Agriulteur bio, il reçoit des menaces de mort par l’ultra-gauche

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Jouany Chatoux, producteur de fleurs de CBD dans la Creuse et éleveur de vaches de race Limousine et de cochons.

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Transcript
00:00 - "Télé 10h34", merci d'être avec nous. Témoignage pour commencer cette émission, témoignage
00:04 d'un agriculteur menacé par l'ultra gauche et vous allez comprendre en quoi tout cela est
00:11 paradoxal. Joanny Chatou, bonjour. - Bonjour. - Merci d'être avec nous. Alors d'abord je vous situe, vous êtes
00:19 producteur de vaches, de porcs et de quoi encore ?
00:23 - De cannabis légal, le CBD.
00:27 - Voilà, de cannabis légal, à usage thérapeutique, on est bien d'accord. - Oui, c'est ça.
00:32 - Et vous êtes situé où exactement ? - Alors je suis à Pirol sur le plateau de Millevaches
00:38 dans l'ancienne région de Limousin. - Voilà,
00:41 Creuse, le plateau des Millevaches, il faut le savoir, c'est à la limite de la Creuse, de la Corrèze,
00:47 on est d'accord, hein,
00:49 Joanny Chatou. - Ouais, c'est ça, Corrèze, Creuse et Haute-Vienne. - Et voilà, Corrèze, Creuse et Haute-Vienne.
00:55 Vous êtes un producteur bio.
00:57 - Alors je suis en bio, je suis agriculteur depuis 99 et je suis en bio depuis 2007. On a toujours fait du circuit court, du local,
01:05 j'ai aussi un petit méthaniseur sur la ferme qui produit l'électricité, des panneaux photovoltaïques. - Bien, vous êtes installé là depuis longtemps, Joanny ?
01:13 - Depuis 99, je suis installé agriculteur et puis je suis originaire de vieilles familles
01:18 de territoire, puisque je suis installé sur la ferme de mes grands-parents. - Et vous avez vu arriver autour de vous
01:24 sur le plateau des mille vaches
01:26 des agriculteurs d'un genre un peu particulier. Expliquez-nous.
01:30 - Alors, en fait, on a toujours été une terre d'accueil,
01:33 puisqu'on a un territoire qui s'est beaucoup dépeuplé, on est cinq habitants au kilomètre carré.
01:38 La notion de désert, c'est deux nids habitants au kilomètre carré, donc en fait on est très peu nombreux,
01:42 et on a toujours eu par vague
01:44 successive des gens qui sont arrivés sur le territoire, et depuis le début des années 2000, on a connu une vague d'arrivée de
01:52 gens qui sont en rupture avec
01:54 avec leurs
01:58 parents ou le système capitaliste.
02:00 Des jeunes qui, avec un fort niveau d'études, qui sont venus s'installer pour vivre autrement sur le territoire. Et donc au début ça se passait très
02:07 très bien,
02:08 et depuis maintenant cinq, six ans,
02:10 voire dix ans, il y a une volonté politique de leur part d'imposer leurs idées sur le territoire, en fait.
02:17 - De s'imposer, d'imposer leurs idées sur le territoire ? Ça veut dire quoi, imposer ses idées sur le territoire ?
02:22 - Et bien,
02:24 normalement, ça se passe démocratiquement, et il y a des débats, et là en fait le problème c'est qu'on a en affaire à des gens
02:30 qui usent de stratagèmes, de pression, de sabotage.
02:33 Voilà, donc c'est très compliqué, il y a des entreprises qui brûlent,
02:39 on vous fait comprendre que vous n'êtes pas en phase avec leurs idées,
02:45 on vous met des pressions, on raconte
02:47 des abominités sur vous,
02:50 c'est très compliqué à vivre au jour le jour. - Vous êtes menacé, Joanny ? - Alors moi c'est simple, entre 2014 et
02:58 2019, j'ai déposé 30 plaintes.
03:01 On a eu des routes dévissées, on a eu des sabotages sur des machines agricoles,
03:06 des menaces de mort,
03:09 des pressions,
03:13 on a essayé de me décrédibiliser, on vendait de la viande sur les marchés, les gens allaient dans
03:20 les queues en racontant que je faisais de la merde industrielle, que c'était pas du bio, enfin voilà, ce genre de pratiques qui sont assez courantes.
03:28 Et avec la difficulté, c'est que c'est des gens qui sont en déconstruction totale,
03:33 donc ils ne respectent aucune valeur, aucune tradition, rien du tout, on ne peut pas discuter avec.
03:39 C'est très compliqué de discuter avec ces gens-là parce qu'en fait pour eux, leur vision c'est qu'il faut tuer l'ancien monde,
03:47 et peu importe
03:50 qui on est en face, peu importe ce qu'on fait, ce qu'on est en fait, parce que
03:53 même si moi je ne me considère pas comme un gros agriculteur, puisqu'on est quatre associés et on n'a que 100 vaches,
03:59 donc ça fait 25 vaches par associé, ils me font quand même passer pour un capitaliste,
04:06 un adepte de l'agro-industriel, qui fait du greenwashing, et tout ça c'est compliqué à vivre au jour le jour.
04:12 - J'imagine.
04:15 Menace donc, Joanny, ils n'acceptent pas votre mode de vie alors qu'ils sont importés, en quelque sorte, ils sont venus s'installer sur un territoire
04:24 que vous connaissez depuis longtemps,
04:27 que vous respectez, Joanny. Est-ce que ces
04:30 néo, comment pourrais-je
04:33 les qualifier, néo-agriculteurs,
04:36 se sont retrouvés à Saint-Soline, selon vous ?
04:40 - En fait,
04:43 le territoire il est un peu connu où j'habite, puisqu'on a eu l'affaire de Tarnac en 2007.
04:48 C'est à 15 km de chez moi,
04:51 donc Julien Coupa et compagnie, et depuis cette histoire, ça fait un espèce d'appel d'air, et en fait
04:57 il y a énormément d'activistes qui se retrouvent sur le territoire,
05:00 et
05:03 clairement, voilà, c'est devenu une espèce de base arrière
05:06 de l'ultra gauche ou de différentes mouvances, puisqu'on a des activistes de toutes les nationalités, on a beaucoup d'allemands,
05:14 de suisses,
05:17 d'italiens qui viennent sur le territoire, et effectivement c'était déjà une base arrière quand il y avait Notre-Dame-des-Landes, et c'est aussi une base arrière
05:24 - Est-ce que, Joanny, ça veut dire qu'ils sont en train de transformer le plateau des mille vaches en ZAD ?
05:32 - Alors, effectivement, le problème c'est que l'État est impuissant sur ce qui se passe.
05:40 Il n'y a pas que moi qui reçois des menaces, notamment tous les entrepreneurs forestiers, qui ont eu des matériels qui ont brûlé,
05:47 des entrepôts,
05:49 des menaces aussi sur les salariés qui travaillent dans le milieu du bois, et il ne se passe jamais rien en fait.
05:54 On est livrés à nous-mêmes,
05:58 comme si, quelque part, c'était une zone de non-droit pour eux, mais par contre nous on continue à être contrôlés, on continue à avoir des
06:04 services de l'État qui font leur travail sur nos activités à nous, mais par contre de leur côté, eux, ils ont le droit d'y installer
06:10 une poutou, de monter des habitats précaires,
06:12 de faire des squats,
06:14 et sans qu'il ne se passe jamais rien en fait. Comme si, en fait, le plateau était...
06:18 L'État savait qu'ils étaient là, et qu'ils étaient faciles à surveiller, et que nous on était des dégâts collatéraux en fait.
06:24 - Mais, Joanny, ils ont acheté les terres ?
06:27 - Alors, oui, ils achètent, puisqu'en fait...
06:29 - Oui, ils sont issus de milieux bourgeois, de milieux très aisés, ils sont devenus anticapitalistes, et ils ont les moyens d'acheter ?
06:37 - Ah ben en fait, la plupart ont énormément de moyens, donc quand ils arrivent, ils achètent, oui, ils achètent des propriétés, ils achètent des maisons,
06:44 et ils sont chez eux.
06:46 Mais il y a des villages complets, comme ça, qui se sont montés
06:49 en toutes les légalités.
06:51 Entre Gensioux et Royard, par exemple, il y a un village où il y a à peu près 40 habitants
06:55 qui vivent dans des habitats précaires qui ne sont pas déclarés, il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'électricité.
06:59 - Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'électricité, rien n'est déclaré...
07:03 - Alors après, moi, à la rigueur, ça ne me dérangerait pas, s'ils venaient pas nous donner des leçons,
07:08 et nous demander de vivre comme eux, quoi.
07:12 - Oui. Est-ce que vous organisez, vous, les agriculteurs traditionnels, les éleveurs traditionnels de la région ? Vous commencez à vous organiser
07:19 pour faire face à cela ?
07:23 - On a, pendant très longtemps, on a prêché dans le vide.
07:27 Là, il y a quand même une prise de conscience sur le territoire qu'il y a une montée de ces problématiques.
07:33 Il y a eu, il y a quatre mois, le sabotage d'une course d'enduits eau nationale qui se passait au Bussauds.
07:40 - Oui, on en a parlé, je me souviens.
07:42 - Voilà, où il y a des activistes écolos, qui font partie de l'ambulance sur le territoire,
07:50 qui ont saboté cette course, et ça a ouvert quand même les yeux
07:53 à la population, et puis ils vont observer comment toutes ces incivilités, ces sabotages, ces menaces,
07:59 les tags, parce qu'il y a énormément de tags de partout.
08:01 Et voilà, donc la population locale qui n'est pas vraiment en phase avec ces positions-là commence vraiment à
08:09 prendre partie. - La colère monte ? - De la colère, de l'incompréhension.
08:17 Ce qui est normal, puisque quand on n'est pas traité avec la même équité sur un territoire, ça pose forcément des problématiques.
08:23 Pourquoi un agriculteur qui va faire une rigole
08:26 à un endroit où c'était pas autorisé va se retrouver avec 8000 euros d'amende, et pourquoi
08:31 un jeune qui vient s'installer au milieu de nulle part et qui pose une cabane,
08:35 ou qui fait un bout d'étang, n'est pas inquiété ?
08:37 Donc ça pose forcément derrière, voilà, il y a de l'attention, il y a de la colère.
08:44 - Oui, parce que ces jeunes venus de la ville qui protestent contre les méga-bassines
08:48 sont aussi parfois capables de creuser la terre pour retenir de l'eau.
08:56 - Ah ben nous on a le cas clairement où
08:58 ils s'installent en pleine zone nature à 2000 dans des habitats précaires, donc il n'y a pas de traitement des eaux, il n'y a rien.
09:05 Ils coupent eux-mêmes des arbres pour poser les cabanes, mais par contre quand il y a les
09:12 exploitants forestiers qui veulent couper les arbres, pour eux c'est problématique.
09:14 Donc faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.
09:18 - Merci pour votre témoignage Joanny Chatouf.
09:21 Merci beaucoup, merci et ça vaudrait le coup d'aller en reportage sur le plateau des mille vaches, effectivement,
09:27 ce serait très très très intéressant. Merci Joanny.
09:30 Merci, je connais bien, en plus la région c'est magnifique, je vous le dis, c'est dur le climat, est dur l'hiver,
09:35 mais c'est absolument magnifique. Il est 10h44, merci d'être avec nous.
09:40 Vous êtes sur Sud Radio, ça vous fait réagir j'en suis certain.
09:43 0826 300 300

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