont assis les cotisations sociales.
00:39:32 Et je ne parle pas, moi, volontairement de charges sociales.
00:39:35 Je parle bien de cotisations sociales, contrairement aux termes comptables
00:39:40 qui voudraient que ce soit des charges.
00:39:42 Je parle bien de cotisations sociales.
00:39:44 Donc le salaire, le SMIC, va être augmenté le 1er mai.
00:39:49 Aucun coup de pouce.
00:39:52 Ça, ça date depuis un paquet de temps.
00:39:54 Aucun coup de pouce.
00:39:55 Des coups de pouce, il y en a eu beaucoup ces dernières années, ces derniers mois.
00:39:58 Non, non, là, c'est automatique.
00:39:59 La loi prévoit l'augmentation très précisément.
00:40:02 Pas un centime de plus.
00:40:03 Ah, du SMIC, oui, oui.
00:40:04 Vous montez de 2 % automatiquement.
00:40:06 La valeur du point d'indice dans la fonction publique.
00:40:08 C'est 30 euros net, 2 % environ, le SMIC.
00:40:10 La valeur du point d'indice dans la fonction publique, 3,5.
00:40:12 Jean-Christophe, c'est ça ?
00:40:13 Oui, c'est ça.
00:40:13 Au 1er juillet dernier, il n'y en avait pas eu depuis d'illustre.
00:40:16 10 ans.
00:40:17 Ce qui permet de calculer notamment les pensions dans le public.
00:40:21 C'est ça, la réalité.
00:40:23 Donc, il a des outils à sa main.
00:40:26 Et bien entendu, il a des outils qui sont les exonérations de cotisations.
00:40:31 La principale exonération de cotisations, c'est l'exonération des cotisations,
00:40:34 je l'ai déjà dit sur ce plateau,
00:40:36 l'exonération des cotisations sur les bas salaires.
00:40:39 Aujourd'hui, jusqu'à 160 % du SMIC,
00:40:42 une entreprise ou un secteur privé ne paye pas de cotisation patronale.
00:40:45 C'est ça le problème.
00:40:47 Ce qui fait que c'est une trappe à bas salaires.
00:40:50 Et tant qu'on n'exigera pas des entreprises d'avoir une action sur l'emploi,
00:40:57 ne serait-ce que sur l'emploi des seniors,
00:40:59 plutôt que de les virer à 55 ans.
00:41:00 Parce que ce n'est pas parce que vous décalez jusqu'à 64 ans, l'âge de départ,
00:41:04 qu'on ne veut pas continuer à les virer.
00:41:06 D'ailleurs, l'index a été censuré par le Conseil constitutionnel.
00:41:09 Ça ne servait à rien.
00:41:11 Imaginez qu'on annule cette exonération des cotisations.
00:41:15 Qu'est-ce qui se passe du coup ?
00:41:16 Je n'ai pas dit d'annuler.
00:41:17 C'est une question.
00:41:18 C'est une question.
00:41:19 C'est une question qu'on fasse une espèce de rapport.
00:41:21 Je veux en voir.
00:41:22 Ce serait beaucoup trop long d'en parler là.
00:41:24 Il y a une annexe du projet de loi de financement de la sécurité sociale,
00:41:27 de la loi de financement de la sécurité sociale,
00:41:29 qui est l'annexe 4,
00:41:31 qui a été promulguée, que vous trouvez facilement.
00:41:33 Vous avez toutes les mesures d'exonération ou d'exemption d'assiette qui existent.
00:41:38 Et vous trouvez des milliards qui s'accumulent.
00:41:40 Revoir un petit peu ce curseur, ça serait très bien.
00:41:44 Parce que c'est avec vos impôts et les miens qu'on compense.
00:41:47 En revoyant d'abord les taxes, parce que c'est ça le sujet.
00:41:49 Il n'y a pas de contrepartie.
00:41:52 Nadine Morano est avec nous.
00:41:53 Je voudrais la saluer et lui donner la parole.
00:41:54 Nadine Morano, députée européenne, Les Républicains.
00:41:57 Bonsoir Madame.
00:41:58 Merci d'être présente et de réagir en direct sur CNews.
00:42:02 Première question évidente.
00:42:03 Le président a-t-il été à la hauteur de la crise que connaît notre pays ?
00:42:08 Votre avis ?
00:42:10 Vous seriez sans doute surpris si je vous répondais oui.
00:42:12 Ce n'est pas faux.
00:42:13 Non, je trouve que malheureusement, c'est un président qui parle bien.
00:42:20 On voudrait y croire, mais quand on regarde la réalité des faits,
00:42:25 tout porte à ne pas lui faire confiance.
00:42:28 Et c'est ce qui se passe aujourd'hui.
00:42:30 C'est un président qui n'incarne pas la confiance.
00:42:32 C'est un président qui incarne la fracturation de notre pays.
00:42:36 Et c'est dommage.
00:42:37 Il a besoin de changer de méthode Emmanuel Macron.
00:42:42 On ne mène pas une réforme des retraites sans avoir une négociation avec les partenaires sociaux.
00:42:48 Moi, j'ai voté deux réformes des retraites lorsque j'étais parlementaire.
00:42:52 Et je peux vous dire qu'on a eu deux millions de personnes dans la rue.
00:42:56 Le sujet, ce n'est pas que la contestation, c'est la méthode de faire.
00:43:01 Donc, c'est vraiment de négocier, notamment avec la CFDT,
00:43:08 et d'obtenir des avancées qu'on peut construire avec les partenaires sociaux.
00:43:13 Et Emmanuel Macron n'arrive pas à être dans la négociation.
00:43:18 En fait, on le voit bien, son gouvernement non plus.
00:43:21 Donc, avec les forces politiques, moi, je l'entends dans son discours,
00:43:25 il faut qu'on fasse tous ensemble.
00:43:27 Mais il a tendance à inventer des bidules, si vous voulez, à faire de l'artifice.
00:43:31 Quand il crée, il dit le Conseil national de la refondation.
00:43:35 Mais pardon, il y a des partis politiques qui existent,
00:43:38 qui sont là, qui sont des interlocuteurs.
00:43:40 On nous parle de contrat de gouvernement, mais pour y mettre quoi ?
00:43:43 Quelle est sa véritable vision ? Quel est son cap, en fait ?
00:43:47 Il parle des conventions citoyennes.
00:43:50 Alors là, il n'y a rien de tel pour avoir des idées qui jaillissent,
00:43:55 qui de toute façon ne seront pas suivies.
00:43:56 On l'a vu sur le PIMA, on le voit sur la fin de vie.
00:44:00 Et il veut toujours passer au-dessus du Parlement.
00:44:03 Il veut enjamber les institutions.
00:44:06 C'est pour ça que ça ne marche pas.
00:44:07 Et d'ailleurs, quand vous regardez les priorités qu'il nous a données,
00:44:10 chantier 1, le travail, chantier 2, l'ordre.
00:44:13 L'ordre, mais vous vous rendez compte, il est le président
00:44:18 qui a un taux de 31% d'augmentation des violences en 5 ans.
00:44:22 Il est le président où en France, il y a un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes.
00:44:27 Il est le président où il y a 10% de domicile supplémentaire,
00:44:32 où les places de prison ne sont pas créées,
00:44:34 les centres éducatifs fermés ne sont pas créés de manière suffisante.
00:44:38 Et donc, on voit bien qu'en fait, les Français, tous les jours,
00:44:42 ils l'entendent, le président, quand il parle à la télé,
00:44:45 mais ils vivent leur vie au quotidien.
00:44:47 Et ils se disent, mais ce président est en décalage complet
00:44:50 avec ce que nous vivons.
00:44:51 Il parle de la question migratoire.
00:44:54 Mais aujourd'hui, la France est devenue une passoire migratoire.
00:44:57 Chacun le voit, en fait.
00:44:59 Quand vous voyez le nombre de titres de séjour qui ont été accordés qui explosent,
00:45:03 les demandes d'asile qui explosent aussi,
00:45:06 alors qu'on a même deux tiers des députés
00:45:09 qui en fait ne sont très peu renvoyés chez eux.
00:45:13 Il faudra peut-être que la droite l'accompagne au Parlement sur le projet immigration, notamment.
00:45:19 Mais quel est le projet immigration ?
00:45:21 Parce que vous avez entendu ce qu'il avait dit,
00:45:24 que le projet de loi immigration, d'ailleurs au grand dam de M. Darmanin,
00:45:28 va être saucissonné en plusieurs morceaux.
00:45:31 En fait, quel sera le projet sur l'immigration ?
00:45:34 Vous savez, il doit faire avec une majorité relative.
00:45:38 Il est avec une majorité relative.
00:45:40 Il est avec une majorité relative, mais c'est de sa faute, en fait.
00:45:43 C'est de son fait.
00:45:44 Et quand on dit, oui, mais bon, alors,
00:45:46 vous pourriez faire un accord de gouvernement avec les Républicains.
00:45:50 Mais lui, il n'en veut pas,
00:45:52 comme il ne veut pas non plus d'accord avec les syndicats.
00:45:55 Il a pas mal débauché chez LR quand même, Nadine Morano.
00:45:57 Et d'ailleurs, c'est peut-être son seul espoir,
00:45:59 de continuer à débaucher peut-être individuellement, au cas par cas,
00:46:03 les députés qui voudront rejoindre une coalition pour faire passer du texte par texte.
00:46:09 Oui, mais pour faire quoi ?
00:46:10 Pardon.
00:46:11 Quand vous regardez la réalité, c'est pour ça que je vous dis, les Français,
00:46:14 ils voient ce qui se passe quand ils regardent leur facture d'électricité
00:46:18 et qu'ils se disent, bon, mais la France était un pays,
00:46:20 tout le monde le sait, exportateur d'électricité.
00:46:23 Aujourd'hui, on importe de l'électricité.
00:46:25 Et qui a fermé Fessenheim ?
00:46:26 C'est Emmanuel Macron.
00:46:28 Pourquoi on a un parc nucléaire dont la moitié des réacteurs était fermé ?
00:46:33 Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, on n'a plus de personnel formé
00:46:35 pour entretenir ce qui a été le fleuron de notre industrie
00:46:40 et de notre souveraineté nationale en matière énergétique ?
00:46:44 Vous vous rendez compte qu'il parlait du climat ?
00:46:47 Il faut savoir que la France est le seul pays d'Europe,
00:46:49 et là, je vous parle de Strasbourg, du Parlement européen,
00:46:52 à ne pas avoir atteint 23% de renouvelables.
00:46:55 C'était l'objectif qui était fixé.
00:46:57 La France est le seul à ne pas avoir atteint cet objectif.
00:47:00 Donc, en fait, on voit bien qu'il y a le président qui parle
00:47:02 et il y a le président des résultats.
00:47:04 Ces résultats sont mauvais.
00:47:05 Donc, il ne peut pas avoir la confiance.
00:47:08 Nadine Morano, il reste quatre ans dans ce quinquennat.
00:47:11 En fait, on est au début du quinquennat.
00:47:12 C'est ça qui est bizarre à dire, d'ailleurs.
00:47:15 Vous nous dites qu'il n'est plus en capacité de gouverner,
00:47:17 le président de la République ?
00:47:19 On voit bien qu'en fait, quand vous regardez tous les indicateurs
00:47:23 en matière de délinquance, de dettes, d'immigration,
00:47:27 d'insécurité, de pouvoir d'achat,
00:47:30 on a l'impression, et ce n'est pas qu'un sentiment,
00:47:33 ça devient une réalité de déclassement,
00:47:35 c'est que la France est en train de se tiermondiser.
00:47:38 Je l'ai dit déjà il y a plusieurs mois.
00:47:40 Mais plus ça passe et plus ça s'aggrave, en fait.
00:47:44 Alors, il a voulu passer en force cette réforme
00:47:46 par un projet de loi de finances de la sécurité sociale rectificative.
00:47:50 Alors, pour ceux qui nous écoutent, c'est peut-être un peu technique,
00:47:52 mais c'est un véhicule législatif qui ne permet pas d'avoir justement
00:47:58 un vrai débat qui aurait permis le vote.
00:48:01 Quand vous voyez que l'Assemblée nationale n'a atteint que deux articles,
00:48:06 il faut se mettre à la place des députés quand même.
00:48:08 Il faut se mettre à la place aussi des citoyens dans les circonscriptions.
00:48:10 Ce n'est pas la faute d'Emmanuel Macron si l'Assemblée nationale
00:48:13 n'a discuté que de deux articles, Edwin Morano.
00:48:15 C'est la faute d'Emmanuel Macron s'il a choisi de faire cette réforme
00:48:19 sur un projet de loi de finances de la sécurité sociale rectificative.
00:48:23 Mais après les amendements, ce n'est pas lui qui les a déposés.
00:48:27 Pardon ?
00:48:28 Les amendements, ce n'est pas lui qui les a déposés.
00:48:30 Ce n'est pas lui qui a empêché le débat sur tous les articles.
00:48:33 Non, mais ce n'est pas qu'une question de débat,
00:48:35 c'est une question de timing pour pouvoir débattre.
00:48:38 Et c'est une question de pouvoir passer un 49.3 sur ce texte.
00:48:42 Moi, j'ai voté deux réformes des retraites lorsque j'étais députée.
00:48:47 On a toujours choisi un texte qui est un projet de loi de réforme des retraites.
00:48:51 Là, il a choisi son texte sur un PLFSS,
00:48:55 sur un projet de loi de finances de la sécurité sociale rectificative.
00:48:59 D'abord, normalement, un PLFSS rectificatif,
00:49:02 sauf crise majeure, on le fait en fin d'année.
00:49:04 Là, en début d'année, il nous passe ce véhicule législatif
00:49:07 pour contraindre le débat.
00:49:09 Et donc, ça ne marche pas à l'Assemblée nationale,
00:49:11 ça ne marche pas au Sénat.
00:49:13 Il y a eu aussi un vote bloqué,
00:49:14 même si les Républicains ont nettement contribué à améliorer le texte,
00:49:19 parce que sinon, avec le texte initial, c'était quand même juste la catastrophe.
00:49:23 Mais le Parlement est contraint, les syndicats ne sont pas écoutés,
00:49:29 il n'y a pas de négociation.
00:49:30 Comment voulez-vous qu'on puisse avoir un débat apaisé en France ?
00:49:34 Moi, je pense que la réalité et la vérité,
00:49:36 c'est qu'il faudrait qu'Emmanuel Macron comprenne
00:49:38 que sa position de chef de l'État doit l'engager à tendre vers un débat apaisé,
00:49:47 vers une forme de consensus que lui-même doit construire et doit rechercher,
00:49:52 parce qu'il doit être garant de l'unité du pays.
00:49:55 Or, aujourd'hui, le pays est complètement...
00:49:56 - Pardon, parce que le temps nous est compté, évidemment.
00:49:59 Il y avait quand même...
00:50:01 On entend tous vos arguments et tous les reproches
00:50:05 qu'on peut faire au chef de l'État.
00:50:06 Je vais quand même rappeler qu'il y avait une motion de censure à l'Assemblée,
00:50:08 que l'ER aura pu voter.
00:50:10 Il ne faut pas exagérer quand même.
00:50:13 - Ce n'est pas une question de ne pas exagérer.
00:50:15 Je comprends les députés qui ont souhaité censurer ce gouvernement
00:50:20 parce qu'ils estimaient que le texte n'allait pas assez loin,
00:50:23 notamment sur les carrières longues ou sur les femmes, par exemple,
00:50:27 les dispositions concernant la retraite des femmes.
00:50:30 D'autres qui ont estimé que le texte n'allait pas assez loin,
00:50:34 mais qu'il ne fallait pas rajouter du chaos au chaos.
00:50:36 Et en fait, quand vous regardez, Emmanuel Macron,
00:50:39 dans sa méthode, fracture tout le monde.
00:50:42 Et c'est dommage parce que moi, je pense à l'unité du pays.
00:50:45 Je pense à faire avancer ce pays.
00:50:47 Et je pense qu'avec sa méthode, la méthode qui est la sienne,
00:50:51 je voudrais lui dire qu'il n'y arrivera pas.
00:50:52 Ce n'est pas comme ça qu'il peut y arriver.
00:50:54 Alors, il dit « j'ouvre trois chantiers ».
00:50:57 Alors, le chantier de l'ordre, le progrès, le chantier du travail.
00:51:00 Mais c'est des chantiers qu'il a ouverts sur sa table depuis six ans.
00:51:04 Je vous rappelle que c'est sa sixième année
00:51:06 où il exerce le pouvoir dans ce pays.
00:51:08 Et là, il se retrouve avec une majorité relative
00:51:11 à l'issue de cette élection de son deuxième quinquennat.
00:51:16 Et on voit bien que la France est extrêmement fragilisée
00:51:19 et que sa méthode de gouvernement est compliquée.
00:51:22 La seule possibilité qu'il aurait dû prendre dès le départ,
00:51:27 surtout en ayant été élu pour la deuxième fois face à Marine Le Pen,
00:51:31 c'est de dire « mon premier devoir, c'est de réconcilier les Français,
00:51:35 c'est de tendre à l'unité, c'est de ramener l'ordre ».
00:51:38 D'ailleurs, vous aurez remarqué qu'il n'a pas du tout dressé son bilan
00:51:42 s'agissant de la délinquance,
00:51:43 parce que tout le monde voit bien que c'est une catastrophe
00:51:46 en matière d'insécurité dans notre pays.
00:51:48 Donc, il a la responsabilité de réconcilier,
00:51:53 il a cette responsabilité d'unité.
00:51:55 Pour ça, il faut une méthode.
00:51:57 La méthode, c'est la concertation avec les partenaires sociaux,
00:52:00 les corps intermédiaires.
00:52:02 Ce n'est pas seulement d'écouter les Français,
00:52:04 il ne pourra pas satisfaire tout le monde.
00:52:05 Le problème, c'est qu'il a toujours voulu en donner un petit peu aux uns et aux autres,
00:52:09 aux écologistes, à machin, à truc,
00:52:11 et qu'au final, on se retrouve à une politique tellement brouillon
00:52:14 du tout et son contraire de tout,
00:52:17 qu'Emmanuel Macron ne nous emmène nulle part.
00:52:19 Et c'est vrai que bien malin celui qui peut dire ce soir
00:52:23 ce qu'il veut vraiment faire le chef de l'État.
00:52:25 Merci infiniment Nadine Morano d'avoir répondu aux questions de CNews.
00:52:29 Je rappelle évidemment que vous êtes députée européenne,
00:52:31 Les Républicains.
00:52:32 Benjamin Morel, un petit mot sur ce que l'on vient d'entendre.
00:52:36 La seule chance de s'en sortir pour Emmanuel Macron ce soir,
00:52:38 c'était de mettre un genou à terre, rien d'autre.
00:52:42 C'était de mettre un genou à terre ou de trouver une solution miracle.
00:52:45 Mais le problème, il a été évoqué tout à l'heure.
00:52:47 Il faut voir qu'Emmanuel Macron,
00:52:49 comment est-ce qu'il se sort de la crise des Gilets jaunes ?
00:52:51 Il se sort de la crise des Gilets jaunes grâce à trois ressources.
00:52:54 D'abord, lui-même.
00:52:55 Et il ne faut jamais l'oublier.
00:52:56 Il a un charisme qui lui permet de retourner l'opinion.
00:52:59 Ce qui retourne l'opinion, souvent on dit c'est les violences.
00:53:01 Ce n'est pas du tout les violences.
00:53:03 C'est Emmanuel Macron face aux Français dans le grand débat.
00:53:05 Mais c'est une cartouche qu'il ne peut pas réutiliser.
00:53:08 Aujourd'hui, comment arriver à retourner l'opinion à travers le seul verbe ?
00:53:11 Il n'y a plus l'effet de surprise.
00:53:12 Exactement.
00:53:13 Et on a un président qui, très clairement,
00:53:14 est aujourd'hui fragilisé dans tous les traits d'opinion.
00:53:16 Le deuxième élément, c'est l'argent.
00:53:17 On a dit tout à l'heure, il n'y en a plus de l'argent.
00:53:19 Aujourd'hui, il n'y a plus d'argent magique, il n'y a plus d'argent gratuit.
00:53:21 Donc comment est-ce qu'on fait ?
00:53:22 Et le troisième élément, c'est qu'il y a un président puissant.
00:53:24 Il y a un président qui est capable d'agir à travers une majorité parlementaire pléthorique.
00:53:28 On en a un petit peu parlé lors d'un précédent plateau,
00:53:30 mais il y a à peu près une semaine,
00:53:31 il s'est passé quelque chose qui n'intéressait que les consulatistes,
00:53:34 mais qui est extrêmement intéressant.
00:53:35 Pour la première fois, on a eu une nomination du président de la République
00:53:39 qui a été rejetée par le Parlement.
00:53:40 On avait inventé un processus qui devait ne jamais être utilisé.
00:53:44 On l'avait pensé en 2008 pour faire plaisir, grosso modo, aux oppositions,
00:53:48 mais en même temps, en étant assurés que la double majorité dans les deux chambres,
00:53:52 elle n'aurait jamais lieu.
00:53:53 Elle a eu lieu.
00:53:54 Donc on voit qu'actuellement, si vous avez des nominations qui commencent à ne pas passer,
00:53:58 comment est-ce que vous les faire passer demain ?
00:53:59 Un projet de loi sur l'immigration, sur le travail, etc.
00:54:02 Vous pouvez lancer des projets de loi dans la machine,
00:54:04 mais vous n'êtes pas capables de savoir comment est-ce qu'ils vont ressortir.
00:54:06 Ça, c'est un vrai problème.
00:54:07 Peut-on dire ce soir où nous emmène le président de la République
00:54:10 pour les quatre prochaines années, Jean-Sébastien ?
00:54:13 Oui, effectivement, parce que pour rebondir sur ce que vient de dire Benjamin Moré,
00:54:17 non, mais moi, je crois qu'il se trompe profondément sur le diagnostic
00:54:20 qu'il fait de l'état du pays.
00:54:21 Quand j'écoutais Nadine Morano et quand on a vu ce qui s'est passé,
00:54:24 on voit bien, et l'allocution qu'il a faite ce soir,
00:54:27 il pense qu'il y a d'un côté les manifestants et de l'autre les Français.
00:54:31 Et il pense que c'était comme ça avant.
00:54:33 Et sa vision profonde des choses, c'est ça.
00:54:35 Il est excédé par les syndicats parce qu'il considère qu'il y a trop de cogestion dans ce pays.
00:54:38 Il considère que finalement, il y a beaucoup de gens qui râlent
00:54:43 et qui empêchent les choses d'avancer,
00:54:45 et qu'il est impossible de réformer face aux gaulois réfractaires.
00:54:49 Parce qu'il y a des gens, mais ça, les gaulois réfractaires,
00:54:51 finalement, ils ne pensent pas que c'est tous les Français.
00:54:53 Ils l'identifient sur des gens en particulier.
00:54:55 Le problème, c'est que précisément, vraisemblablement,
00:54:57 nous sommes dans une autre phase.
00:54:59 Il n'y a pas les manifestants d'un côté et puis les Français de l'autre.
00:55:02 Quand les actifs, de manière aussi vaste que ce qu'on a vu dans les enquêtes d'opinion,
00:55:07 sont contre, parce que la procédure parlementaire, c'était la même chose.
00:55:10 On fait le choix du PLFSS pour réduire le truc,
00:55:13 parce que finalement, plus on le réduit et plus les Français qui pensent trop rien,
00:55:17 passeront à autre chose et puis finalement,
00:55:19 accepteront de ne pas être emmerdés trop longtemps,
00:55:21 parce que c'est un peu comme ça qui résonne finalement,
00:55:23 par ceux qui font grève, qui bloquent le quotidien, etc.
00:55:26 Sauf que non, précisément, nous sommes dans un autre moment politique.
00:55:29 Et Benjamin Laracli, la nomination de Charminion à la tête de l'ADEME,
00:55:33 qui a été rejetée par le Sénat après avoir été rejetée, effectivement,
00:55:37 eh bien, c'est majeur de la même manière qu'on avait vu d'ailleurs
00:55:40 le projet de loi de programmation militaire,
00:55:43 qui a été rejeté à cause des études d'impact mal faites.
00:55:46 Il se trompe sur l'état du pays.
00:55:48 Il pense, comme je vous le disais, qu'il y aurait une masse de Français
00:55:51 qui finalement, en auraient marre un peu des syndicats,
00:55:53 qui n'auraient pas le goût que le pays ne puisse pas être réformé.
00:55:56 Le fait d'avoir manqué de panache, de ne pas être allé au vote
00:55:58 sur la réforme des retraites, il y a une grande partie des Français
00:56:01 qui ne sont pas prêts aujourd'hui à m'y pardonner.
00:56:02 La question qu'on peut se poser ce soir, c'est à qui parlait-il ?
00:56:05 À qui parlait-il ? Existe-t-il ?
00:56:07 À son électorat.
00:56:08 Mais je ne suis même pas sûr que même sa base,
00:56:10 quand vous en parlez avec des gens au sein de l'exécutif
00:56:12 ou dans la majorité parlementaire,
00:56:14 il y a beaucoup de gens qui doutent et qui ne voient pas
00:56:16 comment il peut sortir et qui considèrent que le président de la République
00:56:18 ne comprend pas l'état politique du pays.
00:56:19 -Claire Mabryk ?
00:56:21 -Je pense aussi qu'il doit, et en fait, il fait le pari
00:56:24 que c'était la période probablement la plus difficile de son quinquennat,
00:56:27 c'est la réforme des retraites.
00:56:28 Ça concerne tout le monde.
00:56:30 Ça concerne vraiment un degré de mécontentement du peuple.
00:56:34 Mais en se disant, je reste droit dans mes bottes,
00:56:36 j'impose avec tous les outils constitutionnels qu'il a utilisés,
00:56:41 c'est quand même quelque chose à ajouter au ressentiment,
00:56:43 bien sûr, des Français.
00:56:45 Mais en se disant, finalement, sur le temps long, sur le cinq ans,
00:56:49 je vais réussir à imposer d'autres thèmes.
00:56:51 Donc, pour reprendre la main, il n'a pas réussi encore,
00:56:53 manifestement, ce soir.
00:56:54 C'était assez vague, ces thèmes.
00:56:58 Mais pour reprendre la main,
00:56:59 je pense que ça va être d'imposer d'autres sujets dans l'actualité.
00:57:02 Il veut détourner le regard le plus rapidement possible.
00:57:06 Ce soir, c'est important d'acter la réforme, de dire, écoutez,
00:57:09 on prend un peu comme quelqu'un qui quitterait quelqu'un,
00:57:12 dans un couple, par exemple, et qui dit,
00:57:14 vous avez beaucoup de peine, oui, tu as de la peine,
00:57:17 c'est difficile, mais que veux-tu?
00:57:18 C'est difficile, mais c'est comme ça,
00:57:20 et on va passer à autre chose.
00:57:21 Donc, maintenant, il va vouloir imposer d'autres thèmes.
00:57:24 Et on se demande, dans le restant du quinquennat,
00:57:27 est-ce qu'il va pouvoir faire certaines réformes?
00:57:29 Mais on peut quand même se dire que les autres thèmes,
00:57:32 l'immigration, la santé, les services sociaux...
00:57:36 - Ça fait six ans qu'il en parle, donc...
00:57:37 - Non, mais justement, ce que je veux dire,
00:57:38 c'est que ce n'est pas aussi...
00:57:40 ça ne suscite pas autant la colère que la réforme.
00:57:43 Donc, il y a probablement des choses là-dedans
00:57:45 qui seront peut-être plus consensuelles,
00:57:47 plus faciles pour lui.
00:57:49 - Patrick Privard, en fait, si on se dit la vérité,
00:57:53 est-ce que ce n'est pas plus une question de personnalité,
00:57:56 de problème avec le chef de l'État que de fond?
00:57:59 C'est la personnalité d'Emmanuel Macron qui est inquiète.
00:58:01 C'est son rapport au français qui inquiète.
00:58:03 L'une des premières choses que vous m'avez dites tout à l'heure,
00:58:05 c'est de montrer la façon dont il a convié l'intersyndicale
00:58:09 ou en tout cas la force ouvrière à la réunion demain.
00:58:12 Vous dites ?
00:58:13 - Il a dû faire pareil pour les autres, ça, je ne sais pas.
00:58:15 - Oui, oui, donc je le généralise à l'intersyndicale.
00:58:18 Mais il est plus là, en fait, le blocage d'aujourd'hui.
00:58:20 Il est sur la personnalité même d'Emmanuel Macron.
00:58:23 - Je ne sais pas si c'est sa personnalité,
00:58:25 c'est sa façon de concevoir les relations sociales dans ce pays.
00:58:29 C'est ça le problème, pas une question de personnalité.
00:58:32 - Elle est inédite, sa façon de concevoir les relations sociales dans le pays ?
00:58:34 - C'est le moins qu'on puisse dire.
00:58:37 Il y a une loi, la loi Larcher, qui dit normalement
00:58:40 que quand on réforme quelque chose dans le droit du travail,
00:58:42 il faut consulter les organisations syndicales et les inviter à négocier.
00:58:47 En l'occurrence, jusqu'à preuve du contraire, les retraites...
00:58:49 - Il est là le vrai sujet, c'est sa façon de gouverner, en fait.
00:58:51 - Jusqu'à preuve du contraire, les retraites, ça concerne tout le monde
00:58:53 et notamment tous les salariés de ce pays.
00:58:55 Tous les salariés de ce pays.
00:58:57 Il n'y a pas eu de négociation sur ces questions-là.
00:59:00 On n'a jamais dit qu'il ne fallait rien faire sur le dossier des retraites.
00:59:03 Ce n'est pas ça le débat. On a fourni nos argumentaires
00:59:06 lorsqu'on a été consultés par la Première ministre.
00:59:09 Toutes les organisations syndicales ont fait.
00:59:11 Lui, il dit "non, non, ils ne nous ont pas fait de contre-proposition".
00:59:14 C'est tellement facile.
00:59:15 Je mets de côté tout ce qu'ils ont pu nous envoyer.
00:59:18 C'est ça, c'est un problème de méthode directement.
00:59:20 - C'est faire le bien des gens, c'est en fait, juste un mot,
00:59:23 c'est parce que sa vision des choses, c'est faire le bien des Français malgré eux,
00:59:26 parce que lui est expert et que les autres ne comprennent rien.
00:59:30 - Est-ce qu'il est capable de changer maintenant ?
00:59:32 Qui le croit sincèrement ?
00:59:33 - Tout vient de comment il a gagné sa première élection présidentielle.
00:59:36 C'était absolument hallucinant et inédit.
00:59:39 Il a balayé d'un revers de main ce qu'il a appelé l'ancien monde.
00:59:43 Il a mis en place...
00:59:44 - Après, il s'est pris quelques crises dans la figure entre-temps.
00:59:47 - Oui, mais alors il a mis en place ce "en même temps" qui a,
00:59:50 je suis désolée par rapport à ce que vous disiez tout à l'heure,
00:59:52 cassé les alternatives en dehors des extrêmes,
00:59:55 mais c'est le "en même temps" en fait qui empêche les alternatives.
00:59:58 - Oui, ça je suis bien d'accord que le "en même temps" est toxique.
01:00:00 - Parce que les oppositions ont été repoussées aux extrêmes
01:00:02 et que quand même on est dans un pays où pour l'instant
01:00:05 on n'a pas encore cédé aux extrêmes.
01:00:06 Ça ne veut pas dire que ça ne viendra pas.
01:00:08 Et de là, tout s'est bâti, c'est-à-dire qu'il est passé d'une crise à l'autre,
01:00:11 de Benalla au gilet jaune, à la première grève des retraites,
01:00:15 au Covid, à la deuxième crise sur les retraites.
01:00:19 Et il a surmonté tout ça en surnageant et en se disant...
01:00:24 C'est quelqu'un qui n'a pas eu de gros problèmes dans sa vie Emmanuel Macron.
01:00:28 Il n'a jamais affronté...
01:00:29 Il a eu des crises en tant que président de la République,
01:00:31 mais la vie a toujours été assez souriante avec lui globalement.
01:00:35 Et aujourd'hui...
01:00:36 - Je n'étais pas dans sa chambre d'ado.
01:00:38 - Non mais la question qu'on se pose, tout lui a réussi en fait.
01:00:42 Il a été réélu malgré les crises.
01:00:45 Il a été élu de façon complètement insensée
01:00:47 alors qu'il n'avait jamais été ni maire, ni député, ni rien du tout.
01:00:51 Et tout lui a réussi.
01:00:53 Il a dit, dès qu'il voulait un truc, il l'a eu en fait.
01:00:56 Et la question qu'on se pose aujourd'hui...
01:00:57 - C'est des caprices d'enfant gâté, cette réforme des retraites ?
01:01:00 - Peut-être un peu oui.
01:01:01 - Vous croyez ?
01:01:02 - Peut-être un peu.
01:01:03 Et en tout cas de quelqu'un qui ne s'est pas frotté à une durée délégée.
01:01:08 Et aujourd'hui la question qu'on se pose en l'écoutant ce soir,
01:01:11 c'est pour la première fois qu'il y a eu la guerre en Ukraine,
01:01:14 on en oublie la guerre en Ukraine,
01:01:15 pour une fois qu'on n'est pas dans le drame absolu
01:01:18 de la maladie du siècle, de la guerre en Europe, de machin,
01:01:22 on a l'impression que...
01:01:23 C'est vrai qu'il n'y a pas de vision.
01:01:26 Mais qu'est-ce qu'il n'y a de plus compliqué que d'avoir une vision
01:01:29 pour un pays très complexe en fait.
01:01:30 - Et une des clés...
01:01:31 - Parce qu'il n'est plus dans la crise, il est dans le normal.
01:01:34 - Quand vous êtes président de la République, si vous n'avez pas de vision...
01:01:37 - Non mais lui il peut être dans l'extraordinaire,
01:01:39 il ne peut pas être dans le normal.
01:01:39 - Mais une des clés c'est peut-être qu'Emmanuel Macron
01:01:41 surestime son talent.
01:01:43 Il surestime son talent politique parce que je répondis
01:01:45 sur ce que disait Benjamin Moral tout à l'heure,
01:01:46 il s'en est sorti grâce à son charisme.
01:01:48 Et oui c'est vrai, mais ça n'est que partiellement vrai.
01:01:51 De la même manière, son élection en 2017 était extraordinaire,
01:01:54 mais dans un alignement de planètes qui était quand même sans précédent.
01:01:57 Parce qu'il y avait en face de lui de très mauvais candidats
01:02:00 ou de gens, un président sortant qui n'a même pas été en situation
01:02:03 de se représenter parce que Manuel Valls lui-même avait été un mauvais candidat.
01:02:07 Bref, on ne va pas refaire la liste de tous les éléments qu'il font,
01:02:09 qu'il a réussi à passer.
01:02:11 Mais surtout sur les Gilets jaunes,
01:02:12 oui il y a son charisme au moment du grand débat,
01:02:14 mais il n'y a pas que ça, il y a juste l'épuisement naturel des Gilets jaunes.
01:02:17 - Mais c'est le pari sur l'éolien, ce que je veux dire.
01:02:20 - C'est la même chose.
01:02:21 - Non, ça n'est pas la même chose.
01:02:22 - Ah bah il parie l'épuisement aussi.
01:02:23 - Laissez-moi aller au bout de la phrase.
01:02:24 Oui, il parie sur l'épuisement, mais justement,
01:02:26 il y a une grande différence à mon sens,
01:02:28 c'est que les Gilets jaunes n'avaient pas de traduction politique.
01:02:30 Il n'y avait aucune canalisation politique.
01:02:32 Parce que, pardon, je vais au bout de la phrase,
01:02:34 vous me répondrez une fois que l'idée aura été exposée, je vous ai sûr.
01:02:37 - Je vais reprendre ensuite, allez-y Jean-Sébastien.
01:02:39 - Il n'y avait pas de parti qui incarnait les Gilets jaunes.
01:02:41 Il y en a qui ont essayé, il n'y en avait pas.
01:02:43 Il n'y avait pas de syndicat dans les Gilets jaunes.
01:02:44 Il n'y avait zéro représentation politique.
01:02:46 Donc un mouvement qui n'a aucune représentation politique,
01:02:49 forcément, il finit par s'essouffler, par s'épuiser.
01:02:52 Là, il y a l'intersyndicale.
01:02:53 Elle est encore là.
01:02:54 Elle va être là pour le 1er mai.
01:02:56 Et il y a aussi des oppositions, des oppositions politiques
01:02:59 qui n'ont pas l'intention de lâcher le morceau.
01:03:01 Et c'est une grande différence, à mon sens, avec le mouvement des Gilets jaunes.
01:03:04 - On va voir ce qu'en dit Mathieu Lefèvre.
01:03:06 Mathieu Lefèvre, bonsoir.
01:03:07 Vous êtes député Renaissance du Val-de-Marne.
01:03:10 Merci d'être avec nous en direct sur CNews.
01:03:12 Je vais être un peu taquin, mais il faut vraiment être membre de Renaissance
01:03:16 pour être capable de trouver du positif
01:03:18 dans cette allocution du président de la République ce soir.
01:03:21 - Non, je ne suis pas d'accord.
01:03:22 Moi, je trouve qu'il y a beaucoup de positifs.
01:03:23 D'abord, il y a un cap.
01:03:24 Il y a une méthode qui sont extrêmement claires
01:03:26 et qui ont été fixées par le président de la République.
01:03:29 Le président de la République, il est aujourd'hui un rempart contre l'immobilisme
01:03:33 au moment où l'immobilisme ne fait qu'un avec le risque de grand déclassement
01:03:38 que peut vivre notre pays.
01:03:39 Je crois qu'on ne pourrait pas supporter.
01:03:41 Il nous reste quatre ans de mandat.
01:03:43 Quatre ans, c'est beaucoup.
01:03:44 On a encore beaucoup de choses à faire au service des Français
01:03:47 en matière de partage de la valeur, en matière d'ordre républicain,
01:03:51 en matière de décarbonation de notre économie.
01:03:53 Le président de la République, il a fixé ses chantiers
01:03:55 et il nous appartient de les remplir et de nous appeler à cette tâche
01:03:59 qui est très grande pour les quatre années qui nous restent à venir.
01:04:02 On pourrait ne rien faire.
01:04:04 - Pardon de vous couper, mais c'est important quand même de rappeler
01:04:07 que ça fait trois mois que vous avez une foule exsangue.
01:04:11 Vous avez 93% des actifs qui sont concentrés sur cette réforme des retraites,
01:04:15 une contestation qui ne faiblit pas.
01:04:17 Un 1er mai qui s'annonce dantesque, une allocution de 13 minutes.
01:04:21 Il a passé 3 minutes et 15 secondes sur la réforme des retraites.
01:04:26 Est-ce que vous trouvez ça normal ?
01:04:29 - Le président de la République a été lucide sur le fait
01:04:31 que nous ne sommes pas parvenus à convaincre quant à cette réforme.
01:04:34 Mais quand j'entends vos invités nous dire que cette réforme,
01:04:37 ce serait un caprice d'enfant gâté, je m'interroge.
01:04:42 Je pense qu'il faut aussi que chacun revienne à la raison.
01:04:44 Cette réforme, elle était nécessaire, elle était indispensable
01:04:47 pour pouvoir continuer à mener les autres réformes de ce quinquennat.
01:04:50 Encore une fois, il n'y a pas un microclimat en France
01:04:52 qui nous exonère de toutes les réformes courageuses et difficiles
01:04:55 qu'ont mené les autres pays européens.
01:04:57 Et le président de la République, après tout, il a fait le choix de cette réforme
01:05:01 alors qu'il aurait pu ne pas le faire.
01:05:03 Il aurait pu très bien être un roi fait néant jusqu'en 2027.
01:05:07 - Il aurait pu avoir le panache de soumettre cette réforme
01:05:09 au vote des parlementaires ?
01:05:10 Peut-être que nous n'en serions pas là aujourd'hui.
01:05:12 Ce n'est pas ce que vous vous dites.
01:05:13 Je sais que, et nous savons tous, il n'y a rien de secret là-dedans.
01:05:16 Vous avez même des députés Renaissance
01:05:19 qui déplorent le fait d'être passé par le 49-3.
01:05:21 C'est le péché originel.
01:05:24 - Je ne suis pas sûr que ce soit le péché originel,
01:05:26 si on peut revenir sur cette réforme.
01:05:27 Mais vous savez, on a peut-être une majorité relative,
01:05:30 mais il n'y a pas de majorité alternative.
01:05:32 Et le rejet des deux motions de censure l'a bien démontré.
01:05:35 Malgré les appels de la France insoumise
01:05:36 à voter pour le Rassemblement national,
01:05:38 personne n'est aujourd'hui en mesure de formuler
01:05:40 un contre-projet clair et cohérent pour les Français.
01:05:43 On peut critiquer le projet du Président de la République,
01:05:46 mais encore faut-il avoir un projet ambitieux
01:05:48 à offrir à nos compatriotes.
01:05:50 Moi, qu'est-ce que j'ai vu dans le débat sur la réforme des retraites ?
01:05:52 J'ai vu une extrême gauche qui voulait taxer tous les Français,
01:05:55 du moins riche au plus riche, sans en oublier aucun,
01:05:58 et une extrême droite qui s'est contentée
01:06:00 de ne formuler aucune proposition.
01:06:02 Dès l'instant où on aura des oppositions qui seront crédibles
01:06:05 et qui formuleront des projets concrets
01:06:06 en alternative au Président de la République, pourquoi pas ?
01:06:09 Mais aujourd'hui, cette majorité alternative n'existe pas.
01:06:12 En fait, les seules réponses viables et dignes d'intérêt dans ce pays,
01:06:16 elles sont celles du Président de la République.
01:06:19 Non, ce n'est pas ce que je dis.
01:06:20 Et d'ailleurs, le Président de la République,
01:06:21 il a été très lucide sur les colères des Français.
01:06:23 Il a été lucide aussi sur les inquiétudes
01:06:25 qui sont nées de cette réforme,
01:06:27 notamment sur le sens qu'on donne de notre vie au travail.
01:06:30 Cette réforme, c'est une réforme d'effort,
01:06:33 et parfois, demander des efforts aux Français
01:06:35 alors que leur vie de travail est déjà très difficile,
01:06:38 qu'ils ont envie parfois de s'organiser autrement
01:06:40 qu'ils ne le font à l'heure actuelle,
01:06:42 ça heurte, ça interroge,
01:06:43 et c'est pour ça qu'il nous appartient de répondre
01:06:45 à ces questions dans les mois qui viennent.
01:06:47 Mais on ne peut pas se contenter
01:06:49 d'avoir des oppositions qui refusent tout en bloc.
01:06:52 On ne peut pas se contenter de l'immobilisme.
01:06:54 L'immobilisme, ça ne peut pas être une solution pour notre pays.
01:06:57 Si notre pays s'étant tenté…
01:06:58 Pardon, encore une fois, je suis désolé,
01:06:59 parce que j'ai envie de créer une discussion
01:07:01 plutôt que de laisser aux uns et aux autres,
01:07:04 d'ailleurs, déverser des éléments de langage.
01:07:06 Ça fait trois, quatre fois que vous utilisez ce mot d'immobilisme
01:07:09 qui a été utilisé par le chef de l'État.
01:07:11 Vous parlez de réforme nécessaire
01:07:12 comme l'a fait le chef de l'État tout à l'heure.
01:07:15 On pourrait décrypter comme ça tout le discours de la majorité.
01:07:19 Je vais vous dire, monsieur, les gens sont lassés
01:07:21 et ont l'impression d'entendre toujours le même discours
01:07:23 de la part du président et de la part de ses représentants.
01:07:25 Ils n'y croient plus, le charme est rompu.
01:07:28 C'est un peu l'effet de ce ressort cassé
01:07:29 à force d'avoir trop tiré dessus.
01:07:31 Est-ce que ça, vous en avez conscience ou pas ?
01:07:33 Quelle est la logique du chef de l'État aujourd'hui ?
01:07:37 Que cette réforme ait fait naître des inquiétudes et des incertitudes,
01:07:41 c'est une évidence.
01:07:42 Il faudrait être bien naïf pour dire que nous avons tout bien fait,
01:07:45 que cette réforme a été comprise
01:07:47 et que nous sommes en capacité d'embarquer le peuple français sur cette réforme.
01:07:51 Bien sûr que non, je ne vais pas vous dire cela.
01:07:53 En revanche, je crois que les Français,
01:07:55 ils attendent aussi de leurs dirigeants et de leurs représentants du courage.
01:07:58 Ils attendent qu'ils continuent à réformer
01:07:59 pour répondre concrètement à leurs préoccupations du quotidien.
01:08:02 L'accord sur le partage de la valeur qui a été validé par les partenaires sociaux,
01:08:06 il nous appartient à nous, législateurs, de pouvoir le traduire.
01:08:09 Et ça va se traduire comment ?
01:08:10 Par des progrès concrets de leur pouvoir d'achat.
01:08:12 Quand on lutte contre l'inflation de façon extrêmement concrète,
01:08:15 comme on le fait texte financier après texte financier,
01:08:18 ça a des effets concrets pour les Français.
01:08:21 En matière de logement, il faut qu'on aille beaucoup plus loin,
01:08:23 on va s'y atteler.
01:08:24 En matière d'éducation, en matière d'accès à la santé,
01:08:27 on va continuer à s'y atteler.
01:08:29 Mais encore une fois, je crois que les Français attendent du courage
01:08:32 et ils attendent de nous qu'on continue à se battre pour eux.
01:08:34 Si on se dit "tout cela ne sert à rien, ce pays n'est pas réformable
01:08:38 et après tout, mieux vaut ne rien faire",
01:08:40 à ce moment-là, il faut arrêter la politique.
01:08:41 Mais les Français ne sont pas demandeurs comme le Français.
01:08:43 Je vais laisser la parole à Jean-Sébastien Ferju qui va vous poser une petite question.
01:08:46 Je vais juste, et je vais vous titiller une dernière fois,
01:08:48 mais on va refermer la parenthèse.
01:08:50 En termes de courage, se passer du 49-3 et aller au vote,
01:08:54 c'eût été plein de panache et de courage justement.
01:08:57 Mais a priori, ce n'est pas ce qui s'est passé.
01:08:59 Jean-Sébastien Ferju qui veut vous poser une question et je vous libère, monsieur le député.
01:09:03 Oui, monsieur le député, j'avais une question en écoutant aussi le président de la République
01:09:07 d'ailleurs sur cet immobilisme qu'il rejette.
01:09:09 Mais si, c'est ce que souhaitent les Français.
01:09:12 Parce que quand on regarde la composition de l'Assemblée nationale,
01:09:14 moi, ce que ça m'évoque, c'est que globalement, la volonté de la nation,
01:09:17 c'est précisément, non pas peut-être l'immobilisme,
01:09:20 mais faute d'être vraiment convaincu par un projet en particulier,
01:09:23 d'organiser précisément une forme d'impuissance du pouvoir politique.
01:09:27 Parce que la démocratie, ça peut être parfois que la majorité veut même,
01:09:30 admettons, un projet idiot.
01:09:32 Mais ça la regarde, c'est son problème.
01:09:34 Est-ce que d'un point de vue démocratique, vous pouvez respecter que peut-être, parfois,
01:09:38 eh bien oui, une majorité de Français veulent quelque chose qui, à votre avis,
01:09:42 n'est pas bon pour eux, mais sauf que c'est ce qu'ils en pensent eux.
01:09:45 Et que parfois, une majorité de Français préfère en réalité l'immobilisme
01:09:49 à aller dans un sens ou dans l'autre parce que les projets ne les convainquent pas.
01:09:52 Et donc, est-ce que tout simplement, être dans un cadre démocratique,
01:09:55 ce n'est pas respecter ça plutôt que de vouloir faire le bien des gens malgré eux à tout prix ?
01:09:58 Mathieu Lefeuve, je vous laisse répondre.
01:10:00 D'abord, le président de la République, il a été élu sur un programme
01:10:03 dans lequel figurait cette réforme.
01:10:05 Pendant des années, j'ai entendu des hommes politiques qui ne tenaient pas les promesses
01:10:08 qu'ils avaient présentées devant les Français.
01:10:10 C'est le cas.
01:10:11 Et deuxièmement, on n'est peut-être pas majoritaire de façon absolue.
01:10:14 C'est une évidence et c'est le choix des Français qu'il faut respecter.
01:10:17 Il n'en reste pas moins que nous sommes la première force politique de ce pays.
01:10:20 Et vous faites comme si les autres opinions politiques pouvaient s'agréger.
01:10:25 Peut-être, mais moi je crois qu'il n'y a pas de majorité cohérente
01:10:28 entre ce que souhaite Mme Pannot et ce que souhaite Mme Le Pen.
01:10:32 Et par ailleurs, sur l'immobilisme, si demain, dans un an, dans deux ans, dans trois ans,
01:10:37 on a un pays qui continue à être déclassé au niveau européen,
01:10:41 on a un pouvoir d'achat qui s'affaiblit parce qu'on n'aura rien fait,
01:10:44 parce qu'on n'aura fait aucune des réformes nécessaires,
01:10:46 alors que tous nos voisins européens les auront faites,
01:10:48 je crois que les Français s'en prendront en nous.
01:10:49 Ils nous diront "qu'est-ce que vous avez fait pendant le second quinquennat Macron ?"
01:10:52 Je pense qu'il faut continuer à réformer, réformer de façon juste,
01:10:55 en écoutant les Français,
01:10:56 et c'est la meilleure des façons d'obtenir des résultats concrets pour eux.
01:10:59 Si vous avez encore une minute trente,
01:11:01 une dernière question de Jean-Christophe Couvis,
01:11:03 secrétaire général, Unité SGP Police, qui est sur le plateau.
01:11:06 Bonjour M. le député, je crois que vous êtes passé par le ministère de l'Intérieur,
01:11:09 dans une autre vie, et justement je voulais savoir,
01:11:11 en fait ce qui m'a gêné moi dans l'histoire,
01:11:14 c'est qu'effectivement le Conseil constitutionnel a retoqué
01:11:17 effectivement six articles qui ont été invalidés.
01:11:19 Et dans cet article-là,
01:11:21 il y a quand même un article qui touchait les plus humbles,
01:11:23 les plus précaires d'entre nous, je parle des policiers,
01:11:25 c'est les policiers adjoints.
01:11:26 C'est-à-dire que ça leur permettait quand même de récupérer
01:11:29 toutes les années de contrat, de contractuel j'allais dire,
01:11:32 qu'ils pouvaient cumuler après en étant titulaire,
01:11:34 et de partir dans une retraite plutôt et bien méritée.
01:11:37 Et donc on voit bien, effectivement, encore une fois,
01:11:39 que moi ce que je ne supporte pas c'est ce cynisme,
01:11:41 parce que le Conseil d'État avait déjà émis des réserves,
01:11:44 et avait déjà entre guillemets "retoqué" ces propositions,
01:11:47 mais en fait vous êtes allé quand même au Conseil constitutionnel
01:11:50 pour faire croire que ça allait passer et pour gagner du temps.
01:11:52 Et à la fin, encore une fois, tout le monde est floué,
01:11:55 et on repart sur une mesure qui est encore plus dure
01:11:58 qu'elle n'avait été présentée.
01:12:00 Et franchement, je peux vous dire que dans le...
01:12:02 tous mes collègues, notamment qui sont policiers adjoints,
01:12:04 et il faut savoir qu'il y a un fonctionnaire sur deux,
01:12:06 enfin un policier sur deux qui est passé en étant policier adjoint,
01:12:09 je peux vous dire que ce soir, ils sont un peu dans un trouble aussi.
01:12:15 D'abord monsieur, nous on a le plus grand respect pour les forces de l'ordre,
01:12:19 il n'y a aucun gouvernement qui a fait autant en matière de moyens
01:12:22 pour les forces de l'ordre, vous le savez que
01:12:24 celui du Président de la République, et singulièrement
01:12:26 depuis que Gérald Darmanin est au ministère de l'Intérieur.
01:12:28 Cette disposition, ce n'est pas nous qui l'avons contestée
01:12:30 devant le Conseil constitutionnel, ce sont les oppositions.
01:12:33 Et au cas d'espèce, si je ne me trompe pas,
01:12:36 elle a été contestée par le Conseil, non pas sur le fond, mais sur la forme.
01:12:39 Ce qui veut dire qu'un autre vecteur législatif pourra la reprendre,
01:12:42 et nous souhaitons évidemment qu'elle puisse être reprise,
01:12:45 et appliquée dans les faits.
01:12:47 Merci beaucoup Mathieu Lefebvre, député Renaissance du Val-de-Marne,
01:12:51 d'avoir pris le temps de nous répondre,
01:12:53 même si on vous a un petit peu bousculé,
01:12:55 mais c'est le jeu démocratique finalement.
01:12:57 Tout à fait.
01:12:58 Merci à vous d'être intervenu sur CNews.
01:13:02 Emmanuel Macron, alors pendant Patrick Privat,
01:13:04 tiens je voudrais avoir un petit peu votre regard,
01:13:07 puisque vous avez été bien silencieux, attentif à cet échange
01:13:10 avec le député Renaissance, qu'est-ce que vous en tirez ?
01:13:13 C'est quand même extraordinaire qu'un député nous dise
01:13:16 on a travaillé sur le pouvoir d'achat, qu'est-ce qu'ils ont fait ?
01:13:19 Ils ont filé des chèques, chèques énergie, chèques carburant,
01:13:23 c'est pas d'ailleurs avec 100 balles qu'on va pouvoir faire le plein bien souvent,
01:13:26 ça fait deux plaintes, pas plus.
01:13:28 Déjà on va pas...
01:13:28 Avec une petite voiture.
01:13:29 Avec une petite voiture.
01:13:31 Et pour ceux qui ont besoin de leur véhicule pour se rendre au travail,
01:13:33 parce qu'il n'y a pas que des gens qui vivent dans des grandes agglomérations,
01:13:35 avec des moyens de transport public performants.
01:13:40 C'est ça la réalité quand même.
01:13:41 La vraie vie, c'est quand on est sur le terrain,
01:13:43 y compris sur les territoires où vous n'avez pas le choix que de prendre votre véhicule.
01:13:46 Quand aujourd'hui vous êtes à 2 euros le litre de carburant,
01:13:50 diesel ou essence, c'est ça la réalité.
01:13:53 Bien sûr.
01:13:54 Quand il faut payer la facture d'électricité à la fin du mois,
01:13:57 avec des tarifs de kilowattheures qui vont exploser,
01:14:03 c'est ça qui se passe.
01:14:04 Quand aujourd'hui un artisan boulanger va être obligé de fermer,
01:14:08 parce que c'est aussi ça la réalité,
01:14:10 parce qu'il ne pourra pas faire payer la facture pour faire cuire le pain.
01:14:15 Et qu'on regarde un petit peu la réalité,
01:14:17 qu'on se pose les vraies questions.
01:14:18 Alors que le souci sur l'énergie, c'était notamment au plan européen
01:14:23 de décorréler le prix du gaz de celui de l'électricité.
01:14:26 Qui a eu le courage politique de le faire ?
01:14:29 Certainement pas ce gouvernement,
01:14:31 et pas davantage le président de la République.
01:14:34 Emmanuel Macron qui prévoit désormais,
01:14:35 Benjamin Morel une série de déplacements en France.
01:14:38 Il veut essayer d'embrayer sur l'après,
01:14:40 mais ça va être de plus en plus compliqué
01:14:42 pour lui de se déplacer en France.
01:14:43 Ça va être compliqué en effet,
01:14:45 parce que vous avez vu ce soir la casserolade,
01:14:47 je crois que je l'ai bien retenu le terme.
01:14:49 Donc évidemment, vous allez avoir des syndicats,
01:14:52 vous allez avoir des partis politiques
01:14:54 qui vont vouloir organiser les déplacements du Château-Loup.
01:14:56 Vous ne passez pas à l'acte II si vous ne montrez pas des signes de changement.
01:14:58 C'est très compliqué,
01:14:59 parce qu'aujourd'hui vous avez des syndicats qui veulent parler de retraite,
01:15:01 vous avez des partis d'opposition
01:15:02 qui n'ont évidemment pas envie non plus de lâcher cette affaire.
01:15:04 Vous avez une colère des Français.
01:15:06 Et donc, ce faisant, il y a deux choix.
01:15:08 Soit vous entrez dans une logique qui est une logique de déplacement manu militari,
01:15:12 mais évidemment l'image fait un peu Village Potemkin.
01:15:15 Soit vous êtes dans une perspective où vous acceptez cette contestation
01:15:19 parce que vous avez le lien direct,
01:15:21 mais c'est extrêmement risqué.
01:15:22 C'est extrêmement risqué parce que 1) ça roule à de mauvaises images.
01:15:25 C'est extrêmement risqué parce que 2) vous n'êtes jamais à l'abri.
01:15:28 Souvenez-vous de la petite phrase, etc.
01:15:30 Bref, des gros couacs de communication.
01:15:31 À portée de baffe.
01:15:32 Déjà, fragilise un peu plus Emmanuel Macron.
01:15:34 Écoutez juste un des extraits de l'allocution de ce soir
01:15:37 sur ces fameux 100 jours qui nous attendent jusqu'au 14 juillet.
01:15:42 Prochains 100 jours d'apaisement voulu par le chef de l'État.
01:15:45 Écoutez-le.
01:15:45 Je sollicite toutes les forces d'action et de bonne volonté,
01:15:50 nos maires, nos élus, nos forces politiques, nos syndicats, tous ensemble.
01:15:55 Je compte mieux les associer en relançant dès le mois de mai
01:15:57 des coalitions et alliances nouvelles
01:15:59 sur les bases solides du Conseil national de la refondation,
01:16:03 au plus près du terrain.
01:16:05 Et chacun d'entre vous avait un rôle à jouer.
01:16:09 Il nous faut moins de lois, moins de bureaucratie,
01:16:11 plus de liberté d'action, d'expérimentation,
01:16:14 de pouvoir d'initiative à l'échelle de nos vies.
01:16:18 Oui, c'est cet élan national auquel je crois.
01:16:23 Et ces trois chantiers prioritaires constituent la feuille de route
01:16:27 du gouvernement que la Première ministre détaillera dès la semaine prochaine.
01:16:32 Ces trois chantiers doivent nous rassembler,
01:16:35 rassembler les principaux responsables de la nation.
01:16:39 Je m'y impliquerai.
01:16:41 Et le 14 juillet prochain doit nous permettre de faire un premier bilan.
01:16:46 Nous avons devant nous 100 jours d'apaisement, d'unité,
01:16:52 d'ambition et d'action au service de la France.
01:16:56 C'est notre devoir.
01:16:57 Et je vous fais confiance.
01:16:59 Je nous fais confiance pour y arriver.
01:17:02 On parlait des futures sorties d'Emmanuel Macron.
01:17:05 Franchement, en dehors de l'Élysée, ça va devenir dangereux pour sa sécurité.
01:17:08 Et d'ailleurs, son entourage s'inquiète.
01:17:11 Il a cassé la confiance, il a éprouvé les limites du consentement.
01:17:14 Et on se demande comment ça pourra se passer ces prochaines années.
01:17:18 Non, mais on voit bien que, sans parler des prochaines années,
01:17:20 il essaye déjà de construire les 100 prochains jours.
01:17:22 Oui, déjà les 100 prochains jours.
01:17:23 Dans 100 jours, à partir du 14 juillet,
01:17:25 ça cance un petit peu les vacances et il pourra souffler jusqu'à la rentrée de septembre.
01:17:29 Ce que j'ai trouvé intéressant dans ce qu'il a dit là,
01:17:32 c'est la feuille de route et la première ministre
01:17:34 annoncera sa feuille de route dès lundi prochain.
01:17:36 Ce qu'on a appris ce soir, c'est qu'Élisabeth Borne sera première ministre jusqu'au 14 juillet.
01:17:41 Non, alors justement, c'est là où je voulais en venir.
01:17:44 Je crois que c'est la seule fois pendant toute la locution de 13 minutes,
01:17:47 donc pas très long, où il parle d'Élisabeth Borne.
01:17:49 Et il y a un sujet dont nous n'avons pas encore parlé, c'est Élisabeth Borne.
01:17:53 Et pourquoi ?
01:17:53 Parce que je ne suis pas sûr que ça passionne les Français.
01:17:55 Non, mais il n'en a pas dit un mot.
01:17:56 Non, mais je pense que...
01:17:57 Parce que c'est un peu technique.
01:17:59 Oui, mais je pense que c'est dommage parce que la réalité, en fait,
01:18:02 c'est que depuis que cette loi a été promulguée,
01:18:05 je pense qu'Élisabeth Borne, qui souffre énormément...
01:18:07 C'est Emmanuel Macron, le chef du gouvernement.
01:18:09 Il est le président de la République et il est le premier ministre également.
01:18:13 Non, celle qui a mené les discussions, qui a essayé d'obtenir une majorité,
01:18:16 qui n'y est pas arrivée, qui a dû faire le 49-3, etc.
01:18:19 C'est quand même Élisabeth Borne.
01:18:21 Et ce soir, elle a l'officialisation du fait qu'elle a obtenu un sursis,
01:18:26 à minima, jusqu'au 14 juillet, comme vous dites.
01:18:28 Alors que vous vous souvenez, il avait dit qu'il fallait élargir la majorité
01:18:31 en disant genre "si vous n'y arrivez pas..."
01:18:33 Donc, ils ont renoncé à élargir la majorité.
01:18:35 C'est ça aussi qu'ils ont dit ce soir.
01:18:37 Ils n'ont pas réussi, surtout.
01:18:38 Plus personne. Parce qu'ils savent qu'ils n'y arriveront pas, en fait.
01:18:40 Ils savent que c'est foutu et qu'ils n'y arriveront pas.
01:18:42 C'est ce qu'on disait avec Nadine Morano.
01:18:43 On va se retrouver avec du débauchage individuel pendant quatre ans.
01:18:46 Voilà. Alors, il y a quand même 40 députés LR
01:18:48 qui n'ont pas voté en motion de censure.
01:18:50 Ils vont essayer d'aller pêcher là.
01:18:51 Il y a eu une élection à gauche dans l'arriège d'une PS
01:18:54 qui n'intègre pas la NUPS, qu'ils peuvent essayer de récupérer.
01:18:57 Et il y a Olivier Faure qui commence à taper plus ou moins sur la NUPS.
01:19:01 Olivier Faure ?
01:19:02 Oui.
01:19:03 Ah non, non, non.
01:19:03 Ah si, si, hier, il a fait une réflexion concernant les retraites
01:19:09 et en disant "ça suffit maintenant".
01:19:11 Mais entre Mélenchon et Olivier Faure, c'est un peu plus compliqué.
01:19:14 Enfin bon.
01:19:14 Donc, ils vont essayer d'aller grappiller à droite à gauche.
01:19:17 Mais ce qui est intéressant, c'est que c'est sur elle que repose la feuille de route quand même.
01:19:21 Et ça, on ne l'a pas encore dit.
01:19:23 Est-ce qu'elle va être capable ou pas de tenir jusqu'à ce 14 juillet ?
01:19:26 Est-ce qu'elle va être capable ?
01:19:27 Est-ce qu'elle en a envie ?
01:19:28 Parce que le mot de l'apaisement, "ah si, elle en a envie".
01:19:31 Oui.
01:19:32 Ça, c'est clair qu'elle en a envie.
01:19:32 Ça sera dans son compte.
01:19:33 En même temps, plutôt, qui a envie de prendre la place d'Elisabeth Borne ?
01:19:37 Alors, c'est ça aussi la question.
01:19:39 Vous avez envie de monter sur le titanique ?
01:19:40 Il y a Carl Gérald, il y a Darmanin qui a envie.
01:19:43 Il y a Renaud Le Maire qui en a envie.
01:19:45 Il y a Sébastien Lecornu peut-être un peu.
01:19:46 Oui, enfin que du neuf avec du vieux.
01:19:48 Pas du sixième.
01:19:49 Non, mais des gens qui sont déjà dans l'équipe gouvernementale.
01:19:52 Il y a 35 ans, je crois.
01:19:54 Non, mais quand je dis que ce sont des gens que les Français connaissent déjà,
01:19:56 qui sont déjà dans le gouvernement.
01:19:57 Ce sont des gens qui sont déjà dans la majorité.
01:19:58 Ce ne sont pas des gens qui sont à l'extérieur de la majorité.
01:20:00 Ce sont des gens qui sont dans la majorité.
01:20:01 C'est pour ça que je parle de faire du neuf avec du vieux.
01:20:02 Mais c'est intéressant.
01:20:04 Je ne parle pas de leur âge.
01:20:04 Quand on dit qu'on n'a rien appris et que ça n'a rien passé.
01:20:07 Si, on a quand même appris que on gardait la première ministre,
01:20:10 qu'elle allait continuer et qu'elle allait réussir.
01:20:11 Tout le monde se posait cette question avec une intense...
01:20:14 Les gens retenaient leur souffle.
01:20:16 On a suffisamment parlé de remaniement, de qui va être premier ministre,
01:20:19 de ce qu'ils vont débaucher à droite.
01:20:20 Les Français, ils sont...
01:20:22 Pardon de le dire comme ça, mais les Français s'en fichent complètement
01:20:24 de savoir si Elisabeth Bonne reste ou pas.
01:20:26 Les Français, ceux qui ont allumé la télé à 20 heures,
01:20:28 ceux qui ne faisaient pas des casserolades,
01:20:31 ce sont des gens qui attendaient soit des excuses du président de la République,
01:20:34 un acte de contrition ou au mieux, la retraite de la réforme
01:20:37 quand bien même personne n'y croyait.
01:20:38 Le reste, on s'en fiche.
01:20:40 Il y a des gens qui s'amusent.
01:20:41 Il y a des noms qui sont sortis.
01:20:42 Des petits, des observateurs comme vous et moi.
01:20:45 On a même parlé de Rachida Dati, vous avez vu jusqu'où ça peut aller.
01:20:49 Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y avait...
01:20:51 Non, ce n'est pas très gentil.
01:20:52 Et donc, il y avait un petit jeu comme ça qui s'organisait.
01:20:55 Donc là, on a l'air d'être dans une espèce de stabilité.
01:20:58 Et on va voir ce qui se passe jusqu'au 14 juillet,
01:21:01 s'il arrive à se passer quelque chose.
01:21:03 Et surtout, s'ils arrivent à relouer le fil de gueule.
01:21:05 Tout ce qu'il fait ou tout ce qu'il fera a l'opinion contre lui.
01:21:07 J'ai l'impression, alors confirmez-nous si vous le voulez bien,
01:21:11 que les syndicats respectent davantage Elisabeth Borne que Emmanuel Macron.
01:21:16 Mais je vous pose la question.
01:21:18 Bonne question.
01:21:19 Bonne question, mais ce n'est pas...
01:21:21 Je ne veux pas...
01:21:21 Bravo Valérie.
01:21:22 C'est une vraie question, en vrai.
01:21:23 Je suis sincère.
01:21:24 Ah oui, ce n'est pas une fausse question.
01:21:25 C'est quelqu'un qui peut discuter.
01:21:27 Voilà.
01:21:27 Elisabeth Borne.
01:21:28 Sauf qu'elle a une équipe.
01:21:30 Elle n'est pas la seule à discuter.
01:21:32 Si quand le chef d'équipe ou le capitaine dit on va faire comme ça,
01:21:37 et que le défenseur fait autrement...
01:21:40 C'est qui le défenseur ?
01:21:42 Celui qui était en charge du dossier.
01:21:43 Ah le défenseur du président ?
01:21:44 Oui, la première ministre.
01:21:45 En charge du dossier retraite.
01:21:46 Suivez Valérie, vous posez une question, suivez la réponse.
01:21:48 Quand Dussopt, Monsieur Dussopt, dit des choses qui sont différentes
01:21:53 de ce qu'a pu dire la première ministre,
01:21:54 quelle confiance voulez-vous qu'on accorde ?
01:21:56 Pourtant, il vient aussi de la gauche, Emmanuel Dussopt, bizarrement.
01:21:58 Oui, mais ce qui change...
01:21:59 Je mets des vestes, mais je ne les retourne pas.
01:22:01 Ça, c'est autre chose.
01:22:02 C'est ça le problème aussi.
01:22:04 Certains Français se posent quand même...
01:22:06 Peut-être qu'Elisabeth Borne a gagné un peu en autorité, on ne sait pas.
01:22:09 Arrêtez !
01:22:11 Non, je ne sais pas !
01:22:12 Arrêtez Valérie, elle est complètement essorée,
01:22:15 tout comme Olivier Dussopt d'ailleurs.
01:22:17 Et elle se dit juste ce soir "ouf, j'ai gagné 100 jours".
01:22:20 Voilà ce qu'elle se dit.
01:22:22 Et je pense qu'elle vit un peu au jour le jour, Elisabeth Borne, actuellement.
01:22:24 Elle attend la feuille de route, comme tout le monde en fait.
01:22:26 Franchement Valérie, sur un point,
01:22:27 ça veut dire que le fait qu'il n'en parle pas,
01:22:29 ou qu'il n'en parle peu,
01:22:30 si ce n'est en effet pour la reconduire au moins jusqu'au 14 juillet,
01:22:32 est assez marquant du fait que le problème n'est pas à Matignon.
01:22:34 Le problème aujourd'hui, il est dans le lien entre le président et les syndicats.
01:22:37 Il est dans les politiques publiques.
01:22:38 Et les Français ?
01:22:39 Il est dans l'absence de majorité.
01:22:40 Et ça, Elisabeth Borne ou pas Elisabeth Borne,
01:22:42 je dirais que ça ne change pas vraiment la donne.
01:22:44 Donc l'idée du remaniement,
01:22:46 comme étant la baguette magique pour sortir de la crise,
01:22:49 ça n'existe pas.
01:22:50 Ça n'est pas un problème.
01:22:51 Gérald Darmanin, certes, mais avec quelle majorité ?
01:22:52 Il est détesté par une partie du LR
01:22:54 et il perdrait la gauche de sa majorité.
01:22:55 Idem pour les deux autres.
01:22:56 Donc aujourd'hui, le problème n'est pas à Matignon.
01:22:58 Le fait qu'il la reconduise montre que là-dessus,
01:23:01 il en prend acte aujourd'hui
01:23:02 et que la stratégie du fusible a vécu.
01:23:05 Oui, puis sur la colère aussi,
01:23:06 si on revient sur la colère,
01:23:07 quand j'écoutais le discours du président,
01:23:10 on voit qu'il détourne un peu parce qu'il dit
01:23:12 « j'ai compris la colère »,
01:23:13 mais c'est comme si elle n'est pas dirigée...
01:23:15 En fait, il dit qu'elle n'est pas dirigée contre lui.
01:23:18 Il dit que la colère, finalement, ce sont des éléments extérieurs.
01:23:21 C'est le pouvoir d'achat, c'est autre chose.
01:23:23 Donc oui, la colère des Français,
01:23:25 elle est liée à beaucoup de facteurs,
01:23:27 mais il s'est extrait de ça.
01:23:29 Donc, c'est comme s'il essayait de dire
01:23:30 « ils sont en colère, mais je n'ai rien à voir avec ça finalement.
01:23:33 Ce n'est pas moi, ce n'est pas ma personnalité. »
01:23:35 - Alors qu'il catalyse toutes les colères.
01:23:37 - Oui, c'est ça.
01:23:38 Dans son discours, il essayait de détourner, en fait,
01:23:41 cette direction de colère
01:23:43 et de faire comme s'il n'était pas responsable de ça.
01:23:46 Et pour la suite des choses, moi, je reviens encore,
01:23:48 ça va être quel thème il va réussir à imposer.
01:23:51 Parce que pour l'instant, on n'en est pas là.
01:23:52 Il veut détourner éventuellement la conversation publique.
01:23:55 Il veut amener autre chose dans la conversation publique.
01:23:57 Il espère qu'on va pouvoir parler de, je ne sais pas,
01:24:00 ça va être quoi son prochain projet.
01:24:02 Mais ça va être tout l'enjeu va être là.
01:24:03 Parce qu'il n'y a pas cette majorité, évidemment.
01:24:07 Mais exemple, s'il arrive avec le projet d'immigration,
01:24:11 est-ce que ça sera pour lui, à ce moment-là,
01:24:14 la possibilité d'aller se rallier
01:24:16 avec les Républicains, par exemple?
01:24:19 Alors peut-être qu'il y a ça aussi,
01:24:21 d'aller vers un sujet qui est un peu plus consensuel.
01:24:23 - D'ailleurs, juste pour revenir sur le dialogue avec les syndicats,
01:24:27 vous nous avez défloré le message présidentiel
01:24:30 pour inviter les syndicats à l'Élysée.
01:24:32 Vous y allez demain?
01:24:34 Il faut y va?
01:24:35 Qui y va de l'intersyndical demain à 11h?
01:24:37 Personne n'y va?
01:24:38 - Personne n'y va.
01:24:39 - Personne n'y va demain.
01:24:40 Vous êtes sûr que c'est le bon choix?
01:24:42 - Attends, je peux finir la question?
01:24:43 Non, mais sinon, vous me dites, moi, je peux y aller.
01:24:46 Il n'y a pas de problème.
01:24:49 - Pourquoi cette fin de non recevoir?
01:24:52 - On fait comme lui.
01:24:54 - Il vous a encore relancé ce soir?
01:24:55 - Oui, on fait comme lui.
01:24:57 - On attend le...
01:24:58 - Je pense que là, à l'heure qu'il est,
01:24:58 il vient juste de recevoir la réponse.
01:25:02 Sur ce qui nous concerne.
01:25:04 - Vous attendez le quoi? Le 3 mai?
01:25:06 Et la décision du Conseil constitutionnel
01:25:07 sur le référendum d'initiative partagée?
01:25:09 - On verra d'abord le 1er mai.
01:25:10 - Mais est-ce que dans les quatre ans à venir,
01:25:12 vous voyez retourner à la table des discussions
01:25:14 avec le chef de l'État?
01:25:15 - Je vous ai dit tout à l'heure que c'était très compliqué
01:25:17 avec les personnes en place.
01:25:19 C'est pour la moindre compliquée.
01:25:20 - Il y a un moment, une démocratie comme la nôtre
01:25:22 ne peut pas vivre sans dialogue social.
01:25:24 - Qui faudrait enlever?
01:25:27 J'ai cité quelques noms.
01:25:28 - Vous me parlez?
01:25:29 - A vous que...
01:25:30 - Non mais on n'est pas dans un jeu.
01:25:31 On n'est pas dans un jeu.
01:25:32 - Quand vous discutez,
01:25:34 vous êtes dans une concertation avec un ministre.
01:25:37 Un minimum de choses, de règles du jeu,
01:25:40 de respect, d'engagement mutuel.
01:25:43 - Quelles règles n'ont pas été respectées?
01:25:45 - Écoutez, on a dit tout et n'importe quoi sur ce dossier.
01:25:48 - Sur les contre-propositions?
01:25:50 - Sur les contre-propositions déjà.
01:25:51 Soi-disant, on n'en a pas fait, ce qui est faux.
01:25:53 On a dit tout et n'importe quoi sur l'histoire des 1200 euros
01:25:56 entre ministres.
01:25:58 Ce n'était jamais la même position.
01:26:00 C'était un vrai délire.
01:26:02 Quand il va falloir les calculer,
01:26:04 les soi-disant 1200 euros de minimum pour les pensionnés,
01:26:07 ça ne va pas être triste.
01:26:09 Je vous l'ai dit l'autre jour.
01:26:10 - Oui, ça va se faire au cas par cas.
01:26:12 - Au cas par cas.
01:26:14 Il y en a qui vont attendre longtemps.
01:26:15 Je pense que peut-être ils seront décédés d'ici là.
01:26:17 - Mais vous espérez quoi le 1er mai?
01:26:20 - Un mouvement de très grande ampleur.
01:26:22 Parce que là, il n'y aura pas de problème de grève.
01:26:24 - On est déjà dans un mouvement de très grande ampleur.
01:26:26 - Je rappelle que le 1er mai,
01:26:28 c'est la journée internationale de revendication.
01:26:31 Avant toute chose.
01:26:33 Que bien sûr, il y aura tous les salaires.
01:26:35 Ce dossier retraite, bien entendu, parce que tout est lié.
01:26:39 Si vous augmentez les salaires,
01:26:41 vous augmentez les moyens pour les retraites.
01:26:43 C'est mécanique.
01:26:44 Et ça vaut dans le public comme dans le privé.
01:26:48 C'est ça l'enjeu.
01:26:49 C'est ça l'enjeu.
01:26:51 Et encore une fois, il faut revoir ces problèmes d'exonération
01:26:53 de conscience qui sont corrélés au bas salaire.
01:26:57 - Jean-Christophe Coville, la colère de ceux qui sont dans la rue,
01:26:59 elle ne s'arrêtera pas au longtemps.
01:27:00 Et on entend le discours de Patrick Privat,
01:27:02 qui est peu opprou, je pense, votre discours également.
01:27:05 Mais pour quels résultats?
01:27:07 - Mais en fait...
01:27:08 - Donc ça fera 13 journées de mobilisation le 1er mai?
01:27:11 - Oui, mais 13, c'est...
01:27:12 - Pour ne rien obtenir?
01:27:13 - Oui, mais encore une fois, encore une fois...
01:27:14 - La loi est passée, promulguée?
01:27:15 - La loi est passée, promulguée, mais pour l'instant,
01:27:18 le décret n'est pas tombé.
01:27:19 Donc on sait qu'il y a encore ce laps de temps.
01:27:21 Et encore une fois, il faut montrer qu'on mouille la chemise
01:27:23 et qu'on n'est pas d'accord.
01:27:24 Et on respecte les lois et on va dans la rue parce que c'est
01:27:28 la Constitution qui nous le permet.
01:27:30 Et encore une fois, il faut que l'exécutif l'entende.
01:27:34 Là, tout à l'heure, je regardais un petit peu,
01:27:35 c'était un épisode des Feux de l'amour.
01:27:36 On mettait une musique romantique derrière.
01:27:39 Il y avait presque mimé l'amour avec le pays.
01:27:42 Et c'est pas possible.
01:27:43 On voit bien, il manquait, vous savez, les petits filtres aussi.
01:27:46 - Quelques filtres, peut-être.
01:27:48 - Je vois bien, oui.
01:27:48 - C'est que bon, on y était, quoi.
01:27:50 Et donc, on voit bien que voilà, il a le robinet pour ouvrir
01:27:53 les vannes sociales pour calmer le jeu.
01:27:55 - Le premier, oui.
01:27:56 - À lui de savoir maintenant comment il ouvre.
01:27:57 Mais il faut qu'il ouvre les vannes et surtout,
01:28:00 encore une fois, regagner la confiance des syndicats.
01:28:02 Enfin, je veux dire, quand on a pris des vestes et qu'on a tendu la main
01:28:05 et qu'on nous a mis un peu dans le coin,
01:28:07 en plus, il est boxeur, d'après ce que j'ai compris.
01:28:08 Donc, il sait ce que c'est que d'être dans les cordes.
01:28:10 Et à un moment donné...
01:28:11 - Jean-Macron ?
01:28:12 - Ah, il aime bien la boxe.
01:28:13 - Ah oui ?
01:28:13 - C'est un boxeur.
01:28:14 - C'est avec Edouard Philippe, pratiqué la boxe.
01:28:15 - Non, c'est un boxeur.
01:28:16 Si, si, un boxeur.
01:28:18 - Ah d'accord.
01:28:18 - Il est pas réquémé.
01:28:19 - Ah bon ?
01:28:20 - Donc, c'est le roi de l'esquive dans la boxe.
01:28:22 C'est ça, en fait.
01:28:24 C'est soit on encaisse, soit on esquive.
01:28:25 Et donc, du coup, je veux dire, l'idée, c'est de regagner la confiance.
01:28:30 Alors, c'est 100 jours.
01:28:31 OK, on les met sur la table.
01:28:33 Ça nous amène au 14 juillet.
01:28:34 C'est effectivement 100 jours.
01:28:35 C'était Waterloo.
01:28:36 C'était le retour de Napoléon.
01:28:38 - Morde, mec.
01:28:39 - Je vous rends ça, Maître Morel.
01:28:42 C'est pas de moi, c'est de vous.
01:28:43 Mais je veux dire, voilà, c'est 3 mois, c'est 100 jours.
01:28:46 C'est long et pas long.
01:28:47 Et c'est-à-dire, qu'est-ce qui va se passer ?
01:28:49 Et est-ce qu'en 100 jours, on va effacer l'ardoise ?
01:28:50 Vous savez, l'ardoise magique qu'on a pour les enfants.
01:28:52 En disant, c'est bon, allez, on se revoit autour d'un petit verre.
01:28:55 Voilà, on partage une petite bière et on parle comme si on était des bons copains,
01:28:57 troisième mi-temps.
01:28:58 Maintenant, on voit bien que là, il va falloir quand même ramer un petit peu.
01:29:01 Et je ne veux pas parler au nom de l'intersyndicale,
01:29:03 mais franchement, quand on prend la température de tous les syndicats,
01:29:08 encore une fois, on est tous dans la même barque.
01:29:12 - Jean-Sébastien, 100 jours pour solder les comptes ?
01:29:16 - Moi, ce qui me frappe surtout, c'est qu'Arrima a parlé.
01:29:18 Il essaie de détourner la conversation, le débat public à autre chose.
01:29:24 - Mais il va être poursuivi.
01:29:25 - On peut le comprendre, à la minimum, de son point de vue.
01:29:30 Il ne va pas dire qu'il arrête tout, qu'il démissionne demain.
01:29:34 En revanche, ce que je trouve profondément inquiétant,
01:29:36 c'est que dans toute la liste de sujets qu'il a égrénés,
01:29:39 ou comme je le disais tout à l'heure,
01:29:40 c'est vraiment l'impression qu'il a une baguette magique
01:29:42 et que tout va se passer miraculeusement.
01:29:44 Il va y avoir des professeurs dans toutes les écoles,
01:29:47 plus un professeur ne sera pas remplacé.
01:29:49 Il va y avoir des policiers partout, la justice va fonctionner.
01:29:51 Il nous a dit que l'immigration, ça y est, il a contrôlé l'immigration.
01:29:53 Je ne sais pas comment.
01:29:54 - C'est la baguette magique.
01:29:55 - Mais ce que je trouve profondément inquiétant pour le débat...
01:29:58 - Il y avait l'argent magique, il y a la baguette magique.
01:30:00 - Pour la qualité du débat démocratique,
01:30:02 on ne peut pas dire tout et n'importe quoi à un moment quand même.
01:30:05 Regardez dans la décision du Conseil constitutionnel.
01:30:08 Le Conseil constitutionnel a quand même pointé du doigt
01:30:10 le fait que les ministres aient avancé des éléments imprécis,
01:30:13 a pointé du doigt le fait que peut-être les études d'impact,
01:30:15 alors il n'a pas retenu ça comme motifs d'inconstitutionnalité.
01:30:19 Mais quand même, c'est inquiétant.
01:30:21 Je trouve dans une démocratie que le débat public,
01:30:23 que ce soit Arnold Président qui nous dit...
01:30:25 Souvenez-vous, un dimanche, il s'était réveillé,
01:30:27 il voulait construire des RER dans toutes les villes.
01:30:29 On n'en a plus jamais entendu parler.
01:30:30 - On les entend toujours.
01:30:31 - Mais pardon, je trouve ça grave dans une démocratie
01:30:35 qu'on puisse avoir un chef de l'État qui a...
01:30:37 - Le coup des RER, c'est vrai que c'est...
01:30:38 - N'importe quoi.
01:30:39 Mais tout à l'heure, je vous le disais,
01:30:41 les études d'impact sur le projet de loi programmation militaire
01:30:46 ont été rejetées.
01:30:47 Alors certes, parce que les Républicains avaient envie de se venger,
01:30:50 mais sérieusement, la qualité technique du débat,
01:30:54 et c'est un enjeu démocratique majeur,
01:30:56 elle est nulle dans ce pays, parce que sur les retraites,
01:30:58 une des raisons pour lesquelles les gens l'ont si mal vécu aussi,
01:31:01 c'est parce qu'ils ont bien compris que les études d'impact
01:31:02 avaient été faites n'importe comment,
01:31:04 et que même on leur mentait pour partie sur un certain nombre de choses.
01:31:08 Mais ça, pardon, mais vraiment, en termes de commentaires,
01:31:11 arrêtons de faire comme si c'était juste normal
01:31:12 que le président change de sujet,
01:31:14 puis demain, il va se réveiller, il va vouloir lutter
01:31:15 contre la fin du monde.
01:31:16 Le lendemain, on aura l'autonomie stratégique,
01:31:18 et puis le jour d'après, l'Europe sera devenue une puissance souveraine.
01:31:20 Oui, oui, oui.
01:31:21 Non mais voilà.
01:31:22 Non mais j'ai compris.
01:31:23 Parce qu'il nous reste un tout petit quart d'heure,
01:31:25 je voudrais qu'on profite de ce dernier quart d'heure
01:31:27 pour évoquer un autre thème,
01:31:29 et vous montrer des images qui sont ahurissantes
01:31:32 sur le thème des fameux rodéos sauvages.
01:31:35 Je voudrais qu'on en parle aussi, Jean-Christophe Couville,
01:31:36 mais je voudrais quand même dire encore un mot
01:31:38 de ce 1er mai, avec Patrick Privat, qui est toujours avec nous.
01:31:42 Laurent Berger, qui a appelé, je le cite,
01:31:43 à "casser la baraque" en nombre de manifestants,
01:31:48 bien sûr, que n'on ne se méprenne pas
01:31:50 sur le sens des mots utilisés par Laurent Berger.
01:31:54 Je vais faire un scénario un peu catastrophe pour les syndicats,
01:31:57 mais si le 1er mai, vous n'avez pas cette affluence voulue,
01:32:01 si c'est un 1er mai comme les autres,
01:32:04 ça voudra dire quoi ?
01:32:04 Ça ne sera pas le 1er mai.
01:32:06 Que ce sera la fin du bal ?
01:32:07 La fin de cette contestation ?
01:32:10 Oui, il y a des prolongations.
01:32:11 Il y a 5 jours de plus, non, je plaisante.
01:32:13 Mais il y a tous les textes, tous les décrets ou autres.
01:32:18 Là, on va utiliser toutes les possibilités,
01:32:20 y compris de contestation.
01:32:21 Ce serait quoi, par exemple ?
01:32:22 Devant le Conseil d'État, notamment,
01:32:25 quand des décrets ne vont pas nous sembler être...
01:32:27 Voilà, on va utiliser aussi ces principes.
01:32:29 Est-ce qu'il faut s'attendre également
01:32:30 à ce que cette contestation continue d'échapper aux syndicats,
01:32:33 que les blocages continuent,
01:32:35 que les manifestations sauvages se poursuivent ?
01:32:37 Vous perdiez la main, finalement.
01:32:38 Non, non, les manifestations sauvages, d'ailleurs,
01:32:40 vous allez montrer un petit peu ce qui se passait ce soir.
01:32:41 C'est vrai que ce soir, ça a été plutôt maîtrisé.
01:32:43 Voilà, c'est ma calme.
01:32:44 Je vous l'ai déjà dit ici, on organise des manifestations,
01:32:48 on sait le faire, on a démontré qu'on savait faire,
01:32:50 d'organiser des manifestations très puissantes.
01:32:53 Bien sûr, on travaille avec les forces de police.
01:32:55 Heureusement que les forces de police sont là.
01:32:58 Mais il faudrait aussi que...
01:33:00 Ça serait bien que tous les syndicats aient ce genre de discours aussi.
01:33:03 Pardon, je ne veux pas vous mettre dos à dos avec vos collègues, mais...
01:33:06 Tous les jours, tous les jours, sur le terrain,
01:33:10 pour organiser des manifestations.
01:33:12 Parce que les autres missions qui leur sont confiées,
01:33:15 elles ne peuvent pas être réalisées en même temps.
01:33:17 Vous me donnez l'occasion de ma transition, Patrick Privat.
01:33:21 On a depuis 22 heures, depuis plus d'une heure et demie,
01:33:23 on est revenu sur la locution du chef de l'État,
01:33:25 sur ces manifestations sauvages qui ont vite été maîtrisées
01:33:28 par les forces de l'ordre, notamment à Paris.
01:33:30 On a bien débriefé, je voudrais juste,
01:33:32 alors qu'il nous reste une grosse dizaine de minutes,
01:33:35 vous montrer une image quand même, parce que c'est quand même assez hallucinant
01:33:38 et les bras nous en tombent.
01:33:39 Ça s'est passé à Échirol, dans l'Isère.
01:33:42 Donc rien à voir, on change de sujet, vous l'aurez compris.
01:33:44 Rien ne semble arrêter ce fameux système de rodéo sauvage,
01:33:49 ces individus qui slaloment à grande vitesse dans un centre commercial.
01:33:53 Ça se passe dans l'Isère, donc non loin de Grenoble,
01:33:55 au risque d'un accident fatal.
01:33:57 Retour avec ce sujet, regardez.
01:33:59 En plein centre commercial à Grenoble,
01:34:03 rien ne semble arrêter ces rodéos.
01:34:06 Cette vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux,
01:34:09 a pour but d'illustrer un clip de musique.
01:34:12 Tout rodéo est très dangereux, et encore plus quand on se permet
01:34:14 d'aller dans un centre commercial et traverser la foule comme ça.
01:34:17 Ils ne sont pas inquiétés.
01:34:18 Je ne crois pas que c'est un lieu privé, donc la sécurité n'était pas présente.
01:34:21 À aucun moment ils ne sont inquiétés.
01:34:24 Donc, de ce moment-là, ils n'hésitent pas à traverser
01:34:27 et puis à repartir comme si rien ne s'était passé.
01:34:30 Quelques jours plus tôt, dans le même département à Villefontaine,
01:34:33 d'autres individus s'amusent à traverser ce ponton,
01:34:36 malgré la présence de nombreux riverains.
01:34:39 Les rodéos sauvages, un fléau contre lequel luttent les forces de l'ordre.
01:34:43 Depuis le 1er mars, le ministère de l'Intérieur
01:34:46 a enregistré 7000 verbalisations et saisit plus de 100 de roues.
01:34:51 Il nous faudrait un observatoire national des rodéos,
01:34:53 parce que pour l'instant, effectivement, on a des remontées de chiffres.
01:34:56 Alors, ça veut dire aussi qu'on mène une lutte contre ces rodéos,
01:35:00 mais comme toutes les luttes, comme les stups, etc.,
01:35:02 c'est des luttes sur du long cours.
01:35:04 On ne peut pas faire stopper des habitudes
01:35:07 en un coup de claquement de doigts, ce n'est pas possible.
01:35:10 En cas d'interpellation, les auteurs de rodéos
01:35:13 peuvent être passibles d'une amende de 30 000 euros,
01:35:16 ainsi qu'une peine de deux ans de prison.
01:35:19 Jean-Christophe Kouville n'a échappé à personne qu'on vous voit dans ce sujet.
01:35:23 Vous parlez d'un observatoire national des rodéos.
01:35:26 Il faudrait… Excellent, Jean-Sébastien.
01:35:29 Pour ceux qui n'ont pas entendu, on voit aussi Valérie sur une moto.
01:35:31 Très bonne blague de Jean-Sébastien Farjou, vous revenez à une prochaine.
01:35:35 Observatoire national des rodéos, il faut aller jusque là ?
01:35:37 Ça serait bien d'avoir des statistiques fiables, en fait,
01:35:39 parce qu'on parle toujours de sujets dont on ne connaît pas forcément le nombre.
01:35:44 Après, on sait qu'il y a un mélange des genres,
01:35:45 c'est-à-dire qu'on nous fait faire des plans anti-rodéos,
01:35:47 on fait du contrôle routier et on a vu le zèle de notre hiérarchie
01:35:50 à faire du contrôle routier et dire que c'était des plans anti-rodéos.
01:35:53 Alors, en fait, on contrôlait des voitures, des scooters et des motos
01:35:55 et on disait "regardez, on est là et on veille".
01:35:57 Et donc, il y a tout cet aspect communication.
01:35:59 Et donc, ça nous permettrait quand même, effectivement,
01:36:01 d'avoir des statistiques fiables, fiabilisées.
01:36:03 Savoir quelle est la réponse pénale derrière,
01:36:05 combien de personnes, effectivement, on interpelle.
01:36:07 On parle en off de…
01:36:08 On n'a pas un peu une idée déjà de tout ça quand même ?
01:36:11 Comment ?
01:36:11 On n'a pas une idée déjà de tout ça, de l'impunité qui règle le fait de ce phénomène ?
01:36:14 Non, mais ça, par exemple, si ça ne sort pas sur les réseaux sociaux,
01:36:17 on n'est pas au courant, il n'y a aucune remontée.
01:36:19 C'est vrai.
01:36:19 Y compris de notre administration.
01:36:20 Il y a que nous qui en parlons.
01:36:22 Oui, mais y compris de notre administration.
01:36:23 Donc après, voilà, il faut avoir les moyens de les interpeller.
01:36:26 Et surtout, après, derrière, c'est la chaîne pénale, encore une fois.
01:36:28 Alors tant mieux, notre président a annoncé qu'il y aurait 10 000 magistrats de plus.
01:36:32 Alors, il ne dit pas jusqu'à quand.
01:36:34 Ni quand.
01:36:34 Si c'est en 100 jours, tant mieux.
01:36:36 Je ne suis pas sûr.
01:36:37 Mais voilà, on va les cloner.
01:36:39 C'est des plans pluriannuels.
01:36:40 Mais il a oublié de dire qu'il n'y avait pas de troisième quinquennat.
01:36:42 On ne sait pas quand, ni comment, ni quoi.
01:36:45 Donc oui, on a besoin de ça, d'une chaîne pénale.
01:36:47 On a besoin de places de prison aussi.
01:36:49 Chose qui avait été promis, qu'on n'a pas obtenue.
01:36:52 Bref, on a besoin vraiment de repenser cette chaîne pénale, de repenser la sécurité.
01:36:55 Et surtout, et toujours garder ce lien aussi avec la population.
01:36:59 Mais là, on voit bien que c'est des jeunes, c'est des mineurs.
01:37:02 Et je fais la différence entre ce qu'on voit là,
01:37:04 parce que ça touche vraiment, encore une fois, des quartiers sensibles et tout.
01:37:08 Et le run qu'on a vu à Bordeaux, où ce n'est pas du tout la même population.
01:37:11 Alors le run, on va juste expliquer en deux secondes,
01:37:13 ce sont des rendez-vous d'automobilistes en mal de vitesse,
01:37:16 cette sensation forte.
01:37:17 Ils se retrouvent sur des zones industrielles pour faire des courses.
01:37:20 - Voilà, faire des courses, des wheelings, ils appellent ça.
01:37:22 - C'est les Fast and Furious, pour ceux qui ont vu ces films-là.
01:37:25 - Mais sans la qualité de conduite, en fait.
01:37:27 - Sans la qualité de conduite et sans les voitures aussi.
01:37:31 - Malheureusement.
01:37:31 - Ce ne sont pas les mêmes.
01:37:32 Il n'y a rien à voir, évidemment, avec le sujet précédent,
01:37:37 puisqu'on vient de passer une heure et demie à débriefer
01:37:41 la locution du chef de l'État.
01:37:42 Mais quand on parle du climat social qui règne dans notre pays,
01:37:45 Jérémy Morel, est-ce que ces images ne participent pas aussi
01:37:49 à ce climat délétère dans lequel on se trouve actuellement ?
01:37:52 - Elles participent, s'il y a une forme de climat délétère,
01:37:54 parce qu'en réalité, vous avez évidemment des préoccupations
01:37:56 des Français qui, aujourd'hui, sont tournées beaucoup plus
01:37:58 vers les questions économiques et sociales,
01:38:00 mais les sujets de sécurité, et je rappelle que les enjeux
01:38:03 d'insécurité touchent d'abord et avant tout les plus pauvres
01:38:06 dans ce pays.
01:38:07 Ce n'est pas dans les beaux quartiers qu'il y a des rodées urbains,
01:38:09 ce n'est pas dans les beaux quartiers qu'il y a des agressions.
01:38:11 - Pas que quand vous êtes sur la place Bellecour ou devant la mairie de Lyon,
01:38:13 ce n'est pas non plus les minorités de Calcutta.
01:38:15 - Mais si vous regardez aujourd'hui où se concentre la délinquance,
01:38:18 elle se concentre parmi, justement, dans les banlieues,
01:38:20 dans les endroits où en réalité, vous avez les populations
01:38:23 qui sont les plus faibles économiquement.
01:38:26 Et donc, forcément, vous avez un effet d'accumulation,
01:38:29 et cet effet d'accumulation, il peut devenir explosif.
01:38:32 - Oui, Valérie.
01:38:33 - La question que je me pose aujourd'hui, c'est à quoi croit la jeunesse ?
01:38:36 C'est ça l'histoire, en fait ?
01:38:38 - À ce qu'elle voit à la télé, au clip de rap,
01:38:43 aux séries, au bing-bong-bing.
01:38:44 Et en même temps, quand vous avez 15 ans et qu'on vous donne une motocrosse,
01:38:47 enfin, qu'on vous donne, je ne sais pas, vous allez la chercher, mais bon...
01:38:50 - Il existait un temps où on avait des idéologies,
01:38:53 où on croyait à des idéaux, où on défendait des causes,
01:38:58 où on essayait de jouer du collectif.
01:39:00 Je ne sais pas, ces jours-ci, on a entendu dire,
01:39:02 il y a autant de gens, il y a autant de monde qu'en 1968.
01:39:04 On a entendu des choses comme ça.
01:39:05 Il y a autant de monde qu'en 1968.
01:39:07 - Où ça ?
01:39:08 - Dans la rue, avec les retraites, les machins.
01:39:11 - En ce moment, il y a autant de monde qu'en... Non.
01:39:12 - Qu'en 1968.
01:39:13 Il y a des gens qui ont dit...
01:39:14 - Oui, c'est un peu erroné, je pense.
01:39:15 - Ou depuis, il n'y en a jamais eu autant depuis 1968.
01:39:19 Non, mais ça nous rappelle qu'il y a une époque où les jeunes croyaient...
01:39:23 Et aujourd'hui, on a l'impression qu'il y a tellement "no future", en fait,
01:39:27 que... Alors, s'il y a le climat.
01:39:29 Moi, ça m'a beaucoup passionnée, ça, de voir...
01:39:31 Vous avez vu, j'imagine que vous l'avez diffusé...
01:39:33 - Alors, j'essaie de faire le lien entre le climat et les rodéos sauvages, mais...
01:39:36 - Parce que j'ai l'impression que...
01:39:38 J'ai l'impression que les jeunes, ils cherchent des choses...
01:39:40 - Mais vous croyez que les jeunes qui font du rodéo à Échirol,
01:39:44 ils se questionnent sur le changement climatique ?
01:39:48 - Non, justement, je pense qu'on ne leur donne plus...
01:39:50 - Je ne sais même pas s'ils sont au courant qu'il y a...
01:39:51 - Je pense qu'on ne leur donne plus assez de quoi se questionner,
01:39:53 et que c'est pour ça qu'on part.
01:39:55 - Moi, je pense juste que c'est des jeunes à qui on a laissé faire beaucoup de choses.
01:40:01 Ils savent qu'il y a une impunité totale de la justice.
01:40:03 Ils savent qu'ils ne risquent rien.
01:40:05 Et à travers cette vidéo, d'ailleurs, Jean-Christophe Couville,
01:40:07 ce sont les forces de l'ordre qui les interpellent.
01:40:09 Et ils vous disent "Regardez ce qu'on fait, on est chez nous, et vous ne faites rien".
01:40:13 Voilà ce qu'ils vous disent.
01:40:14 - C'est de la provoque.
01:40:15 - Oui, c'est de la provoque.
01:40:16 - C'est de la provocation.
01:40:17 - Effectivement, je rebondis sur...
01:40:18 En fait, quand on veut prospérer dans un pays, c'est comme dans notre vie.
01:40:21 - C'est leur territoire.
01:40:22 - Mais il faut de l'ordre.
01:40:23 C'est ce qu'on apprend à nos enfants.
01:40:24 Ranger leur chambre, être propre, etc.
01:40:26 Ici, on ne peut pas prospérer sans l'ordre.
01:40:28 - Dire bonjour.
01:40:29 - Dire bonjour, oui, mais c'est les bases de la politesse.
01:40:31 Donc là, il y a aussi l'éducation...
01:40:32 - Ne pas couper les gens quand ils parlent.
01:40:34 - Ça, plus tard, on perd le réflexe.
01:40:37 Mais voilà, effectivement, c'est les béabas de l'éducation.
01:40:40 On voit que c'est des jeunes aussi qui n'ont pas d'éducation.
01:40:43 On les laisse tout faire.
01:40:44 C'est les enfants rois.
01:40:45 On les retrouve maintenant, les mineurs, mais aussi certains qui ont 20, 22 ans.
01:40:51 On les voit, tout change en fait.
01:40:53 Et en fait, il n'y a plus de barrière.
01:40:54 Et du coup, tout leur est dû.
01:40:56 Et ils ne supportent plus l'autorité.
01:40:58 Donc ça, c'est un échec aussi, je pense.
01:41:00 Il faut se remettre en question, les parents.
01:41:03 Il y a un échec aussi de l'éducation, un laisser-aller.
01:41:05 - Il y a un échec de réponse judiciaire.
01:41:06 - Et puis surtout, c'est quand on a un projet.
01:41:08 Vous voyez, les pays où il y a du désordre, c'est les pays qui stagnent.
01:41:12 Et les pays où il y a un peu d'ordre.
01:41:13 Alors, je ne demande pas...
01:41:14 Attention, je suis attention à ce que je dis.
01:41:15 - On n'est pas là pour dire qu'il faut marcher droit ou quoi que ce soit.
01:41:18 - Non, mais voilà, il faut quand même un minimum pour pouvoir prospérer
01:41:20 et puis pour pouvoir, effectivement, avoir des perspectives d'avenir.
01:41:23 - Oui, mais il y a aussi...
01:41:24 - C'est le sentiment d'impunité qu'il faut casser.
01:41:26 - Il y a le sentiment d'impunité.
01:41:28 Et Valérie Lecap, vous parliez de la délinquance.
01:41:30 Vous parliez dans les années 70 et 80.
01:41:33 C'était différent.
01:41:34 Et puis les gens avaient des idéaux.
01:41:36 Je ferais quand même attention.
01:41:37 Je pense qu'à chaque époque, il y a des jeunes qui veulent tester les limites.
01:41:40 Et aujourd'hui, avec les réseaux sociaux en plus,
01:41:42 il y a cet attrait, en fait, de pouvoir se filmer, de faire des exploits.
01:41:46 C'est comme si on fait les exploits qu'on veut aujourd'hui.
01:41:48 - D'ailleurs, je crois que ces images, c'était pour un clip vidéo d'Europe.
01:41:50 Dans le centre commercial.
01:41:52 - Et donc, il y a parfois certains défis qui peuvent...
01:41:55 - Pour porter un petit peu un certain jugement.
01:41:58 Je suis d'accord avec vous.
01:41:59 Mais après, c'est la réponse, effectivement, disciplinaire.
01:42:01 Qu'est-ce qu'on fait avec ça?
01:42:02 Mais je pense que de tout temps,
01:42:03 vous allez toujours voir des manifestations de délinquance, de testage.
01:42:07 On va tester les limites.
01:42:08 Et aujourd'hui, on voit ça.
01:42:09 - Souvenez-vous d'ailleurs de ce film avec James Dean dont le titre...
01:42:12 - Le Fureur de ville.
01:42:13 - Oui, voilà.
01:42:14 Mais le titre, en anglais, traduit littéralement, c'est Rebelles sans cause.
01:42:17 Et pour le coup, peut-être, mais ça rejoint malgré tout ce que vous disiez,
01:42:21 le culture spirituelle d'une société qui est exclusivement fondée sur le consumérisme.
01:42:26 Parce que c'est ça aussi qu'on voit dans un centre commercial, justement.
01:42:30 Après, évidemment, qu'il y a la question de l'autorité
01:42:32 et qu'il y a la question de l'éducation.
01:42:33 Qui sont les parents de ces gens-là?
01:42:35 Parce que, je veux dire, de se rebeller, ça a toujours existé pour toutes les générations.
01:42:40 De le faire en mettant en danger des patients et en mettant...
01:42:43 - Je me rappelle que c'est le monde à l'envers.
01:42:45 Parce que les forces de l'ordre, je pense, sous le contrôle de Jean-Christophe Coville,
01:42:47 les forces de l'ordre n'ont même pas le droit de poursuivre ces...
01:42:51 ces rodéos parce que le risque, c'est évidemment de les blesser ou de...
01:42:54 - Il y a quand même la question de l'éducation.
01:42:55 Mais parce que, comme on a renoncé depuis très longtemps les parents des jeunes en question,
01:42:59 ils ont déjà eux-mêmes été élevés comme ça.
01:43:00 Parce que ce n'est pas nouveau que les parents soient plus laxistes
01:43:03 ou que la justice l'est aussi.
01:43:05 - Si on sanctionnait les parents, ça mettra du plomb dans la cervelle des enfants?
01:43:08 - On a une société qui est incapable de créer du sang
01:43:10 et une société qui est incapable de créer une adhésion au principe même d'autorité.
01:43:15 Parce que l'autorité, c'est fort quand, justement,
01:43:18 quand chacun y adhère naturellement,
01:43:20 pas quand il y a besoin de l'imposer en tapant sur la tête de l'adolescent.
01:43:22 - Ici aussi, je pense qu'à l'adolescence,
01:43:24 en tout cas, je présume, ils avaient l'air quand même jeunes,
01:43:27 adolescents, jeunes, adultes, disons-le comme ça.
01:43:29 - Franchement, c'est difficile avec les casques, etc.
01:43:31 - Non, c'est ça, mais je veux dire, jeunes, adultes...
01:43:32 - Mais bon, ils n'avaient pas l'air d'être à l'ÉPAD, oui.
01:43:34 - Non, ben voilà. Donc, tester les limites...
01:43:36 - Oh là là! Belle soirée, Jean-Sébastien!
01:43:38 - Mais aujourd'hui, le cadre...
01:43:39 - C'est une de vos meilleures soirées. Allez-y, pardon.
01:43:41 - Non, mais j'allais dire, tester les limites,
01:43:43 ça fait partie un peu de cette jeunesse souvent, tout ça,
01:43:45 mais quand le cadre est de plus en plus lointain,
01:43:47 quand il y a de moins en moins de limites, justement,
01:43:49 quand vous voulez les tester, ça repousse de plus en plus.
01:43:51 Et quand on voit d'ailleurs, chez certains jeunes,
01:43:53 quand on parle de délinquance, quand on voit certains
01:43:55 qui s'affichent avec des armes aussi,
01:43:57 c'est aussi, on n'a pas peur des autorités,
01:43:59 on teste les limites et ça va de plus en plus loin
01:44:01 et ça va jusqu'à... justement, avec des crimes...
01:44:03 - Bien, parce qu'il y a peut-être...
01:44:05 Il n'y a plus de limites.
01:44:07 - Oui, c'est ça, il n'y a plus de limites.
01:44:09 - Patrick Prévat, tiens, qui n'a rien dit là-dessus,
01:44:11 ça vous évoque quoi, ces images ?
01:44:13 Qu'est-ce que ça vous évoque de l'état de notre pays ?
01:44:15 - Le manque de moyens dans nos services de police,
01:44:17 c'est très clair.
01:44:19 Le manque d'effectifs.
01:44:21 Le manque d'effectifs, que vous le vouliez ou non,
01:44:23 de commissariats de proximité,
01:44:25 d'équipes qui travaillent sur le terrain.
01:44:27 L'enjeu, il est là.
01:44:29 Si vous avez une présence...
01:44:31 - Mais les policiers, quand ils les arrêtent,
01:44:33 ces jeunes-là, ils font leur travail, les policiers,
01:44:35 ils les arrêtent, la plupart du temps,
01:44:37 le matin, elles les conflictent.
01:44:39 - C'est le suite de la chaîne judiciaire.
01:44:41 - Voilà, c'est ça dont je parle, c'est cette impunité.
01:44:43 - Déjà, la présence du gendarme,
01:44:45 ou la peur du gendarme,
01:44:47 fait que...
01:44:49 - Ça n'existe plus.
01:44:51 - Oui, mais ça n'existe plus, parce qu'il n'y a pas de présence.
01:44:53 Il n'y a pas de présence dans certains endroits.
01:44:55 Mais là, la réalité.
01:44:57 - C'est un phénomène qu'on voit que dans les grandes villes.
01:44:59 - Vous n'avez pas de commissariat de proximité.
01:45:01 Essayez même dans les campagnes.
01:45:03 Alors, on a appris aujourd'hui
01:45:05 de créer 200 gendarmeries de plus.
01:45:07 - Oui, on a appris ça ce soir.
01:45:09 - On en a supprimé pendant, je ne sais combien de temps,
01:45:11 dans le canton.
01:45:13 Essayez d'appeler la gendarmerie, quand vous êtes en campagne,
01:45:15 un dimanche.
01:45:17 - Ça, ce n'est pas la faute de Emmanuel Macron.
01:45:19 - Non, non, mais...
01:45:21 - C'est des années de démission de l'État.
01:45:23 - Absolument. Mais déjà, pour qu'ils sachent
01:45:25 sur quel endroit du territoire ils se trouvent,
01:45:27 quelle est la gendarmerie qui est de garde ou autre,
01:45:29 c'est compliqué pour le citoyen.
01:45:31 - Bon.
01:45:33 - Et dernier mot.
01:45:35 - Juste un mot sur la question des moyens.
01:45:37 Quand on lit les rapports de la Cour des comptes,
01:45:39 on voit qu'il y a toujours plus de masse salariale dans la police
01:45:41 et toujours moins de présence supérieure.
01:45:43 - Oui, mais tout va sur le salaire de Jean-Christophe Covid.
01:45:45 - Exactement.
01:45:47 - Qui prend tout.
01:45:49 - Grâce à ça, j'ai des briques rouges, vous avez vu.
01:45:51 - Oui, ça va sur votre magnifique appartement.
01:45:53 - On sourit, mais c'est un phénomène qui est insupportable,
01:45:55 notamment pour les riverains qui n'en peuvent plus.
01:45:57 Et cette image, j'ai l'impression qu'un cap est franchi
01:45:59 avec cette image dans un centre commercial.
01:46:01 Je ne sais pas si vous avez quelqu'un avec une poussette
01:46:03 ou une personne âgée, ou même n'importe qui.
01:46:05 Et d'ailleurs, même dans la force de l'âge,
01:46:07 vous prenez une moto de plein fouet.
01:46:09 Je pense que vous vous en souvenez pendant longtemps,
01:46:11 si vous ne finissez pas à l'hôpital.
01:46:13 - Si vous vous en souvenez.
01:46:15 - Évidemment, si vous vous en souvenez, comme vous dites,
01:46:17 Jean-Sébastien.
01:46:19 Je ne vous laisserai pas sur ces images, vous me connaissez.
01:46:21 Avant de vous saluer, c'est la première fois
01:46:23 que je vous fais la dernière image, Patrick Privat.
01:46:25 C'est un petit moment, une petite parenthèse enchantée
01:46:27 où on oublie l'actualité, on oublie le marasme
01:46:29 et on profite d'une image légère
01:46:31 pour sourire ensemble.
01:46:33 Il est des rencontres
01:46:35 dont on se souvient toute sa vie.
01:46:37 David Oppenheimer
01:46:39 se prélassait tranquillement
01:46:41 dans son jardin à H-Ville,
01:46:43 en Caroline du Nord, lorsque
01:46:45 un ours noir
01:46:47 s'est subitement joint à lui.
01:46:49 Regardez la réaction, la caméra de surveillance.
01:46:51 Il est pétrifié.
01:46:53 La caméra de surveillance qui demande ce moment
01:46:55 où l'homme et l'animal sont surpris l'un par l'autre.
01:46:57 D'ailleurs, vous avez vu que l'ours, également,
01:46:59 a un petit moment de recul. On se demande finalement
01:47:01 lequel des deux a pris le plus peur.
01:47:03 On va revoir l'image de ce face-à-face
01:47:05 parce que c'est quand même très impressionnant.
01:47:07 Je ne suis pas sûr que le coussin
01:47:09 qu'a choisi ce monsieur
01:47:11 et qu'il a grippe frénétiquement
01:47:13 eût été très utile en cas d'attaque.
01:47:15 Mais le réflexe témoigne de la surprise qu'il a vécue.
01:47:17 Il vaut mieux pas être cardiaque.
01:47:19 Moi, je vous dis, je meurs de regard.
01:47:21 Au juste de le voir, je meurs.
01:47:23 C'est hallucinant, ce truc.
01:47:25 L'ours s'est enfui après la rencontre.
01:47:27 Le monsieur a déclaré qu'il envisageait
01:47:29 d'attacher désormais un rétroviseur
01:47:31 à sa chaise longue pour éviter
01:47:33 les futures attaques.
01:47:35 Sinon, il y a aussi demandé
01:47:37 les vitres anti-émeutes.
01:47:39 Une sorte de papa mobile
01:47:41 fixe qui pourrait le protéger.
01:47:43 Karim avrit qu'elle est habituée.
01:47:45 Vous avez déjà vu un face-à-face avec un ours ?
01:47:47 Oui, au Québec, il y a ça tous les jours.
01:47:49 À Montréal, dans les rues, il y a des ours partout.
01:47:51 Mais il parle québécois.
01:47:53 Vous avez un ours à la maison ?
01:47:55 Bien sûr.
01:47:57 Ça lui fera plaisir.
01:47:59 J'en suis sûr.
01:48:01 Merci.
01:48:03 Vous voyez, l'image de fin, ça permet
01:48:05 de sortir un petit peu des conventions.
01:48:07 On dirait que c'est un montage.
01:48:09 Non, je ne suis pas là pour vous montrer des montages.
01:48:11 La vérité, c'est vérifié.
01:48:13 C'est des agences internationales.
01:48:15 C'est CNN qui a trouvé cette image.
01:48:17 Permettez-moi de vous dire.
01:48:19 Vous remettez en cause ma probité ?
01:48:21 Non, mais ça sent tellement un vrai sentiment.
01:48:23 C'est vrai, ça se passe en Caroline du Nord.
01:48:25 On a vu l'image.
01:48:27 Du sud, en dehors du Nord.
01:48:29 Je suis très en retard.
01:48:31 Merci à Lumna Daoudi et Jacques Sanchez
01:48:33 pour la programmation.
01:48:35 L'édition de la nuit, on reviendra sur la locution
01:48:37 du chef de l'État.
01:48:39 Je vous souhaite une bonne nuit. À demain.
01:48:41 [Bruit de pas]

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