Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts, était l'invitée de BFMTV ce lundi soir. Elle raconte le chaos lors de la manifestation de Sainte-Soline où elle se trouvait ce samedi.
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00:00 Vous voyez, si on était arrivé devant la bassine et qu'il n'y avait eu aucune force de l'ordre,
00:03 je rappelle que ça faisait 10 km qu'on faisait une randonnée festive,
00:06 en chantant contre les retraites, contre les bassines.
00:09 C'était par rapport à la fois d'avant, parce que moi j'étais aussi à Seine-Solide en octobre,
00:12 où ça a été dur tout de suite.
00:13 Il y a eu à 5, 6, 7 reprises des barrages de gendarmes
00:17 qui ont passé de manière très festive 1, 2, 3 bassines, machin truc, la farandole.
00:21 Mais il y a eu plusieurs moments de tension et de lacrymo.
00:23 Là, pendant 10 km, c'était une randonnée, c'était Saint-Jacques-de-Compostelle,
00:27 vraiment tout le monde, puis les gens se retrouvaient en disant
00:30 "on n'a jamais été aussi nombreux depuis le Larzac", c'était vraiment festif.
00:32 Et tout d'un coup, on arrive sur place, moi je suis arrivée une demi-heure après les premiers,
00:36 parce que je discutais avec tout le monde sur le cortège.
00:38 Julien Le Guel porte-parole de notre bassine, non merci, était interdit,
00:41 il n'avait pas le droit de rentrer dans Seine-Solide, donc il y a eu les adieux à la frontière.
00:44 Je suis arrivée vraiment plus tard.
00:46 Mais j'ai vu une médecin qui racontait d'un reporter qu'elle est arrivée elle dans les premiers,
00:51 et pareil avec cette ambiance festive, et que directement ça a attaqué très très dur du côté des gendarmes.
00:56 Et tout ce que je vous dis là, c'est des choses que je recoupe, des articles,
00:59 mais je pense que ça vaudra vraiment la peine, c'est ce qu'on est en train de commencer ce soir,
01:02 mais il faudra continuer à avoir une analyse très précise, très sérieuse et indépendante.
01:06 - Bien sûr, mais Saint-Jacques-de-Compostelle, je connais plein de gens qui l'ont fait,
01:08 ils sont repartis dans leur sac à deux avec des bonbonnes de gaz ou des jerrycans de dessin.
01:12 - Vous savez, on était 30 000, le gouvernement dit qu'on était 6 000,
01:16 si on était 6 000 avec 3 200 forces de l'ordre, ça fait quand même une force de l'ordre pour deux manifestants,
01:20 on était vraisemblablement entre 25 000 et 30 000.
01:23 Qu'il y ait eu des gens comme quand il y avait 800 000 manifestants à Paris et 1 000 casseurs,
01:27 qu'il y ait eu des gens mal attentionnés dans ce groupe, sûrement.
01:30 Mais quand ça riposte aussi sévère, moi je peux vous dire que je suis profondément non-violente,
01:35 ainsi que tous les élus écologistes et tous les militants ELV avec qui nous étions présents,
01:39 d'ailleurs on le voit, il y aurait eu des arrestations, si quelqu'un d'ELV avait fait un truc,
01:44 croyez-moi qu'on l'aurait su, mais vous voyez, pour des militants non-violents,
01:47 c'est la première manif, vous arrivez et vous prenez ces lacrymos,
01:50 parce que quand les quads sont arrivés, vous avez sûrement déjà montré des images,
01:54 la brave M des gens là, quand ils sont arrivés, ils ont gazé,
01:58 vous savez, les gens ils arrivent, il y a ceux qui veulent être là où c'est chaud,
02:02 ils sont là où c'est chaud, il y a des gens qui comme nous restons à l'arrière,
02:05 autour de la fanfare, etc. Quand eux arrivent par derrière et gazent complètement
02:09 et brutalement l'arrière du cortège, c'est-à-dire les gens qui,
02:12 parce que pour des raisons de santé, pour leur âge, etc. restent à l'arrière,
02:15 il y a des gens qui, je peux vous dire, vont finir par avoir du ressentiment
02:19 contre les forces de l'ordre, aussi, comme ça se passe dans les manifs,
02:21 où il y a des parents qui ne veulent plus laisser leurs ados ou leurs étudiants
02:25 aller en manif, et ça, ça devient un problème de ne plus pouvoir manifester
02:28 dans ce pays en sécurité, et comme manifestant, et comme force de l'ordre,
02:32 moi je suis assez catastrophée de tout ça, retraite, Seine-Sauline,
02:34 ça commence à faire beaucoup.