ÉDITO - "Les forces de l'ordre se révèlent incapables de garantir la sécurité de gens qui manifestent"

  • l’année dernière
Avec la multiplication des mobilisations contre les retraites ou sur les méga-bassines, les violences entre manifestants et forces de l'ordre se sont largement accrues. 

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Transcription
00:00 Le week-end a été marqué par de nouvelles scènes de violence, c'était samedi à Saint-Celine et à la veille de la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:07 Beaucoup s'inquiètent.
00:09 Oui, difficile de leur donner tort, car depuis dix jours un palier a été franchi et ça va crescendo.
00:14 Alors disons-le tout de suite, les seuls responsables des violences sont ceux qui viennent pour en découdre évidemment, ceux qui profitent des rassemblements,
00:21 ceux qui parasitent et dénaturent le mouvement social pour chercher l'affrontement avec les forces de l'ordre,
00:26 ceux qui viennent avec les sacs à dos remplis de haches, de machettes, de parpaings, de boules de pétanque que vous avez entendu dans la liste.
00:31 Ceux-là ne cherchent pas à faire retirer la réforme des retraites, pas plus qu'à défendre des revendications.
00:35 Ils ne recherchent donc que l'affrontement, ils n'ont que des prétextes et aucune excuse.
00:38 Disons-le aussi, les syndicats, les manifestants ne sont aucunement leurs complices et n'ont fait montre à leur égard.
00:43 Il faut le souligner, d'aucune forme de complaisance.
00:46 Oui, sauf que face à eux, les forces de l'ordre ne semblent toujours pas savoir comment s'y prendre.
00:49 Oui, car si on se pose une minute et qu'on raisonne en termes de résultats, ce à quoi on assiste depuis une dizaine de jours, c'est un échec.
00:55 Le résultat n'est pas là.
00:56 Alors oui, la mission des policiers et des gendarmes est difficile.
01:00 Oui, le contexte est particulièrement tendu, mais tout de même.
01:03 Non seulement les forces de l'ordre se révèlent incapables de garantir la sécurité des gens qui manifestent,
01:07 qui ont une liberté, rappelons-le, garantie par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen,
01:11 mais en plus, on voit fleurir sur les réseaux sociaux des scènes inacceptables et intolérables de violences verbales ou physiques de la part de forces de l'ordre.
01:18 Ce sont des dérapages individuels ou est-ce que ce sont les techniques de maintien de l'ordre qui ne sont pas adaptées ?
01:24 Les deux, sans doute.
01:26 L'immense majorité des policiers ne sont pas des auteurs de basures en puissance, bien sûr et heureusement,
01:31 mais beaucoup de policiers semblent bien démunis face à ces explosions de violences.
01:34 Et entre nous, c'est difficile à comprendre, car enfin, le phénomène n'est pas nouveau.
01:38 Ça fait une décennie qu'ils gangrènent le mouvement social.
01:40 Ça pose une question quand même sur le travail de la police en amont.
01:42 On est capable de démanteler des filières terroristes
01:46 et on est infichus de démanteler des filières de casseurs de manifs.
01:50 Et puis ça pose évidemment des questions sur les techniques de maintien de l'ordre,
01:53 le recours à la NASS, on ne le faisait plus, on le refait pour les manifestants.
01:57 Ou alors les BRAVEM, ces brigades de répression de l'action violente motorisée qui avaient été rétablies en 2019.
02:02 Pourquoi ? Parce qu'elles sont les héritières des pelotons de voltigeurs, vous savez.
02:06 - 1986.
02:07 - Voilà, 1986, qui avaient été dissoutes après la mort de Malik Ousseki en 1986,
02:11 après, en marge de manifestation étudiante, justement.
02:14 - Quelle peut-être la réponse du gouvernement ?
02:16 - Faire davantage que de la popole, comme on dit, sans prendre à l'extrême gauche
02:20 et par ricochet aux députés de la NUPES comme le fait Gérald Darmanin, ne résoudra rien.
02:24 Il y a d'abord un travail de police à faire pour arrêter et sanctionner les fauteurs de troubles
02:28 qui passent beaucoup, pour beaucoup trop, même d'ailleurs pour beaucoup d'entre eux,
02:32 trop souvent entre les mailles du filet.
02:33 Et ensuite un ménage à faire avec des enquêtes internes pour sanctionner,
02:36 sans trembler toutes les bavures et tous les dérapages.
02:39 Et enfin une réflexion à mener sur les méthodes de maintien de l'ordre
02:41 parce que ça ne sert à rien de brandir l'ordre républicain à tout bout de champ
02:44 si on n'est pas fichu de faire régner dans nos rues la paix civile.

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