• l’année dernière
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

Category

📺
TV
Transcription
00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:04 Il est rare qu'un professionnel fasse l'unanimité auprès de ses pairs.
00:00:08 Il est plus rare encore qu'une personnalité réunisse tous les suffrages.
00:00:12 Depuis hier après-midi et l'annonce de son décès par Eric Dupond-Moretti,
00:00:17 Hervé Temime a déclenché une pluie d'hommages.
00:00:19 Tous élogieux pour le brillant avocat qu'il fut, tous reconnaissants pour l'homme qu'il était.
00:00:26 Ses innombrables témoignages soulignent son intelligence bien sûr, intelligence XXL,
00:00:31 qui avait fait de lui un des plus jeunes avocats de France,
00:00:35 inscrit au barreau de Versailles à l'âge de 22 ans.
00:00:38 Mais ses amis rappellent aussi son humour, sa générosité, sa loyauté.
00:00:42 Hervé Temime avait défendu Bernard Tapie, Gérard Depardieu, Jacques Servier et tant d'autres.
00:00:48 Il plaidait au pénal la catégorie reine de la justice,
00:00:51 celle en tout cas qui fait rêver les adolescents
00:00:54 quand ils imaginent traverser la vie avec une robe noire apparemment blanche.
00:00:58 « La mort a frappé haut », avait dit Jean Villard quand Gérard Philippe avait quitté la Seine.
00:01:03 Je ne vois pas d'autre expression ce matin pour saluer l'avocat le plus doué de son époque.
00:01:09 Il est 9h. Audrey Bertaut.
00:01:12 À Marseille, les marins et pompiers poursuivent leur course contre la montre.
00:01:18 Six corps sans vie ont été retrouvés au total dans les décomptes.
00:01:21 Deux pourraient encore s'y trouver.
00:01:23 Les experts judiciaires sont sur place.
00:01:25 Ils cherchent à identifier les causes de l'explosion.
00:01:28 Pour des raisons de sécurité, ils n'avaient jusqu'alors pas pu accéder au site.
00:01:32 Reporté de 4 ans, l'ouverture à la concurrence dans les bus parisiens.
00:01:35 C'est ce que souhaite le député communiste Stéphane Peu.
00:01:37 Il souhaite décaler la fente du monopole de la RATP.
00:01:40 Pas question pour la présidente de la région Île-de-France
00:01:42 qui souhaite une mise en œuvre progressive de l'ouverture à la concurrence.
00:01:46 Reporté, c'est renoncé, précise Valérie Pécresse.
00:01:50 Et puis le Bayern Munich et Manchester City s'affrontent ce soir
00:01:52 en quart de finale de Ligue des Champions.
00:01:54 L'entraîneur du Bayern a avoué avoir du mal à trouver le sommeil avant cette rencontre.
00:01:58 L'attaquant du club a déclaré forfait à cause d'une blessure au genou.
00:02:02 Les citizens pourront compter sur leur buteur vedette Erling Haaland.
00:02:06 Le match est à suivre à 21h sur Canal+.
00:02:09 Charlotte Dornelas, Noemi Schultz, Georges Fenech, Gérard Leclerc.
00:02:15 Il y a une journée d'absence et déjà...
00:02:17 - Georges Leclerc d'ailleurs.
00:02:19 - Gérard Leclerc et Brigitte Millot, Vincent Herouët bien sûr.
00:02:25 Ce n'est pas n'importe qui les avocats dans le monde dans lequel nous vivons.
00:02:31 Ce sont comme les grands politiques, comme les grands écrivains,
00:02:34 comme les grands sportifs.
00:02:35 Parfois, ils marquent une époque, ils sont présents
00:02:39 et ils appartiennent à la mythologie française parfois.
00:02:43 Et Robert Badinter, les grandes voix,
00:02:45 Jean-Louis Pelletier, Henri Leclerc et tant d'autres.
00:02:48 La mort d'Hervé Temime hier n'a pas frappé simplement
00:02:53 que le petit monde du barreau,
00:02:54 mais elle vient percuter aussi une certaine idée française
00:02:58 de ce que sont les avocats.
00:03:01 On va en parler évidemment avec Brigitte
00:03:03 parce qu'il y a quelque chose qui est absolument sidérant,
00:03:06 si j'ose dire, sur le plan médical.
00:03:09 C'est que Pierre Haïk était un immense avocat.
00:03:13 Pierre Haïk est mort il y a quelques jours, quelques semaines.
00:03:17 Et Hervé Temime a eu son accident cardiaque le soir de l'enterrement.
00:03:23 Il faut préciser qu'ils étaient très amis.
00:03:25 Exactement. Il est allé à l'enterrement de Pierre Haïk.
00:03:29 Il a fait un discours brillant, comme d'habitude, avec beaucoup d'humour.
00:03:34 Il a dîné et il a eu un accident cardiaque.
00:03:37 Et Pierre Haïk et également Thierry Herzog
00:03:43 faisaient partie de ce qu'on appelait les trois H de l'époque.
00:03:50 Et évidemment, Hervé Temime était présent dans cette petite aristocratie
00:03:59 de ceux qu'on appelle les meilleurs avocats de Paris.
00:04:01 Ils sont quelques-uns à pouvoir prétendre à ce titre.
00:04:03 Mais je voudrais qu'on écoute d'abord Hervé Temime sur son métier.
00:04:08 C'est un métier que j'ai rêvé de faire quand j'étais gosse.
00:04:10 C'est un métier envahissant que je trouve...
00:04:13 Comment vous dire ? C'est fou, tellement c'est puissant, tellement ça vous envahit,
00:04:18 tellement c'est compliqué, tellement c'est un exercice d'humilité à chaque fois.
00:04:23 Et puis, franchement, c'est un peu un métier de mazo parce que quand on gagne,
00:04:29 si on s'attribue le succès, on est vraiment le dernier des imbéciles.
00:04:32 Et quand on perd, si on pense qu'on est étranger à l'échec, on est le dernier des imbéciles.
00:04:37 On était hier soir avec Gilles-William Golnadel qui voulait témoigner.
00:04:40 Ce que je retiens de lui, avant tout, c'est l'humour.
00:04:51 J'ai eu des fous rires formidables avec Hervé au palais, au sein du tribunal.
00:04:57 Bon, il était très fin.
00:05:00 À part ça, c'était un très grand avocat qui n'en faisait jamais trop.
00:05:06 On a perdu Pierre Haïk il y a quelques semaines.
00:05:12 On perd maintenant Témim.
00:05:16 Ça commence à faire beaucoup, surtout qu'il était jeune.
00:05:19 Il était encore jeune. - 25 ans.
00:05:21 - Il pouvait encore briller de longues années.
00:05:25 Je me console. On a eu des clients en commun et on aimait bien travailler ensemble.
00:05:30 Je me console en pensant qu'il a eu une belle vie.
00:05:34 - Qu'est-ce qui différencie ? - Il a eu une vie bien remplie.
00:05:36 - Mais qu'est-ce qui différencie aujourd'hui l'avocat du ténor ?
00:05:39 Quand on dit c'est le ténor du barreau, l'un des plus grands avocats.
00:05:42 Comment cette histoire bascule finalement ?
00:05:45 - Non mais c'est pas vrai. Excusez-moi de vous le dire, c'est le talent.
00:05:48 Détémim voulait compter sur les doigts de la main.
00:05:54 D'abord, c'était un bûcheur aussi.
00:05:56 C'était pas un ramenard.
00:05:59 Vous avez des avocats qui ont beaucoup de talent mais qui ne sont que dans les sebrouf.
00:06:05 Lui, il avait beau avoir réussi amplement et être jalousé à juste titre,
00:06:10 pour autant que la jalousie soit légitime par d'autres,
00:06:13 il ne les avait pas volés ses clients et ses dossiers.
00:06:16 Il les bossait. Il avait une belle équipe.
00:06:19 Enfin voilà, il était joueur.
00:06:25 C'était pas un saint, Témémin.
00:06:28 Mais je l'adorais.
00:06:30 On a eu des sangueulades.
00:06:32 - Ah oui ? - Oui.
00:06:33 Vous savez, votre avocat, c'est pas...
00:06:37 Bon, mais voilà, il va me manquer.
00:06:42 Voilà, c'est tout.
00:06:44 - Éric Dupond-Moretti, hier, je vous le disais, a annoncé cette information,
00:06:48 a donné cette nouvelle.
00:06:49 "Le barreau est orphelin, Hervé Témémin vient de nous quitter.
00:06:51 Il était un immense avocat.
00:06:52 Il a marqué toute une génération par son intelligence, son humanité, son talent.
00:06:56 Je pense affectueusement à sa famille et à ses proches."
00:06:58 Justement, Dominique Rouge, qui fut son épouse,
00:07:02 a écrit un texte bouleversant sur Facebook.
00:07:07 "Tu étais plus que mon ex-mari.
00:07:09 Tu étais ma boussole, mon ange gardien.
00:07:10 Tu m'as aimé, construit, protégé, parfois sauvé.
00:07:13 À tes côtés, j'ai grandi.
00:07:14 Je suis devenu meilleur.
00:07:15 Comment faire autrement face à ta brillance intellectuelle,
00:07:18 ton humour renversant et ta générosité inégalable ?
00:07:21 Oui, tu étais un homme exceptionnel avec des travers aussi énormes
00:07:25 que tes qualités, etc."
00:07:27 Vous pourrez lire sur sa page Facebook,
00:07:30 cette photo qu'avait mise Dominique Rouge et puis ce texte.
00:07:34 Je disais tout à l'heure, on ne saura jamais, évidemment,
00:07:37 comment nous fonctionnons, comment sont les cerveaux.
00:07:40 On est quand même extraordinairement surpris lorsqu'on apprend
00:07:45 qu'il est à l'enterrement de pierre à icque et qu'il fait un malaise cardiaque.
00:07:52 A priori, encore une fois, je vous toute réserve,
00:07:55 ce serait dû à une dissection aortique.
00:07:59 La dissection aortique, vous savez que la horte,
00:08:00 c'est la plus grosse artère du corps.
00:08:03 C'est celle qui va irriguer tout le corps.
00:08:05 Elle part du cœur, justement.
00:08:06 Et en fait, dans les parois des artères, il y a plusieurs feuillets.
00:08:09 Et il arrive que, soit par une maladie de naissance,
00:08:12 soit à cause de l'hypertension artérielle,
00:08:15 dans trop cas, la plupart du temps, c'est lié à l'hypertension artérielle.
00:08:18 Il y a deux feuillets qui se séparent.
00:08:20 Et donc, ça fait un petit tunnel dans lequel le sang vient s'infiltrer
00:08:23 et va grossir, grossir.
00:08:25 Et comme souvent, c'est près du cœur,
00:08:26 donc c'est à l'endroit où ça pulse avec le plus de force,
00:08:29 eh bien, ça va finir par rompre cette artère.
00:08:32 Et a priori, c'est ce qui serait passé.
00:08:34 Il aurait eu une dissection aortique.
00:08:38 Voilà ce qu'on peut dire.
00:08:39 Et effectivement, comme c'est lié à la tension,
00:08:41 je comprends votre questionnement.
00:08:44 Une émotion peut aussi provoquer parfois une poussée de tension.
00:08:47 Donc, on ne peut pas le dire, on ne peut pas le savoir,
00:08:50 mais je comprends votre question.
00:08:52 - J'avais ce matin Alain Jacobovitch qui disait ce métier
00:08:54 nous bouffe, le métier des avocats,
00:08:56 parce que la plaidoirie est terminée, ils la refont, etc.
00:09:00 Ce qui n'est pas vrai de tous les métiers.
00:09:01 Peut-être que tous les métiers n'ont pas cette charge intellectuelle ou nerveuse.
00:09:06 Et les avocats, parfois, épousent le sort de leurs clients,
00:09:09 ils sont complètement en empathie, ils ne peuvent pas s'en détacher.
00:09:12 - Il fallait voir Hervé Témime, y compris avant une plaidoirie.
00:09:16 Il était en sueur de stress, d'appréhension.
00:09:20 Quand il se rasseyait après avoir plaidé,
00:09:22 on sentait que ça avait été très physique.
00:09:23 Il était toujours en âge, il donnait énormément de l'huile.
00:09:26 Et c'était effectivement, il était très, très brillant, sans doute le meilleur.
00:09:30 Mais il était toujours inquiet, angoissé.
00:09:33 Et il avait effectivement ce stress depuis des années,
00:09:36 plus de 40 ans de barreau.
00:09:37 - Vous avez assisté à la plaidoirie Bernard Tapie ?
00:09:39 - Oui.
00:09:40 - Vous étiez présente et qui est une plaidoirie,
00:09:42 paraît-il, tout à fait exceptionnelle.
00:09:43 D'ailleurs, Dominique Tapie, hier, lui a rendu hommage.
00:09:46 Elle a eu cette phrase très forte.
00:09:48 Il a rendu son honneur à Bernard Tapie.
00:09:52 Parce qu'on rappelle que Bernard Tapie, en première instance, a été relaxé.
00:09:56 Et donc, lorsqu'il est décédé, il est mort sur ce dossier-là,
00:10:01 parfaitement blanchi.
00:10:02 - Il est mort blanchi par la justice,
00:10:04 puisqu'au final, on appelle, il y a eu des condamnations,
00:10:06 mais Bernard Tapie était mort.
00:10:07 Hervé Témime, le jour du délibéré,
00:10:11 le jour où les juges rendent leur décision,
00:10:12 je me souviens, je l'observe,
00:10:14 Bernard Tapie n'est pas là parce qu'à ce moment-là, il est malade.
00:10:16 Hervé Témime est en larmes dans la salle d'audience
00:10:20 parce que c'était une victoire absolument incroyable
00:10:23 d'obtenir la relax de Bernard Tapie.
00:10:26 Effectivement, cette plaidoirie-là, mais j'en ai vu beaucoup d'autres.
00:10:30 Je voudrais juste raconter que moi,
00:10:32 ça va faire dix ans que je suis chroniqueuse judiciaire,
00:10:34 enfin, que je fais de la chronique judiciaire.
00:10:36 Et mon premier procès aux Assises,
00:10:38 à l'époque, je suis journaliste, pas ici, mais à Europe 1,
00:10:41 c'est le procès de Pierre Palardi,
00:10:43 qu'on appelle l'ostéopathe des stars,
00:10:45 qui était jugé pour des viols et agressions sexuelles
00:10:47 sur une dizaine de patients. - Qui était sur l'île de Ré.
00:10:49 - Absolument, mais il avait aussi un cabinet à Paris.
00:10:51 Il était donc jugé et son avocat, ses avocats étaient
00:10:54 Hervé Témime et Julia Minkowski.
00:10:56 Et donc, je découvre vraiment ce qu'est un procès d'Assises.
00:10:59 Et il faut avoir été une fois à assister à un procès d'Assises
00:11:02 pour comprendre ce que c'est.
00:11:03 Pierre Palardi avait été condamné à dix ans de prison.
00:11:05 Il est parti en prison au moment du verdict.
00:11:07 C'était un choc et Hervé était son avocat.
00:11:11 C'était bien sûr un échec pour lui, ce verdict.
00:11:13 Quelques mois après, je l'ai retrouvé à Rennes
00:11:16 pour le troisième procès de Maurice Agnele.
00:11:19 Là, Hervé Témime était du côté de la partie civile.
00:11:21 C'était très rare.
00:11:21 Il avait accepté de défendre la famille d'Agnès.
00:11:23 - Il était opposé à Jean-Pierre Vercigny Campinqui dans ce dossier.
00:11:28 - Et François Saint-Pierre aussi.
00:11:30 C'était un avocat absolument extraordinaire.
00:11:34 - Peut-être, Georges Fenech, vous l'avez côtoyé.
00:11:36 - Oui, je l'ai connu Hervé Témime.
00:11:37 Peut-être dire aussi qu'au-delà de la famille des avocats,
00:11:41 je pense que la magistrature aussi est en deuil.
00:11:46 Parce qu'il était très estimé au fond.
00:11:49 Ce n'est pas le cas de tous les avocats et les grands avocats.
00:11:53 On le sait, je ne désignerai personne.
00:11:55 Mais moi, je ne qualifierais pas Hervé Témime de ténor.
00:11:59 Ce n'est pas quelqu'un qui était effectivement ni dans les sprufs,
00:12:01 comme l'a dit Colnadel, ni dans les effets de manche.
00:12:04 C'était un amoureux du droit, un amoureux de la justice
00:12:06 qui faisait son travail en honnête avocat, honnête homme, je dirais.
00:12:10 Et dans la discrétion.
00:12:12 Il n'avait pas d'engagement politique.
00:12:14 Donc c'était quelqu'un de tout à fait estimé par le monde de la justice.
00:12:17 - Et ce matin, un communiqué de l'Élysée lui rend hommage.
00:12:20 Le président de la République et son épouse saluent la figure d'un grand avocat
00:12:23 qui avait la défense dans la peau, selon le titre de son premier livre,
00:12:26 et nos libertés politiques au cœur.
00:12:28 Ses héros s'appelaient Georges Kiezman, Thierry Lévy, Jean-Louis Pelletier,
00:12:32 Henri Leclerc.
00:12:34 Ses compagnons de procès avaient pour nom Pierre Haïk, qu'on a cité,
00:12:36 Jacqueline Lafon, immense avocate.
00:12:39 Et Jean-Yves Liénard.
00:12:41 Je voulais vraiment qu'on en parle ce matin, parce qu'il me semble qu'un avocat
00:12:43 dans la société française, François Mitterrand était avocat.
00:12:48 Nicolas Sarkozy était avocat.
00:12:51 Les hommes politiques ont longtemps été des avocats.
00:12:55 Edgar Ford.
00:12:57 Donc c'est important.
00:12:59 Et peut-être que la France était pas mal gouvernée quand c'était des avocats
00:13:02 avant que les énarques, les fameux petits hommes gris, prennent le pouvoir.
00:13:08 Mais une intelligence d'avocat, c'est pas une intelligence d'énarque.
00:13:10 C'est pas les mêmes.
00:13:12 Et c'est pour ça que c'est important d'en parler.
00:13:15 Gérard, je vous vois...
00:13:18 - Vous revenez sur votre marotte, c'est mortel.
00:13:19 - Mais pas du tout, je reviens pas sur ma marotte.
00:13:21 - On aborde, on est toujours aux petits hommes gris.
00:13:23 - Mais parce que...
00:13:24 - On a eu l'occasion que vous nous expliquiez ce que sont les petits hommes gris.
00:13:26 - Mais c'est juste un espèce de truc, les petits hommes gris
00:13:29 qui sont les responsables de tous nos maux.
00:13:31 Je suis désolé, il faut encore le dire, je pense que c'est plus compliqué que ça.
00:13:36 Ce que je veux souligner par l'intelligence d'avocat,
00:13:39 c'est qu'un avocat, il a les mains dans le comble et dans la vie
00:13:42 et que d'autres ne l'ont pas.
00:13:43 C'est ça que ça veut dire.
00:13:44 - Je vous suis complètement et je respecte beaucoup les avocats.
00:13:47 - C'est ça, c'est ça, mais c'est pas un hasard.
00:13:49 - C'est une profession magnifique.
00:13:50 - Non, mais c'est pas un hasard.
00:13:51 C'est tout ce que je veux dire.
00:13:52 C'est pas un hasard.
00:13:53 - Alors rien n'est jamais un hasard.
00:13:54 - Je voudrais juste qu'on se...
00:13:56 Parce qu'effectivement, c'était franchement l'un des plus grands,
00:13:58 voire le meilleur en pénal des affaires.
00:14:00 Mais c'était quelqu'un qui était extrêmement accessible.
00:14:03 Par exemple, si je lui envoyais un message pour lui poser une question,
00:14:05 il répondait jamais sur le fond des dossiers,
00:14:07 mais il répondait systématiquement.
00:14:09 Il était dans la transmission.
00:14:10 Il a formé toute une génération de jeunes avocats
00:14:12 qui sont ses associés aujourd'hui.
00:14:14 On a déjà Julien Mikovski, Léon Del Forno, Martin Reynaud, Harold Teboul.
00:14:19 Et il faisait grandir les gens autour de lui.
00:14:21 Il était vraiment dans le partage et c'était...
00:14:24 - C'est pour ça qu'on voulait lui rendre hommage ce matin
00:14:28 et parler et saluer sa mémoire.
00:14:32 Dans l'actualité, avant d'évoquer Charles Bietri,
00:14:37 et vous avez peut-être lu l'interview extraordinaire de Charles Bietri
00:14:41 dans l'équipe où il parle de la maladie de Charcot,
00:14:44 je voudrais qu'on voit quand même ce qui s'est passé à Marseille
00:14:47 avec la colère des riverains.
00:14:49 On parlera également de l'actualité étrangère tout à l'heure avec vous,
00:14:52 Vincent Herouet, et les propos d'Emmanuel Macron sur Taïwan.
00:14:55 On a du mal à décoder.
00:14:58 Je ne sais pas si vous avez une lecture, une grille de lecture,
00:15:00 parfois difficile avec le président de la République.
00:15:03 - Mais la première réaction, c'est qu'il vaut mieux se taire quand on est dans l'avion.
00:15:08 En général.
00:15:09 - Je ne sais pas si...
00:15:11 Jospin avait parlé dans l'avion.
00:15:14 Il avait dit que Chirac était vieux.
00:15:15 Ça ne lui avait pas porté bonheur.
00:15:16 - C'est redoutable, effectivement.
00:15:18 Mais il n'y a pas que Jospin.
00:15:20 Le pape aussi, lui-même.
00:15:21 - Oui, mais c'est un truc, l'avion...
00:15:23 - On devient bavard quand on est en altitude,
00:15:26 quand on est dans l'apesanteur.
00:15:28 Et on ferait mieux de se taire.
00:15:30 - Bon, voyons en tout cas ce qui s'est passé à Marseille
00:15:33 avec la colère désormais des riverains dans cette cité
00:15:37 qui, effectivement, paraît parfois subir beaucoup de maux
00:15:42 dans plein de dossiers différents.
00:15:45 Voyez le sujet de Célia Barotte.
00:15:47 - Après le choc, la colère des Marseillais.
00:15:52 48 heures après le drame survenu, rue de Thivoli,
00:15:55 les habitants dénoncent la vétusté des bâtiments
00:15:57 dans la seconde ville de France.
00:15:59 - Les bâtiments, c'est pas assez solide.
00:16:00 - Il y en aura bien d'autres, malheureusement.
00:16:02 Mais c'est tout à refaire, ces putains de canalisations,
00:16:05 de gaz et tout.
00:16:06 Quand vous pensez qu'il y a des maisons qui ont plus de 100 ans
00:16:08 et que, bon, rien n'a été fait,
00:16:10 ça n'a jamais été refait, les canalisations paraissent le même.
00:16:14 - Et ils évoquent l'absence de remise en état des bâtiments
00:16:16 et de la voirie.
00:16:17 - Tout ça mériterait d'être fait.
00:16:20 Plutôt que de construire des bâtisses là pour les touristes,
00:16:24 d'abord pour les contribuables.
00:16:26 - La cause exacte de l'explosion n'a pas été communiquée,
00:16:29 mais le préfet des Bouches-du-Rhône n'a pas exclu
00:16:31 la possibilité d'une fuite de gaz.
00:16:33 En 2021, la ville a procédé à plus de 1 000 interventions
00:16:36 de mise en sécurité liées à des logements insalubres.
00:16:40 - La colère des habitants, c'est vrai qu'il y a peu de polémique.
00:16:45 Il y a évidemment une compassion qu'on peut avoir
00:16:47 pour ce qui s'est passé, un drame absolu.
00:16:51 C'est vrai que dans nos discussions le matin,
00:16:54 on est parfois sur des sujets qui peuvent imaginer
00:17:00 des contradictions plus fortes entre ceux qui sont sur le plateau.
00:17:04 Je ne sais pas si vous avez une observation,
00:17:07 un commentaire à faire sur ce qui se passe à Marseille,
00:17:09 sinon effectivement être en compassion avec ce qui se passe
00:17:12 avec tous ces gens et ce qu'ils ont subi.
00:17:14 - Attendre les éléments de l'enquête pour savoir
00:17:17 ce qui s'est réellement passé.
00:17:18 - Je voudrais qu'on parle de Charles Biettry,
00:17:23 parce que vous avez peut-être lu dans l'équipe
00:17:27 cette interview extraordinaire qui est un mélange bouleversante,
00:17:31 qui est glaçante, une interview d'une lucidité,
00:17:33 d'un homme qui parle de sa propre mort.
00:17:36 Charles Biettry, qui a longtemps dirigé le service des sports
00:17:39 de Canal+, qui a été à Be In Sport, qui a été à l'AFP,
00:17:43 qui est une figure de notre métier,
00:17:44 une figure de légende de notre métier,
00:17:46 par sa qualité professionnelle, par son expérience,
00:17:50 par son exigence.
00:17:54 Et il rapporte la maladie de Charcot,
00:17:56 qui se traduit donc par une paralysie progressive des muscles
00:17:59 et une espérance de vie, généralement,
00:18:00 qui n'excède pas trois à cinq ans.
00:18:01 Voilà ce qu'il a dit à notre confrère,
00:18:05 Sacha Nokovitch de l'équipe.
00:18:07 "J'étais étonné de ne pas être effondré",
00:18:09 lorsque le médecin lui a appris sa maladie.
00:18:11 Le médecin ne te dit pas que tu vas mourir,
00:18:13 il ne te donne pas les étapes.
00:18:14 En fait, c'est ça le plus important,
00:18:16 puisque tu n'as pas de traitement, pas de soin
00:18:18 et que l'issue est inéluctable.
00:18:20 Il faut savoir comment tu vas vivre ce qui t'arrive
00:18:22 et comment le faire vivre à ceux qui t'entourent.
00:18:26 Pour garder le moral, j'ai besoin du sport.
00:18:28 Le jour où je ne pourrai plus faire de vélo,
00:18:30 cela ira très vite.
00:18:31 Je me tiens avec ça.
00:18:33 Là, je leur ai dit que je voulais m'attaquer
00:18:35 au record du 100 mètres de marche en piscine.
00:18:37 Je me suis encore fait engueuler.
00:18:38 Le principal ennemi de cette maladie, c'est la fatigue,
00:18:41 les muscles qui restent crac et ça n'aide pas.
00:18:45 Et puis, à un moment, et c'est pour ça que Charlotte
00:18:48 pourra réagir aussi.
00:18:49 On a tout organisé avec ma femme et mes enfants.
00:18:50 Je ne veux pas être branché sur une machine
00:18:52 pour respirer alors qu'il n'y a plus rien, plus d'avenir.
00:18:54 Je ne veux pas souffrir et surtout,
00:18:56 faire souffrir ma famille.
00:18:59 On a pris des dispositions pour arrêter
00:19:01 avant d'en arriver là.
00:19:02 Je me suis inscrit en Suisse pour le suicide assisté.
00:19:04 Tous les papiers sont signés.
00:19:06 Je peux choisir et ma femme peut le faire à ma place.
00:19:09 Et je ne suis, si je ne suis pas en état.
00:19:12 Cela dit, tu es obligé d'aller en Suisse, dit-il,
00:19:15 avec deux membres de ta famille.
00:19:17 J'ai du mal à assumer ce voyage.
00:19:19 C'est pour ça que le débat sur la fin de vie,
00:19:20 il est exceptionnel avec ce témoignage.
00:19:22 Pour le coup, c'est monter à l'échafaud
00:19:24 et arriver là-bas.
00:19:25 Tu dois prendre toi-même le dernier cachet.
00:19:28 Ce geste-là, c'est facile de dire, je vais le faire
00:19:30 quand je suis au bord de la mer à Carnac.
00:19:32 Quand tu tens le cachet en te disant que deux minutes
00:19:35 après, tu seras mort.
00:19:36 Ce n'est pas si simple.
00:19:37 Je ne veux pas que ma femme vienne tous les jours
00:19:39 à l'hôpital pour voir une momie avec des tubes.
00:19:42 La maladie de Charcot, il n'y a pas de traitement.
00:19:44 Non, il n'y a pas de traitement.
00:19:46 On ne va pas faire un thermomètre de l'horreur,
00:19:48 mais je pense que c'est une des pires maladies
00:19:50 qui soit, parce que vous terminez en murée vivante,
00:19:56 si vous voulez, avec le cerveau qui fonctionne totalement.
00:19:59 Le cerveau n'est pas du tout atteint.
00:20:00 Ce sont les muscles qui sont atteints,
00:20:02 donc les muscles respiratoires.
00:20:03 Il va falloir une machine pour respirer.
00:20:05 Vous ne pouvez plus avaler.
00:20:06 Vous ne pouvez plus parler.
00:20:07 Il va falloir une sonde gastrique pour vous nourrir.
00:20:10 Donc, ça fait partie.
00:20:11 Et tout ce que vous venez de lire là,
00:20:14 effectivement, Charlotte en parlera après,
00:20:16 c'est vraiment...
00:20:18 Il n'y a pas d'issue.
00:20:18 C'est une des seules maladies dans laquelle
00:20:20 le médecin ne peut pas dire...
00:20:21 - Stéphane Hofkin a vécu 30 ans, 40 ans avec la maladie de Charcot.
00:20:24 - Non, ce n'était pas tout à fait la même maladie.
00:20:26 - Ah bon ?
00:20:27 - Oui, c'était une forme différente de cette maladie.
00:20:30 Non, l'espérance de vie est beaucoup plus courte
00:20:34 sur la maladie de Charcot pur.
00:20:37 Et effectivement, ce que vous venez de dire est terrible.
00:20:40 Et effectivement, il n'y a pas,
00:20:41 à part être assisté par des machines,
00:20:43 on ne peut plus, après les fonctions essentielles
00:20:46 ne peuvent plus se produire.
00:20:48 Donc, c'est juste des machines, des machines et des machines.
00:20:50 - Bon, vous vous souvenez, Vincent Hervouet,
00:20:52 on a eu ce débat avec vous la semaine dernière
00:20:54 et j'avais cru deviner votre inclinaison.
00:20:58 Et on a eu également avec Charlotte, mais...
00:21:01 Et moi, ma position, c'était de dire que les gens,
00:21:04 aujourd'hui, doivent pouvoir choisir.
00:21:06 - C'est une des seules maladies, d'ailleurs,
00:21:08 pour lesquelles il pourrait y avoir une exception
00:21:10 s'il devait y avoir une légalisation.
00:21:13 Quand Charles Bietri dit
00:21:15 "on a pris des dispositions pour arrêter avant d'en arriver là",
00:21:17 je me suis inscrit en Suisse pour le suicide assisté.
00:21:19 Tous les papiers sont signés.
00:21:20 Je peux choisir et ma femme peut le faire à ma place
00:21:22 si je ne suis pas en état.
00:21:23 Mais est-il convenable d'être obligé d'aller en Suisse
00:21:28 avec ce voyage ?
00:21:29 - C'est une maladie qui n'est pas convenable.
00:21:32 Ce n'est pas d'aller en Suisse le problème,
00:21:34 c'est de mourir le problème.
00:21:35 Attendez, sérieusement, on est...
00:21:37 Bon, c'est une conversation qui est un peu curieuse.
00:21:39 En plus, il y a sept semaines, ça fait deux cas coup sur coup.
00:21:44 Vous savez ce que c'est que le casuistique ?
00:21:46 C'est l'étude de cas qui sont justement tellement à part
00:21:50 et tellement terribles qu'on ne peut pas avoir de jugement
00:21:53 définitif, moral évident,
00:21:55 où les règles, justement, sont faussées.
00:21:58 Il n'y a plus de règles.
00:21:59 Ce qui arrive à Charles Bietri, c'est terrifiant.
00:22:01 C'est une horreur pour tout le monde.
00:22:03 Évidemment, il faut affronter la mort.
00:22:05 - Et tous ceux qui vont vers le suicide assisté
00:22:07 sont dans le même cas.
00:22:08 - C'est ça, sa déclaration.
00:22:10 C'est le côté suicide altruiste.
00:22:12 Ce qui est très frappant, je trouve, dans ce qu'il dit
00:22:13 là-haut à l'équipe, c'est qu'il explique que non seulement
00:22:16 il a l'horreur de ce qui lui arrive,
00:22:20 mais qu'il veut débarrasser le plancher pour sa famille,
00:22:23 pour ses proches, ne pas leur infliger cette douleur,
00:22:26 cette épreuve, parce que la pire des morts,
00:22:28 ce n'est pas la maladie de Charcot.
00:22:29 La pire des morts, c'est celle que subissent les gens qu'on aime.
00:22:31 Les gens, vos enfants.
00:22:33 Quand vous perdez un enfant qui a une maladie terrible,
00:22:35 il n'y a pas de pire mort,
00:22:36 parce que vous êtes réduit à l'impuissance.
00:22:37 Donc, on comprend très bien ce qu'il anime,
00:22:40 cette volonté d'épargner son entourage.
00:22:44 Non seulement le spectacle de votre déchéance,
00:22:45 mais en plus la peine, l'épreuve interminable, etc.
00:22:49 Et ça, c'est quelque chose que vivent des centaines de millions,
00:22:53 des millions de gens autour de nous,
00:22:55 qui ont des parents défaillants, des enfants handicapés,
00:22:59 des proches, etc.
00:23:00 Et donc, il y a quelque chose à mettre en avant,
00:23:03 si vous voulez, le drame personnel, la tragédie
00:23:06 d'un homme comme Bietri,
00:23:09 qui touche tous ceux qui l'ont connu, qui l'ont croisé.
00:23:11 Vous le connaissiez.
00:23:15 Vous connaissez l'homme, on est frappé,
00:23:17 parce qu'on a de la peine pour lui.
00:23:19 Mais de là à en tirer, si vous voulez, une généralisation en disant,
00:23:22 franchement, ce qui est choquant, c'est d'aller en Suisse pour être...
00:23:26 - Je trouve que, bien sûr, moi, ça me choque.
00:23:29 - Ah bon, c'est ça ? Pour vous, c'est le fait de...
00:23:30 - Il n'y a pas que ça.
00:23:33 Vincent, ne polémiquons pas là-dessus.
00:23:34 Évidemment qu'il n'y a pas que ça.
00:23:35 - Je ne vous en prie pas, en vous disant ça.
00:23:36 - Évidemment que tout ce que vous avez dit est juste.
00:23:38 Mais au bout du compte, je suis aussi choqué
00:23:42 que...
00:23:45 de ce qu'il dit, qu'il soit obligé d'aller avec son épouse,
00:23:48 aller avec un autre membre de sa famille,
00:23:51 d'imposer ça aussi à sa famille.
00:23:53 Et c'est ce qu'il dit.
00:23:54 Moi, je n'en ai jamais parlé de la maladie de Charcot de Charles Bietri.
00:23:58 Ça fait plusieurs semaines, plusieurs mois même,
00:23:59 que beaucoup de ses connaissances sont dans la confidence.
00:24:02 J'en parle ce matin parce qu'il a fait cette interview dans l'équipe.
00:24:05 Mais l'autre jour, je citais précisément une personne
00:24:07 et c'était de lui dont je parlais dans notre discussion.
00:24:11 Et je ne l'ai pas cité, bien sûr,
00:24:12 qui était obligé de faire ce voyage-là,
00:24:15 parce qu'il me l'avait dit.
00:24:16 - Non mais, OK, je comprends très bien ce que vous dites,
00:24:20 mais de là, si vous voulez,
00:24:23 à recourir à cet exemple-là
00:24:29 pour généraliser quelque chose qui doit être, à mes yeux,
00:24:32 mais bon, on n'est pas obligé de partager mon point de vue,
00:24:34 tout à fait exceptionnel.
00:24:36 - Mais ça l'est toujours, le suicide assisté.
00:24:38 Vous croyez quoi, qu'en Suisse,
00:24:39 il y a des suicides assistés, c'est tous les matins ?
00:24:42 - C'est une façon assez facile de se libérer du problème des toits palliatifs.
00:24:45 - Bon, on va marquer une pause,
00:24:48 sauf si Brigitte veut dire quelque chose.
00:24:50 On va marquer une pause et on continuera la discussion,
00:24:52 parce qu'effectivement, ce sujet est passionnant.
00:24:54 Je vous remercie beaucoup, Brigitte.
00:24:55 Je sais que vous-même avez été touchée personnellement
00:24:58 dans vos amitiés par quelqu'un que vous avez accompagné
00:25:01 de nombreuses semaines dans cette maladie de Charcot.
00:25:03 - Pendant 14 mois.
00:25:04 - Et je crois que vous aviez mis votre carrière professionnelle
00:25:07 entre parenthèses pour accompagner.
00:25:09 Donc, vous connaissez bien ce sujet.
00:25:11 - C'est une maladie très difficile à vivre,
00:25:13 mais où je vous rejoins,
00:25:14 c'est que toutes les maladies sont difficiles à vivre.
00:25:17 Mais c'est pour ça que je disais,
00:25:18 on ne va pas faire un thermomètre de l'horreur,
00:25:20 mais c'est une des rares maladies où tout le monde sait ce qui va se passer.
00:25:26 Malheureusement, alors que dans d'autres maladies,
00:25:28 on a toujours, toujours, toujours un espoir.
00:25:31 Et c'est ce qui est terrible.
00:25:32 Et c'est pour ça qu'il faut absolument que la recherche avance
00:25:35 dans cette terrible maladie.
00:25:37 - Je vous remercie beaucoup, Brigitte.
00:25:39 Je vais remercier Noémie, qui était ce matin,
00:25:42 qui a témoigné avec beaucoup de précision,
00:25:45 comme toujours, sur Hervé Temim.
00:25:48 Et nous revenons dans une seconde.
00:25:49 Il est 9h30, Audrey Bertheau.
00:25:54 - Quatre mois après sa condamnation pour violences conjugales,
00:25:59 est-ce qu'Adrien Quatennens sera de retour dans le groupe LFI ?
00:26:02 Les députés de la France Insoumise en débattent aujourd'hui.
00:26:05 Il avait été exclu du groupe depuis et siégé à l'Assemblée
00:26:08 en tant que non-inscrit.
00:26:09 Son retour était conditionné à l'engagement de suivre un stage
00:26:13 de responsabilisation sur les violences faites aux femmes.
00:26:15 On ignore si Adrien Quatennens a réalisé ce stage.
00:26:19 La pollution plastique est partout.
00:26:21 Dans un rapport dévoilé aujourd'hui,
00:26:23 le Conseil économique, social et environnemental
00:26:25 s'inquiète de l'abondance du plastique qui pollue nos terres,
00:26:28 nos eaux et notre propre corps.
00:26:29 Le Conseil milite pour un traité international
00:26:32 visant à réduire son usage.
00:26:34 Et puis des navires de guerre et des aéronaves chinois
00:26:36 se trouvent toujours autour de Taïwan ce matin.
00:26:39 Pékin avait lancé depuis trois jours des manœuvres militaires
00:26:41 dans cette zone.
00:26:42 La Chine considère Taïwan comme une province
00:26:45 qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier
00:26:47 avec le reste de son territoire.
00:26:48 Elle vise cette réunification par la force, si nécessaire.
00:26:52 - L'interview de Charles Bietri dans l'équipe
00:26:54 pose évidemment le sujet du suicide assisté.
00:26:57 J'étais étonné en entendant Vincent Herouet tout à l'heure
00:26:59 parce qu'en parallèle, c'est comme par analogie,
00:27:04 c'est le problème avec les idéologues
00:27:07 quand on leur propose un cas précis
00:27:09 et que l'idéologue ne veut pas voir.
00:27:10 On dirait "oui, mais ce cas-là, je ne veux pas le voir"
00:27:12 au nom de l'idéologie.
00:27:14 Et j'avais le sentiment que vous étiez dans cette même démarche.
00:27:18 Parce que lorsque Charles Bietri,
00:27:20 et je vais poser la question à Charlotte,
00:27:21 dit "j'ai la chance de partager ma vie
00:27:24 avec une femme absolument exceptionnelle
00:27:25 qui masque tout le temps ses émotions négatives avec elle,
00:27:28 c'est toujours le sourire, le rire, la vie,
00:27:30 comme si elle n'était pas impactée alors qu'elle l'est.
00:27:32 Je ne veux pas que ma femme vienne tous les jours à l'hôpital
00:27:35 pour voir une momie avec des tubes.
00:27:36 Cela dépense l'entendement pour moi.
00:27:39 Ce sera plus facile pour mes proches de savoir
00:27:41 que je n'ai pas souvert, qu'on a ri jusqu'au bout."
00:27:45 Est-ce que ça, c'est un témoignage qui peut vous faire changer d'avis
00:27:48 sur le sujet ?
00:27:49 Parce que je devine que le suicide assisté
00:27:53 n'est pas une pratique que vous validez.
00:27:59 Par définition, un témoignage empêche la discussion.
00:28:04 Je ne vais pas expliquer à cet homme touché par cette maladie
00:28:07 ce qu'il doit faire ou pas,
00:28:08 ce qu'il doit penser, comment il doit réagir.
00:28:10 Ce n'est pas ce que je ferai.
00:28:11 Et on est obligé, quand on se pose la question
00:28:14 de donner le pouvoir de tuer au médecin aujourd'hui,
00:28:18 on est obligé de se poser la question sur un terrain philosophique
00:28:21 et non pas idéologique.
00:28:23 Quand le serment d'Hippocrate est rédigé,
00:28:25 ce n'est pas par des idéologues qui écrivent noir sur blanc
00:28:28 "je ne donnerai pas la mort, je ne transmettrai pas le poison".
00:28:32 C'est bien que cette discussion, précisément la loi,
00:28:34 n'ait jamais pensé sur des cas individuels.
00:28:36 Je ne vais pas l'expliquer à cet homme,
00:28:38 d'autant que la maladie de Charcot, en effet,
00:28:40 c'est ce que disait Brigitte Millot,
00:28:41 cette maladie arrive directement de l'enfer, je pèse mes mots.
00:28:44 C'est un cauchemar absolu.
00:28:46 Un cauchemar absolu.
00:28:48 Il se trouve que derrière le cauchemar,
00:28:50 et en effet, le fait que ces personnes soient emmurées vivantes petit à petit,
00:28:55 puisque c'est exactement ce qui se passe avec leur corps,
00:28:57 moi je continuerai à dire que je ne vois pas une momie avec des tubes.
00:29:01 Je vois une personne qu'il est encore possible d'aimer, c'est tout.
00:29:06 Pourquoi Charlotte, vous dites...
00:29:10 On comprend votre sincérité et votre conviction,
00:29:13 mais pourquoi vous dites...
00:29:15 "Permis de tuer", en fait, il s'agit d'abréger les souffrances.
00:29:24 Oui, mais je ne cherchais pas du tout à polémiquer.
00:29:27 Il se trouve que c'est un droit que l'on se donne de tuer.
00:29:30 Il faut mettre les mots sur les choses.
00:29:31 D'abréger les souffrances de l'homme qui va mourir.
00:29:34 Oui, mais ça veut dire la même chose.
00:29:35 Je veux bien qu'on prenne des circonvolutions,
00:29:37 mais il faut assumer le mot.
00:29:39 Il faut assumer le mot.
00:29:40 Il y a un moment où ce cachet va tuer avant l'heure de la mort.
00:29:44 Donc ce mot-là, c'est ça la question centrale.
00:29:47 C'est une question extrêmement difficile.
00:29:48 Évidemment que c'est difficile.
00:29:50 Il le dit lui-même dans son interview.
00:29:52 Je peux le dire de loin, au moment de prendre ce cachet
00:29:54 et de se dire "dans deux heures, je suis mort",
00:29:56 le vertige est immense parce que ce n'est pas quelque chose
00:30:00 qu'on a l'habitude de manier.
00:30:01 Ce n'est pas un outil qu'on a l'habitude d'avoir entre les mains.
00:30:05 Et moi, je ne peux pas...
00:30:06 Je vais opposer un témoignage à ce témoignage
00:30:08 parce que je ne peux pas faire autre chose.
00:30:10 Simplement, c'est ça.
00:30:12 Non, je ne me résoudrai pas à dire
00:30:13 "oui, il y a des gens qui basculent
00:30:14 et on ne voit qu'une momie avec des tubes".
00:30:15 C'est impossible.
00:30:17 Je vais continuer à lui dire qu'il est beaucoup plus que ça.
00:30:19 C'est tout ce que je peux lui dire.
00:30:21 Je sais que Charles Biettri nous écoute régulièrement
00:30:31 et je l'embrasse vraiment, comme nous tous sur ce plateau.
00:30:36 Et il n'y a pas grand chose à dire de plus
00:30:41 que ce que vous avez dit, Charlotte.
00:30:45 Non, moi, je suis désolé.
00:30:46 Je ne suis pas du tout d'accord.
00:30:47 Je ne suis pas d'accord.
00:30:48 Moi, ce que vous avez dit,
00:30:49 vous avez commencé par dire que Biettri était un grand journaliste.
00:30:52 Je trouve qu'il le prouve là.
00:30:54 Ce qu'il a dit, il n'y a pas un mot à retirer.
00:30:56 Oui, bien sûr.
00:30:57 Il n'y a pas quasiment un mot à ajouter.
00:30:59 Il dit d'une façon claire, presque technique, scientifique, ce qui se passe.
00:31:05 Il témoigne, bien sûr.
00:31:06 Et au nom de quoi on lui interdirait de choisir sa mort ?
00:31:11 Au nom de quoi on resterait dans cette situation où,
00:31:15 disons-le clairement, des gens comme Charles Biettri ont la possibilité,
00:31:19 parce qu'ils ont les contacts, parce qu'ils ont l'argent, etc.,
00:31:21 d'aller mourir comme ils le souhaitent,
00:31:23 parce qu'ils ne veulent plus souffrir,
00:31:25 parce qu'ils ne veulent pas faire souffrir leur famille.
00:31:27 Ils peuvent aller en Suisse et que les autres Français ne peuvent pas le faire.
00:31:30 Comment peut-on défendre ça ?
00:31:32 Alors ensuite, bien évidemment qu'il faut que la loi soit très encadrée.
00:31:36 Il faudra regarder à tous les détails de cette loi.
00:31:41 Mais au nom de quoi peut-on interdire à quelqu'un de choisir sa mort
00:31:46 et de choisir de ne plus souffrir, de choisir d'attendre l'heure de sa mort ?
00:31:51 Non, on n'attend pas l'heure de sa mort.
00:31:54 On vit, on choisit sa vie dans la mesure du possible.
00:31:58 Et en tout cas, on choisit sa mort et on a le droit de choisir de ne pas souffrir,
00:32:02 de ne pas connaître ce qui ressemble souvent à une sorte d'échéance
00:32:06 et de ne pas faire souffrir sa famille.
00:32:09 Voilà, donc je pense que tout est dit dans l'article.
00:32:16 J'entends ce que vous dites et je suis plutôt d'accord.
00:32:19 Oui, mais je réagis simplement sur la question du cadre.
00:32:22 C'est toujours la même histoire.
00:32:24 Si vraiment on parle sur le fond du sujet,
00:32:27 quel cadre vous pouvez assurer à partir du moment où vous nous dites
00:32:31 « qui suis-je pour empêcher la personne de choisir sa mort ? »
00:32:35 Alors il n'y a plus de cadre.
00:32:36 Si chacun définit ce qui est vivable ou non,
00:32:39 certaines personnes choisiront de mourir par peur de la vie
00:32:43 et vous ne serez rien puisque chaque personne pourra décider.
00:32:47 Donc ne faites pas croire qu'il y aura un cadre intangible.
00:32:51 Non, mais je voudrais...
00:32:54 Le cadre s'élargit fortement.
00:32:55 Non, je voudrais...
00:32:56 En fait, la vraie frontière, si j'ose dire,
00:32:59 c'est un sujet qui vous touche particulièrement
00:33:01 et dont vous ne parlez pas, Charlotte,
00:33:03 mais d'abord vous avez été touchée personnellement par cette maladie.
00:33:10 Et la vraie frontière, c'est évidemment votre croyance.
00:33:15 C'est ça qui est changeable.
00:33:18 Et dans l'expérience intime que vous-même avez vécue,
00:33:28 cette croyance, elle change tout.
00:33:31 Elle change tout du regard que vous portiez sur celui ou celle précisément
00:33:35 qui était malade et que vous accompagnaiez.
00:33:41 Vous avez raison.
00:33:42 C'est ça qui change tout.
00:33:43 Je crois que sur la question de la mort, encore une fois,
00:33:45 je vous dis, si on se pose la question aujourd'hui,
00:33:48 c'est que l'humanité, avec la foi ou non,
00:33:50 s'est donné cet interdit et que cet interdit demeure notamment
00:33:53 sur le terrain médical, avec ou sans la foi.
00:33:56 Là où vous avez raison, et c'est vrai que c'est particulièrement difficile
00:34:00 sur la question de l'euthanasie, c'est que quand vous êtes,
00:34:03 quand vous avez l'évidence au fond de votre cœur que la mort n'est pas la fin
00:34:07 et que la vie gagne sur la mort, c'est vraiment les jours pour le dire,
00:34:10 et que la vie gagne sur la mort, vous vous accrochez.
00:34:14 Oui, c'est vrai qu'il y a une lumière qui aide à passer l'horreur de la souffrance
00:34:19 et le scandale de la mort, parce que c'est un scandale.
00:34:21 Mais c'est là où Vincent, tout à l'heure, disait quelque chose de très juste.
00:34:25 Le scandale, c'est la souffrance, le scandale, c'est la mort.
00:34:29 Et il est vrai que la foi est une aide irremplaçable.
00:34:34 Ça, vous avez parfaitement raison.
00:34:36 Bon, c'est difficile, évidemment, d'enchaîner derrière un sujet aussi lourd,
00:34:42 aussi délicat, aussi concernant, sur lequel tout le monde a un avis.
00:34:48 C'est pour ça, là aussi, qu'on a voulu le traiter ce matin.
00:34:51 Alors, on va parler de politique.
00:34:53 Il y avait des sujets, c'est vraiment difficile, pour le coup, d'enchaîner.
00:34:59 Il y a un sujet qu'on suit régulièrement,
00:35:02 c'est ces affaires de cirque qui ne peuvent plus se produire aujourd'hui.
00:35:07 Il y a une nouvelle altercation dans l'affaire qui oppose le cirque Zavatta
00:35:10 aux élus de la région PACA, puisque Franck Muller,
00:35:12 qui est l'un des gérants du cirque, a insulté le vice-président
00:35:15 de la métropole de Nice, Anthony Boré, qui était d'ailleurs ce matin dans La Matinale.
00:35:21 Cet épisode intervient un mois après un fait similaire,
00:35:25 vous vous souvenez peut-être de ce qui s'était passé avec le maire Estrosi.
00:35:32 Je vous propose de voir le sujet d'Adrien Spiteri,
00:35:35 après on pourra échanger ensemble.
00:35:36 Échange tendu entre Anthony Boré et John Zavatta hier.
00:35:44 Le vice-président de la métropole de Nice s'est pris à partie,
00:35:47 puis insulté par le circassien.
00:35:49 Va te mêler de ton père que ça sera mieux !
00:35:52 Espèce de tapette que tu es !
00:35:53 À l'origine de l'affaire, une installation illégale du cirque à Saint-Laurent-du-Var.
00:35:58 Faites le vendir cet enfant de putain !
00:36:00 Ce député des Alpes-Maritimes raconte.
00:36:02 Ils se sont fait passer pour un agent de la ville,
00:36:05 pour demander une occupation du domaine public,
00:36:08 et en réalité ce n'était pas eux, c'était le cirque Muller.
00:36:10 Donc c'est un faux et usage de faux, mais total, c'est le premier des délits.
00:36:13 Mais surtout au-delà de ça, il y a quelque chose qui m'a frappé aujourd'hui,
00:36:17 c'est la violence, la violence du cirque Muller.
00:36:20 Une scène similaire avait déjà eu lieu en février dernier
00:36:23 avec le maire de Nice, Christian Estrosi.
00:36:26 La justice avait ordonné l'expulsion du cirque.
00:36:29 Alors que je ne vous autorise pas à vous produire.
00:36:31 Aujourd'hui, les élus dénoncent les mauvais traitements
00:36:34 infligés aux animaux sauvages et demandent au préfet de réagir.
00:36:38 Il va falloir que le ministère de l'Intérieur soit aux côtés des élus des Alpes-Maritimes
00:36:42 qui entendent faire respecter la loi et l'autorité.
00:36:45 La métropole de Nice a décidé de porter plainte contre l'un des gérants du cirque.
00:36:52 Vous allez voir l'altercation en longueur, parce qu'effectivement,
00:36:55 M. Franck Muller traite et insulte Anthony Boré
00:37:01 avec des termes que je ne répéterai pas ici, mais qui ne sont pas convenables.
00:37:04 Voyez la séquence en longueur.
00:37:07 Ça fait trois heures que Jumbo est au soleil dans un camion.
00:37:12 Vous n'avez pas honte ?
00:37:15 Ça regarde tout le monde.
00:37:18 C'est ton parc, toi, Fénix.
00:37:20 Ça va, t'as été le noir ?
00:37:22 Ils sont saisis.
00:37:24 Ils ont même pas à boire et à manger.
00:37:28 Avant de t'occuper de nous, d'Hippopotame,
00:37:30 mets le droit de ton parc à toi.
00:37:34 Mets le droit de ton parc, celui-là, maintenant.
00:37:36 Mets le droit de ton parc.
00:37:38 Va te mêler de ton parc, ça sera mieux.
00:37:40 Espèce de tapette que tu es.
00:37:42 Espèce de tapette. Faites le partir, monsieur.
00:37:45 Faites le partir, je vous dis.
00:37:47 Faites le partir, je te dis.
00:37:48 Allez, c'est bon.
00:37:49 Faites le partir, je te dis.
00:37:50 Les gars, toussez.
00:37:51 Faites le partir.
00:37:52 Faites le partir, je te dis.
00:37:56 C'est trop tard, maintenant.
00:37:58 Faites le partir, cet enfant de putain.
00:38:00 Faites le partir.
00:38:02 Faites le partir, je vous dis.
00:38:03 Il va monter en l'air.
00:38:05 Enfant de putain.
00:38:06 L'attitude de M. Muller n'est évidemment pas convenable,
00:38:09 mais il faut trouver une solution pour les cirques.
00:38:12 Parce que ces gens, c'est aussi leur vie.
00:38:16 Quand on dit la vie avec les animaux,
00:38:17 il faut sans doute une période
00:38:21 non pas probatoire, transitoire,
00:38:23 où on dit voilà, les cirques seront arrêtés dans 5 ans,
00:38:25 dans 10 ans avec les animaux.
00:38:26 Mais ces gens dont c'est la vie,
00:38:28 vous pouvez pas leur dire
00:38:30 du jour au lendemain, tout s'arrête.
00:38:32 Faut entendre ça.
00:38:33 Je veux dire, faut entendre ça.
00:38:34 Certes, mais je suis désolé.
00:38:36 Mais la violence...
00:38:37 La violence aux élus, vous ne pouvez pas dire "deux mais", etc.
00:38:40 Mais nous sommes d'accord.
00:38:42 Mais nous sommes d'accord.
00:38:43 Mais convenez qu'il faut...
00:38:45 Je veux dire, on est aussi dans une idéologie aujourd'hui
00:38:48 avec les animaux de cirque,
00:38:50 où on plaque là aussi de l'idéologie
00:38:54 en expliquant ce qui est vrai d'ailleurs.
00:38:55 Ils n'ont rien à faire là, les animaux.
00:38:57 Un lion n'a rien à faire en cage.
00:38:59 Il se trouve que ça fait partie de quand même...
00:39:00 On a tous vu des lions quand on était enfant.
00:39:03 Sans doute faut-il...
00:39:04 Qui sont en plus nés en captivité.
00:39:06 Sans doute faut-il une période, je vous le répète,
00:39:07 de 5 ans, 10 ans et trouver une solution
00:39:09 pour que ces scènes n'arrivent plus.
00:39:12 Non ?
00:39:14 Vous avez tout dit.
00:39:15 Non, mais je...
00:39:16 Surtout, en aucun cas, on ne peut justifier
00:39:20 ce genre de violences d'agression.
00:39:21 Mais c'est ce que j'ai dit.
00:39:22 En 8 quinq cas.
00:39:23 Non, mais ça, d'accord.
00:39:23 Il faut le refaire, il faut l'insister là-dessus.
00:39:25 Mais je suis d'accord.
00:39:28 Moi, je ne connais rien au cirque, à part le cirque illusuel.
00:39:31 À part ?
00:39:33 Vous êtes toujours dans l'ironie, mais...
00:39:35 Non, non, mais...
00:39:36 Non, je ne suis pas en retard.
00:39:37 Moi, je les connais.
00:39:38 Franchement, c'est des gens qui ont été investis,
00:39:40 les bouglionsnes, je les connais, je connais ces gens.
00:39:43 Vous avez des filles au cirque ?
00:39:45 Mais tout le temps.
00:39:45 Moi aussi.
00:39:46 Voilà, et puis je les ai...
00:39:48 Avec notre ami Dompteur de Pinder,
00:39:51 qu'on a reçus 25 fois ici.
00:39:52 Mais vous vous faites très bien dans le rôle.
00:39:55 Non, mais vous n'êtes qu'ironie, de toute façon.
00:39:58 Écoutez, M. Borêt, qui était ce matin...
00:40:00 C'est beaucoup moins sauvage.
00:40:02 Écoutez, M. Borêt, qui était ce matin avec nous.
00:40:06 Oui.
00:40:07 Les responsables de ce cirque se sont fait passer pour la mairie
00:40:12 pour obtenir une autorisation qui leur a été délivrée indûment.
00:40:15 J'ai été leur expliquer que la condition animale,
00:40:17 pour moi, était essentielle,
00:40:19 que je n'accepterais pas leurs menaces et leurs chantages.
00:40:22 Et vous avez vu les menaces dont j'ai fait l'objet.
00:40:25 Ce sont en réalité une dérive que je veux dénoncer
00:40:27 parce que les menaces contre moi, elles ne me font pas peur.
00:40:31 Ces dérives, ce sont celles de la société tout entière
00:40:33 où on renonce à appliquer la loi parce qu'il y a du chantage,
00:40:37 parce qu'il y a des menaces, parce qu'il y a de l'escroquerie.
00:40:39 Et au fond, l'État est dans des petits accommodements
00:40:42 avec tous ceux qui se comportent mal.
00:40:44 Frédéric Edelstein, on l'a reçu 50 fois.
00:40:48 Tu verras, il a un amour pour ces lions, pour ces tigres,
00:40:51 et qui est tout à fait exceptionnel.
00:40:52 Donc, il faut aussi penser à ces gens-là.
00:40:54 C'était brutal, le changement.
00:40:55 Me semble-t-il.
00:40:57 C'est surtout que, oui, ce changement, il est imposé
00:40:59 avec une forme de leçon de morale permanente,
00:41:02 comme si ces gens étaient des monstres qui massacraient leurs amis.
00:41:05 Et bien sûr, M. Boré, bien sûr qu'il n'a pas été insulté,
00:41:08 mais quand il vient comme ça, nez à nez, avec ce monsieur
00:41:11 dont c'est la vie, en lui disant "Vous n'avez pas honte que Djembo soit dans une cage",
00:41:17 à mon avis, ce n'est pas les mots qu'il faut utiliser.
00:41:20 Voilà, "Vous n'avez pas honte".
00:41:22 Non, Gérard ?
00:41:23 Non, moi, je prendrais toujours la défense des élus.
00:41:25 On ne peut pas, on n'a pas...
00:41:26 Mais oui, il n'a fait pas comme ça.
00:41:28 Mais ce n'est pas la question.
00:41:29 Vous avez raison là-dessus.
00:41:31 Vous avez raison.
00:41:32 Dans le cas, je ne connais pas, on ne connaît pas toute l'histoire,
00:41:33 mais dans le cas précis, il joue son rôle d'élu.
00:41:35 C'est-à-dire qu'ils n'ont pas le droit de venir là, il vient leur dire.
00:41:38 Mais il ne laisse pas enculé, c'est-à-dire qu'il a tort.
00:41:40 Mais je trouve que, ce que je veux vous dire,
00:41:43 c'est que les leçons de morale des uns et des autres me fatiguent.
00:41:46 Oui, on est d'accord.
00:41:47 Donc quelqu'un qui vient me dire "Vous n'avez pas honte à laisser Djembo dans la cage",
00:41:52 je n'aime pas cette attitude-là, c'est tout.
00:41:55 En revanche, il vient dire "Écoutez, monsieur, vous êtes hors la loi
00:41:58 et je fais mon travail et je suis obligé, je comprends.
00:42:03 En fait, il faut un peu de souplesse, je comprends, etc.
00:42:06 Mais vous êtes hors la loi, je vous demande de partir, etc."
00:42:07 C'est différent.
00:42:09 Voilà.
00:42:09 Il a perdu son air.
00:42:10 Ce ne sont pas des boyous, ces gens-là, les gens du cirque.
00:42:12 Mais je n'ai pas le droit de dire ça.
00:42:13 Mais évidemment, il ne faut pas cautionner.
00:42:16 Bon, je voudrais qu'on parle des baskets,
00:42:19 qui est un sujet qui me passionne pour tout vous dire.
00:42:21 Mais il y a quand même un peu de politique ce matin.
00:42:23 Donc les baskets, on en parlera tout à l'heure.
00:42:25 Les baskets, c'est quoi ?
00:42:25 Ah, les baskets, c'est génial.
00:42:27 Il y a une paire de baskets qui a vendu 4 millions.
00:42:30 Non, mais...
00:42:30 Jordan.
00:42:31 Mais ce monde est fou.
00:42:33 C'est-à-dire qu'il y a des gens qui ne peuvent pas manger en France.
00:42:38 Et il y a, je crois que c'est chez...
00:42:41 Elle est aux enchères.
00:42:42 Donc les enchères vont se terminer dans quelques heures.
00:42:45 Et on était à...
00:42:46 Elle va être vendue, une paire que Michael Jordan utilisait en 1998,
00:42:51 4 millions d'euros.
00:42:52 C'est aux États-Unis, ça ?
00:42:53 Oui, c'est aux États-Unis, mais les enchères sont mondiales
00:42:55 et elles sont sur Internet.
00:42:56 Ah oui, elles sont... On peut surenchirer.
00:42:58 Bien sûr.
00:42:59 On peut surenchirer.
00:43:01 Puisque vous en parlez.
00:43:02 Et moi, ce qui m'intéresse, c'est que...
00:43:03 Alors aujourd'hui, vous, vous êtes en souliers
00:43:05 parce que vous avez plus de 50 ans, vous aussi,
00:43:07 mais dans la rédaction aujourd'hui,
00:43:09 tout le monde est en basket.
00:43:10 Oui, oui, c'est incroyable.
00:43:12 Et vous faites des réflexions d'ailleurs à tous ceux qui sont en basket.
00:43:14 Je ne fais pas des réflexions.
00:43:16 Je souligne.
00:43:17 C'est pour ça que je vais les soulier.
00:43:20 Et à l'Assemblée nationale, on voit les baskets.
00:43:22 Et ce qui est extraordinaire, c'est que les gens aujourd'hui,
00:43:24 dans votre génération, viennent habillés en basket et en jeans
00:43:27 et se changent pour passer à l'antenne.
00:43:29 Oui, alors pas moi.
00:43:30 Je vais arrêter ça aussi.
00:43:30 Oui.
00:43:31 Parce que j'en ai marre aussi des réflexions.
00:43:32 Mais ce que je trouve invraisemblable,
00:43:34 c'est-à-dire que c'est comme si c'était un costume de scène
00:43:36 d'avoir précisément un costume et une cravate.
00:43:38 Mais c'est la société de journée, pourquoi pas ?
00:43:40 Bon.
00:43:40 Et d'ailleurs, on a interrogé les équipes de CNews
00:43:45 qui sont allées dans la rue ce matin pour...
00:43:47 D'abord, c'est une fortune, évidemment, les baskets.
00:43:49 Et pourquoi vous êtes en basket ?
00:43:50 On a posé cette question.
00:43:51 Et écoutez les réponses.
00:43:53 C'est pratique.
00:43:54 On est très bien dedans et c'est facile à mettre.
00:43:58 Parce que ça va bien avec ma tenue.
00:44:00 Et aussi, c'est plus pratique pour courir et marcher aussi.
00:44:06 Parce que les talons ou les autres chaussures, c'est moins joli.
00:44:10 Principalement pour le confort.
00:44:11 Parce que c'est super confortable et moi, j'aime bien porter une basket.
00:44:14 C'est très souple.
00:44:16 Et en fait, ça permet de mieux bouger, de mieux être à l'aise partout.
00:44:21 Souvent, c'est parce que c'est confortable et le style est...
00:44:24 Il n'y a que ça à porter.
00:44:26 Je ne veux pas porter des...
00:44:27 Après, c'est parce qu'on est jeune aussi.
00:44:29 Du coup, moi, je pense que ça dépend de la catégorie d'âge.
00:44:32 Voilà, c'est pratique.
00:44:33 C'est tout.
00:44:34 C'est pratique.
00:44:35 C'est le truc qu'il faut.
00:44:36 Mais ils viendront en baby gros un jour, si vous voulez, ou en pyjama.
00:44:40 Je veux dire...
00:44:41 - Baby gros, c'est pas pratique.
00:44:43 - Mais bon...
00:44:44 - En pyjama, il y en a déjà certains.
00:44:46 - Ou en pyjama.
00:44:47 Bon, c'est la maison Sospis qui est Sospis.
00:44:50 C'est pour ça que j'ai voulu qu'on en parle ce matin.
00:44:51 Elle a mis en charge la paire de Nike Air.
00:44:53 C'est cette paire-là.
00:44:54 Nike Air Jordan.
00:44:57 13, taille 47,5, portée par Michael Jordan lors d'un match.
00:45:02 Ce jour-là, Michael Jordan avait inscrit 37 points en 45 minutes.
00:45:07 Bon...
00:45:08 - Et le taille ?
00:45:09 - Elle est 47,5.
00:45:11 47,5, ça rigole pas.
00:45:12 Oui, c'est trop grand, mais bon.
00:45:14 Et alors, on a un spécialiste de la basket.
00:45:19 C'est Florian Gazan.
00:45:20 Et je l'ai appelé ce matin, Florian Gazan,
00:45:22 mais il m'a dit "je peux pas venir, j'enregistre les grosses têtes".
00:45:25 Je lui ai dit "ben fais-moi une petite vidéo".
00:45:27 "Fais-moi une petite vidéo, Florian Gazan".
00:45:31 - Salut Pascal, c'est Florian Gazan.
00:45:33 J'aurais adoré être avec vous pour parler des sneakers.
00:45:36 C'est ma grande passion, comme vous pouvez le voir derrière moi.
00:45:39 Ben voilà, moi j'adore ça.
00:45:40 J'en ai, je crois, pas loin de 400 paires.
00:45:43 Et j'ai commencé cette collection il y a 25 ans, facilement.
00:45:48 Et à l'époque, c'était juste pour le plaisir, en fait,
00:45:51 d'avoir des baskets très différentes, très belles.
00:45:54 Et puis, c'est devenu finalement quelque chose qui est coté,
00:45:58 comme des valeurs refuges en bourse,
00:46:02 comme le métal, l'or, l'argent.
00:46:05 Il y a des cotes des baskets.
00:46:06 Il y a des paires aujourd'hui que j'ai achetées, moi, à l'époque,
00:46:09 à un prix standard de basket, je sais pas, aux alentours de 200, 250 euros,
00:46:14 qui ont pris des cotations incroyables.
00:46:16 Tiens, tenez, celle-là, par exemple, celle-ci.
00:46:18 Vous voyez, hop, hop.
00:46:19 Voilà, des Nike Supreme All-Star.
00:46:23 J'avais dû payer ça 300 euros en 2003.
00:46:29 Aujourd'hui, la cote, ça peut monter jusqu'à 8-9000 euros, une paire neuve.
00:46:35 Voilà.
00:46:36 Autre modèle, Kanye West.
00:46:41 Le fameux rappeur, voilà.
00:46:43 Ça, c'est les premières paires qu'il a faites, avant Adidas, pour Nike.
00:46:46 Ça, c'est 2009, je crois.
00:46:48 Ça, ça cote autour de 4000 euros.
00:46:51 Voilà, donc, effectivement, il faudrait que je mette un petit peu tout ça au coffre.
00:46:57 J'en ai beaucoup.
00:46:59 Et puis, les baskets, c'est une passion qui ne s'arrête pas.
00:47:01 Donc, en fait, je continue à en acheter.
00:47:05 Un jour, je serai à mille pattes et je prendrai toutes les mêmes, en même temps.
00:47:08 C'est mon fantasme.
00:47:10 Je sais pas si je vais le réaliser un jour.
00:47:12 Bon, mais c'est vrai que c'est...
00:47:14 Bon, alors, c'est pas nouveau.
00:47:16 C'est la culture du pratique, la culture de...
00:47:19 Voilà.
00:47:21 On privilégie le confortable.
00:47:24 - Le confortable, c'est ça ? - C'est pas le confort.
00:47:26 - Ah, lequel ? - Non, là.
00:47:28 Alors, la dernière chose que je voulais vous montrer, c'est la basket Tiffany.
00:47:32 Entièrement en diamant.
00:47:34 Donc là, celle-là, entièrement en diamant.
00:47:36 Donc, si vous voulez acheter une...
00:47:38 Voilà, donc celle-là, Tiffany, c'est...
00:47:40 - C'est léger au pied. - C'est effectivement léger au pied.
00:47:44 Bon, on va marquer une pause.
00:47:46 On va recevoir François Céresa.
00:47:47 Je parle souvent de lui parce qu'il écrit service littéraire.
00:47:51 Il a écrit "Dictionnaire égoïste du panache français".
00:47:55 Et c'est vrai que le panache...
00:47:57 C'est dommage, Laurent Geoffrin est pas là, parce qu'il cite Laurent Geoffrin dans son bouquin.
00:48:01 Donc, le panache français.
00:48:02 Et on va s'interroger, est-ce que le panache, c'est pas lié aussi à la défaite ?
00:48:07 Par exemple, notre héros Cyrano, il y a du panache,
00:48:10 mais c'est un perdant, Cyrano.
00:48:12 Non ? - Pas mal.
00:48:13 - Coulidor, qui était le cycliste le plus populaire en France,
00:48:16 et qui se faisait battre régulièrement par Jacques Anctil.
00:48:19 - Donc, qu'est-ce qu'on aime ?
00:48:20 On a adoré l'équipe de France, par exemple, de 82,
00:48:23 mais c'était une équipe de France qui perdait.
00:48:26 Est-ce que le panache est lié à un peu la défaite ?
00:48:29 - Alésia.
00:48:30 - Oui, Alésia, oui.
00:48:32 - Oui, mais ça ne connaît pas l'histoire.
00:48:33 - Ça reste dans la mémoire, oui.
00:48:34 - Oui.
00:48:35 - Dans la mémoire des plus de 50 ans.
00:48:36 Parce que pour Alésia, c'est surtout à Métro, aujourd'hui, ou à Carpechie.
00:48:40 - C'est vrai, c'est comme Birakem.
00:48:41 Vous êtes battu à Birakem et sur quel quai ?
00:48:44 - On le dit d'ailleurs, perdre avec panache, ça se dit.
00:48:46 - Comment ?
00:48:47 - L'expression perdre avec panache.
00:48:48 - Bien sûr, mais Cyrano, c'est un héros, un loser.
00:48:52 Pardonnez-moi de le dire comme ça, mais c'est un loser, Cyrano.
00:48:54 - Et en commentaire politique, on aurait dit qu'Emmanuel Macron
00:48:57 avait du panache s'il allait au vote.
00:48:58 Beaucoup ont dit qu'il aurait eu du panache s'il avait été au vote
00:49:01 sur la réforme de la retraite, il n'y est pas allé.
00:49:03 - Et il aurait perdu le vote, donc, effectivement, ça résonnait encore.
00:49:05 Il est fort, il est très, très fort.
00:49:07 - Bon, on le reçoit, François Serreza, à tout de suite.
00:49:10 Il est 10h, André Bertheau, c'est à vous.
00:49:16 - Des débats animés ont vu au Sénat une proposition de loi
00:49:21 sur l'école déposée par le sénateur LR Max Brisson
00:49:24 va être examinée aujourd'hui.
00:49:26 Dans ce texte, il propose entre autres de donner au directeur d'école
00:49:29 une autorité hiérarchique sur ses enseignants.
00:49:31 Aujourd'hui, cette autorité est exercée par l'inspecteur
00:49:34 de l'éducation nationale.
00:49:36 L'avenir de la Nouvelle-Calédonie, de nouveau, discuté à Paris.
00:49:39 La première ministre, Elisabeth Borne, reçoit aujourd'hui
00:49:41 des délégations indépendantistes et non-indépendantistes.
00:49:44 Avant d'autres rencontres avec le ministre de l'Intérieur
00:49:47 d'ici à la fin de la semaine, le but est de relancer le dialogue
00:49:50 sur l'avenir institutionnel de l'archipel.
00:49:53 Et puis, cette bonne nouvelle, les pandas du zoo de Beauval,
00:49:55 Yong-Yong et Yuan-Zi restent en France jusqu'en 2027.
00:49:59 La prolongation du séjour des deux pandas géants
00:50:01 a été officialisée lors de la visite d'Emmanuel Macron en Chine.
00:50:04 En revanche, les deux bébés pandas ne pourront pas rester.
00:50:07 Le site fait partie des 10 destinations les plus visitées de France.
00:50:11 - Ils mangent des bambous toute la journée.
00:50:13 - Toute la journée.
00:50:13 - Il y en a qui tapaient sur des bambous et eux, ils les mangent.
00:50:16 On va parler politique avec, tout à l'heure, Gauthier Lebret,
00:50:19 Katniss, Marine Le Pen, Taiwan, bien sûr.
00:50:21 Mais moi, ça me fait très plaisir de recevoir François Serréza
00:50:24 parce que je parle régulièrement de vous une fois par mois
00:50:27 lorsque "Service littéraire" sort.
00:50:29 Il faut s'abonner à "Service littéraire".
00:50:31 Et j'aime beaucoup vous lire parce que, en fait,
00:50:35 vous vous êtes trompé de siècle.
00:50:36 Vous êtes un prêteur, vous êtes un mousquetaire.
00:50:39 Je pense que dans un autre siècle,
00:50:40 ou vous seriez déjà mort en deux ailes, ou vous auriez tué tout le monde.
00:50:43 Ce qui est aussi possible parce que vous écrivez comme plus personne n'écrit.
00:50:49 Et on va parler politique tout à l'heure, mais les politiques,
00:50:51 qu'est-ce que vous leur mettez ?
00:50:53 Vos éditos sur Emmanuel Macron, ce que vous écrivez,
00:50:56 par exemple, pour Gérard Depardieu en 2012.
00:50:59 Quand Depardieu annonce qu'il va s'installer en Belgique,
00:51:01 le Premier ministre Jean-Marc Ayrault,
00:51:03 Ayrault de quoi on se le demande,
00:51:05 déclare que la décision de l'acteur est minable.
00:51:07 Pauvre Jean-Marc Ayrault, il n'a jamais été un Premier ministre digne de ce nom,
00:51:10 mais un factotum en costume gris, endormi et sans envergure.
00:51:13 Et quand la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti,
00:51:16 elle aussi une épée comme on n'en fait plus, digne fonctionnaire du patron,
00:51:19 celui qui, comme disait Mélenchon, n'est qu'un capitaine de pédalo,
00:51:23 remet une pièce dans le balstringue en jugeant scandaleux les propos de Depardieu,
00:51:27 on a envie de se tordre de rire.
00:51:29 Loin de nous l'idée de dire que l'acteur est au-dessus de loi,
00:51:32 en plus il a toujours payé ses impôts, etc.
00:51:35 Mais quand on voit encore de nos jours que M. Hollande, etc.
00:51:38 Bon, mais on se demande, dites-vous, de quel patriotisme se réclament
00:51:41 ces donneurs de leçons qui ont mal appris la leur.
00:51:44 Bon, ben ce ton-là, cette couleur-là,
00:51:47 aujourd'hui elle existe...
00:51:49 - Et c'est amusant.
00:51:49 - Elle n'existe plus dans la presse alors qu'elle existait fortement il y a 30 ans.
00:51:54 - C'est amusant que vous preniez Depardieu comme exemple,
00:51:57 parce que figurez-vous qu'il a eu le livre, il est tombé entre les mains.
00:52:00 Il y a un gars qui lui a apporté, parce qu'il a souvent déjeuné
00:52:03 dans un restaurant qui s'appelle le Récamier,
00:52:05 et il lui a apporté le livre et il l'a lu.
00:52:07 Bon, vous connaissez les acteurs.
00:52:10 Et trois heures après ou quatre heures après, il a téléphoné à l'éditeur
00:52:13 en disant "Oh putain, il est formidable ce livre, j'attends ça !"
00:52:16 Tout ça, évidemment, parce qu'avec le portrait que je fais de lui,
00:52:18 il ne pouvait pas le trouver.
00:52:18 - Mais parce que vous êtes de la même race que lui d'une certaine manière.
00:52:20 Vous êtes libre.
00:52:21 Il n'y en a plus des gens libres.
00:52:22 - Oui, il y en a encore quelques-uns quand même, heureusement.
00:52:25 - Mais ils ont peur, ils ont tous peur.
00:52:28 Vous, vous écrivez comme on écrivait.
00:52:31 Vous citez Maurice Druon.
00:52:32 Moi, je me souviens d'un papier de Maurice Druon dans le Figaro littéraire
00:52:35 sur Valéry Giscard d'Estaing.
00:52:37 - Oui, moi aussi.
00:52:38 - Vous vous souvenez de ce papier ?
00:52:39 - Comment il range ses petits pullovers jacquard dans son placard.
00:52:43 Vous vous rappelez de ça ?
00:52:45 - Bien sûr, mais c'était des gens qui...
00:52:47 Mais aujourd'hui, plus personne...
00:52:49 D'abord, peu de gens ont du talent pour écrire comme ça.
00:52:52 - Et puis, peu de gens ont ce courage.
00:52:55 - C'est le panache.
00:52:56 Le panache, c'est le courage, c'est le brio.
00:52:58 C'est parfois aussi l'inconscience.
00:53:00 C'est plein de choses qui, maintenant, comme vous dites,
00:53:04 c'est difficile de les rencontrer.
00:53:06 - Mais dictionnaire égoïste du panache français.
00:53:09 Je disais, est-ce que le panache, c'est pas aussi la défaite ?
00:53:11 Est-ce qu'elle n'est pas lieux ?
00:53:12 - Oui, oui, c'est un peu la mélancolie.
00:53:15 Vous savez, les gens de panache,
00:53:18 il y en a certains qui sont parfois des idiots aussi.
00:53:22 Il faut le dire, l'histoire de France est faite de défaites incroyables,
00:53:26 comme Grécy et Azincourt, par exemple,
00:53:29 où les chevaliers français sont passés sur leurs piétages
00:53:32 pour être plus vite au-devant de l'anglais.
00:53:34 Et les anglais les attendaient avec des arcs et des flèches, évidemment.
00:53:38 Ils les ont tous massacrés.
00:53:40 Il faut quand même signaler à ce propos
00:53:42 que la dernière bataille de la guerre de Cent Ans, c'est Castillon.
00:53:45 Et Castillon, ce sont les Français qui ont gagné.
00:53:48 Ils ont fait prisonnier les archers
00:53:50 et ils leur ont tous coupé l'index.
00:53:52 - En tout cas, on en parlait tout à l'heure, c'est au Cherchemidi.
00:53:55 Et c'est vrai que c'est une galerie d'Alexandre Dumas,
00:53:59 Maurice Drumont, Georges Clémenceau, Maurice Clavel,
00:54:03 Jean Moulin, Jacques Angtil, Jeanne d'Arc, Astérix, Athos.
00:54:07 - Maurice Clavel, si vous permettez,
00:54:10 c'est peut-être un peu à cause de lui que j'ai fait ce livre,
00:54:13 parce que moi, j'étais un passionné d'histoire.
00:54:15 J'avais vu, quand j'étais enfant, à 12-13 ans,
00:54:19 un truc qui m'avait marqué profondément,
00:54:21 qui s'appelait "La terreur et la vertu".
00:54:23 C'était fait par Stelio Lorenzi.
00:54:24 - Bien sûr.
00:54:25 - Et formidable.
00:54:26 - C'est la caméra exploreur de temps.
00:54:28 - Voilà, tout à fait.
00:54:29 Et donc, depuis, je suis devenu un afro-jacobin,
00:54:32 mais un jacobin réactif.
00:54:33 Et j'ai fait la connaissance ensuite de Maurice Clavel
00:54:37 parce que j'ai été courrier pour Jean Daniel,
00:54:39 parce que j'étais au Nouveau-L'Observateur,
00:54:42 d'un gros dossier pour Maurice Clavel.
00:54:46 Et je suis allé à Veselet.
00:54:48 Et donc, je lui ai donné le livre.
00:54:51 Et puis ensuite, quand il est revenu, nous nous sommes vus.
00:54:53 Nous avons pris des verres dans un petit bistrot
00:54:55 qui était à l'époque rue d'Aboukir,
00:54:56 le Nouveau-L'Observateur, c'était là.
00:54:58 Et il m'avait dit une phrase qui m'avait beaucoup frappé,
00:55:01 mais que je n'avais pas retenu,
00:55:05 à propos d'oser les choses.
00:55:08 Et lui, qui avait été résistant,
00:55:11 qui avait été agréé de philosophie, normalien, etc.
00:55:15 C'était une gueule, Maurice Clavel.
00:55:17 - Messieurs les censeurs, bonsoir.
00:55:18 - Messieurs les censeurs, bonsoir.
00:55:20 Il n'y a pas beaucoup de gens à la télévision
00:55:21 qui font ça maintenant.
00:55:22 - Bien sûr, je suis d'accord.
00:55:24 Ah ben, il reste maintenant.
00:55:25 - Le journalisme transcendantal.
00:55:27 - Oui, exactement.
00:55:28 - Et puis, il y a un truc qui est important aussi dans votre vie,
00:55:30 c'est que vous avez parlé des bistrots.
00:55:32 Ce sont aussi des gens qui vivaient.
00:55:34 - Bien sûr.
00:55:35 - Quand je dis que vous êtes un mousquetaire,
00:55:36 c'est que vous êtes un gascon.
00:55:38 Il y avait cette...
00:55:39 Voilà, on picolait, on levait le coude.
00:55:42 C'est très masculin, c'est très viril à l'ancienne.
00:55:45 - Ce sont les godettes gasconnes.
00:55:46 - Oui, je suis d'accord avec vous.
00:55:47 Mais les godettes gasconnes,
00:55:49 mais comme vous dites,
00:55:49 mais aujourd'hui, ce n'est plus du tout à la mode, ce type-là.
00:55:52 Parce qu'aujourd'hui, vous n'êtes plus du tout à la mode.
00:55:54 Vous êtes des phallocrates.
00:55:55 - Non, c'est des livreaux qui vous apportent à boire.
00:55:57 - Non, non, mais voilà, ce n'est plus du tout...
00:56:00 Ce rapport même avec les femmes, les filles,
00:56:04 a complètement...
00:56:05 Voilà, ça ne se passe plus comme ça.
00:56:07 - Tout à fait, vous avez raison.
00:56:08 - Et il y avait évidemment...
00:56:10 Tant mieux.
00:56:11 - Bon, et puis...
00:56:12 - Je le précise.
00:56:13 - Je le précise.
00:56:14 - Bon.
00:56:15 - Et puis quand même, Alexandre Dumas,
00:56:17 parce que je veux dire l'histoire.
00:56:19 Et c'est Alexandre Dumas aussi,
00:56:20 qui a un sens du panache,
00:56:21 parce que les mousquetaires n'avaient pas forcément du panache.
00:56:24 Vous savez, les mousquetaires,
00:56:25 il faut le savoir, en fait, c'était un corps franc.
00:56:27 Ce sont ceux qui intervenaient lorsqu'il fallait nettoyer les tranchées.
00:56:30 C'est comme en 1914,
00:56:31 mon grand-oncle a été nettoyeur de tranchées, corps franc,
00:56:34 et on allait achever à la baïonnette les blessés.
00:56:36 Eh bien, les mousquetaires, c'était un petit peu ça.
00:56:38 Ils étaient d'abord...
00:56:38 C'était une armée qui était à cheval,
00:56:41 avec des mousquets, comme son nom l'indique.
00:56:43 Et c'était pas forcément Atos, D'Artagnan, Aramis.
00:56:46 - J'ai pas vu encore les trois mousquetaires.
00:56:47 - J'ai pas vu.
00:56:48 - Vous avez aimé ?
00:56:49 - Il paraît que c'est bien.
00:56:50 - Moi, j'ai vraiment envie de le voir.
00:56:52 Quel est le mousquetaire duquel vous étiez le plus près ?
00:56:54 Parce que chacun a son mousquetaire préféré.
00:56:56 - Je sais pas, mais D'Artagnan, évidemment.
00:56:58 - Poncho.
00:56:59 - Poncho.
00:57:00 - À cheval plancher.
00:57:02 - Plancher.
00:57:03 - Bon.
00:57:03 - Atos.
00:57:04 - Mais Atos ou Aramis.
00:57:06 Aramis, désolé.
00:57:07 - Mais quand vous avez vu les films de KPDP.
00:57:08 - Je suis... Bon.
00:57:09 Katniss, parlons politique.
00:57:11 Vous connaissez ce jeune homme,
00:57:12 vous qui êtes un vieux journaliste.
00:57:15 - Monsieur, là ?
00:57:15 - Oui, monsieur Gautier Lebret, qui entre dans la profession.
00:57:18 Donc, à CNews, on a beaucoup de jeunes journalistes.
00:57:21 - Mais il sait même pas qui c'est, Maurice Levelsing.
00:57:23 - Lui, encore, ça va.
00:57:24 - Mais...
00:57:27 - Mais vous avez raison, la fameuse phrase "j'étais pas né".
00:57:30 Vous dites "ah, j'étais pas né".
00:57:32 Bon, j'étais pas né.
00:57:34 Bon, mais il a été cultivé.
00:57:35 - C'est gentil.
00:57:36 - Bon.
00:57:36 - Katniss.
00:57:37 - Katniss.
00:57:38 - Katniss, alors c'est quand le vote ?
00:57:39 - C'est ce matin.
00:57:40 C'est ce matin en bureau, parce que tous les mardis matin,
00:57:43 avant les questions au gouvernement,
00:57:44 les différents groupes se réunissent en bureau entre eux.
00:57:47 Et donc, vraisemblablement, il devrait soumettre aux voix
00:57:50 les députés insoumis le retour ou non d'Adrien Katniss parmi eux,
00:57:53 puisqu'on rappelle qu'il exclut de leur groupe depuis quatre mois.
00:57:56 Quatre mois, c'est aussi la peine de prison avec sursis
00:57:58 dont il a écopé pour violences conjugales.
00:58:00 Et en fait, c'est une exclusion en trompe l'œil,
00:58:02 parce que ça fait quand même trois mois qu'il est revenu.
00:58:04 Les députés insoumis l'ont escorté.
00:58:06 Le jour où il revient en commission,
00:58:07 il y avait une meute de journalistes qui l'attendait.
00:58:09 Les députés insoumis l'escortent pour lui faire un passage.
00:58:13 Et puis, ils l'ont applaudi, je vous rappelle,
00:58:14 le jour où il a repris la parole.
00:58:16 Certains députés insoumis l'ont applaudi à ce moment-là.
00:58:18 Évidemment, ça fracture la nupesse.
00:58:20 Les communistes ne sont pas pour que les insoumis le reprennent.
00:58:23 Pareil pour l'EPS.
00:58:24 Et puis, chez les écolos, Sandrine Rousseau, par exemple,
00:58:26 quitte l'hémicycle à chaque fois qu'Adrien Katniss prend la parole.
00:58:29 - Bon, on sera à quelle heure ?
00:58:33 - Dans la matinée. Ils n'ont pas donné d'heure précise.
00:58:35 - On sait l'avis, par exemple, de Jean-Luc Mélenchon ?
00:58:37 - Oui, l'avis de Jean-Luc Mélenchon, on le connaît bien.
00:58:39 - Le grand témoigné de la NUPS ?
00:58:40 - Il fait pression depuis plusieurs mois.
00:58:42 Il aurait même aimé qu'Adrien Katniss revienne plus vite
00:58:45 et soit réincorporé plus vite au milieu des insoumis.
00:58:47 - Le vote des députés aura lieu
00:58:50 lors de la réunion du groupe parlementaire, mais il est à...
00:58:53 Comment dire ? Il est secret, le vote, ou il est à main levée ?
00:58:56 - Il est en bureau. Il est en bureau.
00:58:58 Et il n'y a pas de journalistes lors de ce vote,
00:59:01 donc il peut être secret.
00:59:03 Peut-être qu'on saura, c'est les insoumis qui feront le choix
00:59:05 de leur communication. Est-ce qu'ils donnent le nombre de voix ?
00:59:07 Est-ce qu'ils ne vont pas afficher leur division ?
00:59:08 Ils n'ont pas intérêt à afficher leur division.
00:59:10 Le groupe insoumis a fait le choix de réincorporer ou non Adrien Katniss.
00:59:13 Après, ceux qui se rencontrent auront le choix d'aller dans les médias pour le dire.
00:59:16 - Bon. Est-ce que vous avez les uns et les autres un avis ?
00:59:19 Gérard Leclerc qui connaît bien ce monde politique.
00:59:21 Est-ce qu'il faut réintégrer M. Katniss ?
00:59:23 Ou est-ce qu'il eût été plus sage, peut-être, au nom du panache,
00:59:27 qu'il se représente ?
00:59:29 - Ça aurait été effectivement...
00:59:30 - Ça, c'eût été bien.
00:59:32 - Effectivement, du nom du panache, ça aurait été cohérent.
00:59:35 Je pense que c'est ce qu'il aurait dû faire.
00:59:37 Le problème, le drame des violences faites aux femmes est tel,
00:59:42 et la société française, enfin, en a pris conscience,
00:59:46 qu'effectivement, ça me paraît difficile de le réintégrer dans un groupe.
00:59:49 Voilà. Il y a un vrai problème français autour de ça,
00:59:53 auquel on ne s'est pas suffisamment attaqué, me semble-t-il,
00:59:55 parce qu'il y a quand même 150 femmes qui meurent et ça continue,
00:59:57 c'est-à-dire que ça ne baisse pas, contrairement à des pays comme l'Espagne,
01:00:00 qui, véritablement, se sont pris des mesures très fortes,
01:00:04 et là, il y a eu une évolution de la société.
01:00:07 - Mais jusqu'à quand, selon vous ?
01:00:08 S'il se représente après, il a le droit, s'il est réélu de nouveau,
01:00:12 là, ça change la donne pour vous ?
01:00:13 - Moi, je ne considère pas qu'il y a deux sortes de députés.
01:00:15 Un député est élu par le peuple, et donc, s'il est réélu, il sera réélu.
01:00:20 Mais il peut très bien être réélu sans être intégré dans le groupe, là aussi.
01:00:22 - Il va être intégré, je pense.
01:00:25 - Vous pensez qu'il va être... que les députés de la NUPS...
01:00:28 - Si, d'ailleurs, qu'en collège électoral, il y en a un tuteur qui parle toujours de l'extérieur.
01:00:35 Mais moi, je suis naturellement et foncièrement pour la rédemption.
01:00:39 Je pense que quelqu'un qui a foutu, qui a purgé sa peine,
01:00:43 qui a subi son stage, etc., il a le droit de...
01:00:45 - Je ne sais pas encore s'il a suivi le fameux stage, mais effectivement,
01:00:48 les Insoumis, son entourage dit que oui, effectivement, l'entourage de Derrick Attenas,
01:00:51 les Insoumis veulent, ceux qui veulent qu'il soit réincorporé,
01:00:54 veulent en échange qu'il suive un stage sur le terrain.
01:00:56 - Même s'il ne passe pas par l'élection.
01:00:58 - Mais l'élection, elle aura lieu, tôt ou tard.
01:01:00 Elle aura lieu à son terme.
01:01:02 Et effectivement, ce sont les Français, les électeurs,
01:01:05 qui décideront s'il a encore la voix au chapitre, droit au chapitre.
01:01:07 - Mais les électeurs, en fait, qui ont voté pour lui,
01:01:09 ils ont aujourd'hui une information nouvelle qu'ils n'avaient pas
01:01:11 quand ils ont voté pour lui, quand même.
01:01:13 - Il y a eu un grave incident de parcours.
01:01:15 - C'est plus qu'un grave incident.
01:01:16 - Oui, mais c'est... voilà.
01:01:17 - C'est plus qu'un grave incident, c'est...
01:01:19 - On va le condamner à perpétuité.
01:01:21 On va le condamner à perpétuité.
01:01:23 - Non, je dis simplement, ma position est la même,
01:01:26 il aille aux urnes.
01:01:27 - Oui.
01:01:27 - Mais il ne veut pas y aller parce qu'il est battu.
01:01:29 - Il ira, il a été condamné par la justice.
01:01:31 Ne se confondons pas, la justice, les électeurs,
01:01:33 un jour ou l'autre, il sera soumis au suffrage universitaire.
01:01:35 - Et de toute façon, disons-le, sa carrière politique est terminée.
01:01:38 - Il y a eu des grands politiques qui ont flotté.
01:01:40 - Non.
01:01:41 - Moi, je pense à l'Observatoire, par exemple.
01:01:43 - Et Mitterrand était élu, quand même.
01:01:45 - M. Katnas, il est venu nous donner des leçons
01:01:47 et il en a donné à la terre entière.
01:01:49 À chaque fois qu'il viendra sur mon plateau...
01:01:50 - Non, mais ce n'est pas beau, ce qu'il a fait.
01:01:51 - Je dirais, vous êtes gentil, M. Katnas,
01:01:53 vous êtes l'homme qui frappait les femmes.
01:01:55 Alors, voilà, occupez-vous.
01:01:57 - Il a reconnu, il a été condamné.
01:01:59 - Non, non, oui.
01:02:00 - C'est grave.
01:02:00 - À ce moment-là, tu te retires de la vie politique,
01:02:02 tu fais autre chose.
01:02:03 - Ça aurait eu du panache.
01:02:04 - Tu te fais autre chose.
01:02:05 Je ne le mets pas au bagne jusqu'à la fin de sa vie.
01:02:09 Je dis qu'il n'apparaisse plus dans l'espace politique.
01:02:12 - Heureusement.
01:02:13 - Vous faites tout.
01:02:13 C'est tout ce que je dis.
01:02:16 - Pas d'avis ?
01:02:17 - Vous êtes bien silencieux aujourd'hui,
01:02:18 dans le grand carnet noir qui est devant vous.
01:02:22 - Non, non, pas du tout.
01:02:23 Je réfléchis à ce que vous racontez.
01:02:25 C'est votre semaine, c'est la semaine pascale.
01:02:26 Donc, je vous écoute avec attention.
01:02:28 Je suis toujours sur le panache.
01:02:30 Je me suis demandé les défaites françaises qui avaient été.
01:02:33 Et c'est vrai, quand on y réfléchit,
01:02:35 il n'y a pas qu'Alésia, il y a Dien Bien Phu, il y a Cameroun.
01:02:39 Comme ça, des grands moments de l'histoire de France
01:02:40 qui ne sont que des défaites.
01:02:41 - Cameroun va être célébré.
01:02:44 Mais Cameroun, ils ont tenu, je vous le rappelle.
01:02:46 Cameroun, c'est le 31...
01:02:48 Ils ont tenu, Cameroun.
01:02:49 - Oui, je sais pas du tout.
01:02:50 Vous pouvez pas mettre dans le même sac.
01:02:52 - Pardonnez-moi.
01:02:53 Oui, c'est une stupidité totale.
01:02:57 - Exactement, il y a eu six survivants à Cameroun
01:02:59 qui sont sortis, qui ont été épargnés par les Mexicains.
01:03:01 - Avec la main.
01:03:03 - Mais bon...
01:03:05 - Vous dites pas de mal des légionnaires.
01:03:06 - Ah mais je n'ai bien dit aucun mal.
01:03:08 - Mon père était dans la Légion.
01:03:09 Moi, j'ai pris mes papiers d'inscription dans la Légion étrangère.
01:03:12 - Non.
01:03:12 - Eh oui.
01:03:13 Mon grand-père disait, il était d'origine italienne,
01:03:19 émigré grâce à son père, et il disait "merci la France".
01:03:23 On n'entend pas beaucoup d'émigrés qui disent "merci la France" maintenant.
01:03:26 Moi, c'est un truc qui m'a...
01:03:28 - C'est des légionnaires, c'est tout.
01:03:29 - Oui, si.
01:03:30 C'est un truc qui m'avait frappé parce que je trouve ça formidable.
01:03:34 Et Dieu sait que mon grand-père était un monsieur qui n'était pas facile,
01:03:38 jamais sauté sur ses genoux.
01:03:40 Il avait été donc dans la Légion garibaldienne d'abord.
01:03:42 - Parce que Cereza, c'est évidemment italien.
01:03:44 - Cereza, si.
01:03:45 - Oui, c'est-à-dire que vous, vous êtes le produit de l'assimilation de l'immigration.
01:03:49 - Il était dans la Légion garibaldienne en 1914,
01:03:51 puisque en 1914, l'Italie n'a pas encore déclaré la guerre à l'Allemagne.
01:03:55 Et jusqu'en 1915-1916, il est dans cette Légion,
01:03:59 et ensuite, il est versé dans la Légion étrangère.
01:04:01 - C'est l'immigration européenne qui s'est parfaitement intégrée,
01:04:04 assimilée à la France,
01:04:06 tout en gardant...
01:04:08 Lino Ventura en parlait très bien,
01:04:11 que vous avez connu, tout en parlant ses racines italiennes.
01:04:15 C'était, on pouvait évidemment...
01:04:18 - J'ai pas connu Lino Ventura, malheureusement,
01:04:19 mais j'ai connu José Giovanni, qui l'a fait tourner dans beaucoup de films.
01:04:22 On était très amis avec José, qui était un type formidable, qui...
01:04:26 - Étonnant aussi, avec un parcours étonnant.
01:04:28 Il avait été condamné à la libération.
01:04:30 José, condamné à mort.
01:04:31 - Dans une histoire de raquettes à la noix, bon...
01:04:33 - Et qui avait fait "Deux hommes dans la ville".
01:04:36 - Comment ?
01:04:36 - Qui a fait notamment "Deux hommes dans la ville",
01:04:39 qui est un chef d'oeuvre, il le fasse régulièrement.
01:04:41 - Qui a écrit "Le Trou".
01:04:42 - Et qui a écrit "Le Trou".
01:04:44 - "Le Trou", c'est Jacques Becker.
01:04:44 - Qui a écrit "Deuxième souffle" aussi.
01:04:45 - C'est Jacques Becker qui l'a réalisé,
01:04:46 mais c'est José Giovanni qui a écrit.
01:04:47 - C'est...
01:04:48 Ah oui ?
01:04:49 - Eh oui, et "Les aventuriers", c'est lui qui l'a écrit.
01:04:51 - Oui, de Robert Enrico.
01:04:52 - Le deuxième souffle, fait par Melville, c'est lui qui l'a écrit.
01:04:55 - "Le Ruffian", aussi, avec Lino Ventura.
01:04:56 - Oui.
01:04:57 - On devrait faire une émission aussi.
01:04:58 - J'adorerais.
01:04:58 - Ça serait bien.
01:04:59 - Bon, deuxième politique, Marine Le Pen.
01:05:01 Le sondage de Marine Le Pen.
01:05:03 Et alors, je vous écoutais ce matin,
01:05:06 elle est ciblée par les exécutifs.
01:05:08 Si on refaisait le match aujourd'hui,
01:05:10 elle ferait 31% au premier tour.
01:05:12 Alors, ça ne veut pas dire grand-chose.
01:05:14 - Non mais en fait, il y a plusieurs sondages.
01:05:16 Elle est reçue aujourd'hui par Elisabeth Borne à Matignon,
01:05:18 puisque vous savez qu'Elisabeth Borne reçoit les chefs de l'opposition
01:05:20 pour tenter d'élargir cette majorité.
01:05:23 Bon, ce n'est pas avec Marine Le Pen qu'elle va élargir, évidemment, sa majorité.
01:05:26 Donc c'est une réunion pour rien.
01:05:27 Marine Le Pen va lui dire au revoir,
01:05:28 comme elle le fait depuis qu'elle a utilisé le 49-3,
01:05:31 puisque pour Marine Le Pen, Elisabeth Borne doit quitter Matignon.
01:05:34 Et effectivement, vous voyez, depuis plusieurs jours,
01:05:37 l'exécutif, la majorité cible Jean-Luc Mélenchon et la NUPES.
01:05:40 Et pendant ce temps, Marine Le Pen, elle est tranquille.
01:05:43 Elle est silencieuse.
01:05:44 D'ailleurs, vous avez vu que sa stratégie de communication
01:05:46 est plutôt en retrait sur cette réforme des retraites.
01:05:49 Et effectivement, elle a toute une série de sondages,
01:05:51 plus bons les uns que les autres.
01:05:53 En cas de dissolution, elle gagne plusieurs dizaines de députés.
01:05:55 Si on refait le match avec Emmanuel Macron, elle le bat au second tour.
01:05:58 Et l'IFOP pour 2027, peu importe le cas de figure, elle est au second tour.
01:06:02 Donc la majorité est en train de se dire qu'il est peut-être temps
01:06:04 de cibler Marine Le Pen et de laisser Jean-Luc Mélenchon dans son coin.
01:06:08 Voilà.
01:06:09 Pas de commentaire ?
01:06:13 Pas de commentaire.
01:06:15 Bon, Taïwan.
01:06:16 Dans une interview accordée au journal français Les Echos
01:06:17 et aux sites politicaux lors de sa visite de trois jours en Chine,
01:06:20 Emmanuel Macron a refusé de prendre parti sur la situation de Taïwan,
01:06:23 que Pékin revendique comme une province chinoise
01:06:25 et dont Washington soutient la souveraineté.
01:06:27 La pire des choses serait de penser que nous, Européens,
01:06:31 devons devenir les suiveurs sur ce sujet et nous adapter au rythme américain
01:06:36 ou à une réaction excessive de la Chine, a-t-il déclaré ?
01:06:39 Décryptage Vincent Herouet.
01:06:41 Il ne restera rien de son voyage en Chine,
01:06:44 où il était venu pour, soi-disant, inciter Xi Jinping
01:06:49 à faire pression sur le Kremlin, sur l'Ukraine.
01:06:54 Il ne se passera rien.
01:06:55 En revanche, ce qui va rester, effectivement,
01:06:57 c'est cette déclaration au bazooka faite dans l'avion à son retour,
01:07:05 et qui est une maladresse.
01:07:07 Sur le fond, il a raison.
01:07:10 Il a en partie raison, largement raison.
01:07:11 Il faut que vous déclenquiez pour ceux qui ne connaissent pas très bien le sujet.
01:07:14 Pourquoi maladresse ?
01:07:16 Pourquoi maladresse ?
01:07:17 Parce qu'il sort du bureau de Xi Jinping
01:07:19 et il donne l'impression de renvoyer dos à dos
01:07:22 les Chinois de la Chine populaire,
01:07:25 qui menacent de marcher sur les pieds de leurs voisins taïwanais,
01:07:28 qu'ils considèrent comme une province rebelle
01:07:30 qu'il faut réintégrer à l'intérieur du giron chinois.
01:07:34 Donc, il fait cette déclaration alors qu'il y a neuf navires de guerre
01:07:38 et 26 bombardiers chinois qui sont en train d'assiéger Taïwan.
01:07:43 Ce n'est pas le moment de les renvoyer dos à dos.
01:07:45 C'est très maladroit.
01:07:48 Pourquoi est-ce qu'il fait ça ?
01:07:50 Je ne sais pas.
01:07:52 Dos à dos avec les États-Unis.
01:07:54 Pour le préciser, avec les États-Unis.
01:07:56 Avec les États-Unis, c'est-à-dire qu'il donne l'impression...
01:07:58 C'est un petit peu comme quand il disait qu'il ne fallait pas humilier la Russie.
01:08:01 Sur le fond, vous pouvez être d'accord avec son point de vue,
01:08:04 estimer que les Américains jouent une politique dangereuse,
01:08:07 mais à l'évidence, les Chinois, comme les Russes,
01:08:12 avec l'Ukraine, marchent sur les pieds de leurs voisins.
01:08:14 C'est eux qui sont en train de bousculer les statu quo.
01:08:17 C'est eux qui mettent les grands équilibres de la région en danger.
01:08:22 Et c'est eux qui représentent aujourd'hui une menace.
01:08:25 Donc, il est très maladroit de la part du président de s'abandonner,
01:08:29 surtout au moment où il sort du bureau d'Oxygen Ping,
01:08:32 dont il n'a rien obtenu,
01:08:33 de faire cet exercice de spéculation intellectuelle
01:08:36 qui est intéressant, admirant.
01:08:37 Mais pas lui, pas là, pas à ce moment-là.
01:08:41 Dans un article, le New York Times a estimé
01:08:43 qu'Emmanuel Macron s'appelle les efforts américains
01:08:45 pour contenir l'influence du régime autoritaire du président.
01:08:47 Oui, la brancade générale, toute la presse anglo-saxonne,
01:08:50 tous les atlantistes en Europe,
01:08:52 tous nos alliés d'Europe de l'Est sont pris de vapeur,
01:08:58 ou dénoncent le double jeu français,
01:09:00 dénoncent la trahison, la félonie des Français, est reconnue.
01:09:04 Et là, c'est peut-être là où on se dit que finalement,
01:09:06 Macron ne peut pas être entièrement mauvais
01:09:07 quand il suscite autant d'hostilité de gens qui nous détestent à ce point.
01:09:12 Et en plus, l'interview a été édulcorée.
01:09:14 Il allait encore plus loin dans cette interview
01:09:16 faite notamment à Politico et aux Échos.
01:09:19 Et l'Élysée a relu et a enlevé des passages
01:09:21 qui auraient pu encore plus déclencher la polémique.
01:09:24 Donc c'est un peu pour dire...
01:09:24 Il a commencé son voyage en Inde.
01:09:25 "Je ne peux m'occuper que de ce qui ne dépend que de moi."
01:09:29 On cite, c'est Sénèque, je crois.
01:09:31 Et il le termine dans cette interview en disant
01:09:34 qu'il ne faut pas s'laisser entraîner dans des crises
01:09:36 qui ne sont pas les nôtres.
01:09:37 Bon, François Serréza, alors là, il n'a pas mis...
01:09:40 Parce que vous venez de citer Sénèque.
01:09:42 Vous venez de citer Sénèque.
01:09:43 Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles
01:09:45 que nous n'osons pas.
01:09:46 C'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles.
01:09:48 Oui, mais ce qui est très difficile pour Emmanuel Macron,
01:09:51 c'est d'avoir une politique étrangère.
01:09:53 Et ça, c'est vraiment extraordinaire.
01:09:55 C'est un homme qui vient de supprimer le corps diplomatique.
01:09:57 Et vraiment, il a tort parce qu'il a besoin de diplomates.
01:10:02 Il est vraiment...
01:10:04 Ah non, mais il est omniscient, il sait tout.
01:10:05 Ah non, mais il a des réflexes.
01:10:06 C'est extraordinaire.
01:10:07 Il met systématiquement à côté de la plaque.
01:10:09 Il sait tout dans tous les domaines.
01:10:11 Sur le Covid, il sait tout.
01:10:13 C'est vraiment...
01:10:13 C'est "Monsieur, je sais tout".
01:10:14 Non, mais il restera.
01:10:15 Il restera pas grand-chose, si vous voulez.
01:10:17 Quand vous regardez sur six ans en arrière,
01:10:19 ou cinq ans en arrière...
01:10:21 Six ans en arrière, oui.
01:10:22 C'est fascinant.
01:10:24 Rien.
01:10:24 En politique étrangère ou en tout ?
01:10:26 En politique étrangère.
01:10:27 Ah bon.
01:10:27 Juste un mot, François Serréza,
01:10:29 parce que dictionnaire égoïste du panache français.
01:10:32 Bon, alors vous ne l'avez pas mis, évidemment,
01:10:34 dans votre dictionnaire, Emmanuel Macron.
01:10:36 Ah non.
01:10:36 Non, mais qu'est-ce que vous lui mettez ?
01:10:39 Il y a un papier sur deux dans votre édito
01:10:41 de service littéraire.
01:10:43 J'ai l'impression que ce n'est vraiment pas un homme
01:10:45 qui a été fait pour être président de la République de la France.
01:10:49 Bon, je me trompe peut-être,
01:10:50 mais tout ce qui se passe, tout ce qui se déroule,
01:10:52 tout ce qui est commenté, le prouve quotidiennement.
01:10:56 Il n'a pas...
01:10:58 La chose qui me semble importante pour le panache,
01:11:02 pour être un chef d'État, c'est le tempérament.
01:11:06 Il a...
01:11:07 Il a une forme de panache, quand même.
01:11:09 Pardon, là, si je puis me permettre,
01:11:12 il a une façon de défier le monde
01:11:18 et de s'obstiner même.
01:11:20 - S'en mettre à dos tout le monde, vous voulez dire ?
01:11:23 - Qui est assez bluffante, quand même.
01:11:26 - Mais c'est Emmanuel Macron contre le reste du monde.
01:11:29 - Est-ce que ce n'est pas une question de baladerie ?
01:11:30 - Mais il aime ça, je pense qu'il aime ça.
01:11:32 C'est Emmanuel Macron contre le reste du monde.
01:11:34 - Mais il ne sera jamais arbitre,
01:11:35 et en cela, effectivement, ça pose un problème comme président.
01:11:38 - Et or, cohabitation, c'est le seul à avoir réussi à se faire réélire.
01:11:42 - Mais vous avez... - En termes de cohabitation.
01:11:43 - Élu à 39 ans, réélu à 44 ans, parcours exceptionnel.
01:11:46 - Inconnu deux ans avant sa première élection.
01:11:48 - Tout ça est vrai, ça fait partie des paradoxes.
01:11:51 Et pour être tout à fait aussi honnête,
01:11:54 et il faut l'être toujours,
01:11:55 les gens qui le connaissent de l'intérieur
01:11:58 témoignent d'une autre personnalité
01:12:00 que celle que nous rapportons sur les plateaux de télévision,
01:12:03 notamment dans son rapport à l'autre.
01:12:06 C'est ce qu'on entend.
01:12:07 Moi, je me souviens avoir fait témoigner, par exemple,
01:12:09 un militaire qui était, comment dire,
01:12:13 blessé et handicapé à vie en opération.
01:12:17 Et ce militaire sur ce plateau rappelait
01:12:19 combien le président était à Léloy-à-Percy,
01:12:21 combien régulièrement il était avec lui, etc.
01:12:23 Donc moi, j'essaie toujours de citer à charge et à décharge,
01:12:27 si j'ose dire, les éléments.
01:12:30 On va parler dans une seconde de votre livre,
01:12:32 mais dernière chose dans l'actualité du jour,
01:12:34 le Dalai Lama s'est excusé après avoir suscité la polémique.
01:12:36 Ce dernier a évoqué une taquinerie après avoir demandé à un enfant
01:12:39 de lui sucer la langue.
01:12:40 Vous avez peut-être vu cette image qui est quand même très gênante.
01:12:44 Disons-le, le Dalai Lama tient un enfant dans les bras,
01:12:46 ce dernier lui demande de lui sucer la langue.
01:12:48 Cette vidéo avait été tournée le 28 février
01:12:51 lors d'une audience du Dalai Lama dans le nord de l'Inde.
01:12:54 Et c'est vrai qu'elle met mal à l'aise cette vidéo.
01:12:58 Et je ne sais pas si on la voit d'ailleurs, Marine.
01:13:00 - Soyons mal à l'aise.
01:13:02 - Pourquoi on la voit ?
01:13:04 Ah, on ne voit pas l'image.
01:13:05 - Dommage.
01:13:06 - Dommage ?
01:13:08 - Écoutez, en tout cas, elle a fait le...
01:13:10 - Et en plus, il n'y a pas de...
01:13:11 - Oui, on aurait bien...
01:13:13 - Comment ?
01:13:13 - Si on restera à l'aise comme ça, ce n'est pas plus...
01:13:15 - C'est excusé.
01:13:15 - Restons à l'aise.
01:13:16 - L'image est vraiment gênante.
01:13:18 - Oui, l'image est gênante.
01:13:20 - Elle a été à l'angocha aussi, non ?
01:13:21 - Non, mais attendez, c'est un enfant,
01:13:23 donc on évite les plaisanteries.
01:13:25 - Oui, mais enfin...
01:13:26 - Non, mais c'est...
01:13:27 - Oui ?
01:13:28 - C'est le Dalai Lama.
01:13:29 - C'est-à-dire ?
01:13:30 - C'est-à-dire que c'est une sorte d'intouchable.
01:13:33 Il est parfait, cet homme-là, non ?
01:13:36 - Vieux vivant.
01:13:37 - Habitué.
01:13:37 - Des robes saffrants.
01:13:39 Il a une sorte de divinité incarnée.
01:13:42 - C'est comme la Ligue des droits de l'homme,
01:13:44 il y a des gens, on ne touche pas.
01:13:45 - Oui, mais lui, il n'est pas subventionné par mes impôts.
01:13:47 Ça fait une grande différence quand même.
01:13:49 - Encore.
01:13:50 - Le Dalai Lama...
01:13:51 Mais c'est le Dalai Lama.
01:13:54 Si vous n'êtes jamais allé au Tibet,
01:13:55 la cuisine est faite avec du beurre de yak.
01:14:00 Ça donne une haleine épouvantable.
01:14:01 - Bon.
01:14:02 - Oui.
01:14:04 - Bon, le panache, sérieusement, dictionnaire égoïste.
01:14:08 De Gaulle, l'homme qui a dit non,
01:14:09 quoi qu'on en dise, De Gaulle, dans la mémoire populaire,
01:14:11 à l'instar de Bonaparte.
01:14:12 Oh là là.
01:14:13 Qu'est-ce que vous avez dit, là ?
01:14:14 Bonaparte, ne vous avez pas honte ?
01:14:16 - Non.
01:14:17 - Bon.
01:14:18 - Je me tais ou j'ordonne.
01:14:19 Bonaparte, j'aime bien.
01:14:20 - Il disait quoi ?
01:14:20 - Je me tais ou j'ordonne.
01:14:23 - Quand je dis que vous êtes mal.
01:14:24 - Exactement.
01:14:25 - Mais vous êtes à l'ancienne.
01:14:26 Franchement, vous êtes à l'ancienne.
01:14:27 Bon.
01:14:28 "Est inoxydable".
01:14:29 Avec lui, comme avec le sidre,
01:14:31 "Le panache n'attend pas le nombre des années".
01:14:33 Être De Gaulle, éluté pour la défense
01:14:34 et l'illustration de la France,
01:14:36 a quelque chose d'irréversiblement gaulois.
01:14:40 Il a dit non à la défaite de Carante,
01:14:41 non à Vichy, non au régime de parti,
01:14:43 non aux parlementaires,
01:14:45 c'est cloporte de marécage,
01:14:46 non à l'Amérique.
01:14:47 De Gaulle, c'est l'homme qui ose dire non,
01:14:49 tout comme Albert Camus.
01:14:50 C'est le symbole...
01:14:52 Lui, c'est un panache victorieux quand même.
01:14:53 Il n'y a pas que des panaches qui perdent.
01:14:55 - Albert Camus disait que le parti de la vie,
01:14:57 c'est de dire non.
01:14:59 Je ne sais pas si c'est vrai.
01:15:00 Moi, j'aime bien.
01:15:01 En plus, j'aime bien quand Albert Camus dit
01:15:04 "Ma patrie, c'est la langue française".
01:15:08 C'est beau, ça.
01:15:08 C'est comme Joseph Kessel qui dit
01:15:10 "Le mot le plus beau, c'est le mot France".
01:15:13 Parce qu'il est aussi Kessel.
01:15:15 Parce que moi, je suis venu un petit peu
01:15:16 par toute cette bande d'amis avec qui j'étais,
01:15:18 qui sont Louis Nussera,
01:15:20 Alphonse Boudard,
01:15:21 Georges Walter, qui est un petit peu oublié,
01:15:23 qui était présentateur à France 2
01:15:25 il y a très longtemps.
01:15:26 Et ces gens-là avaient été cornaqués,
01:15:28 parrainés par cette figure incroyable
01:15:31 qui était Joseph Kessel.
01:15:32 Et Joseph Kessel,
01:15:33 comme vous savez, est juif russe
01:15:35 avec tout ce qui le caractérise.
01:15:37 Il était un homme d'une carrure incroyable.
01:15:41 Et quand il dit "Le mot le plus beau au monde,
01:15:44 c'est le mot France",
01:15:46 on ne peut pas ne pas aimer.
01:15:48 - Mais dans le "C'était mieux avant",
01:15:51 ces hommes-là,
01:15:52 qu'est-ce qui les différencie des hommes d'aujourd'hui ?
01:15:54 C'est la guerre ?
01:15:55 C'est la guerre de 40 ?
01:15:56 C'est parce que c'est des gens qui avaient fait la guerre ?
01:15:58 - Non, je ne pense pas,
01:15:59 parce que regardez, dans ces gens que je...
01:16:02 Dans ma liste, il n'y a pas que des guerriers.
01:16:04 - Non, mais ils avaient fait la guerre.
01:16:05 Guerrier, ce n'est pas la même chose.
01:16:06 Vous voyez, c'est Romain Garry,
01:16:08 c'est cette légende-là.
01:16:09 Druon, tu peux faire la guerre sans être...
01:16:11 Voilà, t'avais connu, si vous préférez.
01:16:14 Puisque faire connu...
01:16:16 - Druon, lui aussi, c'était une figure.
01:16:18 Il s'engueulait d'ailleurs beaucoup avec son oncle, Kessel.
01:16:21 Une fois, Nusera a été témoin d'un truc.
01:16:24 Ils étaient ensemble parce que Kessel,
01:16:26 il avait une particularité.
01:16:27 Il buvait de la vodka dans des petits verres,
01:16:30 là, un petit verre à vodka,
01:16:30 et ensuite, il croquait dans le verre.
01:16:32 Est-ce que c'est vrai ?
01:16:33 Est-ce que ce n'est pas vrai ?
01:16:34 Il se trouve ce soir-là dans une boîte de nuit à Nice,
01:16:37 une boîte russe.
01:16:39 Et Kessel voit que Druon s'engueule un peu avec sa compagne.
01:16:47 Elle lui dit, tu sais, s'il y a vraiment une chose
01:16:49 qui est stupide dans la vie, c'est la jalousie.
01:16:51 Et Druon, lui, dit, non, t'as raison, Jeff, et tout ça.
01:16:54 Et puis, il retourne autour de la piste de danse
01:16:58 et de l'endroit où on boit un coup.
01:17:00 Et là, il y a la compagne de Kessel,
01:17:02 qui était Michèle, qui était irlandaise,
01:17:05 un peu sulfureuse, un peu comme dans "L'homme tranquille",
01:17:07 Mori Nohara, quoi.
01:17:09 Et elle danse de très près avec un type,
01:17:11 un géant américain qui a l'accent et tout.
01:17:15 Et Jeff voit ça, il y a une, dix, deux,
01:17:19 il va faire le type, boum, il met un coup de poing dans les figures.
01:17:21 Ils se battent, une bataille terrible,
01:17:26 ils s'envoient des bouteilles et tout.
01:17:26 Puis, d'un seul coup, ils tombent dans les bras l'un de l'autre.
01:17:28 Oh, c'est stupide.
01:17:30 Allez, on va boire du champagne.
01:17:31 Et le type en question, c'était Horace McCoy.
01:17:34 C'est lui qui a écrit "On achève bien les chevaux".
01:17:36 Donc, Mori s'est allé voir Jeff après et il lui a dit,
01:17:41 c'est pour la jalousie, donc qu'est-ce que tu disais ?
01:17:44 Alors, évidemment, Maurice Druon, c'est une figure que les plus jeunes
01:17:48 ont oublié sans doute, qui avait écrit notamment "Les rois maudits".
01:17:52 Son monocle, ses costumes à l'anglaise, ses manteaux, on le voit là,
01:17:56 à pèlerines dignes de ceux du maître de Ballantrae.
01:18:00 Sa canne à pommeaux d'argent, ses cigares, son rire, son sens de la polémique
01:18:03 et sa voix de stenteur, ses excès aujourd'hui,
01:18:06 ses excès aujourd'hui n'ont pas d'héritier.
01:18:08 Oui, il en remettait un peu, Maurice.
01:18:10 Il surjouait, il s'en amusait, on aimait son ton à la guitre,
01:18:12 son amour de la France, etc.
01:18:13 Et vous citez Laurent Geoffrin, c'est l'image qui ne soit pas là, Laurent,
01:18:15 parce que Laurent Geoffrin, journaliste engagé à gauche, a écrit
01:18:18 "Vieux réac, jeune résistant.
01:18:20 Druon a résisté avec acharnement à la modernité et au changement social,
01:18:24 mais il avait auparavant résisté avec panache à la pire barbarie.
01:18:27 Certains font des erreurs de jeunesse, il a surtout fait des erreurs de vieillesse".
01:18:30 Voilà qui mérite l'indulgence.
01:18:32 Alors vous, vous dites "pourquoi pas ?"
01:18:33 Mais quand Geoffrin écrit "vieux réac, jeune résistant", il se trompe.
01:18:36 Druon était un jeune réac transmué en vieux résistant.
01:18:40 Jeune, il était nationaliste.
01:18:41 À la fin de sa vie, il était pour l'indépendance nationale,
01:18:43 pour la souveraineté du peuple, pour l'autorité du peuple,
01:18:46 car ainsi que l'a écrit Saint-Jean de Perse,
01:18:48 il n'y a pas de démocratie sans autorité.
01:18:51 Ces mots-là résonnent particulièrement aujourd'hui.
01:18:54 - Ah oui, on ne peut pas dire que je sois d'ailleurs un aficionado de Saint-Jean de Perse.
01:19:00 Quand j'avais 18, 19 ans, je lisais ses poèmes à la base, etc.
01:19:03 Il y avait de beaux poèmes.
01:19:04 Bon, mais pour moi, le plus grand poète, c'est Tarragon,
01:19:07 parce qu'il y a Guy Moquet dans la liste des "Ségents de Panache",
01:19:12 et le poème de Tarragon, "Celui qui croyait au ciel, celui qui n'y croyait pas",
01:19:19 il n'y a pas plus beau.
01:19:21 Bref, en tout cas, Saint-Jean de Perse, qui n'est pas un type fascinant.
01:19:26 Je veux dire que cette phrase, par contre, elle est tellement actuelle en plus.
01:19:29 - Bien sûr.
01:19:30 - Il n'y a pas de régime.
01:19:34 La démocratie, pardon, est un régime qui mérite et qui exige l'autorité.
01:19:40 - Bien sûr.
01:19:41 Il est 10h30, Audrey Bertheau.
01:19:43 - À Marseille, le commandant des marins pompiers vient de s'exprimer.
01:19:52 À l'instant, il a fait un point sur les opérations.
01:19:55 Il n'y a pas de nouvelles victimes,
01:19:57 mais il a expliqué que le déblayement des gravats est très compliqué.
01:20:00 C'est un travail pierre par pierre, selon lui,
01:20:02 ce qui rend difficile la recherche des deux derniers disparus.
01:20:06 On se rappelle tous des tragiques feux de forêt de l'été dernier.
01:20:09 Comment éviter de revivre cela ?
01:20:12 Gérald Darmanin sera en Gironde en fin de journée pour présenter un plan antifeu.
01:20:16 Il sera accompagné du ministre de l'Agriculture, Marc Faineau,
01:20:18 et du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchion.
01:20:22 Et regardez, Pascal, je vous présente Feda,
01:20:25 une présentatrice de télévision virtuelle qui a fait son apparition au Koweït.
01:20:28 Le projet est encore en phase de test,
01:20:30 mais la présentatrice, animée par une intelligence artificielle,
01:20:33 pourrait à terme présenter les infos sur le compte Twitter de Koweït News,
01:20:37 un compte suivi par plus d'un million d'abonnés.
01:20:39 Cette vidéo a forcément fait réagir beaucoup de nos confrères.
01:20:42 - Non mais ça c'est extraordinaire.
01:20:44 Je vous assure, ça c'est...
01:20:45 Vous n'êtes pas virtuelle, Claire Audrey.
01:20:47 - Non, mais elle va peut-être me voler mon travail dans quelques années,
01:20:50 ça, ça m'inquiète un peu.
01:20:52 - Bon, dictionnaire égoïste du panache français.
01:20:56 Vous parlez de Jacques Antil, humain, trop humain.
01:20:58 Oui, mais quel champion, quel entrain, quel panache.
01:21:01 Les Français, toujours un peu neuneu, préféraient Poulidor à Antil.
01:21:04 Les Français aiment les perdants.
01:21:07 Les Français aiment les perdants.
01:21:08 Mais c'est vrai ça ou pas ?
01:21:10 - Oui, c'est vrai.
01:21:10 Mais dans la notion de perdant, il y a aussi une certaine mélancolie,
01:21:15 comme à Thos, on revient toujours au même personnage.
01:21:19 Victor Hugo disait "la mélancolie, c'est le bonheur d'être triste".
01:21:23 - Oui, bien sûr.
01:21:24 - Je pense que Poulidor a été souvent triste.
01:21:25 - Oui, mais en fait, je crois qu'Antil était très triste aussi.
01:21:29 Il est mort jeune, comme vous savez.
01:21:30 - Non, enfin, tout le monde est un peu triste.
01:21:32 - Oui, mais je crois...
01:21:33 - La vérité, un peu, mais pas que.
01:21:35 - Je parle à l'époque, on était moins triste que maintenant.
01:21:38 - Bon, vous parlez des Verts de 76,
01:21:39 et également, le football des Verts était basé sur l'intensité,
01:21:42 sur l'intelligence de jeu, du flamboyant.
01:21:44 J'aime bien ce mot "flamboyant".
01:21:46 - J'étais dans le quart avec eux.
01:21:48 - À Glasgow ?
01:21:49 - Ah non, non, on va pas à Glasgow, contre le Red Star.
01:21:52 - Oui.
01:21:53 - Bon, vous trouvez que vous faites preuve de panache dans votre vie,
01:21:55 par exemple, Vincent Herouette ?
01:21:58 - Je mets force de lutter contre la tristesse dont vous parliez,
01:22:01 qui empile la vie de mélancolie, oui.
01:22:03 - Bon, et vous, Gérard, vous trouvez que vous avez fait preuve de panache,
01:22:06 parfois, dans votre vie ?
01:22:06 - Oui, quelques fois, il me semble, quand j'étais seul contre tous, oui.
01:22:10 - Ah oui, vous parliez...
01:22:11 - Pour revenir en un mot, Serge, vous avez dit une chose qui a changé
01:22:14 par rapport à l'époque des grands hommes que vous citiez.
01:22:18 Je crois que tout ce qui est Internet, réseaux sociaux, immédiateté, etc.,
01:22:24 ça tue justement le panache, parce que tout fait scandale, maintenant.
01:22:27 Dès que vous dites un mot de travers, dès que vous dites un truc,
01:22:29 vous faites une plaisanterie un petit peu, immédiatement, ça devient...
01:22:33 - Ça devient un sujet de polémique, ça devient un sujet de condamnation.
01:22:36 - Si, imaginez De Gaulle, aujourd'hui, avec quelques phrases qu'il pouvait
01:22:41 balancer comme ça, "les Français sont dévots", etc.
01:22:44 Vous imaginez ce que ça donnerait, le scandale immédiat, ça ferait ?
01:22:47 - Mais il ne disait pas ça "on" dans l'avion ?
01:22:50 - Non, il y a toujours des gens qui répétaient.
01:22:51 - En sortant de la ferme.
01:22:53 - C'est à nous, là.
01:22:54 - Alors, vous êtes un écrivain formidable.
01:22:56 D'ailleurs, vous écrivez comme d'autres respirent.
01:23:00 Manifestement, vous faites deux, trois livres par an.
01:23:03 - Peut-être pas un par an, déjà.
01:23:05 - Oui, mais bon.
01:23:05 - On me le reproche assez.
01:23:06 - Mais c'est vrai que vous écrivez avec une facilité déconcertante.
01:23:09 Vous avez fait la suite des "Misérables" et vous avez attaqué, justement.
01:23:13 - Dommage que Dominique Jamais ne soit pas là, d'ailleurs,
01:23:15 parce qu'il m'avait attaqué, Dominique Jamais.
01:23:17 Il m'avait attaqué en disant "comment peut-on faire la suite des "Misérables" ?"
01:23:21 Bah oui, j'ai fait la suite des "Misérables", c'est un exercice littéraire.
01:23:25 Comme Roger Nimier s'était intercalé entre les trois mousquetaires
01:23:28 et 20 ans après, en faisant d'Artagnan amoureux.
01:23:31 Comme Jacques Laurent avait fini, terminé le livre de Stendhal, "La Mielle".
01:23:38 Comme il y a eu les vendredis.
01:23:39 - Bref, il vous avait attaqué et il n'est pas là pour vous raconter.
01:23:41 - Oui, non, mais il m'avait attaqué.
01:23:42 Et dans son article, qui était à l'époque dans "Les Nouvelles littéraires"...
01:23:48 Il mettait "comment peut-on prendre la suite d'un écrivain pareil
01:23:53 qui raconte la mort de Jean Valjean dans son lit ?"
01:23:55 Et bien non, Jean Valjean n'est pas mort dans son lit, il est mort dans un fauteuil,
01:23:58 entouré de Cosette et de Marius.
01:23:59 Alors, chut, Camembert.
01:24:01 - Bon, je vais vous répondre à...
01:24:04 Marine, on garde la séquence pour Dominique Jamais.
01:24:06 Mais Victor Hugo, vous dites "Hugo, c'est le monstre absolu,
01:24:09 le brio de la puissance, c'est la puissance du brio,
01:24:11 un monument marmoréen, un chronos qui avale tous les petits..."
01:24:15 En fait, votre écriture, vous écrivez aussi à l'ancienne.
01:24:17 C'est-à-dire que c'est des figures, c'est des métaphores,
01:24:20 c'est une écriture de plaisir, pour tout vous dire.
01:24:23 Et je ne saurais être trop...
01:24:24 - Ce livre est fait pour ça.
01:24:25 - Mais bien sûr, c'est du plaisir.
01:24:27 - Vous bouffez d'oxygène dans ce monde où on ne respire pas bien.
01:24:30 - Et pour dire, si vous aimez le monde d'hier,
01:24:31 c'est que vous êtes venu habillé comme Piantoni en 1958,
01:24:35 avec un maillot quasiment du Stade de Reims.
01:24:39 - Vous qui aimez le football, j'ai joué pendant trois ans au foot
01:24:42 et deux ans au rugby.
01:24:44 Non, pas au Stade de Reims.
01:24:45 - Je vous vois plus rugbyman, mais vous deviez châtaigner.
01:24:48 - Non, en monnaie, je donnais des coups de pied dans les tibas.
01:24:51 Je n'avais aucune chance du pas d'un coup.
01:24:53 - Ça ne m'étonne pas.
01:24:54 Bon, écoutez, c'était un plaisir, vraiment, d'être avec vous ce matin.
01:24:58 Je remercie d'ailleurs l'ami Eliott Deval, qui était là hier matin
01:25:02 et qui a gardé la maison et de fort belle manière.
01:25:06 Merci à Audrey Missiraka, qui était à la réalisation.
01:25:09 Merci à Alice, qui était à la vision.
01:25:10 Raphaël Lissac, qui était au son.
01:25:12 Marine Lanson, Florian Doré était avec nous.
01:25:15 Toutes ces émissions sont évidemment à retrouver sur CNews.
01:25:18 Et si vous voulez vraiment vous faire plaisir,
01:25:21 alors je n'ai pas tout cité, Jean Gabin, j'aurais pu en parler.
01:25:24 Jean-Pierre Chevènement, Coco Chanel, Jacques Brel, Hélène Boucher, Cyrano, bien sûr.
01:25:29 J'ai même pas parlé de Cyrano.
01:25:30 - Petite rectification, ce n'est pas Jacques Brel parce qu'il est belge,
01:25:33 mais c'est Claude Tillier.
01:25:34 Claude Tillier, qui est un écrivain, qui a écrit un livre formidable
01:25:37 qui s'appelle "Mon oncle Benjamin".
01:25:38 Un livre libertaire et ça a été un film ensuite avec Jacques Brel.
01:25:41 - Bien sûr, "Mon oncle Benjamin".
01:25:43 - Bon, exactement.
01:25:44 - François Thérésat, dont le grand-père disait "Merci la France", si j'ai bien compris.
01:25:51 Jean-Marc Morandini, dans une seconde.
01:25:53 [SILENCE]

Recommandations