Manifestation à Paris: un reporter de BFMTV agressé témoigne

  • l’année dernière
Une équipe de BFMTV a été agressé mardi lors de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites. Ils ont reçu des coups et des individus ont tenté de voler leur caméra. Jérémy Paire, reporter revient sur le déroulé des événements.

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Transcript
00:00 On a demandé à Jérémy Paire de venir ce matin sur le plateau de première édition.
00:03 Jérémy, bonjour. Grand reporter à BFMTV, c'est une figure que vous connaissez bien.
00:07 Habitué des théâtres de guerre, notamment récemment encore une fois en Ukraine.
00:12 Vous étiez hier dans le défilé parisien avec Baptiste Keïta.
00:16 Vous avez été la victime d'agressions.
00:19 D'agressions gratuites.
00:21 Je voudrais qu'on commence par voir les images et que vous les commentiez.
00:24 Ça a commencé comment ?
00:26 On était au niveau du boulevard Voltaire avec Baptiste.
00:30 Baptiste est sur un point haut en ce moment.
00:33 Des Black Blocs étaient en train de s'en prendre à un petit local de Leclerc.
00:38 On le voit là. Ils sont remontés très vite sur ce boulevard.
00:42 Ils ont essayé d'arracher la caméra de Baptiste qui a failli tomber d'un mètre cinquante à peu près de haut.
00:48 C'était le premier échauffement de l'après-midi.
00:51 Vous dites agressé. Agressé par qui ?
00:53 C'est par des personnes assez jeunes.
00:55 C'était des Black Blocs ?
00:57 En tous les cas, pas des manifestants classiques.
01:00 Non. Ils étaient visage masqué.
01:02 Ils s'en prenaient à des vitrines.
01:04 Ils cherchaient des choses à faire.
01:06 A s'en prendre par exemple aux abribus aussi.
01:08 Dans cette partie où c'était l'avant du cortège, bien avant les syndicats.
01:12 C'est là où il y avait des personnes qui n'avaient pas vraiment de révendication
01:15 si ce n'est de s'en prendre aux policiers, au gouvernement, mais pas de manière syndicale.
01:20 Ils se trouvaient dans un groupe de Black Blocs.
01:22 Est-ce qu'à votre avis c'était des Black Blocs ?
01:24 Alors, c'est...
01:26 Parce que de toute façon, ils voulaient vous agresser pourquoi ?
01:28 Pour des raisons politiques, parce que vous filmiez ou pour d'autres raisons ?
01:31 La première fois c'était parce qu'on était en train de filmer.
01:34 Et la deuxième agression, 20 minutes plus tard,
01:36 là c'était parce qu'on ressemblait à des journalistes.
01:39 Et c'était aussi, ce qu'on a vu, pour voler la caméra,
01:42 pour nous faire sortir de ce cortège.
01:44 Il n'y avait pas vraiment de volonté politique derrière.
01:47 On regarde l'image de l'agression.
01:49 [Bruits de la foule]
02:16 [Bruits de la foule]
02:20 Ce sont les agresseurs que l'on entend hurler.
02:22 Baptiste Keïta qui tient la caméra tombe à ce moment-là.
02:25 Il tombe seul avec son agent de protection.
02:27 Là il y a 5-6 personnes.
02:28 Ah oui, parce que ce qu'il faut dire c'est que vous étiez protégés.
02:30 Protégés. On a chacun un agent de protection en manifestation.
02:33 Et là c'est le début et 5, 6, 10 et autour de 20 personnes
02:37 au milieu qui font tomber Baptiste, son agent de protection et mon agent de protection.
02:41 Les coups pleuvent pendant une minute ou deux.
02:44 20 contre 4 quoi.
02:45 Exactement.
02:46 Ils essayent de voler la caméra et miraculeusement il y a des manifestants
02:50 qui eux étaient là, qui ont réussi à les calmer.
02:54 Il y a eu des échanges de coups de part et d'autre.
02:56 Et ça s'est arrêté comme ça a commencé extrêmement rapidement.
02:59 Et nous on a pu s'exfiltrer et quitter la manifestation.
03:01 Et la police, elle était où ?
03:02 La police était loin.
03:04 C'est parce que nous il était aux alentours de 16h45
03:08 quand ça s'est passé cette deuxième agression.
03:09 La première c'était aux alentours de 16h.
03:11 Et les manifestants étaient arrivés,
03:13 en tout cas cette partie du cortège venait d'arriver à Nation.
03:16 Les policiers étaient très loin.
03:17 Il n'y avait pas d'échaufourée.
03:18 Il n'y a pas eu d'affrontement avec la police.
03:20 Et justement, c'était très tendu,
03:23 mais ils ne savaient pas vraiment quoi faire d'une certaine manière.
03:26 S'en prendre aux mobiliers urbains, etc.
03:27 Et donc ils cherchaient des personnes à qui s'en prendre.
03:31 Et en l'occurrence, nous, il y a eu un autre journaliste
03:33 qui s'est fait agresser à ce moment-là, un street reporter.
03:37 Et donc après, les policiers, quand nous on a réussi à quitter ce cortège,
03:41 ont réussi à intervenir parce qu'il y avait aussi un feu très important
03:44 à côté du 215 boulevard Vauleverre.
03:47 On n'avait jamais vu de telle violence depuis le début de la mobilisation.
03:50 Non, moi c'était ma cinquième manifestation.
03:53 Vous avez été agressé la semaine dernière ?
03:55 Il y a 15 jours, là où ils avaient reconnu des équipes de BFMTV,
03:58 il n'y avait pas eu d'agression physique,
03:59 mais on avait dû quitter le cortège.
04:00 Là, c'est la première fois où c'est physique,
04:03 en tout cas pour Baptiste et pour moi.
04:06 Et c'est une violence qu'on n'avait pas vue.
04:07 Ils n'ont pas hésité à donner des coups, à mettre au sol.
04:10 Et s'il n'y avait pas eu ces manifestants, ça aurait pu très mal finir.
04:13 Blessé, beaucoup blessé ?
04:14 Baptiste, oui, qui est arrêté aujourd'hui et qui va aller voir un médecin
04:17 qui a mal aux côtes, mal au dos,
04:20 et qui va voir un médecin aujourd'hui pour savoir combien de temps il va être arrêté.
04:22 Tout notre soutien, évidemment, à vous, de la part de la rédaction de BFMTV
04:25 et de l'ensemble d'ailleurs de la profession.
04:27 Rien n'empêchera, rien n'empêchera l'information de passer.

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