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Chaque jour, Bruno Donnet regarde la télévision, écoute la radio et scrute les journaux ainsi que les réseaux sociaux pour livrer ses téléscopages. Ce lundi, il s'intéresse aux deux difficultés que rencontrent les chaînes qui diffusent les séries.

Retrouvez "Télescopages, Bruno Donnet décrypte l'actualité vue par les médias" sur : http://www.europe1.fr/emissions/telescopages

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Transcription
00:00 Mais d'abord, c'est l'heure des télescopages de Bruno Donnet.
00:02 Bonjour Bruno !
00:03 - Bonjour Philippe !
00:03 - Bruno, tous les matins, vous observez ici la mécanique médiatique.
00:06 Et ce matin, vous avez choisi de braquer, vous aussi, votre télescope sur le phénomène des séries
00:10 car il soulève selon vous deux grandes difficultés pour les chaînes qui les diffusent.
00:15 - Oui, deux grands périls, Philippe, dont je vais vous donner deux illustrations,
00:18 à la fois en France et aux États-Unis.
00:20 Alors, la toute première source d'ennui pour les diffuseurs de séries,
00:23 mais également pour tous ceux qui les regardent frénétiquement,
00:25 c'est le risque du "spoil" en français.
00:28 On dit maintenant "divulgacher", un très joli mot qui dit tout en seulement quatre syllabes.
00:32 Comment faire, en effet, pour ne pas que les rebondissements du scénario soient divulgués et gâchés
00:37 par des fans, voire par des journalistes peu scrupuleux ?
00:41 La semaine dernière, par exemple, de l'autre côté de l'Atlantique,
00:44 l'épisode 3 de la nouvelle saison de la série qui cartonne sur HBO, "Succession",
00:48 s'est retrouvé au cœur d'un immense tout-hubo-hu d'un fracas médiatique sans précédent.
00:53 Pourquoi ?
00:54 Eh bien parce qu'il s'est produit un rebondissement complètement dingue dans l'intrigue.
00:59 Un truc incroyable, mais ne comptez pas sur moi, Fauré-Ly Philippe, pour vous en dire un peu plus
01:04 et pour divulguer chez à mon tour un opening monumental,
01:07 donc tout à la fois en termes d'écriture de scénarios et de jeux d'acteurs,
01:10 mais je n'en dirais pas un mot supplémentaire à ce micro.
01:14 Du coup, tous les médias américains ont parlé de la série et de son incroyable rebondissement.
01:18 Seulement, voilà, pas toujours, avec la distance qu'il eut fallu conserver.
01:22 Le journal Los Angeles Times notamment a publié un article dont le titre
01:27 révélait tout, absolument tout, de la nouveauté dans l'intrigue.
01:31 Alors, eh bien alors, les Américains sont devenus furibars.
01:33 Les réseaux sociaux se sont déchaînés et toutes les chaînes info ont donc ouvert cette retentissante affaire
01:38 en essayant, plus ou moins habilement, d'évoquer l'onde de choc sans toutefois cramer le rebondissement.
01:44 "Next up, "Succession", are you all caught up on the face?"
01:47 "Succession", par exemple, c'est une présentatrice qui demande à ses collègues présents sur le plateau
01:51 s'ils sont à jour du drame familial.
01:53 Et leur réponse est unanime, "Non, ils ne veulent surtout rien savoir."
01:57 Et alors, la deuxième difficulté des diffuseurs de séries Bruno tient cette fois à la sociologie des spectateurs.
02:03 Et plus précisément, Philippe, à l'âge de ceux qui les consomment.
02:05 Vous savez qu'en France, les grandes chaînes de télévision diffusent bon nombre de séries.
02:09 Elles sont souvent extrêmement populaires, mais le problème cette fois, c'est que leurs téléspectateurs sont souvent très âgés.
02:16 La semaine dernière, par exemple, France 3 proposait le retour de la série Cassandre.
02:20 Bingo ! La 3 est arrivée en tête des audiences avec 30% de part de marché.
02:24 Mais, mais moins de 10% sur la fameuse cible tant convoitée par les annonceurs des femmes de moins de 50 ans responsables des achats.
02:32 C'est pareil pour une autre série que France 3 nous propose très régulièrement, les fameux Meurtre A.
02:37 Ceux qui la regardent ont en moyenne 67 ans.
02:40 Et c'est à peine mieux pour France 2 et son incontournable capitaine Marleau, dont l'âge moyen des aficionados c'est de 65 ans.
02:46 Alors si l'âge du public est un sujet de préoccupation à ce point majeur pour tous les diffuseurs de séries,
02:52 c'est parce qu'ils savent parfaitement que chez leur concurrent le plus dynamique, Netflix,
02:57 les binge-watchers, ces consommateurs boulimiques de séries, ne sont âgés en moyenne que de 36 ans.
03:03 La concurrence est donc féroce et le match très inégal aux yeux des annonceurs,
03:07 où l'on comprend, Philippe, que pour les responsables de la télévision, l'âge du capitaine crée lui aussi des angoisses en série.
03:14 Merci beaucoup Bruno Donnet, à demain pour un nouvel épisode de votre série sur les télescopages.

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