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Au total 179 personnes ont été tuées dimanche 29 décembre dans le crash d'un avion de la compagnie Jeju Air en provenance de Bangkok, qui s'est écrasé et a pris feu en atterrissant à l'aéroport de Muan, dans le sud-ouest de la Corée du Sud, vraisemblablement à la suite d'une collision avec des oiseaux.

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Transcription
00:00On va parler ce matin de Jean Serra, vous êtes spécialiste aéronautique pour BFMTV et on a une correspondante effectivement à Séoul en Corée du Sud,
00:14c'est Chloé Bornion, correspondante France 24, merci d'être avec nous ce matin.
00:19Alors seules deux personnes, deux membres de l'équipage ont survécu au crash et les médias sud-coréens ont pu recueillir les premiers mots de ces survivants, que disent-ils ?
00:32Oui alors effectivement seulement deux personnes ont été sauvées, ce sont deux membres du personnel de Jeju Air, soit les six qui étaient présents à bord de l'appareil.
00:39En fait c'est deux personnes qui se retrouvaient dans la queue de l'appareil, elles ont été sorties très rapidement du crash à 9h23 puis à 9h50 pour la deuxième personne.
00:48Il s'agit en fait d'un homme de 33 ans, lui a été emporté inconscient au soin intensif et c'est là que les médias ont pu récupérer ses premiers mots.
00:57Quand il s'est réveillé il n'avait aucun souvenir du crash et ses premiers mots ça a été « qu'est-ce que je fais là ? » et « qu'est-ce qui s'est passé ? ».
01:03La jeune femme, elle de 25 ans, a resté consciente au moment où elle a été sortie par les pompiers, elle a parlé d'une collision donc avec un oiseau avant d'atterrir,
01:13elle a aussi expliqué qu'elle avait vu de la fumée et qu'elle avait entendu une explosion avant l'atterrissage.
01:18Alors les autorités ont expliqué que les deux sont actuellement encore soignés à l'hôpital, aucun des deux ne voit sa vie en danger actuellement,
01:27mais ils n'ont pas de souvenir précis du moment du crash, alors les médecins considèrent que c'est plus probablement l'effet de choc.
01:34C'est intéressant de le noter quand même, ce sont donc effectivement les deux seuls qui ont pu être sauvés parce qu'ils se retrouvaient absolument à l'arrière de l'avion
01:42et c'est un des seuls morceaux de l'avion qui est resté dans un état, selon les autorités sur place, un des seuls morceaux de l'avion qui est reconnaissable.
01:48Alors Chloé, vous restez avec nous, j'en sers à ce témoignage, il est important parce qu'il y a les mots de cette hôtesse de l'air qui a entendu une explosion et qui a vu de la fumée.
01:58Pourquoi c'est important ?
01:59Voilà, c'est très important parce que nous avons été plusieurs fois sur ce sujet en rappelant que les images que nous avions vues, on voyait une grosse fumée sortir à l'arrière du réacteur,
02:10c'est-à-dire que les oiseaux ont pulvérisé le réacteur à l'intérieur, il a véritablement implosé et là, elle nous confirme que même de l'intérieur de l'avion,
02:23elle a entendu le bruit, elle a vu d'un seul coup de la fumée parce que c'est de la fumée qui fait au moins 30-40 mètres derrière l'avion.
02:31Et elle a bien vu ça, donc ce qui confirme, première chose, que seul visiblement le moteur côté droit a été coupé, a été cassé, ça voudrait dire qu'il restait un moteur.
02:43Ça change la donnée en ce qui concerne l'approche de l'avion ensuite.
02:48Alors justement, ensuite, au moment de l'atterrissage, il y a quelque chose qui est assez surprenant, c'est qu'on voit en fait qu'il y a un mur et que l'avion se fracasse contre le mur.
02:55Qu'est-ce qu'il faisait là ce mur ?
02:56Alors c'est une aberration, effectivement, c'est-à-dire que vous avez le bout de piste.
03:02200 mètres après le bout de piste, il y a des pylônes sur lesquels il y a des lampes.
03:07C'est ces fameuses lampes que lorsqu'on arrive de nuit, on voit de loin un grand bandeau lumineux, c'est le bout de piste.
03:13Mais ces pylônes, au lieu d'être fixés dans le sol avec du béton sous le niveau du sol,
03:21il y a un socle en béton qui fait une cinquantaine voire soixantaine de centimètres de haut et toute la largeur de la piste.
03:27Et lorsque l'avion glisse en dehors de la piste avec le nez qui va progressivement toucher le sol,
03:33bien sûr il heurte ce mur en béton qui lui arrache tout le dessous et ça arrive jusqu'au réservoir central et c'est là que littéralement il explose.
03:42C'est ce mur qui est responsable des morts ou est-ce que c'est plus compliqué que ça ?
03:46Non, c'est ce mur qui est responsable des morts, mais quoi qu'il en soit, il y avait un deuxième mur derrière, donc il ne risquait pas de s'en sortir.
03:54Le deuxième mur, lui, il existe pourquoi ? Parce que c'est celui qui sépare l'intérieur de l'aéroport par rapport à une route nationale classique qui se trouvait à l'extérieur,
04:05qu'on retrouve sur tous les aéroports du monde. Mais sinon, s'il n'y avait eu aucun mur, effectivement il aurait glissé sur le sol,
04:11peut-être qu'il aurait pris les feux une fois arrêté, mais ça aurait laissé le temps à l'équipage de faire une évacuation de secours.
04:17Mais son témoignage est important pour nous parce que ça veut dire qu'il restait un moteur et il nous reste cette question fondamentale,
04:24est-ce qu'ils n'ont pas pu sortir le train ou est-ce que dans la précipitation à traiter cette panne et tout ce qui s'ensuit,
04:35ils n'ont pas fait la checklist avant l'atterrissage où on doit dire est-ce que le train est sorti ? Oui, les trois vertes.
04:43La Corée du Sud a annoncé qu'elle lançait l'inspection complète de tous les mêmes modèles que cet avion Boeing qui a eu un problème.
04:50Est-ce que ça veut dire que c'est l'avion en tant que tel qui était défaillant ?
04:54C'est peut-être l'avion en tant que tel, c'est très difficile à dire maintenant, mais effectivement, quelques heures après, un autre avion de la même compagnie,
05:02le même modèle 737-800 a eu des problèmes, lesquels on ne sait pas, mais des problèmes de train. Finalement, il a réussi à le sortir et à se poser,
05:11mais là, effectivement, en plus de le choc émotionnel qu'il y a en Corée en ce moment, là, toute la présidence de la Corée a dit on arrête.
05:19Ça fait deux avions du même modèle avec le même problème sur le train, on arrête tous les 737-800, on vérifie techniquement tout ce qui se passe.
05:27Alors justement, on va retourner en Corée avec Chloé Bornion qui est à Séoul. Chloé, il y a beaucoup d'émotions forcément en Corée parce que c'est l'une des pires catastrophes aériennes au niveau humain pour le pays.
05:40Oui, tout à fait. C'est la troisième pire catastrophe dans l'histoire des compagnies sud-coréennes. Il faut remonter à 1997 pour avoir une catastrophe aérienne d'une compagnie sud-coréenne
05:51avec un tel bilan humain. En 1997, c'était un avion de Coréa Air qui s'était écrasé à Guam en territoire américain et là, il y avait eu 229 morts.
06:01Le choc émotionnel est fort dans le pays et c'est vrai que le président par intérim a décrété sept jours de deuil national. Ça se terminera samedi à minuit.
06:10Ça a des conséquences très concrètes aujourd'hui et notamment aujourd'hui avec les célébrations du Nouvel An qui ont été diminuées dans quasiment tout le pays.
06:19C'est-à-dire qu'il y avait des concerts de K-pop de prévu, des feux d'artifice, tout ça a été annulé.
06:25La ville de Séoul, par exemple, ne garde que le sonner de cloches à minuit pile, enlève tout ce qui est performances autour.
06:32Tout ce qui est vraiment censé être les célébrations de fin d'année ont été diminuées au maximum pour respecter ce deuil national.
06:41Il faut aussi noter qu'effectivement, ça arrive à un moment de crise politique majeure pour la Corée du Sud depuis l'instauration brève de la loi martiale le 3 décembre dernier.
06:50Le président Youn Suk-kyol a été destitué. Le Premier ministre qui avait pris sa place a été destitué aussi.
06:56Là, c'est le ministre des Finances qui est le président par intérim.
06:59Et lui, dans son discours aujourd'hui, pour le discours du Nouvel An, a parlé d'une situation sans précédent pour le pays.
07:06Et il a appelé à essayer de remettre en place un peu de stabilité dans toutes les affaires gouvernementales et dans le pays.

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