Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 Bonjour à tous, ravis de vous retrouver pour l'heure des pros.
00:00:03 A la une ce matin, Marseille, la grande sinistrée.
00:00:06 Voilà plus de 24 heures que les marins pompiers s'affairent à retrouver des rescapés après
00:00:10 l'effondrement d'immeubles rue de Thivoli.
00:00:12 Le bilan est lourd puisque deux morts, deux corps sans vie ont été découverts cette
00:00:17 nuit.
00:00:18 On rejoindra évidemment nos équipes en début d'émission.
00:00:20 On va parler également du président de la République ce matin, plus isolé que jamais.
00:00:23 Alors que vendredi, le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision sur la réforme des
00:00:28 retraites, comment le chef de l'État peut-il encore tenir ? Emmanuel Macron agit comme
00:00:32 un forçonné à l'Élysée, accuse Boris Vallaud, député socialiste.
00:00:36 On l'entendra bien sûr dans cette émission.
00:00:38 Enfin, Éric Ciotti, attaqué par le député Youtubeur LFI Antoine Léaumant sur les réseaux
00:00:43 sociaux.
00:00:44 La cause, le patron LR a eu le malheur de souhaiter de joyeux Spac aux Français.
00:00:48 Antoine Léaumant y voit une atteinte à la laïcité, sauf qu'il y a quelques années,
00:00:52 il ne manquait pas de fêter un bon ramadan à ses abonnés.
00:00:55 Plus musique que la laïcité sélective, selon l'extrême gauche.
00:00:59 Voilà le programme de l'Or des pros, je vous présente les invités dans un instant,
00:01:02 mais avant cela, puisqu'il est 9h, le point sur l'information, Audrey Bertheau.
00:01:05 À Marseille, vous le désirez, Eliott, après l'effondrement de deux immeubles, près
00:01:12 de 200 personnes ont été évacuées, 99 personnes ont été accueillies dans un gymnase, 50
00:01:17 ont été prises en charge et hébergées par la ville.
00:01:20 Au total, 33 immeubles ont été évacués par prévention.
00:01:24 Cette nuit, vous le disiez, deux corps ont été extraits des décombres.
00:01:27 Les pénuries de carburant continuent, l'approvisionnement reste compliqué, notamment en Ile-de-France,
00:01:33 où la raffinerie totale de Gonfreville-Lorché en Seine-Maritime est toujours bloquée.
00:01:37 Depuis plusieurs jours, la région parisienne est la zone la plus touchée, avec près d'un
00:01:41 quart des stations déclarant une rupture dans le Val-de-Marne et dans les Hauts-de-Seine.
00:01:45 C'est près d'une station sur deux qui est en difficulté.
00:01:48 Et puis du foot avec l'OM qui a fait un match nul hier soir contre l'Orient.
00:01:52 Les Marseillais ont terminé cette 30e journée de Ligue 1 avec un 0-0.
00:01:55 La défense bretonne a mis fin à la série de huit victoires d'affilée à l'extérieur
00:01:59 des Marseillais.
00:02:00 L'Olympique de Marseille qui a d'ailleurs apporté son soutien aux victimes de l'effondrement
00:02:04 des immeubles Rue de Tivoli.
00:02:06 Tout notre soutien et nos pensées aux blessés, ont écrit les joueurs sur Twitter.
00:02:09 Merci beaucoup cher Audrey Berthot.
00:02:13 On va saluer Olivier Lham.
00:02:15 Lieutenant Olivier Lham, merci d'être avec nous.
00:02:17 Vous êtes membre des sapeurs-pompiers de France.
00:02:19 À côté de vous, Gérard Leclerc, Nathan Devers.
00:02:22 On est également avec Georges Fenech ce matin, avec Elisabeth Lévy.
00:02:27 Bonjour chère Elisabeth.
00:02:29 Et avec Michel Chevalet.
00:02:33 Pardonnez-moi Michel.
00:02:34 Je viens tellement rarement.
00:02:35 Non, pas du tout.
00:02:36 Mais parce que comme il y a tant de noms à suggérer.
00:02:39 C'est parce qu'il est trop jeune.
00:02:40 Non, merci.
00:02:41 C'est important d'être avec vous ce matin parce qu'on va essayer de comprendre les
00:02:47 causes, même si pour l'instant ça reste encore très flou, de ce drame à Marseille.
00:02:52 Le choc à Marseille où deux premiers corps ont été retrouvés cette nuit sous les décombres
00:02:56 du 17 rue de Tivoli.
00:02:58 Et je voulais qu'on commence par la une de la Provence.
00:03:00 Dimanche, minuit 46, l'enfer.
00:03:03 Titre la Provence, au moins 6 à 7 personnes sont toujours portées disparues.
00:03:06 Pour l'heure, les causes du drame sont encore floues.
00:03:09 Ces immeubles n'étaient pas répertoriés comme délabrés.
00:03:11 Il y a cette hypothèse, je le disais, d'une fuite de gaz qui est prise très au sérieux.
00:03:15 On va voir le sujet de Clémence Barbier-Marine Sabouin et Loïc Tontat et ensuite on ira
00:03:19 tout de suite sur le terrain.
00:03:20 Les Marseillais sont sous le choc.
00:03:24 Après l'effondrement de plusieurs bâtiments dans le quartier de la Plaine, certaines images
00:03:29 repassent en boucle dans la tête des habitants.
00:03:31 Michel, qui vit à quelques mètres à peine du lieu où s'est déroulé le drame, se rappelle
00:03:38 ce bruit assourdissant qu'elle a entendu en pleine nuit.
00:03:41 "Je pensais que c'était une bombe, ils avaient mis une bombe quelque part, sous ma fenêtre
00:03:46 parce que c'était énorme."
00:03:48 Michel a ensuite assisté à l'évacuation de dizaines de personnes dans la matinée.
00:03:52 "Je suis ici, je ne risque rien, je suis triste pour tous les gens qui ont dû quitter
00:04:01 leur appartement."
00:04:02 Afida, elle, fait partie des évacués.
00:04:04 Lorsque le premier immeuble situé aux 17 rues de Thivoli s'est effondré, les vitres
00:04:09 de son appartement ont explosé.
00:04:11 Elle est réveillée par les pompiers en urgence.
00:04:14 "On s'est sorti, l'immeuble s'est coulé, j'ai eu peur, j'ai réveillé mes enfants,
00:04:21 je suis sortie, quand je suis sortie, je n'ai pas tenu le coup, je suis allée à l'hôpital
00:04:25 pour qu'ils ne se dépaniquent, ils ont eu angoisse."
00:04:27 Hier après-midi, un centre d'accueil et une cellule psychologique ont été mises en place.
00:04:32 On va rejoindre notre journaliste, Lore Parra.
00:04:39 Merci d'être avec nous, Lore.
00:04:40 Est-ce qu'on peut faire un point sur la situation ? A 9h ce matin, les opérations de secours
00:04:45 qui se poursuivent ?
00:04:47 "Oui, les opérations de secours se poursuivent.
00:04:52 Il a fallu plusieurs heures aux marins pompiers pour extraire de la zone sinistrée les deux
00:04:57 corps qui ont été retrouvés cette nuit.
00:04:59 Le travail est compliqué sur la zone, l'incendie qui couvait sous les décombres est contenu.
00:05:06 Le vice-amiral nous a précisé qu'il y a encore des poches de chaleur et des reprises,
00:05:11 ce qui ralentit les recherches.
00:05:13 Les sauveteurs avancent toujours lentement, pierre après pierre.
00:05:17 Ils déblaient des tonnes de gravats, une sorte de colline s'est formée.
00:05:22 Après l'explosion du 17 et le numéro 15 s'est effondré, s'est formée une sorte
00:05:29 de colline de près de 7 mètres de haut.
00:05:32 Les sauveteurs doivent être prudents parce que la déflagration qui a été très violente
00:05:37 a fragilisé plusieurs immeubles aux alentours.
00:05:41 En tout cas, une chose est sûre, c'est qu'ici, tous ont l'espoir de retrouver des survivants.
00:05:45 Six habitants ont été recensés, habitants de l'immeuble numéro 17, et sont activement
00:05:50 recherchés, ainsi qu'une autre personne recensée comme habitant de l'immeuble 19,
00:05:57 dont les proches n'ont pas de nouvelles.
00:05:59 Merci, cher Laure.
00:06:00 Évidemment, revenez vers nous dès qu'il y a de nouvelles informations.
00:06:04 Une dernière réaction à présent, on va entendre le maire de Marseille, Benoît Payan,
00:06:08 qui a réagi ce matin, expliquant qu'il y avait encore de l'espoir.
00:06:11 Parce qu'il y a sept personnes, on l'a bien compris, qui sont encore sous les décombres.
00:06:14 Il reste de l'espoir, et tant qu'il reste de l'espoir, nous ne nous arrêterons pas
00:06:20 ! Tant qu'il reste de l'espoir pour retrouver des survivants, nous ne nous arrêterons pas
00:06:25 ! Et les pompiers marseillais ne s'arrêteront pas !
00:06:27 Pour l'instant, la police judiciaire fait son travail, les services médicaux font leur
00:06:33 travail, nous avons quelques indications, mais à ce stade, nous ne pouvons pas aller
00:06:37 plus loin, vous le comprenez.
00:06:38 Il est évidemment hors de question de faire des annonces sans être absolument sûr de
00:06:43 ce que nous annoncerons.
00:06:45 Peut-être que dans l'après-midi, mais d'ici demain matin, nous aurons une identification
00:06:51 claire des deux personnes qui ont été retrouvées.
00:06:53 Il reste encore de l'espoir.
00:06:54 Je me tourne vers vous, lieutenant Lame, vous êtes membre des sapeurs-pompiers de
00:06:58 France.
00:06:59 Merci d'être présent parce qu'on a besoin de comprendre.
00:07:01 Hier dimanche, minuit 46 très précisément, il y a cette explosion.
00:07:05 Une minute plus tard, les sapeurs-pompiers, les marins-pompiers de Marseille sont alertés.
00:07:09 Intervention six minutes après.
00:07:11 Vous saluez aujourd'hui, je pense, l'héroïsme de ces sapeurs-pompiers, de ces marins-pompiers
00:07:16 qui depuis plus de 24 heures sont sollicités pour tenter de retrouver des rescapés.
00:07:21 Pourquoi, lieutenant Lame, c'est aussi compliqué aujourd'hui d'intervenir sur cette zone ?
00:07:26 Alors oui, tout d'abord, je salue mes collègues marins-pompiers et tous ceux qui œuvrent
00:07:31 à côté d'eux et se distraisent avec.
00:07:33 Pourquoi c'est compliqué ? Parce que c'est dit, on voit le contexte.
00:07:39 C'est un phénomène, on ne sait pas trop ce qui s'est passé à l'origine, mais avec
00:07:43 des gravats, des matériaux et une zone impactée au niveau des immeubles contiguës, qui représentent
00:07:50 une dangerosité phénoménale pour les intervenants.
00:07:52 Donc voilà, avec un feu qui couvrait hier soir, qui est contenu ce matin, mais qui génère
00:07:59 encore des fumées et des foyers résiduels dès que l'on fait un enlèvement sélectionné
00:08:04 des gravats par rapport d'air.
00:08:05 C'est-à-dire que sous les gravats, vous avez un feu couvant ?
00:08:10 C'est ça.
00:08:11 Et c'est un phénomène extrêmement rare ?
00:08:12 Non, on ne peut pas dire que c'est rare.
00:08:14 À partir du moment où on met des installations techniques, quelle qu'elle soit l'origine,
00:08:19 soit une explosion ou pas, mais ne serait-ce que des installations techniques chez vous
00:08:23 quand les appareils sont branchés, etc.
00:08:25 Et au moment où tout est pulvérisé, on a la naissance d'un sinistre.
00:08:30 Et après, quand on regarde les enchevêtements de parties bois, de matériaux combustibles,
00:08:35 ce qui est le mobilier à l'intérieur, les canapés, les mousses, les lits, les papiers,
00:08:41 tout ça, ça génère un foyer résiduel en partie basse, qui est plus ou moins alimenté
00:08:45 en fonction des phases de déblais, et ce qui complexifie l'engagement des personnels
00:08:50 spécialisés.
00:08:51 C'est un travail chirurgical.
00:08:53 On parle de vraiment une intervention pierre par pierre.
00:08:56 Oui, c'est ce qu'on appelle l'enlèvement sélectionné des débris, puisqu'il y a
00:09:02 encore ces victimes potentielles qui se trouvent sous les décomptes.
00:09:05 Donc, on ne peut pas tout déblayer d'un seul coup.
00:09:07 C'est un micado.
00:09:08 Si on touche une pierre, ça a une incidence peut-être sur une autre, et peut-être à
00:09:11 côté de l'autre, il y a potentiellement une victime.
00:09:14 Donc, il faut y aller de façon vraiment avec beaucoup d'attention, il faut y aller
00:09:19 vraiment de façon d'une technique précise.
00:09:22 C'est pour ça qu'on dit sélectionné parce qu'en fait, on reconnaît d'abord
00:09:26 la petite zone.
00:09:28 Ensuite, on décide de dire « Ok, il n'y a personne sur celle-ci », et intervient
00:09:32 le moyen mécanique pour nous aider à déblayer cette partie.
00:09:37 Lieutenant, on a entendu il y a un instant le maire de Marseille dire « L'espoir
00:09:42 est encore là ». Comment aujourd'hui on peut survivre sous ces tonnes de gravats ?
00:09:47 L'espoir, déjà, guide nos actions.
00:09:50 C'est sûr.
00:09:52 Comment peut-on survivre ? Ça va dépendre de beaucoup de choses.
00:09:56 Ça va dépendre d'abord des matériaux qui sont en présence et qui se sont effondrés.
00:10:00 On a des enfendrements dits avec des poches de survie, on crée des poches de survie
00:10:06 par l'enchevêtement des matériaux, ou on a peut-être des personnes qui ne sont pas
00:10:10 écrasées, mais qui sont simplement prisonnières de ces gravats.
00:10:13 Et là, on a cet espoir-là.
00:10:15 Bien sûr que c'est un travail compliqué de repérer et d'avoir accès à ces zones-là.
00:10:20 C'est pour ça qu'on utilise notamment ce qu'on a vu, les équipes cynotechniques.
00:10:25 On utilise aussi des drones pour repérer d'en haut, éventuellement.
00:10:29 Et on utilise bien sûr la spécialisation de ces équipes de sauvetage.
00:10:34 Vous pouvez peut-être commenter cette image, lieutenant, où l'on voit ce pompier.
00:10:38 C'était hier après-midi, qui est sur un point haut, qui n'intervient pas sur le
00:10:43 sol et qui vraiment tente de circonscrire en quelque sorte ce feu couvrant, mais avec
00:10:49 énormément de parcimonie.
00:10:50 Alors oui, là il est guidé parce qu'il y a un enjeu de chantier aussi qui travaille
00:10:54 en dessous.
00:10:55 Il a une vision plus pertinente à cet acteur-là.
00:11:01 Et donc, parcimonie, il n'est pas question d'arroser complètement.
00:11:05 On se pose toujours la question "mais pourquoi ce n'est pas éteint ?"
00:11:06 D'abord parce que l'eau a du mal, à cause des gravats, à pénétrer et à attaquer
00:11:12 le sinistre proprement dit.
00:11:13 Et puis, vu d'en haut, légèrement, on vient diminuer l'intensité de ce sinistre
00:11:19 et abaisser aussi les fumées.
00:11:20 Alors on va évidemment prendre énormément de précautions puisque l'enquête ne fait
00:11:24 que commencer.
00:11:25 La procureure de Marseille, Dominique Lawrence, a tenu une conférence de presse hier où
00:11:30 elle revient sur cette hypothèse, qui est peut-être une hypothèse qu'il faut souligner,
00:11:34 c'est la possibilité d'une fuite de gaz qui a entraîné cette explosion.
00:11:38 On écoute la procureure et ensuite je vous donne la parole, chère Michel.
00:11:41 Ça fait partie bien évidemment des pistes, l'explosion au gaz, puisque c'est une
00:11:47 explosion quand même d'une extrême violence.
00:11:50 Ça fait partie des pistes, mais c'est quelque chose que nous ne pouvons pas, en l'état,
00:11:56 vous affirmer à cet instant de l'enquête.
00:12:00 Et là, on a besoin de vos explications, Michel Chevalet, spécialiste de ces questions scientifiques.
00:12:05 Évidemment, dans la tête des téléspectateurs, je pense que quand on dit fuite de gaz, on
00:12:11 pense également à la rue Trévis qui s'était paru à Paris, cette immense explosion.
00:12:15 C'est très proche.
00:12:16 Pourquoi vous dites que c'est très proche ?
00:12:17 Il y a un certain nombre d'indices, pas de certitude.
00:12:21 La première, les gens ont entendu une explosion.
00:12:25 La deuxième, il y a eu une onde de choc puisque les vitres et les fenêtres ont été enfoncées
00:12:33 à plusieurs centaines de mètres.
00:12:34 La troisième, c'est que les bâtiments proches aussi, par l'onde de choc, ont été abîmés.
00:12:40 Donc il y a bien une explosion et une onde de choc.
00:12:44 Qu'est-ce qui peut provoquer une explosion ?
00:12:46 Ce qui existe, c'est le gaz.
00:12:49 Et là, on pense immédiatement à la rue Trévis.
00:12:52 Il y a trois cas, si vous voulez, schématiquement, dans l'effondrement d'un immeuble.
00:12:57 La première, c'est la structure qui est affaiblie par une explosion.
00:13:02 C'est la rue Trévis, c'est ce qui se passe là.
00:13:04 La deuxième, c'est les soubassements qui lâchent, c'est-à-dire les fondations.
00:13:10 C'est ce qui s'est passé à Lille, où les maisons ont été construites dans un ancien
00:13:13 lit d'une rivière qui a été détournée.
00:13:15 C'est entendu.
00:13:16 Et puis on le voit bien, avec la sécheresse, si le sol s'affaisse, les maisons vont s'affaisser.
00:13:21 Et puis le troisième cas, c'est une rupture de structure entre les murs et le plancher,
00:13:27 lorsque les poutres ont été minées par la pourriture, si vous voulez.
00:13:32 C'est ce qui s'était passé à Marseille, où là, les poutres de bois lâchent, se
00:13:37 dessédent des murs, se dessédent des rilles, et le plafond plancher descend.
00:13:41 Voilà, c'est les trois cas que je voudrais résumer.
00:13:42 – Ce qui veut dire que si c'était cette hypothèse, il n'y aurait pas…
00:13:45 – Mais il n'y aurait pas eu l'onde de choc.
00:13:47 – Non mais si c'est cette hypothèse, la première, pardon, que vous avez citée,
00:13:51 l'explosion au gaz, donc ça veut dire qu'il n'y a pas de problème de vétusté
00:13:54 ou de malfaçon ?
00:13:56 – Non, enfin, ils n'étaient pas classés, apparemment, ils avaient 100 ans,
00:14:00 mais ils n'étaient pas classés comme vétustes.
00:14:01 – Non, ils n'étaient pas du tout classés comme vétustes.
00:14:04 Selon les ONG d'ailleurs, à Marseille, il y aurait, c'était la dernière étude,
00:14:08 je crois que c'était en 2018, il y aurait quand même 40 000 habitations
00:14:12 qui sont classées comme vétustes.
00:14:14 Mais celui-ci, cet immeuble-là, le 17, le 19 et le 15,
00:14:18 n'étaient pas considérés comme vétustes.
00:14:19 – La question est, est-ce que ça peut arriver à n'importe quel immeuble, n'importe quand ?
00:14:22 – Alors là, pour le coup, c'est peut-être à Michel de répondre.
00:14:25 – Le gaz présente un risque, enfin, attention, qui est tout de même minime,
00:14:30 par rapport au nombre d'utilisateurs du gaz, c'est très rare.
00:14:34 La rue de Trévise, on a bien compris le mécanisme infernal qui est engagé,
00:14:38 c'est-à-dire une fuite d'eau sous les trottoirs qui a été mal réparée,
00:14:44 donc de l'eau s'écoulait, a miné, lavé le terrain,
00:14:48 a créé un trou sous une conduite de gaz en fonte, en vieille, cassante.
00:14:54 Les véhicules qui se garent, les camions qui se garent à cheval sur le trottoir,
00:14:58 c'est classique, ont fait plier la canalisation de gaz,
00:15:03 qui s'est fondue et le gaz petit à petit s'est répandu
00:15:07 dans les sous-bassements de la maison jusqu'au moment où une étincelle a déclenché.
00:15:12 – On prend évidemment énormément de précautions et on pense bien sûr déjà
00:15:17 aux pompiers qui sont sur le terrain, qui sont en train d'essayer de retrouver des rescapés,
00:15:21 vous imaginez également les familles, on pense aussi aux Marseillais,
00:15:24 l'idée n'est pas de généraliser mais c'est vrai que Marseille, malheureusement,
00:15:28 concentre parfois certains maux de notre société, que dans la même semaine,
00:15:33 vous avez eu la semaine dernière les guerres de gang avec ces trois morts dans les fusillades,
00:15:38 qu'une semaine plus tard vous avez ce terrible incident.
00:15:42 Et d'ailleurs, il y a une réaction, et je ne sais pas si vous avez également vu
00:15:46 ce tweet de Jean-Luc Mélenchon, il n'y a pas de polémique, ce n'est pas la question,
00:15:50 mais voilà ce qu'il dit, "Marseille encore frappée,
00:15:52 pourquoi le malheur frappe-t-il si souvent à la même porte ?
00:15:55 Affection et solidarité, courage au secours."
00:15:58 Nathan Devers, c'est vrai que Marseille, la grande sinistrée en quelque sorte,
00:16:03 vous voyez ce que je veux dire ?
00:16:04 Ces drames qui peuvent se répéter, et notamment ces effondrements,
00:16:08 on pense, ce n'est pas la même chose, mais on pense à rue d'Aubagne en 2018.
00:16:12 Oui, alors c'est vrai que manifestement, en tout cas, vu les éléments de l'enquête
00:16:16 pour l'instant et des informations qu'on a, c'est une pure coïncidence
00:16:20 dans la mesure où cette rue était une rue sans vétusté,
00:16:23 que ces immeubles étaient bien construits, qu'ils ne posaient pas ce problème.
00:16:26 Mais c'est vrai que pour ma part, et je pense pour beaucoup de Français,
00:16:28 quand j'ai vu l'information arriver qu'un immeuble s'était effondré à Marseille,
00:16:32 j'ai pensé que c'était sans doute lié aux questions du fait qu'il y avait
00:16:36 énormément d'immeubles qui sont vétustes, qui sont mal construits,
00:16:39 qui sont en état de vulnérabilité ou de fragilité à Marseille.
00:16:42 Ils ne sont pas entretenus.
00:16:43 Ils ne sont pas entretenus.
00:16:44 Bon, alors là, c'est une "coïncidence" que ça arrive à Marseille,
00:16:48 mais c'est vrai, la réaction de Jean-Luc Mélenchon,
00:16:50 ça correspond à un certain sentiment, parce qu'il n'y a rien à analyser
00:16:54 dans la mesure où on ne peut pas donner une explication rationnelle au hasard.
00:16:59 Contrairement à la rue d'Aubagne où là, il y avait une vraie vétusté,
00:17:02 cette fois-ci, pour l'instant déjà, on prend beaucoup de précautions
00:17:04 et on n'est pas dans le même scénario.
00:17:06 Ce n'est pas le même contexte.
00:17:07 Ce n'est pas un quartier qui est aujourd'hui avec des immeubles qui sont fragilisés.
00:17:11 Cette enquête qui va prendre beaucoup de temps, j'imagine, Georges Fénacquin ?
00:17:15 Oui, ça va être une enquête compliquée, ce d'autant plus que l'expert
00:17:18 n'a pas encore pu approcher.
00:17:20 Oui.
00:17:20 La zone, puisqu'il n'y a encore pas de stabilisées, donc présente un danger.
00:17:25 Mais moi, je ne doute pas que nos sapeurs-pompiers vont découvrir toutes les victimes
00:17:33 et nous espérons encore, évidemment, comme l'a dit le maire de Marseille,
00:17:37 qu'il y ait des survivants.
00:17:38 Et je ne doute pas non plus qu'on connaîtra la cause précise, réelle,
00:17:43 grâce aux expertises de cette explosion qui semble être une explosion de gaz.
00:17:48 Et là, vous avez trois hypothèses qu'on ne peut pas écarter.
00:17:52 Il y a l'hypothèse purement accidentelle, c'est probablement celle-ci,
00:17:56 c'est-à-dire une rupture de canalisation.
00:17:57 Vous avez une hypothèse criminelle qu'on ne peut pas exclure,
00:18:01 mais rien n'indique pour l'instant que ce soit ça, bien entendu.
00:18:03 Et vous avez une autre hypothèse qu'on a retrouvée dans plusieurs affaires
00:18:07 précédemment à Mulhouse ou à Lyon, par exemple, un suicide.
00:18:10 Quelqu'un qui décide de se suicider, qui ouvre son gaz,
00:18:13 qui met sa tête dans sa gazinière et qui attend que ça explose.
00:18:16 Mais pour l'instant, il nous faut être extrêmement prudent.
00:18:18 Je ne doute pas que nos experts, sous l'autorité des juxtactions
00:18:22 qui vont être désignés dans cette affaire, je pense d'ici quelques jours,
00:18:27 vont pouvoir déterminer les causes précises de ce drame.
00:18:30 Je veux qu'on écoute une nouvelle fois le maire de Marseille.
00:18:33 On sera à 10 heures normalement avec Samia Ghali,
00:18:35 l'adjointe à la mairie de Marseille,
00:18:37 mais qui revient sur les conditions d'intervention des pompiers,
00:18:41 notamment de cette brigade synophile, lieutenant,
00:18:43 qui est mise en difficulté à cause de la chaleur.
00:18:46 On va l'écouter.
00:18:47 Vous devez comprendre que les chiens sont extrêmement sensibles
00:18:52 aux sources de chaleur qui les empêchent de faire correctement
00:18:56 ou spécifiquement leur travail, mais elles le font.
00:18:59 Objectivement, les chiens sont extrêmement courageux.
00:19:02 Les hommes qui les mènent sont remarquables et ce travail est fait.
00:19:06 Mais comme je vous le disais tout à l'heure, c'est un travail chirurgical
00:19:09 où pierre par pierre, nous recherchons d'éventuels survivants.
00:19:13 Les équipes synophiles, le matériel technologique, technique,
00:19:16 les sondes, les caméras thermiques, tout est employé.
00:19:19 Tout est employé. Les drones, tout est employé pour rechercher les survivants.
00:19:24 Ça peut prendre combien de temps, cette recherche, lieutenant ?
00:19:29 Certains jours. Le vice-amiral l'a précisé tout à l'heure.
00:19:32 Ça va dépendre de la progression possible au regard des problématiques
00:19:37 que l'on rencontre.
00:19:38 Toutefois, on est sur un petit périmètre.
00:19:41 Donc on a bon espoir quand même d'avancer relativement vite
00:19:44 si tous les éléments ne sont pas contre nous,
00:19:46 notamment le feu, les fumées pour les équipes synotechniques.
00:19:50 Donc oui, il ne faut pas essayer d'y mettre un timing de suite.
00:19:55 On a trois bâtiments qui ont été fragilisés,
00:19:58 deux qui se sont totalement effondrés, un partiellement.
00:20:01 Mais est-ce qu'autour, il faut craindre que dans cette zone-là,
00:20:05 il y ait d'autres immeubles qui s'effondrent ?
00:20:07 Bien sûr, on en a parlé tout à l'heure et Michel Chevalet le rappelait très justement.
00:20:11 Sur cette onde de pression, cette onde de choc qui vient impacter d'autres bâtiments
00:20:16 qui se situent aux alentours du périmètre directement impacté,
00:20:22 il faut qu'il y ait des expertises derrière pour analyser ces bâtiments.
00:20:26 Alors à travers les architectes, à travers les ingénieurs structure,
00:20:31 à travers les bureaux d'études, il va falloir marquer chaque immeuble
00:20:36 et regarder si éventuellement on peut reloger les personnes, les locataires ou les propriétaires.
00:20:43 Et justement, à ce propos, on va entendre Jean-Pierre Cochet,
00:20:45 l'adjoint à la mairie de Marseille, qui revient sur cette zone qui a été sécurisée.
00:20:50 Le périmètre de sécurité qui a été établi, il a été de manière assez large
00:20:53 au regard de plusieurs critères.
00:20:55 Évidemment, les risques potentiels encourus par les immeubles de proximité,
00:21:01 mais également la nécessité de préserver les conditions d'intervention des secours.
00:21:07 Dès lors que les premiers retours des cabinets des conseils,
00:21:11 des architectes de la ville et des bureaux d'études nous reviendront,
00:21:15 on fera évoluer ce périmètre de sécurité.
00:21:17 L'objectif étant de le lever, mais sans mettre en danger la vie des habitants.
00:21:22 Donc les gens pourront retourner chez eux dès lors que ce périmètre aura évolué.
00:21:27 On était ensemble, Gérard Leclerc, hier au moment de la conférence de presse
00:21:30 de la procureure de Marseille.
00:21:32 On parle de cette ville qui est une ville sinistrée aujourd'hui,
00:21:35 mais il y a aussi cet élan de solidarité des Marseillais.
00:21:38 Il y a cette résilience, c'est-à-dire ne pas tomber dans la fatalité.
00:21:41 Oui, tous les gens qui connaissent Marseille sont d'accord là-dessus.
00:21:45 Il y a un vrai esprit, une vraie cohésion à Marseille.
00:21:48 C'est une ville qui connaît de grandes difficultés.
00:21:50 D'une part, en tout cas, c'est l'une des explications,
00:21:53 c'est que c'est une ville qui est assez pauvre, où il y a vraiment des quartiers,
00:21:56 c'est des statistiques, c'est l'INSEE, il y a des quartiers très pauvres à Marseille,
00:22:00 il y a de très grandes inégalités entre certains quartiers et d'autres.
00:22:03 D'autre part, c'est un port, comme chacun sait, le deuxième port français.
00:22:05 Dans tous les ports, vous avez des...
00:22:08 Ça provoque aussi de la délinquance, bien évidemment, vous avez les importations,
00:22:12 vous avez les trafics...
00:22:13 - Ah bon, c'est les portes qui provoquent de la délinquance maintenant ?
00:22:14 - Si, sinon, c'est une évidence.
00:22:16 Par exemple, au Havre, qui est une ville qui n'est pas du tout dans la...
00:22:19 qui est le premier port français, on sait très bien qu'une grande partie
00:22:22 du trafic de drogue, il y a eu des articles encore tout récemment là-dessus,
00:22:25 se passe par le Havre, oui, oui.
00:22:27 Et ce qui est vrai pour Marseille, c'est ce que j'étais en train de dire.
00:22:29 Bon, c'est aussi un port de la Méditerranée, donc bien évidemment,
00:22:34 une bonne partie de l'immigration arrive par Marseille.
00:22:36 Donc, vous avez comme ça.
00:22:37 Et vous avez alors une autre raison, à mon avis, qui est qu'il y a eu
00:22:42 très peu de maires à Marseille, ce qui sont restés très longtemps,
00:22:45 que ce soit Defer ou ensuite Gaudin.
00:22:47 Et donc, en tout cas, ça se dit beaucoup, il y a, disons,
00:22:52 tout n'a pas été fait.
00:22:53 Il y a eu souvent, comme souvent les maires, vous avez un premier mandat,
00:22:56 on fait beaucoup de choses, le deuxième, on en fait déjà un peu moins.
00:22:58 Quand vous en avez trois, quatre mandats, derrière, ça ne suit pas.
00:23:01 Et il ne faut pas dire, ce serait injuste de dire qu'il ne s'est rien passé à Marseille.
00:23:04 Si vous êtes dans le centre de Marseille, entre la Canbière,
00:23:06 entre l'Avenue de la République, entre le Mussem, etc.
00:23:08 Il y a eu des choses qui ont été faites, y compris par les différents maires et par Gaudin.
00:23:12 Simplement, en termes de l'inégalité...
00:23:15 - Je vous mets la base des Marseillais, c'est-à-dire qu'il y a deux ans,
00:23:17 on promet un grand Marseille, un Marseille en grand.
00:23:20 Au fil des années, mais c'est sans pointer la responsabilité de telle ou telle personne.
00:23:24 C'est-à-dire que depuis plusieurs années, des décennies, on dit Marseille va changer.
00:23:28 On va vous aider.
00:23:29 Il y a des plans qui se multiplient et malheureusement, vous arrivez à ces situations.
00:23:33 Elisabeth Lévy, 20 secondes avant la publicité.
00:23:36 Bien sûr, Gérard Leclerc, n'est pas polémique, s'il vous plaît.
00:23:39 - Quoi de polémique ? Excusez-moi, je vais dire ce que je pense.
00:23:42 - Vous dites ce que vous pensez, mais je pense qu'il y a un moment
00:23:44 où il y a la décence aussi qui est à la part.
00:23:46 Je trouve que c'est un peu une image d'épinal que Gérard vient de nous faire
00:23:49 sur la cohésion marseillaise.
00:23:51 Moi, je connais pas mal Marseille.
00:23:52 J'y suis né. J'y vais souvent.
00:23:54 Excusez-moi, il y a une partie de la population de Marseille qui ne supporte plus
00:23:58 ce qu'on est en train de devenir.
00:24:00 - Ça n'a rien à voir, Elisabeth. Pardonnez-moi, ça n'a rien à voir.
00:24:03 La solidarité... Attendez, Gérard, deux secondes.
00:24:05 La solidarité, c'est par rapport à ce drame.
00:24:07 C'est-à-dire que très rapidement, tout le monde s'est mobilisé.
00:24:10 Tout le monde s'est mobilisé.
00:24:11 - Mais on ne parle pas de ça, là. Gérard vient de parler d'autre chose.
00:24:13 - Et bien, alors à ce moment-là, Gérard a fait un pas de côté.
00:24:17 - Vous parlez de Marseille.
00:24:18 Est-ce qu'on a le droit de dire un mot sur Marseille ou est-ce que vous voulez pas ?
00:24:20 Parce que si vous voulez pas, je me...
00:24:21 - Mais c'est pas ce que j'ai dit.
00:24:23 J'ai dit que Marseille était une ville sinistrée, mais Marseille reste résiliente.
00:24:28 - Il y a un drame comme ça, enfin, écoutez, les gens ont du cœur à les marseillais.
00:24:32 - Mais pas bien sûr.
00:24:33 Chacun fait ce qu'il veut. Pas bien sûr.
00:24:35 C'est une ville qui est aujourd'hui résiliente.
00:24:37 - Quand il y a un drame comme ça, tout le monde se sent solidaire.
00:24:40 Il n'empêche que Marseille est dans un très sale état, d'accord ?
00:24:43 Je ne crois pas du tout à cette idée que la ville est très unie.
00:24:46 On parle à Marseille des quartiers européens, comme pendant la guerre d'Algérie.
00:24:50 Je suis nabré de vous le dire, mais il y a les quartiers immigrés et les quartiers qu'on dit européens.
00:24:54 C'est un vocabulaire qui moi...
00:24:56 - Ça n'a rien, franchement, ça n'a rien.
00:24:57 - Alors pour la cohésion, excusez-moi, c'est...
00:24:59 - Rien à voir.
00:25:00 - Je vais vous donner deux exemples.
00:25:01 - Non, la publicité.
00:25:02 - Je réponds à Gérard.
00:25:04 - Eh ben, vous répondrez après la publicité.
00:25:05 Gérard, s'il vous plaît.
00:25:07 - Ah pardon, excusez-moi.
00:25:07 - La publicité, on revient dans un instant, on y répondra.
00:25:10 Quand on parlait de résilience et de solidarité, c'est par rapport à ce drame.
00:25:13 Très rapidement, les élus se sont mobilisés.
00:25:16 D'ailleurs, ce qui est très intéressant, c'est que souvent quand il y a des drames,
00:25:18 ces derniers temps, tout de suite venait le temps de la polémique.
00:25:21 Je n'ai pas vu une polémique, notamment sur les réseaux sociaux,
00:25:25 un élu, un responsable politique pointer les responsabilités de telle ou telle personne.
00:25:31 C'est solidarité totale et union totale.
00:25:33 La pub.
00:25:35 9h30 sur CNews, on continue l'heure des pros, j'allais dire, punchline.
00:25:41 C'est l'habitude avec le Point sur l'information, Audrey Bertheau.
00:25:44 - Il reste de l'espoir pour trouver d'éventuelles survivances.
00:25:51 C'est ce qu'a déclaré ce matin le maire de Marseille, Benoît Payan, lors d'un point presse.
00:25:55 Cette nuit, deux corps ont été extraits par les marins pompiers des Décombres.
00:25:58 Ils n'ont pas encore été identifiés.
00:26:00 A préciser le maire, six personnes sont encore portées disparues aux 17 rues de Thivoli.
00:26:05 Une personne au niveau du numéro 19 de la rue.
00:26:09 À Avignon, un homme a été tué dans une fusillade cette nuit.
00:26:12 Les faits ont eu lieu dans le quartier de Montclair entre 23h30 et minuit,
00:26:15 près d'un point de dîle, selon les informations d'Axios 17.
00:26:18 La victime serait un client, un autre individu serait blessé à la jambe
00:26:23 et les tueurs seraient toujours en fuite.
00:26:25 Et puis, la tension ne redescend pas autour de Taïwan.
00:26:28 La Chine organise des manœuvres à tir réel dans le détroit de Taïwan
00:26:31 pour simuler un bouclage de l'île.
00:26:33 La Chine proteste contre la rencontre de la présidente taïwanaise
00:26:36 avec un haut responsable américain.
00:26:38 Les États-Unis ont appelé Pékin à la retenue.
00:26:42 Merci, cher Audrey, pour le point sur l'information.
00:26:44 On est toujours avec le lieutenant Olivier Lam,
00:26:46 avec Elisabeth Lévy, Georges Fenech, Gérard Leclerc, Nathan Devers.
00:26:50 Nous a rejoint Gauthier Lebret parce qu'on va parler un peu politique.
00:26:52 Est-ce que vous savez ce qu'il s'était passé le 10 avril 2022 ?
00:26:58 Il y a un an, jour pour jour, qu'est-ce qu'il se passait ?
00:27:01 Le premier tour.
00:27:02 Le premier tour des élections.
00:27:03 Exactement.
00:27:04 Mais vous imaginez, le premier tour des élections.
00:27:06 Ça fait seulement un an.
00:27:07 Quand même, ça passe vite et puis on l'a presque oublié.
00:27:10 On reviendra sur les résultats du premier tour en 2022
00:27:14 et sur les sondages qui sont présentés aujourd'hui.
00:27:16 Ah, ça a un peu changé.
00:27:18 Mais avant cela, revenons quand même parce qu'aujourd'hui, c'est lundi de Pâques.
00:27:21 Et un député LFI a voulu donner une leçon de laïcité
00:27:26 à Éric Ciotti en pleine période de Pâques.
00:27:29 Alors Éric Ciotti, sur les réseaux sociaux, je pense que vous l'avez vu,
00:27:32 a souhaité une joyeuse Pâques, que cette fête soit synonyme de paix
00:27:35 et de joie pour vous, votre famille et vos proches.
00:27:37 Et Antoine Léaumant lui a répondu "étrange rapport à la laïcité".
00:27:43 Antoine Léaumant, qui est député de la France Insoumise,
00:27:45 qui se présente sur les réseaux sociaux comme député-youtubeur.
00:27:48 Je vous jure que c'est vrai, c'est sa fonction, député-youtubeur.
00:27:51 Voilà comment il se présente.
00:27:51 Pardon, mais éclairez notre lanterne, il danse sur YouTube ?
00:27:56 Écoutez, je ne sais pas.
00:27:57 Il est député-youtubeur.
00:27:58 Oui, il est donc député-youtubeur.
00:28:00 Sauf que Twitter, les réseaux sociaux, n'ont absolument pas la mémoire courte.
00:28:04 Et Stéphane Lauré-Dulier, qui est sénateur LR, lui a répondu "tartuffe insoumis".
00:28:09 Pourquoi il lui dit "tartuffe insoumis" ?
00:28:11 Parce qu'en 2013, voilà ce que tweetait Antoine Léaumant.
00:28:15 "Bon courage à tous les musulmans qui commencent le Ramadan aujourd'hui.
00:28:18 Bon courage à ceux qui l'ont commencé hier."
00:28:21 Alors en 2013, c'était il y a quand même dix ans, il n'était pas encore député Antoine Léaumant.
00:28:24 Mais ce qui est intéressant, au-delà de cette tartufferie, c'est pourquoi c'est devenu tabou ?
00:28:30 Qu'est-ce qui s'est passé en France pour que ça devienne un problème de souhaiter
00:28:34 joyeuse Pâques lorsqu'on est responsable politique ?
00:28:37 Georges Fenech, qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui pour qu'on ne puisse pas dire
00:28:40 joyeuse Pâques, joyeuse fête de Pâques ?
00:28:42 Parce qu'on ne comprend rien à ce qu'est la laïcité.
00:28:45 La laïcité, c'est une chose, c'est la neutralité du service public.
00:28:50 Un député, c'est un homme libre, il a le droit d'avoir ses opinions politiques, religieuses,
00:28:56 souhaiter les bonnes fêtes.
00:28:57 La laïcité, ce n'est pas la négation des religions, c'est le respect de toutes les religions
00:29:02 et leur permettre de vivre normalement, si vous voulez.
00:29:05 Donc le fait que ce député de la France insoumise attaque ainsi Éric Ciotti,
00:29:10 ça n'a aucun sens du point de vue de la loi sur la laïcité.
00:29:14 Et en plus, il est pris un peu les doigts dans la confiture, comme vous l'avez dit, puisque lui-même…
00:29:18 On retrouve les messages…
00:29:19 Sur le ramadan, ici même, on fête la PESA, on fête Pâques…
00:29:23 Oui !
00:29:24 La laïcité, ce n'est pas nier les religions, c'est leur permettre d'exister.
00:29:29 Nathan ?
00:29:30 Je ne vais pas me faire le ventriloque d'Antoine Léaumant,
00:29:32 mais il me paraît évident que le tweet qu'il a fait,
00:29:34 c'est une insinuation pour critiquer un deux poids deux mesures.
00:29:39 C'est-à-dire que M. Ciotti, et ce n'est pas le seul d'ailleurs,
00:29:41 toute la grande partie de la droite,
00:29:42 est très très tâtillonne sur la laïcité quand il s'agit de certaines religions
00:29:47 et beaucoup moins tâtillonne sur la même laïcité quand il s'agit d'autres religions.
00:29:51 C'était, me semble-t-il, le sens presque explicite de ce tweet.
00:29:54 Ça veut dire que M. Ciotti, on peut revenir, faire l'inventaire,
00:29:57 je regardais ce matin, même rapidement, sur Google,
00:29:59 mais toutes les déclarations qu'il fait,
00:30:01 quand il y a des atteintes à la laïcité à ses yeux,
00:30:04 qui émanent de la religion musulmane, et quand ça vient…
00:30:07 Nathan Nevers, pardonnez-moi, ça vous choque qu'Eric Ciotti
00:30:09 souhaite une joyeuse Pâques sur la réseau social ?
00:30:10 Mais non, pas du tout, pas du tout !
00:30:11 Mais je ne sais pas ce qu'a voulu dire Antoine Léaumant à travers ce tweet,
00:30:16 mais il me paraît évident que ce n'est pas tellement le fait que Eric Ciotti…
00:30:19 Mais on pourrait très bien vous répondre qu'aujourd'hui,
00:30:22 Antoine Léaumant a une laïcité aussi un peu sélective,
00:30:26 a une défense de la laïcité sélective, notamment avec son dernier tweet.
00:30:30 Elisabeth Lévy.
00:30:31 Non mais, pardon, ce que vous avez dit est vrai,
00:30:33 mais vous oubliez juste l'idéologie.
00:30:35 Il y a aujourd'hui, les attentes à la laïcité,
00:30:40 alors massivement, ça ne veut pas dire que c'est exclusif,
00:30:43 mais massivement, le problème qu'on a avec la laïcité ne vient pas du catholicisme,
00:30:48 pardonnez-moi, ne vient pas du judaïsme des autres religions,
00:30:52 le judaïsme parce qu'il est très minoritaire,
00:30:54 et des bouddhistes, je ne crois pas.
00:30:56 Les atteintes à la laïcité, toutes les enquêtes sur l'école Le Monde
00:31:00 viennent d'une religion, d'accord ?
00:31:02 Une seule.
00:31:03 C'est elle qui pose des problèmes,
00:31:05 c'est elle où des élèves refusent d'aller en cours de ceci ou de cela,
00:31:08 c'est elle où des élèves arrivent avec des tenues religieuses à l'école, etc.
00:31:12 Elles viennent de l'islam.
00:31:14 Or, cette réalité, il faut absolument la cacher,
00:31:17 et toute la gauche, et pas que au-delà de la gauche,
00:31:20 toute la gauche culturelle, je dirais,
00:31:22 nous explique du matin au soir que le grand danger,
00:31:26 le grand danger sur l'endoctrinement des esprits, c'est l'Église catholique.
00:31:29 C'est une vaste blague, c'est pour ne pas voir,
00:31:32 le seul, si vous voulez, c'est pour ne pas voir
00:31:35 qu'il y a un véritable problème d'inculturation
00:31:37 de certaines formes de l'islam dans notre pays,
00:31:40 pas du tout qu'il y a des tas de musulmans qui respectent parfaitement…
00:31:43 – C'est le dévoiement de l'islam.
00:31:45 – Oui, enfin c'est le dévoiement…
00:31:47 – La majorité respecte…
00:31:48 – Non, pas la majorité, c'est moite-moite.
00:31:50 Excusez-moi de tout plaisanter.
00:31:52 – N'hésitez pas à faire des comptes d'apothicaires.
00:31:54 En revanche, ce qui m'intéresse,
00:31:55 c'est que vous ne répondez pas à ma première question.
00:31:57 Ma première question, c'est qu'est-ce qui s'est passé pour qu'en France,
00:32:00 que ce soit dans les médias ou les responsables politiques,
00:32:03 on soit gêné de souhaiter une joyeuse Pâques,
00:32:06 où il y ait une sorte de pudeur chez certains,
00:32:08 on reproche même à d'autres de souhaiter une joyeuse Pâques.
00:32:11 – Je ne partage pas votre analyse, on n'est pas gêné.
00:32:13 – On n'est pas joyeux Noël.
00:32:15 – Tout le monde souhaite joyeux Noël, joyeux Pâques, etc.
00:32:18 – C'est pas vrai.
00:32:19 – Antoine Léaument ne souhaite pas joyeux Pâques,
00:32:21 vous avez entendu par exemple…
00:32:22 – On vit dans une époque qui est l'époque notamment des réseaux sociaux, etc.
00:32:26 et de la prime pour être poli à l'imbécilité.
00:32:30 Là, c'est tout simplement une réaction idiote, point.
00:32:33 Idiote et intolérante.
00:32:34 – Laquelle ?
00:32:35 – Bah celle du député de…
00:32:36 – Mais c'est pas de l'idéologie, c'est sa réflexion.
00:32:38 – Je veux pas qu'on dise qu'en France,
00:32:39 on n'a plus le droit de souhaiter joyeux Noël ou joyeux Pâques.
00:32:41 – Excusez-moi, mais on dit joyeuses fêtes,
00:32:43 c'est écrit partout dans toutes les mairies, on écrit joyeuses fêtes.
00:32:46 – Ajoutez à ça la statut Saint-Michel.
00:32:48 – On va y venir, on va y venir.
00:32:50 – Ajoutez à ça le problème des crèches.
00:32:52 – Ah non, ça revient au même.
00:32:54 – On voit bien qu'il y a une volonté de déchristianisation.
00:32:57 – Mais est-ce que vous avez entendu par exemple dans les médias,
00:33:00 des journalistes dire joyeux Pâques par exemple, joyeux Pessah ?
00:33:04 – Bah non, mais aujourd'hui…
00:33:06 – Mais dans les médias, ce serait pas pareil.
00:33:08 – Mais même les médias ou les responsables politiques.
00:33:10 – Non mais dans l'espace public, vous voyez bien,
00:33:12 on n'appelle plus les vacances de Noël, vacances de Noël.
00:33:15 – Mais presque pour les chrétiens, Pâques est plus important que Noël.
00:33:18 – Les vacances de Noël s'appellent les vacances d'hiver,
00:33:20 les vacances de Pâques s'appellent les vacances de printemps.
00:33:22 – Et justement.
00:33:23 – C'est bien qu'il y a une volonté d'extirper toute trace de catholicisme de la vie publique.
00:33:27 – Puisque vous vouliez parler de Saint-Michel,
00:33:29 parce qu'on va pas passer trois heures sur le tweet de Antoine Léaumant,
00:33:32 puisque vous vouliez parler de la statue de Saint-Michel,
00:33:34 c'est quand même formidable ce qui s'est passé.
00:33:36 Vous avez eu des années de lutte, vous avez des habitants dans les Sables d'Olonne
00:33:38 qui voulaient garder cette statue.
00:33:40 Il y avait même eu un référendum proposé par le maire,
00:33:43 où il y avait 95% des gens qui disaient "on maintient la statue".
00:33:47 D'accord ? 94,5%.
00:33:49 – Ceux qui ont voté quand même.
00:33:51 – De ceux qui ont voté, oui, ça s'appelle un référendum local,
00:33:53 les gens peuvent voter ou non.
00:33:55 Mais le Conseil d'État a donc décidé, c'était vendredi,
00:33:58 c'est pas rien vendredi saint,
00:34:00 de valider le déboulonnage de la statue,
00:34:02 publication donc vendredi matin.
00:34:04 On revoit le sujet de Sarah Barny pour tout comprendre,
00:34:06 et on en parle juste après.
00:34:08 – Le verdict est tombé, la statue de l'archange Saint-Michel sera démontée.
00:34:13 Dans un communiqué, le maire des Sables d'Olonne assure
00:34:16 qu'il ne s'opposera pas à la décision du Conseil d'État.
00:34:18 – En tant que maire, je ne contesterai pas la décision de justice.
00:34:21 Notre statue est appelée à être déboulonnée,
00:34:24 mais la volonté et la votation des Sablés seront respectées.
00:34:27 Nous trouverons une solution pour qu'elle reste devant l'église Saint-Michel.
00:34:30 – Fin d'un long feuilleton judiciaire et politique dans la ville,
00:34:33 la statue avait été installée en 2018
00:34:36 et avait été vite contestée par l'association Libre Pensée.
00:34:39 Elle y voyait une atteinte manifeste à la laïcité,
00:34:42 une opinion appuyée par les décisions de justice,
00:34:45 et ce, malgré le soutien des habitants.
00:34:47 En mars 2022, la municipalité de l'actuel maire des Sables d'Olonne
00:34:51 avait organisé un référendum.
00:34:53 Sur les plus de 4 000 votants,
00:34:55 94,5% avaient soutenu le maintien de la statue sur la place.
00:34:59 Malgré tout, la statue sera bientôt déboulonnée.
00:35:03 – Alors vous avez plusieurs réactions, notamment Philippe de Villiers,
00:35:06 "Au nom de l'État de droit, les juges ont pris le pouvoir.
00:35:09 Au nom du Wauquiez, mille défont maille après maille.
00:35:11 Notre civilisation, le choix du vendredi saint
00:35:14 pour annoncer la décision est hautement symbolique, c'est une honte."
00:35:18 Qu'est-ce que vous avez dit ?
00:35:19 – Non pardon, je voulais dire que c'est très intéressant
00:35:20 parce que c'est l'écho exact à ce qu'on venait de dire sur le tweet de M. Léaumant.
00:35:23 Philippe de Villiers, la moindre attente à la laïcité émanant de l'islam,
00:35:27 il est le premier à faire un tweet pour dire que c'est un scandale.
00:35:30 Et moi j'ai déjà eu le débat sur des tweets…
00:35:32 – Mais attend, la statue Saint-Michel n'est pas une statue culturelle,
00:35:35 mais culturelle, tout le monde peut le comprendre.
00:35:37 C'est l'histoire de France, Saint-Michel, qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
00:35:40 – Moi je suis pour la garder cette statue,
00:35:41 mais au regard de la loi, c'est une attente à la laïcité, au regard de la loi.
00:35:44 – Mais au regard de la loi, attendez, je pense…
00:35:47 – Quand c'est l'islam, alors là c'est un scandale, et quand c'est une autre religion…
00:35:50 – Vous m'avez toujours pas répondu, vous voyez pas que la massivité
00:35:52 des atteintes à la laïcité ne vient pas du catholicisme,
00:35:54 et qu'en l'occurrence le catholicisme n'a pas le même statut que les autres…
00:35:58 – Voilà, c'est ça l'argument.
00:35:59 – Et je vais vous dire pourquoi, parce que le catholicisme,
00:36:02 ça n'est pas seulement une religion en France,
00:36:04 c'est le substrat culturel de notre pays.
00:36:06 Je ne suis pas catholique comme vous le savez,
00:36:09 et pourtant je me reconnais dans cette culture, c'est la mienne.
00:36:13 Tout ça fait partie de ma culture.
00:36:17 – Moi je viens de cet argumentaire, il consiste à dire,
00:36:19 les religions ne sont pas toutes sur le même plan,
00:36:21 quand c'est le catholicisme, s'il y a des atteintes à la laïcité,
00:36:24 on tolère parce que c'est la religion historique,
00:36:26 et quand c'est une autre religion comme l'islam, on ne tolère pas.
00:36:29 C'est très intéressant que vous disez ça.
00:36:30 – Mais c'est marrant, vous n'avez pas entendu un…
00:36:32 Je n'ai pas dit "on tolère parce que c'est la religion historique",
00:36:34 j'ai dit "on tolère parce que c'est la culture de la religion".
00:36:36 – Je peux dire un mot ?
00:36:37 – Bien sûr, Georges, vous pouvez dire un mot.
00:36:39 – Moi je ne contesterai pas la décision du Conseil d'État,
00:36:42 mais je crois, je vous donne mon sentiment, qu'on a…
00:36:44 – Donc vous la contestez ?
00:36:45 – Oui, oui mais…
00:36:46 – Je ne contesterai pas mais…
00:36:48 – Vous savez, les jurispondances, elles peuvent évoluer,
00:36:50 je crois qu'on a une application trop rigoriste de la loi sur la laïcité.
00:36:54 Là on a une statue qui fait partie du domaine culturel,
00:36:57 qui est sur le parvis pratiquement de l'Église,
00:36:59 elle n'est pas placée n'importe où, en quoi ça choque ?
00:37:02 Et j'attends moi, et je me sens totalement solidaire
00:37:05 de Yannick Moreau, le maire des Sables d'Olonne,
00:37:07 j'attends qu'une solution soit trouvée pour sauver cette statue,
00:37:11 et je pense qu'ils la trouveront, ils la trouveront.
00:37:13 – Vous imaginez les gens qui sont allés voter…
00:37:15 – Mais vous savez qu'on est le seul pays au monde
00:37:16 à avoir une application aussi rigoriste de la laïcité.
00:37:19 – Attendez Gérard Leclerc, je ne vous ai pas donné la parole, exprès.
00:37:22 Et pourquoi je n'ai pas donné la parole à Gérard Leclerc ?
00:37:24 Parce qu'hier on était dans cette émission vraiment pas d'accord,
00:37:27 il y avait Charlotte Dornelas face à Gérard Leclerc.
00:37:29 Et puis on a fait cette thématique-là,
00:37:31 et vous avez eu une interprétation très très intéressante.
00:37:35 Écoutez Gérard Leclerc hier.
00:37:37 – Il y a une loi qui est la loi de 1905,
00:37:40 qui je pense moi est une loi extrêmement importante,
00:37:43 qui ne l'a jamais sans doute été autant qu'aujourd'hui,
00:37:47 où il y a, il faut dire la chose, la plupart du temps
00:37:50 ça vient du côté des intégristes musulmans,
00:37:53 mais il y a une vraie menace régulière justement sur la laïcité,
00:38:00 donc il faut absolument appliquer cette loi.
00:38:03 La loi elle est précise, ce statut ce n'est pas une statue ancienne
00:38:06 qui a toujours été là, c'est une statue qui était sur une école,
00:38:10 le fronton d'une école religieuse,
00:38:13 et donc le maire en 2018, ce n'est pas vieux,
00:38:16 décide de la mettre sur la place du village.
00:38:18 Or il se trouve que la loi effectivement dit qu'on ne peut pas faire ça.
00:38:22 – Ce qui est très intéressant c'est la première partie Gérard Leclerc.
00:38:25 Vous dites quelque chose que beaucoup ont pu dire sur ce plateau
00:38:28 et que certains à gauche reprochaient en disant,
00:38:31 qu'est-ce que vous êtes en train de raconter,
00:38:33 que la société française est en train d'évoluer,
00:38:35 qu'il y a un risque avec l'islam politique,
00:38:37 qu'on pourrait avoir dans certaines communes à majorité cette politique-là
00:38:43 et qui ferait que notre laïcité soit en danger ?
00:38:45 – Moi j'essaye de dire les choses, je n'ai pas d'a priori idéologique,
00:38:49 je dis ce qu'a dit Elisabeth tout à l'heure.
00:38:52 Aujourd'hui la majorité des atteintes à la laïcité,
00:38:55 notamment dans les établissements scolaires,
00:38:57 je vous recommande à ce propos un livre excellent
00:38:59 écrit par notre consoeur Azo Pardi là-dessus,
00:39:01 avec un entretien avec un enseignant,
00:39:03 Karine Azo Pardi, qui a un très très bon livre,
00:39:05 enfin bref peu importe,
00:39:06 et donc dans lequel effectivement l'enseignant répertorie
00:39:10 toutes les difficultés qu'ont aujourd'hui les enseignants
00:39:12 dans certains quartiers pour aborder un certain nombre de sujets,
00:39:15 pour les problèmes vestimentaires, d'habillement des filles
00:39:18 avec les abaya etc.
00:39:19 Donc aujourd'hui la plupart…
00:39:22 – Donc la société dans certaines communes, la société est en train de changer ?
00:39:25 – Oui non mais ça que le…
00:39:26 – Oui mais c'est important de…
00:39:29 – Ah ben y'en a qui ont un certain gène à le dire, genre le clair.
00:39:32 – Non mais pas du tout, j'ai pas de malade jusqu'au canter.
00:39:34 – Mais pas vous, je ne dis pas vous.
00:39:36 – Je dis simplement que moi je n'ai rien contre les musulmans,
00:39:39 au contraire si je puis dire, ni plus ni moins, ni rien,
00:39:42 simplement je pense que la laïcité doit s'appliquer
00:39:46 et que la loi française doit s'appliquer.
00:39:48 Or si vous commencez sur ce point qui est un petit peu une histoire,
00:39:52 je vais dire corne de cul, cloche mère…
00:39:55 – Ah pas du tout, ni pour les habitants des Sables,
00:39:58 ni de manière générale pour les Français.
00:40:00 – C'est quand même pour le Réunion, c'est un coup de canif dans le principe de la laïcité.
00:40:04 – Il faut déboulonner toutes les courants.
00:40:06 – Mais bon à l'entrée des villages…
00:40:08 – Mais pas du tout, non non je suis désolé, pas du tout.
00:40:11 Là ce qui pose problème là, c'est que c'est en 2018.
00:40:14 – Mais ça c'est votre interprétation.
00:40:16 – Mais c'est pas mon interprétation, c'est celle du Conseil d'État.
00:40:18 C'est-à-dire que le Conseil d'État n'a jamais demandé,
00:40:20 et personne n'a jamais demandé, à ce qu'on déménage effectivement à Calvert.
00:40:25 – Toutes les églises qui étaient là avant 1900.
00:40:27 – Toutes les églises qui étaient là avant.
00:40:28 En revanche, elle dit précisément que l'argent public,
00:40:31 on ne doit pas, une autorité publique ne doit pas prendre partie d'une certaine façon,
00:40:37 ne doit pas faire ce qui ressemblerait à du prosélytisme avec de l'argent public.
00:40:42 C'est simplement, c'est ça le coup de canif.
00:40:44 – Oui, ça me plaigne beaucoup.
00:40:45 – Et donc si vous laissez passer ça, qu'est-ce qu'il vous dit ?
00:40:48 Je vais aller un peu plus loin, je l'ai un petit peu dit hier.
00:40:50 – Phénomène culturel.
00:40:51 – Qu'est-ce qu'il vous dit que demain, vous n'aurez pas une municipalité
00:40:54 qui sera entre les mains d'intégrer, c'est pas inimaginable.
00:40:57 Et que cette municipalité décidera, prendra des décisions
00:41:00 qui elles aussi seront contraires à la laïcité.
00:41:02 Et là vous ferez quoi ?
00:41:04 – Elisabeth, c'est deux choses différentes.
00:41:07 – Vous l'avez laissé à la même chose.
00:41:09 – Mais non.
00:41:10 – C'est-à-dire que la loi de laïcité, je pense,
00:41:12 c'est véritablement une loi qui permet le calme.
00:41:17 – Pardonnez-moi, j'ai le souvenir Astin par exemple.
00:41:20 – Derrière il y a une idéologie.
00:41:22 – J'ai le souvenir Astin par exemple, c'est pas une statue,
00:41:25 mais qu'il y avait une rue qui a été au nom de la femme de Bahomet, Astin.
00:41:32 – Il ne faut pas laisser passer.
00:41:35 – Eh bien c'était passé, allez-y Elisabeth, mais c'est autre chose.
00:41:38 – Derrière il y a une idéologie qui dit que le catholicisme
00:41:43 est la religion dominante et d'ailleurs c'est pour cela
00:41:46 que très souvent les insultes contre les catholiques
00:41:49 ne sont pas condamnées par les tribunaux,
00:41:51 qui dit que la vieille religion doit avoir le cuir plus épais,
00:41:54 alors que l'islam c'est la religion des dominés.
00:41:58 Il y a derrière le wokisme qui est en train d'avancer dans notre pays.
00:42:03 Il y a cette idée, si vous voulez, qu'en fait nous sommes coupables,
00:42:06 que les catholiques en général, ou les occidentaux,
00:42:10 l'occident est coupable et qu'en conséquence toute trace de son passé
00:42:14 est criminalisée, alors qu'en revanche,
00:42:17 écoutez, excusez-moi, je vous en sors 50 des exemples là-dessus.
00:42:21 – Et ensuite Nathan, allez-y.
00:42:23 – Là c'est un cas précis qui effectivement, provient de la loi…
00:42:27 – Mais ça s'appelle, excusez-moi, je crois qu'une décision du Conseil d'État,
00:42:31 parfois les décisions du Conseil d'État ont dit qu'elles font jurisprudence,
00:42:34 si je ne m'abuse, donc c'est un cas précis, comme vous dites,
00:42:37 c'est pas grand-chose, etc., une affaire de corde oculte,
00:42:40 si ça fait jurisprudence, et ça devient finalement la lignée.
00:42:43 – Moi je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce que vous avez dit,
00:42:46 et en même temps je pense que vous avez posé le problème
00:42:49 à la bonne échelle qui est la loi de 1905.
00:42:51 Il me semble qu'il y a une forme de maladie française,
00:42:54 qui est de croire qu'on est le seul pays qui a inventé la séparation
00:42:56 des religions et de l'État par la loi de 1905.
00:42:58 Il y a beaucoup de pays dans le monde anglo-saxon,
00:43:00 où il y a une séparation du théologique et du politique,
00:43:02 mais qui ne repose pas sur les mêmes termes.
00:43:04 Et je trouve, et là je pense qu'on sera d'accord tous les deux,
00:43:07 qu'en France, on a une conception extrêmement rigoriste de la laïcité,
00:43:10 qui passe complètement à côté du fait religieux.
00:43:12 Il y a eu une étude il n'y a pas longtemps qui montre
00:43:14 que la France est de moins en moins religieuse,
00:43:16 on est complètement aveugle au fait religieux.
00:43:18 Moi je serais plus de laxisme vis-à-vis de toutes les religions.
00:43:20 Donc cette statue au sable d'Olonne, elle ne me dérange pas,
00:43:22 que dans les matchs de football.
00:43:24 – C'est peut-être mieux la tolérance au laxisme, pardonnez-moi.
00:43:26 – Non mais alors vous avez raison, plus d'adaptation.
00:43:28 Je vous donne un exemple, que dans un match de football,
00:43:31 on fasse une pause pour les gens qui…
00:43:33 – Mais est-ce que vous êtes d'accord avec moi Nathan,
00:43:35 parce qu'il nous reste quelques instants avant la publicité,
00:43:37 on va rejoindre Marseille, on continue à jongler un peu sur les actualités,
00:43:40 je veux vraiment qu'on reste à Marseille après.
00:43:42 Mais vous êtes d'accord, la statue de Saint-Michel, au sable d'Olonne,
00:43:44 il y a deux choses déjà, un, la population veut la garder.
00:43:47 Donc vous avez une association qui intervient,
00:43:50 alors que vous avez la population qui veut la garder.
00:43:53 Et deux, ce n'est pas cultuel, mais culturel,
00:43:56 c'est-à-dire que Saint-Michel, le Mont-Saint-Michel par exemple,
00:43:59 ça n'a rien à voir, c'est la culture française, c'est l'histoire française.
00:44:02 Est-ce qu'on est d'accord avec ça ?
00:44:04 – Mais oui, je suis d'accord, je vous ai dit que…
00:44:06 – Mais est-ce qu'on est d'accord avec ça ?
00:44:08 – Mais j'ajouterais juste que, même si ce n'est pas culturel,
00:44:10 mais que les matchs de foot, comme on en a parlé il n'y a pas très longtemps,
00:44:12 que les dépôts pour les joueurs qui font le ramadan
00:44:14 et qu'on fasse une interruption de match, moi je ne trouvais pas ça dérangeant.
00:44:16 – Eh bien je vais vous dire pourquoi ça peut être dérangeant,
00:44:18 parce que sur un terrain de foot, pardonnez-moi Nathan,
00:44:20 que mon voisin, que mon coéquipier, soit de confession juive,
00:44:25 ou d'humain ou chrétienne, ça n'est jamais été mon sujet.
00:44:29 Le sujet c'est que justement sur un terrain de foot, on oublie la religion.
00:44:32 – Oui mais on dit la même chose de l'espace public,
00:44:34 on pourrait dire la même chose de sable de l'aune,
00:44:36 l'espace public c'est l'espace public, il n'y a pas de religion.
00:44:38 – Allez, il nous reste encore quelques minutes, je le dis au téléspectateur,
00:44:41 à 10h on sera en direct avec la maire adjointe de Marseille, Samia Ghali,
00:44:46 ça reste l'information principale du jour, avec ses pompiers
00:44:49 qui continuent évidemment les recherches à Marseille
00:44:52 après l'effondrement des immeubles.
00:44:55 Deux corps ont été retrouvés 24 heures après la gigantesque explosion
00:45:00 qui a soufflé à un immeuble du centre-ville de Marseille.
00:45:02 Les Sancours ont découvert cette nuit, je le répète,
00:45:04 deux corps dans les décombres, 6 à 7 personnes sont encore portées disparues.
00:45:09 Vous êtes avec nous Laure Parra, Laure, sur l'état d'esprit aujourd'hui,
00:45:16 ce matin des Marseillais, il y avait la sidération, le choc hier,
00:45:20 que vous ont-ils dit ce matin, Laure ?
00:45:23 – Alors, ce qu'ils nous ont dit, c'est qu'ils ont tous espoir
00:45:27 de retrouver des survivants, les Marseillais sont évidemment encore
00:45:33 sous le choc, surtout les habitants qui habitent ce quartier,
00:45:37 et cette rue Thivoli qui a été fortement touchée par la déflagration,
00:45:42 outre les immeubles, le numéro 17, le 15 et le 19,
00:45:45 qui menacent toujours de s'effondrer,
00:45:48 il y a d'autres immeubles de cette rue qui ont été fortement impactés.
00:45:54 Tout à l'heure nous étions avec l'adjoint au maire, Monsieur Cochet,
00:45:57 qui expliquait qu'ils sont en train, avec des experts,
00:46:00 de vérifier à quel stade ces immeubles sont impactés,
00:46:04 et vous comprenez bien que cette situation complique aussi le travail
00:46:09 des sauveteurs qui se poursuivent sans relâche.
00:46:12 Des sauveteurs qui sont arrivés, je le rappelle,
00:46:14 6 minutes après la déflagration sur la zone.
00:46:18 Un travail qui est long, difficile, ils avancent toujours pierre par pierre,
00:46:22 et ils font très attention parce qu'il y a ces menaces d'éboulement.
00:46:26 Ajoutons aussi que l'incendie a été contenu,
00:46:29 ce qui a permis, lorsqu'il n'y a pas de reprise,
00:46:32 de déployer sur zone les équipes cynophiles,
00:46:35 pour permettre de continuer à rechercher des survivants.
00:46:38 Merci beaucoup Laure Parra, et dans un instant nous serons avec
00:46:42 Samia Ghali qui a réagi d'ailleurs il y a tout juste 5 minutes.
00:46:45 Nous avons le cœur lourd ce matin après la découverte de 2 victimes.
00:46:48 Notre espoir reste tenace de retrouver encore des personnes en vie.
00:46:52 Nos marins pompiers, au-delà de toute fatigue et du danger,
00:46:55 donnent tout et puis peut-être cette information qui est quand même importante,
00:46:59 puisque vous avez une des personnes qui était envisagée disparue,
00:47:03 qui s'est manifestée auprès de ses proches.
00:47:06 Cela veut dire qu'il reste encore 5 à 6 personnes potentiellement portées.
00:47:10 Non, puisqu'elle s'est manifestée, vous savez comment ça se passe.
00:47:13 C'est-à-dire que vous avez une géolocalisation, lieutenant, c'est bien ça.
00:47:16 On essaye de joindre par téléphone, s'ils ne répondent pas sur cette géolocalisation,
00:47:20 on peut considérer qu'elles sont portées disparues.
00:47:22 Et là, elle s'est manifestée, c'est déjà une très bonne nouvelle lieutenant.
00:47:25 Évidemment, à chaque fois qu'on retrouvera quelqu'un de vivant,
00:47:27 c'est d'ailleurs des nouvelles qu'on puisse avoir.
00:47:30 Moi, je tiens de nouveau à souligner cet engagement total,
00:47:35 à la fois des sapeurs-pompiers, des marins pompiers de Marseille
00:47:39 et des collègues d'USDIS 13, dans une partie aussi pour eux qui est lourde,
00:47:45 mentalement, puisqu'ils luttent pour trouver ces personnes.
00:47:49 Psychologiquement, ce n'est pas forcément évident,
00:47:51 parce qu'ils ne vont pas aussi vite qu'ils le souhaiteraient.
00:47:55 Donc, moi, je suis vraiment solidaire avec eux de cet engagement total
00:48:00 et je les fiscite aussi, mais au nom de toutes les sapeurs-pompiers de France,
00:48:03 pour cet engagement.
00:48:04 Vous restez avec nous, évidemment, lieutenant.
00:48:06 Dans un instant, Samia Ghali sera en direct de l'heure des pros à 10h,
00:48:11 très précisément l'adjointe à la mairie de Marseille,
00:48:14 en direct avec nous.
00:48:15 À tout de suite.
00:48:16 10h sur CNews pour l'heure des pros.
00:48:21 La suite, le point sur l'information avec Audrey Bertheau
00:48:24 et ensuite, on sera avec Samia Ghali sur les toutes dernières informations autour de Marseille.
00:48:28 On vient de l'apprendre.
00:48:32 Une des personnes portées disparues s'est manifestée
00:48:35 auprès de ses proches.
00:48:37 Elle était envisagée disparue dans un immeuble voisin de celui qui s'est effondré.
00:48:41 Le bilan est donc désormais de deux morts qui ont été découvertes
00:48:44 cette nuit dans les décombres et de six personnes disparues au total.
00:48:48 Dans le massif du Mont-Blanc, une cinquième personne a été retrouvée morte
00:48:52 après l'avalanche sur les hauteurs de Comte-Amy de Montjoie.
00:48:54 Il s'agit d'une femme de 39 ans.
00:48:57 Une sixième personne manque encore à l'appel.
00:48:59 Ce bilan fait de cette avalanche l'une des plus meurtrières de ces dernières années.
00:49:03 Et puis dans moins d'un mois, ce sera le couronnement du roi Charles III.
00:49:06 Le palais de Buckingham a dévoilé de nouveaux détails.
00:49:09 Regardez le carrosse dans lequel le roi partira de la baie de Westminster.
00:49:12 Un carrosse doré, vieux de 260 ans.
00:49:15 Le nouveau souverain sera couronné aux côtés de son épouse Camilla.
00:49:18 Ce sera le 6 mai au matin.
00:49:21 Merci chère Audrey.
00:49:23 On est toujours avec le lieutenant Olivier Lam,
00:49:26 membre des sapeurs-pompiers de France,
00:49:27 Elisabeth Lévy, Georges Fenech, avec Gauthier Lebret et Nathan Devers,
00:49:31 ainsi que Gérard Leclerc.
00:49:33 Samia Ghali est en direct avec nous.
00:49:35 Merci d'être avec nous ce matin.
00:49:37 Vous êtes maire adjointe de Marseille, Samia Ghali.
00:49:40 On était ensemble hier soir aux alentours de 17h pour faire un premier point.
00:49:45 Il y a cette toute dernière information qui est tombée, Samia Ghali,
00:49:49 et qui nous rassure un peu.
00:49:51 C'est-à-dire qu'une des personnes qui était envisagée disparue
00:49:56 s'est manifestée auprès d'un de ses proches.
00:49:58 Quelles informations vous avez, Samia Ghali, à ce sujet ?
00:50:01 Pour nous c'est important, parce que ça soulage,
00:50:06 ça rajoute un peu de soulagement dans une situation
00:50:09 qui nous inquiète encore plus.
00:50:14 Chaque moment qui passe, chaque heure qui passe,
00:50:17 ça nous rapproche de plus en plus d'une situation un peu critique,
00:50:22 voire totalement critique.
00:50:24 Mais on ne lâche rien.
00:50:26 Les secours encore continuent, n'arrêtent pas.
00:50:29 C'est un travail fastidieux, parce qu'il faut le faire délicatement,
00:50:33 sans, comme vous l'a dit le maire de Marseille,
00:50:35 sans prendre le risque de blesser ou d'endommager
00:50:40 peut-être des survivants qui sont ensevelis.
00:50:44 Il y a évidemment la fatigue des pompiers,
00:50:47 et puis j'imagine que vous également,
00:50:49 il y a une fatigue psychique, physique, psychologique,
00:50:52 avec cette information qui est tombée cette nuit,
00:50:54 puisque deux corps ont été découverts dans la nuit,
00:50:57 et six à sept personnes sont encore portées disparues, Samia Ghali.
00:51:02 Oui, parce qu'on sait malheureusement,
00:51:06 qu'on a minimum 8 personnes dans cet immeuble,
00:51:12 mais il peut y en avoir plus,
00:51:14 parce que peut-être qu'il y a eu des invités,
00:51:16 peut-être qu'il y a eu des sous-locations,
00:51:19 ou des gens qui ont reçu des amis ou de la famille.
00:51:23 Donc ça, on ne peut pas le savoir, on ne le sait pas encore.
00:51:26 Mais ce qui est sûr, c'est qu'on continue,
00:51:30 et jusqu'au dernier débris,
00:51:33 on essaiera de voir si on peut retrouver quelque chose,
00:51:36 et ne serait-ce que même si malheureusement,
00:51:38 on retrouve des corps,
00:51:40 c'est important aussi de les rendre à la famille,
00:51:43 pour que le deuil puisse se faire.
00:51:46 Est-ce qu'on sait si les opérations des pompiers ce matin
00:51:51 sont peut-être un peu plus efficaces qu'hier,
00:51:53 parce qu'hier, il y avait ce feu sous les gravats,
00:51:56 parce qu'il y avait cette difficulté d'accéder à la zone ?
00:52:00 C'est sûr que là, plus les jours, les heures passent,
00:52:05 et plus finalement le feu s'estompe,
00:52:08 et en tout cas la chaleur diminue,
00:52:11 c'est ce qui permet justement aux pompiers,
00:52:14 avec la brigade Sinophil,
00:52:17 de pouvoir justement accéder au débris,
00:52:21 et pouvoir justement travailler en toute sécurité.
00:52:25 Et ça, ça nous permet, j'espère que normalement,
00:52:27 dans la journée, les choses devraient pouvoir s'accélérer,
00:52:31 puisque déjà deux corps,
00:52:34 ça veut dire qu'on avance étage par étage.
00:52:38 Une dernière question, Samir Ghali.
00:52:40 Il y a évidemment ce traumatisme pour les Marseillais,
00:52:43 on pense également à l'effondrement de la rue d'Aubagne,
00:52:47 même si ce sont deux conditions complètement différentes,
00:52:50 et qu'il faut être très précautionneux,
00:52:53 faire très attention à ce qu'on va dire sur ce sinistre-là,
00:52:56 puisque l'enquête est en cours.
00:52:58 Mais il y a finalement ce traumatisme qui rejaillit du côté de Marseille,
00:53:02 mais parallèlement à cela,
00:53:04 il y a cet élan de solidarité des Marseillais,
00:53:07 il y a cette formidable résilience.
00:53:09 Est-ce que vous la ressentez également ?
00:53:12 - Complètement.
00:53:14 Les Marseillais, de toute manière,
00:53:16 je peux vous dire, puisqu'on reçoit,
00:53:18 et même moi, je reçois des appels,
00:53:20 que ce soit de bailleurs, d'entreprises,
00:53:24 que ce soit de Marseillais anonymes,
00:53:28 ou que ce soit d'associations,
00:53:30 des demandes de pouvoir accompagner, aider,
00:53:33 et en disant "On est là, dites-nous,
00:53:36 qu'est-ce qu'on peut faire pour vous accompagner ?"
00:53:38 Mais sachez aussi que la ville de Marseille
00:53:40 a entrepris beaucoup de choses,
00:53:42 tout a été mis en place.
00:53:44 Nous avons, franchement, au sein de la ville,
00:53:46 que ce soit l'administration, les élus,
00:53:49 chacun dans sa délégation et de manière transversale,
00:53:52 chacun a pris sa part autour du maire de Marseille
00:53:54 pour justement apporter toutes les réponses
00:53:56 et essayer de voir de quelle façon nous pouvions être
00:53:58 le plus efficaces possible.
00:54:00 Les services de l'Etat aussi viennent se rajouter à cela.
00:54:02 Donc je pense que c'est important que chacun,
00:54:05 dans le cadre des fonctions qui sont les siennes,
00:54:08 de pouvoir nous accompagner et accompagner
00:54:10 surtout les Marseillaises et les Marseillais
00:54:12 et qu'on puisse aussi rassurer des gens,
00:54:15 là j'ai laissé mes collègues travailler,
00:54:18 pour qu'on puisse travailler,
00:54:20 réfléchir si les gens peuvent repourner
00:54:22 dans certains logements, puisque c'est 33 bâtiments
00:54:24 qui ont été vidés de leurs locataires ou propriétaires,
00:54:28 et c'est aux occupants en tout cas,
00:54:30 et ces bâtiments-là, certains peuvent être réoccupés,
00:54:34 on va voir, on est en train de regarder, d'étudier,
00:54:36 en toute sécurité des choses,
00:54:38 et voir justement ce travail qui est aussi très long
00:54:41 et qui demande d'extériorité,
00:54:44 parce qu'il faut qu'on ait les experts qui passent,
00:54:47 ça va prendre un peu plus de temps que prévu.
00:54:50 Merci beaucoup, on souhaite évidemment
00:54:52 beaucoup de courage aux pompiers qui sont sur le terrain,
00:54:55 aux élus qui sont également depuis hier sur le terrain,
00:54:58 on pense aux Marseillais meurtris,
00:55:01 et ces familles qui sont dans l'attente
00:55:03 d'avoir des nouvelles rassurantes, espérons-le, rassurantes.
00:55:07 Merci à L'Orpara, qui nous a permis de vous avoir ce matin
00:55:10 en direct dans leur dépôt,
00:55:12 elle m'annonce d'ailleurs qu'une cellule de crise
00:55:14 depuis hier a été déclenchée avec la mer.
00:55:17 Marseille, je le disais, ça n'est pas rien,
00:55:19 c'est la deuxième ville de France,
00:55:21 il y a ses nombreux traumatismes,
00:55:23 parce que les drames se sont répétés ces 40 dernières années,
00:55:26 donc je veux qu'on revienne en image sur ce qui a pu se passer,
00:55:28 même s'il faut bien différencier l'affaire de la rue de Bagne,
00:55:32 de ce qui est en train de se passer aujourd'hui.
00:55:34 Voyons ça avec Clémence Barbier.
00:55:36 Des pompiers à pied d'oeuvre pour retrouver les survivants
00:55:40 du 17 rue Thivoli.
00:55:42 Ces scènes resteront sans doute gravées dans la mémoire des Marseillais,
00:55:46 tous choqués après ce drame.
00:55:48 Vous imaginez que les mois, et qu'on soit à Marseille
00:55:51 ou même ailleurs en France, je pense que tout le monde
00:55:54 est attristé, tout le monde est choqué,
00:55:57 parce que ça peut arriver malheureusement partout.
00:56:00 D'autant plus que ce n'est pas la première fois
00:56:02 que la cité phocéenne est endeuillée.
00:56:04 Le 11 janvier 1981, 8 personnes meurent et 16 sont blessées
00:56:08 dans le quartier pauvre du Canet,
00:56:10 lors de l'écroulement de leur résidence.
00:56:12 Le 20 juillet 1996, une explosion due au gaz
00:56:16 souffle un immeuble de 7 étages près de la gare,
00:56:19 faisant 4 morts et 26 blessés.
00:56:21 Dernier effondrement en date, celui de 2 immeubles insalubres
00:56:24 de la rue d'Aubagne en novembre 2018,
00:56:27 8 personnes avaient perdu la vie.
00:56:29 Ça nous rappelle tous la rue d'Aubagne, c'est pour ça que je suis là.
00:56:31 La cause n'est pas la même, mais le traumatisme est le même.
00:56:33 J'ai une énorme pensée pour les familles qui sont toujours
00:56:36 bloquées sous les décombres.
00:56:38 Même si l'hypothèse d'une insalubrité de l'immeuble
00:56:40 qui s'est effondrée ce dimanche semble écartée par les autorités,
00:56:43 la question de l'habitat est centrale à Marseille.
00:56:46 Selon les ONG, 40 000 personnes vivent dans des taudis,
00:56:49 dans la cité phocéenne.
00:56:51 La nouvelle mairie et les élus font du logement
00:56:57 la grande priorité.
00:56:59 Emmanuel Macron, qui était venu en septembre 2021
00:57:02 avec le Marseillais en grand, faisait des transports,
00:57:05 de l'éducation, mais également du logement,
00:57:08 une des priorités pour le Marseillais en grand.
00:57:10 Lieutenant, je me tourne vers vous.
00:57:12 On vient de voir ce sujet avec cette hypothèse,
00:57:14 pour l'instant ce n'est pas une certitude,
00:57:16 mais de la fuite de gaz.
00:57:17 Qu'est-ce qu'on peut faire pour se prémunir de ces fuites ?
00:57:21 Ou si on sent, qu'est-ce qu'on doit faire, nous, téléspectateurs,
00:57:24 nous, Français, pour éviter ces drames ?
00:57:26 Je vais répondre déjà à ce prémunir.
00:57:28 Ce prémunir, c'est déjà entretenir,
00:57:30 entretenir parfaitement ces installations.
00:57:33 Ça, c'est une règle.
00:57:35 Il y a des obligations, notamment, je pense,
00:57:37 à des flexibles, des raccordements, des tuyaux,
00:57:39 l'entretien aussi des éléments de chauffage.
00:57:43 Donc ça, c'est le premier point.
00:57:45 Lutter contre le gaz, c'est difficile.
00:57:48 C'est quelque chose qui est très rapide,
00:57:50 c'est soudain, ça peut arriver effectivement partout
00:57:52 où il y a des installations de gaz.
00:57:54 Si, tant est que dans ce sujet-là, on soit bien sur le gaz,
00:57:57 je reste encore très prudent puisque ce n'est pas officialisé,
00:58:01 à partir du moment où il y a du gaz, il y a un danger.
00:58:04 Si, malheureusement, le gaz est mal utilisé ou mal entretenu,
00:58:11 les réseaux, oui, il y a un danger.
00:58:14 Le gaz explose, on le sait, il y a des précédents.
00:58:18 - C'est ce qu'on a vu d'ailleurs dans le sujet à Marseille,
00:58:20 mais c'est arrivé un peu partout.
00:58:22 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, finalement, il y a une forme d'impuissance.
00:58:26 C'est-à-dire qu'à part alerter s'il y a une odeur de gaz dans l'immeuble,
00:58:29 on ne peut rien faire de plus.
00:58:31 - Tout à fait.
00:58:32 D'ailleurs, c'est pour ça qu'on a odorisé le gaz de ville.
00:58:34 À la base, le gaz est inodeur.
00:58:36 Et justement, pour créer le premier seuil d'alerte, c'est l'odorat.
00:58:40 Et on a utilisé...
00:58:42 - Elisabeth, une question.
00:58:43 - La question qu'on se pose tous quand il y a une catastrophe comme ça,
00:58:45 je me rappelle la rue d'Aubagne, c'est est-ce qu'il y a des responsables ?
00:58:49 Est-ce que c'est humain ?
00:58:51 Effectivement, c'est ça qu'on se dit.
00:58:54 Et là, d'après ce que je vous entends, je me dis, dans le fond,
00:58:58 c'est peut-être une tragédie sans responsables.
00:59:03 Est-ce que c'est possible ?
00:59:05 - Une tragédie sans responsabilité, quelle qu'elle soit...
00:59:08 - Sans coupables, s'il vous plaît.
00:59:10 - Oui, on évoquait en aparté, par exemple, l'aléa,
00:59:14 qui provoque un glissement de terrain, qui va faire rompre une conduite.
00:59:17 On peut imaginer ce genre d'événement qui ne met pas en cause l'humain,
00:59:22 mais qui met en cause plutôt l'aléa.
00:59:24 Bien sûr que généralement, dans ces faits-là, on cherche une responsabilité.
00:59:28 Ça, il ne m'appartient pas de commenter les responsabilités, bien sûr.
00:59:32 Ça relève des enquêtes, de l'histoire, de ce qu'on observe,
00:59:39 de notre métier, de nos actions au quotidien.
00:59:42 Oui, il y a souvent une origine accidentelle.
00:59:44 - Je pense que pour terminer, on va parler d'Emmanuel Macron.
00:59:47 Il faut vraiment rappeler que les marins-pompiers qui sont présents sur le terrain,
00:59:51 leur vie est en jeu également.
00:59:53 Vous ne savez pas si l'immeuble à côté va s'effondrer,
00:59:56 vous ne savez pas s'il peut y avoir une nouvelle détonation
01:00:00 ou alors qu'une nouvelle reprise de feu.
01:00:02 Ce sont des sapeurs-pompiers, des marins-pompiers
01:00:06 qui, au péril de leur vie, vont tenter de retrouver des rescapés.
01:00:09 - Vous avez raison de préciser qu'il y a toujours un danger.
01:00:12 - Oui, c'est le fondement et le principe même de nos premières actions.
01:00:16 C'est de mettre un périmètre de sécurité à la fois pour le public, mais aussi pour nous.
01:00:20 De faire attention, de mettre une veille sécuritaire pour nos personnels.
01:00:24 Les marins-pompiers, mais tous les sapeurs-pompiers, ont une priorité.
01:00:28 Leur sécurité avant tout.
01:00:30 Quelqu'un qui n'est pas en sécurité n'est pas capable d'aller jusqu'au bout de sa mission.
01:00:34 C'est un engagement premier que doit avoir en tête le sapeur-pompier qui évolue.
01:00:38 On en parle plus particulièrement, puisqu'on a des immeubles contigus qui menacent toujours.
01:00:42 Ceci dit, il y a des appareils aujourd'hui qui nous permettent d'alerter.
01:00:47 - De sécuriser un peu plus.
01:00:49 - Genre le télémètre laser.
01:00:51 - J'ai été témoin d'interventions de pompiers qui, au péril de leur vie,
01:00:55 venaient sauver des personnes.
01:00:58 Certes, ils doivent se protéger, mais à certains moments, ils y vont.
01:01:02 Je pense à la rue Erlanger, au niveau du pont de Gênes,
01:01:08 où j'ai pu être témoin de ces situations-là.
01:01:10 - C'est vrai, vous avez raison. C'est l'engagement.
01:01:12 C'est tout le mérite de ce métier.
01:01:14 Parfois, l'engagement va bien au-delà de quelques règles
01:01:17 et qui, malheureusement, ne se terminent pas forcément toujours très bien.
01:01:20 - On fera un dernier point avec l'or para, je le dis à Charlotte Gorzala, en fin d'émission.
01:01:26 Je voudrais qu'on puisse avancer un peu sur les thématiques.
01:01:30 On pense encore une fois et on salue le travail des marins pompiers.
01:01:33 Quand on imagine que les pompiers, les forces de l'ordre,
01:01:37 dans d'autres conditions, sont attaqués dans d'autres contextes,
01:01:41 je trouve ça quand même assez aberrant.
01:01:43 Merci beaucoup, lieutenant, restez avec nous jusqu'à la fin de l'émission.
01:01:46 Parlons un peu de politique, parce que dans l'actualité,
01:01:48 il y a Emmanuel Macron qui semble, cher Gauthier, plus isolé que jamais.
01:01:52 Vendredi, il y a le Conseil constitutionnel.
01:01:54 - Absolument.
01:01:55 - Il doit rendre sa décision. Dans les pronostics, qu'est-ce qu'on se dit ?
01:01:59 - On se dit que le plus probable, c'est une censure partielle du texte,
01:02:03 c'est-à-dire retoquer l'index senior, le CDI senior,
01:02:06 parce que je vous rappelle que le gouvernement a fait le choix
01:02:08 de passer par un texte budgétaire, donc il faut que chaque article
01:02:10 soit un article budgétaire.
01:02:12 Par exemple, le CDI senior qui prévoit d'exonérer les entreprises
01:02:15 qui embaucheraient un senior de plus de 60 ans,
01:02:17 ce n'est pas une mesure budgétaire.
01:02:18 Ce n'est pas très grave, si c'est ça qui arrive pour le gouvernement,
01:02:20 ils pourront toujours réincorporer ces mesures dans des textes qui suivront.
01:02:25 - Le temps passe si vite. Il y a un an, un an jour pour jour,
01:02:29 c'était le premier tour de la présidentielle avec ce face-à-face
01:02:32 entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
01:02:36 Je rappelle, est-ce que vous vous souvenez des scores ?
01:02:39 Gauthier Lebret, tiens, vous avez...
01:02:41 - Vous ne le savez pas, vous ?
01:02:42 - Plus de 20% pour les deux.
01:02:43 - Ah ben bravo, merci.
01:02:44 - 24% pour Emmanuel Macron.
01:02:46 - 28, c'était 28, Macron, non ?
01:02:48 - Presque, 27,8.
01:02:50 27,8, Gérard Leclerc, vous êtes bien meilleur que Gauthier Lebret,
01:02:53 je le savais.
01:02:54 27,8 pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen 23,5.
01:02:59 En un an, regardez la bascule, 25% aujourd'hui pour Emmanuel Macron
01:03:04 et 31% pour Marine Le Pen.
01:03:07 C'est le dernier sondage IFOP pour Le Figaro, issu de radio.
01:03:12 Écoutons à présent Boris Vallaud qui parle du président,
01:03:15 il est assez violent d'ailleurs, Boris Vallaud,
01:03:17 le président du groupe PS à l'Assemblée nationale.
01:03:19 Il est nupes ou pas, Boris Vallaud ?
01:03:21 - Ah ben oui, il est nupes.
01:03:23 La nupes, c'est quelque chose de pas...
01:03:25 - Oui, donc il est...
01:03:27 - Il y a une gauche qui est nupes, c'est une gauche qui est nupes.
01:03:30 - Oui, c'est pour ça que je pose la question, il est LFI-Z.
01:03:32 - Oui, il est trop nupes.
01:03:34 - Bah écoutez, parce que j'avais l'impression que c'était LFI qui parlait,
01:03:37 Boris Vallaud.
01:03:38 - D'ailleurs, certains présidents parfois se grandissent
01:03:40 d'écouter leurs contradicteurs.
01:03:43 Ça a été le cas en effet pour le CPE,
01:03:45 ça a été le cas aussi pour la manifestation en faveur de l'école libre
01:03:48 sous François Mitterrand.
01:03:50 De temps en temps, l'obstination est mauvaise conseillère
01:03:52 et on a un président qui est un forcené.
01:03:54 Alors, on continuera par d'autres moyens.
01:03:56 Donc, que le président de la République...
01:03:58 - Emmanuel Macron, "forcené", c'est des mots quand même assez forts.
01:04:01 - Bah quand vous êtes retranché à l'Elysée et que vous n'écoutez plus que vous-même,
01:04:04 j'ai pas tellement d'autres adjectifs que celui-là.
01:04:06 Oui, c'est un coup de force politique et c'est une crise démocratique.
01:04:09 - Un forcené, retranché à l'Elysée.
01:04:12 - Il n'est pas retranché, il peut aller à l'étranger tranquillement.
01:04:14 En Chine, il serait acclamé.
01:04:16 - Non mais franchement...
01:04:18 - On peut totalement critiquer Emmanuel Macron.
01:04:21 Mais en ce moment, il y a une montée aux extrêmes sémantiques.
01:04:24 Teintée souvent, pas là peut-être, mais d'un peu de complotisme.
01:04:28 C'est-à-dire Macron, c'est vraiment le sale type qui se lève le matin
01:04:32 et qui fait tout pour vous pourrir la vie.
01:04:34 On peut critiquer sa politique, vraiment.
01:04:37 Alors là, ce n'est pas du tout mon propos de dire le contraire.
01:04:40 Mais cette espèce de montée aux extrêmes d'inflation sémantique,
01:04:44 en fait, dessert surtout ceux qui l'emploient.
01:04:47 Je veux dire qu'ils emploient des termes normaux.
01:04:50 Comme le vient de le dire Gauthier Lebrecht,
01:04:53 il sort y compris parfois pour aller au contact des Français.
01:04:58 - Là, il ne peut plus.
01:04:59 - Il ne peut plus.
01:05:00 - Pour le coup, le terme est agressif, forcené.
01:05:04 - Retranché, vous pensez ?
01:05:06 - Retranché à l'Elysée, évidemment, le terme est violent.
01:05:09 Mais dans les faits...
01:05:11 - Il est vulgarisé, c'est le terme.
01:05:13 - Il est un peu aujourd'hui bloqué.
01:05:15 - Il est vulgarisé, ce n'est pas pareil.
01:05:16 - Il est bloqué aujourd'hui.
01:05:17 On se demande ce qu'il peut faire durant les quatre prochaines années.
01:05:20 - Ça, c'est autre chose.
01:05:21 - Oui, mais ça va bien.
01:05:22 - Vous avez raison, c'est autre chose que de le traiter de cinglé.
01:05:24 - Bien sûr.
01:05:25 - Un forcené, c'est un cinglé.
01:05:26 - Mais quand vous n'écoutez pas les Français,
01:05:28 quand vous ne comprenez pas les Français,
01:05:30 quand vous n'écoutez pas, vous n'accueillez pas les syndicats,
01:05:33 quand vous marchez sur l'Assemblée nationale,
01:05:35 au bout d'un moment, peut-être que les gens se...
01:05:37 - Marcher sur l'Assemblée nationale ?
01:05:39 - Oui, c'est vrai, c'est un peu agressif.
01:05:41 - Vous êtes vulgaire.
01:05:42 - On pourrait rappeler à M. Boris Vallaud
01:05:44 que le recordman de l'utilisation du 49-3, c'était...
01:05:49 - C'est Recard.
01:05:50 - Michel Recard, un socialiste.
01:05:51 - Oui.
01:05:52 - Et en plus un socialiste qui défendait la concertation sociale, etc.
01:05:55 - Ce n'était pas les mêmes conditions.
01:05:56 - Comment ça, c'était exactement les mêmes conditions ?
01:05:58 C'est-à-dire qu'il n'avait pas de majorité à l'Assemblée ?
01:05:59 - Oui.
01:06:00 - C'était exactement la même chose ?
01:06:01 - Ce n'est pas autre temps, autre mort.
01:06:02 Merci, Georges, aidez-moi.
01:06:03 - Je vous rappelle qu'une des grandes lois...
01:06:05 - La majorité comme ça ?
01:06:06 - Excusez-moi, je vous rappelle qu'une des grandes lois de Michel Recard,
01:06:09 il n'y en a pas eu 50, il y en a eu un certain nombre,
01:06:11 mais une des grandes lois qu'il a...
01:06:12 Ensuite, on est pour, on est contre,
01:06:13 mais c'est la CSG, que personne d'ailleurs depuis n'a remis en question.
01:06:16 La CSG a été votée, je crois, trois fois de majorité par le 49-3.
01:06:21 Eh oui !
01:06:22 Donc moi, je veux bien qu'on nous dise qu'aujourd'hui,
01:06:24 le 49-3, c'est la déclaration...
01:06:25 - La force de frappe.
01:06:26 - Mais ça a été utilisé 100 fois.
01:06:28 - Écoutons à présent Jean-Louis Debré,
01:06:32 qui était l'invité de Sonia Mabrouk et qui a été assez dur avec...
01:06:35 - Très intéressant.
01:06:36 - Intéressant, mais offensif à l'encontre du président de la République.
01:06:40 Jean-Louis Debré.
01:06:41 - L'histoire politique de la France, en tout cas depuis la guerre,
01:06:45 mais même avant, où il n'y a pas de grand personnage
01:06:48 qui émerge et qui structure la vie politique.
01:06:51 On pouvait être contre et ne pas partager les idées de Mitterrand,
01:06:56 Mitterrand dominait la gauche et la droite se déterminait par rapport.
01:07:00 On pouvait ne pas approuver Chirac, mais Chirac dominait la droite.
01:07:04 Je peux multiplier les exemples.
01:07:05 Aujourd'hui, plus personne ne domine rien.
01:07:07 Et le "en même temps" a tout cassé.
01:07:11 Et donc on est dans une situation très particulière
01:07:14 où il n'y a plus de leader et où la classe politique, me semble-t-il,
01:07:21 n'a plus la culture du politique.
01:07:23 - Vous êtes en train de nous dire que Emmanuel Macron
01:07:25 n'est pas à la hauteur de la fonction ?
01:07:27 - Ça ne vous a pas échappé ?
01:07:29 - Jean-Louis Debré qui nous explique que le président de la République
01:07:32 n'est pas à la hauteur de sa fonction.
01:07:34 - Georges Fenech.
01:07:35 - Oui, d'abord, ça fait plaisir d'entendre Jean-Louis Debré.
01:07:38 - Ça me fait plaisir de vous entendre aussi.
01:07:40 - Cet ancien monde qui avait quelques vertus quand même,
01:07:43 c'est-à-dire l'incarnation du pouvoir.
01:07:45 - Le fils de celui qui a inventé le 49.3.
01:07:48 - Moi, je ne voudrais pas critiquer la personnalité même d'Emmanuel Macron.
01:07:56 Je dis simplement, parce qu'on a tendance un peu à l'oublier,
01:07:59 qu'il n'a pas de majorité.
01:08:02 Contrairement, je nuancerai votre propos, Jean-Luc Merle,
01:08:05 c'est que le putain de Michel Rocard, il lui manquait une dizaine de voix à peu près.
01:08:09 Il arrivait toujours à les trouver avec les centristes notamment.
01:08:12 Donc là, il n'a pas du tout de majorité.
01:08:15 Le problème, c'est qu'on a un président qui est désarmé.
01:08:18 Un président qui n'a plus le pouvoir sur une majorité.
01:08:21 - Ça va au-delà de la politique.
01:08:24 - Il n'a pas de majorité.
01:08:26 - Et pour le coup, Elisabeth avait pointé la chose.
01:08:29 C'est-à-dire que ce n'est plus la réforme des retraites qui pose problème aux Français.
01:08:34 C'est une accumulation de décisions d'Emmanuel Macron
01:08:38 à l'encontre de la majorité des Français qui fait qu'il y a une sorte...
01:08:42 - Il a été réélu.
01:08:43 - Oui, mais il a été réélu. On ne va pas faire l'histoire par défaut.
01:08:45 C'est qu'aujourd'hui, les Français ne supportent plus cette présidence-là.
01:08:48 - Je peux dire un mot sur cette réélection parmi...
01:08:50 - Nathan, Nathan.
01:08:51 - Vous oubliez qu'on donne la parole aussi à Nathan, cher Gérard.
01:08:54 - Bien sûr.
01:08:55 - Vous vous souvenez, en 2017, le soir de son élection, sa première élection, son discours au Louvre, etc.
01:09:00 - Oui.
01:09:01 - Il avait dit qu'il était conscient d'arriver dans un pays qui était extrêmement divisé,
01:09:05 après le mandat de François Hollande, un pays où le populisme, il l'appelait comme ça,
01:09:08 mais Marine Le Pen surtout, était extrêmement élevé.
01:09:11 Et je me souviens qu'à l'époque, tous les commentateurs à la télévision, etc.
01:09:14 disaient que c'est un peu la dernière chance avant le populisme Emmanuel Macron.
01:09:17 C'est comme ça que le populisme était défini, que le macronisme était défini.
01:09:20 Comme un moment, si vous voulez, une épreuve.
01:09:23 - C'est comme ça qu'il le définissait lui.
01:09:25 - Et que c'était auto-défini d'ailleurs.
01:09:26 De ce point de vue, vous avez eu raison de montrer ce sondage, qui me semble-t-il extrêmement significatif.
01:09:31 Six ans après, Marine Le Pen est donnée devant Emmanuel Macron, et même au second tour.
01:09:35 C'était ça la grande...
01:09:36 - Oui, bien sûr.
01:09:37 - Même si ce sondage, entre guillemets, ne vaut rien dans la mesure où Emmanuel Macron...
01:09:39 - C'est une photographie de l'instant T, bien sûr.
01:09:41 - Mais si vous voulez, c'est extrêmement significatif.
01:09:43 Il est possible qu'au regard des historiens, dans 200 ou 300 ans, le macronisme soit défini,
01:09:48 même si ce n'est pas leur objectif, mais comme la préparation d'une France d'extrême droite.
01:09:53 C'est-à-dire comme un moment où il y a eu des gens dits progressistes,
01:09:57 qui n'ont pas tenu compte du contexte politique, et qui n'ont pas écouté les presses populaires,
01:10:01 et qui ont tout fait, si vous voulez, en tout cas, qui n'ont rien fait, pour empêcher cette augmentation.
01:10:06 - Un grand homme de gauche m'envoie un message, la comparaison avec la période rocard n'est pas valide.
01:10:11 Aujourd'hui, la société française est une véritable cocotte.
01:10:14 Minute, Gérard Leclerc.
01:10:15 Les fractures et les tensions sont explosives.
01:10:19 Si je vous dis le nom, il y a légitimité sur ce message.
01:10:23 - Non, mais non, parce qu'on a aussi...
01:10:24 - Vous voulez que je vous donne...
01:10:25 - J'ai d'être d'accord avec lui.
01:10:26 - Vous voulez que je vous donne...
01:10:27 Grand homme de gauche.
01:10:28 Je ne vous donne pas le nom.
01:10:29 - Bah si, allez-y.
01:10:30 - C'est quoi Bernard ?
01:10:31 - Non, mais c'est...
01:10:32 - Elizabeth Borne, à présent, on a parlé d'Emmanuel Macron.
01:10:35 - C'est Elizabeth Borne, le grand homme ?
01:10:36 - Elizabeth Borne.
01:10:37 - Le grand homme de gauche.
01:10:38 - Elizabeth Borne.
01:10:39 Non, je ne textote pas avec la Première ministre.
01:10:41 - Elizabeth Borne, parce que là, on parle d'un président fragilisé et...
01:10:45 - Elle fait campagne pour rester en tout cas.
01:10:47 - En tous les cas, dans les colonnes du Parisien ce dimanche, voilà ce qu'elle dit.
01:10:52 "Je pense être encore utile.
01:10:54 Je suis à ma tâche, pas pour répondre à un plan de carrière.
01:10:57 J'ai passé l'âge, mais parce que je pense être encore utile dans la crise que traverse
01:11:01 notre pays.
01:11:02 Avec le président de la République, nous avons convenu qu'on se donnait de la visibilité
01:11:05 sur les prochains mois.
01:11:06 Ce n'est pas le sujet.
01:11:07 Il n'y aura pas de grand soir avec une nouvelle majorité que personne n'a vu venir.
01:11:12 On ne va pas donner du sens et du souffle à l'action.
01:11:14 - Elle dit "nous avons convenu".
01:11:15 - On va donner du sens.
01:11:16 - Elle dit "nous avons convenu".
01:11:17 - Non, mais ça fait suite à cet échange entre les entourages de la Première ministre
01:11:22 et du président de la République.
01:11:24 Vous savez qu'en vendredi, Elizabeth Borne a dit "il faut fixer un cap" et que l'entourage
01:11:27 du président de la République lui répondait depuis la Chine en disant "le cap a été
01:11:31 fixé" lors de son interview au journal de 13h.
01:11:34 Elizabeth Borne sait qu'à partir du moment où la décision du Conseil constitutionnel
01:11:38 va tomber, ses jours à Matignon sont comptés.
01:11:40 Donc elle fait campagne quelque part.
01:11:42 - Quelle qu'elle soit ?
01:11:43 - Oui, quelle qu'elle soit.
01:11:45 En plus, Emmanuel Macron, je vous rappelle, lui a fixé deux missions impossibles.
01:11:48 - Mais c'est quoi sa marge de manœuvre ?
01:11:49 - Elle n'en a pas.
01:11:50 Ils sont dans une impasse totale.
01:11:52 Élargir la majorité.
01:11:53 Deux missions confiées par Emmanuel Macron.
01:11:55 Élargir la majorité.
01:11:56 Avec qui ?
01:11:57 Les Républicains ne sont absolument pas fiables.
01:11:58 Ils sont trop divisés pour parler d'une seule voix.
01:12:00 Il y a autant de députés à l'air que de lignes chez les Républicains.
01:12:02 Donc ce n'est pas possible.
01:12:04 Parler avec les syndicats, c'est elle qui les a reçus.
01:12:06 À la demande évidemment du président de la République, qui lui leur a fermé leurs portes.
01:12:10 Bon, ça a duré 55 minutes.
01:12:12 Et ils sont sortis ensuite en disant que c'était impossible de négocier.
01:12:14 - Laurent Berger a dit que les propos d'Elizabeth Borne sont plus respectueux que ceux du président de la République.
01:12:21 - Oui, parce que Laurent Berger avait été en opposition avec ceux du président.
01:12:24 Qui effectivement lui a adressé plusieurs fèches en disant qu'il n'avait pas fait de proposition pour pallier aux 64 ans.
01:12:30 - Donc Elizabeth Borne, elle essaye de rester.
01:12:32 - Donc septembre c'est injouable ?
01:12:34 - J'en sais rien.
01:12:36 - Ne me grondez pas.
01:12:38 - Vous avez vu comment il me parle, Georges Fenech ?
01:12:40 - Il me gronde.
01:12:42 - Après cette séquence très douloureuse avec l'intersyndical,
01:12:46 moi je ne vois pas vraiment comment le dialogue social va pouvoir être rétabli.
01:12:51 Notamment pour le prochain projet de loi sur l'emploi, le travail, la valorisation, etc.
01:12:56 C'est ça la difficulté.
01:12:58 - Elle parle elle-même de convalescent.
01:13:00 C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui un pays qui est meurtri,
01:13:03 un pays des syndicats qui sont toujours unis.
01:13:07 - Il y a toujours deux discours.
01:13:09 - Et donc le dialogue social, j'éterne juste ma phrase, n'est plus aujourd'hui.
01:13:13 Et on ne voit pas comment il va être à nouveau retissé ce lien.
01:13:17 - En un mot et ensuite je veux qu'on parle d'Avignon.
01:13:20 - Il y a quelque chose de toute façon qu'elle devrait peut-être intégrer,
01:13:24 c'est la Constitution, c'est-à-dire que c'est cruel.
01:13:27 C'est effectivement cruel parce qu'elle n'est pas plus fautive
01:13:30 qu'Emmanuel Macron dans ce qui vient de se passer,
01:13:33 dans cette séquence que vous venez de décrire.
01:13:35 Emmanuel Macron est évidemment plus fautif, sauf que...
01:13:38 - Il y a des suffrages.
01:13:40 - Emmanuel Macron procède du suffrage universel direct,
01:13:43 Madame Borne du suffrage indirect, si on peut dire,
01:13:46 puisqu'elle doit être nommée dans la majorité,
01:13:49 mais elle n'est pas élue directement par les Français.
01:13:51 - Elle a été députée, quand même.
01:13:53 - Oui, vous avez raison, elle a été élue députée.
01:13:55 Mais malgré tout, le Premier ministre, c'est le fusible
01:13:59 et c'est assez cruel parce qu'entre nous,
01:14:02 c'est Emmanuel Macron le responsable de cette situation.
01:14:05 - Voilà ce qu'on pouvait dire, la décision,
01:14:07 de toute façon le tournant c'est vendredi,
01:14:09 à savoir comment la mobilisation sociale va se poursuivre.
01:14:12 - C'est un jeudi.
01:14:13 - Non mais il y a la mobilisation jeudi, on sait qu'elle sera importante,
01:14:15 on imagine qu'elle sera importante, ce qui pourrait être intéressant...
01:14:18 - On fait ça juste ce qui va se passer après jeudi.
01:14:20 - Après la décision...
01:14:21 - On revient plus à l'issue d'arrêter les mobilisations.
01:14:22 - Après la décision du Conseil constitutionnel,
01:14:24 qu'est-ce qui va se passer ?
01:14:25 - L'article syndical va se séparer.
01:14:26 - Peut-être, mais est-ce qu'il y aura, comme après le 49.3,
01:14:29 plusieurs jours de manifestations sauvages,
01:14:32 est-ce que la mobilisation va se radicaliser ?
01:14:34 - Sans la CFDT, sans Laurent Berger, il l'a dit ce week-end sur France 2.
01:14:37 - Avignon, je vais vous montrer, franchement,
01:14:40 cette image est assez inquiétante, voire terrifiante,
01:14:44 puisque hier soir à Avignon, vous avez eu une fusillade
01:14:47 qui a éclaté et un homme a été tué par des individus en scooter.
01:14:50 C'est-à-dire, c'est la guerre en pleine rue, à Avignon.
01:14:53 - Ça vous choque ?
01:14:54 - Pardonnez-moi, oui, ça peut me choquer du moins.
01:14:57 - Non, mais ça nous choque, mais convenez...
01:15:00 - Oui, c'est vrai que...
01:15:01 - Malheureusement...
01:15:02 - Moi, j'ai du mal à...
01:15:03 - Convenez qu'on entend souvent ça.
01:15:05 - Trop souvent, trop souvent, vous avez raison, Elisabeth.
01:15:08 Regardez cette séquence, ça s'est passé hier soir
01:15:10 et je rappelle le bilan qui est déjà dramatique,
01:15:12 puisque un homme a été tué par des individus et un autre est blessé.
01:15:15 On sera avec Bruno Barthoche ici
01:15:17 pour comprendre un peu les teneurs de ce drame.
01:15:20 Alors, un témoin a dit qu'ils ont ouvert le feu à de nombreuses reprises.
01:15:39 Cela a provoqué un mouvement de foule dans le quartier.
01:15:41 Ils tiraient sur tout le monde et ils ont tué le premier venu.
01:15:44 Ils sont même descendus de leurs scooters
01:15:47 pour tenter de tuer tous les dealers cachés.
01:15:49 C'était un massacre.
01:15:51 Bruno Barthochetti, que s'est-il passé à Avignon ?
01:15:54 Est-ce qu'on en sait un petit peu plus aujourd'hui ?
01:15:58 - Hier soir, comme vous venez de le dire très exactement,
01:16:02 on a des individus montés sur des scooters,
01:16:05 trois scooters à ma connaissance de Forte-Cylindrée
01:16:07 qui ont fait éruption dans le quartier de Montclair.
01:16:10 Et ils ont effectivement tiré sur tout ce qui bouge.
01:16:12 C'est pour cette raison qu'on peut parler de fusillade
01:16:14 et pas forcément de règlement de compte.
01:16:16 Fusillade parce que nous avons des victimes collatérales.
01:16:19 Et à ma connaissance, on a un consommateur, un acheteur
01:16:22 qui a été tué et qui n'avait rien à voir avec les points de deal,
01:16:25 en tout cas en matière de vente.
01:16:26 Voilà ce qui est à retenir.
01:16:28 Les individus sont en fuite et on est toujours à la recherche.
01:16:31 Même si on arrive régulièrement à interpeller les auteurs de ces fusillades,
01:16:37 le problème reste tout entier à Avignon.
01:16:41 Je rappelle également qu'il y a quelques années,
01:16:44 c'est un de nos collègues qui a perdu la vie sous forme de stup.
01:16:48 Avignon est une ville de un peu moins de 100 000 habitants
01:16:51 et on sait qu'aujourd'hui, le trafic de stupéfiants,
01:16:55 c'est un cancer qui s'est métastasé malheureusement un peu partout
01:16:58 sur notre territoire où désormais des villes moyennes
01:17:01 sont également touchées.
01:17:03 C'est bien ça Bruno Barthossetti ?
01:17:05 Oui, voilà, parce qu'on parle beaucoup de Marseille avec le règlement de compte.
01:17:08 On parle d'Avignon en matière de règlement de compte.
01:17:11 Les kalachnikovs et les stupéfiants circulent dans toutes les grandes villes
01:17:16 et moyennes villes de France.
01:17:18 Mais le monde rural est impacté.
01:17:20 Tout le monde aujourd'hui est concerné par ce fléau.
01:17:23 Alors lorsqu'on a de telles images, lorsqu'on sait qu'il y a des morts,
01:17:28 bien sûr on parle, et c'est normal, davantage de cette agglomération d'Avignon.
01:17:33 On va parler davantage de Marseille.
01:17:35 Mais c'est un fléau, c'est un fléau qui touche même les villes de 25 000,
01:17:39 20 000 habitants.
01:17:40 Et le monde rural n'est pas épargné également.
01:17:42 Et quand on voit ces images et quand on revoit la séquence,
01:17:45 on comprend bien qu'il y a la communication, c'est-à-dire faire la guerre
01:17:49 contre le trafic de stupéfiants.
01:17:50 En revanche, la guerre entre dealers, elle est déjà sur notre territoire.
01:17:54 Ces scènes-là, ce sont des scènes de guerre.
01:17:56 Ce sont des gangs qui s'affrontent avec des armes lourdes et il y avait un mort.
01:18:00 Vous parliez de ce policier qui avait été tué en 2021, en mai 2021,
01:18:05 et c'est l'occasion de rendre hommage évidemment à Éric Masson,
01:18:09 policier de 36 ans, qui avait été tué près d'Avignon.
01:18:11 Restez avec nous, Bruno Bartocchetti.
01:18:13 Nathan, vous vouliez réagir ?
01:18:14 Oui, je voulais dire, chaque fois qu'il y a une fusillade impliquant
01:18:17 des mafias de drogue, moi j'appelle ça des mafias,
01:18:20 la question que je pose, elle est très simple à chaque fois,
01:18:22 c'est de suivre le fil de l'argent.
01:18:24 Comment, avec quel argent sont-elles, ces armes, sont-elles achetées ?
01:18:27 Et de facto, elles sont achetées avec l'argent que les consommateurs donnent.
01:18:31 Donc je pense qu'à un moment, quand on parle de la drogue,
01:18:33 quand on parle de la prévention, c'est souvent axé sur la thématique
01:18:36 de l'hygiène ou de la santé publique, je pense qu'il faut faire
01:18:38 de la prévention sur la responsabilité citoyenne.
01:18:40 Quand des gens achètent de la drogue, ils financent des mafias.
01:18:43 Toutes les drogues. Parce que je sais qu'autour du plateau,
01:18:46 il y en a certains qui pensent à légaliser certaines drogues.
01:18:49 Mais si vous en légalisez certaines, pardonnez-moi,
01:18:51 vous accompagnez en quelque sorte ces trafics.
01:18:55 Ça, c'est un autre débat, parce qu'il y a l'argument d'hygiène.
01:18:58 Moi, je pense qu'il faut ouvrir le débat pour légaliser certaines drogues.
01:19:01 Ça, c'est autre chose. Mais en l'état actuel des choses,
01:19:03 quand on achète de la drogue, on paye des mafias qui sont illégales,
01:19:06 qui sont armés, qui tuent des gens.
01:19:08 Et si c'était légalisé, la situation serait peut-être différente.
01:19:10 Mais en l'état actuel des choses, acheter, donner 10 euros à un dealer,
01:19:13 c'est contribuer à acheter ces armes-là et à tuer des innocents.
01:19:16 Non, mais il ne faut pas caricaturer cette position.
01:19:19 Moi, je ne suis pas sûre, je n'ai pas de religion.
01:19:21 Je vois simplement une chose, c'est que la loi qui interdit la consommation de hachiche,
01:19:27 ce n'est pas qu'elle n'est pas respectée, c'est qu'elle n'existe pas.
01:19:31 Cette loi n'existe pas. On essaye vaguement de réprimer le trafic.
01:19:35 C'est un peu comme si vous disiez que les boulangers n'ont pas le droit de vendre de pain,
01:19:40 mais que vous laissez les gens l'acheter, le pain.
01:19:43 Et ça n'a pas de sens.
01:19:44 Donc, soit, effectivement, on fait respecter cette loi,
01:19:48 et je n'en vois pas qu'on prenne le chemin, parce que c'est la loi la moins respectée
01:19:51 de tout le code pénal, je pense.
01:19:53 Soit, il faut entamer un débat avec toutes les difficultés que ça pose
01:19:58 sur les questions sanitaires, sur les jeunes.
01:20:01 Je ne dis pas que c'est simple.
01:20:02 Je dis qu'aujourd'hui, cette loi est lettre morte.
01:20:05 Mais on m'envoie… Vous savez qu'aujourd'hui, ce qui se passe à Avignon,
01:20:09 un des experts m'explique que ce sont des méthodes importées des cartels sud-américains.
01:20:14 Voilà où on en est en France.
01:20:16 Je suis assez sidéré de voir des scènes comme ça.
01:20:21 Lorsque j'étais en fonction, j'ai connu des règlements de comptes,
01:20:24 c'était des gros caïds, etc.
01:20:26 Mais là, on a affaire à des jeunes, de plus en plus jeunes,
01:20:29 qui vont tuer pour un oui, pour un non, pour une défense de territoire
01:20:32 ou d'un point de deal.
01:20:33 Donc, on est dans une société où il y a une explosion de la très grande criminalité
01:20:37 qui, moi, me sidère.
01:20:39 Et je pense que si on n'emploie pas les bons moyens aujourd'hui,
01:20:42 c'est-à-dire qu'une justice vraiment qui soit répressive,
01:20:45 qui ait des moyens de lutte contre le trafic d'armes et le trafic de drogue,
01:20:48 eh bien, on ne s'en sortira pas.
01:20:49 10h30, le Point sur l'information avec Audrey Aperto.
01:20:52 Les tensions entre la Chine et Taïwan s'intensifient.
01:20:58 La paix dans le détroit de Taïwan et l'indépendance de l'île sont incompatibles,
01:21:02 c'est ce qu'a dit le gouvernement chinois au troisième jour d'exercice militaire dans cette zone.
01:21:07 Nous devons nous opposer fermement à toute forme de séparatisme pour l'indépendance de Taïwan,
01:21:12 a ajouté le gouvernement chinois ce matin.
01:21:14 Le 39e congrès du Parti communiste français se termine aujourd'hui.
01:21:18 Il a débuté vendredi à Marseille, l'occasion pour les adhérents de voter pour leur secrétaire nationale,
01:21:23 poste actuellement occupé par Fabien Roussel, qui devrait être maintenu au poste de secrétaire nationale.
01:21:29 Et puis le pape François prononcera à midi la prière du régime Tchéli, une prière à la Vierge.
01:21:35 Hier au Vatican, devant plus de 100 000 fidèles pour les célébrations de Pâques,
01:21:40 le pape a exprimé sa vive inquiétude en raison des attaques de ces derniers jours au Proche-Orient,
01:21:45 qui selon lui menace le dialogue entre Israéliens et Palestiniens.
01:21:49 J'avais la pression d'Audrey Bertaut ce matin.
01:21:52 Vous savez que ça fait trois jours qu'elle me dit s'il n'y a pas de chocolatier sur le plateau pour ce lundi,
01:21:58 je ne viens pas.
01:21:59 Et du coup je suis déçue.
01:22:00 Donc j'imagine que vous êtes déçue et pardonnez-moi,
01:22:02 mais l'actualité malheureusement nous imposait d'aller sur d'autres thématiques.
01:22:06 Mais je me suis dit peut-être qu'Audrey ne ferait pas les...
01:22:09 Vous auriez pu lui apporter un petit lapin en chocolat ?
01:22:11 Mais j'en ai apporté à Gauthier déjà.
01:22:13 Non, je plaisante.
01:22:14 Un peu de sourire malheureusement dans cette actualité si lourde.
01:22:19 Et je voudrais qu'on termine cette émission par Marseille bien sûr
01:22:23 et de retourner voir notre reporter sur le terrain.
01:22:26 24 heures après la gigantesque explosion qui a soufflé un immeuble du centre-ville de Marseille,
01:22:30 les secours ont découvert, c'est l'information, cette nuit, deux corps dans les décombres.
01:22:34 Six personnes sont encore portées disparues.
01:22:38 Laura Parra, vous êtes sur cette zone-là.
01:22:41 Les opérations qui sont toujours en cours, Laura ?
01:22:43 Oui, effectivement.
01:22:47 Il a fallu plusieurs heures aux marins-pompiers pour extraire des décombres.
01:22:50 Les deux corps qui ont été retrouvés au cours de la nuit.
01:22:54 C'est un travail difficile tant la zone sinistrée est compliquée.
01:22:58 Pour les marins-pompiers, ils avancent toujours pierre par pierre.
01:23:02 Pas une fois qu'ils ont déterminé une zone où a priori il n'y a pas de personnes en dessous des décombres,
01:23:09 ils déblaient grâce à une grue et ils avancent comme cela.
01:23:13 Un des atouts majeurs pour les marins-pompiers, c'est que l'incendie qui couvait est contenu.
01:23:18 Donc même s'il y a des poches de chaleur, même s'il peut reprendre,
01:23:22 il y a des laps de temps où les équipes synophiles peuvent s'engager et rechercher des survivants.
01:23:28 Il faut bien souligner, Elliot, qu'ici l'espoir demeure de retrouver des survivants.
01:23:32 Vous le disiez, six personnes sont toujours activement recherchées.
01:23:35 Six personnes recensées comme habitantes du bâtiment numéro 17 de la rue Thivoli.
01:23:40 Merci, Charlotte, pour toutes ces précisions. Je remercie toutes les équipes sur le plateau.
01:23:45 Merci, lieutenant, d'avoir pu apporter toute votre expertise sur ce drame
01:23:50 en espérant évidemment qu'on annonce de très bonnes nouvelles et des miracles dans les prochaines heures.
01:23:56 Je vais remercier à la réalisation Henri de Mérindol, à La Vision, c'était Ludovic Liebherr,
01:24:01 au son Thomas, Charlotte Gorzalla, Florian Doré qui ont préparé cette émission
01:24:06 et évidemment toutes les équipes de programmation.
01:24:10 Toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:24:12 Je vous retrouve ce soir et puis demain vous retrouverez le pro, le vrai, l'unique.
01:24:18 Vous avez le sourire, Gauthier Lebrun.
01:24:20 C'est sa fête aujourd'hui en quelque sorte.
01:24:22 Un peu.
01:24:24 ♪ ♪ ♪