Sécurité: passe d'armes entre Jean-Luc Mélenchon et Gérald Darmanin
Dans un entretien dans le JDD, Gérald Darmanin a accusé Jean-Luc Mélenchon d'être "pyromane". Dans cet interview il a aussi affirmé: "Je refuse de céder au terrorisme intellectuel de l'extrême gauche qui consiste à renverser les valeurs: les casseurs deviendraient les agressés et les policiers les agresseurs", a-t-il dit.
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00:00 La première constatation, c'est que le politique est en train de déplacer ce qu'on a entendu ces derniers jours,
00:05 le sujet des retraites est en train de se déplacer du côté du sujet du maintien de l'ordre.
00:10 Là-dessus, peut-on trouver deux personnalités politiques plus différentes que Gérald Darmanin et Jean-Luc Mélenchon ?
00:16 D'abord, d'un point de vue, en effet, de logiciels politiques, ils sont extrêmement différents,
00:21 et sur cette question-là, leur affrontement était quasi attendu, quasi évident.
00:27 Une deuxième analyse, c'est surtout que chacun a son propre agenda.
00:31 À ce stade, on est toujours dans ce temps suspendu, deux semaines avant la décision du Conseil constitutionnel
00:37 et deux semaines avant l'ultimatum qu'a donné le président de la République à la Première ministre
00:42 en lui disant "il faut deux semaines pour élargir la majorité et rebâtir un agenda social".
00:47 À court terme, Jean-Luc Mélenchon, ce qui se joue pour lui, c'est de conserver, voire même d'augmenter le soutien des Français
00:54 à son mouvement qui soutient toujours les manifestations, qui le soutient mais qui ne dirige pas.
00:58 Vous avez vu qu'avec les syndicats, c'était un peu compliqué.
01:00 Jean-Luc Mélenchon dit qu'à son avis, peut-être les syndicats sont un peu trop présents,
01:04 sous-entendu, il préférait peut-être que la nupèce le soit un peu davantage.
01:07 Mais bref, voilà l'objectif pour Jean-Luc Mélenchon à court terme.
01:10 À court terme, pour Gérald Darmanin, son sujet, c'est les futures manifestations,
01:14 le maintien de l'ordre, qui est en train de devenir effectivement un sujet politique.
01:18 À moyen terme, évidemment, ce qu'a en tête aussi Gérald Darmanin,
01:21 c'est peut-être Matignon, en tout cas un futur remaniement à l'issue de ces deux semaines.
01:25 Il est déjà en train de construire sa stature, qu'il avait déjà, de chantre du maintien de l'ordre,
01:31 mais il est en train d'affirmer encore davantage la posture politique et l'image politique qu'il veut obtenir.
01:37 Peut-être d'ailleurs que Jean-Luc Mélenchon a les mêmes velléités d'accession à la rue de Varennes,
01:42 parce que si dans deux semaines il y avait, par exemple, une dissolution,
01:45 on sait que ça serait très serré, notamment entre le Rassemblement National et la Nupèce,
01:48 sans doute la majorité serait derrière.
01:50 Donc à ce moment-là, il y aurait peut-être le choix d'un Premier ministre de cohabitation.
01:54 Il a été interrogé à la mi-journée Jean-Luc Mélenchon sur cette question.
01:57 On lui a dit "Est-ce que vous appellerez Anne Longo à avoir un Mélenchon Premier ministre ?"
02:01 Il n'a pas souhaité répondre à cette question.
02:04 Et puis ensuite, à plus long terme, évidemment, chacun des deux a saisi une occasion
02:07 pour une banque qui est encore un peu plus éloignée.
02:09 Elle se situe en 2027 et elle s'appelle l'élection présidentielle.